Smithsonian Libraries T (‘] a (se) le O H D Au with Funds from DR. ALAN KABAT Cullman Endowment W}, 47 1 D, DEVER MONT - DEL . lux pers de M Le Baron de Jparre Genlihomme Sucdors L'HISTOIRE NATURELLE | mé LAÏIROCILE. DANS UNE DE SES PARTIES PRINCIPALES; LORYCTOLOGIE, QUI TRAITE DES TERRES: DES PIERRES:DES MÉTAUX: DES:MINER AU X. ET * AUTRES FOSSILES, OUVRAGE D ANS LEQUEL ON TROUVE une nouvelle méthode Latine & Françoife de les divifer, & une notice critique des principaux Ouvrages qui ont paru fur ces matieres. Enrichi de Figures deffinées d’après Nature. Par M * * * des Sociétés Royales des Sciences de Londres & de Montpellier. A PARIS: Chez DE BURE lAïîné , Quai des Auguftins, du côté du Pont Saint Michel, à Saint Paul. M, DC C.. LV, AVEC APPROBATIONS ET PRIVILÉGE DU ROY. î T Dr H MO M Te RM Een res ue S ï ! le FU = le) SE er PIS A 2 : Der mr TS DE ee = À Dee | à de 7 À E | A | LS ILES Sun et NES À MESSIEURS BE: LA SOCIETÉ ROYALE DES SCIENCES DE LONDRES. | ESSIEURS: VNE jufie reconnoiffance m'a fait regarder la pre- mière partie de cet Ouvrage comme un tribut que je devais à la Société Royale des Sciences de Montpellier : lafeconde, MESSIEURS, vous appartient au même titre. L'avan. rage que vous m'avez procuré , de m'affucier à tout ce quil y à de plus Jçavant dans l'Europe , n'en exigeoit a ij pas moins de ma part. Heureux , f mon applicationà l'étude de la Phyfique © de l'Hifioire Naturelle pouvoit un jour juffifier votre choix. Les grands Ouvrages, dont plufieurs Membres de la Société Royale des Sciences de Londres ont enrichi le monde Littéraire , la font regarder comme une des premières Académies de l'Univers. C'efi . dans ces excellentes fources , MESSIEURS , que j'ai tronwvé mes modeles, mes guides, mes maîtres. Vous ne pouviez avoir des droits mieux acquits [ur ma recon- noiflance | @r [ur la vénération , avec laquelle je fuis , M'EGSTE UV" RS: Votre très-humble & très- obciflant Serviteur * **, LKR RIRE ICRERIRIRIERERERE EXTRAIT DES REGISTRES DE LA SOCIÉTÉ Royale des Sciences, du 9 Janvier 1735. ESSIEURS AsrTruc & CoOMBALUSIER, qui M avoient été nommés pour examiner un Ouvrage de M. ***, qui a pour titre, l'Æffloire Naturelle éclaircie dans Pune de fes principales parties ; fçavoir , l'Oryétologie &c. en ayant fair leur rapport , la Compagnie à jugé que M. * * * foute- noit folidement dans cette nouvelle production la réputation qu'il a méritée par fes autres écrits; que cette vafte & fidéle Collection du Règne Minéral feroit aufi utile qu’agréable aux Lecteurs ; que l’ordre qui y regnoit, les Difcours Prélimi- naires qui préparoient au décail, le nombre & la beauté des ‘Planches, concouroient également à fixer dans l’efpric la quantité prodigieufe d'objets , que l’Auteur a pris foin de raflembler ; que l'Enumération des Fofliles de France ajou- toit un nouveau prix à cet Ouvrage; que par toutes ces rai- fons , on ne pouvoit trop fe prefler de le rendre public par limpreflion. En foi dequoi j'ai figné le préfent Certificar. A Montpellier le 9 Janvier 1755. DE RATTE, Sécretaire perpétuel de [a Société Royale des Sciences. get nd ddl dt EEE Ed Et dl APPROBATION DU CENSEUR ROYAL. "A1 lù par ordre de Monfeigneur le Chancelier , un Manufcrit intitu- ] LÉ, PAifloire Naturelle éclaircie dans une de fes parties principales , ou POryétologie , dans laquelle je n’ai rien trouvé qui puifle en empêcher Pimpreffion. Fait à Paris le 10 Janvier 1755. GUETTAR D. P'RRENIEE EG TE. DU R OT. OUIS,PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCEET DE NAVARRE: À nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement , Maïîtres des Requêtes ordinaires de notre H6- tel, Grand Confeil, Prévôt de Paris, Baïllifs, Sénéchaux , leurs Lieute- nans Civils, & autres nos Jufliciers qu’il appartiendra, Sazur. Notre bien amé JEAN £E DURE l'aîné, Libraire à Paris, ancien Adjoint de fa Com- a ii mupauté, Nous a fait expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public les Ouvrages qui ont pour titre: L'ÆHiftoire Naturelle éclaircie. dans une de [es parties principales , ou l’Ory£lologie qui traite des Terres, des Pierres, des Alintraux, @c. Traie des Diamans & des Perles, traduit de PAnglois, avec des figures ; Hifloire de la Pucelle d'Orléans , par Edmond Ri- cher , Doileur de Sorbonne ; Nouveau Commentaire fur l'Ordonnance Civile du mois d'Avril 1667, avec les articles du texte de l'Ordonnance qui font com- mentés , par l'Auteur du Commentaire [ur l'Ordonnance Criminelle ; Voyage Pitiorefque des Environs de Paris, avec une Carte Topographique des endroits qui le compofent ; Traité de la Théologie Payerne, par M. de Burigny, S'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilége pour ce nécefaires : A CEs CAUSES, voulant favorablement traiter l'Expofant, Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes, de faire imprimer lefdits Ouvra- ges autant de fois que bon lui femblera, & de les vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume pendant le tems de neuf années confécu- tives, à compter du jour de la date des Préfentes, Faifons défenfes à tous Libraires Imprimeurs , & autres perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient , d’en introduire d’impreflion étrangère dans aucun lieu de notre obéiflance; comme aufli d'imprimer, ou faire imprimer, vendre, débiter ni contrefaire lefdits Ouvrages, ni d’en faire aucuns Extraits, fous quelque prétexte que ce foit d'augmentation, correction , changement ou autres, fans la permiflion exprefle & par écrit dudit Expofant , ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contre- faits, & de trois mille livres d'amende contre chacun des Contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l’autre tiers au- dit Expofant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, domma- ges & intérêts ; à la charge que ces Préfentes feront enregifirées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d’icelles, que l'impreffion defdits Ouvra- ges fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractères, conformément à la feuille imprimée , attachée pour modèle fous le contre-fcel des Préfentes ; que l’Impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725. u’avant de l’expofer en vente, les Manufcrits ou Imprimés qui auront ri de copie à l'impreffion defdits Ouvrages, feront remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier Chancelier de France, le Sieur de Lamoignon; & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires de chacun dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notredit très-cher & féal Chevalier Chancelier de France, le Sieur de Lamoignon, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sçeaux de France le Sieur de Machault, Com- mandeur de nos Ordres, le tout à peine de nullité des Préfentes. Du con- tenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes ayans caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu’il leur foit fait aucun trouble ou empéchement. Voulons que la copie defdites Pré- fentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin def- lits Ouvrages, foit tenue pour dûement fignifiée , & qu’aux copies col- ationnées par l'un de nos Amés & féaux Confeillers & Sécretaires , foi foit 2 ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d’icelles tous actes requis & néceflaires fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro , Charte Normande & Lettres à ce contraires : car tel eft notre plai- fir. DONNE à Paris, le deuxième jour du mois de Mai, l'an de grace mil fept cens cinquante-trois, & de notre Règne le trente-huitième, Parle Roi en fon Confeil, d SAINSON. Regiftre fur le Regifrre XIII. de la Chambre Royale des Libraires & Impri- meurs de Paris, N°.169. Fol. 134. conformément aux anciens Réglemens confirmés par celui du 28 Février 1723. À Paris le 4 Mai 1753, HERISSANT , Adjoint. AVIS AUX RELIEURS POUR PLACER les Figures. Li PREMIÈRE PARTIE. Le Frontifpice coté 1 fe placera vis-à-vis le titre du Livre. SECONDE PARTIE. La Planche cotée 2 fera mife vis-à-vis la page — 152. — — — — — 3 ———— — — — — 164. — — — — — 4 ——— — — — — — 168. — — — — — S ————— — — — 170. —— — — — 6 —— — — — — — — 108. _——— — — 7 ———— — — — — 219. _—— — — — 8 ——— — — — — — 133. PRET CE CN PTT TON So ———— — 10 ———— — — — — 138. —— —— — I ———— — — — — 139 _—— —— — 12 — — — — — — — — 72142 mn es = ms 13 —————— — —306 TROISIÈME PARTIE La Planche cotée 14 fera mife vis-à-vis la page — 322. © 1 — — — — — — — — 324. PEUR, Le Phi 17 ————— — — — 330. Re 8 ———— — — — — 339. Er. PS ET A EE der T9 RS NE a ee 20 —————— — — 355. = 21 ———— — — — — 360. us = = = dy À — — — — — — — — 363. — — — — — RL n ns = ut = ts 24 ———m— mm — — 37 __———— 25 —————— LCA $ P es en pendix. L'ORYCTOLOGIE, — LORYCTOLOGIE DIVISÉE EN TROIS PARTIES, DARYCITOLOGIE. PREMIÈRE PARTIE; CE CON, PPeE NA NT É UN DISCOURS PRÉLIMINAIRE SAUT ER LORYCTOLOGIE: L'ANALYSE ET NOTICE CRITIQUE DES OUVRAGES O VI TRAITENT DE LA LITHOLOGIE Ein IDr'E BAIE ONCEHXYELO LOG IE: UNE NOUVELLE MÉTHODE LATINE ET FRANÇGOISE DE DIVISER TOUS LES FOSSILES: CRUE. C | Une Interprétation de plufieurs termes d’Hiftoire Naturelle, de Phyfique & de Chymie. b ij PA a dE RL co : ? ) D LME ETES) 5 7% OE | QUE" s EN NON TEA ga n + | ’ L . 1 Le , : [O7 HQ1LIA LSMOAC me «= à ' LES L4) OH AI 4 TARA roll te ++ ” x y ( : \ tr T2 y Fa 7.4 y * CA A d ba + PE _ € ' 0 . = ess pi re + ! : 11} + 4 b: ; _ L _ 0 LS - LE fé æ tte. à È | (2%. A tii 2UOT AHMNI GS Eye ASE EC) | (12 4H ob: not “EN à DISCOURS PRÉLIMINAIRE SUR L'ORYCTOLOGIE. =, Es chofes avec leurs principes demeurent ca- <=, chées dans la (x) Majefté de la Natures felon X quelques Philofophes , jufqu’à ce que la ré- #1 flexion ou le hazard les découvre & Les met- te au grand jour. Combien fommes-nous donc redevables à ceux dont les travaux tendent à dévoiler les miftères de la nature ! C’eft le feul moyen d’affer- mir la certitude des connoïflances humaines , & d’en reculer en quelque forte les limites. Dans le nombre infini d'objets qui compofent cet Univers, on découvre une variété furprenante. L'homme fans (b) com- prendre ces merveilles éleve fon efprit vers chacun de ces objets , invente des divifions , des rapports, des combinai- fons, & tâche de raflembler fous certaines efpèces , des cho- fes qui lui paroiffent fi oppofées entrelles. Enfin par une chaîne de connoiflances qu'il s’eft rendues propres, il com- pare toutes les branches de cet Univers, quoiqu'il en ignore les caufes immédiates , & range par une gradation réfléchie, chaque chofe dans la place qui lui femble la plus conve- nable. La Phyfique & l’'Hiftoire Naturelle qui ont des rapports bi (4) Naturæ majeftas, mos employé par Pline dans læ Préface du 37° Livre. (68) Hujus extera inda- gare, nec in tereft homi- num , NEC Ca pit humanæ conjectura mentis. Plir. Hifi. Nat. lib. 2e v Discours PRÉLIMINAIRE a) Tellia- fi intimes, ne pourront donc jamais faire connoître les vraies me 5%, caufes des objets de la Nature. L’Hiftoire Naturelle , fans plipart de nos Tendre raifon de leurs principes, a pour but principal le dé- sueus me tail de ces corps ; elle tâche d’en bien diftinguer les genres, 7" lesefpèces, les variétés , les rapports, les propriétés. La Phy- mi fique expérimentale & la Chymie, qui veulent dévoiler le ration des Méchanifme de la Nature en décompofant ces objets, n’en Diux, par peuvent cependant découvrir que les caufes fecondaires. ol Quoiqu'il femble qu’une connoiffance plus certaine de ces ee rte êtres excède la fphère des befoins, qu’elle foit même pla- {ex fun, 1°, cée hors du cercle des connoïffances humaines , homme Quod conftat plein d’orgueil , piqué des obftacles que la Providence y ap- HT porte, hazarde des conjettures qui, aulieu de la vérité, ne creto. 2e. produifent fouvent que des (4) illufions ; delà naïflent les PURES me erreurs répandues dans prefque tous les fyftêmes des anciens congluuina. Philofophes, & dans la plüpart de ceux de nos Modernes. um et, 3°. Sans parler de ces différens fentimens, il fuffit de fçavoir er us qu'il y a dans l’ordre de la Nature deux fortes de corps na- Lapidis&e Me- turels, les fimples & les compofés. cha Quad Les corps fimples, purs » infiniment plus nobles que les sk 1 Fe autres, n’ont point de principes, ne peuvent fe difloudre & Quod Lapide. durene toujours ; tels font les Elémens , & furtout la terre FRE élémentaire qui reçoit les influences du Ciel, pour produire & Cadmiam les ouvrages de la Nature. Par l’ordre admirable du Créa- bitminofam, teur, cette Nature des corps fimples en fait de compofés ; din qubut Omnia (b) ex celo ac terré tarquam parentibus pragigoi , vera etiam Meul- fima fuit fententia : leurs propriétés font l’étendué, la figure li. Agricolade "& 11 mobilité. Nar. fofil. p. . s . LS Les corps compofés, ou (c) mixtes, tels que les Animaux; . IICa ; 4 £ à pag. 146. Jes Végétaux & les Minéraux, croiflent naturellement , & fe (4) Leschy> forment de corps fimples & primitifs, qui font proprement miles mad” Jes quatre (d) Elémens. L’analyfe les réfoud en leurs pre- aremengour Miers principes, & fépare les principales fubftances. qui s’y nairementpour : £ 2 sd ; principes que TENCONtreENt ; MAIS dans cette operation ,; ona toujours deux les tt El bojnts de vûe;l'un de lesrejoindre pour faire reparoître le,pre- mens du feu, : . . 4 . ne : LA de l'eau & de Mier mixte, l’autre de les purifier deileurs matières hétéro- la terre. oènes, pour les rendre plus:propres aux ufagés de la vies 7 n SLA \ 5 res. c’eft l'objet & le fondement de la Chymie, qui donne à ces sème prini- corps compofés les nomside Regreanimal , de Règne végétal, PR & de Regne minéral. \ C Boerhaa- ; RDS Ç 1 [ - fi . d ve, Elëmns — Comme l’eau & l'air (e) entrent dans la compoftion. de SUR. -LORYCTOLOGIE. vij routes chofes, même de la terre, les Animaux, les Végétaux & les Minéraux en font nourris... De la décômpoñition de leurs parties on tire de l’eau, de lPhuile, du fel, de Pair & de la terre, avec quelques efprits ; preuve inconteftable que l'air & l’eau ont contribué à leur formation. IL y a donc, felon Boerhaaye , cinq principes des chofes naturelles : trois font actifs, parce qu’ils donnent lation aux mixtes , fça- voir; l'air; l'huile & le fel ; les deux paflifs font l’eau & la terre, qui étant en repos , fervent à tempérer l'aétivité des premiers, Le feu élémentaire eft le principal agent » qui com- munique aux autres corps le mouvement & laétivité ; Pair leur donne la preffion & la réunion ; l’eau contribue à Îles fondre & à les faire circuler ; la (2) terre caufe leur folidité, fert de réceptacle aux quatre autres , & par l'addition de fes molécules , occafionne l’accroiflement de toutes leurs parties. | Les Chymiftes conviennent cependant que malgré leurs découvertes , ils ignorent encore les premiers principes des corps, & que ceux qui fe rendent fenfibles , ne font que fe- condaires par rapport à ces premiers principes, dont les élé- mens font compofés. Ces principes inconnus font vraifem- blablement les parties qui s’exhalent en vapeurs dans la dé- fem- per virentibus. Son étude l’a portéufqu’à traduire Théophra- fte & Diofcoride avec des Commentaires. Ce qu’on eflime le plus eft fon traité des Poiflons qu’il a traduit lui-même en François, fous le citre de la nature d* de la diverfité des Poif- fors , avec leurs portraits eu bois. I] divife ceux qui n’ont point de fang en Poiïflons mous , & ceux qui font couverts de crou- tes, en Teftacés, en Zoophytes, & en Poiflons qu’il appelle dejeétamenta marina , tels que le Poumon de mer , le Liévre de mer & autres. Belon & Rondelet étoient certainement les deux meilleurs Auteurs que l’on eût eu jufqu’au tems de Gefner. * IL parut en l’année 1557, un traité de re Metallica de CHRISTOFLE ENCELIUS, divifé en trois païties , donc la 1% parle de l’origine des Minéraux, des Métaux, & de chacun enparticuliers les demi-Métaux qui en dépendent, font traités dans la feconde : la troifième renferme un traité des Pierres en dix Chapitres , fans aucun ordre que de commencer par les Fluors , Les Caïlloux , le Corail ,.l’Aimant , le Diamant & les autres Pierres de fuite ; il finit par l'Emeri. On eftime cet Au- teur, parce qu'il parle aflez bien de fa matière, & qu'il a traité de plufieurs chofes qu’on n’avoit point dites avant lui. CONRARD GESNER , Médecin Suifle , furnommé le Pline d'Allemagne , mort en 1565 , à l’âge de 49 ans , a fait une fi prodigieufe quantité de Livres , qu'on eft furpris qu'ils ayent pü fortir de la même plume. Son principal Ouvrage en 4 vol. eft intitulé de Quadrupedibus | Viviparis , Oviparis , de Avibus, de Aquatilibus & de Serpentibus , où il rapporte tout YOuvrage de Rondelet, de Belon , & plufieurs endroits de Sal- vien, en y ajoutant fes commentaires dans lefquels il les critique vivement. Son traité intitulé Catalogus Plantarum, fait connoître qu'il a été le premier quiles ait rédigées en bon ordre fuivant leurs fleurs , leurs femences & leurs fruits. Son livre de rerum Foffilium , lapidum dr gemmarum maximè figuris d firilitudinibus , eft fort eftimé des Sçavans ; il en fera parlé dans la feconde Partie. De (4) Thou rapporte que Gefner attaqué de la pefte , & fe voyant frappé de la mort, fe leva de fon lit pour mettre en ordre fes écrits, & que la mort le furprit dans ce travail. Nous avons de LODOVICO DOLCE, libri tre nei quali fi tratta delle diverfe forte delle gemme che produce la na- Premiere Partie. B (a) Hip. lib. 38. k =: 10 ÂNALYSE DES OuvRrAGESs, I. PaArTre. tura ; della qualità, grandezza, bellezza, @ virin Loro. Ve: etia 1565. Il parle dans Le premier livre de la matière des mixtes , & fpécialement de celle des Pierres fines, de leur for- mation , de leur couleur , de leurs figures , de leur tranfpa- rence & opacité , de leur dureté & #endreté , enfin de leur poids. On trouve dans le neuvième Chapitre le moyen de diftinguer les vraies Pierres d'avec les faufles, Il n’y a que fix Chapitres dans le fecond Livre. L’Auteur examine d’abord fi les Pierres. ont des propriérés & des vertus cachées , & de quelle maniè- re elles peuvent les communiquer aux hommes. Il a raflem- blé dans le quatrième Chapitre le nom des Sçavansiqui ont écrit fur les Pierres , & dans le cinquième un alphabet de leurs couleurs , par le moyen defquelles on peut parvenir à con- noître leurs noms. Le fixième Chapitre contient la defcription des Pierres par ordre alphabétique ; on y trouve leurs noms avec leur étymologie, leurs couleurs, leurs différentes fortes,, le moyen de connoître les meilleures , le pays d’oùelles vien- nent, enfin leurs propriétés. Le troifième livre roule fur Les. Graveurs des Pierres , le nom de ces anciens Artiftes , les fi- gures qu’elles repréfentent , le rapport qu’elles ont avec les Signes céleftes , leurs fymboles , leurs vertus & les induétions. qu'on en tire. Dolce a fait comme bien d’autres ; il s’eft ap proprié l'ouvrage de Camille Léonard , Médecin de Pefaro , imprimé en 1511,fousle titre de Speculum Lapidum ; il l’a feule- ment traduit du Latin en Italien avec très-peu de changement. FRANÇOIS RUEUS, Médecin de Lille ,:a donné en 1565, un traité des Pierres, intitulé de gemmis aliquot , iis pra- Jértim quarum Divus Joannes Apoflolus in [ua Apocalypfi memi- ait, de aliis quoque , rc. libri duo. Il expofe dans le premier li- vre divifé en trois chapitres , la génération des Pierres , leurs propriétés & la caufe d’où elles les tirent. Dans le fecond livre, divifé en deux parties, on trouve dans la première treize cha- pitres qui parlent de treize Pierres fines , rangées dans le mé- me ordre que leur a donnés. Jean dans le pénultième chapitre de fon Apocalypfe ; la feconde partie comprend en quatorze chapitres les autres Pierres , comme le Diamant , Agathe, la Turquoife , la Cornaline , l'Aimant & autres : il finit par le moyen de diftinguer les véritables Pierres des faufles. Cet Au- teur qui fuit l’ancienne Phyfique , en adopte les erreurs, ainf& ue fes vertus imaginaires des Pierres. ANDRE’ CESALPIN , d’Arezzo , Médecin de Clement ANALYSE DES OuvrAGESs, I. PARTErE. 15 VIIL donna en 1583, parmi plufeurs ouvrages fur la Mé- decine & fur la Philofophie, -un traité des Plantes divifé en feize livres très-eftimé, quoique fans figures. Il compare les femences des Plantes aux œufs des Animaux, & c’eft le pre- mier qui ait difpofé les Plantes par clafles. Ce Phyficien a donné un Ouvrage fur Les Métaux, qu'il a divifé en crois Ii- vres. Le premier contient en trente-quatre chapitres les Ter- res, les Et , les Bitumes, les Aluns & autres Fofliles. Il eft parlé dans le fecond livre , compofé de foixante-cinq chapi- tres , des Pierres & des Criftaux : il commence par les Silex, les Caïlloux , Les Queux, les Marbres , les Pierres fines, les Criftaux & les Pierres trouvées dans les Animaux ; les autres Pierres font mifes de fuite fans y obferver aucun ordre : il parle de l’étymologie des noms des Pierres, & s'étend fur leürs propriétés. Le troifième livre, partagé en vingt-cinq chapitres, regarde les Métaux & tout ce qui s’en fépare. Cé- falpin peut être regardé comme un des meilleurs Auteurs que nous ayons fur l'Hiftoire Naturelle. FABIUS COLUMNA , de la grande Famille des Colon- nes , & Médecin de l'Empereur Rodolphe IT. enrichit la République des Lettres en 1592 , d’un traité des Plantes, intitulé Qurobacayos , five Plantarum aliquot hifloria , divifé en 166 chapitres avec des figures en cuivre ; on trouve à la fin un petit traité, qui a pour titre, Pifcium aliquot Plantarumque novarum hifloria, dans lequel il donne la defcription de qua- tre Poiflons , & de huit Plantes rapportées par Diofcoride. Il compofa en 1606 un autre Ouvrage fous Ê nom de iris soguitarum , rariarumque nofiro cœlo orientium St Ecphrafis ; item de Aguatilibus aliifque nonnullis Animalibus libellus. Le petit traité des Animaux aquatiques & terreftres eft compofé de quarante-un chapitres , où il eft parlé des Poifflons mous & de quelques Coquillages , tels que la Tuilée , le Lepas, le Buccin, le Naurille , la Porcelaine , les Tonnes & Con- ques fphériques; on y trouve auf plufeurs Fofliles étran- gers. Son excellent traité de Purpura parut en 1616; il eft di- vifé en vingt chapitres , dont le premier, qui parle de la co- quille appellée ar 4e eft le plus étendu : on trouve dans les autres quelques Plantes rares , & les Coquillages fuivans ; le Sabot, le Buccin ; le Lepas, les Limaçons , les Peignes, la coquille fofile du Coq & de la Poule qu’il nomme coxchæ rabior anomia vertice roffrato, le grand peigne convexe dans Bi; (a) Ce Livre Aa paru dans la fuite fous le nom d'un 44- tre AUtENT, 12 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE. fes deux Coquilles , & chargé fur fa fuperficie de tuyaux ex: térieurs : il y joint quelques Coquillages foffiles ; & il finit par une differtation fur les Gloflopetres , où il prouve que ce ne font point des langues de Serpent, mais des dents de la Lamie & du Chien de mer: il donna la même année la feconde par- tie de fes Plantes rares & peu connues, fous le même titre, & comprife en 93 chapitres. Rien n’eft écrit en meilleur latin; tout y eft exact , avec des defcriptions , & des figures que l'Au- teur a deflinées d’après nature , & gravées en partie. CLEANDRE ARNOBIO donna en 1602 , sl (a) Te- Joro delle gioie , trattato maravigliofo , compofé de 57 chapi- tres. Il commence par les douze Pierres dont il eft parlé dans l’Ecriture Sainte ; toutes les Pierres fines font détail- lées chapitre à chapitre, avec leurs efpèces & leurs proprié- tés : il vient enfuite aux Pierres dont on fe fert en Méde- cine, telles que les Befoarts, & il finit par les Perles. C’eft une compilation des fentimens des Anciens & des Moder- nes , avec les vertus imaginaires qu’ils ont attribuées aux Pierres , auxquelles Auteur n’ajoute que trop defoi. . JEAN BAUHIN , natif de Bafle , dont le père Jean Bauhin étoit né à Amiens, a été un Médecin très-diftingué dans le feizième fiècle ; nous avons de lui une Hiftoire générale des Plantes avec des figures en bois, donnée fous le nom de Hifloria Plantarum univerfalis , in folio 3. vol. Chabrée à fait l’abregé de cet Ouvrage en Latin en un feul volume, & s’eft fervi des mêmes figures. Bauhin à commenté Mathiole fur Diofcoride, & a fait plufieurs autres Ouvrages , parmi lefquels nous diftinguerons le traité, de aquis medicatis nova méthodus , qu'il a divifé en quatre livres. Les trois pan roulent fur la fontaine minérale du village de Boll dans le Duché de Wirtemberg. Après avoir détaillé la manière de prendre ces eaux, les maladies qui furviennent à ceux qui en boivent, & les remèdes qu’on peut y apporter, il vient aux différentes Terres, aux Métaux , aux Marbres & aux Fluors du pays. Le quatrième livre contient , dans le premier chapitre, les Pierres figurées trouvées en fouillant les terres pour la re- cherche 2. eaux, ou que l’on voit dans le voifinage de ces fontaines. Il commence par les moins parfaites, & finit par les plus belles : on y voit des Bitumes fofiles, des cornes d’Ammon imprimées fur des Pierres qui fe mettent facile- ment en feuilles ; enfuite viennent les vraies cornes d'Ammon ANALYSE DES OUVRAGES,I. PARTIE. 13 pétrifiées , les Coquillages foffiles , les Aftroïtes , les Belem- nites , les Silex & les Pyrites. Les Fruits & les Légumes qui croiflent dans ces cantons, fe trouvent dans le fecond chapi- tre ; & dans le troifième & dernier font les Animaux, les Infectes , les Poiflons & les Oifeaux qui habitent le pays. Les figures en bois qui ornent ce Livre le rendent très-intéreffant. Son frére Gafpard mort en 1623, nous a laiflé auffi quantité d'ouvrages, le Pirax Theatri Botanici & le Prodromus lui ont coûté quarante années de travail. Gafpard, quoique très-ha- bile , étoit inférieur pour l’exactitude à fon frére Jean. ULYSSE ALDROVANDUS, Profefleur en Philofophie & en Médecine à Bologne , eft celui qui a le plus travaillé fur l'Hiftoire Naturelle: bien différent de Pline , il a appro- fondi {on fujet ; il a compilé pour cet effet les fentimens de tous les Auteurs. Ses recherches pour s'inftruire , & les grandes dépenfes qu'il a faites pour avoir vivans les Ani- maux , les Poiflons , les Coquillages, les Oifeaux & les Infe- étes dont il parle , en ruinant fa famille, lui ont attiré une grande réputation. Il a laiflé à fa mort en 1605, fon cabi- net & fes manufcrits à la ville de Bologne , qui a eu foin de faire rédiger fes mémoires & de les faire imprimer. Son Ouvrage et compofé de 13 vol. in-fol. avec des Planches en bois très-bien gravées. Les trois premiers volumes ont pour titre Ornitologia , feu Hifforia de Avibus. Il y à un vo- lume de Infeitis , un de Exanguibus qui font les vrais Coquil- lages, un de Serpentibus,, trois volumes de Quadrupedibus ; un de Pofcibus , un de Monfris, un de Arboribus fous le nom de Dendrologia. Le treizième & dernier volume traite des Mé- taux , & eftintitulé Mufeum Metallicum , où toutes les Pier- res font détaillées. C’eft le corps le plus complet que nous ayons fur l’'Hiftoire Naturelle , quoiqu'il y manque encore les Arbuftes , les Arbrifleaux , les Simples , les Légumes & les Herbes ; auf eft-ce l’ouvrage de plufeurs Sçavans, qui ont toujours fuivi les mémoires & le plan d’Aldrovandus. On peur dire que ce traité eft fi étendu, qu’il en devient diffus & ennuyeux. 20 qu'Aldrovandus & fes Editeurs ont par- couru les différentes efpèces d’un Animal, d’une Plante , d'une Pierre , fes propriétés , fa génération & les ufages que l’on en peut ya dans la vie Civilé & dans la Méde- cine , ils allese a des matières, quoique relatives au fujet qu'ils traitent, purement curieufes & propres à égayer le Le- B ii} 14 ANALYSE DES OUVRAGES, I PARTLE. teur. Tels font les termes d'Æquivoca , Epitheta , Denomi- #ata, Synonyma, Symbolica, Myflica , Hiflorica , Auguria, Nu- mifmata, Proverbia, Emblemata, Simulacra , Moralia, Hie- roglyphica. Ils rapportent à chaque article les fentimens & les paroles mêmes des Poëtes & des Hiftoriens 5 cela s'appelle épuifer fon fujet. | ANSELME BOECE ou BOOT, de Bruges , Médecin de l'Empereur Rodolphe IL. fleurifloit en 1609. Son traité de Lapidibus & Gemmis n’a d'autre mérite , que d’avoir été le premier où cette matière foit mife dans quelque ordre. Il aëté commenté par André Toll, Médecin de Leiden, ce qui fait confondre POLE ces deux Auteurs ; mais on ne peut ôter le mérite de l'originalité à Boëce. L'ouvrage a été traduit en François, fous le titre du Parfait Joaillier, par François Bachou. Il a paru depuis Boëce deux livres de Lapidaires hi appellé le Mercure Indien, de Rhofnel, en 1668 ; l’autre nom- mé les Merveilles des Indes Orientales , de Berquen , en 1699. Ces deux Auteurs ont voulu critiquer Boëce , & quoi- que du métier tous les deux, ils ne nous ont pas donné un meilleur Ouvrage que le fien ; au lieu des recherches qu’au- roit faites un Naturalifte , ils ont recueilli routes Les fables ue l’on débite au fujet de la vertu des Pierres. LAZARE ERCKERN , Infpe&teur des mines de S. M. Impériale , & teneur de livres dans le Royaume de Bohème, a fait un traité intitulé , Befchreiburg allerfarnemilen minerali- fchen Ertztunnd, c'eft-à-dire la defcription des principaux Minéraux & mines, imprimée à Francfort en 1629, avec des figures en bois, Cinq livres partagent cet Ouvrage: le remier traite des mines d'Argent, le fecond des mines d'Or , le troifième des mines Cuivre , le quatrième de celles de Plomb , & le cinquième de la leflive du Salpètre. Il y eft parlé des principaux travaux néceflaires à l’exploi- tation des mines, avec la manière dont chacune en parti- culier , felon fa nature & fa propriété , doit être éprouvée, Le livre qui eft tout Allemand , ne permet pas d'en dire davantage. ATHANASE KIRCHER , Jéfuite de Fulde , grand Phi- lofophe & grand Mathématicien, eft Auteur de plufeurs bons Ouvrages, dont nous ne détaillerons que celui intitulé Mundus fubterraneus , in-fol. avec figures. Il eft divifé en deux comes qui contiennent douze livres, avec deux Préfaces, ANALYSE DES OuvRrAGES,I. PARTIE. rs dont la première compofée de trois chapitres expofe les voyages de l’Auteur , les tremblemens de terre arrivés dans la Calabre en 1638 , & la defcription du mont Ve- fuve , prout ab auttore vifus eff anno 1638. Le premier livre nommé Centrographieus , parle de la ftruêture, admirable de l'Univers, ducentre de gravité, de la ligne de direction, avec des figures démonftratives & corrollaires. Le fecond intitulé Technicus geocofæus , rraite de la ftructure du globe Terreftre, où il eft parlé des principaux réfervoirs fouterrains d’où naif- fent les plus grands fleuves du monde ; il y eft traité des Vol- cans , des Cataraétes , & des Grottes naturelles & artifi- cielles. Le troifième fous le nom d’Æyorographicus , parle du cours de POcean, du flux & du reflux de la mer , & de fa falûre ; on voit dans le quatrième livre intitulé Zewis fubter- raneus , la nature de ce feu , fa fituation & fes effets , la def- cription du mont Etna, l’origine des vents. Le cinquième livre traite de la nature & de l’origine des lacs , fleuves & fontaines , des qualités des eaux thermales, des intercalaires, & des merveilleux effets des eaux. Le fixième livre parle - de l’élément de la Terre , des chofes que l’on en tire , des difiérens Sels. Les Minéraux & les autres Foffiles font décrits fous le nom de fucs concrets dans le feptième livre ; le hui- tième appellé Zapidofa Telluris fubflantia, raite de la formation des Pierres , de leurs couleurs, des Pierres fines, des Cri- faux , des Pétrifications , enfin de quelques Animaux qui vivent fous la terre. Le neuvième livre traite des Fruits ve- nimeux & qui caufent la mort, des remèdes contre le poi- fon , des Métaux imparfaits. Le dixième livre comprend la Métallurgie , avec les qualités des Ouvriers , leurs maladies , leurs guérifons , les machines pour purifier l'air, pour étan- cher & élever les eaux ; les moyens de préparer les Miné- raux , leur nature , leurs qualités , la manière de tirer le fel des fources falées. On voit dans le onzièmeælivre Chywio- technicus , les loïx de l'Alchymie qu’il combat fortement, ainft que la pierre Philofophale, & fes opérations. Le douzième & dernier livre , Polumexanos five Minera nature , enfeigne l'art qu’il faut employer dans limitation des ouvrages de la Na- ture , les Infeétes , la Botanique , l’art de greffer, de di- ftiller , la Chymie pratique, ce qu’on tire des Minéraux, leur équilibre, le verre, les coraux , la manière de contrefai- re les pierres, les feux d’Artifice, &c. Il-y a beaucoup d’éru- 16 ANALYSE DES OUVRAGES; I. PARTY. dition & de fçavoir dans cet Ouvrage ; mais les nouvelles expériences détruifent une partie des opinions qui y fonc rapportées. ÉTIENNE DE CLAVE, Docteur en Médecine en 1635, eft Auteur d’un traité des Pierres, intitulé, Paradoxes, ou trai- tés Philofophiques des Pierres ou Pierreries contre l'opinion vulgaire. Cet Ouvrage eft divifé en deux parties ; dans la première il combat les fentimens d’Ariftote , de Théophrafte , d’Avicen- ne , d'Agricola , de Fallope, de Scaliger , d’Albert le Grand & de Cardan, fur la matière & la caufe efficiente des Pier- res. Il établit dans Le fecond livre fon opinion fur le même fu- jer & fur la génération des Minéraux , des Mixtes, des Ani- maux & des Plantes ; les opinions des Phiofophes fur ce fu- jet y fontrapportées, ainfi que fur la nutrition des Pierres. Ilad- met le feu central , comme l'agent & la caufe efficiente des Pierres : l’eau , la terre , l’huile , les fels & l’air font leurs vrais principes ; & il croit que les Pierres fe nourriflent & s’'augmentent par aflimilation , & non par appoñition des ma- tières externes. Depuis ce Médecin on a beaucoup éclairci cette partie de la Phyfique. ALVAREZ ALFONSE BARBA, Efpagnol , Curé de S. Bernard de la ville de Potofi au Pérou , grand Metallurgifte, donna en 1640, Arte de los Metales, en que fe enfena el verda dero beneficio, es Madrid , in-4° . Cet Ouvrage eft divifé en ar tre Livres. Le 1° enfeigne , en 36 chapitres, comment fe for- ment les Métaux, & ce qui les accompagne. Le fecond Livre fait voir le moyen de bénéficier les Métaux, en 23 chapitres. La manière de travailler l'or eft renfermée en 16 chapitres, dans le troifième Livre. Le quatrième traite de la fonte de tous les Minéraux, en 64 chapitres. C’eft fur fes mémoires que le fieur Hautin de Villars, fon élève , a compofé un craité de l’art Métallique , avec des devis & des tarifs , qui démontrentdes opérations néceflaires pour tirer l'or & lar- gent des mines des Pyrenées. Cet Ouvrage enrichi de figures cft fondé fur des expériences réelles. IL eft ficheux que des raifons de politique empêchent de profiter des lumières qui y font répandues. On y à joint Trattado de las Antiquas Minas de Efpana ; de Alonzo Carillo Laffo : de re Metallica, en el quel fe tratan diverfos fecretaos , del conofciomiento de toda fuerte de Minerales , par Bernardo Perex de Vargas. On en vient de don: ner en 1751 une nouvelle édition à Paris 47-12. 2, vol, Nous ee ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE «7 Nous avons de JEAN JONSTON , Médecin Hollandois, un Ouvrage connu fous te nom de Theatrum univerfale omninm Animalium , 2. Vol. in-fol. 1653 , avec de belles figures en cuivre. Le Docteur Ruyfch l’a augmenté de 300. Poiflons de Flfle d'Amboine, & les à mis en forme de narration de Voya- _geur , fans aucun ordre de divifion, ni de méthode. Jonfton a donné en 1662, un livre intitulé Dendrographia, five Hiflo- . ria Naturalis de arboribus & fructibus , libri decem , cum figuris æneis. Les deux derniers livres renferment les Plantes étran- gères. On connoît encore de cet Auteur les trois livres fui- vans: Nofitia Regni vegctabilis , où il fait l’énumération des Arbres diftingués par leurs fruits, & des Herbes, qu'il divife tantôt par leurs feuilles & cantôt par leurs fleurs. Cet Ouvrage eft plus eftimé pour les termes fynonimes des Plantes, que pour la méthode dont il s’eft fervi. Notitia Regni Mineralis, feu [ub- zerraneorurm catalogus cum pracipuis differentis, eft divife en deux titres ; il eft parlé dans le fecond des Pierres, qu’il di- ftingue 1°. en diaphanes , qui fe fubdivifent en blanches, en rouges , en bleues, en vertes, en jaunes, en noires, & en cel- les de différentes couleurs, comme les opales; 29. en demi- diaphanes & demi-opaques ; 3°. en petites Pierres opaques; 4%. en grandes Pierres opaques ; 5°. en Pierres d’une figure certaine ; 6°. en Pierres douteufes; 7°. en celles qui fortent des Animaux. Il finit par les Métaux. Ce n’eft, à proprement par- ler, qu’un catalogue des chofes que l’on trouve en terre , avec leurs principales différences. Le troifième Ouvrage intitulé Joan. Jonfloni Thaumatographia Naturalis , in quibus admiranda, dc. 1665 , eft divifé en dx claffes ; il eft parlé dans les trois premières du Ciel , des Elémens & des Météores. La quatriè- me clafle traire des Foffiles, parmi lefquels font Les Pierres figu- rées, le Criftal , les Pierres fines & celles qui fe trouvent dans les Animaux. Les Plantes , les Oifeaux , les Quadrupèdes, font placés dans les 5,6 & 7°. clafles ; & les Animaux qui n’ont point de fang dans la 8e. On y voit les Perles , les Limaçons, les Ourfins , les Nautilles, Le Huîtres , les Poiflons mous _ & les cruftacés. La 9°, clafle renferme les Poiflons , & la der- nière parle de l’homme. Les matières y font traitées fuccincte- ment dans l'ordre alphabétique. Il y à peu de chofe de l’Au- teur, & c’eft, à proprement parler sun Profpettus Nature. FERRANTE IMPERATO , Napolitain, donna en 1672, Hifloria Naturale , nella quale fi tratta della diverfa condition di Première Partie. C 183 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE: miniere , Pietre pretiofe e altre curiofita , con varie hiflorie di Piante G Animali [in hora non date in luce. Venetia , fol. con fig. di legno. Il y a 28. chapitres dans fon Hiftoire ; les cinq premiers trai- tent des différentes Terres & de leurs qualités. Il eft parlé dans le fixième chapitre des eaux, & de leur ufage en Méde- cine ; dans le feptième , des Fleuves , de la Mer & de fa falû- re , de la conduite des eaux & des fontaines. Dans le huitiè- me , il s’agit de l'air. Les vents , les neiges , la grèle compo= fent le neuvième chapitre. Les tonnerres, les éclairs , les tremblemens de terre , l’arc-en-ciel , les feux fouterrains, ainfi que le feu central, font la matière des 10. & 11°. chapi- tres Je 12. traite du froid & du chaud ; le 13 , le 14, le 15 & 16e. expliquent les principes des Minéraux & des Métaux ; leurs différentes qualités & leurs marcaflites. On trouve dans les 17,18, 19 & 20€. l’eifai des Mines , leur féparation dans les grandes cuiflons , & leur affinage. Il eft parlé du grand œuvre dans le 21°. chapitre ; les 22. & 23. traitent des Pier- res fines & des faufles , des pays d’où on les tire, de leurs différences , de leurs propriétés , de leur choix , de leur prix, de la manière de les monter & de leur donner la couleur. Les Criftaux , les Marbres , les Pierres métalliques & autres concrétions qui fe trouvent naturellement dans les Métaux , & les pétrifications , font bien détaillées dans le 24, le 25 & le 26°. chapitres. Il eft parlé dans le 27°. des Plantes marines ; enfin le 28°. & dernier chapitre contient les Plan- tes & les Animaux qui ont été oubliés , ou peu obfervés par les Naturaliftes ; c’eft le principal but de Ferrante Imperato : il ne veut point rapporter les paroles mêmes des Auteurs,dont il a tiré la matière de la plûpart de fes chapitres ; il a feule- ment mis leurs noms à la tête de chacun, & le fien , quand donne le chapitre pour être de lui. | JEAN DANIEL MAIOR , Médecin de Kiel dans le Du= che d’'Holftein , fit imprimer en 1674. le traité de Fab. Co- lumna de Purpuri , avec des notes aflez amples , & des remar- ques fçavantes & quelquefois critiques 5 il a mis à la fin une méthode pour ranger les Coquillages, avée un Dictionnaire qui explique leurs principales parties, fous le titre de Diéfio- narium Offracologicum potiffimas Animaliums teflaccorum partes exhibens , ac olim fufius edendum. W à été parlé de cette métho= de dans la Conchyliologie. Nous avons de GAU TIER CHARLETON, Médecin ANALYSE DES OUVRAGES ;I. PARTIE 19 Anglois , un traité connu fous le nom de Exercitationes de dif. ferentiis & nominibus Animalinr ;quibus accédant mantifla ana- somica, © quédam de variis foffilitm generibus , deque differentiis & nominibus colorum , imprimé à Oxfort en 1677, avec des figures. C’eft une Hiftoire abregée des Animaux & des Fof- files. Les Animaux font rangés par clafles , & fubdivifés en . différens genres fuivant les lieux qu’ils habitent : fes Poiffons qui n’ont point de fang , & qui font des Coquillages pour la plus grande partie, font divifés d’une manière très-confufe , en 23. articles , ou genres , qui ne font la plüpart que des efpèces ; les Fofliles font traités avec plus de méthode, On trouve à la fin de fon livre une petite addition fur les cou- leurs , fur le poil & fur Les plumes des Animaux, qui mérite l'attention du Lecteur. PAUL BOCCONE,, Botanifte & Gentilhomme Sicilien , publia en 1674, plufieurs ouvrages fur la Phyfique & fur les Plantes , dont un a été traduit en François fous le nom de Recherches & obfervations naturelles, compofées de plufieurs lettres de l'Auteur écrites aux Sçavans de l'Europe. Il y eft parlé du Corail en plufieurs endroits. Dans les 13 , 14 & 15°. Lertres il fait mention de la Pierre étoilée ; dans d’autres ce ‘fonc les Madrépores , & les autres Plantes marines. Il pañle dans les Lettres fuivantes aux pétrifications des parties d’A- nimaux & aux autres genres des Pierres étoilées ; il finit par les Hériflons , les Coquillages fofliles , la Corne d’Ammon & les Gloflopetres. Boccone paroît dans fes lettres s'attacher aux opinions reçues en Phyfique , & fans trop rendre fur lui, il demande avec foumifon , fur fes non admifes , le fentiment des Sçavans auxquels il écrit. On ne peut avec ces récautions lui rien impuütér. MARTIN LISTER , Médecin Anglois , mit au jour en 1678 , Hifloria Animaljum Anglie , divifée en quatre traités ; le premier , de Araneis Anglia ; le fecond , de Cocleis Terrefiri- bus & Fluviatilibus ; le troifième , de Cocleis Marinis ; & le quatrième , de Lapidibus Anglie ad Coclearum quamdam imagi- mem figuratis. Ce Livre ne parle que de quarante -un Co- quillages de mer trouvés fur les côtes d'Angleterre ; ce font plutôt des projets ou des mémoires pour l’Hiftoire Naturelle d'Angleterre, qu'un Ouvrage qui traite à fond cette matière. H divife fes Coquilles en Turbinées , en Bivalves & en Unival- ves. Il foutient , contre tous les Phyfciens, de les Coquil- 1j 20 ANALYSE DES OUVRAGES,I. PARTIE. lages foffiles font de vrais jeux de la Nature. Nous avons de Jui un Ouvrage , qui n’eft rempli que de figures de Coquilla- ges deffinées par fes filles , & gravées en cuivre , fous le titre de Hifloria, five fynopfis methodica Conchyliorum , quorum omnium picture ad vivum delineate exhibentur. L’analyfe de ce trai- té fe trouve dans le premier chapitre de la Conchyliologie. On connoît encore de cet Auteur trois Diflertations fous ces titres; la première, Exercitatio Anatomica , in quà de Cocleis maxime Terrefiribus & Limacibus agitur ; la feconde , de Bucci- nis fluviatilibus & marinis ; la troifième , Corchyliorum Bival- vium , utriufque aqua , exercitatio. Elles font toutes accompa- gnées de figures très-exaétes. On peut avancer’ hardiment, ue Lifter par les variations de fa méthode , a plus embrouil- lé l’hiftoire des Coquillages qu’il ne l’a éclaircie. JEAN-JACOB SCHEUCHZER , Médecin & Profeffeur de Mathématiques à Zurich , qui fleurifloit fur la fin du der- nier fiècle , a donné parmi plufieurs Ouvrages en 1672 , Phy= fica facra , in-fol. 4. vol. des Voyages en Syrie ; Iter Alpinum : Herbarium diluvianum colleëtum , Ô'c. cum figuriss Mufeum Dilu- vianum ; Specimen Lithographis Helvetica curiofe, Homo Diluvii tefe tis. Tiguri 1726. I] rapporte les Plantes imprimées fur la Pierre, fur l’Ardoife & autres matières limoneufes , & les appelle /es reliques du Déluge. On trouve à la fin une addition qui éclair- cit fon fyftème ; il fait enfuite l'application de tous ces Fof- files aux 22. clafles de Tournefort , & les rédige fuivant fa méthode. Nous n'avons guère d'Ouvrage plus ingénieux & mieux traité. Son petit Livre incitulé Psfcium querele & vin- dicie, eft une fuite de l’autre. Il fuppofe que les Poiflons, dont les figures font imprimées en creux fur les Pierres , fe plai- gnent du Règne Minéral qui , par une jaloufie extrême , vou droit envahir le Règne Animal & le Végétal, pour parvenir à la Monarchie ; c’eft l'honneur de leur race qu’ils veulent revendiquer , race qui a vécu avant le Déluge , & qui, fub- mervée , dit l'Auteur, avec toutes les Créatures, fut la vi&ti- me du péché des autres : rien n’eft mieux écrit que cet Ou- vrage. On y parle des Poiflons de différens pays , tous im- primés fur la pierre ou fur le marbre ; on y voit une Ecrevifle périfiée , un Scarabé , une plume d’Oifeau , des Vertebres du corps humain , & plufieurs dents & offemens d’Animaux ; les plus finguliers font deux Lézards , dont un eft appellé Lacerta Crocodillus. 4 ANALYSE DES OUVRAGES,I. PARTIE 21 . NICOLAS LEMERY, de Rouen, Docteur en Médecine & de l'Académie des Sciences , eft un des grands Chymiftes que nous ayons eu. Il parut de lui en 1675 , un cours de Chy- mie fort eftimé. En 1697 , il donna deux grands Ouvrages : lun eft une Pharmacopée univerfelle ; c’eft un recueil choifi de tous les remèdes contenus dans toutes les Pharmacopées de l'Europe : l’autre eft un traité univerfel des Drogues fim- ples , ouvrage fort recherché, dans lequel il parle par ordre alphabétique de toutes les Pierres & de quelques Coquilla- ges. Ce qu’il a compofé fur lAntimoine parut en 1707; tous es Ouvrages ont été imprimés plufieurs fois : nous lui avons lobligation d’avoir tiré la Chymie de toutes les erreurs dans lefquelles elle éroit plongée depuis long-tems. | La République des Lettres eft redevable de plufieurs Ou- vrages à PHILIPPE BONNANI, Jéfuite Romain. Il donna en 1681 , Ricreazione dell occhio è della mente nell offervazione delle Chioiciole , avec beaucoup de figures en taille-douce : il à traduit lui-même fon Ouvrage en Latin en 1684 fous ce titre, Recreatio mentis @ oculi im obfèrvatione Animalium teflaceorum curiofis nature infpeétoribus , & il la augmenté de plufieurs quef: tions Phyfiques avec de nouvelles planches ; on en trouvera l'analyfe dans la Conchyliologie.Le même Père donna enr691, Obférvationes circa viventia que in rebus viventibus reperiuntur , cum Micrographià curiosa : il y décrit les Vers & les Infeétes qui naiflent dans l’eau , dans les fleurs , dans les fruits, dans le laic, & dans le vinaigre ; il foutient fermement que les Co- quillages fofliles croiflent d'eux-mêmes , fuivant l'opinion d’Ariftote & de quelques Anciens. Il parle dans la feconde partie de cet Ouvrage de 47 Coquilles rares & curieufes,, donc il donne les figures , ainfi. que des plus petits Vers & autres objets vûüs au microfcope. Il augmenta en 1704 ,le Mufeum Kircherianum , par la répétition des mêmes Coquillages que lon trouve dans fon premier Ouvrage, & par l'indication des principaux cabinets d'Hiftoire Naturelle qui font en Europe. # Voici un Sçavant qui a donné les trois Règnes tout enfem- ble , & qui avoit promis un traité de la Pierre Philofophale fous le nom de Regrum quartum fulphurum fixorum metallico- zum ,exhibens Parallelifwum Alchymicum verorum Philofophorum , . qu'il a réduit en Appendix , à la fin de la première Section du Règne Minéral. C’eft EMANUEL KONIG , Profeffleur à Bafle. Son Ouvrage parut en 1698 , in-4°. 2. vol. Il à di- d sh Ciij 22 ANALYSE DES OUvrAGES, I. PaArrTré. vifé lé Règne Minéral en quatre Sections , dont la première , outre le traité fur la Pierre Philofophale , parle de la diffé: rence , de la nourriture, de l'augmentation des Minéraux, & de leurs parties analogues avec celles des Végétaux & des Animaux. La feconde Seétion comprend la nature des fept Métaux, les lieux oùils fe trouvent , leurs ufages , & les remè- des utiles qu’on peuten tirer. Latroifième Section regarde les Pierres , qu’il divife en Pierres précieufes petites , Pierres prés cieufes grandes , Pierres moins précieufes, Pierres figurées : il y range mal-à-propos le Gloffopetre , la Belemnite & la Corne d’Ammon. Les Pierres moins précieufes , grandes & dures fuivent , ainfi que celles qui font molles. Il finit par les Coraux. On trouve dans la quatrième Seétion les moyens Mi- néraux , c’eft-à-dire qui tiennent le milieu entre les Pierres & les Minéraux. Le Règne Animal eft contenu dans trois autres Sections, où il eft parlé de la fabrique du corps des Ani- maux , de leur divifion , de leurs alimens , & des remèdes qu'on en tire. Le Règne Végécal eft divifé en quatre Sections contenant la defcriprion Phyfique des Plantes , leur divifon, leur nomenclature , la ftruéture des fleurs & des femences ; leurs ufages , leurs propriétés. Ce livre qui n’eft qu’une com- pilation de plufeurs bons Auteurs , renferme des chofes fort curieufes. Le traité des Foffiles d'Angleterre par EDUARD LUIDIUS Garde du Cabinet Afhmolé à Oxfort, fut imprimé en 1698, fous le vitre de Eduardi Luidii Lithophilacii Britannici Ichnogra- phia. Les Fofliles y font divifés en douze elafles ; la première contient les vrais Criftaux , les Sélénites , les Pierres criftal- lifées fans angles, les Tales , les Stalagmites ; la deuxième, les Pierres corallifées , les Madrépores foffiles , les FORCES j la troifième , les Lychophytes , ceux qui imicent les plantes & leurs fruits ; la quatrième , les Fofliles turbinites 5 la cin- quième , les Coquillages bivalves’; la fixième , les cruftacés ponétuës , comme les Ourfins, & les Pierres étoilées 5 la fep- tième , les Fofliles tubulaires ; la huitième , les cruftacés qui ont des pinces ; la neuvième , lés dents pointues .des Poiflons : ce font les Gloffopetres ; les dents molaires des Poif- fons font contenues dans la dixième clafle. On voit dans la onzième , les Os foffiles , appellés Zyloffea , ainfi que les Bois: foffiles ; dans la douzième ce font les Vertebres des Poif- fons , appellés Zchryofpondyli ; la dernière clafle , non chiffrée; ANALYSE DES OuVRAGES,I. PARTIE. 23 eft pour les Fofliles de claffe incertaine , rets que Les Belem- uites , Ÿ Alueolus , VInfundibulum , le Gryphites, & autres. Le corps du Livre n’eft proprement qu’une table, qui indique les lieux où l’on trouve les Foffiles , avec une courte expli- cation. Ces Foffiles qu’il réduit au nombre de 1766 , font re- préfentés dans 23 planches. Iln’eft parlé que des Foffiles d’An- gleterre ; les noms qu'il leur à donnés font fi finguliers que Brennius fouhaiteroit que è lapidum bhiflorii exularent. Le Livre eft terminé par fix lettres ; il die que les Belemnites font des Fluors fortis du dedans des coquilles. Dans la fixième let- tre , adreflée à Rai , il croit que les femences des Poiïflons à coquilles , des Infeétes & des Végétaux , dont on voit les em- preintes fur les pierres , ont pù pénétrer par leur petitefle & par le fecours des eaux jufqu'aux entrailles de la terre , où les Poiflons à coquilles fécondés par le moyen d’une chaleur fouterraine , ont cru , ainfi que les Plantes , & ont péri par la fuite , en laïffant les uns leurs coquilles , les autres leurs empreintes , qui fe font pétrifiées , & qui font les mêmes Fof- files que nous voyons aujourd’hui. Quant à la hauteur où l’on les trouve , il croit que ce font les vapeurs qui Les ont élevés de la mer , de la terre & des fleuves , & répandus partout où ils font fitués. Il n’y a rien de plus Heard que ce fenti- ment. NICOLAS VENETTE, Médecin de la Rochelle , Auteur du Tableau de PF Amour Conjugal , donna en 1701, untrai- té des Pierres qui s’engendrent dans les terres & dans les Animaux. Quoique fon but principal ait été de chercher à prévenir lincommodité de la pierre , & le moyen de s’en ga- rantir , il ne laiffe pas de traiter fa matière en Phyficien. Son Ouvrage eft partagé en treize Chapitres. Il dvi les Pierres dans le troifième en communes & jectifles , en Pierres tendres, en dures , en tranfparentes , en Pierres à facettes & en Pierres coquillières , qui ne font autres que des Coquillages pétrifiés. Dans le Chapitre cinquième il parle des fermentations dans les matières chaudes , ainfi que dans les froides , comme le lait ; il paffe dans Le Chapitre fuivant aux différentes fermen- rations de la terre , qu’il prouve fort bien fans admettre de feu central : on trouve dans les feptième & te neuvième Cha- picres la caufe matérielle & prochaine des Pierres qui s’en- Feet dans la terre, I y parle du Corail comme d’une Pierre ; quoiqu’on ne fçache guère dans quel rang on doit le 24 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE. placer. Le dixième Chapitre finit par une differtation fur les Perles. Il dit dans le douzième , que de manger des Huîtres & autres Coquillages , c’eft un très-bon préfervatif contre la Pierre 5 enfin le treizième & dernier Chapitre traite de la Pierre néphrétique , des Befoarts , des Perles , du Corail, & des Pierres trouvées dans les Animaux. Cet Ouvrage eft auffi curieux qu’il paroît utile. . Nous avons de JACQUES PETIVER , Chymifte An- glois , en 1702, deux petits Ouvrages, l’un intitulé Gazophi- lacii nature @ artis decades quinque , in quibus Animalia Qua- drupedia, Aves , Pifces , Reptilia , Infeita , Vegetabilia, item Foffilia , Corpora marina, & Stirpes minerales è terrä erute , La= pides figura infignes , dc. defcrintionibus brevibus © iconibus sllufrantur. Qui ne croiroit en lifantun titre aufli pompeux ;! trouver un traité complet d’'Hiftoire Naturelle ? Tout l'Ou- vrage cependant fe réduit à cinq tables ou catalogues, qui contiennent pêle-mêle les noms des différens morceaux de l'Hiftoire Naturelle , décrits en deux ou trois mots Latins , avec les noms Anglois des Livres qui en parlent , ou de ceux qui les So dr , ou qui en ont parlé. Il y a à la fin un catalogue de Plantes fèches, fous le nom de Æortus fie- us. L'autre Ouvrage eft intitulé Mufki Petiveriani centuria prima , rariora nature continens Animalia, Foffilia ; Plantas, ex variis mundi plagis adveita , ordine digeffla € nominibus pro- pris fignata. X] y à dix Centuries, qui font encore des catalo- gues de différens morceaux dans le goût du premier traité, & qi ne répondent pas mieux à la magnificence du titre: les defcriptions Latines font un peu plus étendues que celles du Gazophilacium , avec l'addition des noms Allemands. Les Avertiflemens qui font à la fin de chaque Centurie, & le nom des Soufcripteurs font en Anglois. Il parut en 1729 , un Ouvrage fur les Foffiles compofé en Anglois par JEAN WOODWARD , Médecin, fous ce titre A4» Attempt ToWards a natural Hiftory of The Foffils of England, dc. c'eft-à-dire, Effai fur l'Hiftoire Naturelle des Fofliles d'Angleterre. Ce font proprement deux catalogues raifonnés & partagés en deux Livres , dont le premier eft di- vifé en deux parties: la première contient en onze clafles les Fofiles d'Angleterre appartenant au Règne Minéral ; ceux des pays étrangers qui regardent le Règne Végéral & lA- nimal occupent la feconde partie divifée en douze clafles. Le ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE. +; Le fecond Livre offre un autre catalogue dans le goût du premier , partagé en fix parties; ce ne font que des addi- tions au premier catalogue , tant des Foffiles qui fe trou- vent en Angleterre que des étrangers. On connoît encore du même Auteur plufeurs Ouvrages , entrautres une Méthode pour ranger les Foffiles , écrite en Anglois ,& un traité intitulé, Naturalis Hifforia telluris illuffrata , ére. C’eft dans cet Ou- vrage qu'il expofe fon fyftême fur une nouvelle théorie de la Terre , où il aflure que le globe terreftre fut diflous & ré- duit en pouflère au tems du Déluge. Ce dernier a été tra- duit en François en 1735, fous le titre de Géographie Phyfique, ow Effai fur l'Hifloire Naturelle de la Terre. Il à été parlé am- plement de cet Ouvrage dans le chapitre cinquième de la Conchyliologie. Woodward étoit un grand Phyficien, &ila fait des découvertes dans l’'Hiftoire Naturelle qu’on ne peut trop eftimer. Il mourut durant mon féjour à Londres en 1728. GEORGE EVERHARDUS RUMPHIUS, Médecin Hol- landois, à prêté fon nom à un Ouvrage qui parut en 1705, fous le titre de Thefaurus Cochlearum, Concharum , Conchyliorum © Mineralium. Le vrai Auteur eft SCHEINVOET , Phyfi- cien Hollandois , qui a donné cet Ouvrage premièrement en fa langue avec de belles planches, fous le titre d’Awboinfche Rariteitkamer, divifé en trois parties : la première comprend les Poiflons Cruftacés & les Zoophites , en feize planches. La feconde partie contient les Coquillages , en trente-trois planches, Le troifième traité regarde les Minéraux, les Pier- res de foudre , les Foffiles, Dendrites, Poiflons pétrifiés, en onze planches ; ce qui fait en tout foixante planches , avec _ une table Hollandoiïfe fort ample. En 1711 , on a donné une feconde édition des feules figures , avec des tables Latines & Hollandoifes , qui ne font pas d’une grande utilité pour le Lecteur, On à déja fait mention de cet Ouvrage dans la Conchyliologie. ANTOINE LEUUWENHOCK , Médecin Hollandois, de la Société Royale de Londres, compofa en 1719, 4. vol. 27-4°. avec des figures , fous ce titre : Opera omnia, [en arcana Nature deteita. Ce font des lettres Latines écrites à différens Sçavans de l'Europe. Le premier tome a pour titre, Epiffole Phyfiologice , au nombre de 46, où il eft parlé de la Baleine & autres Poiflons, de quelques Végétaux , des poils des dif- Premiere Partie, D Z 26 ANALYSE DES OuvrRAGES,I. PARTIE. férens Animaux , des Aquatiques, de quelques Infectes , de la méchanique des Arbres , des œufs de plufeurs Animaux , & autres obfervations anatomiques. Le! ds volume fous le titre de Aratomica & contemplationes , eft divifé en trois par- ties, dans lefquelles il traite de l'anatomie de plufieurs Ani- maux , de leur génération, des différens fels, de la fubftan- ce farineufe des graines & grains de Blé, des Vers à foie, des œufs des Fourmis , des Animaux dans l’ambre, il finit par 1a Cochenille. On trouve dans le troifième volume ; intitulé Experimenta G* contemplationes , des lettres écrites fur la fer- mentation de la Bierre & du Vin, fur le Syftème des œufs, fur l'humeur Criftalline , fur la circulation du fang dans les Grenouilles, les Anguilles & autres Animaux, fur l'effet de PAir par rapport au fang , fur les plumes des Oifeaux , fur les Cirrons & autres Infectes, fur Les Vers des Enfans & ceux qu'on trouve dans les Animaux ; fur les Infectes qui fré- quentent les fleurs des Pomiers, des Cerifiers & des Pru- niers ; fur les œufs des Moules & fur leur diffeétion. Le qua- trième volume 2° pour titre , Continuatio mirandorum arcano- rum nature deteélorum , quadraginta Epiflolis contentorum , où il eft parlé de l'Aiman, des yeux d’un Scarabé , des Animaux qu'on trouve tout formés dans la femence du mâle, des petits Animaux qu’on voit dans les eaux, des matières bitumi- neufes , des Vermifleaux & autres Infeétes , de quelques Mé- taux & Pierres , des Vers qui s’attachent aux arbres, des Moules & autres Coquillages qui font en pecit nombre ; il finit par les Poiflons RAA re Perfonne n’a été plus exact ue ce Médecin dans fes expériences , & perfonne n’a peut- être eu de meilleurs Microfcopes. Il a paflé pour plus grand Obfervateur que pour bon Phyficien. On fouhaiteroit un peu plus d’arrangement dans les matières , & quelque mé- thode de divifion, ce qui rendroit fon Ouvrage beaucoup plus utile ; mais c’eft trop demander dans des Lettres où lon ne traite rien à fond , & où l’on parle indifféremment de tout ce qui vient à l’efprit. Voici un Médecin Allemand , nommé JEAN -JACOB BAIERUS , Auteur d’un livre intitulé, Oryéographia Norica , five rerum Foffilium , & ad Minerale reenum pertinentium ; 1m territorio Norimbergerfi , fuccinita defcriptio cum 200 figuris, in-4°. 1719. Il a divifé fon Ouvrage en dix Chapitres. Le premier & Le fecond traitent du Site du pays de Nuremberg ANALYSE DES OUVRAGES, [L. PARTIE 27 & de fes Eaux Minérales ; le troifième, des Terres différen- tes dont fe fervent les Médecins & les Artifans. Il eft parlé dans le quatrième des Pierres non figurées , dures & moins dures. On voit dans le Chapitre cinquième les Pierres figu- rées , jeux de [a nature, furquoi il dit : #5h£ liberum fit voca. bulo lufüs Nature profiteri ignorantiam genuine originis ©* caufe figurarum in quibufdam Lapidibus ; & Âur celles qui imitent les Fruits, les parties d'Animaux & les Dendrites, il dit : fed ne- cefle eff, ut non attendat curiofus fpeltator defeitus ac diffimilia ratione coloris , magnitudinis , Ge. fecus tota ferè peribit fimilitudo. Le fixième Chapitre offre les vrais Fofliles , c’eft-a-dire des parties d’Animaux & de Végétaux pétrifiées, qui , quoique déchues de leur poids , de leurs qualités & matières, ont cependant confervé des marques évidentes de leur première figure , & ont, pour ainfi dire , exprimé leur portrait. On y trouve encore des moufles, du bois pétrifié de douze efpè- ces différentes , des os, des vertèbres de gros Poiflons. Le Chapitre feptième parle des Coquillages univalves, parmi lef- quels il y a des Nautilles & des Cornes d’Ammon. Les Bival- ves de toutes efpèces font dans le huitième Chapitre, avec les Foffiles inconnus appellés Aromia. Les Sels, les Souphres du pays, le Charbon de terre, lès Pyrites compofent le neu- vième Chapitre ; enfin le dixième & dernier regarde les * Métaux qui fe trouvent dans le pays, tels que le Fer , l'A- cier , le Plomb noir, le Cuivre , dont on fait du Leton, avec la Calamine. Il y à une addition à cet Ouvrage fous ce titre : Sciagraphia Mufei fui , accedunt fupplementa oryétographie Norice ,in-4°. cum figuris, 1730. Cet Ouvrage eft extrèmement curieux. On contefte à cet Auteur la réalité de plufieurs ob- jets qu’il a fait graver. | CHARLES -NICOLAS LANGIUS , Médecin de Lucer- ne , parmi plufeurs Ouvrages qu'il a donnés, en a publié un en 1722, fous le titre de Methodus nova & facilis teflacea marina, in fuas debitas claffes , genera d* fpecies , difiribuendi , 2n-4°. fans figures. Ce Livre , divifé en trois parties , con- tient dans la première les Coquillages univalves, contour- nés, 2 en deux clafles. La feconde partie partagée en fix claffes , offre les Coquillages contournés. Les Bivalves for- ment la troifième divifée en trois clafles. Chaque clafle eft partagée en plufieurs Seétions, qui renferment encore bien des genres , avec quelques paragraphes , dont Le nombre ne Dij 28 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE. contribue pas à fimplifier la méthode. Nous avons encore du même Auteur, Æifforia Lapidum figuratorum Helvetie ; c'eft un Ouvrage très-recherché , avec un traité à la fin fur lo- rigine des Pierres figurées. On aura occafon de parler plus au long de ces deux Livres dans la fuite de ce traité. Le Comte ALOYSIO -FERDINAND MARSILLY , né à Bologne , après avoir long-tems commandé les troupes de l'Empire , s’étoit fort attaché dans fa difgrace à l'étude de la Phyfique. Nous en avons une grande preuve dans l’'Hi- ftoire du Danube, en grand papier , in-fol. 6. vol. avec nombre de figures, fous le titre de Danubius Pannonico- Mhficus, obfervationibus Geograp. Afiron. Hydrog. Hiflor. Phyficis perlu- ffratus , 1726. Le premier tome , divifé en trois parties, ex- pofe la géographie du Danube , où fon cours eft détaillé, avec tous les lieux adjacens. On trouve dans la feconde par- tie des obfervations Aftronomiques faites avec exactitude proche le Danube : me de ce fleuve , ou la defcription de fon cours , de fon lit, de fon rivage, de fes marais , & de l’accroiflement & diminution de fes eaux, compofe la troifième partie. Le fecond tome regarde les antiquités Romaines & Militaires placées en deçà & au- delà du Danube. On 2 divifé Le troifième ‘tome en huit parties 5 les Minéraux qui fe trouvent aux environs de ce fleuve , ou qui y font conduits & entraînés , en font la ma- tière : on y donne la coupe des trois plus fameufes mines de Hongrie. Le quatrième tome traite , tant des Poiflons qui croiflent dans le Danube, que de ceux que la mer y amène. On y reconnoît quatre fortes de Coquillages : les Oifeaux compofent le cinquième volume ; ce font ceux qui côcoyent le Danube & qui y nagent. Le plus curieux eft un détail de leurs nids & de leurs œufs. Le fixième volume fert de fupplé- ment aux autres, avec des obfervations touchant le Baromè- tre & le Thermomètre. Il finit par la defcription de quel: ues Infeétes. Il eût été à fouhaiter que les defleins euflent été faits d’après des Oifeaux vivans. Quoique les matières y foient traitées fuccinétement , on peut dire que c’eft un des plus magnifiques Ouvrages que nous ayons. Le même Auteur à fait en François une hiftoire Phyfique de la Mer, avec beaucoup de figures , divifée en cinq parties. La pre- mière traité de la difpoftion du baflin ou lit de la Mer ; la feconde, de La nature de l’eau ; la troifième , de fes différens ANALYSE DES OUVRAGES,I. PARTIE. 29 mouvemens ; la quatrième , de la nature , de la propriété & } de la végétation des Plantes qui y croiflent ; enfin la cin- quième partie qui manque au Traité, quoiqu'annoncée dans la préface , devoit expofer les Poiflons , les Animaux & les Coquillages qui vivent dans la mer. C’eft dans la quatrième partie qu'il donne la defcription des plantes Marines, du lieu où elles fe trouvent, de leurs couleurs, de leur organifation ; quelquefois il en fait l’analyfe : le Microfcope lui avoit fait découvrir les pores de ces Plantes par lefquels entre l'aliment de la Mer. On y trouve la végétation du Corail , & on peut dire qu'il eft le premier Oblervateur qui ait remarqué des fleurs au Corail & aux autres Plantes marines , que Toutne- fort avoit ignorées , & avoit mifes dans la dix-feprième claffe des Plantes qui n’ont ni fleurs ni graines. Ce fentiment n’eft plus fuivi ; mais il n’y arien encore de décidé fur le Co- rail. ” FRANÇOIS-MARIE-POMPÉE COLONNE, Gentil- homme Romain , qui fut brülé dans lincendie de fa mai- fon à Paris en 1726, étoit Phyficien & furtout grand Chy- mifte. Parmi plufeurs Ouvrages qu’il a donnés au Public, nous avons une hiftoire générale de la Nature , fous le titre d'AHifloire Naturelle de l'Univers, in-12. 4 vol. avec figures. Le premier tome, divifé en deux parties , parle du Ciel, des Comètes , des Phénomènes , du globe de a Terre, de fa fuperficie , des Montagnes qu’il croit végéter ; des Plaines & des Feux fouterrains. On trouve dans le fecond volume la différence des Terres, la formation du Globe & fes change- mens, la génération du Sable, du Sel , des Pierres , de PAi- man , & celle des Métaux & des Minéraux. Il parle dans la troifième partie du flux & reflux de la Mer, des Tempêtes , de l'origine des Sources , de la génération des Végétaux, auxquels il attribue une ame fenfitive ; il finit par les Ani- maux. Le quatrième volume en eft la fuite ; il y eft parlé des Poiflons & des Coquillages : on y trouve aufli un traité des Vents. La Chymie & furtout l’Alchymie font des matières fi familières à cet Auteur, qu'il y revient fouvent. Charmé de faire pañler fa prévention pour cette dernière Science jufque dans Pefprit du Leéteur , rien n’eft plus facile , fi on l'en croit , que de faire de l’Or. Sans avoir recours aux Li- vres de Paracelfe , de Vanhelmont, de Gebber & des autres Alchymiftes , il ne faut, dit-il, gwwx (a) Soufre rouge ; très-, D ii} (a) Tome 22e 482. n CE 30 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE: pur , appellé l'ame du Soufre , mélé avec l'ame du vif Argent. Ces deux ames pures G claires forment le précieux métal de l'Or. L'Arcenic pur © net, mélé avec du vif Argent “T , donne l’Ar- gent. On ne feroit pas fâché de trouver ici fans grands frais des fecrets fi importans, fi dans leurs recherches ils n’avoienc ruiné tant de gens. PIERRE-ANTOINE MICHEL, Florentin , Botanifte du Grand Duc de Tofcane, a donné en 1729, le premier volume d’un Ouvrage, qui doit être fuivi d’un fecond, fous le titre de Nova Plantarum genera juxta Turnefortii methodum dif- pofita , in-fol. cum figuris æneis. On y traite de 1900 Plantes, dont 1400 ont été omifes jufqu’à préfent , ou expliquées peu exactement, à quoi il a remédié par de nouvelles obferva- tions. Il fuit la méthode de Tournefort pour rétablir les Plantes dans leurs vraies clafles, & c’eft un fupplément à lOu- vrage de cet Auteur. Les 108 planches qui ornent ce livre, ont été gravées aux dépens de plufieurs Bienfaicteurs dont on a mis les noms. Le fecond volume devoit traiter des Plantes marines , de celles qui font chargées de filets & des Gramen ou Chien-dent , & ètre terminé par un traité des pétrifica- tions & des Plantes marines , imprimées fur les cailloux qui fe trouvent fur les Montagnes; les Coquillages fofliles qu'il n’attribue point au déluge univerfel , auroient fini ce Volu- me , dont la publication a été interrompue par la mort de l’Auteur. Nous avons D'ANTOINE VALLISNIERI , Médecin & Profeffeur en l’Univerfité de Padoue , un Ouvrage intitulé, Opere Fifico-Mediche del Cavalier Antonio Vallifniert, racolte da Juo figlivolo. 3 vol .in-fol. col figure di Rame. 1733.Son projet a été de fuivre fur l’enchaînement des chofes créées le travail de Redi, de Malpighi & de Swamerdam , touchant l'origine, la forme , & les actions des Animaux. IL fuit de cet enchaîne- ment des chofes créées , que les corps organiques font fujets à une certaine loi générale malgré la diverfité de leur ftru&u- re ou méchanifme; toutes les Plantes, par exemple, fortent de leurs He Le premier volume préfente deux dialogues fur les Infectes ; des expériences fur la prétendue cervelle de bœuf pétrifiée , qu’il prétend être une matière offeufe & pierrcufe ; des penfées & expériences fur la génération des Vers du corps humain, avec quelques anatomies, telles que celles de l'Autru- che, l’hiftoire du Caméléon , des Lézards, & autres Animaux ANALYSE DES OUVRAGES,I. PARTIE. 31 d'Italie. On trouve dans Le fecond volume des remarques fur plufeurs Animaux du Mantouan & de l'Etat Vénitien, fur la génération de l'Homme, fur la conception des Animaux & de leurs œufs , avec beaucoup de lettres écrites à l'Auteur tou- chant les Coquillages fofliles & les Corps marins trouvés fur les Montagnes : il ne décide point de leur origine ; après avoir combattu les opinions différentes des Phyficiens, il dit : guécirà credit , levis ef? corde. Ce volume finit par un recueil d’obfer- vations fur l'Hiftoire Naturelle , les Bains , les Eaux chaudes & froides. Le troifième volume contient des leçons Académi- ques fur l’origine des Fontaines , des obfervations fur la Mé- decine , un Effai par ordre alphabétique des termes de l’'Hif- toire Naturelle , des Confultations de Médecine, des Lettres fçavantes , fuivies de quelques corrections fur les Expérien- ces de Redi , & des chèfes fur la Phyfique & furla Médecine. Ce PHlofophe parle bien de toutes chofes, & fon principal foin à été de réformer les abus de l’ancienne Phyfique. EMANUEL SWENDENBORG a mis au jour en 1734 un Ouvrage en 3 vol. #-fol. fous ce titre: Emanuelis Swenden- borgii, Collegii metallici in Suecià affefforis, Opera Philofophica & Mineralia. Le premier volume regarde les principes des chofes naturelles , ou les phénomènes des nouveaux effais du mon- de élémentaire. Ce volume qui appartient purement à la Phi- lofophie , eft divifé en trois parties; il y eft parlé des Foffiles , des léthyopetres , des Ardoifes & des Pierres figureés. Le fe- cond volume , ainfi que le troifième , eft appellé Regrum mi- nerale. I] traite du Cuivre & du Leron ; il fait connoître que les Métaux croiffent auffi bien dans les pays froids que dans les climats chauds : trois clafles partagent ce Volume ; il eft parlé dans la première de tous les lieux où l’on trouve du Cuivre , de la fécretion de l’Argent qui peut y être contenu, du Leton & de fa préparation. Dans la feconde clafle , ce font les différens genres ‘4 veines de Cuivre, de Pyrites; on y ajoûte les fourneaux néceffaires pour les fondre , avec l’épreu- ve du Cuivre en argent. On trouve dans la troifième clafe diverfes épreuves chymiques du Cuivre , du Leton, & leur mélange avec différens Métaux. Le Fer fait la matière du troifième volume ; la manière de le fondre , de le changer en Acier fuivant ce qui fe pratique en Europe, eft le fujet de la première clafle ; on trouve dans [a feconde l’expérience du Fer par l'aiman , & des différens procedés touchant le fer, (a) Burnet, Whifion , Scheuczker , Monti. 32 ANALYSE DES OUVRAGES,I PARTIE Dans la troifième ce font plufieurs opérations chymiques, avec des expériences touchant ce métal, fes criftallifations, fes précipitations. Toutes ces claffes font partageés en paragra- phes , & l’Ouvrage eft orné de beaucoup de figures en taille- douce. L’Auteur promet dans [1 Préface du troifième volume de parcourir de même tous les Métaux, les Sels , & les Pierress c’eftun grand projet, & dont il paroît fort capable , à en ju- ger par la manière fçavante dont il a traité le Cuivre & le Fer. LOUIS BOURGUET , de Nîmes , Philofophe Natu- ralifte établi à Neuchâtel, a donné des Ouvrages fur diffé- rentes matières. Ceux qui regardent l’'Hiftoire Naturelle font intitulés, Zettres Philofophiques fur la Formation des Sels , des Criflaux , © fur la génération & le méchanifine organique des Plan- tes @ des Animaux, à l'occafion de la Pierre Belemnite & de la Pier- re Lenticulaire 3 avec un Mémoire [ur la Théorie de la Terre, où il paroît s’écarter en quelques points du fyftème des autresf& fur- cout de celui du Doéteur Woodward, Il admet trois hypothè- fes ; celle des Anciens , qui dit que les terres ont fait autrefois partie du baflin de la mer : la feconde hypothèfe établit de rands lacs d’eau falée, ou d’eau dela mer, dans les lieux où Éon trouve les Coquillages Fofliles. Cette opinion a été fui- vie en tout ou en partie par Fracaftor, Cefalpin , Columna, Boccone , Léibnirz & plufeurs autres, qui ont joint cette hy- pothèfe à celle des Anciens. Le troifième fentiment eft celui du Docteur Woodward , qui croit qu'au tems du Déluge la conftitution du globe terreftre a été difloute & réduite , pour ainf dire , en bouillie , même les Pierres & les Marbres: opinion fuivie par quantité de (x) Sçavans d'Angleterre , d'Allemagne & d'Italie. Ces trois fentimens ont été dé- truits par les nouvelles expériences, ainfi que les trois for- mations des Pierres dont il parle dans fon traité des pétri- fications avec figures, qui a paru à Paris en 1742. Nous avons encore de lui plufieurs Differtations fur l’origine des lettres , le Journal des Sçavans , & autres. - Nous finirons ces Extraits littéraires par un Ouvrage , dont les deux premiers volumes ont paru en 1735 , fous ce titre: Locupletifimi rerum naturalium Thefauri accurata defcriptio, & iconibus artificiofiffimis expreffio per univerfam Phyfices hifloriam à opus cui in hoc rerum genere nullum par extitit. Cet Ouvrage Latin & François eft imprimé en grand papier , & il eft.du à ALBERT SEBA , de la Société Royale de Londres, & Phar- | _ macier LA ANALYSE DES OUVRAGES; I. PARTIE 33 macien d’Amfterdam. Ces deux volumes ne répondent nulle- ment au faftueux titre de fon livre ; fa mort nous privera des deux autres. Le premier contient 111. figures : les fept pre- mières repréfentent des fquelettes de Feuilles & de Fruits ; les 22. fuivantes offrent des Plantes rares , mêlées d’Infeétes , de Papillons & de Sauterelles ; dans le refte des planches, on voit des Quadrupèdes mêlés avec des Oifeaux, des Répriles & quelques nids de difléréhs Animaux. Le fecondvolume peut s’appeller, felon l’Auteur,Serpentologie. CesRéptiles, aufli-bien que les Vipères & les Lézards, y font dans 1 14 planches, rou- jours mêlés de Quadrupèdes , d’'Oifeaux , d’Infeétes & de plu- fieurs Plantes. Les quatre dernières font remplies de Befoarts ; c’eft le théâtre le plus complet que nous ayons fur les Ser- pens & les autres Réptiles. Il feroit à fouhaiter que l’Auteur n’eût point mélé tous les Animaux enfemble , & qu'il y eùt plus d’ordre dans fon Ouvrage ; une table exaéte auroit re- médié à cette confufion. Seba poflédoit un très-beau cabinet, qui lui a fourni la plüpart des defleins de fon livre. Le troi- fième volume devoit contenir les Coquillages , les Plantes marines , Les Marcafites, les Pierres & les Foffiles ; les Infe- étes , avec quelques Réptiles, devoient faire la matière du quatrième. Il y a encore plufeurs Auteurs , outre ceux qu’on vient de citer , qui ont écrit des Pierres, des Métaux, des Minéraux & des Coquillages ; on pourroit, fans entrer dans Le détail de leurs Ouvrages, les divifer en trois clafles , qui pourroient fe rap- porter aux différentes vüûes fous lefquelles ils ont confidéré ces objets. La première clafle eft celle des Naturaliftes, qui fe font contentés d'examiner la nature des Foffiles & des Pierres figu- rées , fans parler des Pierres fines , de leur beauté , & de leurs propriétés. Tels font Gafton du Cloud , Chymifte , qui en traitant de la Chryfogonie , s’eft étendu fur la génération des Pierres & des Foffiles ; Bernard Paliffy , qui a découvert des premiers que les Coquillages fofliles n’étoient point des jeux de la Nature, mais de vraies Coquilles pétrifiées ; Jean Kent- man, en 1565,dans deux traités, l’un fur les Faffles, l’autre fur les Calculs , a fait quelque mention des Pierres fines , &c. La feconde claffe quieft celle des Médecins, fefubdivife en deux. 1°, En ceux qui n’ont parlé des Pierres qu’en paflant, fans en traiter exprès , & par rapport aux remèdes qu'ils emploient pour toutes fortes de maladies ; ainfi ils n’ont confidéré que Première Partie. TE 34 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE. les propriétés réelles des Pierres, telle que celle de l'Aiman,. de l'Hyacinte , du Befoart , & la qualité alkaline de la plû- part des Pierres & des Coquillages. Ces Auteurs font Galien, dans le deuxième fiècle ; Avicenne , dans le onzième ; Albert. le Grand, dans le douzième fiècle ; Paracelfe en 1493 ; Car- dan en 1501 5 Fallope en 1523 ; Fernel en 1558 , & autres. 2°, En ceux qu’on peut nommer fuperftitieux , qui n’ont en- vifagé dans les Pierres que leurs vertus imaginaires , & ont donné trop de créance aux erreurs populaires : tels font Jean de la Taille de Bondaroy , dans fon Blafon des Pierres pré- cieufes ; Habdarrahamano , Arabe , qui a parlé de la proprié- té des Pierres en traitant de celles des Animaux & des Plan- tes; Kiranides , Roi de Perfe, qui dans un Ouvrage furles Pierres , leur attribue quantité de vertus fabuleufes , ainfi qu'Evax , Roi Arabe , dont l’Ouvrage Grec a été traduit en: Vers Latins en 1585. Boëce pourroit être placé dans cette clafe , de même que Cardan , Agricola & bien d’autres. La troifième clafle offre les Auteurs qui ne s’attachant qu’à la. rareté & à la cherté des Pierresfines , n’ont point approfondi leur nature , & n'en ont parlé qu’en Joailliers , comme ont fait du Rhofnel dans fon Mercure Indien , Berquen dans fon. livre des Merveilles des Indes Orientales, Tavernier dans fes Voyages ; Benvenuto Cellini , Sculpteur & Orfèvre Flo- rentin , dans fon traité incitulé , del Arte del Gioiellare , & autres. Il ne nous convient point de parler ici des excellentes: Productions des Auteurs vivans ; Gefrer le dit expreflément enécrivant fur les Ouvrages de Tragus:e0s qué adhuc in vivis. Junt , non æque decet judicare. On n’entrera point dans le détail des Ecrits de plufieurs Sçavans, qui ont traité de l’Hiftoire Naturelle de quelques pays , comme Robert Sibbaldus , qui a écrit des Plantes & des chofes natärelles d'Ecofle ; Hernandez, de celles du Mexique ; Tragus, de l'Allemagne ; Plumier, de l'Amérique ; Pifon & Marcgrave , du Bréfil ; Barrelier , de France , d'Efpagne & d'Italie ; Sloanne , des curiofités de l'Amérique. Les Livres connus fous le nom de Mufeum , tels que les fuivans , Mu- Jeum Wormianum , Cofpianum , Kirkerianum , Balfourianum , Bellorianum , Cofleriarum , Petiverianum , Mufeum regium Da- nie, Calecolarium Settali, Mofcardi, Mercati mctallotheca Va- ticana ; auétarium meufei Balfouriani , Valentini Mufeum Mu- ANALYSE DES OUVRAGES, IL. PARTIE 35 forum Male Regie Societatis , Catalogus x D. Grew claboratus ; Mufeum Ashmoleanum ; Mafeum Teffinianum à Carolo Linneo redaëtum ; Mufeum Zannichellianum, feu ennmeratio rerum na- turalium qua in Mufeo Zanichelliano affervantur ; Catalogus omnium animalium Teflaceorum , que in celeberrimo Mufxo Petri- Pauli Scali Liburnenfis affervantur ; le Cabinet de Sainte-Gé- neviève ; celui du Chevalier Baiïllou , Florentin , par Joan- non deS. Laurent : tous ces Ouvrages qui traitent de matières concernant l’Hiftoire Naturelle, ne parlentordinairement que des raretés que ces Cabinets poffèdent , fans y admettre pour la plüpart un ordre fort méthodique. Les Mémoires des Aca- démies des Sciences de Paris, de Montpellier; les Tranfactions Philofophiques de Londres, les Ephémérides d'Allemagne, les Aéfa Litter. Suecie , les Journaux littéraires, & quantité de differtations de Sçavans fur des parties détachées de PHiftoire Naturelle, telles que Narwralis difpofitio Echinodermatuim : acef- fie Lucubratiuncula de aculeis Echinorum marinorum,cum fpicilegio de Belemnitis ; Sciagraphia Lithologica curiofa , feu Lapidum fig ratorum nomenclator , cum epifiola de ffudio Lithographico ; de Entrochis & Belemnitis ; cum additionibus & figuris, de M. Théodore Kleinius, Sécrétaire de la Ville de Dantzic; Hi- florie Pifciwm naturalis promovende miffus primus , du même Auteur ; Suwmma dubiorwm , encore du même Sçavant 5 J. Philipp Breynii epiflola de mclonibus petrcfaëlis montis Carmel vulgo creditis , cum trattatu de Pfeudo-fuccino ; La vana Jpecu- latione difingannata dal fenfo, d Agofino Scilla ; Tentaminis de Lithozoïs ac Lithophytis olim marinis , jam verd fubterraneis , Prodromus, five de ficllis marinis quondam , nunc Foffilibus , dif- guifitio inflituta à Michaele Reinholdo Rofino ; Saggio di produ- ziont natural; dello fflato Sanefe, che fi ritrovano nel mufeo di Gio- vanni Venturi Gallerani; Offervaziont fopra il fale delle creta, con un faggio di produzioni naturali del ffato S'ancfe , del Dottore Ginfeppe Baldaffars 5 Traité des Diamans & des Perles, par David Jeffries, Joaillier Anglois; Obfervations fur l’origine & la formation des Pierres figurées , & fur celles qui, tant. extérieurement qu'intérieurement, ont une figure régulière & déterminée ; Hiforie Naturalis Halfie inferioris pars pri- ma, Wolfart; Joannis D. Geieri S chediafina de montibus Conchi- feris ac Gloffopetris Alzeimfibus ; Nathanaelis Sendelii Hifloria faccinorum corpora involventium. Lipfie , inol. 1742, cum fi- RTE) 36 ANALYSE DES OUVRAGES, I. PARTIE. guris 3 Corporum Lapidefaëtorum agrt Veronenfis Catalogus , que. apud Joan. Jaccbum Spadam , Gretiane Archiprefbyterum , 2 vantur ; Elenchus Tabularum Pinacothecarum , atque nonnullorum Cimeliorum in Gazophilacio Levini Vincent ; & quantité d’au- tres Traités, font encore d’excellens guides pour étudier la Nature : nous les paflerons fous filence ; ils font connus de- tout le monde , & on peur les regarder comme le patrimoine du Public. NOUVELLE, NOVA METHODE E T Fe FACILIS METHODUS Diftribuertous les Fofiles, fui-|Fofilia omnia diftribuendi in vant leurs qualités naturel-| fuas debitas claffes, fecundèm les & apparentes ;, dans les| qualitates eorum naturales & clafles qui leur convien- apparentes : nent : sSVFEC Des figures en taille-donce des\Figuris eneis Foffilium eximiorum . plus beaux Foffiles , @r leurs\ eorumque deftriptionibus. CU M Fi} o " ÿ L LE N ae . L ,27p2 423 > ft eff où asilisssidih cout FR ÉNURR SR , | 7 \ “où 14 (IUTQS GHMLINDUE PTE ANNE ASHREIE ARS rÉ & | à *T pe k: Nr pri + A A FOSSILIA | FOSSILES TERRÆ PROPRIA.| NATURELS À LA TERRE: CLASSIS PRIMA | PREMIÈRE CLASSE. TERRÆ. LESTERRES. ARTICULUS PRIMUS, ARTICLE PREMIER. Terra Melitenfis, — — — — — La Terre de Malte. — — Perfica. ——— — —- | — — —— Perfe, —— Patne. — — — — — =— — ——— Patna, dans le Mogol, —— Glarea,—— — — REA — — — dite Gravier. —— Figlina — — —— —— | — — — — Glaize. _ —— Veronz viridis, ————— —— verte de Vérone. — — Strigonienfis, — — — EAN PET Strigonie ,. en Hongrie. — — dia Marga. — — — — — —— dite Marne. ————OQcra. —— — — — — — —— Ocre.. —— —— Agile, — — — — —— ——Argille. — — Acudema.— —— — — ARE efpèce de Terre calcaire. —— Japonica, — — ——— ÉTEA, Japon , ou. Cachou.. — — Fullonia, — — — ——\—— — à foulon., —— Sigillata, — — — — —)— — — Sigillée. —— Sicula. ——— — — | — — de Sicile. — — Creta Brigantu, — — —|_— — — Craye de Briançon. | — — Crrulea, —— — — —| — — — bleue. — — Piorum. —— — = —|— — — des Peintres. — — diéta fabulum. — — — Fier — — dite fable. — — Tophus, — — — — | —- le Tuf. — — ÀAlanz, — — — — pie d’Alana ,.en Valachie, ‘ — — Paflavienfis, — — — — | — — de Paffau , efpèce de limon:. — — Lemon, = — — — — | __—— -de Lemnos.. —— oanas, = — — — | — — de l'Ifle d'Elbe:. — — Mondevicze. — — — —|_—— de Mondevica, en Ligurie.. —— Lila ——— — — — — —— del'Tfle d'Ilio.. —— Juliacenfis, — — — —|— —- de Juliers:, en. Weftphalie:. — — Gite Derle, — — — — — — — dite: Derle efpèce. d’Argilles, — — —— Believre, — — — ones dite:Believre.. — — —— Moulard, —— | — ———. dite Moulard., —— Chinenfs, — mme ARE PRE PTT TS 40 NouveLLE MÉTHODE, I. PARTIE. Terra Eretria, = — — — — —| La Terre Erétrienne, —— Sama ——— ——|— —- Samienne. —— Cha — — — — —|— —— de Chio. — — Selinufia, — — — — —|— — — Selinufienne, —— Cimolia, — — — — —|— —— Cimolée, ou de Crete, — — dia Smetis. — — — —|— — — dite Smedis, —— Pnigites. — ————|——- Pnigite. — — Mela——————|— —— de l'Ifle de Melos, _ — Ampelitis. ir ee le AIMDelte. — — Pharmacita. ———— —|— — — Pharmacite. — — dita Parætonium. — — —|— — — dite Paretonium. L — — Saponaria. — — — —-|— — — à Savor. —— Rubrica = ————|— —— Sanguine, — — diéta Humus, = — — —|— — — de Cimetière. BOL LES BO'ES: ARTICULUS SECUNDUS. SECOND ARTICLE Bolus Hungaricus, — — — —|Le Bol de Hongrie. — — Bohemicus. — — — —|—— — Bohême. — — Burgundie, — — — —|—— — Bourgogne, — — Sabaudie, — — — —— — — — Savoye. — — SJefianus vel Silefianus, | _ Siléfie, — — Tokalius — ————|— — — Tokay , en Hongrie. — — Annebergenfis, — — — | — —— d'Anneberg. — — Orientalis, — — — — -|——- d'Orient. — — AIMER, = ee d'Arménie, — — Samius, — = = — —|—— de Samos. — — Lemnius. = — — —|— — — Lemnos, — — Blefeniis, — —— — —|— — — Blois, —— Albus , five Marga. — = —) — — blanc , ou Marne. — — Salmurienfis, — — — —|— — de Saumur, — — Getulus, — — — — —|— — — Gétulie, ancienne contrée d Afélque: — — Fons, — —— — — — — — — Fuynen, en Dannemarc. — — Boriñcholmicus, — = —|—— — J'Ifle Boringia, même pays. — — Britannicus. — — — —|——— Bretagne. — — Julaceniis, = — — —|—— — Juliers, en Weftphalie. — — Tranfylvanicus, = — —|— — — Tranfilvanie. —— dictus Baville, = — -}—— dit Baville, près Paris. — — — — Mangana. — — —|— — dirt Mangana, en Sardaigne. — — Norvagicus, = =" —1— — de Norvege. — — Lignicenfis, — — — —|——— Lignitz, en Bohême, — — Goltbergenfis. — — — -}—— — Goldberg ,enSiléfie. — — Strigonienfis, — — — —|——— Strigomie ,en Hongrie. — — dius Tellinum. — — — | couleur noirâtre. — — Montis Cain, = = | — du Mont Caffin, Bolus NouveLLE METHODE, I. Parrres. 41 Bolus Meldulenfis, — = = | Le Bol de Meldola dans la Romagne. ——exAcherontié. — — —|—— $ d’Acheronza , ville du Royaume de Naples. —— Cyprus, — en —— — — — Chypre. = — BŒTICUS, — ne un eu Béotie en Gréce, —— ditus Seffana terra, —= ———{ pet + Royaume — — ditus Paftillus Turcicus, —|— = dont fe fervent les Turcs. —— feu terra Orceana, = — —|—— de couleur d'Or. —— feu terra Cimbrica, —— …;" de Femeren, Ifle de la mer Baltique, CLASSIS SECUNDA.| SECONDE CLASSE LITHOLOGIA,| LITHOLOGIE, SEU LAPIDES. IOU. LES PIERRES GENUS PRIMUM. PREMIER GENRE. LAPIDES DURISSIMI. PIERRES TRES-DURES. PRIMA SPECIES. PREMIÈRE ESPÈCE. LAPIDES CRISTALLOIDES.| PIERRES CRISTALLINES. ARTICULUS PRIMUS. PREMIER ARTICLE. LAPIDES DIAPHANI,IPIERRES DIAPHANE Sn sEU PELLUCIDI. ou TRANSPARENTES, Biomass albert ns Le Diamant blanc, avus, — — — — —|— jaune. me CIÉÉINAUIS, mme mn mme mms ———————— citron, — Vds, — me mm | yerd, CFIDIEUS, — ns — —— bleu, DIREL, — — —— — — ————— hoif. colore rOfe0, —— mx mms ——————— couleur de rofe, dictus Targon. — — —| ————— dit Jargon. Rubinus Orientalis, — = = — Le Rubis Oriental, Spinellus. — — — —|— Spinelle, Bass un mn Balais, Première Partie. D 42 NouveLzze METHODE, I. PARTEE. Rubinus Brafilianus, — — = = Le Rubis du Brefil. Alabandinus, = = — Alabandine, ou Almandine, blanc. albidus, — — — — a Saphyrus Orientalis, — — — —|Saphyr Oriental, ———— yiolaceus, — — — — violet =——— albidus, — — — —— blanc, aquofus, — = —— — d’eau. Anicien{is. — — — — du Puy en Velay. Topazius Orientalis, — — — —| Topaze Orientale, Indicus. > — — — d'Inde, Brafilianus, = — — — du Brefil, Bohemicus. = — — — de Bohéme , ou Occidentale. Amethyftus Orientalis. — — -—|L'Amethifte Orientale, albidus. — = —— — blanche. Carthaginis novæ.—— de Cartagêne, — Occidentalis, — — —|——— Occidentale, Hyacinchus Lufitanus. — — —|L'Hyacinthe de Portugal. Hifpanicus, — — — d’Efpagne, Anicien{is, = = —|— du Puy en Velay. dite Soupe de lait, . L'Emeraude Orientale, ————— du Brefil. de Cartagêne, dictus Soupe de lait. — Smaragdus Orientalis, — — — Brafilianus. = — — Carthaginis novæ. — — à gemmariis dictus So- Granatus à *. rianus. Bohemicus, vel Silefius, — Le Grenat Syrien, de Bohême ou de Siléfie, Didus j AM ire ’[La Vermeille Orientale, efpèce de Grenat, Bervllus viridis. — — = mm — Le Beril verd, : Chryloberillus, — — — Chryfoberil. Aqua marina Orientalis. = — —|L'Aigue marine Orientale. Occidentalis, — — — Occidentale, Peridotus viridis. — = mm — — Le Peridot verd, | —— fubflavus. — —— — ——— jaune. Chryfolichus Orientalis, = — —|La Chryfolite Orientale, Lapis Prafius, — — — —— — Le Chryfophrafe, Iris Orientalis — — —— — Iris Oriental, Criftallus montana. — — — —| Criftal de roche & de montagne, Briftolienfis. — — — de Briftol. ex Iflandià. — — = —|— d'Iflande, Brafiliani, — = —— du Brefil, Alinconia, — — — —|—— d'Alençon. ex Madagafcarià infulà, — de Madagafcar. prope urbes Dorel & D —— des villes de Dorel & de Die, Tant — NouveLLE METHODE, I. PARTyrE. 43 ARTICULUS SECUNDUSJ ARTICLE SECON D, LAPIDES ÉSPCERUR ES SEMI-PELLUCIDI DEMI-TRANSPARENTES, Opalus Orientalis, — == = =|Opale Orientale, diétus Iris, — — — | appellée Iris. DISET, — = mn —— noire, flavidus & variegatus, = | mélangée fur un fond jaune. Pifcium otulosrepræfentans. imitant les yeux d’un Poiffon, Solis gemma Bohemica. — — —|Girafole, QILA, mn — —— — — — Afterie , ou Avanturine naturelle, Sarda Orientalis. — — =— — —|Sardoine Orientale, Sardonix , feu memphites, — —|Sardonix de trois couleurs. Achates Orientalis, — — — —|Agathe Orientale, diétus Onix,—— = — dite Onix. Camabun, = — | ——————© Camahu., Nicolus, — —— —|—————— Nicolus. DISEL, = —— — — noire, albidus, — —> — — — blanche. Germanicus. == — —— — d'Allemagne, Dendrites ,feu Achates arborefcens. | Dendrite , ou Agathe arborifée, referens rubum. — | jmitant un buiffon, = CAput. —— — une tête. Animal, — — — un Animal, Mochos diétus. = = 1 dite Mocha. Cornalina rubra, — — — —— Cornaline rouge. albida, = — — — blanche, flavida, = — — — ———— jaune, Oculus Felis Orientalis, — — tot de Char Oriental. Serpentis, — — — — Serpent, Aftroites, —— — | 32froites. Oculus Cati. — — —|_— efpèce d'œil de Chat. mundi,feu Lapis mutabilis, | 12 pierre changeante, Mitrax, — — — — la pierre du Soleil. Oculus Beli, — = — dit Turpeline. : te dont la prunelle noire eft entou- Lytopthalmos, — a ÿ bte bn Diophtalmos, — = | quia deux prunelles, Triophtalmos, — | trois prunelles, Hyophtalmos, — — —— où l’on voit l'apparence d’un œil de Porc. dont la prunelle approche de celle d’une Chèyre ou d’un Bouc. dite Gufguneche, Gufbahul. Ægroephtalmos, — —| { di&tus Gulçuneche. Gufbahul. mm = Fi; NouvezzEe METHODE, I PARTIE: Calcedonius Orientalis, — — —|Calcedoine Orientale, Occidentalis. — — | Occidentale, Heliotropius Orientalis, — —— —|Heliotrope Orientale. Bohemicus. — —— — Bohemique. | oo SPECIES SECUNDA. SECONDE ESPECE. LAPIDES OPACI| PIERRES OPAQUES- ARTICULUS PRIMUS, PREMIER ARTICLE, LA P'HDESS PIERRES’' FINES POLITUREÆ IDONEL QUI REÇOIVENT: LE POLK Turchefia Perfica. — — — ——|Turquoife de Perfe. Turcica. —= — — —|——— de Turquie. Occitanienfis, = — =|—————— de Languedoc, albida, — — — —|——————— blanche, Malachites, feu Molochites, — =|Malachite ,ou Molochite,. Jafpis Orientalis, — — — — — Jafpe Oriental. —— Germanicus, == — —— — d'Allemagne. —— ruber, > — — — — ronge: —— vindis — — — — — verd, fanguineus, — — — —|— fanguin. floridus, — = = — — fleuri. rofeus, = = —— — — ——— couleur de rofe, cæruleus, = mn = — bleu. PUIPUTEUS, = = —— — pourpre. VATIERATUS, — — mm —— bariolé, — diétus ærizufa à Plinio. — — ue Pline appelle arizufa. ——— GrAMMALIAS, = = — ——|—— dit univerfel. Terebintizufa. — — — — imitant la Térebenthine cuite, Jafponix , vel onychi punéta. — — Jafponix , moitié onix, moitié jafpe. ——— Cappias. = —— — — |——— d'un rouge pâle imitant les nuages, Jafpis Mediæ, = — — — — Jafpe de Médie. Melochites, — —— — — de couleur de mauve. Barge, — — — — — blanc & roux. ——— Bohemicus, — — — — de Bohême , de diverfes couleurs, Cyprus, — — — — — Chypre , roux, plein de feu, Corlicus. = — — — —|——— Corfe, verd. Gallicus, — — — — — — Frances TOUX. Siculus., — > — —— — _——— Sicile, couleur de Corail, ce Capnitis Phoi. — — —-— | tout noir, felon Pline. : Galaxia, = — — — — de couleur de lait, Corfoides, — = —— — | de corbeille, Hæmachates, = mn = — de fang. ‘ RS ut NouveLLEe MÉTHODE,I. PARTIE. 45 Jafpis chryfopteris. — — — —|Jafpe couleur d'or. — leuchotiros, = = = | avec des taches blanches, Jafpis viridis, = = nn mn — Jade verd. mm A] DIQUS, = = mn mn — —— fubcæruleus, = = mu — UD ——— — — Lapis Amazonius, = = —— =—— nephreticus, 4 — — — —— Cyaneus , feu Jazul, — — œ—— AIMEQUS, = = = —— — Bufomus — 7 Granites Orientalis, = = = — Cyprius, = mn = Ægyptius. =— me =— — Corficus, mm = mms murs didtus AAont Antico. = mm Polloneto, = me mn — diétus Chan(ay. == = = Porphyrites Orientalis, = PUIPUrEUS, mn mn = VIOlACEUS, = «x — VITIIS, = mn nu me Alabaftrum albidum, —= us me — favidum, == = — mms UNAOÉUMN, mms mn fubrubrum, = — — diétum Onychites, — Marmor Græcum Parium, == mu viride antiquum, — — fubviride, = mu = — favum antiquum, — — rubrum antiquum, — — ——— détum Salign0. = mu mn Lumachello. — — Brocatella antiç4. = um Tunchinum, —= — — Serpentinum , Ophites. — Portor 2 — ——— Mifchio, — = mm — ———— Cipolino. — = — — ———— €X Sicilia, = mn ms — _S$ brecchia antica , 0 Porta fanta antica. viride , ex Sicilià. — Veronenfe, — — —— blanc. —— bleuâtre, —— jaunâtre. Pierre des Amazones, ———— néphrétique, — Lazuli imitant le bleu célefte, Armenienne , efpèce de Lapis-Lazuli, ——— crapaudine, Granite Oriental, violet , rouge: & blanc, venant de Chypre. —— d'Egypte, noir & blanc. de Corfe , roux avec des taches blan- ) ches.. du mont Awtico,.près Sienne, ———— Polloneto , même pays. ———- de Chanfay , en Bafñle-Normandie, Porphyre Oriental, - pourpre. —— mm V10]et, ——— yerd, Albâtre blanc. ——— fauve, - ——…— VeiNé, —— rougeûtre, qui imite l'Onix.. Marbre Grec de Paros, ——— verd antique, ——— yerdelet. jaune antique. = jouge antique, ———— Saligre. ——…—— ] nm achello. ———— Procatelle antique. ——— de Tunquin. —— Serpentin, —— Portor, sm Mifchio. ——— Cipolino. —— (de Sicile. Brèche antique: ——— verdde Sicile. Verone. F ii 46 NouveLLE MÉTHODE, I. PARTIE. Marmor dictum brecchia Veronefe. —| Marbre dit brèche de Vérone. viride, ex loco dicto Cam- = red en PAR, ne un mn — _ cæruleum Turcicum. — — —….— 3lbidum Genuente. —= — - Grecum, —— = — _- Lunenfe. — — — mm DISTUM ANTIQUUM, = mn — mm HCUM GA4TALONIO. = mme SCTIITO, = mn mm = glbidum Patavinum, — = mm Carrarienfe. —— mu mu mu ——— diétum verde Mifchio, — ——— Brocatella di Spagna, = — ——— Breccia pavonacCia. ex loco diéto Seravache. —— bleu Turquin. — blanc de Gênes, de Gréce. de Luni. noir antique. ——— Garatonio. Scritto. bianc de Padoue. —— de Carrare, ——— dit verde Michio. ——— Brocatelle d'Efpagne. brèche violette. de Seravache. Dames eee caen _—— — Alepi, — |— d'Alep. ———— didta Campadiglia. — dite Campadiglia. Bohemicum, — — — — Bohemique. ———— Bafalte.. ——— de Ratifbonne, d’Hildesheim. ——- d’Anneberg en Saxe, ferpentin, de Zeblicium. de l'Ifle de Perbec, Marbre verd d’Ecoffe. ——— Pafaltes, — — — — — ———— Ratifbonenfe, — = —— —— Hildeshemium. == = ——— \nnebergicum in Saxià. — Es ferpentinum Zeblizenfe. — _—— ex Infulà Perbec. —= — — Marmor viride Scotiæ, == A d, — ex loco diéto Boynin Scoti de Boyn , en Ecoffe, — albidum, blanc, ‘ ——— variegatum, veiné , —— nigrum, Scotig, — noir, d'Ecoffe, ferpentinum, ferpentin, ——— Dendrites, Dendrite, $ ex rubro , flavo cinereo- t que variegatum. figuratum maculis Ani- $ bariolé de rouge, de jaune & de gris, méme lieu, figuré, dont les taches imitent des malia imitantibus. Animaux, de Kilkenny , in Hiberniä, — de Kilkenny en Irlande, ——— Dinant, == = = = — Dinant. —— Namur. — — | ———— Namur. Carolomontii, == = Charlemont, ———— Charleville, ——— Carolopoli, = ne ms — dit.le Rance. ——— ex loco Rance, = um vu ——— Hou, = mm mms — le Houx. Gochenet. m—m vmmms == _ Je Gochenet. Givet, —— um le Givet, ex Caftello Barbencon. — le Barbençon. diétum griotte de Flandre.— la griotte de Flandre, brèche de Florenne, —|—mmmmm breche de Florenne. NouvEeLzLE METHODE, I. PArRTrE, Marmorex loco Zef. = mn — — Marbre brèche de Leff. = Solre S. Cery, in Hannonio. — de Solre S. Gery, en Hainaut, —.— kRenlies , eodem loco. —+ Renlies , près de ce lieu, Claromontium , in Leo- ——— à dienii ditione, Strée vel Effrée , eèdem ÿ regione, Franchimont, prope Phi- lippopolim. S. Remy, propè Rupifor- 47 ———— Clermont, dans le Liegeois, ———— Strée ou Eftrée, même pays, Franchimont, proche Philippeville. S.Remy, près Rochefort, pays de Le tium,in Leodienfiditione. ———— Dourlers,in Hannonio. — Liefes , eàdem regione. — = Trelon , eodem = Fontis Efpic Han- $ nonio. Cer-Fontaine , non longè à Philippopoli. Grand-rien, prope Malbo- dium, Til-Banduin, in Leodien- fi ditione. ———— Fan: S, Maximini, = =—— ———— ex loco Sampan. — — — Sanétæ Speluncz, — — - ——— fani S. Remigi. — — — — ex loco Trapañi, — — — Libici. ——— diafpro di Sicilia. — mn —— Barca, — — — ——— fulvum Florentinum. — = ——— dictum S. Julien. = — dictum verde del Imprunetta. di Praolino. — — di Prato. —— ——— viride Sigufianum, — — — Genuenfe, — — — ——- Cynites, —= — — — —- dium mafla. — — — g'afagnans. D ne ne faffe rofo — — — Pomg ol. — — — Man À0l 410. im mm mme — Biancone. — mm mm Memphites. — — __ _|— San Vitale. ——… ns | Liége. Dourlers, dans le Hainaut, Lieffies , même pays. Trelon , même pays. Grand-rieu , près Maubeuge, ———— faint Maximin, — Sampan, - ————… la fainte Beaume, faint Remi. ns CITE Trapani, Libici, diafpre de Sicile, de Barca,. ——- rouge de Florence, dit faint Julien, il eft blanc, Memphites. ———— verde del Imprunetia: ——— ji Pratolino. di Prato. dit verd de Sufe, de Gênes, dit Cynites, ma[a. grafagnans. Ripanaia. — fafé roff. Saint Vital, Pomarol, Mandolato. Brancone, mr 1 611 4 PGTHIGE, mms mm mmmrmmsmmens de couleur de Perdrix, Fontaine-l'Evêque, en Hainaut, Cer-Fontaine, près Philippeville, Til-Bauduin , dans le Liegeois, 43 NouvELLE MÉTHODE ,I. PARTIE. à Marmor di&um Æffchio. — — —| Marbre dit AZfchio. | inventum in loco Torri. — trouvé dans le champ Torri. —— dium Xoffo di S. Ambrogio. — Roffo di San Ambrogio. Nembro. = — —|— ———— Nembro. Botazzo. — — — Botarzo. _—_— Brentonico. — — — Brentonico. j RONA di eee, rouge foncé, près de Trente. Brocatella delle marmiere, | mm Brocatelle delle marmiere. mm MAT OT Aj A. me ne ne | © Mar mor ajà. ——— 1nifhio di Frofini, mn mm | —> miflio di Frofini. — giallo di Siena. — = — — jaune de Sienne. —— rofétto di Gerfalco. — — — - roux de Gerfalco. — mihio ci Marmorajà. — —|———— 1nifhio |‘ Méie i : diétum Rofa. — = —|———— Roja: ee 4er an 0, = me | mms W'aller an. Brocatella di Siena.— Brocatelle de Sienne. mms jn [OCO 5/ Convento. == _ dans le lieu dit Convento. me (1) CU M Bigio. —_ | ————— Biçio. Gerfalco. = = —|—— Gerfalco. AA A4 | _ — ofiona, près la ville de Grofêtte. — Pelli, — — — — ———_—_—— Pel]1, ful monte Alcino, — fur le mont Æ/cino. “ Arrenti, — diétum /4 Pieve a Molli, — il Pog gio a Legni, — Bianco di Chianciano. delle maremme di a —— © . Sienna. mm Vr1de , el val d'Arn, um — $ nigrum in territorio Ber- gomenfi, diétum Parangone. — diétum valdieri, cinereo TT dalbidum. ardefe Brocato. — ———— in loco val Camonica. ar(o Vecchio, — valdieri albidum. — diétum Gazzaniga. — — COM. — mm mm — Alabaffro fiorito di Bufca. — — — ——— Ardée — — — — verde di Breffanone. — — SETTAVEZLT A. mm Arrenti, la Pieve à Molli. il Pogoio 4 Legni. blanc de Chianciano. ————…—…— fle|le maremme di Sienna. —_—…—…—…—…—…— er d du val d’Arn, dans le Trentin. ———— noir de Bergamafque Parangon. ———— valdiri, gris-blanc, ardefe Brocato. dans le lieu de la Camonica. arfo Vecchio. ——— valdieri , tout blanc. ———— Gaz zaniga, Como. Mifchio. Albatre fleuri de Bufca. Ardefe. verd de Breffanone. de Serravezza. Marmor NouveLzze MÉTHODE, L ParrTie. A9 | Marmor j ren & albidum, propel be jee & blanc, près la ville de civitatem Brixiam. — — Bree. di Montepulcians. — — —|——- de Æontepulciano. Cafiracane. — — — — Caffracane. Ce. in valle Seriana. — —\——— Ce, dans la vallée Seriana. — ex monte Pifano, — — —|——- tiré d’une montagne de Pife, —— variegatum, ex Numidi:. - panaché de Numidie. ex territorio Vene- tiano. = figuratum , Florentiæ, — —|——- figuré, de Florence. in loco Z’zllerano. — = —|———— dans le lieu de 7xllerano. Lumachino. = — | — ——— de Lumachino. di Caldana, — — mm de Caldana. di Poggiv di roffa. — |—— ———— Poggio di roffe. ditum Tonni. — — — — mm GC Toni. flavum , ex eodem loco. — —|— jaune, du même lieu. di Vallarfa brechia. — — —|——- dit brèche de Vallarfa. ds Mafa brechia. — — —|]——— brèche de Aafa. Gar At0n10. — me mn me | — Garatonio, — SO. — — — — — — fm Scritte, albidum Patavinum , alias Rovigo, diétum verde Mifchio. = | dit verde Mifchio. brechia pavonacia. — —|——— brèche violette. brocatella di Spagna. ——|———- brocatelle d'Efpagne. ————— hrechia di Seravezza. —|——— brèche de Seravezza. di Breffia, — —|———_——— du Breffan, ex Alepo, ——|——— d'Alep. ————— Campadiglia. — — | —— dite Campadiolia. ——— Yariegatum , ex Numidià. —|- panaché , de Numidie, j CRUE None des Etats de Venife, tianà. figuratum , Florentig. — — figuré , de Florence, diétum Diafpro di Poggio. —|-—- dit diafpre de Poggio. —— des Etats de Ver Bo ———— blanc de Padoue , ou Rovigo, Sn —— ER Se me DA a + APR di Barga. — — de Barga, b iét ? ; be- à 2 defia. frise dati 6e Marbre dit brocatelle della Gherardeca. Calcedonicum, in monte della Calcedoineux ,; du mont della Rochette. tee s Rochetta. nier & i - ; à rs { 8 one. Ba noir & blanc, de Bareith, fubflavum, ex eodem loco. —|—- jaune , du même lieu, d'Ofrpyllen. — — — — d'Oftergyllen. arboreum , Ha, —1— arborifé, de Heffe, ——— j a a de Srolpe , in] dit Pierre de Stolpe, en Pomeranie, $ caftaneo jecorifque cçolore, j chatain couleur de foye , de Ea- ex loco Barcith. reich, Première Partie. 50 NouvezzEe MÉTHODE, Ï. PARTIE. jegei arbre Diegei | Marmor Diegeigen, ARR M Diegeigen, , ———— Hu tignag, ——— Hurtignag , 2 du même lieu, ré loco, viride obfcurum, ——— verd obfcur, cendré obfcur , de Selbiz, cinereo obfcurum , de Selbiz. ———— Grefenbergenfe. — — — Grefenberg. —— { eee 0 NE de Blanckemberg en Weftphalie.. dit ferpentine, de Zoeblit, ——— ditum ferpentinum Zocblit, —— Heydenbergum. — — Heydemberg. Leucomelanon Mifnenfe. |- Leucaumelanon de Mifnie.- Helveticum. — — —|——— de Suifle, | Annabergicum , in Saxià. d'Annaberg en Saxe. ————— ferpentinum Zeblizence, dit ferpentin de Zoeblit. $ de différentes couleurs , du mont: Pinifero. de la ville de Querfurt en Saxe. d'Ofnabrug en VWeft- phalie. —————— Coburgen. — Priborn en Siléfie. Regeldorf près Rarif-- variegatum, ex monte Pinifero. ——— civitatis Querfurti, in Saxonià. Ofnabrugi,ex Weft- phalià. ———————— Coburgenfe, — — ——.."?#bornenfe, in Silefià, $ Regeldorfenfe, prope ———{ a — ——" | Ratifponam. bonne, a Weldenburgenfe, —|——— Weldenburg. Pappenheimenfe. — Pappenhein. ————— $Scaltzburgenfe, — — Salzburg. —————— Rochlitzenfe,in Mifnià. | Rochlitz en Mifnie.. — - Hartzgerodenfe. — — — Hartzgeroden. variegatum,in loco Blancken- burgenfi. cinereum & ramofum Gofla- CRE f rienfe ,ex regione Brunfwi- cenfi. albidum ex regione Wolffen- 7e T4'bullenfs Alabaftrum Hartzungenfe, — — — ——— bariolé , de Blanckenburg. cendré & arborifé, de Goflar dans: les Etars de Brunfwick. blanc , des Etats de Wolfenbutel.. Albatre , du lieu dit Hartzungen. Ofterodenfe, ——— Ofterodan. Nordthufenfe, =— = mu — Northufen. Steyerthalenfe, — — | Steyerthal. Ufitrungenfe. — — — — Ufftrungen.. Ellnchen(e, | I Peterfdorfienfe. — — — Peterfdorff. Scempellenfe, — — — — —— Srempel, Hohnfteinenfe. — — — Hobhnftein. Riidigefdorffenfe, — — — Riidigefdorf, ———————— Solftedr, Marbre de l’Ifle de Perbec en Angleterre, verd , d'Ecofle. ——— rouge , de Boÿn en Ecoffe, ———— SOLIEEUtEN Eee = — Marmor ex infulà Perbec , in Anglià., — mnide ER SCOTIA 1" 14 ——— fubrum,ex loco Boy inSçotiä, NouvezzEz METHODE, I PArRTIr. Marmoralbidum fimplex. —— — | Marbre blanc tout uni. venis cæruleis, — | 51 avec des veines bleues, ——— nigrum fimplex, — — — —|——— noir tout uni. lineis albidis, — — — Ophites variegatum, = = — Alabaftrites. — — — = — ———— ÇCINETEUM, =— mn ms mn Dendrites. — — — — .——- rubrum pallidius. — — maculis cinereis & fla- vis afperfum. = + & albis af- perfum. cruftofum,interiore parte varie- $ gatum. cæruleum, ex loco Kilkenny , in "À Hibernià. rubrum , maculis albidis afper- me 'iunr. Porphyrites, — — — — ——— nigrum, lineis albidis radiatum. prope urbem Ca- durcum. di&tum Stirgal, prope Bolo- niam ad mare, Linrghor , $ in eodem terri- Macarne, torio. rubrum & albidum , prope Lavallium. $ ex loco Argentré , prope La- À vallium. nigrum & albidum ,$ ex eodem —— cæeruleum,albidum,t loco. diétum S. Serges, in agro Andepavyenii. Chalonne , prope An- degavum. r Ardir , in Pictavienfi agro, è Montbrifonio, in agro Forenfi, cæruleum cinereum, in agro Borbonenii. ex loco Solutré , prope ur- bem Matifconiam. Fret rs Dr! er cæruleum , aut granites, — —| avec des lignes blan- ches. : bariolé , imitant la peau de ferpent. dit Albâtre. -— bleu, ou granit. ———— gris cendré. dit Dendrite. ———— rouge un peu pâle. a de veines jaunes € blanches & cendrées, NES du. couvert de croutes, & bariolé en Re L] dedans. Dieu , de Kilkenny en Irlande. ——| _— et ——- rouge, mélé de taches blanches. ——— dit Porphyre. noir , rayé de lignes blanches, rouge, près la ville de Cahors. ——— dit Sringal, près Boulogne fur mer, Linghon,? éme pays PeNlacarné, PAYS ——— rouge & blanc, près Laval, ——— d’Argentré, près Laval. noir & blanc, bleu & blanc, —— dit S. Serges, dans l’Anjou. F du même lieu. Chalonne, près d'Angers. Ardin , en Poitou. Montbrifon , dans le Forefr. —— bleu & gris, dans le Bourbonnois. de Solutré, proche Macon. Gi] 52 Marmor ex loco $ Fr#74Je ; eodem loco. Sampan, prope urbem Dolam. diétum Sancti Beati, in Aaui- tanià, Bi, — — — — Afpiel , in valle Aure. — Ser-Fontaine. griotte de Cone. — Narbonenfet=22 ex loco dicto d'Antin, — Molini. — — —— 2 nes NON CIDRE RES _——— cæruleum Turcicum Cofnz. ——— nmgrumS. Pont, — — — ————— albidum, ejufdem loci. — — ex loco Echet, …—_—— dictum brèche de Sauveterre. — rofeum & albidum Cofnæ. — ———— flavidum & cinereum Cofnæ. ———— diétum Porter Cofnæe. — — — Lavalli, ex loco diétoS. Ber- | thevin. er mm EX 1OCO Sign an. — nu — — Balcavaire, — — — Bayonenle, — — — — dictum Botulus S, Pontii. — Seracolin. — — — eee AVE OC nn ARTICULUS SECUNDUS, Lapides crumum craffum , feu ratu- rai pinguem babentes, polituræque NOUVELLE METHODE,I. PARTIE. Marbre de Framayes , même pays. Sampan , près la ville de Dole, 4 RAS Beat ren Guyenne. Bife, même pays. ———— ÂAfpiel, dans la vallée d’Aure, - = Ser-Fontaine. Ta + la griotte de Cône. de Narbonne. d’Antiti. _— de Moulins. Mombart. ——— bleu Furquin, de Cône. noir, de S. Pons. blanc, du même pays. d'Echet. brèche de Sauveterre. — incarnat & blanc, de Cône: jaune & gris jafpé , même lieu. Portor , du même pays. de Laval, à Saint Berthevin.. Signan. ————— Jalcavaire, Sablé, Bayonne. ——— le Cervelas de $. Pons, dit Séracolin. Ent st smpen d'Auvergne, ——————© 2 — ARTICLE SECOND. Pierres d'un grain plus gros, ou d'une rature grale ; qui ne peut. fe minus idonet. polir. Lapis Saponaria. — — — — —|La Pierre Saponaire: NÉCARIECS an mme me me mm = imitant la graiffe des animaux: UT RS IS $ de la nature du Soufre , laquelle: PE s'attache aux mains, Jafpis cavernofus. — — — _— __|Le Jafpe caverneux, ou qui a des Terafles.. Achates cavernola. — — — — —|L'Agathe , de même qualité. Granites ex loco diëto Charrfay. — —| Granite de: Chamfay , en Normandie, ex Provincià Cenomanenfi, [de la Province du Mans, | NouveLzzE METHODE,Ï. PARTIE. 53 TERTIA SPECIES. TROISIÈME ESPÈCE. DE FOSSES" LES CAILEO U X. ARTICULUS PRIMUS. PREMIER ARTICLE, Sizices CrisTALLiIsATE | Les Carzcoux CRISTALLISÉS. Ms cnllifatus. 2 212 ! Caillou criftallifé. —— flaccidus, — — — — _— — jaune, LIFE ESPERANT | blanc —— plenus, — — — — — — - | plein US en Fi creux D CINE = 2 = —|——— Oriental, — ex Monte Libano, — — — —|—— du Mont-Liban: - — ex loco-dicto Breuil-Pont, — — de Breuif-Pont.. Villebon. — — — Villebon, ——— Nogent-le-Rotrou. LES Su ME Nogent-le-Rotrou. ARTICULUS SECUNDUS. | SECOND ARTICLE. SILICES PELLUCIDI. Les Caizcoux TRANSPARENS.. Silex ex campo Sancti Vincentit, = —| Caillou de S. Vincent , en Rouffillon. —— Abbatiz de Senones. — — — | —— { l'Abbaye de Senones, en Lor— raine, - — ex loco Gucrnachanay, — — Guernachanay , en Bretagne... PEN) =, 50 LE du Rhin. ex loco diéto Ars, — — ue | d’Ars, en Saintonge. territorio A4edoc. = = mm. de Medoc.,en Guienne:- Vichy = — — Vichy , en Bourbonnois,. Royano, — — — Royan, pays d’Aunis. Sulliaco,. — — — Sully , fur Loire. —— Piétonicus. — — —.— — — — Poitou. — Alenconius, feu Adamas, —. — d'Alençon. — Adamas Bohemicus, — — |. Diamant Bohémique:- —— Promontorii Adamantini, — — du Cap aux Diamans.. —— Onenralis.. — sr, ———— d'Orient ou du Levant-- —— ex urbibus Dorel & Die. — — | — des villes de Dorel & de Die. . mm CX, Infulà Reë, a ne me mot ee | ccm de l'Tfle de Ré 9 pays d’'Aunis, 54 NouvezLe METHODE, I PARTIE. ARTICULUS TERTIUS. ARTICLE TROISIÈME. SILICES OPACI |LES' CAILLGUX OPAOHES SPECIES PRIMA. PREMIÈRE ESPÈCE. Silices politure idonei. Cailloux qui peuvent fe polir. Silex Ortentalis, ————..|Ca1lou cu TJ evant — dictus Pudden-Stone. — — — dit Pudden-Stone , d'Angleterre, Rhedoneniis. — — — de Rennes en Bretagne. ex loco diéto Weretz, — — | Veretz, près Tours. Champigny. — | Champigni, près Paris. SPECIES SECUNDA. SECONDE ESPÈCE. Silices politure minus idonci. Cailloux peu propres à être polis. Silex prope fanum Sanéti Mauri. — —|Caillou de Saint Maur. — ex planitie di&tà Jouy. — — — de la plaine de Joui, prope urbem Alonem, — — — d’Alicante. —— Fontis diéti Givroy, — — — — ——— de la Fontaine de Givroy. prope urbem Leucorum. — — de Toul. locum diétum Gné de Loré, du Gué de Loré, re LA ET ICANUS, mms em eme Mons een [eus —— de l'Amérique. tn CUS Albert — "dit Alban. | Colombino, — = mu mumm Colombino. Coltellino, — mm mm ms 1 Coltellino. Albarefe. — — — — — ————— Albareft. Hal. er ons ne Mafchio. POFCEN 0. — | ———— Por cine. SaxOnIæ, = em es um = de Saxe. ex loco diéto Y'illebon. — = | Villebon. Glofloiodes. = — — — imitant la langue humaine, fluminis Ligeris. — — — de la Loire. Collites, 4 — — — — femblable au Priapolite. Phaloides, — — — — à peu près de même figure. Agallochites. — — — — qui imite l’Aloës. Sandalites, — —— ——|-———— repréfentant le tronc d’un Arbre, les mammelles d’une femme. Hepatites, — me — |. de la couleur du Foye, mms AMatItES, —— mm = ms += NouveLzLE METHODE,I. PARTIE. 55 x ARTICULUS QUARTUS. ARTICLE QUATRIÈME. SILICES COMMUNES.CAILLOUX COMMUNS. PRIMA SPECIES. PREMIÈRE ESPÈCE, Silices qui invicem defricati ignem|Cailloux qui frotiés l'un contre l'autre, emittunt. jettent du feu. Silex Vineatus, = nm nm = — —|Caillou de Vignes. — Marinus, — — — — — —|——— des Mers. ——— AQUatiCUs, — = — — — =|———— des Fleuves. —— Fluviatilis, = — — — —— des Rivières.. — diâus Galet. — — — — — dit Galet. ————— Pierre à fafl. — — —|——— Pierre à fufil.. —— Pyrimachus, — — — — —|— qui peut fe calciner.. — Pyrites, — — — — — —|——— propre à faire du feu, Pyrites.. — Argyromelanos, — — — ——|— formant des veines argentées, —— Lithopthalmos, — — —— —-|———— qui repréfente l'œil de l'homme. —— Metapedium. —— Metaturfum, qui imite le pied de l’homme, ————-|— Corfoides, — — — — — — —————— la chevelure de l’homme, : Lapis Corneus, — — — — — —|————— la corne, chargé de lignes noires femées fans ordre, —— Grammites, = — — — — ——- SÉCUNDA SPECIES. SECONDE ESPÈCE, Sulices qui, licet defricati,ignem non|Cailloux qui , quoique frottés l'un contre ejiciunt.. Pautre ; ne font point de feu. - Lapis molaris, = — — — — — Pierre de Meulière, Pyriformis. — — — — — Caillou imitant la Poire, Ficoïdes , feu Caricoïdes, — — la Figue, —— Cidonium malum referens, — |. Je Coin. Ophites, feu Spiritéss— — |: $ -qui a quatre courbures. comme: ; - ü cz L'un Serpent. —— Myites, — — — — — —|——- imitant la figure d’une Moule. —— Ophiomorphites, — — —-— — la peau d’un Serpent. Lepidotes, — — — —— | ——————— Îles écailles d’un Poiffon.. Mefpileus, — — — — | dela grandeur d’une Nefle.. ‘dont la: couleur: approche de à: Figue.. Tee PL RSR MR An ne = Æ- CS» 56 Lapis Sani Stephani. — — — — _—— Variolatus, feu Variolites. — — 0 de Pa: LÉ CES : NouvELLE MÉTUODE, L PARTIE. de S. Etienne , venant de la Terre Sainte. de Vérole, ——— Draconites, — = — — —|-——— imitant la peau de Dragon. GENUS SECUNDUM. LAPIDES TE N° ÆRME SPECIES. PRIM'A Lapides meatus laxXiores grumurmque craf[um babentes, cétioni faciles. Lapis Calcarius, = —— Margaceus , feu Cretaceus, —— —— Tripela. — — — — ——| — rene IIN1TIS: — ee ee se” EX 10CO ICO S0 LH, = pm — — Lu), > — —— — Arcus Juliani, — — Sanctus Clodoaldus, ————— me Paf] Medonum Caftel- jum, Carentonium, — — Moneflon. — — — Chaillot, == — — Carritre. — mm mon la Chaufée. — —- prope fanum Sanéti Mauri. — —— ex loco dicto Verberie, — — — a —— a — —— — — SECOND GENRE. PIERRES TENDRES ET CALCAIRES: PREMIÈRE ESPÈCE. Pierres qui ont les pores peu ferrés & le grain gros , très-faciles à tailler. La Pierre à Chaux. Gypleus, — — — — —-| — —_—_—" Plarte. ——— de Marne, ou de Craie, Tripol ns d’ ji à ————— de S, Leu, d'Ivry. rm CN CEE ——————11C 0 COUT, Pafly. Meudon. Charenton, Monteflon. ———— Chaillot. ———— Carrière, ———— la Chauflée", près Bougival, S. Maur. - Verberie, près Senlis. = SNom. = = me | mm S, Nom. ——— Trosff. — — —| —_—— Troufly. — — — Fécamp. — | Fécamp. — ———— 67 an. mm = mm mn Seran, —— nominatus Tuffeau, Ligeris. ex loco diéto Campus Caæfaris.— niger , Cadomeniis. — — — —— dictus Tailbouri, Piétavienfis. — Silvanecti, = > — — —— nommée Tuffeau , de la Loire, ———— du Camp de Céfar. noire , de Caën, ——— dite Tailbour, de Poitou, —— de Senlis. nc Vernonii, un nt OUT Ce Gen | ppm Vernon, Lapis NOouvELzLLE METHODE, Ï. Panrvir, ÿ7 Lepis ex fano Sanéti Maximini, = — La Pierre de S, Maximin. M Ode —— ditus Bigia, — — — — — SEFE RG ms mme mn mm um del Foffato. — — — — Pietra Forte. = nm mm — —— Tartarius, prope Florentiam, — ex loco Angliæ diéto Portland. — ——— diétus Tophus, ——— Pumiceus, — — — — — —— Saxum filex, — — — — — $ dictum Ro/flager , in Suecià,. mu ditus Filirée. Colubrinus. = —> — — — —— diétus Falkirk, in Scotià, — — Gothie ,in Suecià, — — Meriche , in eodem regno, HEÉCUNDA" SPECIES. Lapides meatibus anguflioribus gru- moque fubtiliori praditi , feétioni : Tonnerre. Tiburtine. ———— dite Piperno. d'Iftrie, dite Bigia. Serena. — del Foffato. Pietra Forte, Tartare , près Florence, de Portland, en Angleterre, le Tuf, Ponce, le Grez. dit Roflagen, en Suede, —— dite Filtrée, Geode, Colubrinus ; efpèce de Serpentine. ——— nommée Falkirk, en Ecofle. —_— —— Gothie , en Suede. — Neriche , même pays. SECONDE ESPÈCE. Pierres qui ont les pores plus ferres , le grain plus fin , & qui font plus dificeiores. difficiles à tailler. Lapis Cos, — == — — — —— —|La Pierre appellée Cos, ou Pierre à éguifer. Naxius, — — — — — —|———— dite Naxienne, ——— Olearius, Aquarius. env) ect re 4 VITRE DnS ESA CIS, nr (id >. mr diCtUS Flieffer , in Sueciä, — ———— que l’on frotte avec de l’huile, Re mec SOS ne mme (CE L EAU =. (le la falive. ———— (11e Fliefer, en Suede, = — — Li Premiere Paytse, 58 NouvEeLLE METHODE, I. PARTIE. GENUS TERTIUM. TROISIÈME GENRE. LAPIDES SQUAMMOSI PIERRES ÉCAILLEUSES: . PRIMA SPECIES. PREMIERE ESPÈCE. LAPIDES PEUVPUGIPE LES TRANSPARENTES. Lapis Specularis, — = = | Pierre Spéculaire, ds: —— dictus School, = = un — dite de School. Selenites, = mn — — — —— Selenite. —— Olans — —— — — — —— Ollaire, —— Teflellatus, feu Haloteflera, — |—— efpèce particulière. : Bononienfis, = = me un —|—— de Bologne. Gyplom, — = — — — — le Gyps. Teicum Venetum, = —— ue ns Le Talc de Venife. — Rue = ——— — — —— Mofcovie, —— Gallum, = — — — —— ———— France. Albanenfe, = — = — — ————— d'Albano. —— dictum Reichenflein, in Silefià, | Reichenftein , en Silefies. Rammelfberg. = — —} 2 Rammelfberg. Mie SUR (ONE on x ER de Talc quelquefois tranfparent pe ouvent noir. Creta Brigantina. — — — — — La Craie de Briançon. Lapis Gammarolithes , feu Scyphoïdes. |La Pierre Gammarolithes ou Syphoides. Caryophylloides, — — — -| Caryophylloïdes. Stellaris, — —— — — — — ——— Etoilée. Schiftos, = — — — — — dite Talc faffrané.. SPECIES ALTER A. SECONDE ESPECE LAPIDES OPACI. |PIERRES OPAQUES-. Pierre repréfentant la. paume de la main, Lapis chirites, = — — — — — Afbellus, — = = — — - efpèce d’Amiante, Spartopolios, —= — — — - | autre Pris ,; de même. Corfoides.. =. = =—— autre efpèce , de méme. feu Ardefia, — — nm me — ou Ardoife.. Pietra Lavagna, = — — — — - de Lavagne. Seétilis Fiorentiæ. — — — — —|————— Florence, Bath ,in Anglià, — — — — ———— Bath,en Angleterre; Ardelia diéta Mansfled. — — — —|, Ardoife de Mansfled, ———— Blaitemberg, — — — — ————— Blattemberg.. Glaris, — — — — | ————— Glaris. Boifércan , in Britanniô, | me Boifereau , en Bretagne, NouveLLe METHODE, I. Par Mica fquammofa. — — — — que Molybdena. — — — — — Volvola Dolata Luidu. = — — —|—— Ardefia in Diæcefi Alefianà. — = — ex loco Corde, in Andegavenfi Ducatu. Sani Chanemondi. — — — Hybernie, — — — — — d'Ilmenan , Eilféber , de Barentht, Rotemboursg , Goflart, Schiftus, feu Thermolithus, in Anglià. Rhombites, ejufdem naturæe. — Lapis - GENUS QUARTUM. LAPIDES S AB IL OSI, Porosi, SPONGIOSs1. Da&ylites, — — — — — — ne Cyanites, — — — — — — —| — ES Artholithos , feu Similagites. Panis dæmonium. milliaceus, nu — = = — RE ——— CAC OE IS) ee mm, re Un a nes Petites PR < te Scyrius, — = — — — — —— Andrapodites, — — — —— — — Metapedium , feu Metaturfum. — — Pes humanus Saxeus, = —— mm — Lapis Bubonius, —= = — — — — Encephaloides, feu RER _—— Hippocephaloides, = — — — — diéta de Panpenheim, — — —| ——- TIE. Pierre fablonneufe de couleur d’of, de couleur de plomb. $ imitant un tronçon d’e entroque , fe- Ardoife du Diocèfe d’Alais. lon Luidius, lieu dit Condé , en Anjou, 59 de Guienne. ———……—— $, Chaumont , en Foreft, ——. d'Irlande, de Panpenheim. ——— dite IImenau, Eilfeben , - Bareutht, — Rotembourg , ———— Goflart , Scifthe , ou note en An- gleterre. Rhombites, de même efpèce. en Allemagne, Hi QUATRIÈME GENRE. LES PIERRES SABLONNEUSES, POREUSES , T'ARTAREUSES , SPONGIEUSES, Pierre imitant le noyau de Datte, — la Chataigne. une Fêve. ————— la jambe humaine, ————— un petit pain rond, un double pain. un petit pain. . écailleufe , imitant les plumes du Faucon. argilleufe , de la forme d’un Crable, & une Morille avec fon éponge. efpèce d’éponge ou d’Alcion. imitant le pied d’un homme, la même chofe, le pied gauche , & ———_—mmmr mm É |/OS antérieur de la jambe, =————— “mm [3 tête d’un Hibou. ———————“— Je cerveau humain. mms |A tête d'un Cheval, H ij ess — 60 NouvEeLzLzs METHODE, L PARTIE. Fœniculi caules, = = — —— —— — |Pierre imitant les tiges du Fenouif. Hepatites , feu Lapis Comenfis ; Man- ganenfis, Buffonites , feu Rubetites. = = — Cynites, — — = — —— — —— Enofteos, Offifragus , Ofteires , Stele- chites. Afius , feu Sarcophagus, = —— = — Priapolites Saxoniæ cum appenfis Te- ftibus. Rufcinenfis Comitatüs. — $ Occitaniæ, prope urbem Caftrum. ,—————— Hifterapetra. Cunnolites. Colites. Phalloïdes. Gloffeices. Carnioides, = um = = = — — ts ct mn ER Et RE Diorchis. Triorchis, — —— — — — — — Orchis, Orchites, = um mm = — Diphys, Diphris — — — — — Stalagmites , inftar Braflicæ floridæ. — Conferti di Tivoli. — = — — mms — Chelidonius , vel Chelidonias, — — Scyrus. Perdicites, = mm ns = Geranites, = = = — Ep. Ceracites, feu Corvinus lapis, = — x tt Opus RS On © On sun Scolopendrites, — = — — — - Steatites, Pietra Citadina , vel Citadinefca. — — Cancrites, feu lapides Cancri, — — Lichocardites, feu Bucardites. — — Leucoptalmos, — — — — — — Ocyoptalmos, — — — — — — Lriophtalmos, — — — — — — Lycoptalmos, mme = me me me — qu’on trouve aux bords du lac de j Côme. $ imitant un Crapaut ou une Gre- nouille. ——— de marne , repréfentant un Chien. ———Ofteocolle, ou Pierre des os rompus: qui confume la chair. Priapolite de Saxe avec les Tefticules. Rouffillon. Languedoc, proche Caftres, imitant la nature de la Femme. Le membre Viril, ou Priapolite. avec des Tefticules. Pierre imitant la langue de l'homme... le cerveau humain, la paume de la main avec les { doigts. Qui a deux Tefticules. trois Jefticules, Qui n’a qu’un feul Tefticule, imitant les deux natures. Stalagmites,imitantles Choux-fleurs, —— imitant les dragées, trouvées à Tivoli, plumes de l'Hirondelle. Pierre Ponce. ——— imitant les plames de la Perdrix.. l’œil d’une Grue. d’un Corbeau. $ la peau de la Scolopendre ; infecte.. ———— Saponaire.. __$ de Florence, repréfentant des Villes, : Clochers, &c. dite yeux d’Ecreviffe de Rivière. — argilleufe , repréfentant le cœur du bœuf. blanc de . l'œil, ——————————————— trois yeuxs j l'œil de À Loup. * ee SDS D. + QUE RSR Jupe Nouvezze METHODE, I. Partie. 6x SpONGITES, = — —— nu —— — — Pierre qui fe trouve dans les Eponges, Encrinos, == = = = — — — —— repréfentant trois feuilles de Lys, : PENTACTINOS, —— ee —| —— cinq feuilles de Lys, Narcifites, — — — — — — - ——— imitant la fleur du Narcifle, Phacites, feu Circos, — — — — —— les Lentilles. Triticeus, feu Triticites. — = | les épis de Blé, . Ç Triticeus. : de Froment, Panis Secatinus. è Fi etapes Pet to en le Pain $ de Seigle, Thyrifites, = ———— — -|— —— Corail, Similagites, — — — — — —- —————— pain de Froment. Cydonites, — — — — _— — -| ayant l'odeur du Coignaflier.. Pre , feu SM — — —|— imitant un Glan. Calamites, — —— — — — — . rofeau, D l'intervalle de deux nœuds de : - rofeaux.. — Hyrundinis, —_— — — — —— Saflenagii. — — — — —_——| —— loci S. Juval, in Britannià. —— zmulans Cecde grana. — — Gingiberis radices. — fru&tum diétum Babbac. Lapis Saponarius, —— Pifcium ovulis afperfus, — — — STIgites, — ————— — —— d'Hirondelle, de Saffenage.. de S. Tale en Bretagne, ———imitant les grains de Coriandre.. la racine du Gingembre, le fruit de Babbac, —— Saponaire, —— couverte d'œufs de Poiffon, poreufe remplie de petits trous. ne Le , repréfentant une patte. Aftacopodium, — = —— — — —{ ee. Gammarolithes , feu RUE — = | ————— la même chofe. Amygdaloïdes, — — — — — - ——— imitant des noyaux d’Amande, = LT. RAT RRRRC IIS a A rofe fau-- CR — — — | — ——— la figure du Concombre. Jungites, — — — — — — — — Jonc.. Melopeponites ——— —— — — Melon. PEGIEES,— — — mn mm mn la Pêche, Re DU nommé Anacar- ET RAI Eee 1. one qui fervent à Pifolites, feu Orobias, — — — — j RUE globes , où des. Hammites , feu Ammonites, $ Oolithes, — —|——— fablonneufe imitant de petits œufs.. Tyromorphites., feu SEE — —|——— imitant un morceau de Fromage. Laganites, — — _— — — — — Le Lu SRE feu Hypurites, — — — Caire TA TE RP IS PART ER RER Spondylites,. le gâteau-ou la gaufre.. 11 (elle de C pal argilleufe faite en forme de Bouteille. — —] .— jmitant les vertebres d’un Poiflon, H iii 62 NouUvEeLLE METHODE ,Ï. PARTIE. Aftropodium, = =—— = = — —|Pierre ponctuée en forme d’Etoile, : AMMOChryLOS, = = — — — dont on fait la Poudre d'Or. Lapis Frumentarius. — — =— — s —-{ En les pepins de Fenouil & Meconites, — = — — — — —|——————— grains de Pavot. Cenchrites, — — — — — —-|— - Millet, Clethrites, — — — — — — —|— — le bois d’Aune. Agallochites. = — ——= — —| — — d’Aloës. . Dryites, — = — — — — —-| ——— du Chêne. Élatites, feu Peucites, = — nu —|—— ————— du Pin ou Sapin. Lithoxylon Coryli, — = — — — ————— Noifetier. Sandalithes, — — = — — — -|———————— la plante Santolina, Riolithus, -— RE ns —$ racine du Peuplier noir, Carpolithus filiquarum, — — — — ——————— Îles fruits de Carouge. —— Quercinus, — — —— —| — ———— $glans de Chêne. Canadiens fruits de Châtai- gnier. Conorum-Arborum, | mm fruits des Arbres. Lihobibla, — = — — — —|—— —— le jonc d'Egypte. Salicites, = ——— —— — — — Pierre noire imitant les feuilles du Saule. Filicites, = — — = — — —|——————————— de la Fougère, Lonchites, — nu en — | ——————————— du Céterac. Ericites, = = ——— — — ———— de la Bruyère. ptas tin aa) ren, lies Ad PE bee Ne de l'Algue ma- - rine. Myrtillites, = mu — — — — —————{ du Mirthe ou - ‘ de Lairelle. Phepites, vel Phlegites, — — — — —— imitant les feuilles du Hétre. Daphnites, — — — — — — -| ——————————— Laurier. Brathites, feu Sabinites, — —— — — de la Sabine. Cifites. . Catopaitus. Ÿ A > Teen Ta du Lierre. Ceratoides, = — = — — ——|—— marneufe parfemée de points noirs. Pifa & | repréfentant des Pois & des ifa & lentes Lapideæ, = — — — Leurs Modiolus ftellatus. = nu = — — une petite Cloche. Frucæ formis. — | ——————————————— |, Chenille. Lithophyton, feu fpinofus lapis. | —————- imitant la maflue d'Hercule. F repréfentant un petit pot Scyphoides, — — — — — — j rond fans pied, 4 . : une Prune trouée Glomellaria fpongiofa. = — = —|—— Te D daneile LS Lapis Rofeus, feu Rhodites, — — | des rofes. Spongiolites, = — — — | ———————— l'Eponge. J'Éponge & deux . Diofphongiolites, ne —————— } Champignons, NouveLLE METHODE, I. PARTTYE. 63 Ammites cotyledonites, == = ———| Pierre $ marneufe, repréfentant les feuilles. de la plante Cotyledon. | les vertébres d’un: Spondylolithos, — — mn | ———— : Poiflon. les vertèbres d’un Ithyofpondylus cleplidratus. — — ———— Poiflon fait en. - Horloge d’eau. “un vertèbre fait Dolicholitus. = mm = — — —_— en ruelle d’entro-- que. Eapis cinereus, == = — = — — meme for eille humaines les mammelles rer d’une Femme. le membre Viril Eolitze. = ————— —- ——— avec fes Tefticu-. - les. Urticites, > — me | mm des Orties de mer. un petit tuyau rond percé. re grand enton-- noir. une boule noire faite en coupe.. Volgiolum. eee eee Dern —_————— { Digitabulun, = = — — = —| ——— Galeatula. = — — —— — — _——— un Cafque. Forulago, — — — — — —— fpongieufe remplie de fuie. UE LME ronde coupée dans fon circuit, ü en forme d’écailles , formée de grains. Umbonellus. — — + — —| ) de fable. Numulus. — —— — — — — ——— ronde de couleur cendrée.. Utrriculus, = — — — — — — — faite en bouteille. Geodes, = — — — — — — creufe,avec un nojau qui fait du bruit. Lapis novæ Lune, — — — — — = repréfentant le croiffant de la Eune, Hzpheftites, — — — — — — faite comme un miroir. Tephrites, — — — — — — — faite en croiffent, Lapis megaricus, — — — — — renfermant diverfes Coquilles, Tris-Hzdecagonus. — — — — — quia treize angles. Trabes lapidez, — — — — — ——— imitant les foliveaux de bois... Glacies mare, = — — — — —|—_— appellée Sélenite. Pyniforquis, — = — — — ——}——— imitant le fruit de la Poire... Ficoïdes , feu Caricoïdes, — —— — Figue.- Lapis cavus fruétum If referens. — — creufe, imitant le fruit de l'IF.. Pentagonus,. — — — — —|—— brutte, repréfentant un pentagone,. Hexagonus, — — — — — ——— exagone. Tris-Hzdecagonus, — — — à 13. angles. Ebur fofile, — —— — —— — — nommée Corne foflile. Lapis numifmalis, — — — — - numifmale , ou liard de 8. Pierre. ee —{ noire, chargée de caractères &. de H- gnese 64 NouvELLE METHODE, Ï PARTIE. Piérre $ repréfentant des grains de petite vérole, chargée de petites coquilles , imi- tant la Corne d’Ammon. Lapis VATIONEESS MENU © du —— didus Plan-orbis, ——— — —|—— ÿ Lapisicaudæz Cancris — — — — foflile imitant, la queue d’un Cancre. —— diétus ortoceras. — — — — repréfentant un tuyau droit. = litQUS et EE courbé, appellée dendrite, ou arborifée, avec des traits rou- ges & noirs, — DeEnGrites.s ve." ns — — — Dentdrachates, ne te Cometites, — = — — — —- faite en Comète, Stalactites, — = = = — — —|Stalactite, congélation de forme longue. jee La ÉRIRMRLES Pierce $ longue, qui repréfente le tronc d’un Arbre, une grap- Botryites, = um mn à pe de Rai- fins tt Nuciformis, —— mm nm — — — la Noix. : é le cloud de Cariophylloïdes, = = — — —— Giroffle, des carac- Grammites. = mm = mm mm. mn |“ ————— 1 Atra- bes. un Cham- Fungites, ee me on ne ee | pienoïi Lapis Mefpilæus. = — — — TE Cydanité en EE ER RE" $ que Done du Coignaf- Orneofpinus, = — — — — ——— es feuilles du Frêne, Sycites, — — = — = = ————— de la couleur de la Figue. Pol tien — imitant le Genêt d'Efpagne. Spartopolium, — = mn = —— — de la couleur de la Sardoine, Circos. — Sycites, —— Phœnicites,/=— = = …— … | Pierres faites en forme d’Olives, Pyren. — Dactylus. — Cometites , feu Hydatitæ, = = m|mmmmm en Ondes, Lapis Lincis. Lincurius. — Lingurius, — Coracias, —— Cervinus. Ceraunites, . —— Daüylus. — Betiles, Aftrolobus , feu Aftrolus. em mms mem | Picrte imitant les yeux de Poiffon, D: 1Crre — — — — —|Pierre appellée Belemnite. NouveLLe MÉTHODE, I. ParTir. 65 MAC Pierre imitant la couleur du Corbeäu, Geranites, = = nu = = —| —— - d’une Grue, Perifterites, —= — — — — —|—— un Pigeon fans aîles, Chelonites, = — — — — —-|————— Île corps d’une Tortue. Lepidotes. — — — — — — -|—————- les écailles d’un Poiflon, 2 1 QE LEONE PEER ah $ la figure d’un Rat ou d’une > Moulle, Rhombites, = — — —_— —|———— d'un Turbot, Phtites. = — — — — —— ———— Paffereau. Corloides LL —— —— — — —— ————— une tête avec une chevelure, Boftrychites, — — — — — —|— ————— la chevelure d’une femme. = — —|—————— la chair du Bœuf. Entrochus Pyramidalis , Columnaris, je en entroques pyramidaux Trochites, PET OT PAM Ed Afterias, Sphragis , Enafteus, Aftricus , Stellaris. DHOMDOMOBBPODDPPPPPPPBBO CLASSIS TERTIA TROISIÈME CLASSE COMPLECTENS QUI CONTIENT SALES; SULPHURA:ILES SELS, LES SOUFRES; METALLA er MINERALIA. | LES MÉTAUX rr LES MINÉRAUX. étoiles de mer. GENUS PRIMUM. PREMIER GENRE, DU UE ES ÉESTSELS Sal principium, = = — —— Sel principe. — Gemmeus, feu mineralis, Foffilis. —|— Gemme, minéral, Fofile, — marinus , MuriatiCUS , CUDICUS, = | muriatique , de mer, cubique, — diétus muria marina, — — = —|— marin, ————— Fontana, — — ——|— des Fontaines, Foffilis. — — — —|— Gemme. Spatofa Rhombea. — |— criftallifé. Lapidea Phofphorans. |— Spath, lumineux comme un Phofphore, Saxi ex micaSpathoque,|— tiré d’un Caillou, mélé de Spath, Plantarum, — — —|—— des végétaux. ————— hnimalis. — — —|——— de l’urine & des Animaux, Nine S, — | dit Vitriol. — diétum Vitriolum martis, — —— Couperofe verte, — Cyprioum, — — — — — —|— de Chypre, — Colcothar, vel Calcitis. — — —|— Colcothar , ou Calciris, DT St APR I RENNES en Der ee — qu Zinc , Premiere Partie. I 66 NodveLLE METHODE, I. PARTIr. Sal di@us A4, — — — — — Sel dit Mifi. Sorti, = nm nm = Sori. - Melanteria. = = — — Melanteria, — Alumen nativum. = — — —|— Alun vierge, Plumofum., — — —=|———— de Plume, Romanum. — — ——|— Rome, \ — Rupeum., = — — — Roche, —————— Saccarnum. — —— —| Sucre, Catinum, = — — —|———— Salicore. Fæcum , feu Fæcinum. — fait de marc de vin brülé. Factitium., = — — — artificiel, — Nitrum minerale, — — — —|— Nitre ou Salpêtre, —— Faditium. = — — — artificiel, — Natron vel Anatron, — — — le Natron, ou Soude blanche, Faditium. = — — — artificiel. — Acidus vitriolicus, — — — —|— acide vitriolique. —— Salis muriatici, — — —|———- du Sel marin, —— Nitrofus. — — — —|— Nitre, — AMMONIACUS, = = — = —|— Ammoniac, — diétus Tincal, > > — — —|— dit Tincal, Borax, — — — — — Borax. ————— Cryfocolla. — — — — —— Cryfocolle, Alkali, — > —)— — ——— Alkali , ou Soude, fixum., — — — — fixe. ————— volatile, — — — volatil, NneUter, — —— = | neutre, Ven — — —|— de Verre, — Tartart. == = mu —— — Tartre. — Abfyochii, — — — — — —|— d'Abfynthe. — diétus Policrete, > —> — — —|— Policrete, —— Forez. — — — — ——|— Ferez. —— Ebfon. — — — — —-|— d'Ebfon. Saignette, — — — — -| — de Saignette, Alembrot. —= = — — | — Alembrot, GENUS SECUNDUM. SECOND GENRE. SULPHUR A: LES SOUFRES: Sulphur principium. — — — — |Le Soufre principe. ——— HAtVUM PUTUM, — — — —| propre, dit Soufre vierge, VON 2 | ————— if, ——— COMMUNE = = = ——— — ———— commun , qui eft jaune, —— fa@itium — — — — — ————— fattice. diétum Apyrothinm. — — —| dit Apyrothium. | à Quito. — — — — de Quito. de Guidoa, » 0 GHd08. es mie + . a) é > de nn LUS VTT CNT NouvezLe METHODE, I. PARTrE, 67 Sulphur ditum Gwadaloppie, — —;Le Soufre de la Guadalouppe, Bitumen, = — — —— ( dit Bitume, liquidum., — — — — — j————— liquide. folidum , vel concretum. — | folide ou concret, molle, —— ——— —|——— mou. —— Melihenfe, — — — — — ———— de Malte. è Colao. = — — — — (Cola. Sirnarmr, = nu mn = — — =————— Sjrnam. Petreole, > — — — — ——— dit Petrol. Judaïicum. — —— — — — de Judée. AIVEIQUM, — — —— = — d'Auvergne. Pix ——— — — —— ———— |2 Poix. Naphta. — — — — —- le Naphte, ——— Pifaphaltus, — — — — - ————— Pifaphalte. Afphaltus, — — — — — ——— Afphalte. dié&tum Pifflelzon Indicum. — | huile de Poix. oleum Terræ. — | huile de Terre. Ampelitis Agricolæ. —|——— À mpelite d’Agricola. ——— fuccinum flavidum., —= — — dit Ambre jaune , ou fuccin. CINETEUM, — = | —— pris, : albidum, feu ele&rum. ——— blanc. DISIUM, — — — — noir , ou Renardé, Gagates , feu lapis Thracius, —|———- dit Jayet. Lithantrax , feu Carbo foffilis, Lithantrax , ou Charbon de Terre, ex loco Newcaffle. — de Newcaftle, Leodienfis. — — — Liege. Lugdunenfis, — — Lyon. Nivernenfis, = = du Nivernois, GENUS TERTIUM. TROISIÈME GENRE. METALLA |LES METAUX ET MINERALIA.IET LES MINERAUX. MEMSEE A LES METAU x. AUruM. — — — — — — — — | L'Or. ATSENEUM, — — — — — — — | l'Argent. Copies — — , _ _ _ ___|le Cuivre. 5, l'Etain. Éd | le Plomb, POSTÉE, me | le Fer. Hydrargyrum, = — — — — —| je Vif-Argent, ( Li 68 NOUVELLE METHODE, I. PARTIE. Fe SEMI-METALLA. DEMI- EIRE Antimonium , feu Stibium. = = — L'Antimoine, NATIVUM, = = = — vierge. friatum. — = — — ftrié. plumofum, — —— = — en plume. criftallifatum. = — —|— criftallifé. fpathofum. — — — — mêlé avec du Spath. coloratum, = = = — coloré, Bifmuthum nativum., — — — —-|Bifmuth vierge, CINETEUM, = mm mn ———— d’un gris cendré.. floridum. = = mn — en fleurs, fabulofum. — = = a fablonneux. dictum Etain de glace, — —|— étain de glace. Zincum minerale., = — = -— ‘Zinc Minéral. dictum Calamine. — um — dit Calamine. fulphureum, — — — —— fulphureux , appellé Blende, Calaminaris lapis. — — — — — Calamine, CINEIEUS, —— = — —|——— prife, ruber, — —— — — rouge, Arfenicum nativum. — = —— ——|Arfenic vierge. -rubrum. — —— — — rouge. avan, — — — — —|— jaune albidum. = — — — — blanc. DIBTUM, — — —— — — noir. diétum Auripigmentum, — dit Orpiment. ———— teltaceum. — — — — mélé de coquilles, Cinnabaris nativus. — — — — — Cinabre Minéral, faciius, — — — — — factice. Cobaltum fquammofum. — — ———| Cobalt écaillé. VICTEUM, = = = = — vitreux — criftallifatum. — — — criftallifé, Saphera, = — — — — — — Le Safre. Mägnelia fubrubra, — — — — — La Magalaife rougeâtre, — DIQTA — — —— — — — noire. riata, — = = ms — ftriée. Semi-Metallum diétum Saroches. — — L'A PETER MARTIS. Lapis diétus magnes, — — — —— ŒBuites, — — — — - Enhydros. — — — — Sy lse Plat Ne: D Minéral dit Saroches. PIERRES MARTIALES. ou FERRUGINEUSES. Pierre d’Aiman. æ d’Aigle. Eu ile , du genre des pier- res d’Aigle. —— de Touche, ou Parangon, NouvezLze METHODE,I. PArTIe. 69 Lapis Crucifer, == nu = = — —|Pierre de Croix. creufe en dedans, avec un noyau. creufe & pefante , repréfentant les 7 Tefticules. repréfentant les deux natures du mâ- —{ le & de la femelle, —— de foudre. $ Minérale , qui fervoit avant l'ufage 7 À du Fer. — de Bologne ; c’eft un Phofphore, qui refflemble à un œil, de fang. —— femblable au Jayet, —— d'Emery. —— Phrygienne, Calaminaire. de Perigueux, Geodes, — = —————— Diphis , vel Diphris, — = — — Ceraunia Brontia, — — — — — Lapis noyaculorum, — ——…— — — —— Jucifer Bononienfis, — = =— —— Calais, = — — — — —-— — Sanguinalis, — — — — —| — Thracias, = — — — — — — Smyris, — — — — — —— —— Phrygius, — — — — — — —— Calaminaris, > — —— — —— Petroconus. = — — = — —— Hematitess — — — — — |———— Hematite. — Schiftus, feu Termolithus, — —|—— Schifte, efpèce de Talc, — Galaüites, — — — —— —| de Lait; Le $ Steatites, imitant la graiffe des ani- | maux. —— $Samienne, verdâtre, fervant à faire des Mor- —-} tiers, — ATMENUS. — = — — — | _——— Arménienne, — obfidianis, — — — — — —|_—_— Obfidiane. — farda, = — — —— — -| verte, qui attire à foi le bois. —— cathochites, — — — — — - qui s'attache aux mains, —— Dionyfias, —— — — — — noire , ayant le goût du vin. ——— lJlolithes Saxonie., — — — — qui fent la Violette. — Hoplites, — — — — — —|__— métallique & luifante.. — fpongites. — — — — —- qui imite l’Eponge.: — didus Incas, = —— — —|— efpèce de Minéral.. —$ fragment métallifé de Corne d’Am- — Thyites, — Tr mr Ve ls ronde, imitant l’Huître, Nœuds ferrugineux , trouvés dans les Pier res. Lapis di&us ZLichen, — — —— _— —|Pierre où croïflent les Ziche”: Rufma, — — — — — ———|Efpèce de Minéral fervant de Débpilatoire.. BAreyrites. Noduli ferruginof, = — — — — è— =— os = = ——| Piefre doit la Couleur eft argentée, Argyrodamas. Siderites. — — — —— — — —|Pierre tenant du Fer. MO PER ee = Plomb, EE — — — — — — —— ——— Cuivre. Eh ylsianpiss & — un me me — | Pierre très-luifante.. Ti 70 Ammochryfos, Chryfolithos. Chryfophris. Sarcophagus. Lapis Affo. ÿ Chryfoprafe, GP benllns, Chryfammos. Chryfoleos. LAPIDES PYRIMOSE Nouvezze METHODE,I. PARTIE. ? TL | Dietreide couleur d'Or. ns mm es tt = lIPietre CAN Pierres mêlées de couleur d'Or. PIERRES.PYRITEUSES Pyrites Nativus, = mm mn — — —|Pyrite vivante, fquammofus, — — —« — —|—— écailleufe. mms f1(11IS, — =. = men eus ——— Marmoreus ruber, —1— …. faxo albido adhærens, — — — cum granulis rubris, — —— — fpongiofus. — — — — — die COR ee ee CHElONITES, ms es) mms mms mm. = = Pyrites auratus, — — — — — — pes CAVETNIOIUS. = (sl fee mme à mt Garcinites, —— 6 = pie oem Boftichutes 11 Pyrites Lachtmundi, — — — Leo. = mu = = = = — globofus, — — — — —— MaAMMATIUS, ‘est fe mms A MIANTÉ ÉMIS, = eme me LAPIDES QUARTZOSI. Quartzum albidum, = — — —— — rubrum. — — — — — OPACUM, = = — — — =" ]N COtC. — — mm —— EX SUMAITA, — = — — cavernofum. — — — — Mine — in medio duarum Onychis ÿ Corneolæ venarum. —— file , ou facile à fendre, —— mêlée de marbre rouge. dans un Caillou blanc. en petits grains rouges. fpongieufe, Pierre quarrée , appellée Candas des Indes, Pyrite qui repréfente Le corps d’une Tor- tue. couverte d’une tête blanche, —— caverneufe. —— imitant la peau d’un Crable. les cheveux d’une femme, avec des lignes noires, imitant l’A- —} rabe. —— repréfentant uñ Oifeau fans pieds. une efpèce de Lion. —— couleur d'Argent, imitant une boule, —— faire comme troïs mammelons. . ——— imitant par fes filets l’Amiante. PIERRES QUARTZEUSES. Le Quartz blanc, rouge. opaque. L dans la pierre à éguifer les outils, dit de Sumatra. ———— caverneux, de Mifnie. ——— entre deux veines de Cornaline. Rs NouveLLE METHODE, I. PART:E, 71 LAPIDES SPATHOS[I | PIERRES SPATHEUSES:. Spathum file, — — — — = — |Le Spath fiffile, M. L —— Jflandiz , objeta duplicans, ; Las ; réfléchiffant les objets -objeëta femel reddens. $ tee rendant qu'une —— lucidum albidum, — = =} blanc & tranfparent, OPACUM. = — mm = — opaque. Sueciæ, — = —— — — de Suède, — craflum & lucidum. — — | épais & tranfparent, opacum & malè olens. — — opaque & de mauvaife odeur, criftallifaturm, — = — —| __—— criftallifé, VITIEUM, ——— | yitreux, te, — — — — — —| — fufile, nON Euflle, —— | = non fufile, coloratum, = = mm = — coloré, F LAPIDES MONTIBUS | PER ARUE LS _ IGNIVOMIS PROJECTI | QUE JETTENT LES VOLCANS. Lapides di&ti Fluores. — — = -—| Pierres dites Fluor. qui entre les pierres noi- res eft la feule qui luit. $ qui eft noire & tient du morion Agricolæ, -Pramnion, == —| Rubis, de la Sardoine, &c, Laves. de Ponce. Machefer. 72 Nouverze METHODE, I. PARTIE 5 US OS GS GS US GS UD: GS US GS UD CD OS ES FOSSILIAILES FOSSILES. TERRIS ALIENA. ÉTRANGERS A LATERRE: CLASSIS PRIMA PREMIÉRE CLASSE ANIMALIUM PARTES CONTENANT CONTINENS. LES PARTIES DES ANIMAUX. ARTICULUS PRIMUS. ARTICLE PREMIER. VERÆ PARTES ANIMALIUM.ILES VRAIES PARTIES DES ANIMAUX. es : artie d’un fquelette humain dans l’Ar- Pars fcheleti humani in Ardefià, — k dv À Scheleton humanum à Kirchero refer-| Squelette d’un homme rapporté par Kir- tum. cher. Embryon petrificatus in utero. — —|Fœtus pétrifié dans le ventre, It r if 1 _ LCL » & Re on petrificatus in abdo-| 4 foetus pétrifié dans l'Abdomen. Calvaria Humana petrefa@ta. — = —|Crâne d’un homme pétrifié. Ingentis Animalis fchel è inte- à ; LL TA ë Ariians IEEle Mn ERP AANTE Squelette d’un grand animal prefqu’entier, grum. Pes humanus petrifièatus , ex Olivo, — Pied d'un homme pétrifié , rapporté par Olivus. : ? Calvaria humana dentibus inftruéta, ex|Crâne d’un homme avec fes dents , venant Iftrià. d'Iftrie. Os Scapulæ ,ex eodem loco, — ———|Os de l'épaule , du même pays. Os Foflile humanum , ex Palatinatu. —|Os foffile humain, venant du Palatinat, Vertebra humana, ex territorio Norim-|Vertebre du dos d’un homme, venant de bergenii. Nuremberg. Rarum caput humanum petrificatum ,|Fameufe tête humaine pétrifiée, trouvée in urbe Remis. près de Reims. Quadrupedis caudei fcheleton, — —| Squelette d’un quadrupède à queuë. Nidus petrefaêtus pullis munitus. — —|Nid pétrifié avec des poulets. Pifcis eximius petrificatus & integer. —|Beau poiflon entier pétrifié. Pifcis diétus A{eunier integer ,ex fodinâ| Poiflon entier , nommé Meunier , tiré des ŒEningen. carrières d'Œningen. Te rois vertèbres de Poiflon engrainées en- Tres vertebræ Pifcis conglomeratæ, — FORCE Poifo grainées en Un bout d'offement pétrifié , de quelque Fragmentum offisAnimalis petrificatum. É animal, Balænæ NouveLzLe METHODE, I. PARTIE 73 Balænæ exigua cofta. — —— -—— {Petite côte de Baleine. Alterum os fcapulæ in marmore. — —|Os de l'épaule dans le marbre. Carabus petrificatus & metallicus. —| Crabe pétrifié & métallifé. Maxilla inregra Pifcis dentibus armata.| Machoire entière d’unPoiflon avec fes dents, Dens Elephantis petrificata. — — —| Dent d'Eléphant pétrifiée. Dens molaris in Lapide fifili. — —— —| Dent molaire dans une pierre tendre. Cofta Pifcis in eodem Lapide, inftar| Côte de Poiffon dans la même pierre ; elle Achatæ. eft agathifée, Echinodos, feu dens echinitæ, maximi| Dent d’un grand Ourlin garnie de fes bou- laticlavii. tons. d Scapula vulgaris Echinodontis. — ——|Os du dos d’un poiffon qui eft l’Ourfin, Deatalis Foflilis ex Anglià. — — ——|Dentale Foflile venant d'Angleterre, Fragmentum ramoforum Cervi cor- AE RE EN Qt nuum. Os de la tête d’un Porc, Capitis Suis 05. — — — — — — Dens molaris ex fcheleto integro in|Groffe dent tirée d’un fquelette ‘entier en Allemagne. Germanii. Morceau d’une dent molaire, Fragmentum dentis molaris, — — — Elephantis altera dens molaris. — ——|Autre dent molaire d’un Eléphant, Vertebre avec l’Epine du dos. Vertebra cum fpinà dorfi. — — — Quatre côtes de quelque animal. Coftæ quatuor alicujus animalis. — — Carabi fragmentum Infularum Molu- carum. Cauda petrefacta ejufdem Animalis, feu . Pifcis. Fragment d’un Crabe des Iles Moluques. La queuë pétrifiée du même Crabe, ou d’un poiflon. Ces — Fragment d’un Crâne humain. Caudæ Animalis foffilis fragmentum.—|— d’une queuë de quelque animal, Branchiale ferruginofum. — — ——|Ouïes d’un Poifflon ee Radius Paftinacæ marinz. — —— ——|Rayon d’une Raie de mer. Xilofteon figuræ cylindri compreffi. —|Os qui a la figure d’un cylindre applati, Dentes fofliles Cervi. — — — — Dents fofliles d’un Cerf. Cornu Cervi fruftum. — — — —|Bois foflile du même Cerf, Dens è capite Suillo, = — — — Dent du poiffon Suillo. Offcula foffilia Pifcium. — — — — Petits os de différens poiflons. Grande dent tirée d’un fqueletc entier. Un morceau d’une grande dent , de Quer- fort. Partie d’une machoire , venant du même pays. Fragment d’un os dans une pierre de tuf. Plufieurs côtes, & autres fragmens d’os. Dent molaire d’un jeune Eléphant. Vertebre avec la païtie du dos de quelque animal. Côte renfermée dans un caillou de Quer- fort, Cornu fragmentum , ex eodem loco, —|Fragment d’une Clavicule, du même lieu. Ebur BORN nee ur = Ivoire foffile, Premiere Partie. K Dens major ex fcheleto integro. — — Dentis majoris fruftum , ex agro Quer- furtenfi. Maxillz pars , ex eodem loco. — — Fragmentum offs in tophofo faxo. — Coftz aliorumque offium fragmina. — Dentis Elephantis junioris fragmenta. — Vertebra cum Dorfalibus cujufdam Ani- malis, Cofta in faxo Querfurtenfi, — — — 74 NouveLzLzE METHODE, IL PARTIE. Cranii fragmina cum dentibus. — —|Fragment de Crâne avec des dents. Mandibulæ fragmentum cum dentium $ machoire avec les Alvéoles: alveolis, | } des dents. s hu: .__. |Femur, ou cuifle , en partie, de quelque Ani- Femoris fragmentum alicujus Animalis, Le D RL Plufieurs offemens de cheval, & autres ani- maux. Equi, aliorumque Animalium offa varia. Aftacopodium majus, feu Aftaci bra- chia. Carcinopodium , feu cancri exigui for- ficula. Forficula , feu ferrula cancri. Pince d’un pareil animal, Gloflopetra ferrata eburnea, 4 =— —|Gloffopètre noire & dentelée. Dorfuale afperum ejufdem Animalis.—|Partie du dos du même animal. Ornihosfime See Gloffopètre imitant la langue d’une Pie. guam referens. Gracirrhynchus , glofflopetra roftrum Corvinum referens. Serrella , gloflopetra crenata Meliten- fis. Tridentula , glofopetra tricufpis mu- cronata. Epiphyaria , gloffopetra fellulam eque- ftrem referens. Calopodium , gloffopetra futoris muftri- Les bras d’une écrevifle. - La pince d’un petit Crabe. un bec de Corbeau. crenelée, de Malte, ————— à trois pointes ou trois dents. ———— jmitant une felle de cheval. forme de fou- culam referens. lier, Falcatula , gloflopetra à fænifecæ fal- $ faulx à couper du Foin. cis fimilitudine, Plectronites , feu dens roftrum quod- dam avis fimulans. Roftrago, ejufdem formæ. Sutularia, fragmentum Ichthyodontis ignoti, Rutellum impicatum mucrone picei Dent qui reffemble au bec de quelque oi- feau. de la même forme. - Fragment d’une dent de Poiffon inconnu. Dent inconnue , avec une pointe noire & coloris. gluante, Glandellaria eburneæ, glandulari capi-| Pointe d’un os.en chapiteau de couleur d’I- tello, voire. : La crapaudine de Malte. Autre qui fait voir les dents molaires d’un: Poiflon. Dent foflile du poiffon nommé Aiguille, Bufonites minimus. $ Alter dentes molares pifcis ex- hibens. Acanthiodos , Dens foflilis majufculus Galæi fpinacis. Rhombifcus , ejufdem generis, x = |Dent du méme genre. Oftracion , Oftreum foffile. — —. —|Grande Huître foflile.. Lucernaria , fragmentum Teftudinis operculi | Scalpellus anthracinus, — mn me = | Dent de couleur de charbon. Fragment d’un opercule de Tortue, NouveLzze METHODE, I. PARTIE. 75 Siliquaftrum ad Phafeoli valyulos ac- cedens. : Silo-conditum recurviro- ftrum., Portellaria , gibbofum Marmoreum. — Efpèce de dent faite en coffe de pois. rainure du dos jufqu’au bord. même dent imitant le Marbre. ç, bec recourbé , & à Punétularia tortilis di&a. — — —|Dent faite en boffe à plufieurs tours. Limularia ad triangulare minus acce- dens. Ricious inftar feminis Phafeoli, — — Arquatula punétuata, — — — — Limaculum venulis à centro dorfali in- fculptum. — même efpèce faite en triangle, ———————— faite en coffe de pois, marquée de points, marquée de veines ve- nant du dos. : Ro A Carinula ad filiquaftrum accedens, — | —;imitant la coffe de pois, Corticularia carinulæ affinis, — — — Cultellaria , feu acuminatus lapillus la- -minaris. Xilofteon maximum Brachiale, — — Cartilago undulata figlina aut tepularis. Cataractata firpiculi pifcatoris fimilis. Locularia Bufonitarum mandibula, — Solearia , feu fcapulare os pedis plan- tam referens. Scapularia rubiginofa marmoris inftar expolita. Pinacion, feu quadratum tabulatum. — Alveatula os cetaceum referens, — — Peltarion xilofteon fcuitellatum ru- brum. Seffibulum xilofteon feffile atro-rubens. Paxillum bacillum pauld compreffum referens, Strigillaria , xilofteon nigrum marmo- reum, Sulcatula aftaci forficulam referens. — Elaphoceration fufcum corticofum, five Cervicernium. Anthracion xilofteon fcabrum atro-ni- tens, Vertebrella Ithyofpondilis congener. Faro, five xilofteon verficolor ftriatum, Argus vulgaris loculariz congener, — Craticulum xilofteon undulatis rugu- lis donatum, $ femblable à une dent noire. à un petit cail- ; lou pointu. Os du bras, lequel a un pied & demi de longs"! Cartilage ondé imitant une tuile. ———— fait en réfeau de Pécheur, Machoire d’un Crapaud , foffile, Os de l'épaule repréfentant la plante du pied. PS RS — de couleur rouge, poli comme le Marbre. — fait en plancher quarré, - — blanc cannelé, — fait en cafque, de couleur rouge. — fragile. d’un rouge noirâtre. — fait en baguette un peu referrée, — couleur de Marbre noir, — imitant la pince d'Ecrevifle. — raboteux , fait en bois de Cerf, — galeux, de couleur noire, — inconnu, approchant d’une vertebre. — rayé de différentes couleurs, | — machoire de quelque Crapaud. — applati, couvert de petites rides; Figlinum rufum vulgare, — = == l.— de couleur roule, K ij 76 Arenofula aftaci ferrulæ medullam re-, ferens. Ligonella fufcum , rutrum vel palam referens, Teftularia rufefcens. — — — — Maxillaria vulgaris major. — — — Ovum Serpentinum Melitenfe, — — Saponella ovo Serpentino congener. — Ophiodontium Melitenfe. — — — Bifulcula vulgaris Marmorea, — — Bacillus minorem aftaci ferrulam refe- rens, Scopula xilofteon nigrum, verriculi cal- cearii fimile. Balænofteon oflis quo utuntur fartores {imile, Pinnularia, feu Pifcis minoris Pinna. — Scutulum,tenuiflimum os ad fcapularem formam accedens. Lamnium cinereum fquamulatum. — Multifora , five Xilofteon læviflimum , pee permeabile, Iéthyofpondylus canalicatulus , ramo- us. Platyrhynchus anatis Roftrum referens. Latrunculus paululüm ovatus, — — Salinarium trinare. — — — — — Pedica equeftrem pedicam exprimens. Anellus, five exigui oflis cærulei lunula. Alveolaria maxima, feu cylindrus, — Chærifcopodion porcelli pedis Articu- li f{imile, Matrix gloflopetræ, — — — —— Pagurus cinereus lapideus. — — — Aranea marina petrifticata, — — Lingua Carpionis lapidea. — — — Odontopetra , feu Dens molaris equi marini. Dens Fofilis inciforia , ejufdem ani- malis. Spina Pifcis lapidea, colore nigro, — Pes alicujus animalis lapideus, — — Lapis Percæ pifcis. Ebur Foffile , feu Dens Elephantis pe- trefactus, NouvELLE METHODE ,Ï. PARTIE. Os femblable à la pince d’un Ecrevifle, — en forme de pelle , couleur fauve. — inconnu , d’une couleur roufle. — grand os en forme de machoire. — efpèce de calcul venant de Malte. — de même efpèce. | — qui a la figure d’un ferpent. — de couleur de Marbre, — petits os montrant une patte d'Ecrevifles $ noir, femblable à un filet de Cordon- nier. __$ de Baleine , dont les Tailleurs fe fer- vent. — ou nageoire de Poiffon. Lu “4 1 — petit os approchant de ceux de l'épaule, — écailleux , de couleur cendrée. — petit os plein de pores. vertèbre de Poifflon à branches can- LE j neléesstites imitant le bec d’un Canard. — de la figure d’un œuf, fait en failière percée de trois trous, — vertèbre faite en refeau de cheval. faite en croiffant bleu. Damier. pied de Porc. Pierre ou matrice où l’on voit plufieurs Gloffopètres. Grande Ecrevifle, couleur de gris fale, Araignée de mer pétrifiée. Langue pétrifiée, du poiflon appellé Carpio. Dent molaire de Cheval marin, Dent machelière du même animal. L'épine du dos de quelque Poïflon , de cou- leur noire. Le pied de quelque animal. Petite Pierre convexe qui repréfente le bout de l’épine du dos d’une Perche. Ivoire foflile , ou dent d'Eléphant pétri- fiée, NouvezLEe METHODE,ÏI. PARTIE. Cornua Monocerotis lapidea. — — Medulla porofa offibus munita. — — Eapis cinereus, fragmento oflis inftru- ES CRETE l Fragmentum Cervi cornuum petrefac- torum, Vertebra animalis, lapidi adhærens, — Balænæ viginti librarum pon- dere, Encrinus Lachtmundi,— — — — Lapillus è nafo humano exortus, — —| Calculus duplex, unus è virgâ, alter ex velicà egreflus, Scheleton Crocodili, metallicum à Spe- nero dictum. Concha petrificata 125 librarum pon- dere. Nautilus diétus polytalamia. — — — ftrus è dorfo divifis & umbi- licatus. Nautilus planus, umbilicatus, rotundus, Scujus concamerationes femi- “ses funt, metallicus , cujus ultima con- cameratio multüm extenditur. Serratulum falcatum , five conchitæ nucleus, Strigofula oftracitæ congener, — — fcaphoïdes non ftriata, — — Eïftronites, ftrigofula major raftellata. Fragmentum Pholadis cujufdam hia- tulæ, Polyginglimz ferratæ fragmentum., — Pectinites amphyotis , latioribus ftriis exaratus. Criorchites, fic di&tus ab Arietini tefti- culi fimilitudine. | Trigonella capillaribus rugis densè inf- culpta. Ferebratula flabelli-formis ,nigra,gib- bofa, C ri minimus & metallicus, — — — eleganter figuratus, — ——| oui 77 Corne de Licorne pétrifiée. Pierre poreufe remplie d’os pétrifiés, Pierre dure cendrée avec un fragment d'os. Fragment d’une corne de Cerf pétrifiée. Vertèbre d’un Animal avec une Pierre adhé- rente. LA de Baleine du poïds de vingt li- vres. - efpèce d’entroque rapportée par Lachtmundus, Petite Pierre fortie du nez ou de la joue d’un homme. Calculs fortis l’un de la verge, l'autre de la vefñie. : Squelete métallifé d’un Crocodile. Coquille pétrifiée pefant 225. livres, Nautile à plufeurs cloifons. à ftries fendues vers le dos, & um- bihiqué. plus petit , & métallifé. : Le Nautile tout uni pardefus, umbiliqué & rond, ——— dont les ftries forment un com- partiment. ci dont les cloifons paroiffent de- mi-rondes. métallifé, dont la dernière cloi- fon s'étend en aîle. [1 a — Noyau dentelé d’une groffe Coquilie. Efpèce d'Huître à ftries très-profondes.. ——— la même fans aucunes ftries, * —— la même à ftries profondes & dentées Fragment d’une Pholade un peu ouverte. -de plufieurs nageoires de Poiffons. Peigne à deux anfes, creufé par des ftries: affez larges. coquillage imitant un tefticule: de: Belier.. de figure triangulaire, à rainures dé- liées. 10 & boflu , en forme d’éventail.. K ii 78 NouvezLzs METRODE, I. PARTIE. Capfularia inflata conglobatior, — —|Peigne , coquille faite en vis de -Pholas amygdaloïdes fafciata. — -— |Pholade imitant l’Amande. Crenatula inter Solenem & Pinnam am- bigens. Quadrella , feu Solenites ftriatus qua- drivalvis. Syringium , cujufdam aftaci brachii ar- ticulus. Spinæ dorfi portio, ex ditione Glaro- nenfi. Cauda pifcis incogniti , feu Anguillini, Dens molaris pifcis Carcharias, Meli- tenfis. ee ore non ferrato, =— = — —— Pifcis triangularis, — = — | ___—_—__— Mandibula cujufdam Pifcis perrara. — Os Foflile ex Americà. — — — — Branchiæ Pifcis cujufdam majoris. — Pifcis dens, feu Gloffopetra non dentata. Pifcis fquama in faxo candido. — —— Gloflopetræ diverfæ fpecies. — — — Gracirhynchus {iniftrorfum falcatus.— Rai , feu Paftinacæ caudz fragmentum. Ovuli Pifcium lentiformes in maffam concreti. Hamites flavefcens , ex Gallià., — — Gloflopetra maximè ferrata, — — — Os quoddam Rate. un tentés ae + Pinna Animalis marimi credita, — — Acûs quædam fpecies integra, ex lapi- dicinà Glaronenii. Anguillula , ex lapidicinà eädem., — Sardinæ petrefatæ in fquamis lapi- deis , Infulæ Zampedofz. Roftrum pifcis ferra dicti, — — — alterius enfi-formis, diéti Gla- diolus. Mandibula dentibus inftruéta pifcis La- miæ, Palatum ofeum Caflidis marini. — — Cauda Raiæe marin. — — — — ens molaris minor Elephantis,ex agro Romano. prefloir. Coquille qui tient du Solen & de la Pinne marine, À Solen rayé à quatre valvules. $ ou partie de la ferre d’une Ecre- vifle.- Partie de l’épine du dos d’un Poiflon tiré du canton de Glaris. | La queuë d’un Poiffon inconnu ou d’une An- guille , même pays. Dent molaire du poiffon Carcharias, de Malte. la même, dont la bouche eft entr'ouverte. . d’un Poiflon triangulaire, Machoire très-rare de quelque Poiffon, Os foñile venant de l'Amérique. Ouies de quelque grand Poiffon, Dent d’un Pain , ou Gloffopètre uni. Ecaille d’un Poiffon, fur une Pierre blanche, Différentes efpèces de Gloffopètres. Gloffopètre à oreilles , fait en forme de dans la partie gauche, Fragment de la queué d’une Raie. : Grouppe d'œufs de Poiflon de forme de Lentilles, Pierre repréfentant des œufs de Poiflon, venant de France. Gloflopètre fait en Scie. Os de quelque Raie. Nageoire qu’on croit de quelque animal ma- rin. Efpèce du Poïffon aiguille, des carrières de Glaris. Petite Anguille, venant de la même carrière. Sardines pétrifiées fur des feuillets de Pierre, de l'Ifle Zampedo[a. Le bec d’un Poiflon fait en Scie. $ autre fait en épée , nommé Gladiolus. Machoire garnie de fes dents, du Poiflon Lamia. Palais offeux d’un cafque de mer. Queuë d’une Raie de mer. 5 Dent molaire d’un jeune Eléphant, venant de Rome, faulx NouveLLE METHODE, LL PARTIE. T9 Unguis Bovis in lapidem concretus.— | L’ongle d’un bœuf pétrifié, Os vertebrale Pifcis majoris , exMonte | Os des vertèbres d’un grand Poiffon,, du Vi- Vicentino. | centin. % | Fruftum mandibulæ Elephantis, — —|Fragment d’une machoire d'Eléphant. Pagurus omninà in lapidem concretus ,| Grande Ecreviffe de mer pétriiée, venant: ex Ægypto. d'Egypte. , lOvaire d’un Poiffon d’une grandeur con- fidérable. Squelete d’un Lézard , d'Eftettein.. Os d’un Poiffon de mer , nommé Pefce Mar- 71074. Dent de Dragon, ou plütôt d’un grand Poil. fon de mer. Dent pétrifiée , ouie ou machoire du mé-- me animal. Dent du Poifflon nommé Dertato. Amas de petits œufs pétrifiés. Vertèbres. de l'étoile de mer, dite tête de: .. Médufe. Re ne con Selle Aflemblage de plufieurs vertèbres de la mé- me étoile, Echinomètre étoilé, Dent d’une efpèce de Raie:. Cancre ou grofle Ecrevifle, trouvée dans le Véronois. Gloffopètre & Odontopètre, dans le même lieu. Dents de Poiffonsdites dents de Pierre, dans: : le marbre. ’ Dents molaires du Cheval marin. Les os d’un Cerf entier pétrifiés, dans le: mont Walmenara.. Anguille dite vulgairement Angufigola.. Sangfue & Dorade repréfentées dans. une: Pierre grife & ovale. Entroques ou vertèbres de Poiffons; des care rières de Sainte Anne, Un double poiflon , dans une pierre tendre: d'Oroldino. | Hifterolithe tiré dela montagne Brunbach.. Ovarius Pifcis ingentis, — —— — Eacertæ fcheleton, ex agro Eyftetteni. Os pifcis marint , diéti Pefce Marmo- TA L Dens Draconis, feu Pifcis majoris ma- Es Odontopetra plana , feu mandibula ejufdem Animalis. Dens convexa Pifcis diti Dentato, — — Hammites. Vertebræ Stellæz marinæ dictæ, = — Echinometra ftellata, — — — — Dens Raize, — — — — — — — Eancer, feu Pagurus lapideus,. ex agro Veronenfi. Gloflopetra & Odontopetra:, in eodem loco. Dentes Pifcium ,. di&æ lapideæ , ex Marmore. | Dentes molares Hippopotami. =— — Off Cervi. integri,in Monte Vxlme- RAT A: Anguilla vulgd Angufgola, —= — — Hirudo & Aurata, ae Lapidem cine- reum figurà ovi depidtæ. Entrochi, feu Pifcium vertebræ , ex fo- dinis Sainte Anne. Pifcis duplex in lapide fcifili, ex agro Onoldino, Hyfterolithus , ex monte Brurbach. — Cancer petrificatus integer , in agro Ve- ronenfi, Pre PTT Pifcis , di&ti Pefée di fan Morceau d’ün Poiffon dit Pefce di fon Pietro: Xilofteon fcheleti Crocodili. — —|O5s du Squelete d’un Crocodile. Eragmentum caudz Raiæ , ex agro Ber- | Morceau de la queuë d’une Raie, yenant:de- neni, Berne, ; Cancre pétriñé & entier , tiré du Véronois:. 80 Hammites , feu maffa ovorum Pifcium. Pagurus petrefaétus , feu lapideus, — Lapis Judaïcus, feu Circos, Sycites, Phæœnicites , &c,. Os Sæpiæ , Iflebenfis. — — — — Scolopendrites , ex eodem loco, — — Pars calvarii Tauri carnivori, ex Ethio- pià. Fragmenta duorum cornuum Cervi, ex Saxià. Duzæ vertebrz Humanæ , ex montibus Ragufiæ. . Dentes Quadrupedum, ex eodem loco. Dentes majores Elephantini, — — — Calvaria Humana dentibus munita, ex Iftrià. Dens Rhinocerotis , cum parte mandi- bulæ. Dentes quatuor Elephantis inftar Acha- tæ. Os maximum, Calvaria, Acetabulum, Humerus, Dens molaris , feu Ebur fofile , ex Ca- labrià. Omnes Conchæ marinæ cognitæ petre- facte. Gryfites, — — — — — — — Terebaua er Cornua Ammonis, — — = —— — ejufdem Animalis. — NouvEezze METHODE, I. PARTIE. Amas d'œufs de Poiflon. | ALES Grande Ecreviffe pétrifiée. Pierre Judaïque à qui l’on noms. É | Os pétrifié de la Seiche, venant d’Iflebein. Scolopendre pétrifiée, du même lieu. Partie du Crâne d’un Taureau carnacier d’'Ethiopie. Fragmens d’une corne de Cerf venant de Saxe. BU Deux vertèbres Humaines , des montagnes de Ragufe. | Dents de quadrupèdes , du même lieu. Grandes Dents qu’on eroit d’Eléphans. Crâne d’un homme avec fes dents, venant d'Iftrie, Dent de Rhinoceros, avec une machoire. donne differens partie de la Quatre dents d'Eléphant agathifées, Os monftrueux , Crâne, du même Cavité dans une partie offeufe, ( Animal, Epaule, Dent molaire ou Ivoire foflile, venant de la Calabre. Tous les Coquillages de mer connus pé- trifés. Coquille bivalve faite en gondole, Foffle bivalve inconnu. Cornes d'Ammon, Raftellum. = = mm —— Huître arborifée. ; Plan-orbis, — — — — — —— | Efpèce de corne d’Ammon. Belemnites. — — = —— — _— | Belemnite. Hamellus, — — — — —— — -|L'oreille d'un Peigne. Alveolus, = — — — — — — Alvéole où petit canal. Infundibulum, — — — — —- -|Tronçon de foflile. Entrochus. —= me — — — — -|Entroque. PhOlAS — Pholade fofile. Lituus, — — — — — — — -| Tuyau recourbé à cloifons, Orthoceras. — = —— — — ——| Tuyau droit à cloifons. Cauda Cancri, — — — — — —|Efpèce de fofile inconnu, Hiftera-petra Alata , feu Oftreo-peti- nata. Une conque de Vénus, Penna , feu cauda Avis , ex monte d'Œ-| Plume & queué d’un Oifeau, fur une pierre ningen, d'Œningen. Roîtratum caput avis , ex eodem loco, | Téte avec un bec d’Oifeau , du même pays. Cuculus NouveLLE METHODE, I. PARTIE. ê1 Cuculus petrificatus , vuled diêtus Pefce| Coucou pétrifié , vulgairement dit Pefce Ca- Capone. : Scarabeus in lapide Œningenf , di&tus Cerf volant. Libella ,ex monte Bolca. por”. Scarabée , dans une pierre d'Œningen. Demoifelle pétrifiée , tirée du mont Bolca, Receptacula ovulorum Infeétorum , in|Amas d'œufs d’infectes, dans un Caillou Saxo candido, Papilio,ut videtur, in lapide Œningenfi. Mufca petrefa@a, fecundüm Vallerium.| Aftacus , Pagurus , ambo petrificati. — Nidus avium cum ovis petrefa@us. — Pennz avium. Ungues Animalium, = = — — — ARTICULUS SECUNDUS. Partes Animalium Lapidibus im- prelle. Aftaci corporis media pars, in lapide fcifili. Spina Anguillz , in Ardefà Nurember- genfi. Scheleton Pifcis, partim impreffum, partim lapideum, Branchiz eminentes alterius Pifcis. — Pifcis ferè putridi vifcera patefacta, — Harengus , in ardelià Lubecenfi. — — Impreflio Scolopendre., — — — — Sardina, in lapide Phæœnicenfi., — — Aurata , in eodem Lapide, — — — Ophites Gefneri , colore cinereo. — — Sardina exigua , in lapide cinereo. — Aftaci marini majores, — — — — Scheleton Scombri, ex agro Veronenfi. Gobio minor , in lapide cinereo, — — Hirundo marina, Raïa minor petrificata, {ex monte Bol- Percz dimidia pars, (ca. Aubellio, Rana , in lapide ejufdem generis, Première Partie. blanc. Papillon qu'on croit pétrifié dans une pier- re d'Œningen, Mouche pétrifiée , felon M. Vallerius, Homart & Ecrevifle pétrifiés. Nid d'Oifeaux avec des œufs. Plumes d'Oifeaux pétrifiées. Ongles d’Animaux pétrifiés, ARTICLE SECOND. Les Parties d' Animaux imprimées fur la Pierre. La moitié du corps d’une Ecrevifle, fur une ierre tendre. L’épine d’une Anguille , fur une Ardoife de Nuremberg. Squelette d’un Poiflon , partie imprimé, partie pétrifié. Arètes faillantes d’un autre Poiflon. Un Poiflon prefque pourri, dont on voit les vifcères. q Un Hareng, dans une ardoife de Lubec, L’impreflion d’une Scolopendre. Sardine, dans une pierre de Phénicie. Dorade, dans une pareille pierre, Pierre imitant la peau de Serpent, de cou- leur grife. Petite Sardine , dans une pareille pierre, Ecrevifles de mer un peu grandes. Le fquelette d'un Maquereau, du Vero- nois. Un petit goujon , dans une pierre grife, Hirondelle de mer, Une petite Raie pétrifiée , La moitié d’une Perche, Un Rouget, Une Grenouille , fut une pierre de même nature. L du mont Bol- Ca, 82 Veronen{is. Pifcis dictus Donzella , ex eodem loco. Pifcis minimus, di&tus Mus Foro-Ju- lienfis. Rubellio ac Solea, in eodem lapide. — Solea parva, Aurata petrificata , Lacertus, in eodem Lapide, — — — Pfetites Paflerem marinum demonf- trans. Rhombites, feu Pifcis rhomboïdalis. — Lapis Pifcis Lucii duo fcheleta repræ- {entans. niger , Pifcem eleganter exhi- bens , ex Hafh. rotundus , metallicus, Rhom- bum referens. ejufdem naturæ, Rhom bumexiguum referens. è ex monte Bolca. — Maxima Trutta, in Marmore fubflavo. Pifcis in Lapide fifili , ex monte Bolca. Lacertus , feu Crocodilus , in lapide ejufdem generis. Lapis in monte Regni Tripoli , Pifcis impreflione infignis. Oftracites fililis, continens terram La- pidemque inftar Geodes. Iéth opera, continentesPifcesin Ithyolithus, Lapidibus & Arde- Jéthyomorphitus, /Hiis. Pifcis Lucius petrificatus & carnofus. Pifcis Lepidotes, ex familià Truttarum, colore cupreo. Lapides duo Pifces exprimentes abfque pinnis. Anguillæ fcheleton , in ardefià, Scheletorum Pifcium varia fragmenta, Caudæ Anguille fragmentum. — — Pifcis parvulus, in ardelià albidà, —— l NouvezzEe METHODE, I PARTIE | Dimidia pars Pifcis , di&ti Ærgwfigola, Moitié d'un Poiffon nommé Areufivola de Vérone. Un autre nommé Dorzella, du même can- = ton. Un petit Poiffon nommé 41 du Frioul. Un Rouget & une Solle grouppés fur une meme pierre. Une perite Solle, Dorade pétrifiée , ? du mont Bolca. Lézard , fur la même pierre. Pfetites qui repréfente un Paffereau de mer, Rhombites, ou Poiffon de figure Rhomboi- dale, Pierre repréfentant deux Squelettes du Poiflon Lucius. a ut Jurbot. Une grande Truite pétrifiée , fur un marbre Jaunètre, Landgraviat de Heffe. ronde, métallique, repréfentant un grand Turbor. Un poiffon , fur une pierre fifile du mont Bolca. Un Lézard ou Crocodile, fur une Pierre de meme nature, Une Pierre fur une montagne desTFripoli, avec l'empreinte d’un Poiffon. Huïtre facile à fendre , contenant comme le Geodes , de la Terre & de la Pierre. Ithyopètre, contenant des Poiffons Ethyolithe , Riu des Pierres & des [Cthyomorphites, JArdoifes, Le poiffon Lucius , ou Brochet pétrifié avec un peu de chair. Poiffon Lepidotes de la race des Truites, de couleur de cuivre, Deux pierres repréfentant deux Poiffons fans nageoires. Squelette d’une Anguille , dans une pierre d’Ardoife. Diflérens fragmens de fquelettes de Poif- fons, Fragment d’une queuë d’Anguille, | Petit Poiffon, fur une Ardoife blanchâtre. noire , repréfentant un poiflon du $ de méme nature , avec un pe- NouveLzzr METHODE, I, PaArRT1IE. Perca fubflava, 2 . x à Prec è in lapide pis Scheleton Pifcis in arcum difpoliti , in albido marmore, Pifcis cum fquamis cupreis , in arde- fa. | Alter Ranæ Brafilianæ fimilis, = — — Scarabeus maximus , in lapide Œnin- . genfi, Partes pinnarum magni Pifcis, ex Ba- denfi agro. Pifcis abfque capite , fquamofus, pinnâ longä diftin@us. Aranea marina , in Litantraci. — —— Aftacus petrificatus , in eodem lapide. Serpentis caput petfefattum, ex terri- torio Badenfi, Gloffopetra, feu dens Equi marini ftria- ti, Mufca impreffa, à Culex impreflus , sin lapide Œningenfi. Mufcæ ala, S Pifcis fcheleton , cum pinnis fub ven- triculo pofitis. cum variis pinnis. — Pifcis fquamofus., cum pinnë fub ven- triculo pofita. Piftachia lapidea , in lapide Œningenf ; Caput Arietis formofum, in lapide ffili. Libélla alata , in lapide Œningenfi. — Altera alata , in lapide albido, ex Ve- ronenfi agro. Guaperva cum fex alis, in lapide ob- longo. -Pifcis oblongus fquamis coopertus in läpide nigro. Duo Pifces cum fpinis rubris , in lapide tenero, Pifcis fquammofus , Perca formofa, Lucius integer, À in lapide bitumi- nofo, 1Brochet entier, 83 Une Perche jaunâtre, ? fur une pierre Un très-petit Poiflon, è d'Œningen, Squelette d’un Poiffon en arc, fur un mar- bre blanc. Poiffon avec des écailles couleur de cuivre, fur une Ardoife. Autre, femblable à la Grenouille du Brefil. Grand Scarabée , fur une pierre d'Œnin- en. Partie des ouies d’un grand Poiflon , venant de Bade. qu WE Poiffon fans tête ,avec écailles & une longue nageoire. Due Li? Âraïgnée de mer, dans un Zérantrax, Ecrévifle pétrifiée , même pierre. Tête de Serpent pétrifiée, dans le pays de Bade, Gloflopètre , ou dent de Cheval marin à longues ftiies, Une Mouche imprimée ; à Un Moucheron À A fur la pierre d'Œ- Une aîle de Mouche, J TR Squelettes de Poiflons , avec des nageoires fous le ventre, différentes na- geoires, Poiffon écailleux, avec une nageoire fous le ventre. Raie pétrifiée , fur une pierre d'Œningen. Tête de Belier très-bien exprimée fur la pierre. DUT Demoifeile avec fes aîles, fur une pierre -d'Œningen. Autre , dans une Pierre blanche du Vé- ronois. Guaperva ayant fix aîles, dans’ une pierre P Ÿ oblongue, Poiflon très-long couvert d'écaiiles , fur une pierre noire. Deux Poiffons avec des arêtes rougeûtres , fur une pierre molle. Poiffon écailleux ; sp Perche très-bien formée, } fur une pierre bitumineufe, 34 NouvEezze METHODE, L PARTIE. CEASSIS SECUNDA SECONDE CLASSE VEGETABILIU M|CONTENANT LES PARTIES. PARTES CONTINENS. DES VEGETAUX. PREMIER ARTICLE. VER Æ RARES LES VRAIES PARTIES VEGETABILIUM. DES VÉGÉTAUX. Lichoxylon fubrubro colore, Quercüs|Bois pétrifié, couleur de brun-rouge, crû de- creditum. Chêne, Truncus Arboris petrefaétus , ferru-[Le tronc pétrifié d’un Arbre de couleur de gineo colore. fer, Bois de Chêne fofile , venant d'Angle- terre: —— de Pin, couvert de fon écorce. Tronc d’arbre pétrifié du côté de la ra-- cine. Partie de la circonférence d’un arbre, imi-- tant l’Agathe, Petit tronçon remarquable par fa belle: . couleur de chair. Autre plus grand , imitant l’Agathe. ARTICULUS PRIMUS. Lignum Quercûs fofile , ex Anglià, — Pini, cortice coopertum. Truncus Arboris petrificatus ex parte radicis, Pars circuitüs Arboris., inftar Achatis, ex Saxiä. Truncus parvulus carneo colore infi- gnitus, Alter major, Achatem æmulans, — — Laurus cum fructibus Te Laurier pétrifié avec fes felon Théo & nucleis fruits & fes noyaux , — — r ] Theophraftum, | ojiv: phrafte , Oliva RP s | Ovier.;;—- me jont mot m2) ESS b + Clufium , Gef- | aurône Clufius.. ArotSAyS nerum, à 5 | f Gefher.. Arbres & forêts pétrifiés dans les carrières: Arbores & Sylvæ, in lapidicinis Scotiæ.| d’Ecoffe, le Hainaut —{ François. Fruit oblong métallifé , rapporté par Scheu- chers. | Arbres entiers dans des tourbes , à S, Lo: en Normandie: : In japidicinis Lirantracis radix Quer-| Dans des carrières de Charbon de terre 4. cûs lapidificara. racine de Chêne pétrifiée. c Clethrites, feu Alnus petrificatus. — —|Aulne pétrifié.. Agallochites , feu Aloë petrificata. | Aloës pétrifié, Phegites , feu Fagus lapidefadtus, —|Hêtre pétrifié, in Hannoniâ Gallicä, Fruétus oblongus metallicus, à Scheu cherzo. Arbores integri , cum glebis exficcatis igniarlis, MT NouvEelLE MÉTHODE, I. PARTIE. 85 Dryites , feu Quercus petrificatus. —|Chène pétrifié. Elarites, | Peucites, Corylites , feu Corylus petrificata. —|Coudrier pétrifié, - Sandalites, feu Sandalum petrificatum. |Santal pétrifié. Rizolitus , feu radix Populi petrificata. [Racine de Tremble pétrifiée, Lithocalamus , feu lapis-trunços ramof- | Pierre qui contient des tronçons & rameaux ue Arborum continens. . |: d’Arbres, a feu folia Arborum petri- Feuilles d'Arbres pétrifiées. Carpolithi, feu fruétus feminaque in lapidem converfa. è feu Abies petrificata. — |Sapin pétrifié. Fruits & graines d’Arbres changées en pier- TES: Branche de Chêne pétrifiée , avec une co- quille adhérente. - (te L’écorce du même arbre pétrifiée.. Gland entier pétrifié.. Ramus Quercüs conchæ adhærens.. — Cortex ejufdem arboris petrificatus, — Glandites petrificatus, — — — — Pileolus Glandis Querneæ pediculo in- ER Calotte. du Gland de Chêne avec fa queue. 1 ARTICULUS SECUNDUS. SECOND ARTICLE: Les mêmes parties des Végétaux impri- mées fur la pierre. Partes V’egetabilium lapidibus im- 27 preffe. Plantz Botanicis ignotæ , Ardeliæ lapi- dibus impreffe. Folum Ps Scum pediculo, inla- : )pide. Plantes inconnues, imprimées fur l’Ardoife . & la Pierre. Feuille de Poirier, ? f Fi à TO a pierre , avec Peuplier, FADERES Populi, $ ejufdem arboris fine pedicu- lo. du même arbre , fans queué.. Fagi, de Hêtre, ; Quercüs, 28 Chêne, { placée fur une autre: : alteri- , ; SEL Alni, i impofitum JAune, € feuille. Salicis,, # Saule, Gallites, — — — — — — ——|Galle jointe à une autre. Trichites. — — — — — — —|Efpèce de Capillaire doré, devenu foffile.. Lithopteris. — — — —— — -|Fougère pétrifiée, à trois feuilles, Filix lorida , feu Lithofmunda, — Fougère minéralifée un peu grande... Ofmunda mineralis, — — — ——| Autre ———— avec beaucoup de feuilles. Phyllitis mineralis, — — — — —|Aurre efpèce de Fougère, |, en 12 | faites en pointes. Lichofmunda minor, — — — — | Autre moins grande. Lithotrichomanes, — — — — _—|Capillaire à trois feuilles très-longues.. s , Plante courbé fc, imitar | 1K£ TL NES NON PRE urbée en arc, imitant les tuyaux . duRofeau,. Lib 86 NOUVELLE METHODE, I PARTIE. Lithophyton. == = — — — — Rubeola mineralis, — = — — — Spica Frumenti, ex Helvetià. = — Adiantum album, cinereum, ex Silefià, alas Mufcæ imitans, — — Lapis Pyri duo folia repræfentans, — —— Algam marinam PInpens, — — Scorpioides caudam hujus animalis ex- primens,. Pyri folium in lapide fifili Œningenf, Neurophylon carbonarium, = = — Lapis fabulofus Sorbi folia repræfen- tans, Lapis marnofus Gallium folliaceum ex- primens. — folia Ofmundæ exprimens. = ——— Jineis nigris COMPOIITUS. —— — Equifetum, in Ardefià nigrà, = mm Trichomanes minerale, — — — — Lapis gramen multis nodis’interfeétum exhibens , ex agro Œningenfi. folium Nucis eXpriMens, — = Epiphyllofpermos, — ——— = folium Quercüs repræ- fentans. Lapis Cretaceus, folium Populi repræ- Re ee leguminofæ folium expri- mens, plura folia Ebuli repræfentans. — folium Tilhæ æmulans, = — Amygdaloïdes , ex Saxià. — — — Caftaneæ figuram lapis niger repræfen- tans. Nux vomica lapidea, — un ue mms [Plante Lytophyte rayée, femblable à l'Hië- le. Epi de Blé, fur un morceau d’Ardoife de Suifle, Capillaire blanc cendré , de Siléfie. imitant les aîles d’une mouche. - Pierre repréfentant deux feuilles de Pei- rier. imitant l’Algue marine. la queuë du Scorpion." Feuille de Poirier , dans une Pierre fifile d'Œningen. Plante inconnue , fur une Ardoïfe minéra- lifée, Feuille du Cormier, fur une Pierre fablon= neufe, Pierre de marne, repréfentant les feuilles du Caille-lait, $ de l'Of- 7 monde, traverfée de filets noirs, {sonne de "Chaumes brülés, Ardoiïfe repréfentant la Prefle , faite en queuë de cheval. Capillaire à deux ou trois fourchons. Pierre $ imitant le Chien-dent refendu eñ plufieurs nœuds. une feuille de Noyer. $ ovale , repréfentant une plante Ca- "1 - à pillaite. $ de la même nature, repré- fentant une feuille de Chêne. de Craie, montrant une feuille de $ Peuplier. plante légu- mineufe. SRSTrE feuil- les de l’'Hièblé. ‘une feuille 7 À de Tillot, —— femée d'Amandes, venant de Saxe, ——— ;$ —— noire , faifant voir une Châtaigne. Noix vomique pétrifiée, d’une nature mat neufe, qui a du rapport avec le Caille-lait. NouvEeLzzE METHODE,I. PARTTE. 87 Siliqueftrum phafeolatum. — — — Pierre imitant les goufles des Pois. Eviohylof sheet SET [Plante minéralifée faite en écuelle , des Mi- piphylofpermasineralis feurellars, ni en Filix fœmina. — — —— —— — _— Fougère, du meme pays. qui repréfente une plante à plu- fieurs pieds. Lapis plantam Abrotonum exprimens, | ——— — la plante Aurône, js Petite pierre où l’on voit une feuille du Sau- ———tener, folium Salicis repræfentans, HA TU le-Ofiers-- Ardefia fpeciem Erucæ repræfentans, —'Ardoife { Ch figure d’une efp es de foliofa, præbens duorum Pa- $ feuillée , avec deux Papillons à pilionum alas inauratas, * ailes dorées. ae des feuilles de Laurier de couleur noire, —— foliis fubflavis infignita, = — > colorées de jaune, de Capillaire , très - diftinctes. Efpèce de Jayet où l’on trouve un noyau de Prune. À Folia Filicis >. in territorio Foren-| Feuilles de Fougère ; de 1 Provinces de —— Andianti, J{i, propelocum dic- — Capillaire, RTS 1 4 orêt, près le lieu —— Lonchites, } tum San&usChane- ————— Lonchites, Ç ; Ji dit S. Chaumont, —— Polypodes ,{ mondus. —— Polipodes, Phytotypolithi, — — — — — — Empreinte de tuyaux, feuilles, fruits, épis, Polypodium minerale, — — — — Pierre À cum foliis Lauri nigricantibus, — cum foliis Andianti diftin@is, ii} Antracion Pruni nucléo inftrutum. — CEASSIS TERTIA TROISIÈME CLASSE CONTINENS CONTENANT LAPIDES POROSOSILES PIERRES POREUSES A MARE PRODUCTOS, QUE LA MER A PRODUITES, Qui im terre vifcera Diluvianis| Qui ont été amenées par le Déluge dans Aquis adduiti , terre alieni Les entrailles de la terre, @ qui lui Just. | Jont étrangères. Madrepora ramofa cum ramis porofis.— Madrepore rameufe, avec des branches pa- reufes, ayant encore un plus grand nom- bre de branches, qui imite les filets d’un Pé- cheur.. élevée, pleine de trous faits en. { étoiles. FIORdiPOrS. = me mm = ee — [—. jnitant lés feuilles d’un arbre, Millepora millibus ramis inftruéta, — 4 Retepora, —= = — —— — — — ———; ACIOPOTA, = mm un mu mt — 88 NouveLzLE METHODE, I PARTIE. Fungipora, nu =— — — — — —|Madrepore imitant le Champignon. Madrepora unum calicem habens. — — multes calices præbens. — ramofa cum calicibus, — dia Porus grandis Imperati, ramulis , diftortis inftru@a, $ ramulis globofis, corallium PTT afperum candicans dita. minii colore, = SE ramulis globofis & nodolis, — inftar Jlamina- ————) rum , porus { cervinus diéta. foliis perforatis rofam imi- PET $ tantibus. filamentis tenuibus $ inftructa. partim diftinétis, partim mixtis. —…—…—…—…—…—.. ämMOofa , mufcum referens. — $ mufcofa, cum fpinis oblon- me gis. RE ad figuram turbinatam acce- …—.— tubulis compolita, — ET || dens, Abrotanoïdes ditta, Fungites pileo lato, — — — — — mms O[DICUIATIS, em men = = oris intÜs rEfCXIS, = mm marinus , ftriatus & crifpatus. _ d’un feul calice, ———— à plufieurs calices, avec des rameaux , à calices, — appellée Porus grandis Imperati, à branches tortues. $ à branches rondes, dite Coral- lium afperum candicans. de couleur de mininm, à branches rondes & noueufes, $ prefque n plattes. en lames, Sr Porus Cervinus. à feuilles percées, imitant larofe, ———— à feuilles & filamens très-déliés, tantôt diftins — & tantôt mélés. rameufe, imitant la moufle, à moufle , ayant de longues épi- nes, faite en cône, appellée Abrota- noïdes. compofée de tubulaires. avec un pied en forme de pilon. rond, dont la queué eft très- large. dont les bords font recour- bés en dedans. de mer , rayé & ondé, nom- j mé l'Œiüillet de mer. ee SE Champignon ÿ Alcyonium pertufum , rubiginofum.—| Alcyon,rougeâtre & percé, Fungites dictus fafciculus, == == —|Champignon en forme de bouquet. Lycoperdites, — = = natus in lapide duro, ex Silefià. ———_—…— 21ÉATUS. — —— mu ms ui a un pédicule, dit vefle ; 22 Loup. venu fur une pierre dure de Siléfie. imitant les ouies d’un Poif- ES Branchialis, ex Nilo, mu me | mm Re tenant ONU barbu comme un épi de Blé. Columellus , fpecies fungi. — —— —| Columellus, efpèce de champignon. Branchiis congener, mn | approchant des œufs d’un Poiffon, Columellus Nouvezze METHODE, I PARTIE. 89 Columellus Siphoïdes, — — — — Stellatus, — — — — — Crafiufculus. — — — Ramofus. — — —— — Ple&ri-formis. — — — Turbinatus. — — — — Tuberofus, — — — — — Striatus, —— —— — Porpites rotularis luteus. — — — — compreflus & ruber. — — nummularis, = = — ——— clypei-formis. — — — — undulatus, = — — — — orbicularis, — — = — Fungus Pilei-formis. == = mm : # À : 2 Fungus vermicularis, — — = — Lichen petrificatus, — — — — - Fucus in lapidem converfus, — — — Mufcus vulgatiflimus, —= — — — Equifetum., = — — — — —- Virgulta petrefaüa, — — — — - Rizoiïdes , feu radix petrificata, — — Hammitz , Ammonitæ , vel Ammites meconites. Alcyonium durum & porofum. — — RE — —— — — Glandites. — — nu — — — — Amygdaloïdes , feu Amygdalites, — — Cenchrytes, — — — — — — — Fungus profundè ftriatus, — — — Carriophylloïides. — — — — — Alcyonium oblongum. — — — — Fuberofum..—.— ess firis concentricis coopertum. cinereum, tuberculis inftru- um. formä oblonguà , punétulis quadratis afperfum. bifurcum , inferius perfora- tum. $ minimum, pediculo deco- ratum, Première Partie, 7 FL. jColumellus fait en tuyau. étoilé. un peu épais, plein de branchages. fait en archet., ———— fait en pointes, plein de boffes, couvert de ftries, Efpèce de Champignon rond & cendré. —————— rouge & comprimé, imitant la monnoie, fait en Bouclier, ondé,. —————————— tout rond. Champignon appellé le grand bonnet de Neptune. Efcara fait en réfeau , imitant la dentelle, Champignon couvert de vermifleaux ou tubulaires. Efpèce de Fungus à larges feuilles, Pierre qui a divers tuyaux. Pierre qui reffemble à une Moule. Pierre imitant la queuë de Cheval. Amas de plufieurs branches faites en ver- es, s Le la racine d’un arbre, . Amas de fables pris pour des œufs de Poif- fon. Alcyon dur & poreux. Pierre imitant les galles qui fe trouvent fur les feuilles du Chêne, Pierre qui imite le Gland. ————— |es Amandes. —————— les grains de Millet. Champignon qui a de profondes ftries, Pierre qui imite le cloud de gérofle, Alcyon de forme longue. tubéreux. à raies concentriques, — cendré , plein de tubercules. je forme oblongue , & femé de points quarrés, {; deux fourchons , troué dans fa bafe, ——— plus petit, ayant un pédicule, M 90 NouvEeLLE METHODE, I. PARTIE. : Alcyonium fcabrofum inftar fcobinx. — | Alcyon rude comme une lime, Amas de moufles de mer approchant de l’Al- cyon. Apophyfis corporis humani. — — —|Apophyfe, ou rouelle du corps humain. Lapis lenticularis radiatus,. — —— -—|Pierre lenticulaire radiée, Rare minimis cir- qui,a plufieurs petites cumdatus, volutes, Grouppe de vermiffeaux, imitant la Ma- drepore, Belemnita alveolo inftructa, — — —|Belemnite avec fon alvéole. Echinometra ftellata. — — — — |Grand Ourfin à étoiles. Pierre poreufe , qui imite les refeaux d’un: pécheur. cinerea ,ex monte Le- cendrée, venant du mont { gerio. Legerio. Alcyonium radicis formæ. — —— =—|Alcyon en forme de Racine. Coagulum aqueum lapideum. — — | Amas de grains de fable agglutinés. Lycoperdites , fungi fpecies. = — —| Pierre fpongieufe, efpèce de Champignon. ronde & de la même ef- Adarcion , Alcyonii fimile, —= — — - —: Maffa vermicularis madrepori formä. — Retepora lapidea , feu Efcara marina. — ï indolis. à rotundus, ejufdem pèce. lus petite , avec un pé- ini icul tus. j Le | —— minimus,pediculo donatu dicule. Spondites albidus punétulis afperfus. —| Pierre blanche couverte de petits points, Spongiolites , ejufdem generis. — — du meme genre, Madrepora tenuis ramofa. — — 1 Madrepore rameufe & délicate. diéta Abrotanoïdes, — —} dite Abrotanoïdes. TAMOÏOr, —— —— — plus rameufe, vulgaris, — — — — — ——— ordinaire. ramofa & porofa, — = —|— à rameaux ronds & rudes. diéta Millepora. — — —|——— dite Millepore. Porus magnus. — | en grand , imitant un Arbre, tubulis cooperta, — — —|——— chargée de tuyaux, | , d'une ftructure raboteufe & Altera pun@ulis afperfa, & tuberofa.|— pleine de points. $ dite mancandrites ou corps po- reux, formant des étoiles à jour & à diférens plis. Ofteocolla, feu Off-fragus lapis. —— Oftéocolle , ou pierre des os rompus, Agaricus converfus , ftellis onuftus, —{ Agaric contourné , chargé d'étoiles. $ en grand , couvert de plus petites étoiles. grand , appellé Difcoides. diéta Mancandrites, — — _- major, ftellulis oneratus. —|— Difcoides, vel Agaricus maximus, — Alcyonium pyramidale maximè ftria- tum Alcyon Pyramidal à grandes raies. articulatum. = — — — articulé. Madrepora, vel Aftroites plani-formis. | Madrepore , ou aftroïte de forme plate, Aftroïces , vel Lapisftellaris. = -— —|Aftroire, ou pierre étoilée. ftellis maximis, — à plus grandes étoiles, NouvezLzE METHODE, I. PARTIE. Enañtreas, afterias, aftricus. = — — Rhodites , feu Afteria rofam oftendens. Cometites , feu Afteria Cometas refe- rens. Hydatitæ, feu Cymatitæ , afteria flutus maris æmulans. Stigmitæ , feu Afteria lapillis coacerva- tis compoñita. Aftroites cinereus, ftellis æqualiter dif pofitis. | tubularis, feu millepora Im- perati. ligneus , ftellulatus, — —— criftallinus, — — — — fabuletorum. == = = — Hemifphæricus. — — —— Pyxidatus, favaginofus. — EE RS een mi DNS radularia cretacea, — — — Litophyton. — — — — ——— in lapide fubflavo. —— — — Afteria FR ETES _— — — Lapis cum ftellis rotundis, — —— — levis, cinereus, cum ftellis ma- gnis & argenteis. É. in duas partes divifus, cum ftellis. & — cinereus,ftellis undique afperfus. ES Sn AL cri FA Te ri ferè globofus, cum ftellis irre- gularibus. vermicularis , ftellarum icones repræfentans, cum ftellis magnis & profun- dioribus. maximus, cavis globulis ftel- latifque coopertus, exiguus, ovi figuræ, cavis ftel- las neue irregularis non malè ftellas æmulans, cava, irregulariter difpofita, ftellafque repræfentans, mañfla arenaria, — = = —|- gx Pierre étoilée.- Aftroite qui repréfente une rofe, des Comètes. des ondes de la mer. ne A 2 $ compofée de petites pierres amon- celées. : couleur de cendre , avec des Aftroite { RSC / étoiles également placées. { à tuyaux , c'eft la willepora de DURE Tmperato. e imitant le bois, pleine d'étoiles. — criftallifée. pleine de fable. ——— Hemifphérique. $ faite en forme de Boîte & de gû- teau. d'Ivoire, rameufe. ———— faite en ratifloire. faite en mafle de fable , fervant de nid aux vers. creufée de petites cavités rayées. dans une Pierre d’un jaune gris, Afterie femblable aux Entroques. Pierre avec des étoiles rondes. légère, cendrée, avec de grandes étoi- — les argentées. ronde, fciée en deux , avec des étoi- DUT ALES. de couleur grife, couverte d'étoiles —{ de tous côtés. ALU $ prefque ronde , avec des étoiles irré- gulières. vermiculaire, formant des efpèces d’é- —-} toiles. avec de grandes étoiles plus creu- —-} fes que les autres. encore plus grande , couverte de — trous ronds en étoiles. en forme d'œuf, formant des étoi- MIT Tes: $ irrégulière , imitant aflez bien les 7 À étoiles, pr { offrant des trous irrégulièrement dif- À pofés en étoiles, M ij 92 Lapidis cava, licet irregularia, ftellas RTS cava ftellas minds articulatas exhibentia. globuli , flavidique , pulchri- j tudine gemmam oftendentes. Lapis exiguus, ftellas cavis imitans. — $ irregularis, habens cava ftellas efformantia. $ globofus , irregularis , fpecies itellarum exhibens. { punétis ftellas imitan- tibus afperfus. Fungus ftellis parvis decoratus. — — inftar fluctuum ftriatus. — Fungus maximus, feu Porus ftellaris, — ftellis elongatis , Caryophilloi- —— | dis fpecies. gparruis ftellarum mucronibus 7 ddecoratus. parvulis conis elatis & ftriatis. ——— Caryophilloides variegatus, — flellis parvulis figuram tantibus. lillepora ftellis maximis efformata, — flellis elatis limbo circum-| datis. Aftroites tubulos magnos exhibens. — ———————— parvulos demonftrans. Fungus dictus Madrepora. = — — Retepora, — — —— Coracoïides reticulatus. — — — — cum fquamis ftellatis. — — — cum parvulis tubulis, — — Sphragis fellatus. — — = — — tubularis. — me — — — ——— dictus lapidi modioli, — — — articuli flellari, — — — tubularis, — = — —| rotundus & ftellatus, —| Hemifphæricus, — —| tubulofus, Millepora dictus. —| diétam Lozange , imi-| Affrobolos, = — —— Lichophyton diétum Corsfcatnla. — _ Lithophyte, { NouvEeLLE METHODE, LL PARTIE Pidure $ dont les trous inégaux font des. ef pèces d'étoiles, montrent des Eteëlees moins diftinctes, Les ronds de cette pierre imitent les pier= res fines. La petite pierre fait voir des étoiles dans. fes cavités, même chofe. $ ronde & irrégulière, mon- trant des efpèces d'étoiles. imitant les étoiles. Champignon à petites étoiles. Tubulaire. ——— imitant les ondes de la mer. Grand Champignon , ou corps poreux étoilé. rond & étoilé. —— hemifphérique. 1 à étoiles allongées , efpèce de. Ca- ryophilloïde. orné de petites pointes.d’éroiles, à tuyaux, appellé Millepore. à petits cônes élevés & rayés, Caryophylle bariolé. $ à petites étoiles en forme de Lo- zanges, Millepore à grandes étoiles, à étoiles élevées & bordées.. Aftroite à grands tuyaux. à petits tuyaux. Champignon , dit Madrepore, ————— Rerepore, Coracoïde réticulé. à écailles étoilées, à petits tuyaux. Sphragis à à étoiles, à tuyaux. appelé Lapidi modioli. articuli fiellari. Affrobolos. dit Corafcanla , de couleur noire, j HÉcHiEIRe faifant voir la. autre couverte de points- Nouvezre METHODE, I. PARTIE. 93 Malleatula, feu HPpphyton malleolis Lythophyte à croffettes, formatum. M CES » feu Lithophyton fquamo- écailleux. um. Lihogloffum, feu Lithophyton lingu-|. fait en forme de langue: latum, Lapis diétus Pumex , natus in aquâ. —|La pierre d'Eponge, née dans l’eau, Lapis Tubularis, diétus Tubipora. —|Pierre Tubulaire, dite Tubipore, Tubularia purpurea , feu Organorum tuyaux d'Orgues,. tubuli. qu Fungi maritimi. — — — —— —|Champignons de mer. et , dittus Neptuni cere- — dits le cerveau de Neptune; Erotylos , dius Aftroites undulatus, — Aftroïte à ondes. Hypuriti corralini, — — — — VERRE NT PINS imitant la queuë de Cheval. Teflerz Badenfes luforiæ. — — —;Dés trouvés près la ville de Bade.. CLASSIS QUARTA QUATRIÈME CLASSE . Contimens Lapides Animalibus &|Contenant les Pierres étrangères aux Wegetabilibus alienos,in eifque | Animaux € aux Végétaux, Gr qui. guotidie nafcentes. s'y engendrent. journellement. Calculus humanus, — — — — —|[LaPierre de l'homme. ——— puerorum , diétus Alife, —— des enfans, dite Alife.. Lapis Sardicus. $ ANA Er STAPS des Reïts. nephreticus, - Calculus orientalis Vaccæ marinæ..—|Befoart de la Vache de Coromandel, Hypolithi, — — — — —| du Cheval. Âlcherontis, — — — — — | Bœuf.. Malace, — ————— ——Porc-épic des-Indes. Rhinocerotis, — — Rhinoceros. —— Suillus, — — — — _— — -— Cochon. ——— Occidentalis — — — — de la Chèvre fauvage.. ———— Macaflarie, — — — — — du Singe ; c’eft le plus-rare.. =——— Sarcites,.— — — — — —|———— d'Hyrondelle, dre Limacus , feu lapillus. — —|Calcul des Limaces.… ATATIS. — — — vi men | des Canards,- . Vulturis, — — — ——|- du Vautour. Cimicis, — — — — | d'une Punaife, Serpentis magretici, — — — du Serpent #agretici.. Tgauave, — — — — | —— du Lézard.. Clorithæ, — — — —_ —|— — de l’oifeau appellé Hoche-queue. Buichs, — — — — — — du Bœuf,. CE TT 7 CEE, MOMENT RENE 5 LT Caftor.. ; M in 94 NouveLLE METHODE, L PARTIE. Lapis Afini fylveftris. — — — — Calcul de l’Afne fauvage 2 RE ER SERRES [— du Muker, — Elephantis, — — — — — —— de l’Eléphant, Lapides, feu oculi Serpentis. — — ou yeux de Serpent. Cancri. == = de Eancre, Aftaci,feu Cancrites. d’'Ecrevifle. Lapis Cervinus. = — = — — - Pierre des larmes du Cerf. ———— Alettorius, — — um — — | du Coq. ——— Chelidonias, == = = —— — 1—— d'Hyrondelle. —— Fellis è bove extractus, — | de fiel tiré du Bœuf. Calculi pilofi He “Es — —— appellée Béfoart de poil. Calculus faétitius, ex loco diéto Gou. —|Befoart artificiel de Goa. Pondichery. — Pondichery. dictus Lunaris, = — — = dit Lunaire. Solaris, — = = —|— Solaire. Martis, —— = = — ———————— Martial, Calculus Vegetabilis, — — — | Calcul Végétal. de forme oblongue & de couleur oblongus & albidus. — — blanche. _—.— orbicularis, albidus, — —|. ronde de couleur blanche, inventus in Quercu. — = trouvé dans un Chêne. Betulà. — — —|— Bouleau. ——— Abiete, = — | —— Sapin. Pinaftro, — — Pin fauvage. Calculus Mineralis $ ru pbs L Calcul Minéral dur, blanc & luifant. mdrr 7 Fine Befoart Minéral blanc , après la diffolution monii diffolutio- Lu b DL ee En | u beurre d’Antimoine. Unio Orientalis, = — = = | Perle Orientale. — Occidentalis, — = mm mm — Occidentale. Scotiæ. = = d’'Ecoffe. Bavariæ, — —— — de Baviére, Sueciz. — — — Suéde. Sancti Saviniani. — S, Savinien. Uniones rubræe. — —— — — — Perles rouges, cæruleæ, —— mu mu — — bleuës, DIQTE, = = mn me me — noires. ——— CINEIEZ, = ee ne = —— grifes. fulvz, ne ms une ns cum nl —— fauves. Fin de la Méthode. € % ! { : fl £ 4 H.. 2 PB, AUS, AVE AVI AVE VE Se D ARE DES AR REA a A NÉ ER DE 8 AUAR ASE ARR SAS 8e INTERPRETATION DE PLUSIEURS TERMES D'HISTOIRE NATURELLE; DE PHYSIQUE ET DE CHYMIE, Dont on s'eff Jervi dans cet ouvrage , © qui ne font point expliqués dans le Texte. ù A. CCELERATION eft l'augmentation ou l’accroiffe- ment de vitefle dans le mouvement des Corps. ACCESSION eft Faction par laquelle une chofe fe joint à une autre ; ce mot eft fynonyme à Accroiflement. ACIDE eft compofé de petites parties pointues, qui s’infi- nuent dans les pores des corps qu’elles rencontrent & les défuniffent ; l'Acide a une faveur qui tire fur l’aigre. ACROPORE eft une Madrepore ou Corps élevé , plein de trous faits en étoiles. 3 ADEPTE fe dit d'un Philofophe qui cherche la transfor- SERRE des Métaux en or 5 c’eft proprement un Alchy- mifte. ADUSTE veut dire brûlé ; on le dit encore d’un fang très-échauffé. | AFFINAGE eft le moyen de rendre les Métaux plus purs & plus utiles. : AFFINITÉ , en Chymie, veut dire le rapport d’une fubftan- ce avec une autre. AGGLUTINÉ , c’eft-à-dire , collé enfemble par Le glvten de la Terre. ALLIAGE eft le mélange de différens Métaux pour les 96 INTERPRETATION DE PLusreurs TERMES rendre plus faciles à fondre , plus duétiles & plus extenfibles dans l'emploi qu’on veut en faire. VATNER ALKAEST eft un menftrue ou diflolvant univerfel fort in- Fe jufqu’à préfent, quoique plufeurs Chymiftes en ayent arlé. « +7 TT ÿ ALKALI, mot Arabe qui fignifie un fel de Soude poreux, plein de rerre & oppofé au fel Acide. | ALKOOL , menitrue fpiritueux, appellé auffi un diffolvant | univerfel: c’eft une fubftance très-pure tirée de l’efprit de vin rectifié , de l’hydromel ou de la Bierre ; on le nomme alors Alkool de vin : on dit aufli l'Alkool du Corail, & on peut le tirer de toute matière fubtilifée. AMALGAMER , Amalgame; c’eft mêler du mercure avec quelque métal fondu, ce qui produit une matière en pâte mo- laffe très-néceffaire à plufieurs ouvrages. AMBJANT fe dit de l'Air ou de l’Atmofphère qui en- veloppe le globe de la Terre ; c’eft un air environnant. ANALOGIE eft le rapport ou l’uniformité connue que deux chofes ont enfemble. ANALOGUE , qui a du rapport, de la proportion, de [a convenance avec quelqu’autre chofe. ANALYSE eft le développement d’un tout en fes par- ties ; c’eit l'extrait d’un ouvrage, dont on développe les par- ties principales en les partageant en plufieurs ; c’eft auffi {a PT RE d'un Corps mixte en différentes parties. | ANDROGYNE eit le même qu'Hermaphrodite, c’eft-à- dire , qui a les deux Sexes. ANOMAL veut dire irrégulier. APONEVROSE eft le tendon , ou l’extenfion d’un muf- cle , en forme de membrane. APOPHYSE eft une excroiflance d’os ou de chair, ou une partie éminente , qu'on remarque fur la furface d’un Auimal ARBORISÉE fé dit d’une Pierre qui repréfente des feuil- lages d’Arbres. è ARMATURA s'entend dans les Pierres figurées , d’une croûte métallique & luifante , fouvent de couleur d’or& d’ar- gent, laquelle les couvre, & paroît être crûe avec la Pierre même. 1} ASSIMILATION eft lation par laquelle deux chofes font rendues femblables, ASSIMILÉ D'HISTOIRE NATURELLE, &c. 97 ASSIMILÉ veut dire rendu femblable à quelque chofe. ATHMOSPHÉÈRE eft l'air qui entoure le globe de la terre & cout autre corps, jufqu’à une hauteur très-confidé- rable. | ATTRACTION eft une force quelconque par laquelle deux corps tendent mutuellement l’un vers l’autre. . AVE-MARTA s'entend d’une Perle toute ronde, propre à former un Chapelet. | AVORTON fe dit d’un métal tiré de la terre avant le tems d’une parfaite maturité. AUSTERE eft une faveur âpre qui caufe un referre- ment dans la bouche, | B. ANCHE eft un lit de piertes molles femblables à de la glaife durcie, & pétrifiées par ce qu’il y à de vifqueux dans l’eau de la mer. Sa première couleur qui eft grife, de- vient blanche à lair. BAROQUE s'entend d’une perle de forme irrégulière. BARRE fe dit d'un lingot d’or, d'argent, ou de fer. BIZEAU eft ce qui tient & arrête la Pierre d’une Bague dans le chaton ; c’eft quelquefois aufli dans une Pierre tail- lée en table , le pourtour qui eft coupé à pans. BLENDE eft un Minéral ftérile qui fe trouve dans Îa mine de Plomb , ou, felon d’autres, une mine morte, matière ordinairement talqueufe , de couleur de Plomb & très-diffci- Je à la fonte; on l'appelle ferile nitidum. 4 BRASER fe dic quand on joint deux pièces d’un métal enfemble , par exemple, deux morceaux de fer avec du Léton. BRASSER,, dans la fonte, s'entend d’un métal lorfqu’on le remue avec violence. BRILLANTE fe dit d’un Diamant qui à beaucoup de fa- cettes. BRULEMENT s'entend des Minéraux qu'on fait rôtir. C ABOCHON fe dit d’une Pierre élevée & irrégulière dans fa forme , qu’on a laiflée celle qu’elle fort de la ver- re 5 on lui ôte feulement fon brut. Premiere Partie. N 983 INTERPRETATION DE PLUSIEURS TERMES CADMIE eft une fuie métallique, ju fe trouve atta- chée à des rouleaux de terre au haut du deurs. Fr CALCEDOINEUX eft une couleur blanche , qui for= me des nuages ou des teintes laireufes comme la Calcédoi- ne, ce qui diminue le prix d’une Pierre. CALCINATION eft lation de réduire un corps en chaux par le moyen d’un feu violent. CAPILLAIRE s'entend d’une chofe aufli menue qu'un cheveu , & fe dit en parlant des Animaux, des Végétaux & des Minéraux. CAPSULE eft l'enveloppe ou loge qui renferme les grai- nes ou femences des plantes. j | CAPUT MORTUUM, ou TESTE MORTE, eftce qui refte au fond d’un vaifleau après la diftillation d’un corps; c’elt le dernier des principes pañlifs, quiretienttoujours quel- de efprits, & qui en reprend de nouveaux lorfqu’il eftexpo- é à l'air: quelques-uns l’appellent réfidu. | CASTINE eft une Pierre ronde Calcaïre ou un Minéral en forme d’Argille , qui fert à fondre le Fer, Il y a des Au- teurs qui prononcent Gaftine. CEMENT , voyez Cémentation. CEMENTATION eft l’application, dans un vaiffeau couvert, d’une pate ou Cément fur des lamines d’or pour purifier ce métal. CENTRIFUGE fe ,dit de la force par laquelle un corps tournant autour d’un centre, fait effort pour s’en écarter. CHARGE fe dit d’une Pierre dont la couleur eft trop foncée. CHATON eft l'endroit de l’anneau où l’on enchafle une Pierre , & dont les bords font fertis fur la Pierre. CHATOYER fe dit d’une Pierre qui jette des rayons de lumière à une certaine expofition , lefquels difparoiflenc à une autre, ainfi que fait l'œil de Chat. CHAUFFER une Pierre, eft lorfqu’en la taillant on. l'approche trop précipitamment de la roue , ce qui fait des écornures. CHEVER , c’eft creufer une Pierre par deffous , pour lui procurer de la couleur, & lui ôter de l’épaiffeur quand elle en a trop. ourneau des l'on- D'HISTOIRE NATURELLE, &c. 99 CLAIRET fe dit d’une Pierre dont la couleur eft trop foible. CLIVER une Pierre, c’eft la féparer en deux pour en faire des tables. COAGULATION eft lépaifliflement d’une liqueur qui fe caille. COAGULER , ouCOAGULU M, c’eft donner une con- fiftence aux liquides. : COCTION, voyez Digeftion. COHERENCE , voyez Cohéfion. COHESION eff Ja force qui attache les élémens d’un corps contre les particules attractives d’un autre, de manière qu’el- les acquièrent une dureté & une liaifon fi confidérables, qu’on ne peut lesféparer. COMPACTE veut dire un Corps denfe & pefant, dont les parties & les pores font ferrés, & paroïfent petits relativement 2 un autre Corps. CONCRETION eft un amas informe de quelques fubf- tances minérales. CONDENSATION, CONDENSÉ L ? voyez Denfe. CONFIGURATION eft la forme extérieure d’un corps. CONGLUTINE , voyez Aglutiné. 2 CORDON eft un nœud qui fe rencontre dans les Pierres nes. COUCHE eft un lit de Pierre , de Tuf, de Coquillages, Ou autres concrétions , nommé en Latin Srratum. COURONNE d’une Pierre, voyez Dôme. CRIBLE fe dit des pores par lefquels les fucs de la terre tranfpirent dans les fujets qui y font dépofés. CRISTALLINE eft une Pierre fine naturellement très- tranfparente. À CRISTALLISATION eft fimplement la partie qui fe trou- ve criftallifée dans une Pierre où un Caillou. CRISTALLISÉE eft une Pierre qui n’eft criftallifée qu’en quelqu'une de fes parties. CROCUS MARTIS , CUPRI, font des mines de Fer & de uivre. CUISSON fe dit en parlant de la fonte des Minéraux. CULASSE d’une Pierre, eft fon deflous, ou La partie la plus baffe, ; SON 100 INTERPRÉTATION DE PLUSIEURS TERMES. D. ECOMPOSITION eft la féparation des matières hé- térogènes qui fe trouvent dans les parties folides ou fluides des corps mixtes. DEFLAGRATION eft l’embrafement de plufeurs ma- tières fulphureufes. DELAVEE fe dit d’une Pierre dont la pre: eft foible. DELTOIDE eft ce qui a la figure de [a lettre Grecque delta À , c’eft-à-dire , triangulaire. eft une production pierreufe & plei- DENDROPORE à 3 ne de pores, laquelle imite des DENDRITTE, c rameaux d'arbres. - DENSE s'entend d’un corps compaéte,qui renferme beau- coup de matières dans peu d’efpace. DENTELÉ fe dit du pourtour d’un Diamant vis-à-vis le feuilletis. DEPURATION eit l’ation de dégroflir des matières im- pures, & après un bouillon les pañler par un linge, enfuite les expofer à Pair. DETONATION eft le bruit & lécart que font en fortant de quelques mixtes, les parties volatiles & élaftiques. DETRITU M s'entend des reftes d’une Pierre , d’une Co- quille ou d’un Criftal ufé, ce qui forme le fable 8 le gravier, DIAMANT de nature, eft une Pierre qui a des nœuds, & dont on ne peut trouver le fil pour la tailler. DIAMANT Gendarmeux, eft celui qui n’eft pas net. DIGESTION eft l’action qui dégage de fes principes un métal qui trempe à petit feu dans un diflolvant. DISSOLVANT eft une liqueur qui pénètre tellemees un corps, qu’elle en fépare les particules. DISSOLUTION eit l'action de rendre liquide une ma- tière dure , par le moyen de quelque liqueur corrofive, : DOCIL E fe dit d'un méral facile à fondre. DOME eft la partie la plus élevée d’une Pierre. DOUBLET eit l’affemblage de deux Pierres fines collées enfemble pour gagner de l’épaiffeur. ; DUCTILE { dit d un Métal qui s'étend aifément à La orge, D'Histroire NATURELLE, %C ‘or E. AU fe dit de la couleur d’un Diamant bien blanc; on dit une eau vive & nette. - EBULLITION , voyez Effervefcence. EFFERVESCENCE eft une Ebullition d’un corps fans féparation de parties après l'opération, ce qui la diftingue de la Fermentation. : EFFLORESCENCE eft la féparation des parties d’un corps , que le Soufre, qui y étoit contenu, a détachées. ÉGRISER une Pierre, c’eft la froter , c’eft l’ufer contre une autre de même nature, pour lui donner une forme. EGRISOIR eft une boîte où l'on reçoit la poudre d’un Diamant qu’on égrife. ; ELASTICITE eft lation par laquelle un corps, après avoir été preflé , fait effort pour fe remettre dans fon premier état. ELASTIQUE fe dit d’un corps qui faït effort pour fe re- mettre dans l’état d’où on Pavoit tiré. ELECTRICITÉ, qui vient du mot Elecérum , eft la pro- priété qu'ont certains corps d'attirer & de repoufler ceux dont on les approche. EMANATION , ou Effluvium , eft tout ce qui fort d’un corps. ÉNCROUTEMENT , voyez Incruftation. ENFANTEMENT eft quand on incrufte une Pierre dans une autre. ENFONCEMENT fe dit d’une Pierre épaifle ENGLOBE s'entend d’une chofe qui eft entourée par une autre. ENVELOPPES , voyez Tégumens. EPIPHYSE eft un os adhérent & contigu à un autre. EROSION eft un déchirement eaufé par des humeurs âcres & acides, qui rongent les chairs & autres fubftances. ESPRIT eft une liqueur qui fort d’un corps, & qui étant volarile & fubtile , coule le long des parois des vaifleaux dans lefquels on la diftille. ESPRIT VITAL ef [a partie la plus volatile du fang. ESSAI des Marcaflites, des Mines, Métaux & autres corps mixtes , eft l'épreuve qu’on en fait au feu. # Nii 102 INTERPRÉTATION DE PLUSIEURS TERMES ETOUFFÉ fe dit d’une Pierre qu’on met dans un creufet bien luté. EVAPORATION , aétion par laquelle on fait exhaler l'humidité de quelque corps. EXOSTOSE eft une maladie des os, laquelle les fai crof- tre contre l'intention de [a nature. . F. ACETTE fe dit des différens plans ou tables qu’on ménage ou qu'on forme fur la fuperficie d’une Pierre en la taillant. FAMILLE s'entend de ces premiers genres ou ordres, que l'on établit dans une méthode, pour divifer Les clafles des Mi- néraux , des Végétaux & des Animaux. FECES font des impuretés que l’on retire de l’eau-forte ou d’autres matières en les purifiant. FECONDÉ fignifie rendu fécond & capable de produire. FELLURES, ce font de petires marques en long qui fe voient fur une Pierre fine. FERMENT , voyez Levain. FERMENTATION eft un mouvementinteftin, excité par des efprits qui fortent des parties infenfibles d’un corps, d'où réfulce un changement de nature après une agitation qui dure un certain tems. FERRUGINEUX fe dit d’une matière qui tient beau- coup du fer. FEU eft l'éclac qu’une Pierre jette ; c’eft à peu près l'effet du jeu de cette Pierre. FEUILLE fe dit de ce que l’on met fous les Pierres fines tranfparentes , pour les faire jouër. FEUILLETIS d’une Pierre , eft l'endroit où finit la fer- tiflure. FILON d’une mine, eft l'efpace contigu de matière qui règne entre deux veines de terre. FILTRATION elft la diftillation qui fe fait d’une fubf- tance à travers les terres , ou bien par le linge, le papier, XC: FONDANT eftune matière qu’on emploie utilement pour tu de, 2 te ti D'HISTOIRE NATURELLE, &c. : 103 avancer le travail & la fonte des mines. | FRAI fe dit des œufs de Poiflons , ou du menu Poiflon ui en naît. | FRIABLE s'entend d’un corps caflant & facile à mettre en poudre. | FRITTE fe dit d’une pâte préparée dans les grandes cuif- fons pour faire du verre. | FRONDIPORE eft un corps marin poreux, imitant les feuilles d’un Arbre. FUCUS eft une excroiffance marine d’une confiftence molle. | FUMÉES , voyez Glaces. FUNGUS eft le champignon de terre ou de mer. Gr É. ALENE, voyez Blende. GANGUE eft une roche ou terre vifqueufe , graf- fe , qui fe pétrifie avec différentes matières métalliques. GASTINE , voyez Caftine. | A) GENDARMEUX fe dit d’un Diamant qui n’eft pas net. GEODES eft une Pierre ronde, creufe en dedans, fou- vent avec un noyau de pierre ou de la rerre détachée , qui fait du bruit en la remuant. | GEUSE eft une barre de Fer d’environ dix pieds de [ong fur un pied de large. | GINGLIME , voyez Articulation. GIVRES font des glaçons pendans, ou une ramification formée par une eau glacée. sons k fe difent d’une Pierre qui n’eft point nette. GLEBES , ce font des mottes de terre & de Minéral que Pon trouve avant de les mettre au fourneau. GLETTE eft l’impureté des matières qui a coulé de la coupelle pendant laffinage. | GLUTEN eft une colle ou glu que lon tire des carti- lages ou des parties des Animaux ; il y a un Gluten en terre, ui fert infiniment à la liaifon des parties Hétérogènes pour ormer des Pierres & des Minéraux. 104 INTERPRETATION DE PLUSIEURS TERMES À RTL eft ce qui eft collé ou ce qui tient à La. u. ” GRASSE fe dit d'une Pierre qui par fa nature ne peut recevoir le poli. GRAVITATION eft la preffion ou l'effort qu’un corps exerce fur un autre qui eft au-deflous de lui. des GUHR eft une Terre crétacée, qui tantôt coule, & tantôt fe durcit ; le Guhr métallique contenant quelque par- tie de métal, en produit un à la fin. | GYP eft une Pierre à plâtre, tranfparente comme le plä- tre même, ; H APPELOURDE fe dit d’un faux Diamant, ou d’une autre Pierre précieufe qui n’eft pas encore arrivée à fa perfeétion , ou qui eft contrefaite. HAUTE EN COULEUR fe dit d'une Pierre dont la couleur eft extrêmement vive. ; HELIS , voyez Volute. | \ HERMÉTIQUEMENT, c’eft fceller & clore exaétement l'embouchure d’un vaifleau ou d’un tube , avec des pinces rougies au feu. HETEROGENE veut dire d’un différent genre. HOMOGENE veut dire du même genre. HU MUS eft appellée terre de Cimetière , dont les par- ticules font rudes au toucher, Le 1. ARDINEUX , terme dont les Joailliers fe fervent, en parlant d’une Emeraude fombre & qui n’eft pas nette. IDENTIQUE veut dire qui eft le même, JET eft l’action de verfer un métal dans le moule. JEU d’une Pierre , eft le feu qu’elle jerte ; on dit cette Pierre a beaucoup de jeu. IMPREGNE , qui a ciré à foi le fuc d’un corps par le moyen de l’humidité, IMPULSION , action par laquelle un corps eft pouflé, INCRUSTATION eit le revêtiflement , ou Lena "une D'HisTorre NATURELLE, &c 105 d'une matière fur une autre ; ce mot fedit hé d’un fourreau pierreux , que forment certäines fontaines pi 6 au- tour des objets que l’on y dépofe. INDIVIDU s'entend de chaque être dans fon efpèce, le- quel eft diftingué de tous les autres. INERTIE, qualité d’un corps qu'on met en mouvement & qui y réfile ; ÿ cete inertie eft proportionnelle à la quan- tité de matière de chaque corps. og INJECTER, | . bi IN JECTION, eft l’action de pouffer avec quelque-vio- - lence une liqueur dans les vaiffleaux de quelque corps qui a été vivant. INNÉ eft ce qui eft formé > né ou créé avec quelque chofe. INSOLATION , c’eft expofer au Soleil: une matière qu'on veut deflécher & faire fermenter. INTERSTICES font les intervalles qui fe trouvent en- tre les parties d’un corps. JOUER fe dit de la feuille que lon met fous une Pierre our lui donner de l'éclat. = JUMELLE fe dit d’une Pierre où l’on trouve un cor- don ou un nœud. K. K ARA ,.en parlant d’or, eft une divifion graduelle que l’on fait de ce Métal jufqu'à vingt-quatre dégrés de fon titre. KARA eft une mefure qui conftate le poids des Pierres fines. On le divife en quatre grains moins forts que ceux de l'or. KARA s'entend encore , parmi les Lapidaires, des petite éclats de Diamans : on dit des Diamans au Kara , qui.pefent nes un grain Chacun; ainfi il ÿ en a quatre au ara. | L. ABORA fe dit d'un Diamant taillé dans les Indes par les Sauvages. LAC-LUNÆ eft un Agaric Minéral ,. une efpèce de craie qui fe trouve dans les pierres & fur les rochers. [@) La 106 INTERPRETATION DE PLUSIEURS TERMES LAITEUSE fe dit d’une Pierre fine tranfparente, dont la couleur tirant fur le lait, €n diminue confidérablement le prix. | “ALL | ÉAVES font des Piérres dures, de la couleur de la fer- pentine qui fe poliffent , & que l’on trouve près des Volcans ui les produifent. LEVAIN eft un ferment ou un acide , qui fait bouillir & gonfler quelque corps humide ou mou. LIT de Pierre , voyez Couche. | LITARGE, voyez Glette. | LOTION eft la manière de plonger un médicament dans quelque liqueur , pour en ôter les ordures, ou quelque mau- vaife qualité. LOUCHE fe dit d'une Pierre qui a perdu fon tranf> parent. 111 LUT eft la pâte même ou le maftic dont on fe fert pour boucher les jointures d’un vaifleau ou Bocal. LUTTER , c’eft enduire un fourneau ou un vaiffleau avec une pâte propre à conferver la matière , qu’il renferme. LUXATION fe dit d’un os deboité & entiérement hors de: s la cavité , où fe fait fon mouvement. LUXER , eft mettre une chofe hors de fa place. M. ACERATION , voyez Digeftion. : MADREPORE eft une production pierreufe, & fi poreufe , que fes branches font criblées de trous. MALLEABLE fe dit d’un Métal qui peut fe battre , fé forger & s'étendre fous le marteau. MARCASSITE eft une gangue remplie de Minéral. MARRON fe dit d'un Sable , d’un Criftal & des cail- loux , formant des mañles fort confidérables. | MARS veut dire le Métal du Fer. MATRICES font les endroits où fe forment les Pierres & les Minéraux. MATTE eft une efpèce de Scorie , formée par le Soufre qui eft dans une mincavec la partie des Métaux qu’il fcorifie. MENSTRUE, ou diffolvant, eft le même. MILLEPORE eft une production pierreufe percée de = pif antite de trous. MINE eft le même que Minerai. D'HisSsTOoIRE NATURELLE, &c, 107 - MICACÉ,, matière fablonneufe & brillante. MINE MORTE, voyez Blende. MINÉRAL eft un terme pour exprimer la matière métal- lique dépouillée de tout ce qu'elle avoit d’étranger. MIRER , Pierre qui mire, qui chatoye, voyez ce dernier mot. MOLECULES font les petites parties d’un corps, ou les petites malles féparables les unes des autres ; on trouve ce mot mafculin & féminin. MORDANT eft une compofition dont on fe fert pour enduire un corps fur lequel on veut appliquer quelque cou- leur. MUCILAGE eft un corps gluant & épais. MUCOSITÉ eft un excrément qui fort du nez où des in- teftins. RO N. AIVE , éeft-à-dire, ferme, s'entend de la pointe d’un Diamant. NEIGEUX fe dit d’une Pierre fine tranfparente qui n’eft pas nette. NITREUX s'entend d’un corps Minéral qui s’engendre: dans la terre, & qui eft rempli d’une fubftance faline qui pañle dans les autres corps. z . NOYAU , NUCLEUS, eft le dedans d’une Pierre , d’un Geodes. , NUAGEUX fignifie la même chofe que neigeux. O.: PAQUE eft oppofé 2 tranfparent. ORGANISATION , eft la ftruéture ou les refforts qui font agir quelque corps. F ORGANISE , eftun corpsagité, que des reflorts naturels font agir. ORIENT fe dit de la belle couleur nacrée de Perles, P- PE eft une Pierre d’une beauté fi particulière ; ” quon ne lui en connoït point de pareille. . PAVILLONS font les grandes facettes, que l’on emploie quand la Pierre eft crop tranfparente. - £ PRO 108 INTERPRÉTATION DE PLUSIEURS TERMES PENDELOQUE fe dit d’une Pierre fine de figure oblon: ue, que l’on taille à facettes. PERIOSTE , membrane qui enveloppe immédiatement les os. : PHLEGME eft la fubftance la plus aqueufe qui fort dans Ja diftillation des mixtes. Elle n’eft jamais pure, ayant tou- jours quelques particules des principes aétifs. PHLOGISTIQUE fe dit d’un feu fixé, invifible , devenu principe , & qui fait partie des corps les plus folides.; on l'ape. pelle auffi Soufre principe. PIERRE jumelle eft ordinairement plate , & a une efpè- ce de cordon dans fon milieu qui oblige de la cliver. PLASTIQUE fe dit des ouvrages d’Argille ; & lorfqu’on attribue la formation des Coquillages fofliles à la terre , on fe fert du terme res plaflica. POINT rouge ou noir, eft un défaut eflentiel qu’on re marque dans un Diamant. POINTE NAIVE, voyez Naïve. POLIT, fe dit d’un corps qui a reçu le poliment. POLIMENT , que l’on donne à une Pierre , eft fec ou gras , felon la nature de la Pierre. PORE fe dit d’une ouverture perceptible ou impercep- tible de quelque corps que ce foit. - PORREAUX , voyez, Bofles & Boutons. : POUDRIER eft une efpèce de bocal tout ouvert par en aut. | PRASSE , voyez Prifme. PRIME , PREME ou PRASSE , eft la matrice où les Emeraudes, les Améchyftes & les Cornalines fe forment. PROCEDE, en Chymie , eft le moyen qu’on emploie à fai- re une opération chymique, dont le réfultat eft le produit. PROJECTION eft l'aétion de jetter dans un creufer ou. autre vaifleau des fubftances convenables:au deffein de FOb- fervateur. PROTUBERANCE eft l'allongement d'une: partie, ou offeufe , ou ceftacée. Q: UADRAN eft une machine de bois fervant à taillerles Pierres ; on dit Emeraude au: quadran. Cet inftru- ment porte la Pierre horizontalement & verticalement fur D'HISTOIRE NATURELLE, &Cc. 109 la roue , ou la tourne fuivant le fens de fa facette. QUARTZ eft une Pierre très-dure , adhérente aux Mi- néraux, qui reflemble fort au Marbre blanc , fert de fon- dant , & fe vitrifie facilement. QUINTAL eft un terme ufité dans le commerce , & veut dire un cent pefant. KR: ARE ou RAREFIÉ fe dit de ce qui eft plus étendu. RAYONNANTE fe dit d’une Pierre fine‘ qui jette beaucoup de feu. REACTION s'entend d'un corps qui a reçu l’a&ion d'un autre corps. | REBELLE fe dit d’un Minéral qui ne peut aifémenc fe fondre. REFRACTAIRE s'entend d’une Pierre qui foutienc le feu le plus violent fans fe changer en chaux ni en verre. REGULE eft [a partie pure d’un Métal , qu'on à faic précipiter au fond d’un vaiffeau. RESSORT fe dit de la propriété naturelle qu'ont cer- tains corps de fe remettre dans l’état d’où on les à tirés par violence ; c’eft le même qu'Elafticité. RESULTAT , voyez Procédé. RETIPORE eft le nom qu’on à donné à une Madre- pore ,qu#imire les Réfeaux d’un filet de Pêcheur. REVECEHE fe dit dun Diamant dont on ne peut fui- vre le fil à la roue. ROCHE fe dit du gravier que lon trouve dans une Pierre. RUBASSE eft un Criftal que l’on à coloré artificielle- ment. S- AROCEES font des efpèces de Minéraux de couleur ? cendrée, un peu luifans, mais fans éclat. SATINEÉE fe dit d’une couleur claire & brillante, qu'on remarque dans les Pierres taillées au quadran. d SCLEROTIQUE s'entend d’un Corps qui eft endurci. SCORIES font les écumes d’un métal ou d’un minéral; c’eft un machefer. €) jt 110 INTERPRETATION DE PLUSIEURS TERMES SEDIMENT fe dit de la crafle qu’a dépofée une liqueur au fond d’un vaifleau. SERTIR une Pierre , eft l’enchâfler dans un anneau. SERTISSURE eft la manière d’enchAfler une Pierre. SIGILLÉE eft le nom que l’on donne à une terre Bolai- re marquée des armes d’une ville ou d’un pays. SIMILLAIRE fe dit d’un corps qui a fes particules fem- blables à celles d’un autre. Xe) SOLITAIRE fe dit d'une Pierre qui eft feule & ifolée. SOUFRE principe, voyez Phlogiftique. SOUPLE eft un métal qui obéit aifément à la fonte. SOURD s'entend d’une Pierre qui n’a pas l'éclat & le brillant qu’elle devroit avoir. SPATH eft une Pierre attachée à un minéral plein de brillans , fervant de fondant aux Minéraux, & de nature cal- caire, en quoi il diffère du quartz qui eft vitrefcible. SPODE , voyez Tutie. STERILE fe dit d’un Minéral qui ne rend rien à la fonte. STIGMATE eft la marque d’une ouverture, d’une cou- ure. STRATUM fe dit d’un lit, d’une couche de Pierre , de Tuf, de Coquillages , &c. 7 SUTURE eft une couture ou jonétion de plufeurs pièces. mr, À AILLÉ au quadran, voyez Quadran. TAMBOURIN , ou TABOURIN , eft une Perle ron- de d'un côté & plate de l’autre, qui refflemble à une Tim- bale. TARSES eft ce qu'on appelle communément le coup de pied ; il eft compofé de fept os. TARTAREUX fe ditde ce qui a la qualité du Tartre. TEGUMENS font les enveloppes des parties différentes d'un corps. 4 TENACE fe dit d’un corps vifqueux, qui s'attache fi fort à un autre, qu’on a de la peine à l'en détacher. TENACITE qualité du même corps. TENDON eft le rapprochement de plufeurs fibres muf- D'HisTorrs NATURELLE, &c: III culeufes unies enfemble en forme de faifceaux. TENEBREUX fe dit pour exprimer Le défaut d’une Pierre qui n’eft pas nette. TENUITE veut dire petiteffe. TERRASSE fe dit dans les Pierres , de quelques parties rerreufes qui ne peuvent recevoir le poliment. tr _ TERREUX eft un terme fervant à exprimer le peu de netteté d’une Pierre. | TISSURE fe dit de [a manière dont les parties d’un corps font difpofées. | à TORREFACTION eft lation de faire diffiper en vapeurs - par le moyen du feu, le Soufre, l’'Arfenic & les autres matiè- res volatiles qui fe treuvent dans une mine. - TRAITABLE eft un Minéral qui loin d’être rebelle , fe fond aifément. à ; TREPIDATION eft un tremblement ou balancement de membres & nerfs. TRITURATION eft le moyen de réduire en poudre fub- tile des corps folides, foit dans des mortiers , ou parle moyen des moulins. ; TUBEROSITE veut dire Boffe ; c’eft à peu près comme les Tubercules. TUTIE eft une cendre métallique , qui s'attache aux mu- railles & aux outils des Fondeurs. V. | J ALVULEeft une petite peau ou membrane dans les conduits du corps des Animaux , laquelle contient un clapet , & ouvre-le paflage aux humeurs , enfuite Île referme pour qu’elles ne puiffent retourner d’où elles font venues. VEHICULE eft ce qui fert à charier, à conduire dans quelque partie, un corps folide ou liquide. VÉLOUTÉ fe dit d’une Pierre qui eft haute en couleur. VERDET eft une rouille du Cuivre, qui fe fait en mouil- lant fa fuperficie avec des fels corrofifs , du vinaigre & du marc de raifin. VIBRATION eft un mouvement réglé d’un corps circu- laire fufpendu à un filet ; on le dit aufli du mouvement égal des aïîles d’un Papillon. VISCOSITÉ eft une qualité gluante d’un corps dont les 112 INTERPRÉTATION DE PLUSIEURS TERMES, &c. parties font cellement engagées les unes dans Les autres, qu’el- les s’'érendent plutôt que de fe féparer. VISQUEUX eft le même. té VITAL fe dit de ce qui contribue à la vie des Animaux , comme le cœur , le foie , les poulmons. a VITRIFICATION eft l’action par laquelle une matière fe tourne en verre à un feu violent. VITRIOLIQUE , qui renferme une qualité, une nature vitriolique, celle que celle des fontaines pleines de Vitriol. UNION fe dit de Perle faite en poire. LE VOLATIL , eft un terme de Chymie qui fe dit de la par- tie fpiritueufe de quelque mixte: URINEUX , qui a la faveur de l'urine , tel que le fel Alkali. | Z: PA ONES fignifient les bandes étroites, blanches ou noi- f_,res, que l’on remarque fur les Agathes-onyx, lefquelles font toujours horizontales. - Fin de la première Partie. ORYCTOLOGIE, BARYCTOLOGIE, SECONDE PARTIE CETDOEENAT EE N:4A N T PES FOSSILES NATURELS A LA TERRE; _DIVISÉS EN TROIS CLASSES: PREMIÈRE CLASSE, PESTE ER RES; PECOINDE, CLASSE, LES PIERRES sous LE NoM DE LITHOLOGIE; MIO ES L'ÉIM E CL A S SE, LES MÉTAUX ET LES MINÉRAUX: A AE: C Deux Difcours Préliminaires , l’un fur les Pierres, l’autre fur les Minéraux. Seconde Partie, P EC CES SE TT RENTE REC HS SN LITE ZAR RS Nr En, = Le. = Ù o j VX 4) TEXTE __4} À ART Mere A a A NY & ml] Inmret 22 T% “a 1% ) U Û Q + | Na MC RSS At \ AE || = FAN sn AS ETS K S D PE AIR A N( Ë one lire È Mic LES TERRES; PREMIERE CLASSE DEVISÉE EN DEEE ARTICLES. ES TERRES én général doivent tenir le premier rang parmi les Fofliles , dont elles augmentent le nombre, felon le fentiment de E! par les différentes qualités de leurs fucs , don- plufieurs (4) Philofophes : ce font elles qui (+) Hz namque INTEL A css Foffilia fim- nent l'être aux Pierres, aux Marbres | aux pliorem natu- ÂAgathes , aux Jafpes , aux Albâtres , à La Calcédoine & aux 2m obrinet. autres Pierres fines. C'eft encore des Sels vitrioliques & des Merc. Metal. Soufres principes de la Terre, que fe formeun fuc métallique Bosrhaave ou pierreux , d'où naiflent les Métaux & les Minéraux qui P°2 547,7 duition Fran- renferment en eux différentes couleurs , les communiquent fe. aux Marbres , aux Agathes, aux Jafpes & autres Pierres de couleur , ainf que le fera connoître la fuite de cet Ou- Vrage. Cette première clafle fera divifée en deux articles , les Terres & les Bols. ds P ij {a) Quæ nos nafcentes ex- cipit , natos alit, femelque editos fufti- net femper. Plin, lib. 21. c. 63. de Na- tura Terra. (b Ovid.Met. HS xe (c)On n’a point fait en- 1r:r dans cette div:lion La Craie , qui ef plarot une Pierre qu'une Terre (d) Simpli- cem nunc ter- ram intellio, quæ cum nul- là re Fofhli, neque cum alio liquido fuerit permix- ta. Mathiole fur Diofcoride, pag: 900. 116 ORycToLoGte, Il. PARTIE LES TERRES, PREMIER ARTICLE . LE ATerre , un des quatre Elémens, qui donne (4) la nourté ture à l'Homme , aux Animaux , aux Végétaux, eft ap- pellée par un grand (b) Poëte magna Parens ,&c. °1E Cette Terre élémentaire en général eft un Corps fixe, fria=- ble , fimple , dur , fragile, & impénétrable, dont il y a deux efpèces : l’une appellée non fufibie ou non vitrifiable , ne: fe fond point dans le feu le plus violent ; l’autre eft nom. mée fufible ou vitrifiable, parce qu’effeétivement lation du feu La faic entrer en fufion & la change en verre. Aucun: Minéral ne fe trouve dans cette terre, qui fe délaye d’elle-mé- me dans l’eau , s’y gonfle, s’y dilate, & va former au fond du. vafe un fédiment d'une efpèce de Terre élémentaire. Si om mêle la Terre avec la plüpart des Corps, elle perd fa fixité & fe confond avec eux. Cormme elle entre dans la compoñ- tion de prefque tous les Corps, elle leur fert de bafe , leur donne la forme , & contribue à leur communiquer les qua- lités néceflaires à l’ufage auquel la Nature les deftine : elle: fait encore plus ; elle en fixe ( en fe joignant à leurs autres principes ) routes les parties qui fans elle feroient trop vola- tiles ; elle leur donne encore une ftruéture aflez folide pour n’étre point dérangées par l'air, l’eau, & le feu. On ne peut difconvenir que les Terres ne foient de mé- me nature que les Pierres, & qu’étant mifes en fufion, elles ne deviennent des efpèces de Pierres. Leur utilité eft, re- connue pour tous les befoins de la vie. Comme elles font la nourriture des Végétaux , elles deviennent dans la fuite celle des Animaux; elles fervent encore de bafe à beaucoup de produétions pierreufes. On diftingue les Terres, en Terre propre, en. Argille , en Marne , en Ocre , & en Tuf(c). La Terre propre eft fimple ou compofée. | La Terre (d) fimple eft un corps fans odeur, infipide, &qui fe mele dans l’eau fans s’y fondre 5 une de fes principales _ . - « . ” > hd ie OrvgcroLocte, Il PARTIE. 117 qualités eft de refroidir & de boucher (4) les paffages des autres Corps. | . On appelle Terre compofée , celle qui eft mêlée de quel- ques fucs concrets , telle que la Terre Ampelite, les Ocres & autres. À proprement parler, il ÿ a peu de Terre fimple : on trouve toujours un refte des Animaux , des Fofliles, & des _ Végétaux qu’elle a produits; c’eft ce qui forme les Sables & les Graviers. (a) Terram autem habere præcipuam vim refrige- randi , mea- tufque obdu- cendi , occlu- \£ dendique. Meme Livre L 5. p. 966. Les Anciens comptoient plufieurs fortes de Terres; felon les Auteurs qui les ont rapportées, nous trouvons les fui- Mañres." © Terra Melitea , ou Terre de Malte, blanche, rude & aftrin- gente, fe trouve dans cette Ifle ; un (2) Auteur dit qu’elle par- ticipe de l'Alun, & que venant de Malte, elle fe nomme en- core Terre de Saint-Paul. On en fait des vafes, des figures, & on lui attribue beaucoup de propriétés. La Terre de Patna, dans le Mogol, eft argilleufe , de cou- leur grife cirant fur le jaune; elle fert à faire des bouteilles & autres vafes. La Terre de Perfe, ou Rouge d’Inde , eft fèche, médio- crement dure , & fert à rougir les talons des fouliers. Celle de Chio, efpèce de Terre figillée, eft grafle, pleine de croûtes & d’un blanc cendré ; on la tire de l’Ifle de Chio d’ou elle à pris ce nom. Cefalpin aflüre qu’on s’en fert au lieu de Savon. La Terre de Samos , appellée 4/fer Samius , eft molle , blan- che, friable, & s'attache à la langue ; fon nom vient de F’Ifle du même nom. Celle appellée Melia, venant de l’Ifle de Melos fi célèbre chez les Anciens, eft tantôt blanche , tantôt cendrée ; on noferoit rapporter les propriétés qu’on lui attribue. La Terre Zemnia Sphragis, ou de Lemnos, emprunte fon nom de cette Ifle ; c’eft la même terre que la Sigillée dont on parlera dans les Bols. Galien la dit un excellent contre-poi- fon , & propre à guérir les ulcères , & la morfure d’un Chien enragé : il en admet trois efpèces, Rubrica Lemnia, Rubrica Fabrilisdont fe fervent les Artifans , & Rubrica abflergens pro- pre à nétoier Les habits. Ba Terre Saponaire eft très-grafle , douce au toucher, & de différente nature ; c’eft la même que celle nommée Ful- x) Pir (a) Aldro- VANÂHS, (b) Mu. Wor. pag. 4. (c) Mu Cslceo pag. 124. 118 ORvcToLOGtE, IL PART1E. Ë lonia : on s’en fert comme du Savon. Il y en a de rouge, de violette , de verte & de blanche. - La Terre Selineufienne eft graifleufe , argilleufe, de cou- leur blanche , aftringente & femblable à celle de Chio 5 un (2) Auteur l’appelle Crea. Celle nommée Erétrienne , venant de la ville Eresria dans l'fle d'Eubée, eft blanche ou cendrée , aftringente, argil- leufe , & refflemble à la Sigillée. La Terre Cimolée ou “ Crète , blanche ou purpurine , eft remplie d’un petit fablon que l’on fent fous la dent. Sa propriété eft de blanchir & de dégraiffer : on la tire de l’Ifle de Crete , appellée Cimolis ; quelquefois elle fe nomme Terre des Couteliers, & n’eft que Le limon qui tombe fous la meule. La Terre Ampelite eft noire comme le Jayer, pleine de bi- tume, quoiqu’elle n’en ait point l'odeur , & qu’étant mife au feu elle ne jette aucune flamme. Cette Terre fe lève par écailles, & fe met fort aifément en poudre. On l'appelle Phar- macite , étant propre à beaucoup de remèdes. Quelquefois on la nomme Terre à Vignes, parce que les Anciens en frot- roient les Vignes pour en faire mourir les vers. On appelle Prigite, une terre glutineufe , noire, ou cen- drée, qu’on tire du Bourg de Prigé en Libye ; cette Terre s'attache à la langue & rafraîchit les mains. La Terre Smeétis, venant d'Angleterre , eft une efpèce de Terre Siponaire dont parle (b) Wormius; elle eft grafle , fa- vonneufe, dure, blanchâtre, & parfemée de taches noires ou fafranées. Les Anglois s’en fervent pour nétoier Le linge & la laine. La Terre du Japon, que quelques-uns croient être le Ca- chou, eft dure, un peu rougeître , amère , bonne pour l’efto- mac : les uns veulent que ce foit une compofition préparée par les Japonois ; les autres foutiennent que c’eft une Terre nommée par les Indiens Mafquiqui, qui fe trouve fous les ra- cines des Cèdres. La Terre Zl#ana , venant de l’Ifle d’Elbe, eft très-blanche, & légère comme le Bol blanc ; elle eft propre à détruire les vers des enfans, quand on la mêle avec le jus de Citron. Celle nommée Mordevica , de couleur de Rhubarbe , fe trouve au pied du mont Vefule, près du Bourg de ce nom en Ligurie. La Terre (c) Zilia vient de l’Ifle de Zilio , peu diftante de celle d’Elbe ; fa couleur tire fui le cendré. N ' Ps tn MR AE ORzycTOLOGIE,II PARTIE. 119 La Terre Alana, vient du pays ÆAlana , nommé aujour- d'hui J’alachie ; elle eft dure, Ertére , & de couleur cen- drée. On s’en fert au lieu de Tripoli pour polir POr. La Terre Juliacenfis eft de couleur blanche, tirant fur le fauve ou le violet, d’une nature grafle: on en fait des bols auxquels l’on attribue la qualité des Befoarts. La Terre Timphaïque dont parlent Théophraite & Pline, eft une efpèce de SE , qui fervoit , étant délayée dans de l’eau, à faire du plâtre fans éprouver l'action du Fe » ainfi qu’à dé- graifler les habits. | ; Nous avons encore les Terres fuivantes. Une terre rouge de Suède, qui approche de celle d’Angle- terre. qu'on trouve près de Nuremberg , en Fran- conie. ———— d'Ombre d'Italie , qui s’enflamme au feu. de Suède , près des mines de Salberg, bonne pour les Peintres. | noire trouvée près de Huneberg , en Suède , qui fait leffet de l'encre de la Chine. détrempée , produite par des racines pourries : ce pourroit être de la Tourbe. de Zélande , appellée Vurris. de Tourbes, entre-mêlée de plantes ou de racines; elle brûle fans fe réduire en charbon. por de Coquilles , venant des grands amas de ces corps pulverifés. | — calcaire , blanche ou de couleur cendrée : c’eft une efpèce de craie. j de couleur pourpre ou d’un rouge foncé : c’eft encore une efpèce de craie. — Aceldema, eft encore une Terre (4) Calcaire, qui con- fume en peu de tems les corps morts. —— de couleur verte , venant de Smyrne , eft très-compaéte ; elle devient rouge au feu. — de couleur d’argent , qui approche de [a na- ture de la craie ; elle eft compacte & aflez ferrée. jaune de Naples , & Le Maficot , font des productions de Part. La Terre Sicula , qui, felon Aldrovandus, eft un Befoart RE 2 —— (a) Miererem. berz, Auteurs (a) Met. Mer- Cali, PAZ. 14+ (b) Mus.Wor- MiANUM ; PAL t3° (ce) Mos Ve- teribus erat, rubrica vel le- gum capita, ut 1llarum ma- jeftatem au- gerent, colore rubro notare ; verüm etiam ut terrorem violatoribus legum incu- térent. Aldrov. M. Metal. lib. 2. pag. 25. Bo. nont&, 1646. (d) Li. 35. PAL. 564. (e) Pag. 937. (f) M, Lin- Mens, 120 ORycTrToLoctrEe,ll PARTYE. minéral , fe trouve en Sicile. | d'u La Terre d'Ombre , d'Egypte , appellée (4) Alana gleba, qu'on fait brûler pour la rendre plus rougeâtre , eft très-pro- pre à la Peinture. Celle qu’on tire du Comté de Strigonie en Hongrie, ap- pellée Ssrigonienfis , (b ) eft un limon qui réfifte au feu. F Terra Paflavienfis, trouvée aux portes de Paffau , en Baviè- re, a la même propriété. La Terre de Cologne eft brune , tendre & d’une couleur fort nette ; les Peintres l’'emploient utilement, ainfi que les Teinturiers de Saxe. Le rouge d’Inde eft le même que le rouge d'Angleterre; cette terre friable étant broyée, eft vive en couleur. Il y en a une qu'on appelle Beauté, très-utile pour les glaces. La Terre verte de Vérone a pris le nom du pays qui la produit : c’eft une couleur utile à la Peinture. La Terre rouge , appellée (c) Rubrica laminata feu Terra Synopica , fe nomme en François Crayon rouge ou Sanguine. Sa couleur eft fouvent unie , quelquefois tachée 5 on s’en fert pour defliner, & on la tire des carrières de Cappadoce. Pline appelle cette pierre (d) Cicerculum , & Marhiole fur Diofcoride en parle dans fon (e) Commentaire. Il y a encore une autre Sanguine , qui eft une efpèce de pierre appellée Feret d'Efpagne , & qui n’eft cependant que de l'Emeri. La Terre appellée Brouillamini , eft rouge À nu , AVEC peu d'odeur & de faveur. On la trouve dans les mines de Fer , & on s'en fert préférablement à la Terre Sigillée ; con- tre toutes fortes de yenins. La Terre de Cimerière , nommée Humus , a les particules groflières & rudes au toucher ; elle eft, felon un (f) Au- teur , compofée de neuf efpèces, fçavoir : Humus Lapidea [chifli : c'eft VArgille. ——— Paludofa radicibus intertexta , tirée des Végétaux. ——— Vegetabilis aquatica , que donnent les plantes des ma- 3 rails. ——— Effervefcens , tirée des Bruyères. ——— Vegetabilis Alpium, croît dans des Montagnes, ——————— Communis , tirée de tous côtés. ————— Ochracea rubicunda , rouge, tirant fur l’Ocre, Humns OrRrvcroLzoGtrEe,lil PART®TIE. 121 Humus Animalis bratorum , engendrée de la pourriture des Animaux. TELL — humana , tirée des corps Humains : elle de- vient inaltérable. Il y a des terres Séléniteufes dont le dépôt forme des in- cruftations , quand elles font chariées par une eau cou- rante. Un Auteur (2) rapporte qu'une terre appelée Adamicæ Rabra , expofée à air, & fouvent abreuvée de rofée , après quelque digeftion étant devenue très-pefante , avoit pro- duit , finon du Mercure , au moins du Fer. On fe fert de cette Terre en Sicile pour faire des tuiles. Souvent les Terres qui nourriflent les Végétaux , leur com- muniquent des parties métalliques , & l’on a reconnu par les expériences faites avec l’'Aiman, que Îles cendres de prefque tous les Végétaux avoient donné du Fer. Becher dans la vüe d’expliquer les principes chymiques, admet trois fortes de Terres , qui étant mêlées enfemble, for- ment le vrai métal. Uneterre vitrefcible , appellée Sa/, qui donne la matière des Pierres ; une terre grafle , Sxlphur , leur donne l2 couleur ; une terre mercurielle , fluide & volatile, Mercurius , qui eft un alkali, leur donne la vertu métallique : ainfi les Métaux font des parties terreftres mêlangées. Les Chymiftes qui regardent la terre comme le fecond principe paflif , l’admettent dans la compofition de tous les corps mixtes, Sitôt qu'ils ont tiré de leur décompofition le fel , Phuile , le foufre , & le phlegme ou l’eau qui y étoit, il refte au fond du vaifleau de la terre compofée , qu'ils ap- pellent Caput mortuum. | Les Mérallurgiftes jugent des Terres par leur couleur , leur odeur & leur goût ; Théophrafte dit que les exhalaifons font la caufe des différentes couleurs des Terres. L’odeur qui d'ordinaire eft mauvaife & fouvent fuffoquante, vient des différens mélanges des demi-métaux, & cette odeur eft un indice de la richefle de la mine. Le goût décide encore de la qualité des terres & de leurs mélanges : la cerre pure n’en a aucun, la métallique a ungoûc fort qu’elle communique à l’eau pure ; & par celui de l'eau on peut juger de la qualité du mélange que la terre con- tient. Les Terres appellées Hortenfes, fe mêlent fouvent avec la Seconde Partie. ER — L (a) Juncheri confpectnsChe- miR , tom. 1. pag. 295. (a) Wire. Georg. lib. 2. vV, 138, L’ARCILLE. (b) Kentma- nus, Nomen- clatura rerum Foffilinm, érc. pag. 4. C5. (ci M Lin- neus. 122 ORYCTOLOG1IE, II PARTHE. bouëé ; c’eft dans ce her des fels acides & des Ælkak, qu’on admire les grands effets qu’elles produifent , & com- bien de nouvelles qualités en naiïflent dans-les Végétaux, La pefanteur, le goût, l'odeur des Terres, doivent en- core entrer dans le choix qu’un Jardinier veut faire d’un ter- rein pour planter un jardin fruitier : les Auteurs qui ont trai- té de l'Agriculture & du Jardinage , ont fait fentir l’importan- ce de cette obfervation, qui eft cependant celle à laquelle on fait le moins d'attention. Le prince (a) des Poëtes Latins enfeigne cependant que fans cette précaution, les fruits fenti- ront un goût de terroir. Sala autem Tellus , & quæ perhibetur amara, Frugibus infelix. L’Argille eft une Terre tenace , grafle & onctueufe aw toucher, pefante, grife ? rougeâtre , Jaune ou verte , & très ftérile ; elle eft à peu près la même que la terre Glaife: on la nomme ordinairement terre à Potier , & terre à Foulons ; lorfque ces derniers ouvriers lemploient. Un (4) Auteur en admet quatorze efpèces : fçavoir, Une Argille blanche , mêlée de paillettes argentées. Argille Lg: couleur de cendre, dont on fait des vafes à Nu- remberg. Une autre de couleur jaune-clair , fauve ou rouge. D'autres font de couleur de Fer, dont on fe fert en Bavière our enduire les fourneaux où l’on travaille le Fer. D’autres enfin font d’une nature friable , dont on tire les Gre- nats de Bohème. bio Un (c) autre Auteur trouve neuf efpèces d’Argille. Argilla Calcarea, qui devient roufle lorfqu’elle bout dans l’'eau-forte. ——— Fiffilis ; c’eft la terre à Foulons. ——— Trffelata ; c’eft la terre à Potier. Carulefcens ; Terre bleuë quife vitrifie, & devient rou- geatre. 4 — Nivea , blanche & couleur de chair. Incarnata , de même couleur. $15e ——— Ore liquefcens 5 ce font les Bols & les Terres figillées. : ——— Mixta Arenacea; c’eft l'Argille rouge. | ——— Arenacca Sabulofa ; c'eft la terre nommée Terra Adamica. | si Il —— ) ORYCTOLOGIE, IL PARTTE. 123 Il y a une Arville en Angleterre de couleur bleuë , dont on fait des Tuiles très-dures. La Terre Franche que nous avons en France, eft une ef- pèce de terre Glaife fans gravier , très-utile aux Potiers & aux Sculpteurs,pour faire les modèles des figures qu’ils fe pro- pofent d'exécuter en marbre , en Pierre, en Plomb ou Ter- re cuite 5 cette dernière matière qui réfifte aux injures du tems , eft préfentement fort à la mode. | | La Terre appellée Derle, eft une efpèce d’Argille grife & de nature grafle , très-propre à faire des Porcelaines. On la trouve dans les pays (4) conquis, & on la tranfporte pour cet ufage dans les pays étrangers. Celle que lon nomme Belièvre , près Forges en Norman- die , fe tire d’une carrière, & fert à couler les glaces , & à faire des pots & des cuvettes qui réfiftent au feu le plus violent. L’efpèce de Terre appellée Moulard , fe trouve au fond des auges des Rémouleurs : les Teinturiers , les Corroyeurs & Peaufhers en font un grand ufage. Les Marnes font des Terres onétueufes , groffières, com- pates, diffolubles dans les Acides, diverfement colorées , la plupart blanches , friables & mêlées de la terre des Végé- taux , & du Detritum des coquilles & autres corps marins ré- duits en chaux , qui tombe en pouffière. Tout cet afflembla- ge eft mêlé par des lotions continuelles de pluie & de rofée. _ La plupart des Terres propres à faire la Porcelaine, font des efpèces de Marne tendre & blanche. Celles de la Chine fe nomment Perunzé & Kaolin : le Perunzé, efpèce de pierre, (2) L'Auteur d’où cette note eff tirée, n’ex- plique point fi c’eft la Flan- dre on l'Alfa- ce. LES MAR- NES. étant broyée & réduite en poudre, eft blanche, fine, & dou- | ce au toucher ; le Kaolin eft moins dur, & fe diflout aifé- ment dans l’eau. Les Terres à pipes font des Marnes moins fines dont on fait auffi la Fayence ; quelques-uns les croient des Argilles blanches. Becher ( b ) admet les Marnes fuivantes. Levcargilla, qui eft blanche. Capno-marga , qui eft roufle. Colombina , de couleur colombine. Szeno- MATLA , Glifco-marga , > font de couleur grife,& des Agarics minéraux. Litho-marga , Rubrica fabrilis eft rougeñtre, Q 5 (b) Phyfica fubter. p.235. (2) Pharma- cologia Sa- muelis Dalei, bag. 23. LES OCRES. 124 ORYcTOLOGIE, II PARTIE. | Nibilum album nativum , felon Henckel , eft' une Marne blih- che & calcaire. an tiià | Medulla Saxorum eft de couleur blanche , & paffe pour Ar- gilleufe. : SR Marga Fullonum eft douce au toucher, & eft favonneufe . dans l’eau. a Lao-Lune, Marne qui fe trouve fur les. rochers , & pafle pour : être calcaire. On voit des Marnes blanches, cendrées , fauves, colom- bines , jaunes , bleues , noires ;. & Kentmanus en rapporte, dix efpèces qui ne diffèrent que par la couleur. La Marne que l’on trouve en Touraine & que on nom- me Faluniere , w'eft qu'un amas confidérable de coquilles brifées & mêlées avec du fable. Rien n’eft f utile que cette, Marne pour engraifler les Terres. Les Pierres de marne dans les Carrières fituécs aux por- tes de la ville de Reims , font blanches comme de la Craie ;, elles renferment quantité de parties ferrugineufes , telles que des Pvyrites , & de plus des Ourfins , des Bélemnites & au- tres Fofliles. Un (a) Moderne diftingue encore plufeurs efpèces de Mar- ne : fçavoir , Marga faxatilis cinerea, qui approche de la terre Samienne. ——— Jncarnata, à caufe de fa couleur de chair. ——— Candida ; c’eit la même que Srero-Marga. ——— Rubrica fabrilis ; cette Marne a rapport à l’Ocre rou- ge , & cet Auteur croit que c’elt le Plomb noir. Les Ocres font des terres ferrugineufes qui fe forment parmi les Métaux, & font compofées de fubftances hété- rogènes , dont la couleur provient toujours de l’approxima- tion d’une fubftance métallique telle que le Fer , laquelle pé- nètre & diflouc leurs parties : on pourroit ainf appeller les Ocres , des Terres métalliques. La terre de Berry ; dite Ocre , eftrantôt jaune, ou tirant fur le rouge. ” L'Ocre d'Angleterre eft jaunâtre : on en teint les gants. ——— appellée brun-rouge , d'Angleterre , eft une efpè- ce d'Ocre, lorfqu’elle fe trouve être d’une couleur bien fon- cée 5 on s’en fert à polir les glaces , & on la nomme Potée. La terre Melienne , rude à manier, fort colorée & reflem- blante à l'Ocre , étoit recherchée par les Peintres du rems … ORYycTOLOGIE, II PARTIE. 125: de (2) Pline ; cette Ocre dans la calcination prend une cou- leur rougeître très-propre à la Peinture. L'Ocre de Scanderburg eft jaune & peu graffe , avec le figne d'une rofe. F ——— d'Iflande eft d’une couleur jaune obfeur, qui teint l main. ——— argilleufe , de couleur noire , venant de Norvège, eft propre aux Peintres. Un Naturalifte (L) moderne diftingue fept efpèces d'O- (a) Lib. 25, cap. 7. (b) M. Lina cres , qui ne viennent que de la calcination ou de leur ex- ##. trattion des mines. Ochra ferri lutea , Ocre tirée du fer, de couleur jaune un peu rouge. —— cupri viridis ; c’eft le verd de montagne. —— cupri cerulea; il eft bleuâtre. —— cupri germinata ; c'eit le verd de gris. —— Plumbi; c’eft le Plomb de mer,ou le mafcot de Plomb, _ la cérufe. —— ffanni ; elle eft couleur d'Etain. —— Bifmuths rubra ; c’eft le maficot de Bifmuth. Il y en a encore une appellé Ochra Zinc, qui eft une Ocre qui contient du Zing. Le Tuf eft un corps poreux , tendre , de couleur jaune, blanche ou grife , de nature ferrugineufe , fouvent calcaire, ordinairement placé au-deffous du lit de la bonne terre ; il fe coupe aifémenr & fe durcit à Pair. Le Tuf de Malte n’eft pas plutôt tiré de terre que l'air le durcit , & qu’il eft propre à bâtir. La terre Tuffère et la même que le Tuf. Il y en a de huit efpèces, felon l’Auteur ci-deffus nommé. Tophus calcareus lebetum 5 on le tire des eaux impures. ——— Thermarum ; À vient des bains chauds. —————— Cylindricus perforatus , efpèce d'Oftéocole. Lenticularis, imitant les Lentilles. Argillaceus-Polymorphus , efpèce de gâteau de Farine. Argillaceo-Ochraceus, tirant fur locre. —— Arenaceo-Ochraceus ; on le tire de la mer. Humofo-Ochraceus 5 il fort des étangs. EE TUE Les Sables, Sablons & Graviers fuivenc naturellement les LES SABLES. Terres, quoiqu'ils foient de nature différente. Souvent ce qui eft le plus commun, le plus vil en appa- Q iij (a) Selon M. de Reaumur, Mémoires de l'Académie. 126 ORvYvcCcTOLOG1IE,II PARTIE, rence, eft le plus néceflaire à l’homme ; Le Sable & PAroille en fourniflent des exemples. De quelle utilité n’eft pas le premier, puifqu'il fert de liaifon aux pierres & aux briques dont on conftruit tous les bâtimens ? Ces pierres rouleroïent les ‘unes fur les autres fans le mêlange du fable avec la chaux , matière renace, & capable de les tenir dans leurs lits. Le ciment, qui eft un autre Sable qu’on peut lui fubfti- tuer, étant mêlé avec la même chaux, forme des Ouvrages auffi durables que ceux des Romains. Sans le Sable , la matière de la Poterie n’auroit pas affez de confiftance ; c'eft lui qui fait en partie les Glaces, les Verres, les Por- celaines & la Fayence. ï Le Sable eft un affemblage de petits fragmens de pierres dures , de figure très-irrégulière & de différentes couleurs , très-rude au toucher. Ces fragmens font fouvent remplis de petits Criftaux tranfparens & Polyedres, qui rendent le Sable plus net & plus propre aux verreries. C’eft par une pré- voyance admirable, que le Sable eft répandu de tous cô- tés , afin que l’eau paffant dans les intervalles qui font entre ces grains, puifle pénétrer la Terre, qui fans eux devien- droitune mafle compacte, dure comme la pierre, & très-peu fertile. | | Le Sable de Creil, aux environs de Paris , fe tranfporte dans des facs à S. Gobin & à Cherbourg, pour la fabrica- tion des glaces de miroirs. Le Sable rouge du village de Mont-Rouge , près Paris, s'emploie par les Vitriers & autres ouvriers ; on le (4) croit des débris de fluors. Celui de Pouzzol, près Naples, eft bon pour les bâti- mens. On vale trouver fous le nom de Pozzolane. Le Sable de mer fert aux mêmes ufages, & s'emploie à la fabrique des Verres. Rien n’eft meilleur , au fentiment des Maçons, que le fa- ble de la rivière de Seine pour les édifices, & pour fabler les allées des jardins. , Le Sable de cave fe mêle avec la chaux pour faire du mortier. Arena gialla, ou Sable doré rempli de particules de Tale, fe trouve à Rome près la porte S. Pancrace, & fert à pou- drer les lettres. Le Sable de Pezaro eft brun ou rougeitre , & fert à cou- ORYCTOLOGIE, IL PARTIE. 127 et du Verre; il paroît au microfcope un amas de Rubis & d'Emeraudes. Celui d’Albano , propre au même ufage , eft noir, pefant & brillant. ‘ Les Sables compofés de débris de Coquilles & de Plantes marines , s'appellent Falun. Le Sable provenant de ruines de maifons , de pétrifica- tions, de Cornes d’'Ammon, fert à plufieurs ufages. Le (2) Sable de Porto Ferraio eft tout mêlé de Tale. (2) Mine. de Les Sables du (2) Danube, tirés de fon cours en Hongrie. lAcad. ann. Le Sable de Coquilles eft une poufhère très-fine de ces 78) Ma sBlly corps brifés, qu’on ne peut voir qu'au microfcope. rom. 3e p. 29. La Pozzolane eft un Sable rouge, croûteux , plein de DannbissPa- Soufre , d’Alun & de Bitume , qu’on trouve dans le territoire AE de Pouzzol,& dont on fait le meilleur ciment pour bâtir,quand il eft mêlé avec la chaux. On en voit au fien Provence. Les Sables que fournifflent les torrens & les rivières , ne varient des pierres que par la peticefle de leurs grains qui s’en détachent , en fe frotant les unes contre les autres parmi les ravines& les torrens qui les entraînent dansles vallées & fou- vent dans les rivières. Ces Sables qui n’en font qu’un detritum , doivent fe rapporter à ces pierres formées dans la Terre ; les paillettes d’or que l’on trouve dans plufeurs rivières, ont aufli la même origine. Ces Sables font remplis de petites paillettes talqueufes qui réfléchiffent la lumière ; ces paillettes défunies à l'air fe dé- compofent , deviennent terres, & forment les Argilles & les Glaifes , qui leur font analogues. Un (5) Auteur donne neuf efpèces de Sables. (c) M. Lie= Arena impalpabilis , un peu farineufe, tirée des bois & des dé- #:: ferts. quartzeufe, blanche, fortant des Fontaines. quartzeufe , légère, 1 arrondie , égale, | rouge où jaune. —— Micacea ; c’eft le fable brillant. —— Haterogenea j c’eft le fable commun. —— Ferrea, Atra, fable noir, minéral, venant des rivières. tirée du rivage de la mer. (d) Depre- —— Aurea; c’eft le fable doré. kenditur ope LA . o . À confidérer ces fables avec le microfcope , on les voit an LOTS ei. remplis de criftallifations , de parties de Sélénites (d) de fer, 20 LE SABLON. 128 GrRyYycTOLOG1I1E, II PARTrE. de Minéraux, de Talc, de Detritum de Coquilles , qui dé- notent conftamment une origine terreftre. On voit même des Sables qui ne doivent la leur qu’a des terres calcinées ou vitrifiées , avant ou après le Déluge. Ce font donc füre- ment des Fofliles. GE Les Sables fe diftinguent par leurs couleurs. Le blanc eft le plus groflier & le moins vitrifié s le Sable noir, le gris; l'argente , le jaune , Le verd , fe trouvent communément: ce- lui de couleur d’or s'appelle Mica, Ammochryfos , Chryfammos: Beaucoup d’efpèces de ce dernier viennent de Saxe ; l’ar- genté vient de Liège. On les appelle des Sables brillans. Le Sablon qui eft le même que le Sable, eft naturel à la Terre ; il fort d’une carrière de Grès, dont on cafle les ros morceaux pour les réduire en poudre, à moins qu'il n’y Pic naturellement réduit. Alors il paroît une vraie terre en ouflère. it Le Sablon d'Etampes , à 15. lieues de Paris, eft très-ef- uimé, & ferc à plufieurs Ouvrages. Sa couleur eft blan- . chître. LES GRA- VIERS. Les Graviers, toujours plus groffiers que les Sables , font ordinairement compofés de pierres, de morceaux de Sphat , de Quartz, & d’une pouflière Billie : ils fe tirent de la mer & des rivières , dans lefquelles ils ont été entraînés par les torrens & les vents ; mais leur origine eft fürement terre- ftre : il s’en trouve aufli beaucoup dans la Terre. Le Gravier d'Angleterre eft pris fur la grève de la mer, d’où il a pris le nom d’Arema littoralis ; il fert à fabler les al- lées des jardins près d’un château. On l’emploie avec de la cerre Franche , & on pañle enfuite des rouleaux de pierre pour l’affaifler. L’utilité des Graviers pour les verreries , les fabriques de Glace & de Fayence, ef reconnue de tout le monde. Li LES ORYcTOLOGIE, IL PARTEE. 129 LE S°8"O LS" DEUXIÈME.ARTICLÉE Y ES Bols, qu'on appelle en latin G/eba , parce qu'on les apporte en gros morceaux , font des Terres onétueufes, argilleufes , pefantes , métalliques , douces au toucher & qui fe pulvérifent aifément. Leur qualité extérieure eft de s’at- tacher à la langue & de fondre Fa la bouche , ce qui les di- ftingue en quelque forte des autres Terres ; leur couleur varie entre le jaune, le rouge & le cendré. On doit donc regarder le Bol comme un compofé ou mix- te, que l’on trouve en plufeurs endroits , furtout dans les mines de Fer. Quand on le décompofe par le moyen d’un Acide, on y trouve des parcelles de ce métal & fouvent de lOr, indigne dans le Bol (a) de Tokay. On lave le Bol en fortant de la carrière, & l’on en fait des pâtes rondes , ou plattes comme des tronçons, appellées Bol en Bille , qui doit ètre doux, friable , & fans aucun Sable, Nous n'avons , à proprement parler, que cinq ou fix for- tes de Bols : quoique les Auteurs les ayent nommés diffé- remment , ces Bols fe confondent fous différentes dénomi-, nations ; par exemple , le Bol du Levant eft le même que celui d'Arménie : il en eft aïinf des autres. Le Bol blanc trouve ici fa place à caufe de fa dénomina- tion : ce n’eft autre chofe que de la marne néroyée qu’on tire de Hongrie, de Liége , de Florence & autres lieux. ! Celui du Levant ou d'Arménie, eft jaune , blanc, ou rougeâtre ; comme il eft très-rare , on fe fert de celui de Hon- grie qui eft auf bon. Ce Bol, fuivant quelques Auteurs, a la vertu de préferver de toutes fortes de venins, & felon (2) Aldrovandus , de changer le Fer en Cuivre, ce qui ne paroït pas croyable. . La Terre figillée du Levant eft un Bol graifleux, argil- Jeux , infipide & de différentes couleurs. Le mot de figil- lée vient de lempreinte des cachets & armes du Seigneur du lieu d’où elle fe cire, pour la diftinguer des autres pays A 3 ni . / , où l'on en trouve aufli, Cette terre diflére des Argilles par fa Seconde Partie. (2) Mercati, Met. Vaiic. page 14. (b] Muf. Me- tallicum ,pag. 266, & 267e 130 OrRYcToOLOGrE, II PARTIE fineffe & fon mêlange : le delle la rend plus ou moins 2) Mufaum tenace ou friable, Un Auteur (4) donne les figures de trente 72 ormian. p. Bols, & un autre (b) de vingt-fix. | 4 ES Fe Bol Fionius , de couleur cendrée, ft tiré de Fuynen, Ifle Metall.p170. du Dannemarc. Borincholmicus , vient de l'Ifle Boringia en Danne- marc. Les Bols de Maflel & de Laubach , en Allemagne , font de couleur cendrée. Le Bol de Goldberg , en Bohème, appellé Axwngia luna, eft de la même couleur. D’autres difen que ce Bol vient de Coltberg ; fur le territoire de Liège. Hy en a un cendré, l'autre noir ; & ils ont la mème propriété. Ë Le Bol Slefianus eft tiré de la Province S/efiana ou Silefia- #a, qui eft la Silefie ; femblable au Savon, ilglifle des mains, & elft de couleur brun-clair. Celui de Striegau , en Hongrie , eft de couleur jaune, & eft appellé Axungia folis. Le Bol de Gran , même pays, tire fur le bilan Savoie, cft rouge comme la Sanguine. Tokay, eft de couleur de chair; il vient de Hon- (c) Mercati, grie , & eft forten (c) ufage chez les Allemans. ot Tati ré dy ——— Tranflvanie, vient des environs de Tokay. , ——— Cetulum , eft 4e couleur d’ocre. Tales: eit noirâtre. ——— de Samos, eft fort gras, & s’atrache à la langue $ 5 il eft le même que la cerre du même nom. ——— de Lemnos, eft le même que le Bohémique ; il _ vient de lIfle de Lemnos. ——— de Blois, ne diffèrent que par les lieux d’où ———— Saumur, on les tire : ils font d’un rouge — Bretagne, pâle , gris, ou jaune ; ; le dernier ———— Bourgogne, ( eft le plus cftimé. ——— d Allemagne vient de Bohème; fa couleur parfe- mée de veines jaunes eft plus forte que celle du Bol d'Arménie. ——— de Baville , d’une couleur rouge & vive, vient des environs de Paris. (&@Kaælm+ Un {d) Auteur admet fix Bols différens. eus, Bolus Candidus Juliacenfis , irant fur le rouge & apo han du Bol d’ 1. com vient de Juliers en Weliphalie. ORYCGTOLOGIE,+ÏI PARTIE. 131 Bolus Pannonicus verus , fe wouve fur le mont Martinfberg , en Bañle-Hongrie. | Armenius verus, qui eft le Bol du Levant. Luteus Theophrafii, de couleur de terre. , Bohemicus Rubeus , de couleur rouge , venant de Bohème. _Annebergius, eft tiré d’Anneberg en Saxe. Aldrovandus (2) parle encore de plufieurs Bols , tels que le bol Acherontia. Le Bol du mont Caflin, d’un gris cendré. ——— de Chypre, de la même couleur. Bohémique , de couleur de rofe. Boetique ; de couleur de jaune obfcur. de Meldola , dans la Romagne , couleur de fer. ——— Oriental, couleur d’'Améthyfte. Juliacenfis, d’un jaune pâle. | à Il y a un Bol rouge en Sardaigne , appellé Mangana, qui fe trouve près des bains de Sordera , & qui étoit appellé ar les Anciens agua Neapolitana. Mathiole (b) croit que le Bol approche beaucoup de Îa terre appellée Rubrica Sinopica, ou Crayon rouge. Le Bol Norvagicus, venant de Norvège, eft très-blanc, un peu gras & gliffant au coucher; il fert fouvent dans les aboratoires. | Pafhilli Turcici , font des Bols rougeâtres dont les Turcs fe fervent , fur lefquels ils impriment défférens caraëtères qui, felon Belon , fignifient tous la même chofe ; les Arabes ont de même plufieurs Bols portant la figure de la Lune ou de Diane. Le Bol Zigricenfis eft blanc , & vient de Lignitz, ville de Bohème. Il porte les armes de PEmpereur. — de Virtemberg & d’'Eifleben , en Saxe , font de couleur rouge. Strigonienfis , venant de Strigonie , ou de Gran en Hongrie. de Zeltnizen , dans le même pays. ——— de Malte , dont un (c) Auteur rapporte beau- coup de figures , fe peut confondre avec la Terre de Malte décrite ci-deflus. La Terre figillée couleur de foye , moins grafle que les au- tres , & apre à la langue, à pour figne un aigle étendu. Celle de Livonie repréfente un temple, avec deux clefs en fautoir dans le haut. R ij (a) Mu. Me- tal. pag. 270. (b) Pag. 937. (c) Muf. Worm.pz£. r£ 132 . OnvorToLoOcGriE, IL PARTIE La Terre figillée de Siléfiet eft marquée d’un château à trois tours , entouré de broflailles avec des clefs dans l’é-- cuflon. , Terra Seffara , venant de la Rocca di Mondragone , Bourg du Royaume de Naples ; appellé autrefois Sirwef[x dans la Campanie , eft propre à faire des vafes de couleur d'Or, en y mêlant quelques grains brillans. | Terra Oreana , de couleur d'Or, efpèce de compoñition , eft eftimée propre à plufieurs maladies. Terra Cimbrica, vient de Femeren, Ifle de [a mer Baltique: on trouve cette terre tantôt cendrée, quelquefois tirant fur le Safran, toutes deux bonnes pour la dyflenterie. Tous ces Bols fe confondent la plüpart avec les Terres ci-defflus nommées ; ils ont aufli les mêmes propriétés. Les Doreurs, à caufe de la belle couleur du Bot de Blois, s’en fervent pour faire l’afliette de Or. Les Relieurs font ufage du même Bol, en l’écrafant avec une molette , & le couchant fur la tranche d’un livre pour le rendre poli. Nous avons des Bols différens pour les couleurs 5 il y en a de blancs, de noirs, de couleur de chair qui eft la terre (a) Axungta Lemnienne , de rouges; de jaunes (4) , axwngia folis ÿ de cou. Teriz ww [eur cendrée , axungia Luna; de couleur verte & autres: ce dire craie de \ : NI ; Time ne font, à proprement parler, que des Argilles mêlées de Bitume. pnorrie- On eft aujourd’hui fort revenu fur les vertus & propriétés TEZ DES des Bols, auxquelles les Anciens ajoutoient beaucoup de foi 5 BOES. les nouvelles expériences ont fait connoître , que ces Foffiles éroient remplis de parties Vitrioliques , & par conféquent que leur ufage étroit très-dangereux pour le corps humain. Comme les Terres & les Bols font aftringens & deflicatifs, ils fervent à arrêter le cours de ventre , les hémorragies , à deffécher les plaies, à empêcher le couts des fluxions , & à fortifier & raffermir les jointures. AE de + ee COURS PB AMEL NA TA RUES. S:U:R LAFORMATIONDESPIERRES: LEUR DIVISION, LEURS PROPRIÉTÉS ET LEURS UTILITÉS. D I PR À LiTHOLOGIE, fuivant la fignification de ce mot, n’eft qu’un Difcours fur les Pierres, ou plutôt la con- noiffance de leurs efpèces,de leurs propriétés, de leurs ucilités. Les Pierres, qu'un grand (2) Poëte appelle les offemens de Ia Terre, font des corps Foffiles, durs, pefans , non du- étiles , & qui ne peuvent fe réfoudre dans l'eau ni dans Phui- le ; elles ont pour principes la Terre , Air , & l'Eau : leurs parties moins propres à fe fondre que celles des Métaux, peuvent cependant fe réduire par un grand feu; on recon- noît alors que les Pierres ne font autre chofe que des Terres étroitement unies par les parties glutineufes qui s’y rencontrent. * Un Auteur prétend que des (b) vapeurs métalliques, tel- les que les Sels & les Soufres de la Terre, fe liquéfient & fe pourriflent d’abord, qu’elles fe féchent enfuite lentement, deviennent maniables comme la cire , qu’enfin elles dur- ciflent & fe changent en Pierres. L'eau ss ne peut rien faire : l’eau & la terre ne forment que de la boüe ; mais l’eau (c) chargée de molécules terreftres & falines forme des Pierres , lorfque le fluide qui a amené ces parties s’eft évaporé,& leur a permis de s'approcher & de fe co- ler enfemble. Souvent l’eau qui pénètre à travers lesrochers, fe précipite au fond des cavernes, & tombant goutte à goutte fur la matrice des Pierres , fe coagule & en augmente la male ; ce qui fait voir que l’eau feule imprégnée de fels, tombant de ; la voute d’une grotte , peut former des Pierres fans le fecours de la terre: mais c’efk une exception à l'opération ordinaire de la nature. R üij (4) Lapidef- que in corpo- re terræ, Off reordic# Ovid. M. L. le (&) Fumi mi- nerales refo- luti in liquo- . \ rem primd mucefcunt,, tum lente fic Cantur ex na- turà fu , ita ut cera traébe- Ii queant;tan- dem duref- cunt & deni- que induref- cunt , fortifli- mé, ita ut nul- lo,nifi proprio liquore,refol- vi queant; & quidquid He- terogenei 1n iftud mixtum venit , fimul lapidefcit.. Becher Phi. Jub. lib. 1. ch. VIL. pag. 131. (c) Oftendit Plato , ex m2- ori tertæ pot tione quäm 4 quæ practea- ri lapides. 44. ÇCalceolarinm. (4) Igitur fuccus lapi- defcens , tam IS qui extra terram eft cum aquà permiftus , quam qui in- tra terram la- tet , res om- nes , quibus meatus funt cjus capaces, vertit in lapi- des, Agric. lib. 7. de natura foffil. p. 327. Bafiles 1546. FORMA- TION DES PIERRES. (&) Ma non è inveriflimile , che quefto fe- 134 ORvcToLoGi1E, IE PARDTIE. La matière des Pierres eft donc un mêlange d’eau & de tetre, qui forme un limon vifqueux & gluant; fans cette der- nière qualité, lorfque l'humidité eft évaporée , ce limon fe dé- truiroit & tomberoit en pouffière. Toute matière poreufe com- me le Sable, quoique fes parties foient extrêmement fines , eft capable de recevoir un fuc (4) pétrifiant & de fe convertir en Pierre. Si cette matière eft groflière , impure, & s'é- tend amplement par couches , ce que l’on appelle en gran- de mafñle , ce font des roches & des pierres communes : fi cette matière s'étend en couches ou maffes plus petites & forme des grains plus fins, ce fera du Marbre & des Cailloux fins; quand ces parties font pleines de fel & d’air,& encore plus entrelaflées , de manière cependant qu’elles donnent pafla- ge à la lumière en tout fens, on trouvera du Criftal ; fi ces mêmes parties font encore plus compactes, plus dures & beaucoup plus clarifiées , elles formeront le Diamant; enfin fi cette matière clarifiée fe filtre à travers des matières aux- quelles les différens fels ou concrétions métalliques ayent donné quelque couleur, elle produira des Pierres fines colo- rées, des Agathes, des Jafpes ,.dont la bafe fondamentale eft coujours la matière du Criftal. Les Pierres fines font des Minéraux durs, compa&es, qui ne fe fondent point dans l’eau : plufieurs ne font poincfufibles au feu; elles y perdent feulement leur couleur : c’eft un fuc acide de la terre , coagulé avec des matières hetérogènes, terreftres, falines, fulphureufes & métalliques ; les diverfes Pierres fines font dues à la différente combinaifon de ces ma- tières. Ces Pierres fe forment comme des nœuds ou por- reaux,entre les autres pierres,dans les fentes des rochers, dans les filons & minières des Métaux & des Minéraux, lefquels leur fervent de véritables matrices : on les trouve encore dans les fleuves des Indes, de l’'Erhiopie , & de l'Europe, parmi les fables qui tombent des montagnes après les gran- des pluies. Il y a des Pierres communes , qui croiffent par le moyen de plufieurs grains de Sable amoncelés , qui ne font natu- rellement que de petites pierres détachées des grofles par le roulis, & unies par le gluten de la Terre. | Les Pierres peuvent encore fe former , fuivant un Au- teur (b) Italien, du fuc pierreux des autres Pierres de la car- rière ; fans y admettre de nouvelles marières; & c’eft ce qu'on ORvcTOoLOGIE,II PARTIE. 135 remarque tous les jours dans les carrières de Marbres , de Pierres, de Craies & même de Métaux. Quand ces carriè- res font épuifées & ne fourniflent plus de Pierres, c'eft que le fuc pierreux y manque cotalement. Les Caïilloux criftallifés & tranfparens fe forment de Îa même manière que les autres Pierres & Criftaux. Quant à la variété de la forme extérieure des Pierres figurées , elle eft duë au hazard, & leur ramification feulement à une matière vifqueufe qui a coulé entre les gerfures des couches’, & s’eft étenduë fans ordre fur la matière lapidifique : cette matière éranc venue la dernière , eft toujours la moins dure. « Les Pierres communes tirent leur différence des mêlanges d'Aroille , de Sels & de Soufres. Plus leurs lits font fitués. bas , plus ordinairement elles font dures ; la chaleur fou- terraine en eft une des principales caufes, joint à ce qu’elles font nourries d’une plus grande quantité d’eau : cetteeau, qui ne faic que glifler fur les Pierres d’en haut, les rend plus ten- dres , & forme ce qu’on appelle le bouzin ; les fpongieufes font de même, parce qu’elles ont manqué de cet élement : les Caïlloux qui fe trouvent en bas étant toujours dans l’eau, font plus durs par certe raifon. Le fluide eft donc abfolument néceflaire aux Pierres les plus dures. Les Pierres écailleufes viennent, les unes d’une Terre cal- eaire & marneufe , les autres d’un limon ou terre en pouflière uni à une fubftance grafle & huileufe mêlée de bitume ; d'autres enfin doivent leur origine à une Terre ferrugineufe ou alumineufe. Ces fortes de compofitions s’enflamment aifément , & font caufe que ces pierres ne peuvent fe durcir & fe levent par feuillets. | Le Grès n’eft autre chofe que des grains de fables réu- nis & collés enfemble par quelque gluten de la Terre. Le Gravier ne diffère des Pierres que par la petiteffe de fes grains, qui fe détachent en roulant. C’eft la même ma- tière , & par conféquent ils ont une pareille génération. . La formation journalière des Pierres, quoiqu’aflez bien: établie , trouve encore des contradiéteurs. Plufieurs Philo- fophes (z) veulent que les Pierres foient auffi anciennes que le monde , & qu'ayant été formées lors de fa création, il n’en croifle plus préfentement. Si ce fyftême, qui fait tort à la nature toujours ag'ffante, étoit vrai, on auroit de la pei-- ne à trouver aujourd’hui aflez de pierres pour fournir à tous me petrifico nella materia fteffa fi pro- duca dalla fua materia, fen+ za che da altra parte s’intro- duca ; poiché fi veggono nelle miniere di marmo for- marfi alcri marmi della: fteffa fpecie , natura , € Co-- lore,dopo che dalla loro mi- niera fi fonoi marmi cavati, E percio tol- tone di là le: gemme & le pietre , dopo: alcuni anni: nuove. gem- me , enuoye pietre fi-ritro-- vano: E fe manca il fuo:. feme archi- tetto,colla cui forza la terra in pietra fi converte , al- tre pietre di: nuovo non f: generano. Fifica fotte ranea di Gias cinto Gimma,. 10M. L.p. 62. & 68. (a) Bour- guet. {a) Avicen- ne , Albert le Grand , Pa- racelfe , Car- dan, Fallope, Ef. deClave, Ferrante Im- perato , Tour- nefort, Colon- ne. (b) Mutian, Etmuller, Al- Gert le Grand, Borelli, &c. (c) Poffiimo argomentare la virtù vege- tale nella na- tura delle Pie- tre ,ericonof- crle nelle parti del ifteffi anima- li, percioche le Corteccie degli animali marini che fono nel geno Oftracino , e non meno delle chioccie terrene , fono manifefta- mente di con- fiftenza di Pietra , e fi cuocono in chalce , non altrimente che le Pietre ricevute da tutti, € non- dimeno que- fte vengono ca minimi principii ncl- la propria grandezza L'ifteflo ac- crefcimento di forma :2- compagnata da proprie ri- ghe & avuc- namenti veg- giamo haver certa ragione 136 ORvYCTOLOGIE, II. PARTHrE. les bâtimens de l'Univers. Comment fuppléer à tout ce que l'air , les vents, la gelée & les flots de la mer détruifent tous les jours ? ol, : Par un fyftême tout oppofé , des (4) Phyficiens ont attri- bué aux pierres une ame végétative , mais infenfble , & ils ont voulu prouver qu'elles étoient des corps organifés. ILeft L difficile de croire qu'il y ait dans des corps aufi denfes que des Pierres , des vaiffleaux par lefquels des fucs puiffenc cir- culer : après avoir rapporté l’exemple des bois durs, tels que l'Ebene & le Gajac, celui des Coquillages , de nos dents, de nos ongles, les os des Animaux , ils ajoutent que l’ac- croiflement de ces objets venant du fond malgré leur dureté, augmente tous les jours. & fournit une preuve de celle des Pierres, qui doivent avoir néceflairement des vaifleaux par où affenc les fucs qui les nourriffent. Il y a des (b) Philofophes qui ont été encore plus loin , juf- qu’à dire que les Pierres en enfantoient d’autres ; ils ont rap= porté pour exemple Le Géode, le Diamant, la Pierre d’Ai- gle & autres. | Ferrante (c) Imperato eft de ce fentiment; & Tourne- fort , fuivant les mêmes principes, dir que les pierres font des corps organifés ; que toute organifation demande une fe- mence , un œuf qui ait contenu le corps en petit , & qui n'ait eu befoin que de fe développer. La ftruêture des Cornes d'Ammon , des pierres Judaïques , des Bélemnites, des Af- troices & des autres fofliles, fuppofe des germes ou des mou- les : on ne trouve aucun de ces moules dans la terre , nulle pièce qui s’en foit caflée ; qui eft-ce qui a tiré ces objets des moules ? donc les Pierres & Les autres fofliles viennent de femence ? Les germes des Pierres & des métaux étant liquides , pé- nètrent les pores de certains corps d’une figure régulière ; ilss’y durciflent & s’y pétrifient. S'ils fe logent dans le creux de ces mêmes corps , ils en retiennent le relief, comme nous le voyons fur plufieurs pierres ; l'empreinte des Coquilles deS. Jacques, des Ourfins & des Cornes d’Ammon , fuivant le même Auteur, vient de germe , ainfi que le Criftal de Roche. Il prouve encore la végétation des pierres par Les noms que l’on gravé dans les couches des carrières ; ces noms fe rempliflent,& les lertres quiles forment font en relief de deux ou OrRrrcroLzoGire,Il. PARTIE. 137 ou trois lignes d’épaifleur. Il regarde ce relief comme une ef- èce de calus formé par le fuc de la pierre , de même que fève remplit l'écorce des arbres où l'on auroit gravé des noms. La pierre (2) eft donc organifée : le fuc qui la nourrit & qu’elle tire de la terre, doit être filtré dans fa fuperficie , que l'on peut regarder comme une efpèce d'écorce, & delà il doit être porté dans toutes les autres parties. La matière des Pierres & des Cailloux eft liquide dans fon principe , & l’on y remarque des fibres & des veines, de mê- me que des fils qu’on fuit en les coupant ; elles ont donc une ftruéture , organique & par conféquent une génération fem- blable aux corps organiques. Il n’étoit permis qu'à un aufli grand Botanifte d'étendre le fyftème de la végétation jufqu’aux pierres & aux métaux ; quel effort n’a-t-il point fait pour parvenir à prouver quetout végécoit dans la nature ? L'expérience à détruit tous ces raifonnemens. On eft def- cendu dans les carrières ; on a confulté la nature ; fa ma- nœuvre s’y eft développée ; & l’on a reconnu que les preuves avancées jufqu’ici pour foutenir Le fyftème de la végétation des pierres, & celui de leur ancienne création, ne pouvoient plus s’admertre. Les fpeétateurs y voient tomber l'eau des voutes goutte à goutte, & fe congeler , pour ainfi dire , en leur préfence ; ces eaux s'étendent fur la matrice de la Pierre, comme feroit de la cire fondue qu’on répandroit fur une mafñle de cire déja figée. Cette eau qui eft un amas de pluies, différente de l'eau nelle Giudai- che & altre Pietre, Impe- rato, liv. 24. pag: 575. (a) Mémoi- res de l’ Acad, année 1701, pag. 221. commune , fe charge en fon chemin des Sels, des Herbes, des Pailles , des Foins & des Bois pourris qu’elle rencontre ; elle coule à travers les terres jufqu’à ce qu’elle trouve quel- ue fond qui l’arrèce, tel que peut être un commencement L Pierre congelée. + L’addition de ces Pierres eft molle dans fon origine , n’€- tant qu’une eau épaiflie qui fe durcit dans la fuite par fa qua- lité pierreufe. Son extenfion horizontale, qui eft celle qu'on remarque dans le Ssratum des Carrières , prouve aflez que l'eau eft combée goutte à goutte ou par ruiffleaux , & qu’elle La : s'eft érendue naturellement, ne pouvant prendre une autre ficuation. Les veines mêmes & les taches qu’on y remarque, font entièrement femblables aux plis d’une eau courante. Ces Pierres prennent la forme du trou dans lequel les ma- Seconde Partie. (a) Ita ‘ut fapides quo- vistempore,in qualibet re- gione & in omni re gig- nantur, mhil- que naturæ paturalius vi- deatur , quàm Jlapides gene- rare fine du- bio , ut tan- quam folicita rerum parens debiliora fua produéta vali- do hoc fulcro inftauret. Lang. h. Lap. Îg. p. 5. (&) D'autres Naturalifles attribuent La dureté & la pefanteur des Pierres à la qualité des Sels. ORYCTOLOGIE, II. ParTre. tières fe font condenfées & coagulées , ainfi que dansun mow le , plus ou moins grandes, felon le volume FE la matière qui s'eft amañlée : elles peuvent donc tous les jours croître (z) & s’augmenter, non par végétation , mais par une addition de parties qui furviennent les unes après les autres , ce que l’on nomme jaxtapofition ; hors de leurs lits , les Pierres & les Cailloux n’augmentent plus. | s On peut préfumer de là , que le même fuc lapidifique un eu plus épuré forme tous les jours les Pierres fines , les Criftaux & les Agathes. Les parties folides que ce fuc cha= rie, fe condenfent, s’accrochent les unes aux autres , & fe durciffent en petites boules , auxquelles la matière métalli- que ( dont le Sel n’eft jamais oifif) donne de la couleur, & métallife tout ce qui l'approche , Animaux, Poiflons , Bois, Offemens , Coquillages & Pierres. | C’eft la matière métallique & minérale qui s’incorpore avee la mu ere , & qui ferme plus ou moins le paflage à la lumiè- re : plus l’eau qui concourt à mettre ces matières en mouve= ment eft clarifiée , plus elles font tranfparentes ; le noir em= pèche le tranfparent, & quand la blancheur s’y joint, il en naît un mixte, qui n’eft ni blanc ni diaphane , mais qui tient des deux : par legrand Poli qu’on leur donne, elles renvoient les différens rayons de lumière rompus & réfléchis. Les Pierres Fer légères, quand elles font poreufes & com= pofées d’une terre qui n’eft pas bien liée , ou bien qe la matière a été brûlée par un volcan : elles font (4) pefantes au contraire , lorfque cette même terre ayant fes parties mieux liées, a pris plus de confiftance par le mêlange de quelques parties métalliques. On fçait que le froid durcit les Pierres, & refferre leurs par- ties, qui en deviennent plus folides. La chaleur du feu au contraire les brûle pour la plüpart, les rend molles & les ré- duit en poudre. Les Pierres fufibles ou vitrifiables font d’une même nature; & fervent de fondant aux Minéraux, & de matière aux glaces & aux verres : ce font ordinairement des Cailloux. Les non-fufibles font d’une matière plus dure & plus re- belle au feu, quoiqu’elles foient calcinables : telles que les Crétacées , les Pierres à chaux, les Marbres, &c. Lorfque la même matière pénètre une Pierre fpongieufe par la nature de fon grain, elle remplit Le vuide qui eften- 138 OrRrÿcTOLOGIE, II ParrTirer. tre fes molécules ; s’il y en a fuffifamment , elle deviendra Caillou ; lorfqu'il n’y aura pas aflez de matière , elle fera de- mi-Caillou & demi-Pierre , commeil s’en trouve en plufieurs endroits. La rondeur ou l'inégalité des Pierres eft attribuée à leur mouvement continuel, & à ce qu’elles fe frottent l'une contre l’autre, ce qui abbat les angles : elle peut venir en- core de quelqu’autres caufes. Il eft vraifemblable que la matière qui a produit la criftal- Lifation interne d’un Caillou,s’eft formée la première, & l’a cra- verfé pendant qu’il n’étoit encore que Pierre commune & d’u- ne confiftence molle. C’eft un fuc pierreux qui s’eft criftallifé au centre de la Pierre , avant que la matière de deflus fe foit durcie & recouverte d’une croûte pierreufe. Quand une Pierre eft creufe , ou qu'il y a un vuide dans un Caillou, com- me au Geodes , c’eft que la matière qui en faifoit le noyau a été détachée par une trop grande chaleur ; fi en remuant un Caïllou on entend raifonner un noyau , tel qu’à la Pierre d’Aigle , on doit attribuer cet effet à ce que la matière n’a pas été entièrement defléchée , mais qu’elle l’a été fuffifam- ment pour laifler un intervalle entre le noyau & la première croûte du Caillou. On attribue ordinairement les différentes couleurs des Pierres aux exhalaifons , ou à une matière cerreftre & miné- rale très-fubtile. La plüpart des Naturaliftes les donnent au mélange & à la proximité des Métaux, des Minéraux & des Sucs concrets , qui, felon la variété de la couleur du (4) Souf- fre qui y eft contenu, procurent aux Pierres de femblables couleurs. Certe opinion a du rapport à ce que l’on voit arri- ver au changement de couleurs que l’on fait prendre aux Emaux toujours blancs, par l’approximation de ces mêmes Métaux & Minéraux. ' On fçait (b) que les couleurs ne fubfiftent pasréellement fur les objets , & qu’elles ne font que la lumière réfléchie & reçue fur les différens angles des corps. Les Pierres fines la perdent même à une chaleur violente, lorfqu’elles font mifes dans un creufet avec du fable & de la limaille de fer , quoi- qu’elles ne ceflent pas d’être dures & tranfparentes ; preu- ve certaine que leur (c) couleur eft accidentelle : cela fe trouve encore démontré par la Topaze du Brefil qui eft jaune , & qui étant chaufée devient rouge ; ce qui découvre la nature de la matière métallique qui a coloré cette Pierre. Si 139 (a) Diapha- neitas vero la- pidum ex pu- ritate liquo- Ium venit , opacitas ex admixtà cal- cisterrà ,quæ mixtum in- currit : colo- res pro ratio- ne fulphuris cum metallis ejufdem na- turæ funt. Becher Ph. Jub. lib, 1. fec. IV. cap. 7. pp. 131. 132. COULEUR DES PIER- RES. {(&) Colores gemmarum adventitios , illifque parti- cipatos, five à quodamfucco minerali co- lorato , five à quâdam mi- neraliexhala- - tione tingen- divirtutepræ- dita. ! Roë. Boyle fpec. de gem- mar. origine d virtutibus, ag. 8, Ë Ë Color eft tantüm fuper- ficialis. Pole exper dy con- fiderationes colorum , tap. 3. PAZ 9, (4) Cujus ef- fe&tüs exem- plum clarum habeturin co- loribus üis, quibus fiétilia vafa pingun- (6) Pro va- riàautem ma- terià ex qui fuat, colores varios & fa- cultates pofii- dent. Cafalp. lib. 1. pag. 30. Flo- rent. 1583, (e) Lapides pulcherrimè colorati in lo- eis à mineris quim longif- fimè diffiuis,& ad quæ exha- lationes me- tallorum per- tingere ne- queunt, gene- rantur & in- veniuntur. Colores lapi- dum pretio- forum à pecu- Bari fulphuris in fucco ter- reftri vifcido conteati dif- pofñitione de- pendunt. Lang. de Lap. belv. pag. 12. 140 ORvCcTOLOG1IE, II PARTIE Un (4) Auteur rapporte une autre preuve, qu’il tire des Vafes de Fayence auxquels on donne la couleur que Fon juge à propos , laquelle fe conferve autant que le aie à. La couleur des Pierres communes provient des mêmes caufes que celle des Pierres fines. La baze de ces dernières eft la matière du Crital , matière pure, tranfparente , très- * dure, & qui eft changée ou altérée par des parties (b) mé- talliques, qui caufent les différentes couleurs des Pierres. Ces: couleurs y font criftallifées & mifes en mafle, comme des Cail- loux diverfement colorés : le Diamant même & les Criftaux deviennent bleus , verds & rougeîtres, quand ils fe trouvent voifins du Vitriol , de la Couperofe , ou de quelque mine de Cuivre ; ainfi la proximité des fucs concrets ou des Miné- raux , augmente oudiminue les couleurs , fuivantleur mélange & l’abondance de la matière. Le Plomb & le Fer joints en- femble forment l’'Hyacinthe. L’Agathe noire vient de l'Etainÿ & celles qui font mélangées de plufieurs couleurs , ainf que les Jafpes, les doivent à la jonétion du Fer & de l'Etain. Le Fer feul occafionne le rouge des Rubis, des Grenats , de la Vermeille & de l'Améthyfte. Le bleu du Saphir provient du voifinage du Cuivre & du Saphre ; s’il fe trouve avee le Vi= triol , il forme une Eméraude : le mêlange du Cuivre avec le Fer fait l’Aigue marine ; & le même Cuivre joint au Plomb: forme la Chryfolite , le Béril, le Chryfoprafe & le Péridot. Le Lapis Lazuli doit fa belle couleur au Vitriol & à la Coupe- m Le bois pourri qui fe filtre avec les herbes à travers les cerres jufqu’au plus profond des mines , forme le verd-jaune qui réfifte au fourneau. | Il y a cependant des (c) Phyficiens qui conteftent que la couleur des Pierres foit occafionnée par la proximité des Minéraux ; fouvent , difent-ils, elles fe trouvent dans les Montagnes & dans des Fleuves très éloignés des mines: ils en attribuent donc la caufe à la difpofition particulière du Sou- fre contenu dans un fuc terreftre & vifqueux. On peut dire enfin que les Pierres, quand elles font molles & liquides, peuvent être pénétrées de routes fortes de cou- leurs , & que leur variété vient de celles des matières qui ont contribué à leur formation: tels font les Marbres , les Jafpes, les Agathes, & autres. C’eft de ces mêlanges que leurs couleurs proviennent : car dans tous leurs principes , ces Pierres n’ont que celle de Feau jufqu'à leur épaififlement. ORvCcCTOLOGTE, IL PARTIE 141 elles changent , ainfi que les fruits, de couleurs en leur ma- turité , & elles les tirent alors des différentes parties liqué- fiées des Vitriols , des Aluns, des Sels & des Sites de la terre. Ces parties communiquent leurs couleurs aux Pierres fines qui les approchent , aie moyen de l’eau qui refle imprégnée des différentes vapeurs de la terre , & des parties métalliques qu’elle trouve dans tous les lieux par où elle paffe. La divifion des Pierres n’a pas encore été traitée avec tou- DIVISION te la précifion qu’elle demande. Leur (4) beauté, leur figu- PES PER- re extérieure , leur couleur ont toujours fubjugué les yeux: on fçait cependant que rien n’eft plus trompeur ; c’eft à la (ral su nature des chofes qu'un Naturalifte doit s'attacher, fans fe bus el laïfler entraîner par d’autres objets : ainfi on n’examinera dentis naturæ point ici, fi une Pierre eft fine & précieufe; fi elle a de la cou- FE” de leur , ou quelque figure fingulière ; fi elle eft en grande où ferentiæ, tot petite mañle ; f… elle eft rare ou commune, &c. Fi l Les Pierres chez (4) Agricola fe partagent en quatre gen- 5% 7 *? res : le premier contient les Pierres connues fous un nom mu vulgaire, tel que l’Aiman : le fecond les Pierres précieufes : fers - le troifième les Marbres : & le quatrième les Cailloux & les ci. 5. Pierres communes. (c) Gener divife les Pierres par rapport à leur reffemblan- me ce re= ce aux chofes & au nom des chofes. Dans le premier cha- Lane. es pitre il traite des Pierres qui fe font plus remarquer par liber. Tiguri. les lignes & les points qui compofent leur fuperficie, que 555 par leur corps même. Le fecond chapitre comprend les Pier. res qui ont rapport aux corps céleftes & aux élémens ; le sroifième , celles qui regardent les météores. Il parle dans Le quatrième chapitre des Pierres qui reffemblent aux chofes terreftres inanimées ; dans le cinquième, des Pierres qui de leur nature approchent des chofes artificielles. On trouve dans le fixième les Pierres qui ont acquis leur figure par le fecours de l’art ; dans le feprième , ce font celles qui reflem- blent aux herbes; dans le huitième, celles qui imitent les fruits ; dans le neuvième , les arbres ; dans le dixième om trouve le Corail , comme Plante marine ; le onzième cha pitre traite des autres Plantes marines pétrifiées ; on voir dans Le douzième , les Pierres qui ont rapport aux animaux terrefkres; dans Le treizième , celles qui imitent les oifeaux x; dans le quatorzième, celles qui MR ENT aux animaux aquatiques 5 le quinzième & dernier chapitre traite des | Sr (2) Mufeum metall. Lib. 4.48. 553. (8) Parfait Joaillier , tra. duition Fran- goife , par B4- chou. Lyon 1644. (c) Langius, Lap. Helver. V'enetiis1708. Il penfe fur les Coquilla- ges foililes , les Plantes & les parties d’a- nimaux terre- ftres , comme Liiter. 142 ORYycToLoGie, Il. PARTYE Pierres qui ont rapport aux Serpens & aux Infectes, Cet or: dre , quoique bon, n’a été fuivi par aucun Auteur. Aldrovandus les (4) divife en quatre genres, qui font les Pierres communes , les Marbres, les Caïlloux & les Pierres précieufes : il les foudivife enfuite en Pierres communes , en celles qui jettent quelque fuc, en celles qui tirent leurs. - noms des lieux où sie fe trouvent, en Pierres de chaux , en marbres , en Pierres engendrées dans les entrailles des Animaux, en objets pétrifiès, en Aftroïites , en Jafpes , en: Agathes ; il finit par les Pierres précieufes. La couleur des Pierres , leur refflemblance avec les animaux , leurs odeurs, leurs propriétés , leur figure extérieure entrent dans cette foudivifion qui eft aflez embarraffée. Boëce (b) admet deux genres de Pierres. Le premier com- prend celles qui font en grande mafle dans les couches des. carrières : les unes ont les pores plus ferrés , les autres, les ont moins & le grain plus fin. On trouve dans le fecond genre les Pierres qui font en petite mafle , dont il y en a.qui ne font pas plus dures que le marbre ; les autres qui ont plus de dureté, fe divifent en trois efpèces , les Pierres opaques, les demi-tranfparentes & les tranfparentes , autrement les Pierres précieufes. ‘ Jean de Laër d'Anvers a fait un petit Traité Latin fur les Pierres, qui peut pafler pour la fuite de lOuvrage de Boëce, qu'il dic avoir fuivi dans la divifion des Pierres , en ajoûtant celles qu’il avoit omifes. Langius (c) ne parle que des Pierres figurées , que l’on trou: ve dans la Suifle ; il les divife en huit genres. Le premier contient les Pierres criftallifées. Il difcute dans le fecond,, fi la figure des Pierres provient des mêmes Pierres pourries dans la terre, ou de leurs femences qui y ont été portées. On trouve dans le troifième genre les Pierres qui repréfentent les animaux & les végétaux entiers ou leurs parties. La.cor-! ne d’Ammon fait La matière du 4° genre. Il eft parlé dans le 5°, de la génération des Limaçons & des autres fofliles tur- binés. Le 6° renferme les Ourfins. Le 7° les Bivalves fofli- les. Enfin le 8° offre les Tubulites. Cet ordre n’eft nullement exact : c’eft une vraie erreur de croire , comme fait cet Au- - teur, que la femence des coquilles jettée dans la terre peut en produire d’autres. Louis Bourguet, habile Profeffeur en Philofophie , mort ORYcCTOLOGIE,II PARTIE. I depuis peu d'années à Neufchâtel en Suifle , divife les Pier- res en trois formations , dans fon Echelle des Fofliles , dans fes Phénomènes concernant la furface du Globe , & dans lufieurs autres Differtations : la première formation eut lieu E de la création de notre Globe ; la feconde dans le tems du bouleverfement de la terre, lors du Déluge univerfel ; & latroifième , qu’il appelle locale , a lieu encore préfentement. Il croit, fuivant ce fyftème, que les Pierres en grande mañe ne fe forment plus , ainfi que le criftal de Roche. L'expérience & le progrès que fait tous les jours la Phyfique , montrent évidemment le contraire. - Nous fuivrons une (4) nouvelle route, en divifant toutes les Pierres en quatre genres : Le premier comprendra les Pierres très-dures & très-com- paétes , divifées en trois efpèces , les criftallines , les opa- ques & les cailloux. Le fecond contiendra les Pierres tendres & calcaires. Le troifième renfermera des Pierres écailleufes , talqueu- fes , flandreufes, gypfeufes. - Enfin dans le quatrième genre feront comprifes les Pier- resporeufes , fablonneufes, tartareufes , fpongieufes. On s’étendra peu fur les propriétés fauflement attribuées aux Pierres fines , pour difliper les frayeurs de la mort, pour diminuer la mélancolie , pour réprimer la concupifcence , pour fe procurer du bonheur, pour découvrir l’adulrère ; & les autres fables que Pline , Cardan, Albert le Grand , Agricola & plufeurs (4) Auteurs ont rapportées. Ils en ont fait des Amuletes, des Anneaux , des Talifmans , afin d’en mieux impofer au Public. Il y à cependant dans quelques Pierres certaines vertus. On fe fert en Médecine de plufeurs Pierres : on emploie, par exemple, V Hyacinthe pour la confeétion qui porte ce nom, quoïqu'on puifle la compofer fans le fecours de cette Pierre. L'Oftracire guérit l’inflammation des mammelles. La Pierre néphrétique eft bonne pour la colique de ce nom. On attribue à la Pierre d’Aigle d'empêcher l'avortement. La Pierre Judaïque diffout le calcul. La Bélemnite eft très-bonne pour les plaies. L’Aftroïte chafle les vers. . La Pierre de fang arrête l’hémorragie.. La Pierre d’affe foulage la goutte. (4) Lapides in certas claf- fes redigere difficile ad- modüm eft, cum mirè in üs ludac na- tura. Mu. Wormian. p. 26. PROPRIÉ- TÉS DES PIERRES. (b) Boëce, Brrquen , du Rhone. (a) Phofphore de Kunkel, de Berne, de Gef- frin de Lon- dres , de Hom- berg , de l'E- mer). () Mufeum Worinianum. «46, dE" Dic. Univerfel des Drogues, pag. 476% < 144 ORvYvcTOLOGIE,IL PARTYE. La Pierre de lait, dite Moroéthus, provoqne le läit. = . On eftime l’Oftéocole , ou Pierre ds rompus , pour confo= Lider les os caflés. RATE Rien n’eft fi fouverain tite Pierre de Saflenage. L’A miante a des propriétés connuës de tout le monde. Le Corail eft fort eftimé pour les hémorragies,& pour adou- cir les crudités de l’eftomac. À Le Béfoart à des vertus pour faire fuer , & mauvais air & les maladies contagieufes. La Pierre de Touche, ou Parangon, eft propre à faire con- noître les Métaux. 1 Les Pierres calcinables fe réduifent en chaux & en plâtre’ La Pierre d'Aiman, qui eft une mine de Fer, eft peut- être la plus excellente Pierre & la plus efficace dans fes pro- priétés reconnues. Les Pierres tranfparentes ont la vertu d'attirer à elles [a aille , les plumes, les feuilles d’or , le papier , les cheveux, fe oil des animaux, la laine , la foie. Les Pierres que Boyle & les autres Auteurs avoient exceptées de ce nombre, en les chauffant davantage , ou en les frottant plus long-tems , ont été reconnues électriques ; telles font l’'Emeraude , la Calcé- doine, le Saphir blanc & autres. L Les Pierres opaques même, comme l’Aiman , l'Aga thela Cornaline & les os , étant échaufées à proportion de leur dureté , acquièrent aufli la vertu électrique 5 mais relative= ment à leurs couleurs, dont les unes attirent plus fortement que les autres. La plûpart des Pierres dont on vient de parler, peuvent être regardées comme des Phofphores, qui font des corps lu- mineux, & qui n’ont pas changé de figures. La Pierre de Bologne , le Bois pourri, les Poiflons qu’on a laiflé cor- | rompre , les (4) Phofphores d'urine, ceux que l’on tire des | excremens des Animaux ; & prefque toutes les Pierres par la calcination , Le frotement ou la diflolution , deviennent des 4 Phofphores. | | Plufeurs () Auteurs ont donné [a manière de calciner la Pierre de Bologne ; elle produit d’elle-même une lu- mière fort vive , fans autre préparation que d’être expofée au grand jour , & dans l'inftant portée dans l’obfcurite. Le Diamant préfenté à la flamme d’une bougie , à la chaleur du pour nettoyer les yeux , que la pe- pour chaffer le ORYcCTOLOGIE, IT PARTIE. 145 du feu ou du Soleil, ou plutôt à la fimple clarté du jour, porté fur le champ dans l’obfcurité , jette une lumière qu'il conferve affez long-tems. Le Diamant jaune eft le plus lumi- neux de tous : ceux qui font taillés en table rendent une lumière moins vive que les Brillans. Il n’y à cependant guères de Diamans qui ne produifent une lumière femblable à un charbon ardent ou à un ver luifant, pourvu qu’on les frotte auparavant. TE 09 : Le Criftal de roche, les criftallifations , les Fluors mêlés d'Aigue marine, d'Eméraude, d’Amérhyfte , de Peridot, ou de Topaze, le beau Lapis Lazuli, font encore lumineux fans au- cune autre préparation, que d’avoir été expofés au grand jour quelques momens auparavant. HO B - Les Pierres fines ne font pas de même ; aucune ne jette de la lumière, qu’elle nefoit frottée auparavant , excepté la To- paze & l’'Eméraude commune d'Auvergne , qu’on expofe feu- lement à l'air. Ces Pierres ,ainfi que le verre , fe frottent com- me une glace fur de la Fayence , fur la laine ou fur le linge. Il n’y a que les Agathes, les Jafpes , les Cailloux , le Porphyre &. le Grès qui ne peuvent devenir Phofphores. Les Marbres, les Albatres , la Pierre de Bologne , les Bélemnites , les Gyps, les Pierres à chaux & autres, en les calcinant une,deux & trois fois, deviennent lumineufes quand elles font refroidies. On fait difloudre dans l’eau forte les Pierres communes, excepté le flex, pour les faire devenir Phofphores ; elles rendent alors une lumière rouge comme un charbon de feu, & durent environ un mois dans cet état. La lumière des Mar- bres , des Pierres à chaux & des Gyps eft bleue & blanche ; elle dure deux mois après la calcination , & même plus. Lorf- qu’elles perdent leur vertu , on les calcine de nouveau, & elles reprennent leur clarté. Les Os, PYvoire, les parties d’Animaux, tout devient Phof- phore , ainfi que les écailles d'Huîtres , les coquilles d'œuf brülées fimplement dans le feu ; les cendres du bois, des fruirs & des herbes difloutes dans l’eau, font encore des Phof- phores. Nous avons quatre fortes de Phofphores ; les naturels , les artificiels . les brülans & les lumineux. | Les naturels font les Bois pourris, les écailles de Poiflon corrompu , & les vers luifans de la campagne appellés (4) 0- étiluques. Tous ces Phofphores ne brülent point. : Seconde Partie, x (a\ On ap- pelle ainfi ces Vers , parce qu'ils n’éclai- rent que la Cnil, {a) Tel eff le Pholphore de Crajfr. UTILITEZ DES PIER- RES, +46 ORvcTOLOG:IE» HI. PARTIE . Les artificiels font dûs à quelque préparation chimique ; les uns font brülans& lumineux , les autres fimplement lu: mineux. | Les Phofphores brülans fonttirés principalement desurines & des excrémens des Animaux ; ils mettent le feu au papier, aux linges, aux étoffes & aux matières combuftibles : cels font lefprit de nitre avec de la Craie , de l’Alun & du Miel re= cuit , qui font deux Phofphores éprouvés. LR Les Phofphores lumineux font toutes les Pierres préparées qui jettent du feu , fans rendre aucune chaleur. | Il eft certain qu'aucun Phofphore ne peut rendre de la lu- mière, fans avoir été expofé auparavant au Soleil ou à l'air; d’où l’on peut conclure que la matière ignée doit fa naiflance où fon mouvement, à l'air ou au Soleil. La falure même de l’u- sine dans le Phofphore de ce nom, quifermente & fe pourrit . pendant un certain tems,y fait entrer le feu de lairou du Soleil, Le Soufre eft la matière dominante des Phofphores, & l'effervefcence qui fe fait de plufieurs matières dans les en- trailles de la Terre, eft l'agent qui les produit. A l'égard de l'effet qu'ils occafionnent, il eft dû à l'agitation extérieure de l'air, au feu, ainfi qu’au frottement. Pour éprouver quelque Phofphore , on fe renfermera dans un lieu obfcur ; on y fermerales yeux , ou un feul feulemenc, pendant un quart d'heure, avant de jouir de l’effet lumineux du Phofphore qu’on apportera fur le champ , aprèsel’avoir_ préparé fuivant ce qu’on a dit ci-deflus. Les Poudres fulminantes font un peu différentes des Phof- phores; ce font des compofitions de parties urineufes , d’ex- crémens d'animaux , qui brülent & ne rendent aucune lu- mière. | On connoît encore les Pyrophores qui brülent fans donner de flamme : étant mis dans l’eau;ils paroïffent perdre cette pro- priété ; aulieu que les Phofphores préparés donnent de la flamme, la confervent dans cet (a) élément, & la font reparof- tre à l'air. L’utilité que l’on tire des différentes Pierres eft fi connue, qu’on pourroit fe difpenfer d’en parler , fi l’ordre des chofes ne le demandoit. ; | Les Pierres les plus communes fourniffenr à l’homme de- uoi fe loger , dequoi conftruire des Villes & des murs pour È défenfe , des machines pour moudre fes grains , fabriquer OrRveroLoc:Ee,Il PARTIE. 147 fes étoffes , ainfi que toutes Les chofes néceffaires à fon en- tretien. | Les pays où Les Pierres communes manquent, tels que ceux du Nord, fe reflentent bien de cette privation ; on y em- plaie à leur défaut le Bois : dans d’autres c’eft la Brique , & ouvent de la paille mêlée avec de la terre délayée, appel- lée Beange. Les Pierres de Meulière & les Grès s'emploient à bâtir en plufeurs lieux ; dans d’autres , elles fervent à paver les rues, les cours & les grands-chemins. On fait cuire dans des Fours les Pierres calcinables pour en faire du plâtre & de la chaux, matières fi utiles & fi né- ceflaires à la conftruétion des bâtimens. Les Cailloux qui font fufibles , font triturés par le moyen des Moulins, & fervent de fondans aux matières métalli- ques ; ceux qui peuvent fe pulvérifer , fondent au grand feu , & fonc la principale matière des glaces , des verres & des criftaux : on y ajoute du nitre , des cendres de la fou- ère , de la roquette & de la foude, herbe maritime qui vient Alicante en Efpagne , de Cartagène & autres lieux. Les Cailloux pulvérifés fervent encore à la conftruétion des Pierres fa&ices, appellées Pierres de compofition. Il y a de ces Pierres fi parfaites, qu’elles jettent un feu & des Jr de toutes couleurs, qui les approchent des Pierres fines, dont elles ne différent que parle poids & la dureté. La poudre de Diamant eft très-urile & très-néceffaire pour tailler le Diamant & les plus dures des Pierres fines : on ne -pourroit même y rien graver fans cette poudre. Les Pierres fines qui fervent au luxe des hommes, font plus utilement emploiées à décorer nos Vafes facrés. Les Princes en ornent leurs Couronnes, leurs habits , leurs Sceptres: c'eft par le moyen de ces Pierres qu’ils exercent leurgénérofité en- vers les perfonnes qu’ils en jugent dignes. On en ufe ainfi quand on veut marquer fa gratitude à des gens , que leur naïflance ou leur rang mettent infiniment au deflus des ré- compenfes ordinaires. Nous cerminerons ce Difcours par une Differtation Iüe à l'Académie , fur les Dendrittes & les Pierres de Florence, qui font très-relatives au fujet que nous venons de traiter : il s’a- gi de fçavoir fi elles font des empreintes de quelques Plan- tes, ou fi ce font des jeux de la nature, T ij (a Naturæ Judibria. (&\Nonflui- dum per to- tam Lapidis Derdrius fu- periciem ef- fufum , fed pafliim minu- tarum guttu- larum adhæ- rens, diduétis tabulis in ftel- lilas fingula- xes concre- un). Hcrë. Dil. Sc:euchker. p: 8. Lucd, Bar. 1672. te) Diverfa deniquerami- ficationum di- rectio depen- det ab ipfa fulphuris & luti »etrifi- candi difpofi- tione ,ficuti & earum cla- rior aut obf- curior expref- f10. Lansius, Hif. Zap. Helv. +. 35- 148 _. OrRvcrTorLocie TL PARIEME ARE Les Dentrittes font dés Pierres arborifées , qui repréfen- tent différences ramifications , dont on ne fe lafle point d’ad- mirer le travail. LIN Er - Les Pierres de Florence appellées Péerra citadina , repré- fentent de même des Villes, des Maifons, des Montagnes , des Tours, des Clochers ; il y en a qui nous offrent des pay- fages , des bruyères , des moufles & autres arbrifleaux. + L'empreinte des fougères fur les ardoifes que l’on trouve à S. Chaumont en Foreit, fur le Mont Guppen dans le Can< ton de Glaris en Suifle , fur le Mont Bolca proche Vérone en Italie, dans le Comté de Mansfeld , & dans plufeurs en- droits de l'Allemagne & de l'Angleterre ; pourroit faire croi- re que les arbres , Les buiflons & Les autres figures que l’on remarque fur les Pierres de Florence & fur les Agathes ap- pellées Derdrittes , font de même nature. Il y a de ces Pierres, ainfique des Ardoifes:, qui ont leurs parties & leurs contre-parties, c’eft-à-dire , la partie de deflus qui s’eft imprimée fur la couche oppofée ; elles font féparées en deux , & leurs contours, de même que leurs feuillages 3 fe répétent & fe rapportent exaëétement dans toutes leurs parties. Toutes les Dendrittes & les Pierres de Florence font de vrais jeux de la (a) nature. Les figures de maifons & les feuil- Jages de celles de Florence, pénétrent l’épaifleur de la Pier- re, & s'évanouiflent au feu , qui étant pouflé vivement, con- vertit la Pierre en verre ; d’autres perdent le noir qui forme le deflein , & confervent néanmoins leur figure. | Des matières métalliques , des fucs bitumineux & fulphu- reux de différentes couleurs , mais fluides, fe renferment & s’érendent entre deux lames ou plaques d’une matière d’abord molle , comme feroit du Tuf ou de la Glaife, qui enfuite fe fige, & par le moyen d’un fuc lapidifique fe durcit en Pier- res , en Agathes & en Marbres. Elles y forment des feuillages & des figures de différentes couleurs , lefquels ne font point brouillés ni étendus les uns fur les autres, mais fe trouvent exprimés fur le bord (4) de la fuperficie , parce qu’apparemment le milieu eft plus com- acte. Cette matière paflant fucceflivement des pores d’une feuille à l’autre , forme les mêmes figures deffus & deflous de chaque couche à quelque différence près , les unes plus nettes , plus marquées , les autres moins, felon la qualité de la (c) matière. | OrvcTrToLoGtre, Il ParRTre. 149 Dans les Dendritres, la figure des ramifications ne. péné- tre pas ; elle n’eft que fuperficielle , & peut s'effacer entiére- ment avec de l’eau forte. Celles qui-pénétrent, réfiftent & ne craignent que le plus grand feu. FA - Les PAS care qu’on remarque fur les Pierres de Flo- rence le long des rameaux , marquent le chemin qu'a pris la liqueur colorée, qui ayant pénétré , 1s’eft étendue fur la. fu- perficie de la Pierre entre deux couches , & à pointillé la ramification qu'on y remarque. #4 Les Pierres qui repréfentent des raifins, des fruits, du fro- mage , des melons, la cervelle humaine , fur lefquelles nous avons quelques (2) Traités particuliers, font de pures Pier- res qui imitent les fruits qui n’y ont jamais exifté ;, ce ne font donc point de vrais fruits pétrifiés , mais des jeux de [a nature. ï 20 re On ne voit jamais dans ces fortes de repréfentations , où notre imagination fupplée à tout ce qui leur manque, des _ tiges, des troncs d’arbres, des fruits , des fleurs ; ce font toujours des rameaux d’arbres fans feuilles, femblables aux bruyères , dont on ne connoît point l’efpèce : il en eft “à peu près de ces repréfencations comme du Givre , qui dans la gelée fe forme fur les vitres, & qui imite les arbres. Le grand froid reflerre les parties de l’eau ; leur pefanteur & la gelée les érendent & les figent en forme d’un rameau : le grand chaud dans les mines fait le même effet ; il forme des ramifications d’or & d’argent , qui étant frifées, imitent par-- faitement les Arbrifleaux. L'argent par la chaleur de la Ter- re, ou par le feu allumé dans une minière , perce outre par les pores des Pierres, & prend enfuite la figure des cheveux & des arbres. Les Plantes, les Poiffons & les Infedes que l’on voit re- préfentés fur les ardoifes & les autres Pierres appellées Zhyo- pètres ; font bien différentes , & ne font pas des jeux de lana- ture. On. y reconnoïît le genre de la Plante : ce font la plû- part des Fougères & des Capillaires de l'Amérique , des feuil- les de Tillot , de Poirier, de Charme , de Peuplier & de Saule dont on découvre le pédicule , les fibres &_ l’exten- fion naturelle. On reconnoît auffi les Poiflons & les Infec- tes au point de les pouvoir nommer. Ces figures font. fou- ventlesmèmes, ou différéntes à chaque feuillet de lardoife ; quelquefois elles fe croifent les unes fur les autres fans fe T ii (a) Joan. Ph. Breynii Epift. de Melonibus petrefactis montis Car- meli vulod creditis. De ciceri-- bus petrefact. obferv. Bel- lon. Jiv. 2. c. 87. La Vana -fpeculatione difin gannâta del fenzo,d’A- got. Scylla.… (a) Hift. La- pid. figurato- rum , Hel. PAg. 40. é 47: 150 OrRYycTOLOGIE, II Parrye. confondre. Ces Pierres viennent ordinairement dans les mi- nes de charbon de terre, à cent pieds de profondeur & au dernier lit. La terre s'eft durcie en Pierre ou en Ardoife, en recouvrant la Plante ou le Poiflon amenés par le Délu- ge : car leur fituation couchée dénote que ce font les eaux ui les ont chariés. Leur délicatefle les a fait périr dans la fuite , & n’a laiflé que l'empreinte de leur figure applatie fans épaifleur , formant un creux d’un côté & une figure de relief de l’autre , toutes deux remplies d’une matière “A reufe & métallique qui s’y eft figée. On diftingue trois fortes de ces Pierres ; celles qui n’ont que la fuperficie empreinte , celles dont la couleur qui for- me les figures , pénetre la Pierre : les troifièmes font celles dont la figure eft gravée en creux ou en relief, avec quel- que partie du corps d’un animal ou d'un végétal. Les deux premières font analogues à quelque plante ou à leur image , dont elles font des repréfentations informes : telles het fièmes font les vraies parties des animaux ou des végétaux, ui fe font imprimées & pétrifiées avec la Pierre mème. Langius (4) appelle les ramifications imitées , Lapides figu- rati piéti s celles qui font lempreinte des corps naturels , c’eft-à-dire, des vraies plantes ou des animaux , font nom- mées Lapides figurati petrificati. On imite parfaitement ces ramifications avec de l’huile de Tartre que l’on colore de rouge, de noir ou de violet, & que l’on répand goutte à soute fur la fuperficie d’une bouil- lie compofée de blanc d'Efpagne , délayée avec de l’eau & bien battue. Cette huile quiet un Alkali des plus puiffans, ne s'enfonce point dans la bouillie ; elle ne fait qu'y gliffer & s’y étendre, en formant des ramifications des plus agréa- bles & qui durent une demi-journée. En remuant un peu cette bouillie, on varie les figures, & il s’y forme des mon- tagnes , des rochers & des defleins très-finguliers. Plufeurs perfonnes croyent que les impreflions des Plan- tes repréfencent le deflus & le deflous de l'objet, ce qui n’eft BE comme cette Plante s’eft pourrie , elle n’a pû imprimer on revers. C’eft la feule partie fupérieure qui s’eft moulée en creux fur une lame de limon , & qui s’eft répétée en relief fur la couche oppofée du limon , de la manière que le peur faire l'empreinte d’un cachet fur la cire. es Pierres de Florence & les Dendrittes ; les troi- ORYCTOLOG1IE, II PARTTHE. 151 Luidius (a) attribue ces empreintes de coquillages de Poif- fons , d’Infeétes & de Feuillages aux femenñces de ces ani- maux & des végétaux , qui par leur petitefle & par le fecours des eaux ont pû pénétrer jufqu’aux entrailles de la Terre , où ces animaux & ces plantes , aidés d’une chaleur fouter- raine , font crus & ont péri par la.fuite, en laïffant les uns leur coquille ,. &. les autres leur empreinte qui s’eft pétri- fiée. : A h £ On peut oppofer au fentiment de ce Philofophe , 1°. que la femence des Poiflons & des Végétaux , quelque petite qu'on puifle l’imaginer , n’a jamais pû pénétrer fi avant dans les pores de la Terre : 2°. que cette même femence n’a pü trouver parmi les Pierres & les Rochers aucune matière propre à la féconder , encore moins une chaleur foûterrai- ne fufiifance pour produire un tel effet : 3°. qu’en fuppo- fant que les Végétaux y foient crus, où font leurs racines, dont on ne voit aucun veftige dans toutes les empreintes que ces Plantes nous fourniflente + Il faut donc conclure que les Dendrittes & les Pierres de Florence ( bien différentes des Ardoifes & des Pierres qui repréfentent de vrais Poiflons & de vraies Plantes pétrifiées } ne font dues qu’au hazard , & doivent être regardées comme des jeux de la nature. (4) Ichno. graphia , Ep. 6. PAT. 137 d 139 PLANCHE 2. (a) Habet omnis gem- ma fuam pro- priam matri- cem € lapide quodam for- matam,in quà fucco deftil- lante , velut infans mater- no fanguine, nutritur. Marbodé, in Daë) lotheca , fAaS. 9 ‘LES PIÉRRES « ‘sous LE NOM DE LITHOLOGIE: pe SECONDE. LC LiA SSEN She “DIVISÉE EN QUATRE GENRES. » PRÉMIER GENRE M LES PIERRES TRÈS- DURES.. Es Pierres. fe :divifent en. trois: efpèces ; les Pierres il criftallines , les Pierres opaques & les Cailloux. Celles de la première efpèce font d’une nature très-fine F & extrêmement dure ; appelléés communément Pierres | précieufes. Quelques Phyficiens les nomment Pierres en pe- tite mafle , Pour les diftinguer des communes, qu’ils ap+ pellenc Pierres en grande mafle. Ce nom de Précieufes que les Joailliers donnent aux Pierres fines. eft un terme vulgaire , pour fignifier ce que nous avons de plus beau & de plus confidérable parmi les objets i inanimés de la nature. Un Phyficien ne s'arrête nullement à ces fortes de dénomi- nations. Avant de décrire les Pierres fines qui peuvent fe trouver dans les mines & dans les rivières , où les torrens les entraî- nent, comme il s’en trouve aufli dans des Pierres qui leur fervent de (a ) matrices ; on en rapportera ici les figures, ns n'ont jamais été détaue dans aucun ouvrage. | La figure I. repréfente la mine du Diamant, formant une Pierre brune fort dure, mêlée de quelques cailloux de la même couleur , mais d’un grain plus fin que la Pierre : on y voit briller des étincelles de Diamant , entr'autres un dont la pointe naïve & à facettes fe découvre à l’une de fes extré- mités, comme en. Cette mine a été apportée du Royaume de Golconde , & doit être bien rare, puifqu’ on ne la voir dans aucune collection. On trouve la mine du Saphir au chiffre 2. venant dis Val de S. Amarin en Alface : la couleur de ce rocher eft variée de rouge ; de violet & de cendré ; il eft rès-criftallifé, & montre à l'extrémité gauche une aflez grande quantité de sr sd » . MATRICES des Purerres. fines. Î pis à PUR & > à S at Son SEA EC KE _ SSI XNA LUN PISE UR — AS) N \K À wi S Si Mt, NŸ 1) A7 1H nu jte ji io CHEDEL . Sc. 7 ; ; ; ua depens LM A À Adyocal Cons etller du A0 el SES Consetls L Molre ordinare er sa Chambre es Comples , ; « ds 2: AP. EE ad , LCA 1# LE A LLULA Land ORYycTrTOLOGIE, II. PARTIE. 153 . Saphirs bleus , qui excèdent la roche, & qui ne laiffent pas de briller , quoique bruts. Cette mine eft caverneufe en plu- fieurs endroits : on y découvre quelques parties ferrugineu- fes mêlées d’un peu d’or & de cuivre. La mine du Grenat marquée 3. eft une Pierre grife fort dure , des extrémités de laquelle fortent plufieurs petits corps fphériques ou à pans , dont la couleur pourpre dénote le Grenat ; un feul eft gros comme une fève, & fe trouve enclavé de moitié dans la Pierre. Au numero 4. eft la mine de la Cornaline , qui vient en gros morceaux , dans lefquels on taille les Gornalines. La mine de Rubis marquée 5. eft enéore un Cabauchon qui fe trouve folitaire dans les mines de Hongrie & de Silé- fie, fur les Montagnes de Capelan fituées dans le Royaume du Pégu, & dans une rivière de l'Ifle de Ceylan. On voit au chiffre 6. la matrice de l'Emeraude orientale, non pas celle qu’on nomme prifme d'Emeraude , qui n’eft ordinairement qu’une table veinée de Zones vertes & tranf- parentes , entremêlées de filets de matière criftalline , blan- che & jaune , très-neigeufe , laquelle n'a jamais produit de vraies Emeraudes. Celle-ci eft üune Pierre de forme ron- de, très-dure & très-noire, mêlée dans fon milieu de par- ties criftallines blanches, d’autres vertes , qui font vérita- blement des Emeraudes informes propres à être taillées & . polies. La matrice chiffrée 7. eft une Roche rougeître , cou- yrant la fuperficie de la Pierre , où l’on voit en relief des pointes naïves les unes plus grofles que les autres , formant des Hyacinthes. La couche la plus proche eft un Criftal; le refte eft un vrai Caillou tirant fur le rouge & le jaune. Cette matrice eft dûüe à la Saxe , & il en vient de différens pays. On voit au chiffre 8. celle du Lapis Lazuli ; c’eft pure- ment la Pierre même qui commence à fe former par veines bleues & blanches , & qui enfin parvient à devenir tout-à- fait bleue , avec des points & des veines dorées : on fçait D ces ces fortes de veines ne donnent que du Sou- <<: : La matrice de l'Améthyfte au n°. 9. eft une couche extrê- . mement fine , compofée de trois Zones : la première eft de PAgathe pure ; la feconde eft du Criftal bien brillant , d’où fortenr les Améthyftes détachées , quoique près l’une de lau- Seconde Partie PIERRES CRISTALLI- NES. LESTRANS- PARENTES. 1cr. ARTICLE, LE D'IA- MAN 1 (a) Ejus du- rities fabula eit Juncherus, Spccimen chemiæ, 10m. 1. pAg. 297- 154 OrRYycTOoLOGIE, II PaARTyre. tre : elles forment de petites pyramides exagones ou à 6 pans irréguliers , d’une couleur violette très-nette & crès-brillan- te ; c'eft ce qui forme la troifième Zone. On apperçoit dans un endroit une cavité qui montre une partie na i ce quia interrompu la couche des Amérhyftes. Cette matrice eft certainement orientale ; mais il s’en trouve de pareïlle dans la Bohème , dans la Saxe & dans toute l'Allemagne. Au chiffre 10. celle de la Topaze eft une roche un peu platte de nature talqueufe , toute femée de brillans dorés , comme l’Æwochryfos ; fa couche eft rougeitre, grenue , chargée de parties de Topazes amoncelées , & qui ont aflez de rchicf pour être parfaitement diftinguées : cette matrice vient de Schnekenftein en Allemagne , & ne préfente rien de vif ni de brillant dans fa couleur jaune. Ces Pierres , quoiqu’elles n’ap- prochent pas de l’excellence des, Orientales & de celles du Bréfil, ne laiflent pas d’être belles , lorfqu’elles font taillées : on les appelle des Topazes de Bohème. | On divife les Pierres criftallines en deux articles ; Le pre mier préfente les Diaphanes ou tranfparentes , le fecond offre les demi-tranfparentes. ee Les Pierres criftallines diaphanes ou tranfparentes fonc les plus belles : on les dit formées par lames régulières , fuc- ceffivement pofées & rangées autour de leur Axe ; ce qui fait qu'on peut fuivre le fil d’un Diamant, tant pour le tailler que pour le féparer. Comme ces Pierres ont leurs parties plus ferrées que les Opaques , elles font aufli plus dures & plus pefantes : rels font le Diamant , le Rubis, le Saphir, La Topaze, l'Améthyfte , l'Hyacinche , Emeraude , le Grenat, la Vermeille, le Béril, lAigue-marine , la Chryfolire , le Pés ridot , Le Chryfoprafe, l'Iris, le Criftal de roche , les Caik loux tranfparens & criftallifés. Le Diamant eft la plus belle & la plus dure de toutes les Pierres ; c’eft la feule qui réfifte au ss le plus violent : elle conferve fon poids & fa figure , lorfqu’elle eit mife dans un creufet fermé hermétiquement ; elle perd feulement fon poli. Avant d’être taillé, le Diamant s'appelle brut, & il a diver- fes formes ; la plus ordinaire eft celle d’un dé à jouer , qui feroit allongé par les aeux extrémités , & émouffé dans fes huit pointes. Un Auteur (2) traite de fable la dureté du Dia- mant : en effet, on le fend en deux tables , ce qu’on appelle cliver , pour en faire des rofes ; on le broie encore dans un ORYCTOLOGIE, ÎL PARTIE 156$ mortier de fer, en frappant fur un pilon pour le réduire en poudre. La plûpart des Diamans font tranfparens dans leur état de bruts , & d’une couleur le plus fouvent jaunâtre ou ver- ditre, caufée par ce que les Diamentaires appellent la croûte, qui difparoît à la taille ; fouvent cette croûte obfcurcit tel- lement leur tranfparence , qu’elle empêche de connoître de quelle eau ils deviendront. Les Diamans font maturellement blancs ; ceux dont l’eau eft la plus blanche avec une grande netteté , font les plus eftimés, & 1ls font plus durs que les colorés ; ce qui devient infenfible à {a taille. On voit des Diamans bleus , verds , couleur de rofe , jaunes, noirs, citrons & d’autres couleurs manquées , qui font plus recherchés & plus rares que les blancs. Le Jargon qui eft très-jaune , eft bien moins dur que le vrai Diamant , avec lequel plufieurs le confondent. - Les Diamans, après la taille, s'appellent différemment : on les nomme Diamans en table , ou Pierre épaifle, Pierre foi- ble , Rofe , Brillant. ; _ Le Diamant en table forme ordinairement un quarré long peu épais , & dont les deux fuperficies fupérieure & infé- -_ rieure font unies & plattes , réunies dans les quatre côtés par des talus nommés biféaux. . La Pierre épaifle qui a de la hauteur ou de l’'enfoncement, n’eft prefque plus en ufage , non plus que la Pierre foible. La première eft exaétement de la forme d’un dé à jouer, ‘auquel on auroit coupé les deux pointes oppofées : l’une à moitié emportée préfente le deflus, appellé table ; l’autre très-peu coupée eft le deflous , nommé culafle. Quelquefois la Pierre épaifle dans fa partie inférieure a La forme d’un cône tronqué. | La Pierre foible eft comme la partie fupérieure de la Pierre épaifle qu’on auroit fciée par fon feuilletis ; enforte que la partie inférieure de la Pierre foible eft toute platte. La Rofe , dont la facon eft moins ancienne, eft de même platte dans route l’étendue de fon deflous 5 fa partie fupé- rieure préfente un cône taillé par un double rang de facet- tes régulières , qui fe terminent en une pointe au haut du cône. < Le Brillant eft formé de deux figures coniques , dont on à Na 156 OrRzÿcTOLOG1E, II PARTIE coupé les deux pointes oppofées : on le taille en facettes de: tous les côtés , ce qu’on appelle brillanter, excepté Les deux .: petices tables qui forment ces fuperficies. Cette belle Pierre fouffre toute forte de formes dans fon étendue ; les plus re= cherchées font la ronde, l’ovale , la Poire & la Péudelos (0 Les plus riches mines de Diamans font dans les Royau- . mes de Vifapour & de Golconde aux Indes Orientales ; elles . fonc le plus confidérable revenu de ces Princes ; qui fe. réfervent le droit de choifir & de garder les Pierres d’une cer- taine groffeur. DA (4) Tave- Un(a) Voyageur fait mention des quatre mines deDia- . nier, 0m. 2. mant qu'il a vifitées. La première s'appelle Raolconda , acinq LE journées de Golconde , fituée parmi des roches & bois tail- lis dans une terre fablonneufe. La feconde nommée Gamy ; | eft à fept journées de la même Ville, près de la rivière & | dans une plaine, au pied de hautes montagnes où il n’y a | que des Pierres. C’eit dans cet endroit que s’eft trouvé le ; gros Diamant du Grand Movol. La troifième mine fe trouve dans la rivière de Goïel, au Royaume de Bengale : enfin la 4 quatrième fe nomme Succadam , dans l’'Ifle de Bornes. C’efk . « celle qui fournit les plus petites Pierres , que les torrens amenent après les groffes pluies ; l’eau n’eft pas plutôt éclaire cie , qu’on les cherche dans le fable, & l’on porte le tout au bord de la rivière , pour les nétoier & les découvrir... .() Boëce, Un autre (b) Auteur parle de plufieurs roches de Diamans ESA #8" à Bifnagar aux Indes Orientales, proche les Villes de Decam & Malaca , dans lefquelles fe trouvent les plus-gros Diamans. On a découvert , il n’y a pas long-tems , uné nouvelle mine de Diamans au Bréfil, près la Ville du Prince , dans la petite rivière de Melho Verde. On les appelle les Diamans de Por- tugal, qui font pour la dureté, la netteté, le brillant, auffi - parfaits que ceux des anciennes mines , malgré la préven- tion de quelques perfonnes à cet égard. | Les Mineurs ont coutume , en cherchant les Diamans , d’en ; fuivre les veines, en fe fervant de petits fers crochus , pour en urer le fable qu’ils mettent dans des vaiffeaux. Ils le La- vent enfuite plufieurs fois pour en ôter la rerre & trouver Jes Diamans ; fouvent même ils font obligés de cafler les ro- chers avec de gros leviers de fer ; ce qui étonne les Pierres, & y fair quelquefois des glaces. Pour terminer cet article du Diamant, on placera ici les | | | OnvcTozocte,lIl PARTIE 157 figures des quatre plus beaux Diamans du monde. Celui du Grand Mogol , au rapport d’un (4) Voyageur , eft (2) Voyages une rofe pefant 279 £ carats, qu'il eftime la valeur de onze de Tavernier, millions fept cens vingt-trois mille deux cens foixante & dix- pe EE huit livres quatre fols , à 150 Liv. le carat. Ce Voyageur le trouve parfait , de bonne eau , de belle forme, & n'y voit d'autre défaut qu’une petite glace fur le tranchant d’en bas. Voici fa figure À. A DE LE _—. Le Diamant du Grand Duc de Tofcane pefe 139 carats & demi; ileftnet, de belle for- me , & taillé de tous cû- tés à facettes , ainfi que le repréfente la figure | B. Tavernier n'eftime le carat qu’à 135 liv, . parce que l’eau de cet- k te Pierre tire un peufur ! la couleur de Citron. # a Sur ce pied là leftimation va à deux millions fix cens huie mille trois cens trente-cinq livres. Je l'ai vû à Florence, & il m'a paru de la grofleur d’un œuf de Pigeon. On ne montre aux Etrangers que le modèle de cette Pierre taillée en Crif- tal de roche , fufpendu par un fil à l'entrée de [a belle Ar- moire qui eft au fond de la Chambre , nommée la Tribune. Les deux beaux Diamans que le Roi poffède, fontleRégent & le Sancy. Ce dernier , dont on voit la figure en C. pefe 226: grains ; il eft de figure oblongue , formant une double rofe , d’une eau & d’une netteté parfaite : ce fut M. de Harlay, Ba- ron de Sancy , Ambañladeur de France à Conftantinople, qui apporta au Roi , & lui donna fon nom. Il n’a coûté que: 600000. liv. , mais on l’eftime bien davantage. y Le Régent acheté d’un Anglois par feu M. fe Duc d’'Or- feans Régent , qui lui a donné fon nom, pefe 547 grains, où 137 carats , moins un grain, & a coûté deux millions cingcens mille livres mais il eft eftimé de valeur intrinfèque, cinq millions. 1} eft fi parfait, qu'il pafle pour être le plus beau Diamant du monde. Sa forme eft prefque quarrée , ayant . les angles émouflés de 14 lignes + : fa hauteur eft de à lignes. Il ef taillé en brillant, comme le préfente La figure D. Vi j RIT RUE SEE AA AE TT A TRS TPTERLE EUR De > : < PSS ALES LE RUBIS, (a) Berquen prétend que le Grenat Ca- bauchon étoit PEfcarboucle des Anciens. Merveil. des Indes, pag. $0. (b) Mercure Indien de Rof- zel, pag. 28. fecond. Part. (c) Pline, Agricola, Cé- falpin. (d) Cellini, del arte del gioiellare. liv. 1. pig. 10. (e) M. Wor- mianum, PAS. 104. (f) Parfais Je rillier, pag. 181. LE SAPHIR. 158 ORYCTOLOGIE, EI: PARTIE Ce fameux Diamant fert ordinairement dans les grandes-Cé= rémonies à orner la cime de la Couronne du Roi ou de la Reine. | | 1 Le Rubis eft la plus belle Pierre dé couleur que nous ayons ; quand il eft parfait & un peu gros , il eft plus cher & plus eftimé que le Diamant. On prétend que c’eft sl wero Carbonchio , ou la vraie (a) Efcarboucle des Anciens. On le trouve dans une rivière de l’Ifle de Ceylan , fur la montagne de Capelan fituée dans les Royaumes d’Ava & du Pégu, à Bifnagar & à Calecut. Les mines de Hongrie & de Bohème en fourniflent auf. On en diftingue de quatre efpèces : le vrai Rubis ou Oriental , d'un rouge vif & ponceau ; le Ru- bis Spinel , de couleur de feu un peu orangé 5 le Rubis Ba lai ou Balais, tirant fur la couleur de rofe : la quatrième ef- pèce (4) fe nomme Alabandine , qu’on appelle par corrup- tion Almandine ; fa couleur , felon Agricola , approche de celle du Grenat, bien plus que des trois autres efpèces de Rubis : ils fonttousorientaux ; mais ils Le cèdent infiniment our la dureté , la beauté & Ia valeur au Rubis Oriental. lufieurs (c) Auteurs ont parlé de cette quatrième efpèce, {ous le nom de Carbunculo Alabandico. On voit, felon un Auteur (d) Italien , des Rubis blancs, dont l’eau eft femblable à celle de la Calcédoine. Il y a encore le Rubis du Bréfil, dont [a couleur d’un rouge clair, tire fur la Laque. Cette couleur peu agréable , & fon peu de dureté le rendent d’un prix bien différent de celui du Rubis Oriental. La mine des Rubis eft une Pierre couleur de rofe, que (ec) Wormius appelle Balaffium , & qui eft faite comme un œufou gros Caillou , qu’on rompt en deux. Boëce(f) pre- tend que le Rubis Balai, quand il n’eft point tranfparent, eft la vraie mere ou. matrice où fe forment les Rubis. Le Saphir fe tire des mêmes pays que toutes les Pierres de couleur : les plus beaux, d’un bleu célefte , viennent de la montagne de Capelan dans le Royaume du Pégu. On les diftingue en Saphirs violets ou bleus , qui font Orientaux & très-durs ; en Saphirs blancs de la même qualité ; en Sa- phirs d’eau venant de Bohème , de Mifnie & de Siléfie; & en Saphirs du Puy en Velay , qui font auffi tendres que le Criftal. Le Saphir, après le Diamant, eft une des Pierres des plus dures ; fa couleur célefte eft renommée chez tous les Auteurs : on le compare au Printems , & il étoit confacré à ORYCTOLOGIE, II. PARTIE 159 Jupiter , donc le Grand Prêtre portoit toujours des Saphirs. Pline nomme Saphir femelle , celui qui eft blanc ; ileft fi beau , qu’on le prend fouvent pour un Diamant. On prétend , & cela eft éprouvé (2) , que par le moyen du feu , on peut lui ôter fon bleu & le rendre bianc. La Topafe Orientale, d’un jaune citron , égale pour la du- . reté le Saphir & le Rubis Oriental : elle diffère de celle des Indes ou du Pérou , qui eft d’un jaune plus orangé. Nous avons encore celle du Bréfil, qui eft un peu plus dure que celle des Indes. L’Occidentale fe tire de Bohème, de Siléfie & de différentes parties du monde, telles que l'Arabie & PE- thiopie. Pline (} dit que le nom de Topafe lui a été donné, à caufe que cette Pierre vient de l’Ifle Topazo», fituée dans la Province de la Thébaïde. Son éclat couleur d’or la fait reflem- bler aux rayons (c) du Soleil. Il vient, felon Hunckel, des To- E d'Occident dans des grès fort durs, près Schekken- erg. | 1'Améchyfte ure plus fur le pourpre, que toute autre Pier- re fine ; elle fe diftingue en Orientale , en celle de Carta- gène & en Occidentale. La première eft un véritable Rubis d'Orient de couleur colombine , & de la même dureté. La feconde , de couleur de Penfée, eft infiniment moins belle & moins dure. La troifième efpèce , de couleur violette , vient de tout pays où croît le Criftal ; on en trouve à Madagafcar, en Catalogne ; dans les montagnes de Vic, à Cartagène, à Rome , en.Saxe , en Auvergne ; on en trouve aufh à An- goufte & à Rioux, Villages près de la Rochelle. : L'Améthyfte Orientale , ainfi que le Saphir , blanchit dans le feu & approche du Diamant : il y en a de blanches na- turellement , mais elles ne font pas communes. Nous avons des primes d’Améchiftes , comme des primes d’'Emeraudes. Ces fortes de Pierres ne font pas les matrices des autres , comme on 2 vû ci-deflus. Leur matière neigeufe , terreufe ; pleine de glaces , les rendent peu tranfparentes & peu net- tes. L’Hyacinthe qui vient de Cananor , Calecut , Cambaye , et de la dureté du Grenat ; & un Auteur (d) prétend que c’eft le Chrifopafe des Anciens. Sa couleur eft celle d’un Ru- bis un peu orangé ; celle de Portugal tire fur le fouci , & eltplus rendre : quand elle eftparfaite , on la nomme Hyacin- + (a) Mufeum Worm, pag. 10$. Berquen , pag. 19. LA TOPASE, (8) Hit. Nat. lib. 37. cap. 3. (ec) Quod radii folis & fimiles cir- cumcirca ref plendeant. Muf. Calceal, pag. 244. fec. 3° L’'AME- THYSTE. L’HYACIN- THE. (d) Agricola (a) H'Caliari, Aldrovandus, Jo Scredero, il Donzelli & autres. L’'EMERAU- DE. LE GRE- NAT. (8) M. Poot prétend que le Grenat meme le Syrien, perd fa cou- leur au grand teu.Lithogeog. pag. 157. LA VER- MEILLE. LE BERIL. Puy, entrautres une efpèce qui eft blanche , appellée Sowpe +60 ORYcTOLOG:IE, II. PARTTYE. | ; the {a belle. Nous avons des Hyacinches de Bohème:& du - de Lait. Plufieurs (a) Auteurs difent qu’il y a une Hyacinthe Orientale ; ce que nos Joailliers nient abfolument. L'Hya- cinthe qui vient en Auvergne, d’un rouge brun & à facet- res , comme le Criftal, fe nomme Jargon ou faufle Hyacin- the , c’eft la moindre de toutes. L’'Emeraude, dont la couleur haute tire fur Le noir, & qui eft fort dure , vient des Indes Orientales : on l’appelle de vieille roche ; celle du Bréfil en approche. L’Emeraude qui vient de Cartagène & du Pérou, d'un verd plus gai, fem- blable à celui d’un pré , n’eft cependant regardée que comme Occidentale. On croit que l'Emeraude vient ordinairement dans le Prafe, Pierre de couleur verte , appellée water Sma- ragdi, ou prime d’'Emeraude : on a vû fa vraie matrice plan- che 2. chiffre 6. On les trouve près de la Ville d’Afsan en Egypte; celle de Cartagène vient de la vallée de Tunia. On en trouve encore dans des Pierres métalliques, formant plu. fieurs angles. Le défaut de l'Emeraude eft de ne faire fon effet que pendant le jour , aux lumières elle paroïît noire. Le Grenat tire fon nom de fa reflemblance à des grains de Grenade ; le plus beau qui cire fur le pourpre , eft appellé Syrien , à caufe qu’on a trouvé les premiers Grenats en Sy- rie. Sa dureté égale celle de Hyacinthe , & il fouffre le(#) feu fans changer de couleur. Cette Pierre , ainfi que lEme- raude , paroït noire à la lumière ; elle ne brille qu’au grand jour. On a coutume de chever le Grenat, ou de le tailler très-mince , pour diminuer fa couleur fombre. Sa mine fe trouve dans un Caillou gris & noir , qu’on ramafñlc aux environs de Prague. Boëce prétend , & avec raifon ,que les Payfans trouvent dans les terres des Grenats bruts dé- rachés , & fans matrices. Ce font ceux que les torrens en rraînent des montagnes. | La Vermeille va au feu , fans changer de couleur & fans fe dépolir. Sa couleur d’un rouge cramoifi trop chargée , eft bien moins agréable que celle du Rubis. On la confond fou- vent avec le Grenar de Bohème, & rarement en trouve-t-om de grandes, à On prend quelquefois le Béril pour une Aigue marine, dont la différence des verts eft cependant très-diftinéte 5 celle du Béril eft d’un verd de mer, & l’Aigue marine me . ver GRYcTOLOGIE, II PARTIYE. 16: yerd tirant fur Le bleu. Quand le Béril jette quelques rayons dorés un peu vifs, il fe nomme Chryfoberillus ; maïs fa cou- leur ordinairement délavée eft d’un verd pâle & léger : quand ileft taillé à 6 faces, il eft plus tranfparent. On trouve les Bé- rils au pied du Mont Taurus, fur le rivage de lEupbrate , ainfi que dans l'Allemagne & la Bohème. Quelques Lapi- daires prétendent qu'il n’y a point de Béril, & que c’eft: l'Aigue marine, à laquelle on donne ce nom: mais ils fe trom- pent; cette Pierre dans l’ancienne Loi faifoit partie du Pecto- ral du Grand Prêtre ; & tous les Auteurs en parlent. L'Aigue marine , nommée ainfi , à caufe de fa couleur de: xerd de mer, tire quelquefois fur le bleu célefte , & eft prife par plufeurs pour le Béril des Anciens. Pline lap- lle Aagites. On la diftingue en Orientale & en commune. L’AIGUE MARINE. L’orientale eft dure , & n’a qu’une légère couleur célefte: la commune a les mêmes couleurs ; mais elle eft tendre com- me du Criftal : on en tire des Indes & de Madagafcar. Le Péridot ordinairement verd,eft quelquefois jaunâtre. Il eft plus dur que l'Emeraude , & très-aifé à tailler; fa na* LE PERI- DOT. A . . ; ture grafle empêche de le polir parfaitement, fi on n’y ad- met de l’huile de Soufre : cette Pierre dont on trouve de: fort grands morceaux , eft fi peu eftimée , que les Lapidai- res difent proverbialement du Péridot, qui en a deux en a trop. IL s’en trouve quelquefois d’Oriental qui eft très-dur, & qu’on doit regarder comme une Emeraude manquée. La Chryfolice qui étoit , fuivant quelques (4) Auteurs, la: Topafe des Anciens, eft fouvent prife pour le Chryfoprafe; cette Pierre inférieure à toutes les autres, eft de la même dureté que lAigue marine. Sa couleur: verte tire fur celle de l'or ; dont elle a: pris en partie fon nom. Il s’en trouve d'une grandeur fi extraordinaire , qu’au rapport de plufieurs Naturaliftes , on en avoit fait une figure de quatre coudées, de haut, repréfentant Arfinoé, femme de Prolomée Phila- delphe. Le Chryfoprafe, appellé Lapis Prafus, eft une Pierre graffe La s qui a peu d'éclat ; fa couleur d’or tire fur Le porreau ; mê lée de taches noires ou blanches : quelques (b) Auteurs la croyent la matrice des Emeraudes, & l’on y en trouve quel- quefois ; d’autres l’appellent Grammatias. L'Iris eft une Pierre de la dureté du Criftal , & d’une cou- - jeur de petit lait , mêlée d’une légère ceinture de couleur de Seconde Partie, X LA CERY- SOLITE. (a) Pline, Ans. Boot , Jean de Laët, Wormius. LE CERY- SOPR ASE. (b) Pline, Théophrafie , Ifidore , Al- bert le Grand. L'IRIS. LE CRIS- TAL. (4) Criftal- lus, gemma perfpicuitate & claritate fummè illuf£ tris & com- mendata , cui merito inter gemmas pri- mus nobilita- us gradus ra- tione propa- gationis attri- buendus ve- nit. Muf. Cal- ceol.pag. 193. (8) Pline, liv. 37. cap.9. Quod ex re- percuffu fic in angulofo mu- crone. Aldrovan- ds , Eoëce, 162 ORYCTOLOGIE, II PARTIR rofe. Il fe trouve aufli des Criftaux qui lui reflemblent, & qui portent le même nom. On fait peu de cas de ces Pierres, qui font ordinairement laiteufes. Le (2) Criftal de roche tient fort bien fa place parmi les Pierres fines; la nature le taille elle-même à cinq, fix & fept faces, que l’on nomme primes. Il eft formé par lames ou pyramides exangulaires , venant de fommets taillés à facet- tes. Le Criftal diffère des Fluors, par fa réfiftance au feu 5 & pour la dureté , il le cède aux Pierres fines. Son caraétère eft d’être tranfparent , aflez dur pour être parfaitement poli, taillé à angles , & formant des gerbes, qui font de gros mor- ceaux à plufieurs pointes. Sa couleur ordinaire eft blanche ; cependant il y en a de brun & de noir : on y trouve quel- quefois de l’amiante , des grains de fable , des morceaux de: bois , des poils , des feuilles d'arbres & du minéral. On en voit fouvent de fi grands morceaux, que d’une feule pièce; on peut en tailler, des vafes & des cuvettes. Les Indes, les Alpes , les Pyrénées , la Bohème, la Hon- gtie , l'Angleterre & la Suifle fourniflent quantité de Crif- tal , propre à être nétoié & poli. Le plus eftimé eft celui qu'on appelle Criftal de roche ou de montagne. Quand il eft en pyramide exagone , quelques (4) Auteurs l’appellent Iris. Souvent le Criftal tapide le haut & les côtés d’une ca- verne ; alors un homme Fitésdn à une corde, tenant un ou- til, le détache des rochers inacceñlibles. Ordinairement le Criftal vient dans le quartz, qu’on peut regarder comme fa matrice. Il y a en Angleterre le Criftal en boulle irrégulière. Le Criftal de Briftol , qui fe trouve dans les mines de Fer. Celui d'Iflande , Pa au Soleil , a la double réfraction ; & les lettres qu’on y regarde paroiffent doubles : ce n’eft qu'un talc ; fa dénomination ordinaire le fait placer ici. Le Criftal de Bohème eft extrêmement blanc & net. ——— d'Alais en Languedoc, a les mêmes propriétés que celui d’Iflande , & n’eft qu’un Talc comme lui. | ——— deS. Préez, dans l'Abbaye de Moyen-Moutier en : Lorraine. | ——— du Brefl, eft très-net : onl’envoie en forme de dés à jouer. de Madagafcar , eft aufi très-net & très-blanc. — de Valdajox, dans les montagnes de Vofges en Lor-. raine, OrRvcTOLOGIE FE PARTIE mont en Lorraine. de la Salle S. Pierre, le Comté d’Alais. de la Paroifle de Sandras, près le Château de Saint Martin , même pays. -de Durban, près Narbonne. ——— de Couvay & d’Ancervillers , dans {a Lorraine. poreux , rapporté par (az) Langius, fous Le nom de Criflallus cariofa. avec des grains qui y font renfermés. où l’on voit quelques feuilles d'arbres, avec du fable renfermé. avec des poils, nommé Criftal foyeux. avec de l'Amianthe. dit Iris, qui jette du feu , & a les couleurs de l’Arc- en-ciel. ——— mêlé de Fluors, taillés en exagone. Ces huit derniers Criftaux , rapportés par Langius, fe trou- vent en Suifle, dans les montagnes Schniden , dans le Can- ton d'Underwal , Leiterberg, dans celui de Glaris , Roff- matt, dans la Vallée de Crazer, Grims, le Mont Gothard & de Fourches. Tous ces Criftaux ont la mème propriété, la même du- reté ; mais les degrés de blancheur & de netteté qui conf- tatent leur beauté, font bien différens. près le Château Cavojac, dans es Le Diamant d'Alençon, qui eft un vrai Criftal , vient au milieu d’une Pierre nommée (b) Artrey. Le Criftal, près les Villes d'Orel & de Die en Dauphiné, eft eftimé. Le Criftal de roche ou de montagne n’eft point formé par une eau congelée , comme plufieurs perfonnes le croyent. C’eft une terre très-fine & très-déliée, imprégnée de parti- cules criftallines , qui nage au milieu de l’eau. Cette eau trouvant une iflue , abandonne ces particules criftallines , 5 fe dépofent les unes fur les autres, fe (c) durciflent & orment du Criftal. Il eft bien vrai que l’eau en eft le véhi cule, & cient les parties pierreufes & criftallines en fufion , de même que les Fontaines qui font des incruftations au- tour des es qu’on leur oppofe. Si le Criftal étoit formé d’eau , il devroit fe confumer dans le feu ; il fe réduit au X ij 16% Ee Criftal du Mont dit la Quarre ; près l'Abbaye de Remire- (a) Pag. 30, (b) ÆArtrey eff un Village a une demi- lieue d'Alen- con , dans le- quel font fi- tuées les car- rières des Dia- mans qui por- tent ce nom. (c) Plufieurs Anteurs difent que le Criftal Je durcit par le froid. Dio- dore de Sicile effime que c'eff par le chaud , divi- nà caloris vi. Langius fou- tient que l’un & l'autre y contribuent TLANCHE 3. 164 Orvycrococte, II PARTrE contraire en une terre friable , dégagée de tous Sels , de laquelle on peut former de nouveaux Criftaux , en y ajoû- tant des Sels Alkalis fixes. se: - Toute matière faline diffloute dans la terre ou dans un vaifleau , tend à la figure quarrée ou pyramidale , & forme un poligone , fans qu'on ait pu rendre raifon jufqu’à Eat de la caufe de ces figures. Mettez du Sel commun dans de l’eau commune , ik fe criftallife, & prend toujours la figure cubique , quand il eft exactement formé , & qu’on le laifle repofer long-tems fans le mouvoir. Le Salpêtre , l’Alun de roche & le Sucre candi fe criftallifent de même à facettes. au milieu de l’eau , après avoir dépofé l'excédent:de leurs parties terreufes. La Ce ce Il y a des Criftaux rouges , appellés faux Rubis; de vio- lets, ou faufles Améthyftes ; de jaunes , ou faufles Topazes;- de bleus , ou faux Saphirs; d’un rouge jaunârre , ou faufles- Hyacinches ; de verds , ou fauffles Emeraudes , qui font des Criftaux naturellement colorés, fans mêlange. - Le Criftal de la 3° figure , planche 12. outre fa beauté & fa netteté , fait voir dans fon milieu des parcelles d’une mar tière métallique , approchant du fer, lefquelles fe font in- corporées dans la matière qui a formé le Criftal. Ce morceaw eft aufli rare que curieux. La nouvelle planche , marquée 3.-préfente cinq morceaux de Criftaux. dr pue EVA Le premier vient des Pyrénées, & eft affis fur une couche: ferrugineufe , d’où fort une gerbe de 14. aiguilles , ou py- ma à , jointes & couchées en différens fens. La nature les: a taillées à facettes , & terminées en une efpèce de pointes aufli à pans. Ce morceau à 6. pouces de haut He 5. de large. » La gerbe marquée 2. eft née dans les Alpes , & préfente dans un plus grand détail 10. principales pyramides., accom- pagnées de plufieurs petites couchées en plufeurs fens , d'au- tres inclinées ; le Criftal en eft plus clair que le premier, & fa couche n’eft point mêlée de minéral. Il a 7. pouces de lar-- ge fur 4. de haut. ou) On voit au chiffre 3. une vraie matrice de Criftal , & de: quelle manière il s’eft formé à pointes & à facetres routes détachées les unes des autres, quoique jointes. On a en. voyé ce Criftal d'Allemagne. 354 Le 4° morceau eft la matrice du Criftal de Briftol ,en An- Sa CRISTAUX. \\ ” CHEDEL $C dépens LM le Prehident./1enault de er ce Françoise , 77 ’ 7 CA Aer C4 L Ana 8 oui me « EE, OrvYvcrococtre, IL PARTIE 165$ _ gleterre, d’où l’Auteur Pa apporté. Ce morceau a 4. pouces de haut fur deux de large : fa principale matière eft.rouge4- tre , comme une efpèce de quartz, toute criftallifée , & il y a d’efpace en efpace , mais d’un feul côté , des pointes bril- lances de Criftal très-peu faillantes. : | Le 5° chiffre préfente un Criftal oblong & tranfparent , mêlé de lignes qui fe croifent en différens fens, & qui pa- roiflent des pailles , dont l'introduction s’eft faite lors de la formation du Criftal. Ces morceaux rares fe nomment des Criftaux foyeux. Ees Pierres criftallines , demitranfparentes , le cèdent aux _ LES PIER. :\ ner: Fra : / RES DEMI- premières pour la beauté & la dureté ; on les dit coagulées., +R 4nspx. & il faut croire qu’une matière neigeufe & calcédoineufe Les RENTES. empêche de paroître aufñi tranfparentes que les premières, 2e, Article, Telles font lOpale , la Girafole, Afterie ou Avanturine , la Sardoine , la Sardonix , l’'Agathe, la Dendritte , la Cor- naline , lŒil de chat, la Calcédoine & l’'Héliotrope. L'Opale , appellée chez les Anciens Paderos , eft une des L'OPALE. plus belles Pierres demi-tranfparentes qu’il y ait ; fans être Orientale , elle en réunit toutes les qualités , ainfi que les couleurs de l'Arc-en-ciel : Le fond de cette Pierre eft un blanc de lait. Ces couleurs naïflent feulement des différentes ré- fraétions des rayons de Soleil. On diftingue quatre fortes d'Opale : la première imite Pris, & c’eit la plus belle ; la feconde qui eft noirâtre , darde le feu de l'Efcarboucle , & eft très-rare. On trouve dans la 3° un mêlange de diverfes couleurs fur un fond jaune ; c’efk la moindre de toutes : la dernière reflemble à des yeux de poiflon.; c’eft un fond blanc de lait , avec un peu de bleu , de jaune , de verd, & une lueur d'étoiles qu’elle renvoie. Les Opales font tendres ; elles viennent d'Egypte , d’A- rabie , de Bohème & de Hongrie , & on les trouve dans les mines. Pline (2) en fait un éloge magnifique : cf} enim in iis (4) Pline. carbunculi tenuior ignis , ef Amethyfii fulgens purpura , cl Sma- Üb. 37:cap. 6. ragdivirens mare, @ cuntta pariter incredibilimifturä lucentia. \ ya, felon (b) Cardan, une faufle Opale , fort eftimée chez (8 Lis. 2. les Indiens , qui eft , felon lui , un œil de chat. ; - page 292. La Girafole vient de Bohème , & eft un peu plus dure La cira- que lOpale, quoique de la même nature ; elle ne rend point SOLE. comme elle, les couleurs de l'Arc-en-ciel, & n’a qu’une tein- X ii L'ASTERIE, èU L’'AVAN- TURINE NATU- RELLE. (4) Gemma del Sole da Plinio. LA SAR- DOINE. {(b) Lib. 7. de fubtil. LA SARDO- NIX. L’AG A- LEE 166 ORYycTOLOGIE, IL PARTIE. ture un peu dorée , fouvent laiceufe & de couleur de la Cal: cédoine. | : L’Afterie, ou l’Avanturine naturelle , pourroit bien êcr l'Artrax des Perfes , ou la Pierre précieufe du (a) Soleil , qui peint aux yeux en chatoyant l'image decet Aftre. Sa couleur jaunâtre eft remplie de petits points dorés, qui lui donnent un grand brillant. On la taille de la même manière que l’Opale. Les belles viennent de l'Egypte & de l'Arabie. : La Sardoine , felon (bk) Boëce , eft la même que la Cor- naline ou Cornéole rouge , dont on parlera ci-après. Ce mot vient de Sarda , qui veut dire Cornaline , ou de ce que la première Sardoine a été trouvée dans une Ville d’Afie nommée Sardes. Cette Pierre imite la chair couverte de fang, & elle eft extrêmement propre à graver des cachets. Pline en diftingue cinq différentes : fçavoir, ——— Sarda Babylonica, Sardoine venant de Babylone. ——— Indica, qu'on tire des Indes. ——— Arabica, qui vient de l'Arabie. ——— Egyptia ——— d'Egypte. ——— Cypria ——— de Chypre. Les Sardoines ne varient entr'elles que par la couleur. Les Anciens , fi accoutumésà donner des propriétés aux Pier- res , les ont épargnées à celle-ci. à La Sardonix eft une Pierre qui enchérit fur la Sardoïne dont elle eft compofée, ainfi que de lPOnix. C’eft à propre- ment parler une efpèce d'Onix de trois couleurs, blanche , noire & fanguine au milieu. Les Anciens l'ont appellée Mem- phites. Son nom eft dérivé des deux mots Sarda & Onix. Les unes tiennent de la Sardoine , avec une couleur de chair roufle ; les autres ont un cercle très-blanc , fur un fond noir ou bleu. On en voit de noires dans le bas, & d’un verd fon- cé ou d’un blanc purpurin fur les côtés ; d’autres font d’un jaune obfcur & trifte ; d’autres enfin font mêlangées de noir & de blanc avec une zone blanche. Elles font toutes ame- nées par les torrens , & viennent des Indes, de l'Arabie, & de l'Arménie. Comme cette Pierre ne retient point la cire, elle eft très-propre à la gravure, & peut fort bien alors être appellée Camée. L'Agathe eft une Pierre fine de couleur vive, fouvent Opaque , compofée de lignes , de lits , de zones & de taches 1 GrreTonocrs, ERIPANXTIr. 167 qui repréfentent diverfes formes. Les Agathes diffèrent des Jafpes par la dureté & par la tranfparence. La plus belle Agathe eft (a) FOnix de couleur d’ongle, uelquefois noire ; entourée de plufeurs cercles ou zones d'un blanc bleuâtre. Celle qu'on nomme Memphires , Ce- mahu où Camchuia , eft ainfi appellée , lorfqu’on a enlevé de FOnix la zone fupérieure qui eft blanche , & qu’on décou- yre la zone noire : quelques-uns la nomment Camée. Les Italiens appellent (b). Nicolus lOnix à zones noïres & blan- ches. On voit des Agathes noires , de blanches, de bario- lées , avec des nuances ondoyantes, concentriques , excen- triquês , bifarres. Elles prennent différens noms, felon leurs couleurs : fcavoir, Agathe, Ardacate, qui a l'odeur dela myrre quand on la brûle. Perileveos , avec des rayes blanches fur un fond noir. ——— Leontion , Leoninus , Leontodara , imitant la peau de - Lion. ——— Leonachates — de fa Lionne. Pardalion , feu Pantachates ——— de la Panthère, Leucachates , qui a des veines blanches. ——— Haemachates ———— rouges comme du fang. ——— Sardachates —— — d'un rouge pâle , imi- tant la Sardoine. Saphirochates —————— de couleur bleuë , com- me le Saphir. ——— Jafpiachates , verte à pointes rougeñtres. ——— Dendrachates : c’eft la vraie Dendritte. ——— Corrollachates, imitant le Corail. Phaf[achates , de couleur de Pigeon. Lagites , repréfentant une tête de Lièvre. ——— Cerachates , imitant par fes formes celle des cornes. ——— Mochoenfis , celle qui vient de Mocha. -Phytomorphos , qui refflemble à une plante. ——— Technomorphos ; qui renferme des caraétères ou figu- res fingulières. ——— Vranomorphos , refflemblant à des étoiles ou à [a Lune. ——— ZLoomorphos , reflemblant à quelque animal. ——— Anthropomorphos , imitant homme. ——— Nebrites, approchant de la peau des Cerfs. Pfeuachates , faufle Agathe, (a) Ab un- gue diéta. Ma= thiole [ur Diof- coride , ditque les Agathes ont pris leur nom du fleuve A- chates en Si- cile,pag. 535. (b) Cardan l'appelle auf Nicolus , 4 qui il attribue fauflement la vertu de ren- dre trifle, cou rageux , € d’exciter des fonges af- freux. XX2VII. Cap. } PLANCHE 4, (a) Lis. pag. 695$: * 168 ORYCTOLOGIE, IL PARTIE: VE. Agathe de Sienne, de pluñeurs couleurs: 2. 22: 0 TR ——— de Rome, noire, blanche & bleu 4 21 14 00 ’ + ee ee ——— de Sicile, qui ft de même. Ke + L'HLAE ——— de Co qui tire fur le Saphir. ag à ——— de Bohème, grifatre , mêlée de différentes couleurs. ——— d Œningen en Suiffe, avec des étoiles & points noirs. ——— noire, qui eft crès-rare ; elle conferve fa couleur dans * le feu. Il vient des Agathes & Indes 1 plüpart d'Orient. s 5. & beaucoup d'Allemagne , qui étant bien choifies , ‘font. auf eftimées que les premières : comme elles ne retiennent pou. la cire, elles font très-propres à la gravure. ‘ = Il y a encore une Agathe blanche , appellée. a a qui vient du pays des Calmouques. On trouvera dans la planche marquée 4. cinq Aer des plus curieufes. ', Celle qui eft marquée À. eft Orientale, & connue parmi les Curieux fous le nom d’Agathe au Soleil, parce qu’elle en imite le difque en quatre FE qui fai rouges ; les’. autres marques font aurores , avec des lignes blanches & au- tres marbrures. On voit à la lettre B. un Jafpe ou une Agathe dr épaille & jaune , marquée de plufieurs cercles concentriques, avec des ramifications noires fur l'épaifleur d'en haut. La partie. d'en bas n’eft pas entière. La lettre C. préfente une Agathe d'Allemagne , qui ne le. cède en rien aux Orientales pour la beauté & (e netteté. Son compartiment entremélé de. ronds & de bandes cintrées, eft extrèmement beau , & paroît d'autant plus que les deux. morceaux font joints nfernble Le fond en eft violet clair ;. & les zones blanches & couleur de rofe. L’Agache Orientale marquée D. a donné occafion au Gra- veur de profiter des deux taches d'en haut qui imicent les. rideaux d’un lit, & de repréfenter dans la partie fombre au- : deflous , Judith avec fa Servante , laquelle coupe la tête à Ho- lopherne. Cette heureufe idée L l’'Arrifte fait fouvenir de. l'Agache des neuf Mufes avec Apollon, rapportée par (a), ) Pli- ne, & dont Cardan contefte l’exiftence. Celle qui eft en E. eft une jolie Agathe bariolge de id h, gnes tournantes & rougeâtres , fur un fond gris de-lin, Sa par-. tie inférieure eft grife , quelque peu veinée ; elle eft Li tendre tte gent 2m x AGATHES ET JASPES SINGULIERS. Aux dépens de M7 Le Marquis de loyer dArgenson Maréchal des € armps et Armees du Roy, Inspecteur General de la Cawalerte , TT ORYycTOLOGIE, II PARTTHE. 169 tendre pour être eftimée Orientale. Sa taille en forme de poire, fervoit à quelque ufage qui nous eft inconnu. : La Dendritte efune Agathe tranfparente , d'un gris fale, avec des traits jaunes, rouges, ou noirs , qui repréfentent des arbrifleaux , des buiflons, des moufles , des bruyères, & autres feuillages ; c’eft ce qui luia donné le nom de Pierre ar- borifée, du mot Grec Sd, qui veut dire un arbre. On l'ap- pelle encore Mochos , parce que les plus belles viennent de _Mocha , ville de l'Arabie Heureufe. Son nom Latin eft Dex- drites, Dendrachates ; la feule différence de cette dernière , felon quelques Naturaliftes , eft que fes feuillages font rou- es. er Les Dendrittes mifes au feu , felon Imperato, perdent leurs figures en peu de tems, & la Pierre refte nuë ; elle ré- fifte long-rems à cet élément , dans lequel elle fe calcine & fe vitrifie. C’eit un fluide coloré qui s’eft gliflé entre deux couches de Pierre molle, & y a formé des efpèces de feuil- lages inconnus. Ces Pierres fe forment tous les jours, comme fait le givre ou les rinceaux fur Les vitres pendant la gelée. On en a expliqué la méchanique dans je Difcours Préliminaire fur la formation des Pierres , qui précède ce Chapitre. La nouvelle planche des Dendrittes marquée 5. fait voir ce qu'on peut fouhaiter de plus beau en ce genre. Elles font toutes tirées d’un (4) fameux Cabinet à Paris, à l’excep- tion de la Dendritte marquée 3. qui fe trouve dans la col- lection de Auteur. On a obfervé de graver ces morceaux de la grandeur des originaux. Les figures des Dendrittes marquées PAZ, 4, 6051, fort voir de fimples feuillages extrêmement nets, fortant de peti- ces terrafles tracées en brun, fur un fond clair. La 3° figure repréfente une efpèce de portrait noir, furun fond clair , dont on voit diftiné@tement la forme de la tête & _de l'habillement ; ce portrait, qui eft très-rare , eft dans le goût de ceux du fameux Rembrant. - Le chiffre 6. fait voir deux troncs d’arbres très-bien for- més. … Au chiffre 7. ce font deux arbuftes de différente hauteur, s’élevant d’une terrafle, qui s’avance , colorée d’une demi- teinte fur le devant. Fe Les Dendrittes marquées 8. & 9. font de forme ronde, Seconde Partie. HAE LA DEN- DRITTE. PLANCHE $. (a) Cabinet de M. l'Abbé Joly de Fleu- 17, Chanoine de lPEglyfe de Paris. LA COR- NALINE. €Her 170 ORycTOoLOG1E, LE Paar. 5 avec uüné orande ramification à chacune » fortant d'un ro < Au chiffre 10. une Pierre ovale ep un atbre due # ché avec fon tronc très-bién marqué. FIVE nie Ielrés marquées TC FOR oblongues & arron- De dies ; elles repréfentent plufieurs arbres bordant un étangs 0 avec des reflets dans l’eau : une terraffe fert de sepoufloir On l’une des deux. Les chiffres 13. & 15. font des ramifications dérachées fue à des Pierres un peu grandes, de forme ovale. ” La Dendritte ovale 14. eft une Pierre capitale , pour la beauté & la diftinétion des branches : ce font deux troncs. d arbres j jetrant quelques rameaux, avec'une petite broffaille à côté. ÿa Les nombres 16.& 17. font deux petits porcräits de Mo- res en regard , dont l’un a un bonnet à l'Efpagnole : rien n’elt RENE ingulier que ces déeux morceaux ; ils prouvent J'exiftence du portrait ci-deflus marqué 3. On voit aux chiffres 18. & 20. deux hificadbts déta- ‘chées & rrès-netres, & Les Pierres fonrconrournéesen forme de miroirs de LoHécte. À La Dendritte 19. eft ovale, & d’une grandeur rrésreotfie | rable ; elle repréfente un payfage entier bien déffinié , avec | ‘un ciel. | Les Pierres marquées 21,22, 23» 24) 25, 27-, 28840); V0 font différentes ramifications extrèmemenit nettes , la sé à ‘én buiïflons , fur des fonds clairs & afléz fetitslables. La 26 eft une des plus bellés Pierres de la planche. Le ciel eft chargé de taches rouges , imitant le feu ; & fur la cerrafle d’en bas, il'y a fix troncs d'arbres broflaillés & un peu noirs, pour faire oppofition au loinrain , & aux tachés rouges du ciel : ce qui Pa fait nommer buillon'ardent. I Eur - encore obferver que la cime des atbres paroît un: peu brûlée. La Dendritte chiffrée 29. offre un oifeau perché fur un tronc d'arbre : on y voit diftinétemenr une tête avec tin ‘bec, deux aîles, un corps, une queue : rien n’eft fi fingulier- ag cette Pierre. La Cornaline , Cornéole ou Sardoine , eft a même Pierre, felon plufieurs Naturaliftes. Le rouge pâle eft fa couleur ot- dinaire ; il y en a de blanches, qui à proprement parler , foric ‘des Calcédoines. Les jaunes fônc crès-rares, Cette: Pierre , ! LS ; Se = À Ÿ Ÿ RS RSS = Ÿ Ÿ Ê e R un | S Fm NK ME S- so) è =. È A | S 5 — , Ÿ S \ =) LS Aux dépens de M lo én: OrRryvcTroLoGie, Il PARTIE. 171 quoique tranfparente & munie d’une feuille , ne brille point ; mais comme elle ne retient point la cire , elle et très-re- cherchée pour la gravure : elle a encore le mérite de ne per- dre point fon poli au feu le plus violent ; ce qui fait qu'on peut fort bien y peindre en émail. Les Cornalines les plus rouges & les plus foncées font eftimées être de vieille roche, ou antiques. On appelle également Cornaline onix , une Pier- re qui a des rones de différentes couleurs , comme on dit une Agathe onix , une Sardoine onix. L'@uil de chat, appellé par Mercati 4ffrobolos, a plufieurs efpèces : on le nomme Æfroïte, quand il fait paroître quel- ques points dorés en chatoyant ; l'Oriental eft verdâtre, ou couleur de porreau , & a la dureté du Saphir , & fe polit de même. Becher l'appelle œil du Soleil. Il y en à un qu’on nomme Oculus cati , reflemblant à lOpale , mais beaucoup plus dur : il eft d’un gris brillant, qui fe change en couleur de paille , imitant parfaitement l'œil de chat; un autre eft appellé Oculus (a) Beli , & par d’autres Turpeline , qui attire la cendre & la repoufle : ce n’eft qu'une faufle Opale qui repréfente une prunelle noire , au milieu d’une couleur do- rée & tranfparente. Enfin on donne à cette Pierre le nom d'Oculus murdi , quand elle a la couleur cendrée de POnix , qu’elle eft tranfparente comme l’Opale , & fait voir la pru- nelle noire de l'œil fortant d’une couleur dorée. Quelques Auteurs (2) lappellent Zapis mutabilis , parce quelle change, a ce qu'ils prétendent , de couleur , étant mife dans l’eau froide , & devient jaune : enfuite en fortant de l’eau , elle reprend fon premier état. Lorfqu’on apperçoit dans cette Pierre une prunelle noire entourée de blanc, on La nomme Lithophtalmos ; quandily en a deux, Diophtalmos j trois, Trio- phtalmos ; Hyophtalmos , quand on y voit l'apparence d’un œil de cochon ; & Ægrocphtalmos , quand cet œil approche de celui d’une chèvre ou d’un bouc. La figure ordinaire de Fœil de char eft oblongue ; on l'appelle quelquefois Pféudo- palus, ou faufle Opale. Cette Pierre eft d’une nature tendre, comme les Agathes d'Allemagne ; l'œil de chat Oriental eft très-dur. | La Calcédoine (c) eft une efpèce d'Agathe onix, d’une couleur tirant fur la neige , fur le jaune & fur Le bleu ; il yen a de verdatres. Céfalpin veut aufñi que la Calcédoine foit -FOnix blanche : ce plutôt une Cornaline blanche ; Y ij L'ŒIL DE CHAT. (a) Pline, lib. 37. Id eft gemma Belo Affyriorum Deo facrata. M. Calceol, s. 3. PAG. 379 (8) Muf, Calceol. Charleton Exerc.foflilia, pag. 41. Il Coning. {c) Gener prétend , que c’ef pat une corruption qu'on appelle cette Pierre Calcédoine, qu'on devroit la nommer Carchedoine, eu égard aux richeljes de la ville de Car- thage, defquel- les elle faifoit partie ; c’eft le fen:i- ment de Pli- ne , qui l’ap- pelle ainfi. LA CAL- CEDOINE. 172 ORYCTOLOGIE, IL PARTIE, mais ce n’eft ni l’une ni l’autre. La Calcédoine fe diftingue par une eau bleuë , & l'Orientale eft de couleur de chair. Cette Pierre eft de peu de valeur, étant extrêmement nei= geufe. La Calcédoine de Volterre eft blanche ; mêlée de petites taches violetres, & de couleur de cheveux clairs. On en trouve en Flandre , proche de Louvain & de Bruxelles. L'HÉLIO- L'Héliotrope eft demi-tranfparente , & de couleur de por= TROPE. reau , traverfée de taches rouges & des veines fanguines. C’eft une efpèce de Jafpe Onchisle qui vient des Indes & de lE- thiopie. Cette Pierre diffère du Jafpe , en ce que dans le Jafpe les taches de rouge font feules , aulieu que dans PHélio- trope ces taches font mêlées & traverfées par des veines de (a) M.Me- fang. Aldrovandus (4) tire le nom d’Héliotrope , gwia radios tallic. p.448. folares in fe geflare videatur. On à donné depuis quelque tems le nom de Gu/çuneche à une nouvelle Pierre fine , qui eft une efpèce d'œil de chat chatoyant, d’une couleur verdâtre foncée : ce nom eft Turc; & veut dire Pierre du Soleil. If en eft de même de l'Oculus Beli, que quelques-uns appellent Turpeline , comme il a été | dit ci-deflus. Une autre Pierre fe nomme Gufbahul, mot Turc; qui fignifie Pierre de l’homme : ces Pierres font des Agathes très-tendres , quoiqu'Orientales ; mais le bel œil de chat Oriental eft très-dur. La ra Après l'examen & la defcription de ces Pierres, il paroît pu L1waxT. qflez convenable de parler de La façon de les railler + elle fe fait en fuivant leur nature & leur qualité ; ainfi la taille des Diamans n’eft point celle des Pierres de couleur. Si le Dia- mant montre des pointes naïves ou fermes , il eft bon à tail- ler ; celui qui eft revèche, c’eit-à- dire, donc il n’eft pas pofii- ble de fuivre le fil à la rouë , ne peut fe tailler, & eft ap- pellé par les gens de l’art , Pierre de sature : lorfqu’il a un cordon ou un nœud dans le milieu , on l'appelle Juwelle:; alors on fe détermine à le cliver , pour en faire deux rofes, ou bien on le réduit en une poudre , qui fert à tailler les autres Diamans. Il y a des Pierres qui n’ont que de petites parties de cette matière dure, que l’ouvrier, avec beaucoup de patience , par- vient quelquefois à polir ; mais il ne trompe guëre des yeux. connoifleurs. Si le Diamant eit gendarmeux , e’eft-à-dire”, | s'iliveft pas bien nec, il fauc le rejetter ; on peut cependañt | le donner aux Vicriers, pour couper le verre , ou s’en fervir 1 [ ORYCTOLOGIE, II PARTIE. 173 à égrifer les autres Pierres , ou le broyer pour en faire de la poudre. | DS | Les Pierres dures d’une nature grafle ne prennent que dif- ficilement Le poli, au lieu que celles dont la nature eft plus fèche , fe poliflent parfaitement, pourvû qu’elles foient de fa même dureté. Pour les choifir , il faut prendre un jour mo- déré. Un (2) Ancien veut que ce foit le matin ,; ou au moins à la quatrième heure : il donne [a manière de tailler les Pier- res fines , en les faifant chauffer avec du fang (b) de bouc ; ce qui n’a pas réuff. | Lorfque deux Diamans bruts ont été choifis , on commen- ce pour les dégroflir , par les enchäffer dans deux bâtons ou deux poignées de bois avec du maftic ; alors on les frotte l’un contre l’autre, jufqu’à ce qu’on leur ait donné la première for- me qu'ils doivent avoir : cette opération s'appelle égrifer. La poudre que produit ce travail eft chere, & fe conferve , en la recueillant dans une boëte de cuivre , appellée Egri- foir. Fr | Les Indiens font les premiers qui ont taillé les Pierres fi- nes en cabauchons, ou fuivant leur forme naturelle ; ils fe fervent d’une rouë de bois: quant aux Diamans, ils les tail- lent à facettes , ce qu’on appelle Zabora. Préfentement les Diamans font envoyés cout bruts des Indes , & on les taille en Europe, à Amiterdam, à Londres, en Portugal & en France , pour leur donner leur jeu & leur brillant. Dans lPancienne taïlle des Diamans , on leur donnoit la: forme d’un dé à jouer : c’eft ce qu’on nomme Pierre épaifle. Comme ils avoient bien moins de jeu , on.s’eft déterminé à les brillanter. On ne veut aujourd’hui que ce qui paroît, que ce qui brille. On réunit routes les Pierres en pelotons ; la nouvelle manière fe fait ainfi. Un ouvrier conduit une grande rouë de bois, pofée ho- rizontalement à la hauteur de fes bras. Il a devant lui une: barre de bois avec des chevilles, où il pofeles mains pour faire avancer cette roué & la ramener à lui. Cette barre eft attachée d'un côté à un boulon à pivots , pofé verticalemenc fur un. petit arbre perpendiculaire placé contre lemur , & de l’au- tre à une zringle de bois jointe à une efpèce de moufle où de bielle auf de bois, qui tourne & fe ramene autour de: Vaxe de la rouë. Par le moyen d’une corde à-boyau , cette: roué communique le mouvement à une petite rouë de fer: Ÿ 1j (a) Tranflu= centes matu- tino probari cenfent , aut fi necefle eff, in quartam horam; poftea. vetant. Plin. lib. 37: cap. 13. pag. 7$. (&) Hircino’ tumpitur fan- » guine. Eo- dem lib. capi. 4 PAG. 712 174 ORYCTOLOGIE,II PARTIE. doux pofée fur un autre pivot, & dans une efpèce de muu- lin, où un autre homme dirige le travail. | k Le Diamant eft fcellé avec de la foudure d’'Etain dans une coquille de Cuivre, qui le tient attaché par des vis, & s'y rapporte parfaitement. On pofe cette coquille fur une te- naille de fer garnie d’une plaque de plomb ; & pour l'affü- rer avec plus de fermeté , on la charge de morceaux de plomb plats ;sproportionnément à la dureté & à la groffeur du Diamant. Le même homme eft attentif au mouvement de la petite rouë , conduit les tenailles , les charge & les vifite fouvent , de peur que le Diamant ne s’ufe trop d’un côté , & pour en changer les facettes à mefure qu’elles fe fi- niflent. On enduit la rouë & la Pierre que l’on veut tailler, avec de la poudre de Diamant délayée dans de l'huile d’o- live. On peut par le moyen de plufeurs tenailles , travailler différentes Pierres fur la même roué; elles font renverfées pour tenir la pointe du Diamant fur la rouë, qui eft plus ou moins de tems à l’ufer, fuivant fa dureté : c’eft ainfi qu’on taille un Diamant & qu'on le polit; pour adoucir la facette & la finir entièrement , on donne un mouvement de la main à la tenaille de fer qui tient le Diamant , pour le mouvoir fur la rouë , adoucir la facette , & lui ôter les fils qui pourroient lui être reftés , ce qui s'appelle aviver une Pierre. Quand la rouë de fer a des fils occafionnés par le travail, on la pofe horizontalement dans un chañlis de bois avec une vis pour la faire tourner impercepriblement, & avec de grof- fes limes enchaflées dans des rouleaux de plomb , pour les rendre plus pefantes , on les mene à la main, & on les pale doucement 2 la rouë , pour l’unir de tous côtés. On ne donne aujourd’hui que trois formes au Diamant, la Table , la Rofe , & le Brillant. La Table A. eft la plus fimple de toutes ; elle eft plate deflus comme deflous , & a un bifeau de chaque côté qui vient mourir au feuilletis : c’eft de tous les Diamans celui ui a le moins de jeu ; on le nomme Pierre foible. La Rofe B. a fa couronne taillée à facettes jufqu’à fon feuilletis , qui eft plat par deflous. Cette partie élevée s’ap- pelle Dôme, & celle qui fait Le tour du Diamant , fe nomme Dentelle ; ou clôture. On forme ordinairement 24. triangles égaux fur La fuperf- OrRvcTrozoctre,lIl. ParTie. 275 NES SÈE PELTE LEE XII Brillunt- Culasse Pierre de Couleur CPSESESES) PSS TATA TAN a — ET = = fasse -cie entière de fa Rofe , dont fix font fur la eouronne , & les: dix-huit autres fur la partie inférieure , lefquels viennent fe: terminer du feuilletis à leur fommet. La Rofe jette de plus “grands éclats de lumière que le Brillant ; mais elle joué bien moins, c'eft-à-dire , qu’elle a moins de feu. Le Brillant C. a deux cônes brillantés deflus & deflous . & c’eft le plus beau Diamant, & celui qui jouë le mieux. Le cône fupérieur à huit pointes, formant hui lozanges , ac- compagnées de 32. facettes, qui doivent répondre réguliè- rement dans le cône inférieur , appellé Culaffe , à huit gran- des facettes , nommées Pavillons , & à 16.facettes ou ue “œaillés entre-deux, pour que le jeu foit parfait. Tous ces. ‘’euvrages dans la partie fupérieure font pouilés depuis Le feuil-- lecis jufqu’au Dôme , & dans l’'inférieure , depuis le même “feuilletis jufqu’au bas de la Culafle. La belle proportion du Diamant eft celle.de 2.33.:Onle Proror- taille en deux Cônes inégaux & irréguliers ,;& l’on prend Ton ou Dar ‘te tiers de la largeur du feuilletis ; qu’on fuppofe féparée en: dix-huit parties, c’eft-à-dire , que l’on porte fix de ces: par tes fur [a hauteur du Cône fupérieur ; en coupanr la pointe 176 ORYCTOLOGIE, FE Partir | du Cône de f,, ainfi qu'il eft repréfenté dans la figure D. pour en former une petite Table oétogone. On coupe pareille- ment de trois 18° qui font la 6° partie du diamètre, l’ex- trémité du Cône inférieur , appellée Culaffe , à laquelle on donne pour enfoncement les deux tiers du diamètre du feuil- Jeris ; de cette manière, la fuperficie entière du Diamant. eft taillée en lozanges, triangles , facettes, bifeaux, pour le bril- lanter ; ce qui lui donne autant d'éclat que de jeu. Cette proportion eft fondée fur la 47° propofñtion du pre- mier Livre des Elémens d'Euclide , qui eft , que le quarré de l’'Hypothénufe eft égal aux quarrés des deux autres côtés pris enfemble : ainfi tous les angles droits des tables d’un Dia- mant conftituent des Hypothénufes. | La proportion de la Rofe doit être de la moitié de la lar- geur du diamètre de fon feuilletis , à porter de ce feuilletis vers la pointe. Elle a deux parties : la couronne qui eit la fu- périeure , eft exagone , & remplie de triangles réguliers; la partie de deflous , pleine de pareils triangles , s'appelle Les côtés , la Dentelle , ou la clôture. Quand on a des Karats , une Rofe à brillanter , ou des Pierres qui gênent par leur forme , on n’obferve point ces proportions ; alors on s’ajufte fuivant la Pierre , en faifanc un plomb pour modèle, & en confervant fon poids le plus qu'il eft pofible, Ce n'eft que depuis environ cent ans, qu’on travaille à brillanter les Diamans bruts, ainfi que les Dia- mans d’ancienne taille ; on retourne même la Rofe , quand on lui voit aflez d’épaifleur dans le bord , pour pouvoir y placer les facettes neceflaires aux brillans. Quand cesPierres font montées, le deffus eft caché par la fertiflure du chaton, & doit être beaucoup plus grand que la partie vifble , c’eft-à-dire, qu’il doit avoir bien plus de profondeur, que le deflus de hauteur. Par ce moyen le bril- Jant rend tout fon jeu , & a tout fon éclat. Il n’en eft pas de même de la Pierre foible & de la Rofe , qui montrent extérieurement tout leur volume. L’ufage & la pratique donnent la facilité de ces différen- tes tailles, & les Diamantaires n’ont point d’autres compas que leurs yeux & la main qui conduit le Diamant. Ils fonc les facettes les plus régulières qu'ils peuvent , en changeant la Pierre de fituation à chaque facette, en la foudant de nouyeau avec de l’étain, & continuant cette manœuvre à mefure de-— FRA EE 7 PEN Gén Li ten: OrycroLocre,; IE PARTIE. 177 mefure que la Pierre fe finit; jufqu’à ce qu’elle foit dans fa perfection. Bi: Lg} 9 Les défeétuofités des Diamans fe nomment glace'jaune , glace rouge, brune, blanche : il y a encore des points rou- ges , des bruns , des noirs , nommés Dragons ; & s'ils font en: grand nombre , on les appelle fablés. Quand les Diamans taillés n’ont point le jeu ordinaire ; ‘ils fe nomment laiteux, fourds , favonneux# glaceux , gendarmeux ; jardineux 5'ce ui les empêche de briller , eft fouvent un nuage coloré:;: 068 matière introduite dans fa formation , laquelle ne:s’eft pas mêlangée dans l’érenduë de la Pierre, comme elle a fait aux Pierres de couleur décidée, Cet accident eft plus com- mun , & fe découvre mieux dans les Pierres de‘cauleur ; qui font fujettes à être brunes ; céleftes , & à n’avoirique des cou- leurs manquées. Li so …striot sl 3h Les noms de ferré, de ramaffé; font donnés aux Diamans qui n’ont pas une étenduë ni une apparence proportionnées a leur poids. Certaines glaces blanches dans le bord des Diamans, les givrures , étonnures ; égrifures , proviennent des outils qui ont fervi à les tirer dela mine , ou de ceux qu'ont employés les ouvriers pour les mettre en œuvre: : :!:: Si un:Diamant eft trop tranfparent ; on le taille à grands bifeaux , appellés Pavillons : lorfque d’une Rofe on veut faire un Brillant, on la retourne fans deflus deffous ; alors on taille à facertes ou à bifeaux les côtés de la taille qui eft‘toujours plus grande qu’elle ne le feroit ; fuivant les proportions ordi- paires, S'il fe trouve un point rouge dans un Diamant ; on le met dans le feu pour le noircir, ce qui s'appelle brûler. : Lorfqu'un Bruc eft grand & annonce les indices d’une eau brune , roufle ou noire , on le fcie pour affoiblir cette cou- leur ; par ce moyen on a deux Pierres plates d’un des côtés dont on forme deux Rofes , & quelquefois deux Brillans, fi les bords reftent épais après le fciage. Cette opération fe fait avec un menu fil de Leton qu’on enduit, ainfi que la Pierre, d’une poudre très-fine de Diamant délayée dans de Veau & du vinaigre. Quand la Pierre eft trop petite , l'opé- ration fe fait autrement ; on la clive, en faifant avec une pointe de Diamant une légère entaille au fil de la Pierre, dans laquelle on met une lame d’Acier, qu’on frappe avec un petit marteau , qui fend d’un feul coup le:Brut en deux Seconde Partie. Z LA TAILLE DES PIERRES DE COULEUR. 178 OrRwcroLOoGre EL PARTIE pièces. Ce travail.-demande une main habile ; pour que{a Pierre ne fe brife point. 10 SH . y. a un moyen de remédier à [1 couleur brune:ou noire : c'eft de ne pas tailler la culafle à petites facettes , mais/à grands pavillons , pour éviter de renvoyer cette couleur dans le dôme. Certe atrention dépend de l’adrefle du Diamantaire: Il faut encore obferver en taïñllant un Diamant , d’en con: ferver le poids autant que cela ne préjudicie point à fon jeu & à fa belle forme. On fçait qu'il perd à la raïlle la imoitié de fon poids. cr RUE On eftime le plus les Diamans exempts des imperfe&ions qu'on vient de détailler, & qui joignent à la netteté & à la blancheur, la belle unité de couleur bien décidée ; un jeu mâle , non-varié , & les plus riches proportions de l’étendué & de la forme , & furtout la belle couleur criftalline.tt: : 1°! La taille des Pierres de couleur eft différente de celle des Diamans. Autrefois pour conferver le poids & la couleur des Pierres Orientales , on les tailloit en cabauchons : elles ayoient alors moins de jeu ; mais elles étoient plus velou- tées : ce qui fe pratique encore dans les Indes. La taille mo- derne fe fait ainfi. La partie fupérieure d’une Pierre forme une table quarrée ; oétogone ou lozange , dontiles côtés ou bifeaux fe taillent en dentelles ou facettes recoupées juf- qu’au feuillecis. Depuis ce feuilleris jufqu’au bas de la cu- fon extrémité , en diminuant de hauteur par 6 tion. On en voit la figure à la lettre E. dans la planche de bois où font repréfentées les autres Pierres. On commence pour’tailler les Pierres Orientales , à cimen- ter la Pierre brute au bout d’un bâton ; on appuye enfuite fon extrémité fur une roué de Cuivre jaune, pofée horizonta- lement fur une table nommée le moulin. Son pivot tientau baut d’une potence de Fer attachée fur cette table; une au- tre rouë de bois plus grande tourne horizontalement au def- fous de la table , & communique à la première roué , par une corde à boyau , le mouvement que lui donne une mati- velle de fer qui s'élève fur la même table, & que tourne la main gauche du Lapidaire qui eft aflis , & qui de la droire tient la Pierre avec le bâton. On merde la poudre de Diamane fur la rouë de Cuivre jaune imbibée d’eau , pour former 2 lafle , ce font différens bifeaux qui vont par mo finir à proporz LA ORYcTOLOGIE, II. ParTre. 179: des facettes & des pavillons. La main fuffit pour conduire le bâton où eft maftiquée la Pierre ÿ & la cheville de fer qui eft pofée droite fur la table en face de la rouë, fert à aflü- rer encore plus fortement le bâton avec de-petites pointes de fer, qui font dans une poignée de bois, qu'on pañle dans la branche de fer.’ fi Hové inov00 ans yüb:is ol Si c’eft une Pierre Occidentale que lon veuille tailler fur: le même moulin, on change la rouë de Cuivre jauné ; pour en mettre une de plomb , que l’on imbibe d’eau & d'éme- ri; & l’on fait toutes les facettes à la main. > SO * Lorfqu’il s’agit de polir une Pierre Orientale , on fe fert: d’un autre moulin , où il y a une rouë de Cuivre de rofette avec du tripoli & de l'eau; & l'on emploie un inftrument de bois, nommé quadran, qui eft portatif, où eft le bâton à vis qui tient la Pierre & la ferre plus fortement : on pañle ce qua- dran dans la cheville de fer, & l’on foutient le tout avec la main ; c’eft le moyen de rendre les facettes plus régulières : ce poliment ainfi pratiqué ne laifle pas d’ufer un peu les Pierres. +) Si l’on veut polir une Pierre Occidentale , on fe fert d'une rouë d’Etain fur le même moulin avec de l’'émeri. Le refte du travail eft commun à toutes les Pierres , de même que la manière de les aviver. Dans les Pierres grafles & ingrates , telles que le Péridot, le Rubis balais, le Spinelle , on a recours à des huiles de Soufre , pour en faciliter le poliment. : | Quand les roués dont on vient de parler font trop dou= ces, on les hache en y pofant de champ une lame de couteau; ce qui les rend pleines de filets élevés , qu’on adoucit enfuite avec du tripoli ou de la potée. ' La proportion des Pierres de couleur, eft de prendre la Prororrron fixième partie du diamètre du feuilleris , & La porter pour la »#s Prnnes partie fupérieure ; & le tiers di mêmé diamètre, ce quiet 77" deux fois la hauteur , pour la culaffe , qui ne fe taille point facettes ni à pavillons, mais par degrés qui diminuent pro- portionnellement , afin que la Pierre prenne mieux la feuille. La table de deffus eft auf plus large que celle du Diamant, avec une dentelle autour taillée à facettes , que l’on re- coupe ordinairement. On ne s'écarre de cette règle, que quand la Pierre à quelques défauts: fi, par exemple, elle avoir une glace ou un point, la table ne feroit point la forme Z ji { 180: ORvcTrTozoGzrE,Il. PARTIE. à qu'il lui faudroit donner, parce qu'une glace ; par la réflexion } en fair paroître plufieurs ; il faut alors:employer les facetress pour fauver ce défaut : on peut encore faire bomber la tas ble en cabauchon. sé 10 Te Le Rubis , la Topaze ,le Saphir , l'Améthyfte Orientales fe trouvent fouvent avoir des nœuds , mais bien plus rare=! ment que le Diamant ; &c’eft ce qu’on appelle Pierre de na ture. On peut petit à petit ufer ces nœuds fur la rouë ;& elles fe taillent à l'ordinaire ; quant au Grenat & à la Ver- 4 " meille, comme étant des Pierres trop épaifles , pour augmen:: ter leur tranfparence , on les cheve ou on les diminue de grofleur. | Les Emeraudes fe taillent quarrées pour l'ordinaire avec: eu de facettes, pour conferver le velouté. À l'égard de lO-: pale , dela Turquoife, de la Malachite , de Gil de chat & des autres Pierres non-fufceptibles de facettes, les Lapidaires cherchent le côté le plus avantageux pour les faire valoir ;: & les raillent en cabauchon fur une rouë de plomb avec de: l’émeri : enfuite ils les polifient fur La rouë de bois avec du ripoli & de l’eau, & on les avive fur des morceaux de cha- mois avec de la potée d’étain. jt Plus les Pierres font dures, mieux elles fe poliffent ; plus. on leur donne de facettes & d’angles , moins elles font ve- loutées : elles ne joucroient point & n’auroient point tant d'éclat , fans le fecours d’une feuille d'argent mince commei du papier , brunie à la fanguine fur une glace , & prête à re— cevoir la couleur qu'on veut lui donner. Sous le Diamant & l’'Emeraude , le velours ou le maftie noir préparé fervent de feuilles. , Les Lapidaires appellent Orientales toutes les Pierres qui. font dures ; ils nomment improprement Occidentales celles qui font moins dures , quoiqu’elles viennent de plufeurs cantons de l'Orient. Ce nom d’Occidentales convient mieux à routes les Pierres fines , que l’on tire de différens pays de PEurope , comme de Bohème , de Siléfie , de Mifnie , de Saxe , d'Efpagne & de France. , Il n’y a, felon eux, parmi les Pierres fines , que quatre ou cinq efpèces qu’on puifle appeller Pierres du premier ordre, & qui approchent de l'excellence & de la dureté du Diamant. Ces Pierres font le Rubis, le Saphir, la Topaze , l’Amé- thyfte d'Orient & l’'Emeraude, à la dureté près, Celles du fe- 4 | £ 1 ORYcTOLOG1E, IL PARTIE. 181 cond ordre font le Grenat, la Vermeille., l'Aigue marine , le Béril , le Péridot & autres. Ces Pierres tirent leurs cou- leurs des premières : le Grenat & la Verimeille , par exemple, font regardés comme des Rubis foncés, PHyacinthe com- me un Rubis jaunâtre , le Saphir un Rubis bleu , le Béril & le Péridot comme des Emeraudes foibles ; l’Aigue marine eft eftimée un Saphir pâle , & la Topaze un Rubis jaune : c’eft ainf qu’elles font encore aujourd’hui regardées par (4) les Orientaux. D Quand ces Pierres fines font mélangées dans leurs cou- leurs , telle qu'une Emeraude demi-blanche & verte , un Rubis moitié rouge & blanc , une Topaze moitié Améchyfte ,. ce qui femble arriver contre l'intention de [a nature ; on peut fort bien les nommer des jeux de la nature. La valeur des Diamans, ainfi que celle des Pierres de cou- leur & des Perles jeft comme le quarré de leurs poids. Cerre mefure appellée Karat, contient quatre grains, un peu plus foibles que ceux de l'or, & que l’on divife en trente-deux arcies , & même jufqu’à foixante & quatre. Cette valeur qui eft des plus arbitraires , ne diffère aucunement de celle des autres marchandifes fines , que la rareté ou l'abondance. font valoir plus ou moins. La netteté, la belle couleur , la srandeur , l'étendue , le poids & la perfection des Pierres. Done extrèmement varier leur prix ; enforte que tous les cal- culs & routes les règles qu'ont voulu donner quelques (b) Au- teurs fur le prix des Diamans, n’ont rien de certain. Il ne faut qu’une mode , qu'une rareté d’efpèces ,. ou la décou- verte d’une mine de Diamans , pour faire diminuer le prix des autres ; c’eit ce qu’on a vû arriver aux nouveaux Dia- mans du Brefil. L'expérience & l’ufage font les vraies règles pour l’eftima- ton des Pierres fines : un point noir ou rougë , une glace, une eau tirant fur le jaune , font perdre une partie de la. va- leur d’un Diamant; cela eft fi vrai , que deux Pierres du: même poids & de la même eau, feront du double de la va-. leur FPune de l'autre , quand l’une aura plus d’écenduë dans: fon dôme , quoiqu’elle ait moins d’enfoncement ou d’épaif-- feur dans fa culaffe. Un Diamant, par exemple , parfait en. tout point, pefant 8 grains , coutera 600 liv.. il fera moins large en deflus qu'un autre du même poids & de la même: Z üj, (a) Voyages. de Tavernier, liv. 3. chap. 11. VALEUR DES: PIÉRRES NES, (b} Taver= nier. Le parfait: Jouaillier. Les merveilles des Indes, par Berquen.. Traité des Diamans €». des Perles ,. par D. Jeffriess Anglois. paroît davantage. = Quand une couleur jaune, vérte, bleuë , couleur derofe;! PIERRES FAC- TICES, (a) L'An de laVerrerie, par Neri Flo- rentin ; avec les notes de Kunkel, Chy- rrifle de Lou- venfiren. Le nouvel Art dela Ver- riere |, 1752. pag. 278. le] 182 ORrvctozocie,Il. Parme. 7 joué eau , qui vaudra 1200 liv. paree qu'ayant plus d'éténdué, ib eft généralement répandue dans un Diamant , elle l’augmen= te confidérablement de prix ; ces Pierres ainfi colorées font: éxtrêmement rares. L Il n’eft pas difficile de diftinguer les Pierres fines d'avec: les faufles ; leur poids feul & la dureté font de fûrs garans qu’elles font véritables. Quelque habile que foitun Lapidaire, il ne peut jamais concilier le poids d’une Pierre avec facouleur qu'il imite aflez bien. Ordinairement c’eft à la pefanteur & à la lime qui ne mord point fur les Pierres fines, qu’on les diftingue d feule infpeétion , fans les déchäffer. On connoît encore la dureté d’une Pierre au poliment, & en la préfentant fur la rouë. à Les Pierres fattices , ou faufles, font les Pierres de compo- fition , comme le Stras , & celles que l’on vend au Temple, qui ne le cèdent qu’en dureté aux Pierres fines. Voici la manière de faire les Pierres de compofition, dont les procédés varient fuivant l’habileté de l’ouvrier. Avec du fable blanc & graveleux , en y ajoûtant des cou- leurs , on fait toutes les faufles Pierres. Du Verre & du Criftal mis en poudre, avec un peu de Minium , donne les Emeraudes. (2) Kunkel donne les compofitions fuivantes : l’une eft une poudre de Pierre à fufil, noire , calcinée, ou du Sable avec du Salpètre, du Borax & de l’Arfenic ; l'autre confifte à prendre 8 onces de Criftal de Venife, 6 livres de Sel de Roquette, 2 livres de Sel, ou Sucre de Saturne, en faire une pâte ou frite , & y mettre des couleurs. On fait l'Emeraude & le Béril avec de l’écaille de Cuivre, la Topaze avec du Saffre , le Saphir & le Grenat avec le Saffre & la Magalaife. Une livre de Cailloux fort blanes jou du Criftal de roche, 8 onces de Nüitre , 4 onces de Borax ; 2 onces d’Arfenic blanc ; le tout mis en fufon à un feu fort vif, vous donnera un Criftal qui fervira de bafe aux autres Pierres. Faites fondre à un feu très-violent fix onces de Criftab, une once de Safran de Venus, deux grains d Or fulminant, vous aurez un Rubis. L’Orpiment cuit avec du Verre fait es faufles. Les habiles gens les connoiflent à le Ornvcrozocre, Il Pare. 183 lemême effet. Quatre oncesde ce Criftal , deux onces de M5- nium , un fcrupule de Safran de Mars , donneront une Chry- {olite. Les Emeraudes demandent un mêlange du même Crif- tal, du Mirium , du Cuivre, du Safran de Mars , ou de la Chaux d'argent, & dix grains de Verd-de-gris. Avec de la diflolution d'argent dans l’efpric de Nitré, j'ai. formé des veines, des taches & des figures de différentes cou- leurs fur de Marbre , le Criftal, le Jafpe & l'Agathe. Il faut auparavant expofer la Pierre au Soleil pendant quelques heu- res , ou la chauffer vivement. L’efprit de Vin , l'huile de Térebenthine , le fans de Dragon , la gomme Gutte font le même effet fur les Agathes. Pour les Cornalines, on fe fert de Colcothar ou Vitriol calciné ; dont on fait fécher la pou- dre qu’on délaie avec de l’eau gommée, pour en defliner la figure au pinceau fur la Pierre. On la laïfle enfuite fécher, & on la met chauffer au fourneau fous la mouffle : on la re- tire au bout de quelques minutes , crainte que le feu ne cafle la Pierre, ou ne lui ôte trop de couleur ; maïs limitation de la nature ne trompe perfonne. -1Les Pierres fines opaques, qui font la 2° efpèce des Pier- res dures, ne font nullement comparables aux précédentes pour la dureté , l'éclat, le jeu , la variété , le brillant : on peut les divifer en deux articles ; celles qui prennent le poli, & celles qui ne le reçoivent pas. Le premier article com- prend les Pierres fuivantes ; la Turquoife , la Malachite, le Jafpe , le Jade , la Pierre des Amazones ; le Lapis Lazuli, la Pierre néphrétique , le Granit , le Porphyre , l'Albâtre, & les. Marbres. [53 1 La Turquoife de Perfe & de Turquie tire fur le bleu cé- lefte , ou Turquin: Pline la nomme Lapis aërizufa, quod aëri PIERRES OPAQUES. ze. Esrece.. let. ARTICLE. LA TUR- QUOISE, ft fimilis ; & les Anciens l’ont appellée Callaïs. On la compte : parmi les Pierres précieufes , quoiqu’elle ne foit point tranf- parente ; Cardan en rapporte des chofes hors de coute croyan- ce. L'expérience que la Turquoife pâlit au doigt d’un mort, . & qu’elle reprend fa couleur , quand elle eft portée par une perfonne faine , eft confirmée par plufeurs (x) Auteurs. La nouvelle roche blanchit & verdit en peu de tems 5 ce qui fait rechercher celle de l’ancienne roche ; dont le bleu cé lefte eft fans aucun mélange. On appelle Turquine , celle: qui vienc de Turquie, On à découvert en Languedoc des: mines de Turquoifes blanches & jaunâtres , qui ne devien- (2) M Cale ceol. (a) Memoi- ves l’Acadèm. année 171$e pag. 198. LA MA! A. CHITE. LE JASPE. (b) Tantæ magnitudinis quandoque reperitur , ut pocula & ma- nubria ex ci confici pof- fint. Mu. Worm, pag. 95. 184 ORyrcroLocte, II Parrir. nent bleuës qu’au feu. Ce fonc des dents ou des os.qu'of croit venir d'animaux de mer, étant compofées de couches pareilles à celles des os. Nos Turquoifes , fuivant les remar- ques de (4) l’Académie des Sciences , font d’une nature très- différente de celles de Perfe & de Turquie. La Malachite ou Molochite a pris fon nom du mot Murs pardyn , qui veut dire mauve, Sa couleur verte & neigeufe eft traverfée par des veines blanches , mêlées de taches noi- res approchantes du bleu: Rien ne reffemble plus au Jafpe verd , au Diafpre & au Chryfoprafe , que la Malachite ; iky a cependant cette différence , que la Malachite fe fond au feu, & devient Phofphore , ce que le Jafpe ne fait pas. On dif tingue de quatre efpèces de Malachites, 3 5h La première eft de couleur de Mauve. | La feconde eft verte, & entremêlée de taches blanches & noires. | La rroifième eft verte, & mêlée de taches Diese pied La quatrième approche le plus de la Turquoife , & c'eft Ja plus eftimée des quatre. Le Jafpe, que l'on a confondu avec le Diafpre des An- ciens , eft rancôt rouge & tantôt verd ; il y en a de fanguins, de ei , de couleur de rofe, de bleus, de pourpres & de bariolés. Pline appelle Grammatias , le Diafpre lEmeraude, & ce que nous nommons Jafpe res (el Le Jafpe diffère del Agathe, en ce que fa matière eft plus opaque, plus grof- fière , moins dure , & qu’on y trouve plus de dates : tels font les graviers & les cerrafles qui les empêchent de rece- voir un aufli beau poli que les Agathes. On en trouvé des morceaux (D) aflez grands pour en pouvoir former des fiegu- res , des vafes, des manches de couteau, & des poignées dé pées. On diftingue les fuivans. Jafponyx , eft moitié Onix, moitié Jafpe. ——— Capnias rouge pâle , imitant le nuage. ——— Onychi punéta, verd ou rouge, couvert de points moins rouges. Lapis. ——— Terebenthizufa, Diofc. ef; jaune, imitant la Téreben- thine cuite. Jafpe de Médie, appellé Panchère , jet {cd Lt couleurs imitent cet animal. Yale Aérizufa Plinii, eft d’un bleu célefte différent du” À - ant se mb dns nn Éun OrYÿcTOLOGrE, I PARTIE. 185 - Jaïfpe dit Melochites , couleur de Mauve. —— de Barga, blanc & roux. de Bohème, de diverfes couleurs. univerfel, mêlangé de toutes couleurs. . de Chypre, roux; plein de feu. de Corfe, verd. ——— de Sicile, couleur de Corail. — de France, roux. * fleuri , bariolé , moucheté, panaché. ——— tout noir, appellé Capriris. jaune & calcédoineux. jaune, minime, clair. — veiné, noir, jaune & verd. ——— Galaxia, couleur de lait; ou Galactites Plinii. : ——— Malachites Plinii, de couleur verte d'Emeraude. ——— Hamachates, couleur de fang, ——— Chryfopteris , couleur d’or. Leucothiros , avec des taches blanches. 4h fanguin , avec des taches & filets couleur de fang. Corfosdes , fait en corbeille, ou reflemblant à des che: veux gris, | | ——— Grammatias Pliniis c'eft le Jafpe fleuri rouge , avec des taches blanches. Hrnla Le morceau de Jafpe marqué F. dans la planche 4. repré- fente fur un fond gris fale, plufieurs compartimens qui for- ment un ciel, des terrafles , & une efpèce de payfage. Le Jafpe G: fait voir deux figures , formant un double œuf aflez fingulier ; le fond en et gris de lin. On voit à la lettre H. fur un fond noir, un mêlange de différences couleurs , qui font appeller ce Jafpe , univerfel. Celui marqué I. eft aflez grand , de forme ovale : le fond en eft gris, parfemé de petits quarrés imitant les cartes à jouer 5 ils font tous arborifés très-délicatement. Le Jafpe K, eft un très-beau morceau de Jafpe-fanguin , avec de grandes parties rouges , d’une couleur très-vive. On remarque des nuages bleuâtres & noirs, fur un fond jaunâtre , dans le Jafpe marqué L. Ce qu’il y a de fingulier dans le morceau M. eftqu’il contient une coquille très-diftinéte & très-entière , du genre des cames ; ce qu'on trouve rarement dans les Jafpes & dans les Mar- bres , qui ordinairement font compofés de débris de coquilles. Seconde Partie, Aa Prancuz 4. LE JADE. LA PIERRE DES AMA- ZONES. (a) Traité des Pierre, PAS. 1$1. LE LAPIS LAZULI. LA PIERRE NEPHRE- TIQUE. {b) M. Me- tal, pag. 706. LA CR À- PAUDINE ET L'@IL DE SER- PENT, 186 ORvcTOLOGIrE, II. PARTIE. Le Jade tire quelquefois fur le jaune ; fur le verd pâle; & quelquefois fur le bleu ; il eft nommé Pierre divine ou néphrétique , parce qu'on croit communément qu’en la por- tant fur les reins , on guérit de cette colique. Cette Pierre eft des plus dures , & ne peut fe tailler qu'avec de la-poudre de Diamant; les Orientaux en font des manches de fabres & de couteaux , de même que plulieurs autres ornémens; quoi- que par fa nature grafle, elle foit aflez difficile à polir. —— La Pierre des Amazones ; que plufeurs confondent avec le Jade, en a affez la couleut : on peut la diftingueren Lié- vantine, qui eft verdâtre , & qui approche du Jade s l’autre qui fe nomme Orientale , eft plus bleuë , & reflemble à l'E: meraude : Venette (4) dit que le limon verd de lx-rivière » des Amazones eft fluide, & devient fi dur après avoir-été expofé à l'air, que l’on en fait des haches dans le pays: On s’en fert effectivement pour des poignées de fabres , de cou eaux ; & en les perçant, pour des amulettes , qu'on porte au col , aux bras & fur les reins. La penfée où l’on eft que c’eft un remède fpécifique pour l’épilepfe , & pour chafler les fables des reins , occafionne ces ufages. és Le Lapis Lazuli, ou Cyaneus, imite le bleu célefte , mêlé de veines dorées. Quand cette Pierre eft calcinée ; on en tire la belle couleur d'Outremer ; & les points dorés qu’on y remarque , s’évaporent en Soufre dans le fourneau : ils donnent cependant un peu d'argent, & quelquefois de l’or. Cette Pierre devient très-rare ; & felon Avicenne , fe confond ordinairement avec la Pierre Arménienne , quoique bien dif- férente , celle-ci étant de nature calcaire, & le Lapis étant homogène avec le Caillou : onen tire de Bohème; d'Efpagne , d'Egypte , de Chypre, de Pologne, de Suède, de Pruffe , de Pouzzol, de Naples , d'Auvergne , &c. La Pierre néphrétique eft une efpèce de Jade , d’un verd foncé , racheté de noir , quelquefois de jaune & de bleu : cette Pierre, qu'Aldrovandus (b) nomme ZLapés Indirus, eft auffi dure que le Jafpe ordinaire 5 fa nature un peu graffe ne permet pas de la polir parfaitement : on la porteien Amu- lette, & on l’actache fur les reins, parce qu’on la croit très- propre à guéri la colique néphrérique. Il faut dire un mot de la Crapaudine , appellée Bufonites Lapis , Chelonites, Batrachires ; & de l'œil de Serpent , quilfont proprement des yeux de Char, qui ne charoyent point, ns a déni. ne OrRxvcTOLOG1E, II PARTIE. 187 La Crapaudine eft de deux efpèces ; l’une ronde , creufe & convexe , formant une petite calotte fort polie ; l’autre oblongue , toutes deux de couleur grife, verdâtre, quel- uefois blanche ou noire , & marquée de taches ulerrs On les découvre fur les rochers , les montagnes ; & on les dit des dents de Poiflons pétrifiées. C'eft une erreur de croi- re que ces petites Pierres fortenc des têtes des Crapaux & des Grenouilles ; comme la Crapaudine eft un Foffile , on la trouvera parmi les parties d'animaux pétrifiées , dans [a 3° artie de cet Ouvrage. L'œil de (2) Serpent eft une petite Pierre ronde & jaunä- tre , qui approche affez de l'œil de Chat. Le Granite , très-dur à tailler & à polir, approche du Jaf pe; ou d’un Marbre rougeñtre ; mais il eft plus dur. Les pe- tires taches grifes & noires , fur un fond blanc fale , dont il eft couvert, l'ont fait ainfi nommer. Ce font des fragmens de Caïilloux , liés par un fable vifqueux encore plus fin. Certe Pierre fe trouve en fi grande maffe , qu’on en fait des obélifques , des colonnes & des tables. On connoit le Granite Oriental, de couleur rouge ; ap- pellé par les Anciens Syerites. par Le Granite violet, qui eft tacheté de rouge & de blanc ; vient de Chypre. | ——— d'Egypte, eft noir & blanc, de Corfe , eft roux , mêlé de taches blanches : on Le trouve auprès de Sa Bonifacio. - de Saxe , eft pourpre. verd & noir, de Mont-Antico, près Sienne. roux , de l’Ifle d'Elbe, fur les it de Tofcane. du même pays , trouvé dans la montagne de Pollo- neto, Ë appellé Pfarorier, à caufe de festaches , imitant le Sanfonet, de Chanfay en baffle Normandie , très-difficile à po- TERRE lir. de la Province &u Maine , encore plus difficileä polir: Le Porphyre eft beaucoup plus dur que le Marbre & le Jafpe ; fa couleur pourpre eft tachetée de points blancs, ce qui lui a fait donner par les Anciens les noms de ZLeucofiroros , Leptofephos, Leucoflittos. Quoiqu'iln’y ait rien de fi dur à tailler, on en fait cependant des buftes , des colonnes , des tables Aai) (4 Les au- tres Pierres dites de Ser pent , de Cro- codile,de Dra- gon , du Cra- paud@autres, ou font fabu- deufes, cu font des offemens de ces ani- Maux. LE GRANI- TE. LE POR- PHYRE, L'ALBA- , TRE MARBRES : ANTIQUES DE GRECE ET D'’ITA- LIE. 188 ORYycToOLOGtrE, II PARTIE & des mortiers. On en voit de couleur violette , &.de verdä- tre, mais plus rarement. La mer Rouge , l'Egypte , l'Echio- pie & l'Italie en fourniffent abondamment. | { bete L’Albâtre eft une efpèce de Marbre , que quelques Mo- dernes placent parmi les Gypfes ; il eft moins dur que les deux précèdens , & par conféquent plus aifé à cailler & à polir. Il yen a de blanc, de fauve , de veiné & de rougeä- tre: comme il eft tranfparenr, il fert à faire des figures, des vafes, des tables & autres ouvrages. On connoit l’Orychites, 1 imite lOnix. L’Albâtre de Montalto, de couleur de cheveux clairs , eft affez dur. ——— Cotognino —— eft de couleur de coing obfcur. . ——— de Montalcino, eft blanc & très-tendre. | ——— de Caffel nuovo del Abbate, territoire de Sienne ; a des veines jaunes , grifes & blanches. ; ) Gelato, et une efpèce de minéral blanc & tranfpa- rent. | ——— de Zuriano, même pays, avec des veines gris-cendré. ——— de Radicondoli, avec des taches brunes. de Hartzungen. ——— d'Ofterodan. de Nordthufen. de Steyerthal. … d'Ufftrungen. d'Ellrich. de Peterfdorff. ——— de Stempel. d'Hohnftein. " ——— de Riidigefdorff. — de Solftedt. Les Marbres font des Pierres calcaires, compactes , foli- des , & aflez dures pour bien prendre le poli. On en voit de mêlées de parties criftallines, & de detritum de coquilles , fans avoir rien de graveleux. Ils diffèrent entr'eux par leur du- reté , leur éclat, leurs couleurs , leurs taches & leur gran- deur , ainfi que par les lieux qui les produifent ; ces Mar- bres font appellés antiques, par l'ufage qu’en ont fait les An- ciens : les carrières en font perdues ; celles des Modernes fe trouvent aujourd'hui. . CFP r1oùé - Leverd antique eft nommé verde antico, à caufe du mêlange Ces Albâtres font peu différens en couleur. Orrcrorocre;#L PARTIE. 189 de fa couleur verdâtre avec des tachés noires : on Pappel< loit anciennement Lacedemoninm ou’ Spartanum, Il fervoit à à faire de belles colonnes. Le verdello, ou verdelet, ef une autre forte de dard de pré, très-peu tacheté. Le Marbre de Tunquin eft mêlé de primes: d'Emeraudes & d'Amérhyftes. HO * Le jaune antique , .ou géallo antico , eft tout: d'une tie extrêmement luifante ; il fe travaille biens, & s'emporté par éclats. Celui auquel on avoit donné Jenom de Phengites; eft tout différent , étant blanc, avec des veines jaunes , fe- Jon (2) Pline. Le rouge antique, roffo antico ;S tabpelloits yen Celui que l’on nommoit Syrradicum vel Docinjenum ; étoit blanc, quelquefois mêlé de rouge. D 239 de Le Marbre Grec de Paros, que TE Auteurs appelloient Lychnites , reflemble par fa blancheur à celui de. Carrare : il eft plus dur, plus tranfparent, & très-propre à la Sculptu- re. Son odeur Fa Soufre & fon grain font : remarquables. Le Marbre de Chio eft blanc ou noirâtre , & tranfparenc : on MÉrclle ainfi, parce qu’ on le trouve dans FIfle de ce nom. Le Marbre de Saligno , de Carrare , approche de celui de Paros , mais il eft encore plus dur ; fa tranfparence le fait reflembler à une congélation , qui a les luifans du Sel, dont il a pris le nom. Dans les tems humides, on le voit uen & il refifte fort bien à linjure du tems. Le Marbre blanc de’Grèce n’a aucune veine ; il en venoit aufh de Chio. ) Le Marbre nommé Lumacbells te eft mêlé de. taches noires & blanches, faites en coquilles de Limaçon. - La Brocatelle antique , qui a le fond jaune ;, prend un head poli, & eft facile à travailler. On l’ appelle quelquefois Imbro- catello ; ce mot vient de: Brocatello:, qui veut dire Brocard ; ou Drap d’or. "11 Marmo Africano , mêlé de blanc & de.noir > avec ide ep taches cominues, formant des ie j fervoir à à faire de elles colonnes. )l I] Marmo Thebaïco eft marqueté comme de gouttes d Of > mélé de veines noires & blanches. On:le tiroit d'Egypte, Le-Marbre:£efbio , appellé ainfi, parce qu'ilvenoit:de Le- fbos ou Mérelin ; Ifle ÿe PArchipel , eft taché de‘différences À a lij (4) Lib, 36. | Cap. 22. Ll 190 ORYCTOL@GIE, IL Parts) marqués ; &, quoiqu'il foit beau ; il-eft plus. fale -qué le Marbre dé Paros. Pline en parle, &le Mercator dans foi Atalante. lo f / de la forme & de la couleur des pous, que repréfencenc fes tables blanches; noires ,:mêlées d'Ocre ; & d’une forme longuette. fn sm Ab 33 + 1 Marmo Corallino'; qui‘vient d'Afie, approche de d'ivoire par {a blancheur. son en trouve de pareil fur le Mont Cz- puto, proche Palerme. lui D tele Lc Marbre dit Imbofcate vient du Mont Sinaï, blanc, ti- rant fur le blond , avec des ramifications qui repréfentent du bois. Wormius & Charleton parlent de ce Marbre. Le Serpentin , ou l’'Ophite ; eft d'un blanc fali de verd , avec des filets de couleur noire , comme on en remarque fu la peau des Serpens. Il y ena de noir-cendré , mêlé de petits points; ou de veines blanches. Le Serpentin antiqueft trop dur ; mais le moderne n’eft qu'un mêlange de différentes glailes, faciles à s'éclater & à fcier. TT Le Portor eft noir , traverfé par des grandes veines jau- nes ; qui imitent l'or. 1 sHscénflrro Le Nero amtico eft le même que le Thebaïcum. Sa matière bitumineufe lui fait fentir une mauvaife odeur : celui dont parle Théophrafte , étoit rouge , & diverfifié de plufeurs couleurs , comme la Brocatelle 5 un autre étoit noir & blanc comme le Granite. Le verde di prato de Tofcane , eft appellé Pratinum. Occha di pavone antico , alias Marmor oculatum. dos Le Marbre Mifchio fe nomme ainfi , à caufe du mêlange de diverfes pièces jointes enfemble, dont la couleur eft pour pre, avec des veines jaunâtres. | Le Marbre Cipollino-tire fur le verd, mêlé de grandes vei- nes jaunés ; il prend fon nom de la Ciboule , & fert a faire des tables & des vafes. aire Il Cipollaccio , dont parle Viafari , eft da: Pierre la plus ten- dre de la Serpentine , un peu jaune , avec des taches quar+ rées , les unes noires , les autres blanches. . 263 d Le Marbre de Sicile eftrouge , brun blanc & verd. H y en a un dans lemême pays, de couleur d'olive confites Un autre , d’un verd rayé de jaune, dans le même canton. La brèche antique, appellée Porsa fanta antica , éfkmèlée | sh-atifl :l Pidocchiofo appioche de la Brocatelle e & tire fon nom | | | mes ERA “mn ORYCTOLOGIES EI PARTIE. ‘191 de taches inégales, les unes bleués 5 les autres blanches ; ‘ Des & grifes. - Le Marbre de Trapani en. Sicile , cstlsne d'olive ; ef tra verfé de longues rayes jaunes, comme des rubans. Le Marbre de Zibiri eft rouge ; blanc , brun & verd : on le tire auprès de Trapani. + Le Diafpre de Sicile eft une efpèce de beihe rouge, bri- fe , blanc-brouillé , & verd d'olive; fr mêlée , qû il n'eft vd pofible de la décrire. Diafpro di Poggio eft noir & blanë ; avec de grandes tà- - ches roufles. Celui de Barga en Tofcane eft à peu près de la même couleur : il y en a de noir. Le Marbre roux de Tofcane approche du Roftto LC faleo , qui fera décrit dans la fuite. : Le Marbre blanc de S. Julien , dans le territoire de Fifa a le grain plus menu que celui de Carrare , & ne fe polit pas f bien, On en a bâti la Cathédrale , le Batiftère , & le . meux Campanile de fa ville de Pife. Le Marbre appellé Memphyres eft un peu gras ; fes cou- leurs tirent fur le rouge & le cendrée. Les Marbres modernes d'Italie font, Le verd de Sicile, qui eft racheté de marques rondes, & noirâtres. Celui qui fe nomme verde dell Imprunetta , eft d’un verd un peu pâle 5 on le trouve fur les montagnes dell Imprunetta » près Florence. Verde di Pratolino eft d’un verd fale, couleur de Pme, À & aflez dur ; il vient près la maifon “e Plaifance du Grand - Duc, nommée Pratolino. Hal: di Prato fe trouve proche la ville de ce nom en Tof- cane. Ileft plus tendre que le Marbre blanc , & d’une cou- leur vive’, mêlée de petites taches d’un verd plus foncé , ti- rant fur le bleu. Verd de Suze , qui a des taches très-brillantes , vertes & noires , fur un foi blanc. Verde di Genova eft très-dur , & d’un verd ardent, rem- pli de taches noïres & blanches ; on le tire de Porto-Wenere. Cynites | marbre Oriental , très-poli , rempli de quelque apparence de figures , elle que celle d’un chien ; dûes feule- ment à l'imagination. MARBRES MODER- NES D'ITA- LIE. 192 “OrvcroLocrz; El PARTIE, Le: blé: Turquin vient des côtes de Gènes ,& ef mêlé æ un blanc fali. C’eft une efpèce de Bardiglio. 19 rase 5 LeMäarbre blanc ‘de Gènes’ eft très-beau , & cs propre à la Sculpture. de , = Dr. us Le Et tes a tte" Celui de Luni eft blanc, marqueté de fang, tiré des cô- | ces de Tofcane. - Le Marbre de Carrare eft blanc ; il y en a de ickétE) | de noir & de jaune, un autre tout noir. Le Marbre blanc ft le plus eftimé pour Les Statuës, parce qu'il eft très-plein ; les Anciens l'appelloient Zurenfe. Les deux plus fameufes car- rières fe nomment del Pianello, & del Polvazzo. La Brèche de: Vérone, qui ‘eft bonne pour faire des c6- lonnes , des chambranles, des tables , eft un amas de cail- : loux d’un rouge pale, mêlé de ; jaune , de noir , & de bleu célefte : on la tire des hautes montagnes de Vallarfir dans le Trentin. Le verd de Gènes eft pâle, & l'on en fait des ge» Un Marbre tacheté de blanc, fur un fond rouffitre , fe trouve à S. Vital, dans le lieu Fa Rouere di Velo; & dans le -Véronois. On le nomme Marbre de S. Vital. ! Celui appellé Poarol, ne diffère de celui-ci, que par un fond qui eft gris. Un autre, dit Mandolato , dans le champ Orfird di Lugez- zano, dans É Véronois, cit propre à toutes fortes d’ouvra- es. Sa couleur blanche tire fur l'amande dépouillée de fon écorce , & le rouge qui en fait le fond, eft fort doux. Une autre efpèce , dite Mandolato, qui eft jaune & roufle , fe trouve à Preofa, cofla longa € ca Fr Selva di val Policella. On en fait des colonnes. Le Marbre de Biancone , qui fe découvre dans les lieux dits S. Gregoire, Mazurega , S aif, è delle Pozze di Cona, Zambelli, Lavandara d'Azzago de couleur de papier fali, fert aux or- nemens d'Autels, & aux Tombeaux. Un Marbre racheté, comme la Brèche, appellé Péerra Per= nice, dans le champ Zugo, dont on fait Ca. colonnes & des et ; fa couleur & fes variétés le rendent femblable aux plumes de Perdrix. On en à pavé une des Places de Vérone. Le Marbre Mifchio , mêlé de fort belles couleurs , fe trou- ve dans le champ Brentonico. Un autre qui eft jaune, fe découvre dans le chat Torri, {ur Les bords du Lac de Garde, du côté du Mont Balde. À e ORÿcrOLOGIE;, IL PARTIE. 193 eft propre à toutes fortes d'ouvrages ; & l’on y trouve des cornes d'Ammon. Un Marbre rouge-brun, tiré du champ de S. Ambroife, appellé Roffo di S. Ambrogio , di val Policella , eft d'un grand ufage ; & il létoit anciennement, puifqu'il a fervi à bâtir FAmphithéitre de Vérone. Un autre du même lieu, dont le fond ef gris de fer. Le Marbre Nebro du même pays n’a pas un grand éclat. Il y en a de différentes qualités ; quelques-uns font tachetés, d’autres de couleur d’un jaune lavé. Celui qu'on nomme Bofazzo , eft d’une couleur d’ardoife très-claire ; on en fait des portes & des chapiteaux cizelés : la carrière en eft perdue dans le Véronois. Le Marbre Brentonico, Village du Diocèfe de Vérone , eft très-beau , avec de grandes taches jaunes : il y en a de gris de fer , d’autres couleur de rofe , formant une Brèche brouil- lée , mais haute en couleur , avec des yeux, dont les ouvriers font des ouvrages de placage fort beaux. Le Marbre de Maf[a approche de ia Brèche de Serravezza; on le trouve près le lieu dit Foro & la Tambura : ce dernier eft d’un très-beau mêlange , & on en a fait un Autel dans PEglife de S. Charles de Modène. dif Celui dit Grafagrans eft blanc ; d’autre eft dit Africain, avec des taches d'Agathe: ileft mêlé de Marcaffites ou Pyrites. Le Marbre de Ripanaÿn eft de couleur de fleur de Pé- cher , avec de grandes taches rouffes & blanches. On trouve dans la Terre de Vaghi, dans ces cantons, un Marbre d’un verd naiflant & ondoyant, un autre roux ap- pellé Saffo Roffo. Un Marbre rouge foncé, qu’on tire près la ville de Trente. La Brocatelle eft aflez belle dans le lieu dit le Marmiere , à 9 milles de Sienne, On y voit des taches violetres & couleur d'orange, Un Marbre ayant des taches obfcures & des veines jaunes, dans le lieu dit Marmoraja , fur une petite montagne , à7 milles de Sienne. Un autre Marbre roux avec des taches blanches , nommé Mifhio di Frofini , dans le diftrié&t de l'Abbaye di S. Galgano, à 12 milles de Sienne. Grallo di Siena , avec de petites taches blanches , fe trouve fur une petite montagne dans le.lieu dit Pells. Seconde Partie, Bb 194 ORvycToLzoGtiEe,Il. PARTIE. Roffetto di Gerfalco, de couleur ‘roule peu ardente, fe dé couvre dans le lieu du même nom. "1 Miflio di Marmoraja , de couleur cond fe rencon- tre fur la montagne du même nom. Marbre bleu avec des veines cendrées , dans le lieu dit Roffa , fur une montagne à 9 milles de Sienne. Marbre noir qui vient à Wallerano , dans les Terres de l'E- vêché. Un autre avec des taches ! jaunes & violettes, dans la val- | lée de Rofia, appellé communément Brocatelle de Sienne. On trouve dans le Maremme de Sienne un Marbre cou- leur de cendre , avec des taches rouges ; d’autre d’un blanc de lait, dans le lieu dit z/ Convento. Le Marbre Bigio fe découvre fur une montagne près la val- lée di Radi, il eft cendré ; celui qu’on nomme Gerfalce , cou leur de Canelle , eft dans le même lieu. Un autre de couleur roux brûlé , ayec quelques veines blanches, fe trouve à Mofcona , près la ville de Groférto. Le Marbre di Pelli, su eft tout-blanc , reffemble fort à celui de Carrare. Un autre qui eft noir , avec des veines blanches, fe trouve fur le mont A/cino. Le Marbre du mont Arrenti eft une efpèce de Brocarelle. Un autre Marbre racheté de violet, de verd, dur comme Porphyre, trouvé fur la même montagne. Dans le lieu dit la Pieve à molli, fur la même montagne, on trouve un Marbre racheté de blanc, de violer & de cou- leur de chair. Un Marbre de couleur brune, tacheté, dansle lieu #! Pog- gio a legni. Marmobiancho ë nero di Chianciano. dans le lieu du même nom. Un blanc fe trouve sel Albarefe della Maremma di Sienna. Marbre verd du Trentin, dans la vallée d’Ar», & dans la Posheria ; c'etun verd de gris & de blanc fale , avec de la marcaflite de cuivre , ce qui le rend difficile à polir. Marbre noir à grandes veines blanches, qui vient dans le Bergamafque ; il prend un beau poli. Un autre du même pays, qui eft d’un noir pur , appellé Pa- rangone. Marbre gris-blanc à veines foncées par couches ; il vient de Valdieri dans la Sardaione. TE | 4 d | OnvéTorocie, Il. PARTIE. 195 Brèche à grands cailloux, nommée Ardefè Brocato , dans le Bergamafque , vers la vallée Seriara. On y voit du noir , du gris, liés par une terre verdâtre. Marbre pommelé de noir grifâtre , & de gris blanc , qu'on tire d; val Camonica dans le Breffan. On le polit aifément. Arfo Vecchio , Marbre brun-rouge , avec des taches jaunes & grifes, & quelques filets noirs. Marbre blanc de Valdieri , dans la Sardaigne , de la même qualité que le gris & blanc ci-deflus. Marbre noir de Gazzaniga, dans le Bergamafque, d’un beau poli fans aucune tache. On tire de Como , dans le Milanoïis , un pareil Marbre noir pur. Marbre rouge nommé Mfchio , préfente une efpèce de couleur de rofe pâle , avec quelques petites taches blan- ches ; on s’en fert à Turin. Alabaftro Fiorito di Bufca , dont on a fait de grandes colon- nes à Turin. Marmo Ardefe, du Bergamafque , très-varié dans fes cou- leurs; on y voit des veines grifes , blanches , d’un rouge vif, des mieux bigarées. Le verd de Bref[anone dans le Trentin eft foncé , avec des taches jaunes, mêlées d’un blanc talqueux & brillant. Marbre nommé Africain de Genes , ou Africain moderne, venant, à ce qu'on croit, de Serravezza. C’eft une Brèche à grands caïlloutages , extrèmement variée dans fes couleurs noires , blanches , rouges , violet-obfcur, &c. Marbre rouge, clair & blanchître , qui fe trouve aux en- virons de la ville de Brefle , & dont on a fait plufeurs pilaf- tres dans l’'Eglife de la Pace de cette ville. Marbre noir & blanc du même pays , plus ou moins foncé. Biggio à nero verato di Montepulciano ; c’eft un noir clair, avec des veines blanches, ou bien des taches blanches par tranches, d R Il y en à un autre du même nom Bigio d Pardiglio, qui a des gouttes de couleur grife, comme un cheval moucheté. Marmo Caffracane, trouvé dans les ruines de Rome: le jau- ne doré y domine par taches déliées & allongées , & féparé “ un jaune plus ARTE qui en relève l'éclat. On y voit à la oupe des tranches de coquilles blanchâtres, & plufeurs au- tres variétés. Bb ij 196 ORvcTOLOG1E, II PARTIE. Marbre gris de plomb & blanc, qu’on trouve au lieu ñnom- mé Cé, dans la vallée Seriana du Bergamafque. Le Marbre du mont Pifano prend aflez bien le poli ; äl y en a qui eft mêlé de verd , de jaune & de roux. Le Marbre nommé Cardio eft parfemé de lignes de cou- leur d or, imitant des caractères fur un fond rouge ; il fe po- lit crès- DiÈ ER & l’on en fair des manches de fabre. Le Marbre Serirro tire fon nom des traits noirs , parfemés en forme de caractères fur un fond blanc ; c’eft un Marbre fin qui fe polit parfaitement. Imperato le dit fi beau, qu’il veut le mettre parmi les Pierres fines. Le Marbre blanc de Padouë eft moins beau que celui de Genes & de Carrare : ce pourroit bien être le Marbre de Rovigo , dont plufieurs Palais de Venife & de Padouë fonc baris. Il verde Mifchio eft mêlé de blanc , de verd & de noir; rien n’approche plus de celui de Genes. La Brocatelle d’'Efpagne, du côté de lAndaloufie, a ed taches grifes , blanches & rouges. La Brèche violetre eft mêlée de noir, de rouge & Fa vio- let, fur un fond blanc. La Brèche de Serravezza , blanche, violette & jaune , fur un fond rougeatre, fe tire 4 mont fHPebi La Brèche du Breflan eft très-dure : on en fait des meules de Moulin. Celle d'Alep eft mêlée de taches rondes & inégales , rou- ges, blanches, grifes, & crès-foibles en couleur. Campadiglia cit une autre Brèche d’une couleur aie or- dinaire. Marbre panaché de Numidie , de couleur grife , avec des taches jaunes. Autre Marbre panaché des Etats de Venife , avec des vei- nes blanches, jaunes, & d’un rouge changeant. Le Marbre figuré de Florence repréfente des Villes , des Tours, & des Arbres. Le Marbre que l’on nomme à Florence z/ Brocatello della Gherardefca , elt ordinaire. Diafpre & Calcédoine fur le mont della Rocchetta , en Tof- cane 5 1] y a auf du Marbre blanc. Un Marbre avec de petites taches vertes & noires tache- tées , fe trouve à Vallerano , dans lEvêché, ORYycTOLOGIE, IL PARTIS 197 Le Marbre Zumachino très-dur , avec des taches blanches & noires , fe découvre à Mont anticonell Uliveto del Podere chiamato il vezzo. | Autre appellé di Caldana, près le lieu dit le Marmiere. Marbre,qui à des plaques & veines jaunes & noires, dans un endroit dit Poggio di Rof[a , à huit milles de Sienne. On trouve à Tozni, qui eft à 9 milles de la même ville , un Marbre bariolé de taches jaunes, violettes & blanches. Marbre jaune dans le même canton. Brèche appellée di Maffa , avec des taches blanches & noi- res , entre Prata & Malf[a di Maremma. Autre Brèche , appellée Marmo di Vallarfa , du nom de la vallée d’où on la tire; elle eft très-dure, mêlangée de toutes fortes de couleurs liées par une terre rouge. Cette vallée eft hors du Véronois , du côté du Trentin. Le Marbre blanc , nommé d; Foreflo fe trouve dans le Pié- mont , ainfi que les dix articles fuivans. ———— noir di Caffel-Nuovo nel Canavefato. ‘ Albître d’un lieu dit Bufca. Marbre appellé verde di Sufa. Un autre nommé Seravezza di Mojola. —————— Bardilio di Valdieri. —————— Pirra di Gaffino. Marbre blanc d’un lieu nommé Brofafco. ——— noir, d’un autre lieu dit Frabofa. , cendré , a plufieurs nuances , du même lieu Frabofa. Autre Marbre à peu près de la même couleur dit Mojola. Marbre noir & blanc de la Principauté de Bareith , le noir eft par petites taches, & Le blanc eft un peu gris. Marbre jaunâtre, plus ou moins clair , & plein de felu- res , qui vient du même endroit. Marbre d'Oftergyllen , de couleur grife , à taches blanches, grifes & jaunes. La Pierre de Stolpe, en Poméranie, eft une efpèce de Ba- falte , ou Marbre noir. Marbre châtain & couleur de foie; avec des veines plus obfcures , dont la carrière eft fituée fur la grande route qui conduit de Leipfñk à Bareith. Les Marbres de différentes couleurs & qualités , que l’on ure de la montagne Pixifero. Le Marbre cendré , de Quernfurt en Saxe. Bb ïï; MARBRES DU PIE- MONT. MARBRES D’ALLEMA- GNE. 198 Onvcrozocte, Il. PanrTrr. Celui d'Ofnabrug qui eft noir. _ Le Marbre tacheté de lignes , tirant fur le noir, dePriborn en Siléfie. | 2 . Un Marbre blanc , bariolé de différentes couleurs , de Regeldorf, près Ratifbonne. . Un femblable de Weldenburg. | Un Marbre brun avec des taches blanches , de Stel- zburg. Marbre verd de Rochlitz en Mifnie. Marbre bariolé de Blanckenburg. Marbre cendré & ramifié de Goflar. - Marbre blanc de Wolfenbutel. Marbre cendré , avec des veines fauves , qu’on trouve dans le lieu nommé Déegéigen. Marbre d'Hurtignag. de couleur de chair, mêlé de taches verdoyantes. dans la même ur . . . , ——— de Hefle, fair voir des arbres, des ter- ? Principauté. rafles. | On tire du Marbre verd obfcur , mêlé de Brillans ralqueux, du même pays. Autre Marbre cendré-obfcur , avec des taches de couleur fauve , de Selbiz. F Le Marbre de Grefenberg , terroir de Nuremberg, eft cen® dré , mêlé de veines blanches & noires, Le Marbre ou ferpentine , qu’on tire de Zoeblitz, eft or- dinairement gris , racheté de blanc. Les vafes, les tafles, caffetières, tabatières , boëtes , caflolettes & autres uftenfiles qu'on fait de cette Pierre , font entre les mains de tout le monde. On la tourne , & l’on en fait des vis & autres ouvrages, Le Marbre de la montagne Heydenberg, territoire de Nu- remberg , eft cendré , bariolé de taches jaunes & rouges, Le Marbre Bohémique tire fur la couleur rouge-foncé, Le Bafalte eft noir, tirant fur le rouge ; il eft un peu grenu lorfqu’il eft poli. On l'appelle Bafanites , Lapis Lydius Jen Chry- Jites Alabandinus. Le Marbre de Ratifbonne, de couleur rouge, eft fouvent mêlé de taches blanches ; il y en a de tout blanc, & l'on en fait de grandes tables. Kentmann a parlé du Marbre rouge. Le Marbre d’Ildesheim eft blanc comme lIvoire ; on en voit de gris cendré. + né a re nn 7 ORvYycToOLOoGrE, IL PARTIE. 199 Leucomelanon Mifrenfe , eft un Marbre noir , avec des taches blanches. Le Marbre de Blamkenbourg refflemble au boudin qu’on trouve en Weftphalie. Le Marbre de Suifle forme un bleu Turquin , nuancé de blanc pâle. On eftime le Marbre blanc d’Annaberg , en Saxe. Le Serpentin de Zeblicium , vel Zeblizenfe , à des veines & des points blancs, fauves & noirs. | Le Marbre de l’Ifle de Perbec, dans la Province de Dorfet en Angleterre , eft compofé de coquilles pétrifiées, formant des cercles gris , bleus & blancs. Le verd d’Ecofle eft aflez clair, avec des taches fort pe- tites. Le Marbre de Boyn, qui eft rouge & blanc, fe trouve dans une terre éloignée de 50 lieues d'Édimbourg. Il y à des Marbres blancs , de veinés , de noirs , de ferpen- tins , de l’Albître , du Granite tirant fur le bleu , du Marbre dendritte , du rouge pâle , du Marbre mêlé de rouge , de jaune & de gris, de rouge & blanc ; Marbre couvert de crou- tes & veiné en dedans; Marbre figuré, qui par fes taches & fes lignes imite les animaux. Le Marbre de Kilkenny, en Irlande, eft bleuâtre, tirant fur le noir: il y en a de rouges rayés de blanc, imitant le Porphy- re , d’autres font noirs rayés de blanc. Les Marbres de Flandre font, Le Marbre de Dinant , qui eft noir , très-dur , & prend bien le poli. de Namur , moins noir; l’on en fait des carreaux. ——— de Charlemont , blanc & rouge, d'autre blanc & noir. N —— de Charleville , tout noir & très-dur ; un autre eft blanc & noir ; un autre eft rouge-blanc. , Le Rance fe tire d’un Village du même nom , proche Avefnes en Haïnaut, à 2 lieues de Beaumont ; il eft blanc & rouge - brun , avec des veines blanches , cendrées & bleues. Le Hou, moins dur que le Rance, fe trouve dans le Liè- geois ; c’eft un rouge où le blanc domine. L Le Gochenet , près Dinant, eft un rouge foncé , avec des nuages blancs & cendrés ; il ef moins beau que le Rance. MARBRES DE SUISSE. MARBRES D’ANGLE- TERRE,D'E- COSSE ET D'IRLAN- DE. MARBRES- DE FLAN- DRE. 200 ORrvcToLoGtre,IÏI PARTIE. Le Givet, qu'on trouve aux environs de Charlemont, eft noir, veiné de blanc, & moins barbouillé que le Barbançon. Le Barbançon, nommé ainfi d’un Village du même nom en Hainault , à trois lieues de Maubeuge , eftun Marbre rou- ge , veiné de blanc ; il y en a de tour noir : celui de la car- rière de Grofchou tire fur le bleu fale, avec des tachés bru- nes, noires, & quelques veines blanches. Celui qu'on nomme la Caifle , tire fur le gris racheté , avec un autre de la car- rière de Gravelle , qui eft d’un rouge mêlé de cendré , avec des taches & veines blanches. La Griotte de Flandre eft fort eftimée ; fa couleur d’un rouge foncé tire fur la cerife. | La Brèche de Florenne, en Hainault vers Namur, eft femée de grandes taches noires , blanches & couleur d’Agathe, fur un fond de Porphyre. Ce Marbre ne prend le poli que dans fes marbrures. si Le Marbre de Leff, près Dinant , eft d’un rouge-pâle , traverfé par des plaques & veines blanches. 1 Celui de Solre S. Gery, Village près de Beaumont en Hai- nault , fe tire de la carrière de Pacagne ; il a le fond cen- dré , avec un peu de bleu-pale & des taches noires , & quel- ques veines blanches & aurores. Le Marbre du Village de Renlies, près de Solre S. Gery eft cendré , avec des veines blanches. ——— de Clermont, Village à une lieue de Barbançon , pays de Liège , eft d'un cendré plus clair , avec une nuance de violet mêlé de taches noires, & de quel- ques veines blanches & aurores ; fa meilleure carrière fe nomme Pacagne. ——— du Village de Strée ou Eftrées, même pays, appro- che du Marbre de Clermont. ; —— de Franchimont, entre Philippeville & Givet, eft rouge , avec des veines blanches & bleués. ———— de S. Remy, près Namur, eft rouge , mêlé de blanc, bien varié, & le grain fin. ———— de Dourlers en Hainaule, à cinq lieues de Barban- çon , eft une Brèche formée de taches cendrées, blan- ches, rougeîtres & autres. La \ ———— de Lieffies, même pays, à 2 lieues d'Avefnes, ap- proche du Rance. ——— du Bourg de Trelon , même pays , même diftance d'Avefnes, RE Mn PE DT. ’ + de chéri a titne * È SE inié nié ORYcTOLOGIE, IL PARTIE. 201 ; d'AÂvefnes, eft rouge & jaunûtre. Marbre de la Ville de Fontaine-lEvêque , confins du Hai- nault, près la Sambre, eft un fond rouge, avec des veines blanches & d'autre couleur : une efpèce eft nommée le Prècheur; une autre marquetée ; l’autre blanc-bleu , avec du rouge ; la 4° efpèce fe nomme Arlequin , tache- tée de différentes couleurs. de Cer-Fontaine , Village près Philippeville, eft gris & rouge , aflez commun, tacheté de blanc & de bleu mêlé. ——— de Grandrieux , Village à 3 lieues de Maubeuge , eft d’une couleur ordinaire, grife , noire, avec des veines blanches. ——— de Til-Bauduin, pays de Liège, à 4 lieues de Beau- mont , eft rouge , mêlé de cendré, avec quelques vei- nes blanches. d'Ogimont , dans le pays d’Avefnes en Hainault , eftune Brèche pareille à celle de Dourlers, c'eft-à-di- re, mêlée de couleur noire, grife , blanche , rouge & bleue. ——— dir le Woflaur, dans le Namurois, à3 lieues de Na- mur , eft une autre Brèche femblable aux deux précé- dentes. ——— du Village d'Eftroeng-la Roüillie , entre la Ville d’Avefnes en Hainault , & celle de la Chapelle en Tié- rache , eft une Brèche avec des taches verdâtres, blan- ches , rouges & cendrées. Les Marbres de France font les fuivans : Le S. Maximin en Provence tire fon nom de cette Ville ; c'eft un Portor, dont le jaune & le noir font très-vifs. La Sainte Baume approche de la Brocatelle d'Efpagne ; on y voit un mêlange de blanc, de jaune & de rouge, formant un petit compartiment fort agréable aux yeux. La Griotte de Cofne en Languedoc tire fur la couleur de cerife. Le Marbre de Narbonne à le fond violet , avec de gran- des raches jaunes , mêlées de blanc. Il y en a un d’un rouge- pâle , mêlé de blanc. Le verd Campan vient du Bourg de Campan dans l'Evé- ché de Tarbes ; il eft verd, blanc, rouge, & couleur de chair. Le Marbre d’Antin en Bigorre à le fond blanc, avec des Seconde Partie. Ge MARBRES DE FRAN- CE. 202 ORYCTOLOGIE, IL PARTIE. : veines & des plaques couleur de chair , ce qui forme debeaux - accidens. sis RS US On trouve un Marbre rouge, jaune & bleu dans le Bout= bonnois, proche Moulins. HART Le Marbre d'Echet, qui eft blanc & noir, vient du Village de ce nom, dans l'Evêché de S. Bertrand de Comminges. Le bleu Turquin de Cône en Languedoc eft fort eftimé. Le Marbre rouge & blanc du même pays eft très-commun. L’incarnat & blanc de Cône eft très-beau : on en conferve la carrière pour le Roi. Le jaune & le gris jafpé vient du même pays. Le Portor de Cône eft aflez beau. Le Cervalas du même lieu eft racheté de rouge, de jaune, & de blanc. Le Marbre de Signan dans les Pyrenées eft verd-brun , à ta- ches rouges. Celui de Balcavaire , près Comminges, eft verdâtre , rouge & blanc. Le Marbre de S. Pons tire fur le roux & le noir. Celui qui eft blanc du même pays, n’eft pas fi beau ni fi dur que celui de Carrare. La Brèche de Sauveterre, qui fe tire près le Village de ce nom, a le fond noir, avec des taches & des veines blanches mélées de jaune. Le Marbre de Bayonne eft tout blanc; il vient des Pyrenées. Le Seracolin vient de la vallée d’Aure, proche Seraco- lin en Gafcogne ; fa couleur eft ifabelle , rouge & Agathe: c’eft un Marbre fin qui prend bien le poli. A Sainte Berthevin , à une lieue de Laval, eft un Marbre jafpé , rouge , blanc & gris d’ardoife. A Argentré , même pays, il y a un Marbre tout noir. Un autre jafpé de noir & de blanc. Un autre qui eft bleu & blanc. , Dans le Maine, près Sablé, entre la Flèche & Angers, on trouve un Marbre qui a le fond jaune , rayé de rouge , avec des veines blanches. Autre Marbre du même pays, où il y a moins de rouge mêlé de blanc & de noir. En Anjou, près l'Abbaye de S. Serges , il y a un Marbre noir veiné de blanc. Un autre de la même couleur à Chalonnes , à quatre lieues. d'Angers. , ORvYvcCTOLOGIE,; II PARTIE. 203 Au lieu nommé Ardin en Poitou , on trouve un Marbre de couleur brune, qui reçoit un grand poli. Le Marbre de Montbrifon , dans le Foreft, n’eft à propre- ment parler, qu'une Pierre dure , qui fe polit aufñli bien que le Marbre : on la tire dans un lieu appellé Vignis , qui eft près de Roüanne. Celui qui a un fond bleu tacheté de gris , de noir & de rouge , vient en Bourbonnois. n trouve à Montbard , en Bourgogne, un Marbre blanc, rouge & jaune. ; Près le Village de Soluftré, à une lieue de Macon, ilya un Marbre rouge & blanc. Même pays, au Village de Framayes,eftun Marbre toutnoir. On trouve près Dole , au Village de Sampan, un Marbre d’un rouge terne & fale, qui ne prend pas un beau poliment. Le Marbre de S. Beat eft d’un gris-blanc. Celui de Bize en Guienne eft de couleur noire. Le Marbre du lieu dit Afpiel, dans la vallée d’Aure, eft rouge & vert. Il y a dans le Diocèfe de Cahors un Marbre rouge , veiné de blanc , avec des rayures bleues. Le Marbre de Laval, dans le Maine , a Le fond noir, avec des veines blanches. | Un autre dans le même pays eft rouge , mêlé d’un blanc fali. On voit près Boulogne fur mer , dans le territoire du Vil- lage de Marquife , un Marbre brun tacheté de noir, appellé Stingal. Un autre du même canton gris-fale , mêlé de quelque peu de rouge , nommé Linghon. Un autre du même pays fe nomme Macarné ; le fond en eft rougeître , tacheté de marques blanches, efpacées irré- gulièrement. Le Marbre d'Auvergne eft fingulier par fa couleur de rofe mélée de verd, de jaune & d’un peu de violer. Les Pierres opaques qui entreront dans le fecond article de la 2° efpèce, font d’un grain plus gros , ou d’une nature plus grafle, qui refufe le poli. La Pierre Saponaire , qui approche du Savon. Steatites , imitant la graifle des animaux , ou pierre de Lard. Catochites , Pierre bitumineufe qui s'attache aux mains, Ceci] 26. ARTICLE, (4) Céfal- pin, lib. 2. de Lapidibus. LES CAIL- LOUX. 3e. EsPecr. 161. ARTICLE. 204 . ORYCTOLOGIE, II. PARTIE Le Jafpe caverneux. . L’Agathe caverneufe. | KI FER Le Granit du lieu dit Chamfay, en Bafle-Normandie, eft de couleur grife , plein de brillans , & peu propre à être poli. Celui qui vient du Mans eft encore moins propre à être poli. Sa couleur tire fur le rouge. AH] | Les Marbres font formés, ERA à un (a) Auteur; d’une matière pure, concrette, amaflée par coagulation : c’eft la même que celle des Pierres ; mais elle eft plus épurée. Di- vers égouts qui tombent du ciel d’une carrière fur Les ma- trices des Pierres | apportent avec eux différens Sels : les uns paflant contre une mine de cuivre ou de vitriol , font des taches vertes fur la Pierre ; les autres venant d’une mine de fer, forment la couleur jaune ; il en eft de même des au- tres couleurs. Ces égouts en tombant fur les matrices , de- vroient former des taches rondes , de la même manière que font ordinairement les gouttes d’eau : les élévations de ma- tière déja congelée qu’elles trouvent dans les matrices, les font agir autrement; elles les obligent de couler en long dans les parties bafles , & de former chacune en ferpentant des veines de la couleur qu’elles apportent : elles traçent ainfi en fe mêlant enfemble des figures confufes , entre-mêlées les unes avec les autres, & des efpèces de compartimens , tels qu'on les remarque dans la bigarrure des Marbres. Les Caiïlloux compofent la troifième efpèce du genre des Pierres très-dures : ils fe forment dans la terre , ainfi qu’en- tre les rochers, d’où les ravines les détachent & les rou- lent dans les rivières. Leur forme ronde vient du battement de l’eau , ou de s’être frottés les uns contre les autres 5 ce qui en abbat les angles. On en attribue encore l’origine à des grains de fable, qui naturellement ronds , forment à la longue dans les bancs de fable ou dans les minières des Cailloux , de grofles mafles confolidées par le moyen des eaux & des fucs pétrifians de la terre : les amas des mouf- fes de mer peuvent encore contribuer à la formation de ces corps. On peut divifer tous les Cailloux en quatre articles , Les criftallifés , Les cranfparens ; les opaques, & les communs. Les Cailloux criftallifés , formés d’une matière vitrée, font fufibles, & font avec la foude la matière des glaces ; on en connoît de deux efpèces, bois: ORYCTOLOGIE, II, PARTIE. 205 La première offre des Cailloux criftallifés incorporés l’un dans l’autre , dont l’un qui fert de noyau à lautre , paroît d’une nature bien différente , étant feul criftallifé. La feconde efpèce eft creufe en dedans , & n'offre qu’une caverne congelée & brillante par la criftallifation; c’eft ce qu'on appelle Criftal de caïllou. Cette cavité eft d’une ma- tière plus fine & plus ferrée que la croûte de deflus. Tels font, Li Les Cailloux d'Orient, dont les cavernes font ornées de criftallifations irrégulières & peu faillantes. Les Cailloux du mont Liban, que le vulgaire appelle me- fons (2) pétrifiés , ont donné lieu à cette opinion par leur rondeur , leur groffeur, & par de petites cavités à leurs ex- trémités , qui font préfumer que les queuës de ces fruits ont pù y être attachées : rien n’eft cependant fi faux. Ceux de Breuil-Pont , près Aner, ont des criftallifations intérieures , graveleufes & peu élevées. Les Cailloux de Nogent-le-Rotrou font [a plüpart criftal- lifés. Ceux de Villebon, près Chartres , font à peu près de la même nature. Il y a de ces criftallifations jaunes , de Lches 1 de violettes &. d’autres couleurs, fuivant les différentes ma- tières dont elles fe font trouvées voifines. . Les Cailloux tranfparens font pleins partout de la même matière ; ils imitent parfaitement le Diamant, & furpañlent fouvent le Criftal de roche en blancheur , en netteté , & par le feu qu'ils jettent : cels font, Les Caïlloux à fix pans naturels , & de différentes cou- leurs, venant du champ deS. Vincent, près Reynes en Rouf- fillon. Les Cailloux près l'Abbaye de Senones dans les Voges , en Lorraine. Celui de Guernachanay , près Belle-Ifle en terre en Bre- tagne , où fe trouvent des Amérhyftes. Le Caillou du Rhin fe pêche dans ce Fleuve , & eft très- beau. | Celui d’Ars en Saintonge eft femblable au Médoc. Le Caillou qui fe trouve dans le canton de Médoc en Guienne , eft fort connu & très-recherché ; les jaunes font les plus rares. Le Caïllou de Vichy en Bourbonnois eft tranfparent ; on Cc ii (4) Brennius de melonibus montis Liba- ni vulgo cre- ditis. 2e, ARTICLE, 3e. ARTICLE, ire. Esrecs. 206 ORvcToLOoGIE, II. PARTIE. le ramafle fur le bord de la rivière d’Allier. dr Le Caillou de lIfle de Ré, fur les côtes du pays d'Aunis; eft auffi tranfparent. Le Caillou d'Alençon, appellé Diamant , eft un Criftal ; il fe trouve au milieu d’une Pierre nommée Arérey, du Village de même nom, fitué à une demi-lieue de cette Ville. de Royan, dans le pays d’Aunis , eft plus dur & plus tranfparent que celui d'Alençon. —— de Sully-fur-Loire , fe pêche dans cette rivière. de Poitou, fe trouve dansles terres proche Mauléon ; ce Caillou par fa couleur approche de la Topaze de Bo- hème. Le Caillou du pays d’Aunis eft de la même nature que celui d'Alençon. qui fe trouve prèsles Villes d’Orel & de Die en Dau- phine, eft au milieu d’une Pierre orife & criftallifée. ——— cranfparent d'Orient, eft différent de celui qui re= préfente des ramifications , & qui eft fi commun. du Cap des Diamans, eft un peu violet. ou Diamant Bohémique. Les Cailloux opaques font formés d’une matière fablonneu- fe ; ils fe divifent en deux efpèces, les Cailloux qui peuvent fe polir, & ceux qui ne le peuvent pas. Vos ceux FN première efpèce. G Les Caiïlloux d'Orient , quoique pleins & opaques, font d'une nature très-fine : leurs couleurs , leurs veines & leurs marbrures les font rechercher ; on les polit parfaitement, & ils fervent à beaucoup d'ouvrages. Plufieurs de ces Cailloux repréfentent des feuillages , des efpèces de têtes & autres f- oures bizarres. Les Cailloux d'Angleterre nommés Pudden-Stone, font for- més de plufeurs autres pecits Cailloux ronds , féparés les uns des autres , & joints dans la même Pierre par une matière caillouteufe & glutineufe, de manière qu’on peut facilement les féparer avec le marteau. Leur grande dureté leur fait re- cevoir un très-beau poli. Les Cailloux de Rennes en Bretagne font plus compaétes, & fe poliffent parfaitement. Ils tirent fur le rouge , fur le jaune, fur le porphyre & fur le blanc ; ce qui PS une marbrure très-agréable & aflez femblable au Jafpe. Le Caillou nouvellement découvert dans la cerre de Ve- ORYCTOLOGIE, IL PARTIE. 207 retz , proche Tours, eft jaune, rouge , Agathe mêlée de ta- ches blanches. Il fe polit aifément , & on le prendroit pour du Jafpe. | Ceux de Champigny , fur le chemin du Village d’Ofoy-la- Ferrière , près Paris, quand ils font polis , imitent l'Agathe, avec des veines criftallifées , des taches & des accidens fin- guliers. Dans la feconde efpèce des Cailloux opaques font pla- cés ceux dont le grain trop gros ne permet pas de les polir facilement , quoiqu'ils foient compofés d’une matière très- dure ; ces Caïlloux font pleins en dedans & unis par dehors, fans aucuns pans ni angles , le plus fouvent ronds, ce qui fait qu'ils ne font pas propres à bâtir, ne pouvant fe lier avec le mortier. Il y en a qui font revêtus d’une croûte & d’une en- veloppe pierreufe & dure. Tels font les fuivans. Les Cailloux de Villebon , contre Chartres, de différen- tes couleurs. ù Ceux du Gué-de-Loré, près cette Ville. Les Caïlloux pris dans la Loire font ronds, & quelques- uns font tranfparens. | Ceux de la Ville d’Alicante en Efpagne , marbrés de brun, de rouge & de blanc. Les Cailloux jaunes , tachetés de rouge, de la Fontaine de Givroy , près Vienne en Dauphiné. Ceux de Toul en Lorraine. Les Caïilloux de l'Amérique , veinés de gris & de blanc. Le Caillou Æ/lbano , mêlé de taches bleues en dedans, fert a bâtir & à faire de la chaux. Le Caillou Colombino eft jaunâtre en dehors & bleu en de- dans- Celui qu'on nomme Corellino , dont l'écorce & le dedans. font jaunätres , fe fépare au feu en lames très-fines & tail- Hfantes , d’où il a pris Le nom de Colrello. Le Caillou Albarefe eft dur , de couleur blanche en deflus & de couleur bleuatre en dedans. Il eft propre à bâtir , ä faire de la chaux & des meules de moulin. On en nomme un Mafchio , qui fe trouve dans les rivières ;. il eft tout rond , & tient du filex & du verre. Le Caillou Porcino, dont le deflus eft blanc & le dedans bleuâtre eft bon pour faire de la chaux. or eft un Caillou femblable au Priapolite , avec les tef- ticules, 2e, EsrECE. PLANCHE 6. 208 OrRvycroLoc1ir, II PARTIEz. Phaloïdes eft un Caillou de même nature & figure. Agallochites, Pierre très-dure , qui reflemble au bois d'Aloës. Sandalites eft du même genre, & repréfente le tronc d'un arbre, appellé Sandale en Arabie. Matites , Pierre très-dure de couleur cendrée, qui imite les mammelles d'une femme. Er Hepatites , autre Pierre de même nature, dont la couleur approche de celle du Foie. | Gloffoëides , imite la langue humaine. > Les Cailloux de Saxe font très-opaques , & reçoivent dif- ficilement le poli; plufieurs même approchent des Pyrites.. Il y a de ces Cailloux qui font demi-Pierres & demi-Cail- Joux, matières faciles à diftinguer dans les Pierres de Saïnt Maur , proche Vincennes, & dans celles de la plaine desJoui, près Verfailles. 1h La Planche 6. offre des Cailloux opaques de différens pays 5 ils font prefque tous repréfentés de leur grandeur nà- turelle. Le Caillou d'Orient marqué I. eft d’une grandeur & d’une épaifleur fuffifante pour en Lire plufieurs tranches. On y voit de beaux payfages environnés de zones & de compartimens d’un travail admirable ; il y a des variétés de couleurs qui étonnent. Au chiffre 2. eft un Silex nommé Géodes, parce qu'il e creux , & renferme en dedans une craye ou marne très-dé- liée ; fa figure fupérieure imite afflez une cête fur les épaules. Le chiffre 3° préfente un très-beau Caillou d'Angleterre , appellé Poudingt-Sroone , dont la variété de la marbrure & des couleurs eft furprenante. On voit au 4° chiffre un Caillou rond Oriental, qui re- préfente fur un fond brun les fefles d’un enfant, dont les : jupes feroient relevées. Le 5° nombre eft un Caillou long du même pays, dont la marbrure rouge renferme la figure bleuâtre d'un enfant en maillot, Ces illufions auxquelles il faut coujours fe prè- ter, approchent du naturel. Les Curieux connoiffent ce Cail- lou fous le nom de Puer in fafciis. Le Silex marqué 6. a fa partie fupérieure détachée, & for- mant la tête d’un oifeau avec fon bec. Ce Caillou qui en de- dans eft de la nature des autres Silex , eft revêcu en dehors On d'une croûte pierreufe & blanchâtre, CR OO A Orne cures un \ A SE to Aux dépens de M De Julienne Chevalur de L'Ordre de J'aint Mi Amateur Honorare de LAcademie Royale de Panture et J'eulplure ; CHEDEL . Sc: chel? , mn Pe # Mes «+ cat" , sta ORYÿCTOLOGIE, IL PARTIE. 209 On voit au chiffre 7. un Caillou venant des environs du Village de Champigni , près Paris. Ce Caillou quand il eft poli, eft aufi beau qu’une Agathe, & eft rempli de veines blanches criftallifées de la dernière beauté. Celui qui paroît au chiffre 8. par fes bandes de différen- tes couleurs , imite un morceau de lard. Le Le 9° chiffre eft un des plus beaux Caïlloux d'Orient qu’on puifle voir. Des broffailles , des terrafles forment fur le de- vant un payfage régulier ; on voit dans le fond quelques au- tres rangées d’arbriffleaux , dont l’oppofition fur un ciel clair forme un tableau. On eft redevable à la Ville de Rennes en Bretagne du Caillou marqué 10. il préfente un compartiment très-riche , dont la principale couleur eft rougeâtre , femée de petites taches blanches. Enfin le dernier Caillou du ne. 11. vient d'Orient, & offre par fes lignes cournantes autour d’une efpèce de cercle un vrai labyrinthe : on y voit d’efpace en efpace fur un fond brun quelques petites broflailles noires , qui interrompent les cercles. | Les Caïlloux communs , fuivant un (4) Naturalifte, fe di- vifent en deux efpèces , ceux qui frappés les uns contre les autres , ou contre le fer , font du feu , & ceux qui n’en font point. Les Caiïlloux qui frappés les uns contre les autres font voir des étincelles de feu, font les galets, les pierres à fufil, ou filex , que les Italiens appellent Péerra focata à Battifuoco, & les Caïlloux des vignes. 4€. ARTICLE, (4) Kenth- mannus, ire. Esrece. Les galets font des Cailloux ronds , qu’on trouve au fond . des rivières , fur la grève des mers & des fleuves ; on les cafle ordinairement pour en pouvoir tirer du feu. Les pierres à fufil, ou filex, ne font pas moins dures que les autres Caïlloux. N’étant d'aucun ufage pour bâtir , ils font du feu fitôt qu’on les approche du fer & de l'acier, qui fouvent les brifent en morceaux. Leur couleur ordinaire eft blanche, grife , bleue, ou roufle, avec une croûte raboteufe par deflus. On en trouve qui étant caflés, repréfentent des figures informes , des têtes & des parties d’animaux. Le filex qui eft blanc , tranfparent & de la nature de la cor- ne, fe nomme Pyrimachus. S'il eft très-dur, & s’il n’eft propre qu'a faire du feu, c’eft une Pyrite : quand il noircit en for- Seconde Partie, | , D d 26. Esrece. (a) Speci- men , Lith. Hel. pag. 17, ” 210 ORvcToLOGtIE, II PARTIE. mant des veines argentées , il prend le nom d’ÆArgyromelanos. Les Caiïlloux des vignes , quand ils font entiers & luifans, produifent peu d’érincelles. On les caffe ordinairement en deux ou trois morceaux , & même on les taille par petites pierres plates, pour amorcer les armes à feu. Lythoptalmites , pierre de la nature du filex, & qui, felon Gefner, frappée contre du fer jette du feu, pe Pœil de l’homme ; elle fe nomme encore Zeucopthalmites. Metapedinm ; pierre dure , imitant le pied de l’homme. Metaturfum , pierre de même nature & figure. Corfoides , pierre dure, qui par fa couleur & fes lignes imi- : ce la chevelure de l’homme. : Lapis Corneus ; rrès-dure , & de différente couleur, eft pro- pre à brûler & à amorcer les armes : fa couleur imite la cor- ne , & étant polie, elle approche de Agathe, ce qui lui fait donner le nom de Pfeuachates ; Wormius la nomme Pyri- machus. Grammites de Suifle, eft une Pierre dure & brillante par fes grains d’or & d’argent, chargée de lignes noires , droites & courtes, femées fans ordre. Autre de même efpèce & de même pays, formant plufieurs amas de lignes noires, droites , parallèles , imitant des lettres. Une autre de même nature, dont les lignes fe coupent dans le milieu parallèlement entrelles , venant du monts. Godar. Les Cailloux qui, quoique frappés l’un contre l’autre , ou contre le fer , ne rendent aucune étincelle , ou fort peu. La Pierre de Meulière eft un afflemblage de Cailloux dans une terre marneufe , qui a interrompu la liaifon de toutes leurs parties ; elle eft propre non-feulement à former des meules de moulin , mais très-excellente à bâtir, étant cou- verte d’angles, de boffes & d’irrégularités qui fe lient parfai- tement avec le mortier. Pyriformis , feu Circos, eft un filex d'un grain aflez fin, qui par fa figure & fa queuë imite la poire. Pyrires de Suifle , font d’une nature moins compaéte. Ficordes (a) vel Caricoïdes , que Scheuchzer met au nombre des Alcions , font des Pierres dures qui imitent la figue. Ophites , feu Spirites , Pierres très-dures , de couleur cendrée ; qui ont quatre courbures comme un ferpent. Myites , Pierre d’une même couleur, trouvée en Saxe , prés ORvcToOLOGIE, Il. PARTIE. 211 Heldeifeim , approchant de la figure d’un rat ou d’une moule. Ophio- Morphites , Pierre de même nature & couleur , for- mée comme les contours & la peau d’un ferpent. Lepidotes , qui imite les écailles d’un Poiffon. Silex, qui repréfente une crête d’oifeau de relief avec un bec. Mefpileus Lapis eft d’une couleur brune, & de la grandeur d’une neffle. | Sycites , Pierre dure, dont la couleur & la figure approche de la figue. Draconites (a), Pierre dure & ronde qui peut fe polir; elle à le fond noir , avec des taches jaunes & blanches, imitant la peau d’un Dragon. On la trouve en Suifle. Lagarnites , Pierre dure, avec différentes coupures , qui ref- femblent à plufeurs gâteaux joints enfemble. Lapis Sanéti Stephani , vient de la Terre Sainte , & a un fond brun , avec de grandes taches rougeîtres. V'ariolatus , feu V'ariolites , différente d’une Pierre plus petite qui porte le même nom, eft plus dure & d’une couleur bru- ne tirant fur le verdâtre , & pleine de marques de petite vé- role. On prétend qu’elle vient des Indes, & qu’il s’en eft trouvé de pareilles proche Luques en Italie. On la pend au col des perfonnes atteintes de ce mal, qu’elle guérit, à ce que Jon prétend. Ddi (a) Aldro- vandus , Lan- gius & Spada en donnent plulieurs efpè- ces Cp figures. 1re. Esrece. PIERRES A CHAUX, SECOND GENRE : LES PIERRESTENDRES E TT.) CAMES G ANNE LE: plüpart des Phyficiens appellent ces fortes de Foffiles des Pierres en grande maffe , qui ne font, à proprement parler , qu’une terre defléchée , qui fe manifefte dans leur décompofition. On en voit qui font mêlées de fables & de talcs, de parties minérales confondues avec des coquilles & autres corps marins. Ces corps ont été réduits en pouflhère, enfuite liés enfemble par l’évaporation de leurs parties hu- mides , que des matières glutineufes ont coagulés. On peut divifer les Pierres tendres & calcaires en deux efpèces : la première comprend celles qui ont les pores peu ferrés, & le grain très-gros; telles font les Pierres à chaux, celles à plâtre , les crayes, le tripoli, & les Pierres de taill tendres. | La feconde efpèce contient les Pierres qui ont les pores plus ferrées, & le grain plus fin. On diftingue dans la première efpèce, La Pierre à chaux ou calcaire eftcompacte, grafle, de cou- leur grife ou blanche , qui pour l'ordinaire fe délite facile- ment. On la calcine pour Hire de la chaux, & lui ôter fon humidité , à la place de laquelle s’introduifent quantité de corps ignés. On l’appelle Calx, feu Lapis calcarius , avant d’è- tre cuite ; elle devient blanche après la cuiflon , quand elle ne l’eft point avant , & étant détrempée dans l’eau & mêlée avec le fable , elle fait le mortier des bârimens : alors elle fe nomme chaux-vive. ; La chaux de Melun, à 10 lieues de Paris, eft fort eftimée., Celle de Brie-Comte-Robert, à 6 lieues de la même ville, n’eft pas moins recherchée. La chaux de Mets & de Thionville, faite d’une terre grafle & noire mélée de débris de coquilles, eft excellente. La Pierre à chaux des environs de Prague eft de couleur . MERCE: Celle de Toplitz en Bohème eft très-bonne , & toute vei- née. L À 1 ORYCTOLOGIE, II. PARTIE. 213 - Une autre que l’on nomme Hornftein dans le même pays, eft brillante , mêlée de paillettes blanches, rouges , verda- tres, noises , & très-reflemblantes au Gyps. La Pierre à plâtre crû , appellée Gypfum crudum , eft une Pierre blanche , tendre , poreufe , calcinable, & qu’on re- garde comme une demi-chaux. Etant moins remplie de par- ties ignées , elle ne s’échaufe pas tant que la chaux. On calci- ne cetce Pierre pour la réduire en poudre blanche , qui eft le plâtre même. | Un des meilleurs plâtres eft celui de Montmartre, près Pa- ris. Il y en a de fort bon dans les Comtésd’Yorck & de Derby en Angleterre , aulieu qu’il eft très-rare en Italie. Onappelle fouvent la Pierre fpéculaire , un plâtre criftallifé. L’Albâtre dans le feu fe réduit en plâtre. On emploie quel- uefois la Pierre à plâtre, aulieu de moilon, lorfqu’elle à affé quelque tems a l'air. Le plâtre peut même fe couler en ne de Pierres quarrées, & fe pofer par aflifes, qui fe dur- ciflane à l'air, rendent un ouvrage léger, eu égard à La foi- bleffe des fondations, & ne laïfle pas de durer. Plufeurs Auteurs ont rangé la Craie parmi les terres , & elle pourroit fort bien y être placée, ainfi que la marne ; mais 2 dénomination de Lapis Cretaceus nous a déterminés à la mettre parmi les Pierres cendres. La Pierre de Craie, appellée Pierre créracée , n’eft qu’un réfidu ou une fubftance de fable & de coquilles détruites & calcinées dans la cerre. Cette Pierre eft grafle , emplaftique , légère. On l’appelle en Latin Crera, parce qu’elle vient en abondance dans l’Ifle de ce nom. Cette matière crétacée, dérerfive , abforbante , fert à blanchir, à polir, à deffiner, & à différens autres ufages. Il y en à de rouge, de noire; mais ordinairement elle eft blanche. La Craie de Dauphiné eft fort recherchée. Un (4) Auteur diftingue quinze efpèces de Craie, qui ne diffèrent que par la couleur. Un (b) autre Naturalifte en admet feulement cinq efpèces ; fçavoir, Creta fubrupefiris , Craie blanche, prife fur les rochers , dont les Peintres fe fervent. Argillacea , qui eft très-friable. Terreffris Alba , blanche & terreftre. Purpurafcens , d’une couleur tirant fur le pourpre, Conchacta , que l’on tire des moules. * Dd ii | PIERRES A PLATRE, LA PIERRE DECRAIÏE. (a) Kenth- mannus, (ë) M. Lin- NÆUSe (a)Muf.Wor- mianum, pag. 4. {b) Dans la première clalle des Terres, LE TRIPO- LI, PIERRES DE TAILLE. 214. OrRrvcTOLOGtE, IL PARTIE Il eft parlé dans un (2) ouvrage d’une Craie très-utile aux Peintres ; on la tire de l'Ombrie , ou Duché de S olette en’ Italie. | Pline nomme Paratonium , une Craïe qui eft blanche : elle fe forme d’un Coagulum de coquilles mêlées avec le limon & l’écume de la mer, le tout confolidé. i A neuf lieuës de la ville d'Orléans, dans le Hameau de: Cavereau , Paroïfle de Novan, on tire une Craie de pierres molles & brifées, que l’on pétrit pour en faire de la cérufe ou blanc d’'Efpagne. La Craie blanche de Baath en Angleterre échaufe aflez l'eau, pour qu’on puifle, à ce qu’on dir, y faire cuire des œufs. Celle de Champagne eft fort eftimée ; peut-être eft-ce la même dont nous avons parlé ci-deflus (b) fous le nom de Marne , qui fe trouve aux portes de la ville de Reims. La Craie de Briançon n'eft ici rapportée , qu'à caufe de fon nom, étant un Talc ou une Pierre ferrugineufe , qui trouvera fa place parmi les Pierres martiales. . On parle encore de la Craie de Grenoble, qu'on dit fort utile aux Peintres. Le Tripoli , appellé par Mercati Tripelz , & par d’autres Alana, à pris fon nom de la ville de Tripoly en Barbarie, aux environs de laquelle on le trouve. C’eft une Pierre légè- re , blanchître, ou tirant fur Le rouge , dont les Lapidaires , les Orfèvres & les Chaudronniers fe fervent pour polir plu- fieurs ouvrages. On la fait venir d’Italie , de Poligné en Baffe- Bretagne , & de Menna en Auvergne. Quelques-uns croient que le Tripoli eft ce és les An- ciens nommoient S'amius Lapis ; d’autres le regardent comme une efpèce de Craie rouge. Il ya le Tripoli d'Afrique qui eft gris, le jaunâtre , le blanc , & de couleur ifabelle : le jaunâtre ef le plus eftimé pour le poliment. Lapis Suilus , ou la Pierre-porc , eft calcaire & puante ; elle fe calcine comme la chaux. "+ La Pierre cendre ou dure ne prend le nom de Pierre de taille , que lorfqu'’elle eft équarrie & taillée à parement, pour être pofée par lits dans les différentes parties d’un bâtiment. , Les Pierres de taille à Paris fe diftinguent fuivant leurs qua= ités. On connoît le bon Banc, qui fe tire près Vaugirard, & } j £ RS SD ty à | ORYCGTOLOGIE, IL. PARTIE. 215 qui eft une Pierre fort dure , mais qui doit être à couvert pour durer. Le Cliquart fe diftingue en bas Cliquart , en Cliquart doux , & en bas appareil ; c’eft une fort bonne Pierre. Le Souchet eft celle qui fe tire au defflous du dernier banc; _c’eft la moindre des Pierres. On l'appelle Souchever , lorf- qu’on la tire par deflous pour faire tomber deffus les autres bancs. | Le Liais eft plus dur & plus blanc ; il approche aflez du Marbre de la même couleur, & s'emploie dans les dehors. On connoît le Liais férault qui, réfiftant à la chaleur du feu, ferc aux chambranles des cheminées , aux fours & aux four- neaux. Le franc Liais eft moins dur ; le Liais rofe eft le plus doux , & recoit un beau poli. Le Liais fe trouve ordinaire- ment dans toutes les carrières. Le Quarreau fe dit de Pierres tendres , prefque quarrées ; plus larges que longues , & qu’on pofe toutes brutes dans Pépaifleur d’un mur avec la boutifle , pour faire liaifon. Le Moiion eft une Pierre ferme , platte ,-fort néceflaire pour les murs de clôture. C’eft la moindre que fourniflent les carrières. Celui qui eft éboufiné & piqué jufqu’au vif, eft le meilleur, & fert aux puits , aux caves, aux voutes , aux baflins & pièces d’eau. Le Libage fe dit de Pierres communes, ou gros Moilon ru- ftiqué , qu'on emploie dans les garnis & groffes fondations. Il fe fait ordinairement du ciel des carrières. La Lambourde éft une efpèce de Pierre tendre comme le S. Leu, qu’on a coutume de déliter. Les Pierres communes prennent encore leur dénomination des lieux d’où on les tire ; Les fuivances font les plus recher- chées pour les bâtimens, La Pierre de Saint Leu. de Vergelé. Le Liais férault d'Arcueil. La Pierre de Senlis, de Vernon. s d'Ivry. de Paffy. de Charenton. de Chaillot, — de Saint-Nom. Il 216 ORYVCTOLOG1IE, II PARTIE. La Pierre de la chauflée, près Bougival. de S. Cloud. — de Meudon. ————— de Monteflon. ——— de Carrière. ————— de Maifons. ————— de S. Maur. a AD ou (Lys rade EECanp; ———— de Seran. _— de Caen: ———"deS, Maximin: du Camp de Céfar. "7 ride Verberiaptiprés Senlis: Les Taillbours de Poitou. La Pierre de Berchère,de Ver,de Prafville,proche Chartres. Les Tufleaux des bords de la Loire font des Pierres cré- racées , qui fe durciflent à l'air : ce nom leur vient de l’en- droit où on les tire , nommé des Tuffeaux. i La Pierre noire de Caën reçoit un grand poli , & fert à paver les veftibules & les fales , conjointement avec le Liais. Toutes les maifons de Caën font bâties d’une Pierre blan- che aflez belle , nommée carreau. Les Pierres de Vernon, de Tonnerre , fonttrès-dures, & les plus recherchées après le Marbre, pour la Sculpture. À Rome, la Pierre la plus belle & la plus eftimée eft la Pierre Tiburtine, parce qu'elle vient de Tivoli, en Latin Ts- bur ÿ on l'appelle Travertine par corruption. Elle eft fpon- gieufe & coquillée , c’eft-à-dire, pleine de trous. el On trouve des Pierres de pareille nature à Sienne , à Pife, à Luques, & autres endroits d'Italie. La Pierre à bâtir de Vérone eft une efpèce de Moilon co- quillé , qui fe cire d’Incaff & de Quinzano. = La Pierre de Carnagione , couleur de chair , vient des m£- mes cantons ; elle eft un peu plus dure que les autres. | La Pierre d’Iftrie , donc les Palais de Venife font bâtis; eft aufli belle & aufli dure que le Marbre ; fon blanc eft un peu livide. | Pietra morta , qui eft jaunâtre, eft tendre ; on en bâtit des Fours. ‘# La Pierre Bigia qui eft grife , fe tire des carrières du mont Fiefole ORvcroLoGte, Il. PARTIE. 217 Fiefole à Maiano, & de celui della Golfolina à elle fert aux fta- tues & aux &olonnes. La Pierre di Gabbro , de couleur entre le verd & le noir , auffi dure que le Marbre, eft un peu vitrifiée & mêlée de Talc : il y en à une efpèce nommée Nero di Prato, Serpenti- n0 di Prato, Granito del Imprunetta , qui vient du mont Ferrato; on l’emploie dans plufieurs Eglifes de Florence. L’Amiante du Col Gallatite s'appelle Lirearo di Prato. Le Doéteur Targioni compare le Gabbro à la Pierre néphrétique. La Pietra Serena de Florence , quoique bleue , n’eft point une Ârdoife; elle eft peu dure , & ne réfifte point à Pair ni à l’eau. Il y en a une efpèce rouge, qui eft plus dure. Celle del Foffito, qui tire fur le noir, eft beaucoup meilleure. La meilleure Pierre à bâtir qu’on emploie à Bologne , eft appellée Pierra mollare , qui fert aux meules de moulins. Pietra forte d macino, die ainfi chez les Florentins, repré- fente des forèts & des arbres fans feuilles , & des plantes ma- rines. Cette Pierre nn peu jaunatre , avec des veines blan- ches, eft d’une grande dureté, fe polir bien, & réfifte aux injures du tems. HT Lapis Tartarius , qui vient près de Florence , repréfente plufieurs mouches qui s’attachent au Tartre. La Pierre de chaux du même pays fait voir des moufles de mer de couleur blanche. PET A Naples le Tuf fert de Moilon , & durcit confidérable- menta l'air: onen bâtit les maifons, enles recouvrant d’un en- duit de chaux & de pozzolane. Le foffé que l’on creufe pour les fondations , donne affez de Tuf pour conftruire la maifon. Ces Pierres Tuffières font poreufes, fe coupent facilement, fe durciflent à l'air, & font de longue durée. Le Tuf le plus dur eft celui qui fe forme dans les Aquéducs & tuyaux.de Fontaine. d — LapisColubrinus, Lebetum , ollaris,eft une Pierre ferpentine, , qui eft molle en terre , & qui fe durcit à air ; on en fait des” vafes , qui rejettent , à ce qu’on di, le poifon. Sa couleur eft ordinairement verdâtre, rachetée , ou gris-brun. Lapis Samius eft blanche , un peu dure, fervant aux Or- fèvres pour polir leur ouvrage. | On fait grand cas en Angleterre de la Pierre de Portland. L'Eglife de S. Paul en eft bâtie, ainfi que plufieurs grands édifices publics. Elle eft dure & life, mais toute coquillée. Seconde Partie, Ee | [8] LE GREZ. (a) Gefner, Beëtius, Sca- liger , ]. de Laër. PLANCHE :2 Fic 4: 218 ORYCTOLOGIE, 11. ParTrrEe L’Ecofle produit chez elle une Pierre nommée Fake. aux environs de la ville de ce nom, fix lieues d Edimbourg. L'Irlande a des Pierres bleues fort dures , qu’on taille difh- ‘cilement; la grife eft d’un plus grand ufage pour les bâtimens,, & fe trouve partout. On en fait de très-bonne chaux. La Pierre de Gothie , mêlée d’un fable brillant , fert aux lus beaux bâtimens de Suède. Celle de Nericke , du mème pays , venant des carrières ss Kumba , eft plus commune ; on en fair des meules, des pier- res à éguifer & des tombeaux. Le Grès , qui eft une Pierre de roche formée ble L'afTete blage de plufieurs grains de fable confolidés,, eft d’un granit ufage : on en diftingue de deux fortes. Le Grès doux’& tendre let bons bâtir, & convient bone à la Sculpture, principalemene dans les grottes des Fontai- nes, & dans les ouvrages qui font dans l’eau ; on en fait en core des meules de Rémouleurs. Le Grès ruftique & dur n’eft propre qu’à paver les rare chemins, les rues, les places , les cours des maifons , & les: plafonds des TA & aie Il y a du Grès rougeître , & l’on en trouve de panaché Ft avec des ondes dans le milieu. Le Grès de Roflagen , en Suède, de couleur grife ,fért à faire des marches d’efcalier. La Pierre filrrée qui vient des Ifles Canaries , eft poreufe & mêlée de parties de Grès , à travers lefquelles pañle l’eaw qu’elle fert à rafraîchir. On peur nommer ici La Pierre à champignon, qui fe trou- ve dans les environs de la ville de Naples, & que plufieurs Auteurs (a) ont rendue célèbre & merveilleufe , fous le nom de Lapis fungifer. Les Naturaliftes ont remarqué depuis, que cette Pierre n’étoit qu’une racine de champignon mife en terre , & qui en produit d’autres , lorfqu’elle eft arrofée avec de Pédu tiéde. La figure quatrième de la Planche onzième offre une Pierre ou Grès , appellée Geodes , trouvée dans une fondrière de fable près Pontoife. Le Grès a fait plufieurs replis très extraordinaires ; il a formé une cavité, où eft crû un petit caillou rond , efpèce de Callimus, détaché du refte, & d’un diamètre al plus petit. Cet peut-être le morceau d'Hiftoire Naturelle le plus fingulier qu'on puille voir. - ORvYvcToLoGre, II PARTIE. 219 La 2° efpèce des Pierres communes renferme celles qui ont les pores plus ferrés, & le grain plus fin ; cels fonc les Liais de tous genres qu’on trouve dans chaque carrière. Les Pierres à repañler les rafoirs. Celle appellée Cos ou Queux ( Cos ) veut dire rocher, autrement Pierre naxienne. Cette Pierre eft jaunâtre , quel- quefois verte, blanche ou noire ; elle a le grain fin & eft aflez dure, quoique compofée de deux couches, pour réfifter aux outils de fer & d’acier qu’elle éguife. Onles frotte fesunes d'huile , les autres d’eau , quelquefois de falive , d’où elles ont pris le nom (4) d'Olearie, Aquarie , Salivarie. Un (4) moderne en diftingue 8 efpèces. Cos friabilis | particulis Argillofo-Glareofis ; c'eft une argille ou gravier maritime. = particulis glareofis , qui eft un gravier des champs. qguartzofis impalpabilibus ; c’eft une Pierre blanche chargée de points rouges. — folidiufcula, particulis arenacceis , quartzofis , pellucidis , aqua. libus , ou un caillou couleur de verre. arenaceis, quartzofis, fubopacis , fubequalibus ; on le fend facilement. inequalibus , ou a Pierre des moulins. ——— horizontalis,fuperficie undatë , particulis arenaceis, Pier- re de couleur, tirant fur le roux. porofa, aquam ferfim tranfmittendo fiillans, bonne pour purifier l’eau. | Les Pierres à bâtir de Suède nommées Flieflen , font des -Cos ou efpèces de Marbres, dont on fait des tombes, des meules & pierres à éguifer les outils. E e ïj 2e, Espece, (2) M. Wor- mianunr, pag. de (6) M. Lin- næus. TROISIÈME GENRE LES PIERRES ÉCAILLEUSES: TALQUEUSES,FILANDREUSES, GYPSEUSES. Sr Es Pierres écaïlleufes tiennent de la nature du Tale $ ds are le [3 elles fe levent par écailles , par feuillets, parce que les Difrours Pré. différentes matières de bitume , d'huile , d’Alun qui les com- liminaire Jr bofent , les empêchent de fe durcir, & les rendent ainfi (z} la formition è mn E \ PRE sf écailleufes. Elles fe divifent en deux efpèces : la première d'u ques. ire, Esrece, LES TRANSPARENTES. ! (8) Et La Pierre (b) fpéculaire , tranfparente , luifante, d'une na- pe ture gypfeufe, fe fépare en feuilles. Les Anciens s’en fervoient lucet. : () Charle- pour les vitres de leurs maifons. Les uns (c) lappellent gla- ton. cies Marie, d'autres le miroir d'âne. On la nomme aufii Eype > ou pierre à plâtre. Cette pierre eft tendre, criftalline, facile à couper , & blanche comme du verre; prefque tous les. pays en fourniflent , principalement Montmartre & Pañly, aux environs de Paris. On en voit de noires, de jaunes , & de rougeatres. Il y a une efpèce de Pierre fpéculaire qu’on ap- #, Luidus. pelle (d) Zapis fpecularis refellatus , fn haloreffera 5 elle forme de petits quarrés. é La Pierre de Bologne eft de nature gypfeufe , & par fa qualité particulière fe peut dire gyps phofphorique. Celle qu'on nomme Ollaire , amas confus de petites feuil- les & de grains tels que le Talc, eft grafle au toucher, fou- tient l’action du feu, & y acquiert une dureté qui approche de celle du caillou. Une autre Ollaire verdâtre , mouchetée, quieftune efpèce de ferpentine, fe peut polir, & devient the ou jaune dans le feu qui la durcit. Il en eft une plus folide , appellée Colubrine quieft grife , peut fe polir, & eft très-propre à defliner fur les murs. La Pierre School ; nommée en François roche de corne ; eft ci-defus pag. eft celle des Tranfparentes ; [a feconde renferme les Opa=" PRE fl y ORYCTOLOGIE, IL PARTIE. 221 couverte d’une efpèce de croûte , & reflemble à du cuir brut: fouvent elle ferc d’enveloppe aux filons des mines. Il s’en trouve de dure , de feuilletée, de criftallifée, de noire, de verte & d’un brun-rouge. Rien n’approche plus de la nature de la pierre Ollaire & du Talc. On dit que les Peintres s’en fervent ordinairement. La Pierre Sélénite , appellée par Galien Aphrofelinum , eft une efpèce de Gyps ; elle eft , ainfi que lui , tranfparente, criftalline , & fe partage en plufieurs lames : on croiroit que c'eft un miroir , quand elle rend la figure de la Lune, ou de quelqu’autre objet qu’on lui préfente ; c’eft ce qui la fait appeller Pierre de la Lune. Le même Auteur cité ci-deflus en admet onze efpèces. Sélénite approchant fort du Criftal. repréfentant une grappe de raifin. imitant les cheveux. ——— de forme rhomboïdale, ——— plus long que large. qui a de lépaifleur. ——— d'une forme ovale. ——— crénelé à huit pans. rempli de tubulaires. garni de coquilles. dit Teffellatus , feu Haloteffera. | Il y à des Sélénites blanches, jaunes & de plufieurs cou- leurs, . Les Gyps font des Pierres blanches ,-tranfparentes., qui fe délitent, & fe trouvent das les plâtrières : leur nature eft po- reufe , médiocrement dure, & leur formation peut s'expi- quer par celle des Sels, dont il fera parlé dans la fuite. On diftingue fix efpèces de Gyps. Le Gyps fablonneux. ( ——— criftallifé. ———— feuilleté. ——— ftrié. — imitant PAmiante: — phofphorique. | Les Tales doivent être regardés comme des efpèces de Pierres molles , tranfparentes, onétueufes , réfractaires & (4) (4) Chartes Juifantes. Le Talc fe réduit aifément en poudre, & fe fépare Ta en par feuilles, does 1 É e tif 222. OrvcroLzocGie, IL PARTIE . Ondiftingue le Talc en blanc, en jaune, en verd oucraie, de Briançon, en cubique.ou en,oétogone , comme l’Alun.. . Quelques Auteurs.ont.ençore admis.trois forces de Talc,, le Talc doré, le Talc dela Lune , le. Talc qui imite la graine, - n ; de la plante nommée Berce. ie) rte Le Talc de Mofcovie eft doux au toucher, luifant, blanc, tranfparent, fe féparanc.en feuilles très-minces. Il croit dans les carrières de Mofcovie & en Perfe., Sa couleur, tire fur le verd. le tio-satis | 2: telle ——— de Venife, mollafe, graifleux, peu tranfparent ,un, peu verdâtre,, vient du Royaume de Naples, & fe. tranfs, porte à Venife, où il s’en fait un grand commerce. | ——— de Reicheftein en Siléfie , eft d’une couleur cendrée: & noirâtre. ——— d'Albano en Italie, eft de couleur noire. : Celui de Rammelfberg à la propriété, felon le rapport.des. habitans , de fé réfoudre en liqueur quandil.eft expofé à l'air. | 5 ia On regarde la Craie de Briançon, comme une, efpèce de. Talc noir , plus dur que celui de Venife. BITES Paracelfe diftingue dans fon Traité des Minéraux-quatre. fortes de Talc, le blanc, le rouge, le jaune & le noir. La Pierre Ampélite , ou Pharmacite , que l’on a déja trou vée parmi les terres , fe peut encore ici confidérer comme . une Pierre noire bitumineufe, qui fe leve par écailles ;, & dont les Peintres font un grand ufage. Celle qui vient d'A- lençon n’eft pas fi douce ni fi bonne que celle que l’on tire de Rome & de Portugal. On croit que cette Pierre réduire en . poudre, & appliquée fur le ventre , ferta faire mourir les vers. Grammarolithes , Pierre de couleur cendrée de la nature du Talc, tantôt rouge , tantôt angulaire , avec des étoiles dans chacune de fes cavités , imite les yeux des cancres ; on l’ap- pelle aufli Scyphoïdes. - Cariophyloïdes , efpèce de Talc nommé ainfi à caufe de fa reflemblance avec le cloud de gérofle , ou d’une cloche. Lui- dius l'appelle #odiolus flellatus : on trouve fur fa fuperficie (4) ut une petite étoile , & un petit cercle dans la partie-la plus pr AUS bafle. Scheucker (4) rapporte aufli la même Pierre, & dit pag. 10. fs. qu'elle à été découverte fur les montagnes de Suifle. 13e h ee. UOTE Cu. OrtcroLoctre, Il PARTIE rs LES PIERRES ECAILLEUSES OP AQUES. 2e Forte : On prétend que les Pierres talqueufes & les Ardoifes font pofées perpendiculairement dahs les carrières, à la différence des autres Pierres qui Le font horizontalement. Un Phyficien de la Province du Berry a remarqué , que le . ‘banc d’Ardoife dans les carrières vient prefque toujours incliné , tantôt vers le Nord , tantôt vers le Couchant ; en- forte que fur neuf pieds de haut , il fe trouve ordinairement deux ou ttois pieds d’inclinaifon , ee qui n'empêche pas que les couches d’Ardoiïfes ne foient pofées les unes fur les au- tres, & parallèles entr'elles. Ces fituations varient felon les différentes carrières, où Les pofitions des bancs font plus ou moins inclinés vers lhorizon. Ainfi ileft évident quecesbancs rie font jamais réguliérement horizontaux, ni perpendiculai- res, comme quelques Auteurs l’ont avancé. - Ces couches fe trouvent fouvent féparées par différentes, matières étrangères qui arrêtent le travail des carrières , tel. les que le feuilleris ou franc-quartier | qui eft fi peu folide qu'il fe brife facilement en petites parties : ce qu'on appelle “chats , eft de la nature du flex , formant des efpèces de cou- ches de deux ou trois pieds d’épaiffeur , qui empêchent de féparer l'Ardoife ; les Torcirs font plus rares , & compofés de toutes les différentes matières de l’Ardoife. On trouve en- core de l’Argille mêlée avec du gravier & des marcaflites 5: üne serre [ulphureufe & noire, qui reflemble au charbon de terre, & qui eft remplie de pyrires. On y voit aufh une ef- pèce de lair de Lune ; formant de petites cavités dans les bancs d’Ardoife , & des Nodys ; outre tous ces embarras , il y a encore des Moucles , qui font des amas de matières convexes & concaves, qui fe féparent par feuillets comme Le Talc. - L’Ardoife contient une matière grafle & huileufe , fouvenc mêlée de bitume , & formée d’un limon marécageux ; fa cou- leur eft bleuâtre , tirant fur le noir, & pénétrée de parties. de Soufre & de Fer. Pour la divifer par lames fines propres. à couvrir Les maifons, on emploie dans la carrière même de grands cifeaux, qu’on fait entrer de haut en bas dans fes inter- {tices a coups de marteau, On la taille en tous fens par fewil- lets hors de la carrière, On en fair encore des tables , fur lef- 224 OrvcroLoGte, Il Partir. quelles on peint facilement. Ces ouvriers s'appellent des Fen- deurs. ) | | Une des meilleures Ardoifes , eft celle de la Province d'An- jou. | | Ç Î À LÉ 8 il La Pierre de Zavagna, de Gènes, eftune efpèce d'Ardoife qui fert à couvrir Les maïfons , à paver les chemins , & à pein- dre ; elle vient de la côte de Gènes nommée Zavagna. nr Jeétilis de Florence approche beaucoup de la Lava- gne de Gênes, & ferc aux mêmes ufages. roi La Pierre de Bathe,en Angleterre, eit une Ardoife quinefe fend point, & qu’on tire de terre en forme de tablettes pour … couvrir les maifons. | litre | L’Ardoife du Comté de Mansfeld, en Allemagne, eftépaifle & empreinte de toutes fortes de figures. | ———— de Blatremberg, en Suifle, eftcompofée de deux couches, l’une tendre, l'autre dure ; on en fait des ca- bles. ———— de Cornouaille eft bleue , verte, & de couleur de feuilles de Sauge. L’Ardoife de Glaris eft moins cendrée, & tire fur le jaune. de Nericke en Suède eit noire , & rend une odeur defagréable , lorfqu’on la frotte ou qu’on l’expofe à la flamme. AE ———— de Finlande, grife ou foncée, a fes feuilles ondu- lées, qui ne fe difeu point , elle fe change au feu en un verre compacte. _———— des mines d'Ofmund, en Suède, eft grife & friable. de couleur rouge-brun, tirant fur le noir, felon Langius. — noire,d'Irlande, eftimée pour différentes maladies. ———— même couleur , fervant de crayon, fe découvre près Hanneberg en Suède. On trouve à trois lieues de Rennes en Bretagne, dansune rerre nommée Boifereau , une Pierre quife leve par écailles , de couleur bleue-pâle, dans laquelle il fe rencontre des: pyrites, dites Pierres quarrées. RAC Mica Jquammofa eit une efpèce de Talc luifant de cou- leur d’or, qui peut fe lever par écailles. F4 Molybdera eit une autre Pierre couleur de plomb, légère | & médiocrement dure, qui fe fépare par feuilles, & fe met en petits morceaux pour defliner. ns i es. nt a N = Lg ee mm St : “ ORYycTOLOGIE, II PanrTre. 225 Les Ardoifes du Diocèfe d’Alais, dans les Fours à chaux & dansles cantons de Bronzen, Mas de Bouac & Traquet, font arborifées. Celles du Bourg de Candé en Anjou font de même, imi- tant des figures de fleurs coloriées, On y trouve quelquefois . des coquilles. Les Ardoifes de Guienne font fort eftimées. —— —— de S. Chaumont en Foreft,repréfentent plu- fieurs plantes étrangères. | d'Anjou, font voir auffi des lames colorées. La Pierre de Horsham eff une Ardoife orife , qui fe trouve dans le Comté de Suffex en Angleterre. L’Ardoife d'Irlande eft cendre, & moins feuilletée que les autres. leur noire. ns — re de la Pierre de corne ;, & de couleur grife. de Panpenheim,eft jaune; Langius en (4) parle. ————— d'Efleben;eftnoirâtre, & très-tendre, felon Hen- kel, | de Bareutht en Allemagne, eft appellée Pierre à boutons , parce qu’étant fendué, on en fait des bou- tons, des boulles, & des manches de couteau. de Rothembourg en Allemagne, eft calcaire , & réfifte au feu, ali, | ————— de Goflar, même pays, eft fulphureufe, & con- tient quantité de Pierres à fufil : elle ne montre aucune empreinte. Les mines d’IImenau , dans le Comté de Henneberg en Al- lemagne , fourniflent ünetefpèce d’Ardoife en forme de ro- nons , qui fe trouve dans les rochers : elle eft creufe , ren- rme de l’eau , & le tour de fes cavités eft garni de Crif- taux de Sphat. ER : Lapis Schiflus, appellée autremene Thermolithus, eft une faufle Ardoife qui fe fend aifément, On la trouve dans le Comté de Cornouaille en Angleterre , & en plufeurs autres endroits, Lapis Rhombites, de couleur blanche,& de la grandeur d’une châraigne , eft couverte d’écailles un peu faillantes , qui ont soures l2 figure d’un rouleau, Lapis Chirises repréfense la paume de la main , avec des Sesonde Partie. Us — —— dont parle Imperato , tire beaucoup fur la cou- de Piémont, nommée Corneus fiffilis, eft du gen= . (a) Ephe- mer. nat. Cu= riof. vol. 6, PA: 208 226 OnvcTOLOGIE, IL PARTIE Li formes de doigts & d’ongles de couleur de chair ; on yre- marque des ftries, & fa nature eft un peu gypfeufe. Le Jay , ou Jayet, eft une Pierre bitumineufe aflez dure; « de couleur noire , qui fe trouve en plufeurs endroits del'Eu- rope parmi les rochers. On s’en fert à plufeurs ufages. ©. L'Amiante , nommée Æ4fbeffus par plufeurs Auteurs; & par d’autres Spartopolios & Corfoides , parce qu’elle imite les che- veux humains , eft une Pierre incombuftible qui fe fend'ai- fément : fa tiflure eft pleine de lineamens contigus ; qui s’en- trelaflent & fe croifent; & fa couleur approche du blanc é& du verd : l’Ecofle eft le pays qui en donne le plus. Il y a l'Amiante de Chypre, ou Lin foffile , dont la cou leur eft crife , & dont les filets font très-coriaces. L'Amiante feuilletée , ou cuir foflile, a fes filets mous & très-entrelaflés. Gris Celle qui eftnommée Caro montana , eft fort pefante, ayant des filets très-épais. trértpine .…. Juber montanum, a des.fibres fipliantes, w’elles fe lchent, & reflemblent à du liège. Rien n’eft â léger que cette Pierre. nr, 25 L’efpèce que l’on nomme Afbefte , eft d’un grisfale, &a des fibres en faifceaux;, pefans , & qu’on peut défuniraife- ment. | Il y a des Afbeftes verdâtres, noirâtres , tranfparens; étoi- lés , en bouquets, en faifceaux & en épis. | Le Talc opaque très-feuilleté eft de couleur grife tache- tée de veines bleuâtres. + genie LES QUATRIÈME GENRE. LES PIERRES SABLONNEUSES: POREUSES, TARTAREUSES, SPONGIEUSES _ Pierres fablonneufes font un afflemblage de grains de fable plus ou moins grofliers , unis par des parties glutineufes extrêmement fines, qui en rempliflent les interfti- ces. Elles imitent quelques parties d'animaux & de végé- taux; mais on doit les regarder comme des effets du hazard, des jeux de la nature. Plufieurs les appellent Pierres figurées. Ces Pierres font, s | Daëhlites , Pierre argilleufe de couleur cendrée , imitant le noyau de Datte. Caflanites , autre de mème nature, & de la figure d’unechä- taigne. . < | Cyanites , Pierre noire , qui étant rompuë repréfente une fève. | Scelites eft graveleufe , de couleur blanche , imitant la jam- be humaine. À Artolithos , Pierre creufe & fpongieufe , de la forme d’un pain rond , comme on le voit dans la première figure de la planche 8. os Panis Demonium , repréfente un double pain, felon (4) un Auteur. x) Panis miliaceus eft encore un petit pain, & en a le goût. Hieracites , Pierre écailleufe de couleur cendrée , imitant . les plumes de Faucon , ou la coquille nommée Peélen. - Cancri-formis eftargilleufe, cendrée,de la forme d’un crabe; elle a de plus les parties brillantes du plomb. Boletites, qui eft de même nature & de même couleur, re- préfente une morille avec fon enveloppe, Lapis Scyrius , venant de l'Ifle de Scyros ; c’eft une éponge que Pline appelle Zapis Tyrrhefius, ou plutôt une efpèce d’Al- cion, felon Théophraite. Andrapodites, Pierre longue , cendrée , imitant le pied de Fhomme , rapportée par Rob. (b) Plor. _. | 1} Fre. 1: PLANCHE 84 (a) Muf metal. Aldra< vand. pags $ 14 () The na« tural Hifto- ry of Oxford- Shire, p.139. am 1677: 228 ORYCTOLOGIE, II. PARTIE. js Pierre qui fait voir la figure du pied humain , au point d'y (*) Mu reconnoître les (2) rotules & les petits os. Le, US #2 Pes humanus Saxeus , autre Pierre rapportée par (b) un Na- pidofi homi_ turalifte , repréfentant le pied gauche d’un jeune homme; ais à Medufà avec les articulations, les doigts, & l'os antérieur de la jambe. er r., Lapis Bubonius , citée dans le M. Calc. pag. 95. c’eft un cail- Es an. nl lou noir en dedans , cendré en dehors ,:qui donne l’idée de pag. 12. la tête d’un Hibou. On l'a trouvé à Hardwick, dans la Pa- roifle de Whitchurch. ; Encephaloïdes , Pierre imitant le cerveau humain, du mènre Auteur. | | Hyppocephaloïdes , c’eft la tète d’un cheval , avec les oreil- les , le toupet entre-deux , un peu du nez, la place des yeux, & Le refte de la tête excepté la partie inférieure ; on la trou- LA » À » ® ; LA vée dans les carrières d'Heddington , & elle eft rappotée par le même Auteur, pag. 127. | () Lespier. Les Pierres poreufes , & les Pierres («) ponces font terref- res pores 4- tres 5 elles ont été calcinées par les feux foûterrains des vol- rent leur ori- / : , gine de LA. Cans , & emportées par des torrens dans la mer, où leur lé- befe , ou Lin géreté les fait nager. La plüpart mifes à plat fur une afliette , incombufible, & imêlées dans du vinaigre diftillé , ou dans du jus de citron, Selon M. Poot dans fa Li- dont l'acide pénètre Les pores , tournent & font du bruit en thogeognofie. fermentant. ( M. Calceol. Feniculi caules , Pierre qui imite parfaitement Les tiges du P#8419- Fenouil : on l'appelle Marathrum. ° Ea Pierre Hepatites ,feu Lapis Comenfis Plinii ,vel Maganen- is, eft la mème Pierre , fpongieufe, de couleur verdâtre , par- femée de taches blanches & argentées. On la peut tourner, & l’on en fair des vafes : le Lac de Côme aux bords duquel on la trouve, lui a donné ce nom. | Buffonires, feu Rubetites Borax, Chelonires,eft une Pierre argil- (d) Nomina leufe , repréfentant un (4) Crapaud ou une Grenouille ds re vam& buiffon. Gefner l'appelle Barrachites ; fa couleur eft verte: elle fpoiuspros €lt creufe, & repréfenteunœil, avec un cercle blanc & noir, eribenda Sa figure en calotte l’a fait nommerCrapaudine. Re re] Cynites, efpèce de Pierre de marne,qui repréfente un chien quis ufum re- Enofleos , Offifrague > Offeolithos , Holofieos | Ammofleos ef la ein es même , nommée O/ffeocole, ou Pierre des 0$ rompus ; elle eft graph 1 Poreufe, fablonneufe, de couleur cendrée, de la figure & thologica , . de la fubftance d’un os rompu. Il y en a de rondes, de lon- 34- gues ; & on leur attribue la propriété de remettre les fraétures (2 “ # { EE D « Se 4 4 RTE | . 123  ee F3 r' 7 Do #7 es ne mar à 9 ou pote à mage ete me nee ne re mn © x LR : & en - N ” ne & | | à Le" ; « PF D er CET ' RTE ms. PAR. à F rh s Er t a Le r à | ù ‘ 5 125 ER FOSSILES ET COQUILLES PETRIFIEES. ne buts a (LL ARR AU LT At | NN {\ | il nl nl KA LL A =: / , L PUS 7 Aux depens de AT Le Comte de Vénce Marechal des Camps 4 et ÂÎrmees du ÆRoy ; - OrycToLoGIE, Il PaArTIz 229 des os dont elle a pris le nom : on la diftingue en calcaire, en faline dont parle Henckel, & elle eft adhérence à la lan- gue , comme la Pierre porice. MALE Affius, feu Sarcophagus, feu.affius Lapis , eft une Pierre légère & fpongieufe qui confume la chair, & dont les Anciens fai- foient leurs rombeaux ; elle a des veines jaunes & profondes. Priapolites (a) Saxonie cum appenfis teflibus eft le plus beau Foffile qu’on puifle voir (b). Sa couleur eft jaunâtre, fon grain eft gros ; & il a dans le milieu un canal rempli de matièré criftalline , très-relatif aux conduits de l’urètre , qui font dans le membre viril. On y apperçoit à un bout la partie du gland ercé dans fon milieu , & les plis de la peau qui le recouvre; à res bout la forme des tefticules eft très-apparente. Le Priapolite (c) du Rouflillon qu’on trouve dans Les Py- rénées , eft un fimple cylindre de couleur jaunâtre , tra- verfé par un autre canal criftallifé comme le précédent , imitant le canal de l’urètre , mais fans aucune figure de gland ni de tefticules ; il y a feulement une apparence d'ouverture à l’une de fes extrémités. - Celui de Caftres en Languedoc, d’une couleur grifâtre, eft femblable 2 celui du Rouffillon. Pia Efpèce d’'Hiflerapetra, où Cunnolites (d), qui paroît être un oflement de quelque animal terreftre ou marin pétrifié. Cette nature offeufe en dedans fe fait remarquer dans la décompo- fition de la Pierre : on en voit la figure qui eft circulaire ou ellyprique , un peu élevée en cône par le deflus , & plate en deflous , avec des cercles concentriques qui fe bornent à la fuperficie. Cette Pierre fe trouve en Rouflillon , près du Village de S, Laurent de Cerdans, dans la vallée de Cuftuia. Hiflerolithe , tirée de la montagne près Brunbach, dans la Heffe , felon Mercati. Colites feu Phalloides : c’eft le membre viril avec fes tefticules. Hifferolithos , qui eftlamême chofe que Diphys , ou Diphrys, repréfente Îles deux natures , l’une au-deflus de l’autre ; fa couleur eft noire , quelquefois blanche, & paroît un peu mé- tallique. Pline en parlant de cette Pierre dit , #4 concubitui ve ereo aptum dixeris , nif Lapis effet. Ce n’eft cependant point une Pierre , mais un coquillage bivalve , que Scheucker ay- pelle Concha veneris Lapidea , & Rofinus. ofreopeéfinata. I en fera parlé plus partieulièrement dans la première clafle de 3€ partic. F if (a) Solüm à pudicis rhu- lieribus def: piciendum , ne, libidine excitatæ ad peccata per- petranda à Diabolo 12- tenter obre- pente, imani- marum perni- ciem pronæ reddantut' Muif. Calceol. (Ce. Passe 2 (6) Ficeèr, PLAN. 7. (c) Fic. 2. PLan. 7. (4) Suivans #8 Phyficien moderne. Frc. 3. PEax, 7° 230 OnvCTOLOGCrIr IT PRRRTER Encéphalites , Pierre graveleufe & argilleufe, tirant fur fe … blanc, & imicant le cerveau humain, dont elle a pris le nom: « … Carnioïdes , autre Pierre de même nature , & de couleur jaunâtre , avec une future dans le milieu. Elle repréfente le (a)Specim. crane humain ; & au rapport (4) de Scheucker , on latrouvé aux environs de Bafle. Fic.4.Pan, La figure 4, eft appellée Diorchis, avec deux tefticules æ bien formés. Quand 1 y en a trois on la nomme Tréorchis LL Pian.7.Fic. Les figures 5. & 7. font des choux fleurs : la première vient s.& 7, des Pyrenées , & s’appelle Stalagmite ; la feconde trouvée dans les grottes de Balaruc , repréfente des choux plus en fleur, & de couleur orangée ; bn vrai nom eft Stalactite : rien n’eft comparable à fon travail uniquement dû à l'eau: Fis. 6. Le Foflile du chiffre 6. repréfente des dragées de Tivoli | que l’on trouve dans le Teverose , ou dans la plaine qui le bor- (8) AA de, près la ville de Rome, Leur forme , leur figure , leur Éiäcrutho. couleur, leur tiflure reflemblent fi parfaitement à des (4) dra- mines etiam gées , à des coriandes , à des amandes, qu’elles ont pris lenom. ddeapas de Confetti di Tivoli. 6! tx, Chelidonius vel chelidonias lapis , eft une Pierre demi-fphéri- ue, qui imite les plumes 4 l’Hirondelle , ou qui , felon autres , fe trouve dans l’eftomac des jeunes Hirondelles 5 elle eft très-mince , creufe , & d’un gris fale. Elle vient le plus fouvent de Malte, La Pierre-ponce , que Pline nomme Lapis Scyrus , eftex= trêmement légère , & pleine de trous : fes efpèces ainfi que fes couleurs font aflez variées ; on la trouve communément près des monts Véfuve & Etna, qui la vomiflent. Elle fert : étant mêlée avec de la chaux , à faire Le mortier des cerrafles de Naples. # Le | Perdicites , Pierre argilleufe, qui par fes ftries & fa couleur imite les plumes de la Perdrix. | Geranites , approche de l’œil d’une Grué. . 4 5 Coracites ; feu Corvinus lapis ; eft une Pierre femblable, dont « 1 couleur eft celle du Pen Pa | 1 100 Scolopendrites , approche de la peau de la Scolopendre , in M by fe£te, mat Pierre-alife , un peu fablonneufe , quoique ferrée , a pris fon nom d’un Bourg appellé ainfi dans PAuxois, 1 1 M Steatires, Pierre tendre; grafle , femblable au fuif , de cou- « leur fauve, tirant fur le rouge ; elle reflemble à la PierrenSa» ponaire, & au Moruhtus, 711 ORnvcroLzocre,IL PARTIE. ‘2317 - Pietra Cittadina , Cittadinefsa , ou Pierre de Florence , eft blanchâtre , & très-caflante ; c’eft un limon pétrifié qui re- préfence des villes, des mafures, des clochers, des pyrami- des, des montagnes , quelquefois des arbres & dés buiffons. Cancrites, feu lapides caneri , font de petites Pierres blanches, tendres & creufes , qu’on appelle yeux d’écrevifles de rivière. Lithocardites ; fen Bucardites , Pierre argilleufe qui fait voir un cœur de Bœuf. | | Leucophtalmos ,eft bianchâtre, & repréfente le blanc de l'œil. Ocyophtalmos de la même couleur , fait voir un œil pointu. Il y à des Auteurs qui l'écrivent ÆAcyophtalmos. | - Triophtalmos , Pierre de même nature , qui 2 la figure de trois yeux. | | Æapis [porgie , vel fpongires ; eft blanche ou grife ,très-friable, & fe trouve dans les éponges. Tous les Auteurs en ont parlé. - . Encrinos eft une Pierre roufle & arsilleufe , formant des angles, quien fe féparant repréfentent trois fleurs de Lys. Pentacrinos , Pierre femblable à l’autre , avec cinq feuilles de cette fleur. aie © | — Narciffites , de même nature , imite par fa couleur la fleur -du Narcifle. bn sd ( … Phacites , compofée de grains de fable ; approche des len- æilles. 10144 Triticites , imite les épis de bled. Panis Triticeus, Secatinns Thyrifites ; imite le Corail. : : ANR NT \b + :Srmilagites eft de même nature ; & approche du pain de Froment. . , 3 4h st: in Super si 3uob 9) Cydonites , Pierre argilleufe & blanche , ayant l'odeur du Coignafñer. | . Balanites ,fen Phanicites | Pierre tantôt verte , tantôt cui- -wreufe , qui repréfente un gland. Et = .Calamites ,; de mème nature , imitant:un rafeawr: : Syringites ; Pierre creufe:, & femblable à l'intervalle des deux nœuds d’un rofeau. io Pierre d'Hirondelle,eftronde , petite, & affez dure : onla trouve ; dit-on, dans le géfier des Hirondelles nouvellement «éclofes, 3 vruoi soi rider el anti «Pierre de Saflenage , petite ; & reffembfante à une lentille. dure & polie , venant dans les fables-de La montagne du même . , de Érbiele , de Seigle. $ Pierres formant un pain ? 2 Lachnyae dus. 132 OrRrvcroLocis, II ParrTrx FU nom, proche Grenoble. Elle eft appellée par quelques Nas turaliftes Pierre d'Hirondelle, qui eft, felon eux, un grain d’Agathe. | | [iv 2384 qu Pierre de S. Juval, près Jugers en Bretagne , eft un amas de différentes coquilles de mer pétrifiées, Elle fe crouve dans le Village d'Euran, à deux lieues de la Ville de Di (a) Specim. Lich. Helv. Pas 12, nant , Diocèle de S. Malo. Pierres qui imitent des graines de Coriandre, +: « ———————— |la racine contournée du Gingembre.. —————— Île fruit appellé en Ethiopie Babbab 5 c’eft celui dont ils fe fervent pour éteindre leurfoif.. | Lapis Saponaria eft rendre , grafle comme du favon , de dif- férente couleur : on en apporte de tous les pays , comme de Suède ; de Sicile , de Rome, de Naples, & même de la Chine. Ovulis afperfum Saxum eft une Pierre blanche de la nature de la chaux, couverte d'œufs de poiflons. Il y-en a une de couleur noire , avec des œufs de grenouilles, au (a) rapport de Scheucker. | ; Stigmites, Pierre blanche , poreufe , de figure ronde , dont la fuperficie eft remplie de petits trous comme des Srigmates. Affacopodium Scheuckeri eft une Pierre fablonneufe , repré- fentant une patte d’écrevifle ; Luidius en fait aufli mention. Amygdaloïdes fait paroître des noyaux d'amande blanche:, fur un fond minime : elle vient de Saxe. EN Rhodites , de a naçure de la chaux , imite Les feuilles d’une rofe fauvage. | Stelechites , Ofleites. Voyez Enofeos. RMS Cucurbites ; Pierre très-pefante , quoique de nature argil- leufe, dont la figure approche de celle du concombre. :: Melopeponites eft fablonneufe ; on diroit que c’eft un me- lon , ik n’y a que fa couleur qui tire fur le plomb. 3 Perficites eft de même nature , & repréfente une pêche. Anacardites , feu Ananchites , eft un peu argilleufe , imitant un fruit des Indes , nommé Axacardum, felon Diofcotide ; fes pentes figures faites en cœur approchent'de celui deplu- fieurs oifeaux, Lor vb bn lerticillites eft une Pierre qu’on trouve dans les rivières , & qui imite la figure d’un fabot ramaflé & umbiliqué. Pifolites , feu Orobias, Pierre fouvent détachée en petitsiglo- bes comme des pois, fouvent coagulés par un fuc-vifqueux. Gefner les appelle Awwites, vel Ammonites, 04) om | Ammites 4 ds < SPORE : 13, #5 ST SE Ce PIERRES dits FIGUREES. SE CEE ET LCR le ot msn à + mt, i at “ { at | ll j L + À fl “EU } Lu ll b) il qu 11 mr jf » hs CHEDEL » Sc Aux depens de AL] Las. 4414 4 Députe du Commerce de La Ville de Roue | | nr OrvycrozocGtie, II PARTIE. 233 Ammites , feu Ammonites ; eft fablonneufe & grenuë, & don- ne l’idée de petits œufs de poiflons ou d’araignées : on en trouve à Hildesheim, Mansfeld , Francfort. Oolithes , felon Bruckmannus , eft une Pierre qui eft for- mée d'œufs de poiflons. D’autres (4) Auteurs la croient un amas de grains de fable, imitant les œufs de ces animaux. Similagites. Voyez Artolithos. aus: Tyromorphites, feu Lithotyron, Pierre de même nature qui imi- re un morceau de fromage. On la trouve, ainfi que la précé- dente , dans le Bolonois. Laganites eft un morceau de Pierres poreufes , recouvertes en relief comme des gâteaux ou des gaufres, | Ephippites , feu Hipurites , Pierre argilleufe , avec trois cane- lures dans le milieu , qui par fa figure repréfente une felle de cheval. +: Phialites , autre Pierre argilleufe, ou amas de grains de fa- ble coagulé , qui ont la forme d’une bouteille. Spondylites , Pierre de même nature, On croiroit que ce font les vertèbres d’un poiflon, Affropodium eft cruftacée , cendrée, ponctuée en forme d’é- toiles. Ammochryfes , Pierre friable dont on fait la poudre d’or. Lapis frumentarius, argilleufe , cendrée, qui imite les grains de bled , de melon, d’anis, de fenouilavec des pailles. Un (4) Auteur en donne quatre efpèces, Lapis frumentarius , de couleur noire, fait voir Les pepins du melon , ducumin , mêlé de petites coquilles blanches. Lapis frumentarius | de couleur cendrée : ce font des pepins d’anis, ou de fenouil, Tee — voit font pluslongues. : . même couleur , dont les figures font épaifles , rondes & larges. On la croit un amas de petites Pierres lenticulaires. On la trouve ordinairement fur le mont Zopica, dans le Véronois, Meconites , et de même nature , & de couleur blanche ; imitant les grains de pavor : ce ne font que des grains de fa- ble marin conglutinés. Cenchrites , Bit voir les grains de millet qui peuvent fe fé- arer, Clethrites, même nature , imite le bois d'Aulne. Seconde Partie, Gg — de même couleur : les femences qu’on y Fic. 3. même PLANCHE. Fic, 4. même PLancxe. (æ) Lach- mundus , pag. 37. Orchyc- tographia, Hildeshei- menfis. Fic. $. même PLANCHE, Fic. é: PLANCHE 3: (ë) Langius; ‘234 : ORnvcrorocise,Il. PARTIE M. Calccol. P#8: 410. Agallochites , même nature , imite le bois d'Aloës. Dryithes du Chêne. Elatites, few Peucites, du Pin, ou Sapin: Lithoxylon Coryli du Noifetier. S'andalithes la Plante Sartolina. KRizolithus - la racine du Peuplier noir. Carpolithus Siliquarum desfruits de Carouge. — Quercinus des glans de Chêne. Æ. Caflaneus des fruics dechâtaigne. M — Conorum Arborum — des fruits des Arbres. : Lithobillia —— —— le jonc d'Esypte. Salicites, Pierre noire, imitant les feuilles du Saule. + 100 Filicites — de la Fougère. fi Lonchites ————— du Ceterach. ! Ericites - — de la Bruyère. 1 Phyfites - de l’Algue marine. Mprtillites du Mirthe , ou de Lairelle. Phegites ,vel Phlegrites, du Hètre. Daphnites —— du Laurier. Brathites, [eu Sabinites, de la Sabine. Crffrites ne ci ja fus À du Lierre.. Ceratoïdes , eft une Pierre de nature marneufe, durcie par 1 le cems : elle eft parfeméc de petits points noirs en forme de : cônes, traverfes je ftries qui n’occupent que la moitié de fx fuperficie ; le refte eft uni , & fouvent orné de ramifications. On dit qu'elle vient de Neocaftro , Cap de Romanie. Pifa feu Lentes lapidesæ, que les Grecs appellent Zirhofprea repréfentent des pois & des lentilles. Modiolus flellatus , eft de couleur blanche, & de fa nature de la Sélénite : elle repréfente fur fa fuperficie une petite cloche , ou une efpèce d'étoile ; on la trouve en Angleter- « re & en Suifle. Wagnerus l'appelle Caryophillus Aromaticus. M Eruca-formis , petite Pierre de couleur fauve , imitant læ chenille , trouvée fur le mont Zegero, près Bade. Lithophyton, feu fpinofus Lapis, eft un fragment de Pierre blan- che, de forme oblongue , couverte d’épines , imitant lamafluë d'Hercule : elle eft du genre des Pierres Judaïques. | Scyphoides, Pierre repréfentant un petit pot rond fans pied»; OrRnvcroLzocre, Il PARTIE. 235 creux, marqué de cinq ftries fur fa fuperficie ; il vient du mont Zegero. t£ | Glomellaria fpongiofa, eft de nature offeufe , & de la groffeur d'une prune , trouée dans le milieu. … Lapss rofeus , eft une ramification dont les extrémités pré- fentent des figures de rofes, avec une couleur rougeâtre qui fe voit au bout des ramifications. Spongiolites , Pierre longue & arrondie par le bout, dont le pied elt percé de petits trous, imitant l'éponge & le cham- pignon de mer, trouvée dans le territoire de Bologne. : Diofpongiolites , autre Pierre longue, terminée par deux par- zies rondes & faillantes, avec un pilon dans le milieu, imi- tant deux champignons de mer , & une éponge par les trous dont elle eft couverte : on l’a trouvée dans le même pays. … Amaiites , Cotyledonites major & minor, imitant les feuilles d'une plante appellée Cotyledon, ou nombril de Vénus ; elle repréfente les vertèbres de quelque animal. ‘ Spordylolithes | Pierre faite en pied d’ane, imitant les vertè+ bres d’un poiflon. Téhyofpordylus 1 AR fait en horloge d’eau, avec les vertèbres d’un poiflo ER Dolicolithus , vertèbre formant une ruelle d’entroque. Lapis Cireneus, repréfentant l'oreille humaine : ce pourroit être une coquille. Matites,de couleur fauve, qui fait voir les mammelles d’une femme. “ 21 Luidius. Lançius po Aldrovan- dus. Langiuss Colitz , de même couleur ; c’eft Le membre viril avec fes tef- : ticules, ou fans tefticules. Urticites, Pierre qui refflemble aux orties de mer, & aux hif- térolithes. Volgiolum, foffile fait en tuyau rond percé ,efpèce d'Alvéole. Trichites , on diroit d’un grand entonnoir. Digitabulum , Pierre en petite boulle noire faite en coupe; couverte de points. Galeatula , Pierre foffile , donnant l’idée d’un cafque. Forylago, petite Pierre fpongieufe ; remplie de fuye dans fon milieu. Orbita , Pierre ronde , prefque coupée dans fon circuir. Urbonellus , en forme d’écailles , formée de grains de fable, Numulus, petite Pierre ronde de couleur cendrée. Urriculus , de couleur blanche , faite en bouteille ;, marquée de points noirs, Ggi Luidiuéi 236 OrRYcroLocte; Il. Parrte. | (4) Lach Geodes , qu’un (4) Auteur appelle Æñites mas , quand fon mundus. caillou intérieur fait du bruiten le remuant, & Ætites feminas, Jeu Ætites immaturas, quand il n’eft rempli que d’argille. Cet Auteur en donne neuf cfpédbs qui diffèrent par la couleur, la figure , la grandeur & la confiftance. L’un renferme un caillou blanc & tranfparent , l’autre imite le cerveau humain. Le caillou d’un autre, par fa couleur & fon poli reflemble à un Befoard ; le 4° imite le cœur ; le 5° eft applati, & fait voir deux cavités ; le 6° contient feulement de la terre grife ; fur laquelle eft née la plante Pilofelle ; le 7° contient de même une terre grife, & fait voir fur fa fuperficie l’impreflion d’un Himaçon ftrié & à tubercules. On trouve dans le 8° Geode la repréfentation d’un fabot , tel qu’on en porte en Weftpha- lie. Enfin le 9° eft noir, & fait voir un bonnet Polonois. Lapis nove Lure , repréfente le croiffant de la Lune de couleur dorée, quelquefois de couleur de fer. | Hcphaflites, dont parle Agricola, eft comme un miroir qui rend l’image de ce qu’on lui préfente. Tephrites , eft, felon Pline , de couleur cendrée , faite en croiffant. Lapis Megaricus , gazon de Pierre, renfermant différentes coquilles, & des cornes d'Ammon. Trishedecagonus ; foffile qui à treize angles. Trabes Lapideæ, Pierres longues, imitant par leur figure des foliveaux de bois, avec de la terre noire au milieu. Langius. Glacies Marie, c’eft 12 Pierre Sélénite. x 7 Pia Piriformis , vel Pirires , Pierre qui imite la Poire. ic. 8. même Ficoides LT | 2 figue. res PS Lapis vacuus fruëtum If referens , eftune Pierre creufe, imi- tant le fruit de l'If. FL 7e Lapis Pentagonus , Pierre brute, couleur de cendre , repré- 5, PAR. 59e Re. fencant fur un de fes bords un Pentagone de relief avec cinq rayes , & un noyau ou alvéole au milieu , telle que feroit une tranche d'Entroque. Lapis Hexagonus ; la même Pierre, l’une à 6 ; autre à Dole 13 angles. Ebur Foffile , ou corne foffile , trouvée à Hildesheim , dans une terre alumineufe ; elle eft de couleur noire , d’une na- ture folide , propre à être polie, légère ; & femblable au Fre. 9. même Jayer. ; L s 4 ! ; PLANCHE, Plan-orbis , Pierre grife qui renferme de petites coquilles, P / Tire du Cabinet FOS SEE de Monsieur le Narquis ins TL À \ lu D É ) de (Croiwmare!, ORnvcrotoGte,ll ParrTre. 257 nommées Plan-orbis , qui approchent de la corne d'Ammon, Pierres numifmales , qui viennent proche Noyon en Picar- die; elles fe nomment liards deS, Pierre : leur couleur eft jau- ne , & leurnature poreufe ; elles font chargées de petits ronds; imitant la monnoïie , lefquels fe divifent en cercles comme ceux d’une corde. | ht Lapis Garatronius, dont parle Pline, eft noire, chargée de caractères, ou de lignes qui s’entre-coupent, & qui font en- core plus noires. Lapis variolites ; ou grains de petite vérole ; elle eft ici re= préfencée fous deux figures : la première eft plus petite, de forme ovale, & bariolée de lignes & de taches blanches ; la feconde plus grande & de forme quarrée à le fond rouge, Fre. 16, PLANCHE 8, ” Fc. 15. Fic. 12, avec des taches prefque rondes, & d’un rouge plus clair, imicant Les grains de la petite vérole. di Les planches fuivantes offrent de très-beaux Foffiles , la plüpart poreux , ou formés de couches d’un limon durci par le tems. à La première figure de la 9° planche eft une corne d’Am- mon ; féparée en deux parties , qui a un pied de diamètre ; les féparations des cloifons font de relief, fans interruption , & criftallifées , fur un fond rougeître auffi criftallifé , excepté lœil de la volute, qui eft de différente couleur, Le travail en eft admirable , & préfente aux yeux ce qu’on peut fou- haicer de plus beau en ce genre. La feconde partie qu’on ne voit point ici, n’eft pas fi parfaite. Le chiffre 2. eft une congelation ftalaétite , dûe ünique- ment à l’eau : elle forme un arbre qui a 15 pouces de haut fur 4 à 5 pouces de large, & qui a été détaché de la roche. Satète en forme de feuilles , percée à jour en plufeurs endroits , une tige bien marquée , un pied garni de filamens , qui préfente une efpèce de racine ;, ne peuvent indiquer qu’une forte d'arbre. Sa couleur eft toute blanche , & chacune de fes par- ties eft un tubulaire d’une confiftance plus dure. On voit dans la 3° figure le gazon d’un limon jaunûtre , couvert de plufieurs Mb nee grands & petits étoilés , qui pourroient fe couper par tronçons, s'ils n’étoient adhérens à Ja couche. On y voit auffi à l’une des extrémités le fragment d’une coquille appellée peigne , qui eft aflez de relief. Au chiffre 4. eft une valve de Ha mere Perle , avec une croûte blanche qui 14 couvre en partie , à l’exceprion du Go ii; Fire, 1te.PLi.s, 233 OnvcrTotocte; IL Panrrx bord où paroît fa nacre : on y voit plufieurs tubulaïirés tant. en nature qu’imprimés , & dans le milieu un gros vermifleau brun recourbé fur lui-même ; ce qui rend ce morceau très-. #fingulier, La petite Pierre grife de la figure 5° eft d’une nature affez dure & raboteufe. On y apperçoit quelques perirs fragmens. de coquilles , & la tranche d’un Entroque qui y eft adhérent. PLascms io. La dixième planche eft remplie de Pierres arborifées des plus fingulières : ce font la plüpart des limons fins & durcis , d’autres des couches d’une craie blanche ou grife. On voit au chiffre 1, une Pierre de Florence, nommée Pie-} tra Cittadina , qui repréfente dans fa longueur une efpèce de ‘ ville avec des clochers, des mafles de maifons , & des che- minées qui fument , accompagnés de terrafles & d’un grand ciel. La 2° figure eft un limon gris pétrifié, venant des Indes, fur lequel eft imprimée une plante déchirée en plufieurs par- cies détachées. L'autre morceau qui efl a côté’, eft la contre partie de la même plante, | La 3° & 4° figure repréfentent des Pierres de Florence, l'une ronde, l’autre ovale, dont le fond eft blanc & liffe. Deux ar- bres détachés & bien formés paroiflent fortir de petites ter- rafles fur le devant de chaque pierre. Une roche avec quel- ques broflailles fe voir fur le côté d’une de ces pierres. La 5° & 6° figure viennent de l’'Orléanois ; il y a appa= rence qu'elles fe font formées de la manière que le givre fe : forme fs les vitres. Elles font dûes à une matière colorée , qui s’'eft étenduë fur une craie blanche , dont on fait en ce pays-là le blanc d’'Efpagne. Leurs différentes ramifications font noi- res, & jouent fur des fonds rouges & jaunes, exprimés fur La planche par des points, | Le Royaume de Naples a fournile peticmorceaurepréfenté . au chiffre 7. c’eft un pareil Limon ou Tuf pétrifié , dont le « fond eft gris ; la ramification noire , très-diftiné&te , eft la w plus parfaite de cette planche. SN 14 _ On voir à la huitième figure, fur une Pierre de Florence, une grotte ouverte de trous côtés , avec quelques piliers qui en foutiennent la voute. Le fond repréfente un lointain, avec un ciel qui fait valoir tout le refte. La réalité de cette Pierre eft bien prouvée par celle de la première figure , où l'on à vi yne Ville avec des bârimens & des cheminées fumantes. Ce M / PIERRES ARBORISEES. Hiÿ | LE pe he NT il PTAONTT EDTN Au depens de MT De la Bourdonnaye Cnseiller d'Etat Intendant de ouen . 1! L 0 PCT : EE 2° Cr L 7 L L'air RARE NEO Hu Ë dl ) ii A 4 ; vr us 2° 2 : x GRNRENEMET TE LORS RUE > : ë$ > RATE) eptue … PIERRES ARBORISFES. {l | DIEM EE) CE. JPY) TA) PL W72 Del ( (4 | RE am STAR A EPA sul CT HI Au depens de MT le Premier President Bon Conseiller d'Etat, des À de Londres, de Aontpellier et de Bologne ; ORrvcrToLzoGte,ll. PARTIE. 239 que celle-ci à de fingulier, eft un groupe de trois hommes peu diftinéts dans leurs contours, lequel fe voit fur la terrafle du devant. Ces hommes paroiflent converfer , & l’un d’eux aun chapeau & un bâton , fans que l'imagination ou le bu- rin du Graveur leur ait rien prêté. La onzième planche offre encore des Pierres arborifées fort fupérieures aux précèdentes. La Pierre du chiffre 1. eft partagée en deux, qui font la partie & [a contre-partie d’un limon jaunâtre qui vient des Indes. La ramification de chaque partie forme le haut d'un buiflon dans le milieu , & à côté un autre buiflon à quatre étages, dont la netteté des ramages eft furprenante ; elle fe détache par fa noirceur du fond qui eft jaunâtre , & le tra- vail en eft admirable. Quand ces deux pierres fe joignent, comme on les voit dans le deffein , elles font le meilleur effet du monde ; elles font l’impreflion lune de l’autre, à les fui- “re trait pour trait. Le 2° chiffre préfente un grand morceau qui vient de Na- ples, de la même nature que les autres. C’eft un fond blan- châtre, chargé deflus & deflous de ramifications très-nettes. Tout ce qu’on y remarque eft admirable pour la variété & pour le travail. La 3° Pierre eft un limon moins dur, comme une efpèce de Tale, qui vient du Comté de Mansfeld en Allemagne, Cette ramification forme des efpèces de nuages blancs, fur un fond jaunâtre. Son travail la diftingue des autres pierres -arborifées, & la rend moins commune, La 4° figure eft encore un ouvrage fingulier : ce font de petits ronds, qui fe joignant , forment des ramifications qui produifent un grand arbre détaché, & un petit fur le côté ; le refte eft une feule broflaille qui occupe un des côtés de la pierre. Tous ces feuillages fe détachent parfaitement fur “un fond clair, Ce morceau vient encore d'Allemagne, Les couleurs de ces deux dernières pierres font moins vi! ves que les autres ; mais elles font plus remarquables par la tiflure , & par le travail de leurs feuillages, ar Les Naturaliftes ont fouvent parlé des pierres arborifées } & ils en ont rapporté plufieurs exemples, où le Lecteur aura recours, pour ne point répéter ici ni leur figure ,nilexplica- tion qu'ils en ont donnée. Voici cependantles plus fingulières. Un (4) Aureur rapporte une ramification {ur une pierre PLANGHS 14. (a) Cmgiuz. (a) Pag. 39. Hift. Lap. fig. Helvetiæ. (£) Aldrovan- dus, pag. 443. Rumphius. $cheuchzer. 240 OrRyvcroLoGte;lIl. PARTIE. triangulaire , repréfentant divers arbrifleaux fortant de fes bords. ‘38 Une autre pierre longue donne l'idée d’une petite forêt, avec un fond tirant fur le noir. Unetroifième pierre, dont un côté eft droit , & le refte cir- culaire, repréfente des rameaux de fleurs, avec une efpèce de rofes aux extrémités diftinguées par une couleur un peu jaune; cet (2) Auteur l’appelle Dexdrites major rofeus. | Bratbites , feu Sabinites, eft une pierre irrégulière , & afle épaifle , qui repréfente quantité de feuillages détachés qui imitent les feuilles de La Sabine ; elle eft rapportée par un grand (b} Naturalifte. Un morceau de Marbre de forme irrégulière, chargé de divers feuillages ; l'Auteur l'appelle Marmor Dendrites, F Deux autres morceaux de Marbre très-longs , où l’on voit une branche de feuillages un peu noirs, qui imitent des mouf- fes de mer fans fruit, ni rien de diftinétif, tels qu’il en croît autour des cailloux maritimes. Deux Pierres longues & étroites, venant du Ferraroiïs, qui repréfentent des villes , des montagnes, des nuages & des cerrafles. Une grande Pierre chargée de ramifications & d’un grand arbre détaché , fur un fond jaunâtre , venant du mont Sinaï. Une feconde Pierre de Marbre blanc, de forme très-lon- gue , garnie de ramifications, qu'on a trouvée à Solnhoff , dans le Comté de Papenheim fitué dans la Souabe. On trouve des Pierres arborifées en Angleterre près des eaux de Bath, dans les montagnes de Suiff , en Italie, en Allemagne, dans les fours à chaux & les carrières de char- bon de terre de la Province de Foreft, & dans les cantons de Bronzen, le Mas de Bouac, & Traquête dans le Diocèfe d’A- lais, & en plufeurs autres lieux, L'Orléanois & l’Anjou fourniffent auffi de ces mêmes Pier- res, ainfi que des ardoifes arborifées, Les congélations, les incruftations ou encroûtemens trou- vent ici leur place : elles tiennent par leur nature des Pierres poreufes , & appartiennent naturellement à la terre. Quant aux pétrifications , comme les corps qi fe pétrifient dans la terre lui font entièrement étrangers par leur origine, & qu'ils ne doiventleur changement d'état qu’à des fucs lapidif- quesquiles ont approchés,&quis’y fonrintroduitsparlemoyen ie pe OnYÿCTOLOGIÉ, II PARTIE: 241 de leurs pores difpofés à les recevoir : elles feront téfervées pour la troifième partie de cet ouvrage , qui traitera des Foffiles étrangers à la rerre. | ; Les congélations font des fucs de [a terre congelés dans les montagnes , dans les grottes & dans les cavernes foûrer- raines : on en apporte du Levant, de Norwège, de Suifle, des Alpes, des Pyrenées, & de plufeurs de nos Provinces, lefquelles font d'une variété admirable dans leurs figures. Elles repréfentent des glaçons , des grappes de raifin, des confitures fèches , des tuyaux , des colonnes , des dragées, - celles que les Confetti di Tivoli, des choux-fleurs appellés Fungi glaphyri, parce qu’ils font pris dans la grotte d’une ville ’Arcadie , nommée Glaphyrum : un (4) Auteur a rendu fa= (a) Toune: meufes celles de 1a grotte d’Antiparos. EH 7 + Parmi les congélations appellées concrétions criftallines , \ celles qui font opaques , & qui forment différentes figures rondes & relevées en relief, fe nomment Ssalagmites. Un (b) Naturalifte en diftingue 16 efpèces, dont les figures (£)Luidius; répanduës dans fon ouvrage feront connoître les différen- #8 à: ces , qui ne confiftent guères que dans la couleur. Szalagmites Ochroleucus , venant de Norwège, ——— textilis informis , venant de Wilton. ————— elelfrinns , — | de Glocefter. « malleolatss , de Votton. vernice obduitus, de la Saverne. ni. ———— sruffaceus & fulphureus, de Northampton. =———— fubcinerens, —— âe la carrière de Woky-Hole, ————— calamifiratus, de Witnei. ———— verrucofus , —— de Glamorgan. =———— confragofus candidus, — de Glocefter. =—— cereus , —— pris au bord de la mer vers Lin- coin. ———— cylindroïides, ——— de Faringdon. —— pamillaris, — des cavernes d’Arvone. ——— fluviatilis, — de Northampton. corralloïdes, des cavernes d’Arvone. riculorum , proche la ville de Dur- ham. Dans les caves de lObfervatoire , où l’on defcend 171 mar- ches, j'ai remarqué dans l'endroit le plus fpacieux , occupé ar un gros rocher , des cogélations nn par des gouttes Seconde Partie, Hh (a) Touine- fort dit que ce n'efl point l'eau qui for- me ces congé- Tlations , mais que ce font des Pierres & des Marbres qui ont un germe , d qui véoè- tent comme les Plantes. Tom. 1. de fon voyage du Levant , pag. 127. Fc. tre. PLANCHE 12. Fic. 2e. PLANCHE 12. (&) Bellaria referens Lan- e ‘ S'HS. Fic. 3. PLAN. 14. troifième partie, (c) Langius, PAZ. 30 + : “Hit He é L 242 ORYCTOLOGCIE, IL PARTIS d’eau qui tombent de la voûte. Cette (2) eau en fefiltrantaw travers de la roche , fe charge dans fon chemin d’une matière cerreftre , & d’un fuc pierreux qui fe coagule & revêt la Pierre par où elle pafle. Toute la voûte, ainfi que les murs des pourtours , en eft tapiflée. Ces gouttes, en fe coagulant, fe font allongées d’un pouce avant de tomber : l’eau qui gagne le bas va fe perdre , fans caufer aucun changement. La première figure de la planche pans 12. repréfente une congélation ftalagmite, qui par fa figure & fa couleur forme des efpèces d’écorces de citron. Ces morceaux font de relief, ont plufieurs replis fort raboteux; & on remarque quelque petite tranfparence dans leur croûte extérieure. La feconde figure eft couverte de petits globes rangés par groupes inégaux quiimitent par leur forme & leurcouleur fau- ve la grappe de raïfin : un (b) Auteurles compare à des confitu- res. On pourroit appeller cette dernière Stalagmite, Brorryites. Rien n’eft fi curieux que ces fortes de Pierres 5 il en vient de pareilles dans une Ifle voifine du Port de Toulon. Les congélations qui croiflent en longueur , formant des cylindres , s'appellent Sralaétites : elles font tranfparentes comme l’eau qui les forme, & de diverfes figures , fouvent unies & pyramidales, différentes en cela des Stalagmites qui font opaques & toujours rondes. Ce n’eft que du Spat qui s'attache a la Pierre, & fe forme au moyen de l’eau qui pañle à travers les crevalles des grottes & des carrières ; cette eau s'arrête au haut de la voûte , elle y paroït fufpenduë en gouttes de figure cylindrique, & par fa pefanteur tombe , & fe coagule en plufeurs couches , dont l'élévation petit à petit en forme d’arbuftes gagne fouvent le haut de la voûte. Telle eft la criftallifation de la troifième figure dans la plan- che cottée 14 : elle repréfente des formes toutes différentes 5 les unes font couchées à plat , les autres s'élèvent en demi- cercles , & s’entrelacent de manière qu’elles forment un groupe très-beau & très-brillant. Souvent dans ces grottes en moins de quinze jours on voit des changemens qui fur- prennent : c’eit ce qu’on remarque dans les belles grottes d'Arcy en Bourgogne. L'eau qui tombe continuellement aug- mente le volume de ces congélarions, & en varie infiniment les formes. Un (c) Auteur en rapporte 17 efpèces. Con gelation s. Crastal avec du D. HER \ KR \N aux depens de L’Auteur Congelation Séalagmite DZ TE 45 . RS 5 4 ul | NET 2 7 pu 1/14) 7 À l, | MI, See \ Pt M MMA TANIA D a 0 | \ NI a r = ai 19) k l 1 LL (À | | & z << à fur ÿ Ale | N///) SÉNN AS NS Ni Sal Wu | DIR : 2e URSS Geodes ou Grec fig. sf als Ÿ LE: 1 À £ 4 } ETUI UE AN KR ù/ 74 1 Ni dl \ ù NN Ÿ Ù ] y } y, N ù NN | 7 qe 4 à = à d | à il À î A ET É ——— É | : | = s. = 22 Ée A À 3 à 4 24” Fe NU TT Te AU RES TRE £ OrvcToLoGie; II ParTre. 243 Stalaétites Siirie formis minor , fait en goutte d’eau congelée, armaturà f[plendente purpurea infignitus , avec un re- vêtiflement couleur de pourpre. columnaris, fait en colonne. Botrites Wormii, — fait en grappe de raifin, felon VW ormius. guttatim concretus , formant plufieurs gouttes. collem cum arboribus referens , imitant la tête d’un arbre. =—— arborem referens, — formant une efpèce d'arbre. mamillaris opacus, - imitant des mammelons. mulcum referens, — fait comme un amas de moufle! criflallum referens , en forme de criftal. plurimis cruflis colore faturatior , avec un revètiffe- ment d’une couleur plus chargée. | —— cruflaceus placentam imitans , formant un gâteau fort long. cafeum referens , imitant le fromage. faccharum criflallifatum referens , un pain de Sucre: tubulatus ,niveus & firiatus ,formantun tuyau blanc & canelé. tubulatus , cinereus G> ffriatus , de couleur cendrée & canelé. AL. tubulatus,albicans, tuberofus ,plein de boffes, & blanc. On trouve toutes ces efpèces en Suifle, dans la carrière d'Œningen proche Le Château de Bruneck , vers la cafcade du Rhin proche Lauffenburs , & dans le canton de Zurick, près Waldshut & Adelfing. Les incruftations font des encroûtemens que font quelques fontaines pétrifiantes autour des objets qu’on leur préfente. On ne doit point confondre ces fortes de corps avec les pé- trifications ordinaires ; elles n’en n’ont point la folidité, & ne changent aucunement [a nature de l’objet : par l'inégalité de leurs parties, elles ne peuvent pénétrer fes pores ; elles s’attachent feulement à la fuperficie , l'entourent & la revè-. tiflent d’une humeur vifqueufe , qui forme un fourreau lapi- difique & pierreux. Il eft certain que l’eau elt pleine de fels , Yexpérience en convainc : ainfi les eaux qui roulent conti- nuellement, caufent ces encroûtemens ; fi elles s’arrêtoient , £lles formeroient de vraies pétrifications. Les eaux d’Arcueil & du Pré S. Gervais font cet effet ; on 1 H b :ï] 244 ORYCTOLOGIE, II PARTIE LL. y jette du bois, des coquilles de noix , des marrons d'Inde ; des limaçons , des verres de fougères & autres objets. Au bout d’un certain tems tout eft revêtu d’une croûte pier- reufe de l’épaifleur d’un écu. Ces eaux dans l’efpace de trente ans bouchent les tuyaux de plomb par où elles paffent pour fe rendre à Paris, & les parois de l’aquéduc font revèêtues de tous côtés d’incruftations très-épaiffes. La fontaine de Sainte Alyre, dans fa ville de Ciermont= Ferrand, capitale de l'Auvergne, attenant l’enclos de PAb- baye , a une qualité des plus pétrifiantes. Elle fait en un mois l'opération que les eaux d’Arcueil font en plufieurs. Cette eau minérale entraîne avec elle quantité de terre féléniteu- fe, dont le dépôt forme lincruftation, ce qui a élevé une muraille de plus de cent quarante pas de long fur quinze à vingt pieds de haut en certains endroits , & large de dix à douze. Le plus fingulier eft une voûte fous laquelle coule un ruifleau qui fait tourner deux moulins : cette voûte ainfi incruftée forme aujourd’hui un pont de pierre fur lequel on affe ; on à même fait dans la pierre des creux qui fervent a mettre les pieds, pour monter & defcendre de defas ce pont. Onremarque dans cette méchanique naturelle, 1°. que l’eau tiède dans fa fource , à mefure qu’elle s’en éloigne, dépofe par le froid fon fédiment , & que le Stalaétite qui s’en forme acquiert plus de volume dans fa bafe ; 2°. que fur les bords du ruiffeau l’augmentation de l’incruftation eft plus fenfible ; l'eau y ayant moins de rapidité que dans le milieu 5 d’ailleurs le vent agitant l’eau qui tombe du haut du pont dans le ruif- feau , rend fes filets épars & divergeans , ce qui arrête fa rapi: dité , augmente l’évaporation, & occafionne les progrès de Tincruftation. 3°. Ces lames amincies par l'air & par les rayons du Soleil font caufe en partie , que le bitume & la fé- lénice de l’eau abandonnés s’attachent aux corps qu’elle: rencontre, foit bois, foi plantes , foit murailles. Il réfulte de ces obfervations , que lincruftation trouvant l’eau dans fa bafe, continue de fe former , & qu’entraïnée dans les diffe- rentes cruës, elle gagne l’autre bord du ruifleau, & y fer- me des deux côtés des pyramides perpendiculaires & ren- verfées, telles que font les ftalaétites , qui remontent den bas jufqu’au haut des grottes. Suppofant donc les deux py- ramides perpendiculaires élevées de les deux bords du ruif= feau, & à peu près fur La même ligne, l'incruftacion qui set La ORÿcTOLOGIE, II. PARTIE. 245 faite dans la partie fupérieure de l’eau , élevée d'environ 20 ieds au deffus du niveau du ruiffleau , & qui fait fürement fe plus grand progrès , aura toujours augmenté, & fe fera jointe à la fin aux deux pyramides des côtés pour former une vraie voûte ; & elle en formeroit encore une nouvelle, fi le Meù- nier ne détournoit l’eau de la fource , & ne rompoit tous les deux ou trois ans les progrès de ce ftalactite , qui dans la fuite couvriroit tout le ruifleau , & lui Oceroit le moyen de le né- toyer. | Gefner parle d’une fontaine pétrifiante près Francfort fur POder ; & (2) Lifter en décrit une autre, qui pétrifie tout ce qu'on y jette. Elle eft fituée dans le territoire du Duché d'York, & on la nomme Xarefborough. ( On connoît encore la Fontaine de Véron, proche Sens ; les Bains d’Apone & de Corfena, auprès de Padouë ; une four- ce proche Berne en Suifle ; la Fontaine du Bourg d'Hivret, près Genève ; celle qui eft en Jutlande auprès de Lubek ; la Fontaine piquante de Gironne en Catalogne , & plufeurs autres. | Hi (a) Exerci. tatio tertia Conchyl. Bi- val. utriufque aquæ ,p. 17. A FE ola A AL drovandus LES MÉTAUX ET LES MINÉRAUX. | TROISIEME CLASSE DIVISÉE EN TROIS GENRES : LES 0 Pons. LES SOUFRE LES MÉTAUX ET LES MINÉRAUX: DISCOURS PRELIMINAMRE SUR LES MÉTAUX ET LES MINE TU (2) Gebber, À plupart des (a) Auteurs qui ont traité des Miné- raux, les ont appellés Zapides compofiti diverfe indolis , Y Erckem, Be ayant parmi eux peu d’efpèces pures , & qui ne foient com- p'n , SvA7nen- / loue 1 y JAHHCRHE- Cramer , Sc} uliter. . Cfal- pofées de deux ou trois matières différentes ; on pourroit encore, puifque ces Pierres font formées des divers fucs de , Stanlius, Ja verre, les nommer, comme ont fait plufieurs (b) Phyficiens, Concreta ; compoita , fucci nativi pingues , macri, efflorefcentes. Toutes ces diftinétions aureite ne font que des mots, qui ra peuvent fubfifter fans rien changer à la nature des Miné- raux. Le Minéral qu'on nomme fouvent Minerai, eft un éorps fofile , qui fe trouve mêlé dans des entrailles de la terre avec du fable , des pierres, des terres, du foufre & des fub- {lances métalliques. Sa ftructure eff fi fimple,que chaquepartie y paroïît parfaitement femblable à fon tout. On le tire ordi- nairement des minières ou des grottes de la rerre ; quelque- fois on le trouve fur fa fuperficie. Parmi les Minéraux, il en a de fimples & de compofés, Les fimples font les Pierres , les Terres alkalines , les Sables, &c. Les compofés fonc le Cinabre mêlé de Soufre & de Mer- cure , les Sels, l'Alun, le Vitriol, l'Anrimoine , l’Arfenic ; PR RL ne émn denOm s— : . M ER a res ORÿcToOLoOG1IE, Il PARTIE. 247 fa Calamine , Le Zinc , la Magalaife , les Marcaflices, les Py- rites & toutes les mines. Les Minéraux,ainfi que Les Métaux, fe divifent en trois gen: res , les Sels , les Soufres & les Pierres métalliques, qui feront Ja matière des trois chapitres fuivans. | Le Lecteur prévenu dès le commencement de cet ouvra- ge que la Phyfique à changé de marche depuis quelque tems , verra fans étonnement , que les opinions des meilleurs Auteurs touchant le feu central , les feux foûterrains, les fermentations des minéraux , & leur coétion dans les entrail- les de la terre , font détruites par les nouvelles expériences, ou font balancées par des hypothèfes qu’on s'efforce d’é- tablir. Le feu central ne laifle pas d’avoir encore des partifans : Boerhaave l'appelle feu veftal ou perpétuel ; & un célèbre (2) Académicien le nomme feu central, ou une chaleur quel- conque très-profonde , innée avec le globe terreftre. A l'égard des feux foûterrains qu’ont admis plufieurs (b) Chymiftes , pour provoquer les (c) fermentations intérieures qui font changer de nature les matières minérales , & opè- rent la coétion & la perfeétion des métaux ; on ne les croit plus préfentement nécefaires à la formation de ces corps fo- lides. On n’y admet plus qu'une chaleur modérée , de fim- ples ébullitions, des eflervefcences, des déflagrations : c’eft ce qui caufe dans les Volcans apparens des tremblemens de terre, & dans les inconnus la chaleur des eaux thermales. Cette hypothèfe fe développera plus clairement dans la fuite de ce Difcours. L'origine des Métaux & leur formation font plus fimples que celles des animaux & des végétaux, qui fonc des corps organiques dont on ne découvre qu’une partie de la mé- chanique. Les Minéraux au contraire ne font point des corps de cette nature; mais quoique plus fimples, ils n’ont rien de régulier ni de conftant dans leur ftruéture. Qu’a- vons-nous en effet qui foit plus fujet à erreur que leurs mar- ques extérieures , puifqu'une Marcaffite de couleur d’or ne donne fouvent que du Soufre ou du Vitriol? Ainfi les Miné- raux étant compofés de matières hétérogènes, leur décom- pofition eft plus difficile à faire que celle des animaux & des végétaux , dont le feu fépare les principes. Il eft conftanc que les Minéraux font des productions qui (a) M. de Mairan, Dif- Jertation fur la glace, pag. 59,60€ 61. (b) Agrico- la , Barba , Juncherus Mathiole , Le- mer}. (c) Les fer- Mentations [e font feulement dans les ani- maux @ les végétaux , Cp jamais dans les minéraux, (a) Arifhote, Platon , Ga- Lien ; Pline , Albert , Avi- cennes , Her- mes, des Aoricola ; pag. "34. de ortu & caufhs fubterraneo- um. (b) Bcerhaa- ve, Elemens de Chymie traduits en François, pag. 42. (c) Selon le méme Auteur, pag. 585. (d) Pag. 6oÿ, 248 OrRYÿcTOLOGYE, IL PARTIE. “ empruntent des terres leur confiftance, & doivent à l'uniort … des Sels leurs différens degrés de coagulation & de criftal- « lifation : ces matières font vitrioliques, fulphureufes , bitu- mineufes ou mercurielles. 4 Les vitrioliques font un mêlange d’acide , de flegme , de terre , de fer, de cuivre, & d’autres fubftances métalliques ; elles fe rencontrent dans tous les pays, & dans les diférens cerreins , plus abondamment dans les uns que dans les autres. Leurs couleurs fe communiquent à tout ce qui les approche, pourvû que ces matières foient détrempées par quelque hu- midité, qui fe trouve toujours abondamment dans l’intérieur de la terre. Les matières fulphureufes, bitumineufes ou mercurielles de leur nature, font fluides & très-vifqueufes ; lorfqu’elles s’elèvent près de la furface de la terre, elles fervent de fe- mence aux Minéraux: elles s'accumulent dans les endroits creux , & y forment une matière plus brillante que le mé- ral même ; c’eft ce qu’on appelle marcaflite légère, Les (a) Anciens ont attribué la formation des Métaux à la chaleur & au froid : Agricola eft aufi de ce fentiment, Rerum orts interitéfque proxime caufe funt calor dr frigus. Il y # ajoute pour troifième principe l’eau qui n’eft point fimple, mais mélée avec la terre 5 la preuve la plus forte qu'il en tire, eft que ces métaux dans leur décompofition deviennent flui- des par la force du feu. Le même Auteur prouve que cette chaleur intérieure ne | CR rs peut être caufée par le feu du Soleil, qui n’enflamme pas les M lieux pleins de Soufre expofés en dehors : à plus forte rai- M fon ne pourra-t'il pénétrer Les endroits très-profonds remplis de matières combuftibles ; mais l'air renfermé fuffit pour les 1 LE allumer , & les bitumes & les foufres nourrifflent abondam- ment ces feux foûterrains. Quelques (L) Philofophes ont regardé le Mercure & le Soufre comme les deux principes de l'or & de l'argent : Pa- racelfe (c) dit qu’on doit confidérer l’eau comme Îa vérira- ble mére de tous les Métaux ; & le célèbre Boerhaave avan- ce (4) » que la propriété que l’eau a de difloudre un grand M » nombre de corps , la mec aufli en état de s’ouvrir fouvent » elle-meme le chemin , en diflolvant la matière qui bouche » les pores où elle veut entrer ; & à cet égard elle agit » avec d'autant plus d'efficacité, que Les élemens dontelle eff » compoiée AS, me OrvcTorocte, IE Parvrrr. 249 # compofée font immuables & très-folides ; ce qui joint à la » faculté fingulière qu’elle à de fe contracter , augmente con- » fidérablement la force méchanique avec laquelle elle peut » difloudre ce qui s’oppofe à fon paflage ; mais cette pro- -» priété que l’eau a de difloudre tous les corps, ne lui ôte » point celle d’être caufe de la concrétion (4) des corps les » plus durs , & d’entrer dans [a formation des corps com- » pofes. ce ' | Tour ce que ce grand Phyficien dit, pour prouver que le feu eft néceflaire dans la compofition des Fofliles , ainfi que Fair qui le retient, & qui va l'appliquer aux corps fur lef- quels il agit, eft foutenu par des expériences avérées , que le Lecteur peut confulcer dans louvrage même. L'eau eft donc (b) une des plus effentielles parties des ma tières métalliques : c’eft,pour ainfi dire,la plus néceffaire, puif- qu'elle fert de nourriture à toutes les autres ; c’eft elle qui {e filtrant à travers les pores de la terre , va délayer les diffé- rentes parties qui compofent les Sels vitrioliques & métalli- ques , qui font 11 matière des Fofliles fluides, quand ils font dans leurs veines métalliques ; c’eft l’eau qui leur procure un écoulement capable de les défunir & de les mêler, pouren Æormer des Métaux & des Minéraux. En faut-il davantage pour être convaincu que l’eau & Pair, ainfi que les autres élemens, contribuent à la formation des Minéraux ? Nous avons cependant des Philofophes moder- nes qui ont avancé le contraire. Comme on n’admet plus dans [a formation de ces corps métalliques de fermentations , au moins fenfibles , il faut nécéflairement quelque agent qui entienne lieu , & qui mette en mouvement les différentes matières répanduës dans la terre. Le moyen fans cela qu’elles puiffent fe divifer, s’a- maffer , fe purifier pour produire des métaux ? Cer agent eft un être inconnu : c’eft peut-être la matière fubrile de plufieurs (c) Philofophes ; le feu Elémentaire de Bocrhaave ; un efprit, un fluide actif & univerfel , ou, com- me dit le grand Newton, #r fluide fubtil , élaflique & compri- mant , répandu dans tout l'univers. En un mot, il faut un fluide ui anime, qui pénètre les corps folides, & qui raréfie & ilate tous les autres. Chacun foupçonne cet être, chacun en fent la néceflité , & le décrir fous différentes dénomina- tions. À LE Seconde Partie, (a) Pagi 602: {b) L'eau et l'agent uni- verfel , non- Jfewlement de La nutrition € de l'accroiffe= ment , MAIS encore de la génération des corps folides. Chym. Med. de M. Ma: louin, Docteur en Médecine, & de l’Acad, des Sciences d pag: S4 (c) Defcar= tes, Gaffendi ; Rohanle. (a) Eft au- tem fubtiliffi- mum ens fa- Jium, non ar- fenicale, fed mercuriale : mercuriale diétum ob qualitatem mercurialem, id eft volatili- tatem: nam fi ultra propor- tionem metal- la ingredian- Iur, €a pror- fus fluida & volatilia fieri, PAZ. 77. 78. div. 1. fer. 3, (b) C’eft le Sentiment de us Phyficiens modernes, 250 ORvYCTOLOG1IE, IE Parrié: | | Bechet (4) admet une terre mercurielle, non pasunvié argent pur , mais une terre mêlée de parties mercurielles ; « en un mot une efpèce d’Alkali , capable de donner le mou- vement à tout, & de faire couler les parties folides des de- mi-Métaux : cependant aucune expérience connue ne prou- ve ce principe. r:Hitnæe D'autres Phyficiens ont attribué à l'air feul extérieur ce mouvement fi néceflaire à la formation des Minéraux. On : fçait que l'air extérieur , ainfi que le Phofphore , peut en- flammer tout feul du Soufre & de la limaille de fer bien incorporés , fuivant l'expérience de Lemery. Cet air par fa . volatilité fe mêle partout, fe coule dans les crevañles des cerres, & s'infinue aifément dans les plus profonds abîmes ; il eft fi fubtil, qu’il peut pénétrer les plus petits efpaces : plus il approche du centre de la terre , plus il devient con- denfé , & plus chacune de fes parties acquiert de force. Quand même on ne fuppoferoit pas lintroduétion de cet air extérieur , il fuffiroit que l’expérience eût convaincu qu'il y a de l'air dans l’eau, & l’on fçait combien larterre eft remplie de ce dernier élément ; par conféquent elle ne doit pas manquer d'air: c’eft lui qui embrafe les parties ful- phureufes , bitumineufes , vitrioliques , répanduës danstou- ces les terres. Son application doit mettre en action-les pro+ priétés des Sels & des Soufres : routes Gr échaufées font fürement naître des ébullitions, des déflagrations, des effervefcences capables de défunir les matières hétérogènes ] des Minéraux, pour en former enfuite des demi-Métaux i des Métaux parfaits. à Ainfi les asc 7 , qu'on divife en fpiritueufes qui produifent les liqueurs inflammables, en acides qui donnent le vinaigre , & en putrides ou putréfaétions, ne convien- nent qu'aux végétaux & (b) aux animaux; cette dernière fur- tout ne peut regarder les Minéraux , à caufe de la forte con-. nexion de leurs principes, qui ne pourroient fe corrompre ni fe décompofer, puifque , felon Juncherus, Purrefaétio mihil aliud ef} quam abfoluta & confummata fermentatio. On peut donc admettre dans l’intérieur de la terre une chaleur douce; elle paroît même abfolument néceffaire pour la formation des Métaux , & les matières birtumineufes en- flammées par l'air extérieur, la caufent naturellement : aïnfi l'eau par fon moyen acquiert du mouvement , fait l'effet OrvcrOLOGIE, IL PARTIE d'une fermentation peu fenfible ; & pénètre les plus dures des Minéraux. | Toutes ces remarques, & patties Les les réflexions qu’elles occafion- 251 nent ; font naître de nouvelles idées fur la route que peut tenir la nature, pour décompofer des matières rébelles, & fi oppofées entrelles ; enfin les unir pour en former des corps auf& utiles à l'homme ; que le font les Métaux & les Miné- Faux. | Des Menftruës (4) de différente efpèce venant à couler dans les entrailles de la terre, & y trouvant des bafes con- venables à leur nature, forment les divers Minéraux. Si cette bafe eft de nature à produire du fer, & que le menftrué foit rempli d’un acide vitriolique , il fe formera dans cet endroit de la couperofe verte ; fi c’eft une bafe cuivreufe , le même menftruë formera du vitriol bleu. Il eft affez vraifemblable que la formation des autres Minéraux s'opère de la même manière. Voilà donc le feul changement qui fe fait des menftrués , par la bafe du métal qui les fixe & les détermine en matières minérales. . ë On n’admet dans ce fentiment ni feu central , ni fermen- cation ; aulieu d’un être inconnu qui mette en mouvement tous les autres , on emploie Pair extérieur dont la volatilité eftaflez connue, pour donner de l'aétion à tout, & pour em- brafer les matières combuftibles capables d’occafonner une chaleur modérée, très-néceffaire à provoquer une ébullition , une effervefcence , une déflagration. On fçait qu'il en faut une pour féparer ces matières minérales , fi mêlées dans les entrailles de la terre. Le Soufre en effet s’y trouve avec le Vitriol , le Sel avec l'Alun , l'Antimoine avec le Bifmuth ; €b) YOr & FArgent & les autres Métaux s’allient fouvenc avec les Minéraux, & viennent rarement purs. Il y à des (c) Phyficiens qui prétendent qu’il ne fe forme lus préfentement de Minéraux dans la terre, & qu’ils ont été placés dès le rems de la création , dans les minières d’où nous les cirons aujourd’hui. Ces Minéraux , difent-ils , ne fonc plus que fe délayer par le moyen dés eaux, des fels, des vitriols , & autres matières : ils ne font plus que couler par les veines de la terre, s’y étendre, faire des ramifica- tions , des filons , en un mot des dépôts, qui ne font autre chofe que les mêmes matières liquéfiées qui s'accumulent couches fur couches , & forment les mines que les hommes lii (a) On frars que le menf- truë eft un dif. folvant qui at. taque de qui Jépare les par- ties d’un corps qu'il pénétré: & comme fi les Minéranx les Métaux fe diffolvent quand 0m les mêle avec dif> férens menf- truës , cela prouve leur difolntiondan la terre, (8) La chauiè qui Je fait des Métaux , eff une preuve de leur compofi- tion; & en y ajoutant le Phlogifiique : ils redevien- nent Métaux on Minéraux ; a pen de chefe près, comme ils étoient anpas YAVA It (c) Junche- vus, Dourguet, (a) Quique guod ferreæ illæ fodinæ, multis jaman- nis deftitutæ , iterim atque iterum ferreà materià im- pleantur. Agric. L. s. pag. 898, (a) Ita om- ni quoque tempore fub- terranea gene- xari & reperiri certum eft. Becher,Ph.fub. Paz. 97: (a) Interim fingulo trien- nio in eidem glareà gene- rari & reperi- ri,. ubi antea cAufus erat Adamas,\ndi- carum rerum periti teftan- tur; & metal- la in locis convenienti- bus minera- rüum pauco Icmpore , Un- de antea eftof- fa crant , re- generari exempla tef- tantur, Jun- cherus,3p. Che- "mis ; p. 800. Stenon € Baglivi font duméme fenti- ment. (b) Monco- pis, T'avernicr, M. Frezier, de. 232 OnverTOLociE, IL PARTIR M recherchent avec tant d’ardeurs :t 12} 01:10 NES Ce fentiment eft combattu par (a) Agricola , Mathiole;\8\ montre la génération journalière des Minéraux, par des par" ties de rocher abandonnées faute de métal dans les Pro, vinces du Potofi & d’Oruro : ces mêmes parties fe font trou vées cinquante ans après chargées dans les mêmes fofles … d’une fi grande abondance de métal , qu’on ne peut nier ER production réelle , perpétuelle & journalière des Métaux & M des Minéraux. | of AE L'exemple du Diamant & des Pierres fines , qui dans les u mêmes veines d’où on les avoit tirés quelque tems aupa- ravant , en les recouvrant de terre , reproduifent d’autres Pierres , prouve évidemment que les Minéraux croiffent & augmentent confidérablement, Qu'on ne dife point quece « font quelques (b) Voyageurs, qui trompés pardes Mineurs M ont avance ces faits ? Le grand nombre detces Auteurs, qui conviennent tous des mêmes faits, peut faire croire qu'ils n'ont point été trompés. Au furplus les Naturaliftes qu'on » vient ke citer penfent de même. CE On peut donc affurer que les Minéraux croiflent tous les jours dans la terre, ainfi que les Pierres. L'exemple des S:4- laëlites , qu’on voit augmenter chaque jour dans les grot- ces, les pétrifications, les incruftations, les congélationsap- pellées Sralagmites , que forment les eaux, pour ainfi dire, à la vüe des fpectateurs , nous montrent une nature toujours # Lo agiflante : qui peut contefter que l’eau ne puifle agir Éga- lement fous terre, comme elle fait à nos yeux fur fa fuper- ficie ? V8 Tous les terreins ne font pas propres à la produétion des Minéraux; des matières fulphureufes , vitrioliques & mer- curielles y font abfolument néceflaires , ainfi qu'il a été dit ci-deflus. On trouve ordinairement les mines dans le plus” profond des montagnes, où ces matières en repos fe coagu-" lenc & s’uniflenc plus aifément ; quelquefois on les apper- çoit fur la cime des montagnes , fouvent même avec des ra= mifications apparentes que les pluies ont découvertes : om voit encore des paillettes d’or dans plufeurs fleuves & riviè: res qui bordent les grandes montagnes , d’où les corrensles entraînent dans ces fleuves ; mais leur origine& leur for OKTYeTOLOCIE, Il PanrTrE. 253 mation font toujours dûes aux minières renfermées dans ces montagnes. Il nous refte à donner Pexplication de plufieurs termes ufrés dans la Minéralogie. js On appelle mines ou minières, la partie de la terre où fe forment les Métaux & les Minéraux ; on dit de cette ma- nière les mines du Porofi, celle d'Orura: le nom de mine fe donne encore au (4) minéral même, en difant une mine de Cuivre , de Plomb , d'Etain, de Diamant. On diftingue les mines, en mines fixes, & en mines éga- rées. Les mines fixes font étenduës en longueur & en profon- deur , & ont plufeurs filons , veines ou rameaux de matière métallique : ce font les meilleures. Les mines égarées font celles qui ne produifent que quel- que partie de mécal, feule & fans fuite. On dit encore quand une mine montre beaucoup de mé- tal, qu'elle eft riche ; elle s’appelle au contraire pauvre & maigre , quand elle ne rend pas dequoi payer les dépenfes néceflaires pour fon exploitation : enfin on la dit rébelle, lorfque dans le feu elle réfifte à tous les fondans qu’on em- ploie pour la réfoudre & la béréficier. Les mines par leurs couleurs dénotent fouvent la richefle du minéral ou du wiserai : on fçait que les mines d’argent blanches & grifes font les moins abondantes, & qu’elles ne donnent communément que 20 marcs par quintal. Les mines d'argent appellées de faufle apparence, font des mines médiocres ; qui ne produifent qu'un mare par quin- tal. ; | Ea mine d'argent rouge , que les Efpagnols dans le Pé- rou nomment (2) Roficler | mêlée de quartz & de pierres à fu- fil, eft la meilleure ; elle rend 90 mares par quintal. " d'argent noir eft appellée (c) Negrillos, fouvent accompagnée de la blonde & du xifprekel ; qui eft une efpèce de cobalt ou mine arfénicale. Parmi cette mine noire , celle qui eft nommée Cornée; remplie d’arfenic', eft la meilleure. à La différence des Métaux & des Minéraux provient uni- quement de celle des Gangues ; deforte qu’une Gañngue qui contient du plomb ,ne donnera jamais dé l'or ni d'autre mé- tal : ainfi la connoïfflance des Gangues eft la plus néceflaire pour parvenir à celle des Métaux & des Minéraux. Li ii; (2) Quoz niamverd me tallum , five minera , eft verbumambi: guum ; figni- ficatenim,tam venam foffilis rei, qum fo- dinam unde ex ipfà erui- tur. Agric. de ortu & CA fubt. lib. &r pig: S4 _(b) Selon Barda. (c) Par le A « méine Auteur. (a) Agricola confond fou- vent les Gan- gues avec les Marcafites. M 254 ORvcTrTOLOG1:E, IL ParTre. | Les (a) Gangues font des roches ou des terres vifqueufésée grafles , qui fe pétrifient par la chaleur foûterraine , & qui contiennent les matières métalliques & minérales, avec dif- férens mélanges :.elles fouffrent , fans fe calciner , le feule plus violent. ‘ ro On diftingue les Gangues en fimples & en mixtes. Les Gangues fimples forment quatre efpèces, = La pierreufe qui eft opaque, eft remplie de petits grains: La talqueufe eft tranfparente , & compofée de feuilles couchées les unes fur les autres. | La criftalline, de couleur blanche & tranfparente , fait voir . des grains très-ferrés, La caillouteufe , ou caverneufe , eft ainfi nommée, parce qu’elle laifle des efpaces vuides entre les cailloux qui la com- ofent. | PEUT Les Gangues mixtes font compofées de ces quatre efpèces ; ou bien elles renferment d’autres Gangues de plomb, & des autres Métaux ou Minéraux, it La Gangue nouvellement formée , s'appelle fauvage : elle doit avant de rendre aucune matière métallique , pañler par différens états , tels que lefferyefcence & la fluidité qui l'attendrit, & facilite le paflage & l’incorporation des Soufres : c’eft d’où dépend toute fa beauté. g-4h Il convient de parler à la fuite des Gangues, des Filons & des Marcaflites , des Scories, des Cadmies & des Tuties. Le l'ilon eft l’efpace contigu d’une certaine épaifleur qui règne entre deux veines de terre, dans laquelle fe trouve la Gangue , ou la mine d’un minéral. La veine ou le rameau eft différente d’un Filon , en ce qu’elle n’eft formée que par une ligne qui émane toujours d'un Filon ; la plus large veine ne pafle pas dix-huit pou- ces : il y en a même qui n’ont pas la largeur du.doigt s alors elles fe nomment filets. | Le Filon prend différentes dénominations. Il s'appelle plein , quand la Gangue occupe tout l’efpace fans interrup- tion. On le nomme Rognor , lorfque la matière ne fe montre que par morceaux féparés ; enfin le Filon fe nomme grenaille, quand la Gangue s’y trouve en aufli petites parties que des orains de fable, Ce détail fait juger que de tous les Filons Les pleins font les meilleurs. 1 Par rapport au plan d’un Filon , on appelle plat, celui qui OrRrYcTOLOG1IE, IL PARTIE. A5 ft parallèle à l'horizon. Le Filon profond eft celui qui eft vertical , & s'enfonce dans la montagne ; & s’il eft oblique, il cire fon nom de la nature de celui dont il approche le plus : on dit alors que le Filon eft dévoyé du nombre de dé- grés que fon angle fait avec le plan horizontal , ou avec le vertical | La plus favorable de toutes les difpofitions que peut pren- dre un Filon , eft celle qui eft profonde, parce qu’on y trouve la matière de tous côtés, & qu’on la travaille par puits & par galeries. On appelle Portes, les parois du rocher qui touchent au Filon ; la fupérieure fe nomme Ponte courante , & l’infé- rieure Ponte couchante. La Marcafite que nous diftinguerons de la Pyrite, quoi- qu'Agrippa (2) & plufñeurs Auteurs les confondent , eft un minéral imparfait, qui contient peu ou beaucoup de métal mêlé avec le Soufre , la Terre , le Quartz & le Spath : fou- vent ce n’eft qu'un mélange de pierre blanche , appellé Crif rallin , ayec du Soufre & des parties falines & vitrioliques , qui étant mifes au feu, perdent leur couleur, fe calcinent & fe réduifent en cendres, appellées ZLairier. Commeles Mar- caflites ne font d'aucune utilité, Les Mineurs ont grand foin de les rejetter & de les féparer du corps de la mine ; ainf il faut bien les diftinguer des mines & des Gangues, qui renfer- ment véritablement la matière métallique. Rien n’eft fi va- riable que leurs figures. | Les vraies Marcafites font le germe & la matière primi- tive des Métaux ; en quoi l’on connoît leur différence d’a- vec les Pyrites, matière très-imparfaite, qui ne peut tout au plus fervir que de fondant aux Minéraux. On croit que cha. que métal a fa Marcaflite propre : cependant on n’en compte ordinairement que trois ; fçavoir la Marcaflite d’or, celle d’ar- gent, & la Mareaflite de cuivre. Elles font toutes faites en bou- les , & rendent au feu une odeur de Soufre très-defagréable. Le Bifmuth , appellé Marcaffite par excellence , furpañle toutes les autres en beauté. Le Zing eft aufli nommé de même , & l’Aimant ne peut être regardé que comme la vé- ritable Marcaffite du fer. George Fabricius appelle les Mar- cafhtes fferile nitidum ; & Agricola wica magnetis : elles tien- nent par leur nature un milieu entre les Pierres & les Mé- taux ; & (4) Langius dic qu’on peut fort bien les nommer HETAMNQAIT OI, {a) Foïfan idem erit mar- chaffita, quod pyrites. Agr. Dial.dere me- tal. pag. 438 . (8) Hi, Lap. Hely, PAZ. 91. 256 ORvGCTOLOGTE, II PARTIE Les Scories font les écumes d’un métal : elles s’attachéneé dans la fonte au haut & fur les côtés du fourneau ; plus le métal eft riche, moins il y a des Scories. Le machefer eft celle du fer. Les Scories font fufbles ; celle du cuivre eft rougeâtre : fouvent elle s'appelle Diphryges , ou loppe de cuivre, c’eft-a-dire, cuite deux fois. Celle du plomb eftde couleur cendrée ; celie du fer eft bleuë : la Scorie d'argent eft de différentes couleurs , toujours accompagnée d’une de plomb, parce qu'on ne peut fondre l'argent fans plomb. Cette Scorie s'appelle Matte chez les Mérallurgiftes. La Cadmie eft de deux efpèces , lune métallique & lPau- tre artificielle. REX La Cadmie métallique eft naturelle , & s'appelle calami- ne, ou Pierre calaminaire. La Cadmie artificielle eft une fuie métallique , qui fe trouve attachée à des rouleaux de terre fufpendus au haut des fourneaux des fondeurs en bronze , pour recevoir la va- peur du métal. On la voit unie par dedans, & chagrinée ou rameufe en deflus , avec quelque épaiffeur. s Il y a, felon Diofcoride , quatre fortes de Cadmies natu- relles , dont les deux principales s'appellent, lune, Orychites, qui eft prefque bleuë avec des taches d'Onyx, l’autre Offra- a) Merat- cites, qui eft toute noire ; Les deux autres fe nomment Bo- lurgie d'Al yryites & Placodes, | Lier La Tutie, ou Spode, eft une cendre métallique qui s’atta- des mines, à Che aux murailles & aux outils des fondeurs : fouvent elle re AS he tombe, ou bien elle s’attache à la voûte comme la plus lé- nadurs de gère , & s'élève en forme de bulle, appellée Pompolix, Shulter ; & On n’a point deflein de traiter ici de la recherche des miz er nes, de leur exploitation , de l’art de tirer & purifier les Mé- l'Académie taux , d'en faire l’effai, de les fondre, de les affiner , & de fige 1 les allier. | de la Soie Ces matières connues fous le nom de Dociwalie , font RoyaledeLon- plutôt l'objet de la Métallurgie que de la Minéralogie; & Fan. Plufieurs Auteurs en ont parlé amplement: des Modernes siede M val. (a) viennent de publier d'excellentes traduétions de ces er rs Traités , avec des remarques qui ne laiffent rien à defirer amd, à sol. {UT cette matière ; ce feroit donc copier de fi bons origi= i-12.1753. naux ,que de répéter ici ce qu'ils en ont publié. + bg RE LT 7 PREMIER. PREMIER GENRE Bibi S ES: T Oures les matières falines ont de l’affinité avec la terre & eau : la première eft reconnue pour fixe , & la feconde pour volatile ; par conféquent il en réfulte des Sels fixes & des Sels volatils, à la vérité moins fixes que la terre , & moins volatils que l’eau. Les Sels font des corps fixes, durs, taïllés à facettes, fa- - voureux , criftallifés , fouvent feuls ou joints à d’autres corps engendrés par l’eau (4) & la terre mêlées enfemble. Les Sels. (+) Junche- font piquans au goût, fe fondent aifément dans l'eau, & fe 7%, "m2 volarilifent dans le feu : on juge par leur faveur de leurs or différentes qualités. | _ LeSel, felon un autre (b) Auteur, eft une terre très-fub- (4)Salnihil tile , liée avec une partie aqueufe : il fe conferve bien dans 2lindef,quim les lieux fecs , il blanchit , il s'endurcit, & préferve de cor- He AU ruption tout ce qu'il touche i il donne encore du poids, du sac corpuf- goût à ce qui l’avoifine , & fair végéter les plantes. Sa figure 7 n’eft pas toujours cubique ; elle forme quelquefois des paral- . Iélogrammes. On ne peut contefter que les Sels ne contribuent à la for- mation des demi-Métaux & des autres Foffiles : tout ce qui eft fur la terre , les Animaux, les Végétaux & les Minéraux, tout eft rempli de Sel ; c’eft lui qui uen par fes pointes (qui font autant de petites chevilles ) toutes les parties des autres corps : s’il n’y avoit point de Sel, ces matières tom- beroient d’elles-mêmes & fe réduiroient en poudre. La divifion générale des Sels eft en Sel gemme , en Sel marin , en Vitriol , en Alun & en Nitre. Le Sel- naturel ou minéral , appellé Sel gemme ou fof- LE SEL file , eft demi-tranfparent , fort dur, & forme des criftaux de GEMME. plufieurs grandeurs, On le tire des montagnes de différens pays , ainfi que des fouilles de la terre. Il y à en Allemagne du Sel gemme près Salzburg, Malburg & Torremburg : on en rrouve’en Pologne à Willifca , près Cracovie; l'Egypte, la Cappadoce , l'Afrique , la Hongrie , la Saxe , l'Efpagne, L Lorraine en fourniflent quantité : on en voit de blanc, de Seconde Partie. K k 258 "OrRYCTOLOGIE, IL PARTIE à gris , de rouge , de bleu, principalement à Cardone en Ef- k pagne. A TE 4 OU 1e ï LE sEL Le Sel muriatique cubique ; ou de mer, eft le Sel marin, MARIN OU ou commun, qui a la même vertu que le minéral. C’eftun FOMMUR. Sel concret, compofé d’un acide fpécifique , & d’une terre alkaline particulière. On l'appelle auf faétice , parce qu'il fe fait en deux manières, par évaporation &' par criftallifation. La criftallifation s'opère ;en tirant du rivage de laimer , ou des lacs falans, des eaux qu’on fait entrer dans les rigoles: des marais falans : par l’évaporation de ces eaux & la cha- leur du Soleil, le Sel fe coagule , fe criftallife , & forme des monceaux de Sel blanc. L'évaporation confifte à prendre une certaine quantité d’eau , tirée des fontaines & des puits falans , laquelle on fait bouillir dans de grandes chaudières de plomb : Le dé- ôt ou fédiment que laiflent ces eaux au fond des vaifleaux, Ferre d’excellent Sel noir dans la proportion de vingt li- vres pour cent pintes d’eau. C’eft dans la ville de Salins en Franche-Comté, & dans la Lorraine, que fe fabriquent ces fortes de Sels factices. Dans les pays du Nord, on fe fert de la gelée pour coaguler le Sel marin. On tire encore du Sel des plantes ; du boiïs, des animaux, & de leurs excremens. Quand le Sel marin eft diflous, il fe nomme Muria; c’eft, felon Diofcoride , une faumure , ou une efpèce de Sel pro- pre à conferver la viande & le poiflon. Cette faumure ëft encore propre à nétoier Les ulcères, à guérir de la morfure des chiens enragés , à préferver de la gangrène , & enfin à ré- foudre & deflécher les parties malades. On trouve chez plufieurs Auteurs le mot de Garum, pout fignifier Muria ; il y a cependant quelque différence. 4) M. Lin Un (a) moderne diftingue fix fortes de Muria. PUS TAIPOE JMuria marina, qui eft le Sel marin , fe criftallife en forme ces efpèces fans ; . : à ke décrire, cubique & exagone, fe diflout dans l’eau , & participe beau- coup de la nature du nitre : il s'attache aifément aux pier- res, & fe fait par évaporation & par criftallifation , comme on vient de le voir. Muria fontana , eft celui qui fe tire des fontaines par éva- oration ; il eft plus foible que le Sel marin, très-facile à dif- Eudre dans l’eau, & petille peu dans le feu : ce Sel fe tire fouvent par gros morceaux, près Lunebours & Harzbourgem - ORYCTOLOGIE, II PARTIE. 259 Allemagne ; celui de Halle en Saxe vient en plus petits grains , & en grande quantité. Muria foffilis , qui eft le vrai Sel gemme, eit demi-tranfpa- rent, formé en criftaux, & fort dur. Il fe diflout difficile- ment dans l’eau , & petille dans le feu. On en trouve de blanc, de gris, de rouge, de bleu, & de plufieurs autres couleurs , réfultantes 4 minéral dont ils fe font trouvés voifins. Muria Spatofa rhombea , préfente des Criftaux de forme rhomboïde , & tient de la nature du Spath , détaché de toute autre matière. Il vient de Salsfeld. Muria Lapidea Phofphorans , eft un Spath lumineux com- me un Phofphore : il y en a de blanc, de jaune, de pour- pre & de verd : il fe découvre dans les carrières fans aucune marque dæfriftallifation , parce qu'il la perd en croiffant. On remarque que ce Sel ne luit que quand il eft échauflé; ce qu'il a de commun avec tous les Phofphores. La plus grande partie de ce Sel fe trouve en Allemagne & en Hon- grie. Muria Saxi ex mic4 Spathoque, fe tire d'un caillou mêlé d’un Sphat jaune , .& d’un Sel fondu à l'air. Plufieurs de ces Pierres expofées à cet élement augmentent de poids , com- me fi elles en avoient attiré quelques particules. On trouve de pareilles Pierres dans la Finlande & la Gothlande. On peut y ajouter encore les deux efpèces fuivantes. Muria Plartarum , que fourniflent plufeurs végétaux , tels que [a Plante Kali, dont eft compofée la Soude ; qui fert à former les glaces & les verres. Muria Animalis, qui fort de l'urine , des os & autres par- ties du corps des animaux, gnoïque ces animaux ne man gent jamais de Sel ; on en voit un exemple dans le fang de bœuf , & dans l'urine de cheval. Le Vitriol eft un fel minéral & criftallifé , qui a un goût defagréable. Il prend différentes figures , ordinairement celle d’une lozange ou quarré, dont les angles font aigus. Les noms qu’on lui donne, font fuivant fes couleurs & les pays d’où on le tire. Le Vitriol fe diftingue en naturel & en artificiel. Le Vitriol naturel eft formé non-feulement de matières de fer & de cuivre, mais encore de fon acide propre appellé vi- triolique : on le tire ordinairement des grottes de Goflar en KKk ij LE VI- TRIOL. L'ALUN. 260 ORvYvcToLOG1E, IL PARTIE. Allemagne. Il fe diftingue en quatre efpèces ; fuivant fes bafes & fes couleurs. Si la bafe eft ferrugineufe , fes Criftaux feront verds , & ils fe nommeront Couperofe verte. Si cette bafe eft cuivreufe , fes Criftaux feront bleus, & ; fon nom fera le Wirriol de Chipre , ou le Vitriol bleu. Si cette même bafe eft calcinée naturellement , ik fera rouge , & ce fera du Colcotar ou Calciris. »\ Si enfin dans cette bafe on trouve du Zing , fa couleur fera blanche , & l’on aura du Vitriol blanc , ou du Vitriol de Zing. Il faut encore remarquer, que fi cette même bafe fait voir : une terre abforbante & cretacée à laquelle s’unit l'acide vi= triolique , elle formera l’Alun, dont les Criftaux font tranf- parens , & quelquefois couleur derofe. Quand dftte bafe et de couleur fauve , elle s'appelle 44fj; fi elle eft grife, Sorys fi elle eft noire , on la nomme Melanteria. Le Vitriol artificiel fe tire par différens procédés des Py- : rites ou Quis , & autres Cailloux ; il fe criftallife en lames irrégulières , fe calcine , & devient d’un rouge aflez beau : quand il eîft ferrugineux : on le fait venir d'Allemagne, d'Angleterre, de Rome & de Chipre. | L'Alun eft un Sel minéral d’un goût aftringent , venant : d’une efpèce de Pierre dure placée profondément en terre, laquelle étant pleine de bitume & de foufre , s’enflamme ai- fément. Cette Pierre eft mêlée avec une bafe argilleufe, qui forme des prifmes triangulaires. NA L’Alun fe durcit à la chaleur , & fe diffout au froid & dans l'eau. On diftingue l’Alun en plufeurs efpèces. Alumen nativum , où Alun Vierge, eft peu tranfparent & - d’une figure in ee Souvent il eft criftallifé , fe fond au feu , & y forme des bouillons , de l’écume & des gonflemens » fans cependant avoir plus de fluidité. Alun de plume qui eft minéral , reflemble affez par fes filamens à de la laine ; il vient de la Laponie & de l’Ifle de Malre : on le nomme quelquefois Trichites , parce qu’il for- me une efpèce de chevelure, foutenue d’une terre brune; il en vient encore d'Egypte & des Ifles de Sardaigne. Celui : qu’on appelle Scifile, parce qu’il eft facile à divifer, eft de couleur blanche, & vient de l’Ifle de Milo, dans l’Archipel. 4 dt: LS PRE” re se . I Er ORYcTOLOG1IE, Il PARTIE. 261 Tournefort (z) a parlé dans fon Voyage du Levant des ca- vernes d’où on le tire : il dit que pour le diftinguer de FA- miante avec lequel on le pa ere fouvent , il n’y a qu’à le mettre fur la langue pour fçavoir sil a le goût de l’Alun; F Amiante au contraire eft infipide. L’Alun de Rome eft une Pierre rougeâtre & calcaire, ve- mant de Civita-Vecchia ; quand on le calcine, il fe décom- pofe à l'air, ou après qu'il a été humecté : on l’appelle ail Alun rouge. L’Alun brülé , ou Alumen uflum , eft à peu près É même que le Romain : on ne le nomme ainfi , que parce qu’il fe cal- cine pour fervir à plufieurs ufages. Alun de roche , de glace ou d'Angleterre , eft le même : on l’appelle en Latin Alumen rupeum. C’eft un Sel en groffes. Pierres blanches , tranfparentes comme du Criftal, qu’on ap- rte d’Anglererre : on l’emploie plus dans la Médecine que FAlun de Rome, & il eft fort urile aux Monétaires & aux Teinturiers. NET En Alumen Saccarinum , où Âlun de fucre, eft une compofi- tion de l’Alun de roche , de blanc d'œuf, avec de l’eau-ro- fe , qui forme une pâte dont fe fair le fard. On met cet Alun en petits pains de fucre , d’où il a tiré fon nom. Alumen Catinum , en François Salicore , eft une plante ap- pellée foude , qu’on fait brüler & calciner : enfuite on la pul- vérife dans un platou dans une écuelle ; ce qui lui a donné fon. nom Latin. On en cire plutôt un Sel Alkali fixe qu'un Alun. Le favon dont les Blanchiffeufes fe fervent , ainfi que les Dégraifleurs & les Enlumineurs, eft fait d’Alun ; il entre auffi dans la compoñcion des Emaux. : Alumen fecum , faux Alun , eft fait de marc de vin brûlé & calciné. On compofe l’Alun Scayolle de Pierre fpéculaire , que l'on brule & calcine; il devient alors d’un blanc de plâtre. On le trouve dans les carrières de Pafly avec le Quis. Alun artificiel ou faétice , eft auf naturel que ceux rap- portés ci-deflus , excepté l’Alun vierge , mais ileft plus tranf- parent; on le forme en criftaux , ou en mafles falines. Après. que certe Pierre eft calcinée , elle fe porte dans des foffes que lon arrofe , pour que Les parties de l’Alun fe dilatent.. L’Alun. £ rerire enfuite par lotions & congélations , de la nn nière que l’on tire Le falpêtre. * KKkiij (a) Tom. 1. PAZ. 163. 262 Onvcrorocte, Il. PaArTIx Il y à encore de l’Ardoife alumineufe, qui eft d'unenature rafle & fe durcità l'air ; fouvent elle s’enflamme, étant très- chargée d’Alun en grain. On en trouve de différentes cou=. leurs. - ANNE Lithantrax Aluminaris, eft un charbon de terre alumineu- fe , qui fe trouve en Bohème. C’eft une efpèce de Pierre fo- lide & feuilletée , qui dure long-tems enflammée , & qui ne nf AN laifle étant brûlée, qu'une matière noire fans aucune cendre. umiverfel des On appelle Flos Aluminis , un Alun qui reffemble par fa fi= Drogues fim- gure , fa pureté, fa beauté, felon (z) Lemery, à une fleur, 1, p88: 32. ou plutôt à une efflorefcence. di LE NITRE. Le Nitre eft un Sel minéral, en partie fixe & en partie vo- latil, qui caufe fur la langue de la fraîcheur & de l’amertume. On le tire d’une terre grafle & alkaline : c’eft le Nitre des modernes , dont Boerhaave forme des Criftaux oétogones, _ (5) Nixum & (b) Lifter des exagones. Lorfqu'il eft raffiné, il fe nomme EN me Salpètre, qui veut dire Sel de Pierre, parce qu’on tire le Ni- nues, longas, tre de la Pierre. Le Salpêtre fe forme dans l'air , dans les $ Ke vieux murs, & dans les cerres impregnées de fiente d’Ani- “relie, Hip. maux: on le dit plus amer, mais moins falé que le Sel com- Regis Soc. mun. On diftingue le Salpêtre en naturel & en faéice. G Le naturel contient beaucoup de phlogiftique, & fe tire « dans les cavernes de même que les Pierres : il s’attache con- tre les parois des rochers en perits Criftaux , que l’on en fé- pare en houffant ces lieux avec des balais; ce qui le faic nommer Salpêtre de houffage. Il en croît auffi dans les lacs. Le Salpêtre factice fe tire du Nil, des eaux de pluie, des A racines de choux, de la porée , du creflon, de lofeille , & de beaucoup d’autres végétaux : fon goùr eft fort amer. On tire encore du Salpètre des cerres, des pierres , des plâ- tres, par différentes lotions : il fe diftingue en trois fortes, le Salpêtre commun, le Salpètre raffiné , & le Salpêtre de } houflage. î Outre les cinq Sels naturels dont on vient de parler nous . 1 en avons encore un qui eft Le feul Alkali minéral, c'eft le Natron. A LE NA Le Narron, Anatron, où Halinatror des Anciens font les TKON- mêmes, & nous font peu connus. Il eft faux que le Natron loiegpe Soude blanche, ou un Sel blanc tiré de l’eau du Nil. Le Natron eft différent du Nitre ; fon gout eft amer, & fa _ORvYvcToOoLOGIE, IL PARTIE. 263 figure eft faite en piliers à quatre côtés. - Un (a) Auteur diftingue quatre fortes de Natron. | Le Natron des murs, aphronatron , ou aphronitron , ou écu- me de Cuivre, fe trouve dans les vieux murs voûtés, en mor- ceaux de différentes grandeurs , & de figure irrégulière. Le Natron des fontaines eît aigreler & purgatif, cel que l'Epfon d'Angleterre, le Seidlitz de Bohème , & l’Umon de Suède. NE Le Natron plein de Spath fe voit en plufeurs endroits de l'Allemagne , & fert à orner les grottes des Jardins. Ce font la plüpart des Criftaux à quatre faces. Le Natron du Marbre de nature calcaire, eft dans les ro- ches des Pierres à chaux. Il y à un Anatron artificiel , nommé Ayatrum faititinm , compofé de dix parties de Salpèêtre , quatre de chaux vive, (4) M. Lin- næus. avec du Sel commun, de l’Alun de roche, & un peu de. Vicriol diflous dans du vin. Quand cet Anatron eft évaporé, il devient du Salpètre propre à mettre en fufion les Métaux, comme le Borax. | La divifion particulière des Sels eft en Sels acides , en Sels alkalis , & en Sels neutres ou moyens. | Les Sels acides font les plus fimples , & le principe de tous les autres Seis répandus dans Pair; ils caufent l’accroiflement des végétaux : leur forme imperceptible , & le tiffu de leurs parties , les rendent les corps les plus pénétrans. Ils font vola- tils , & compofés de parties aiguës & tranchantes, fembla- bles à celles du verjus & de l’ofeille qu'on nomme acides, ainfi que ces fortes de Sels. - On connoït pour Sels acides , Pacide vitriolique , l'acide du Sel marin, celui du Nitre. Il y a aufli des acides végé- taux & animaux. L’Acide minéral eft le plus fort de tous les acides ; il eft contenu dans beaucoup de matière minérale. - L’Acide végétal eft dû à ce fuc, que les plantes tirent d la cerre qui les nourrit : cels font le vinaigre & le jus de ci- tron. L’Acide animal eft à peu près de même nature que le vé- gétal ; on le tire difficilement du fang humain, ainfi que des urines & du petit lait. L’Acide vitriolique le plus univerfellement répandu par tout, fe trouve particuliérement dans le Vitriol ; il eft pref- LES SELS ACIDES. 264 OrvcToLoGtiE, II Partir. (40 que toujours mêlé avec quelqu’autre fubftance : quandif y a peu de phlegme, c’eft de l’huile de Vitriol ; sil y a beau- coup d’eau , il s'appelle efprit de Vitriol. #1" L’Acide du Sel marin fe tire du Sel commun ; quand il eft mêlé avec la chaux & la craie , il forme un Sel neutre qui ne fe criftallife point : il diflout le plomb en partie , & rous les Métaux , excepté l'argent. . | ART à L’Acide nitreux eft l’efprit de Nitre , ou l’eau forte, quieft moins forte que l'acide vitriolique. Il diffout l'argent, le mercure , le plomb , le cuivre & les autres Métaux , & n’a aucune prife fur l'or. EE Le Sel Ammeniac eff compofé d’Acide marin & d’Alkali volaril ; il nous eft apporté de deferts de l'Afrique ; fon goût urineux fait bien connoître qu’il fe forme des urines de dif- férens animaux. Les Volcans , & furtout le mont Véfuve ,en fourniflent de bon. Sa couleur varie entre le blanc, le noir, le rouge , le jaune & le verd, Ce Sel fe criftallife en éguil- CHRYSO- les blanches. COLLE 0 Le Tincal des Perfes eft appellé Chryfocolle, ou Borax, « BORAX. & fe criftallife en quilles ovales ou exagones tronquées. Ce Sel fert à féparer dans le creufet l'or & l’argent de leurs mi- (a) Pag. sx. nes : Boerhaave croit que le Borax peur tirer fon origine de Tom. 1. la (a) fuie. Il vient des Indes Orientales , & c’eft un Sel minéral pefant , de couleur bleuâtre , qui fe fond dans une grande quantité d’eau, à un grand feu, & quialegoûütamer, Le Sel acide eft fi oppofé au Sel alkali, qu’il lui ôte fa propriété : l’alkali attire l'acide , le fait fermenter & réfoue dre entiérement. La porofité eft leur plus grande différence. Les secs Les Sels alkalis font des Sels poreux, qui en fe mêlant ALKALIS. avec les acides, font une ébullition , & produifent une effer- vefcence ; comme ils s’uniflent alors très - étroitement , ils forment un Sel neutre. On peut dire que les effets de ces Sels. font différens de ceux des Sels acides. Les Chymiftes les tirent des plances , des animaux & des minéraux. Ils réu- niffent les acides par la quantité de pores dont ils font cri- blés. Le Sel alkali minéral qui eft le Natron, fe peut cepen: dant trouver quand le Sel naturel s’eft mêlé avec une ma- tière cerreftre À l'air de la chaleur foûterraine , qui le rénd ; Ÿ L Li PR à > plus poreux ; il regne alors dans les eaux minérales, ainfique le Sel deGlauber. On connoît pour Sels alkalis, la bafe du Sel marin , le ” €s ORYCTOLOGIE, II PARTIE. 265 des cendres de toutes les plantes, & le Sel alkali volatil , dont on va parler. Le nom alkali vient de la Particule 4/, qui peut fe ren- dre par l’article Le , la, & de £ali, qui veut dire Sel ou Soude ; ainfi un Sel alkali eft proprement un Sel de Soude. On diftingue plufieurs Sels alkalis ; il y en a de fixes & de volatils. | Le Sel alkali fixe réfifte à l’action du feu ; fon affinité avec l'eau qu'il attire à une aflez grande diftance , eft cependant moindre que celle des acides : tel eft le Sel d’abfynthe, la _ porafle, la cendre gravelée , ou cinés clavellatus , le Sel lixi- viel. Le Sel alkali volatil eft en partie fee, & en partie fluide ; il fe difipe au feu , & donne de l'odeur. On dit ce Sel com- pi de principes falés terreftres, gras, huileux à laide du eu & de la putréfation. Tel eft le Sel de corne de cerf. Ily a encore le Sel alkalides fontaines minérales, qui peut _ fe tirer par évaporation. On entend prefque toujours par le nom de Sels volatils , des Sels alkalis; mais il faut diftinguer ces derniers Sels alkalis volatils ; par Le terme de Sels urineux, ce quiles développe mieux. Ce ne font pas feulement les Sels alkalis qui font volatils ; il y a aufli des Sels acides volatils, tel que le Sel d’ambre jaune , du charbon de terre , l’efprit de vitriol , Fef- prit de nitre volatil : cette efpèce fe forme quand ces Sels font diftilles fans eau. Les animaux donnent les Sels alkalis volatils , & les vé- gétaux donnent les Sels alkalis fixes. Les Sels neutres , les Sels falés, & les Sels moyens font les mêmes. Le Sel falé , qui eft un mélange d’acide & d’alkali, eft ap- pellé moyen , & peut fe nommer encore Sel neutre : c’eft, à proprement parler , un Sel alkali rempli de Sels acides, qui n'eft cependant ni acide, ni alkali; mais qui tient le milieu entre les deux. Ce Sel prend différentes formes , fuivant les acides & les alkalis dont il eft compofé. | On connoît pour Sels neutres , l’Alun , le Nitre , le Sel de Glauber , le Sel Ammoniac, le Sel d'Epfon , & beaucoup d’autres. va et Le Sel neutre à la propriété d’être criftallifé , & d’entrer aifément en fufon au feu. Seconde Partie. L 1 LES SELS NEUTRES. (a) Pag. 832. CG juivunt. 266 ORYcCTOLOGIE, II. PARTTE. | La différence des Sels volarils avec les Sels fixes; eft que les premiers contiennent des parties huileufes , qu’on ne trouve point dass les derniers. Lorfque l'acide d’un Sel eft dégagé des fubftances qui lui fervoient de bafe ; on le nomme efprit ; fi, par exem- ple , l'acide du Sel marin eft féparé par le moyen de l’acide vitriolique , on a l’efprit du Sel marin. Si l'acide vitriolique contient beaucoup d’eau , il fe nomme efprit de vitriol ; sil ne contient que peu de phlegme, il s'appelle affez mal à pro- pos huile de vitriol, à caufe de fon onétuoñité , quoiqu'il n'ait aucune des propriétés des huiles. | Boerhaave (4) dit que les Sels Ammoniac & marin, expo- fés à un air un peu humide, fe fondent , & deviennent une faumure , qui étant bien clarifiée , eft un excellent menf- true. Les Chymiftes parlent encore d’un Sel principe différent du Sel commun; ce Sel qui échappe à nos yeux, eft fi dé- lié, fi volatil, fi actif, qu'on ne peut le féparer des matiè- res qui lui fervent de véhicule , fans qu’il n’en attire quelques parties , ou qu'il ne fe difipe. Quoique les Sels neutres ayent une origine différente des. autres Sels , ils ont néanmoins la même nature, & produi- fent les mêmes effets ; on remarque furtout ceux de fe fon- dre dans l’eau , de fe coaguler en criftaux , de petiller dans le feu, &c. Les Sels qui entrent ordinairement dans les pores des au- tres corps, & qui fervent à les foutenir , font les premiers à les défunir quand ils font preflés par cercains corps , vels que l’eau : la régularité de leurs pointes eft admirable : en- trelacées les unes avec les autres , elles. confervent une fi- gure qui ne varie point. La diverfité des Sels fait naître les différentes combinai- fons des corps terreftres , gras, bitumineux & métalliques : c’eft au feu qu’ils doivent leur aétivité & leurs qualités pi- : quantes ; mais leurs divers effecs ne viennent que de leurs mélanges. L'uulité des Sels dans la vie civile, l’ufage que l’on en fait dans la Médecine, les avantages qu’en retire la Chymie , font des matières trop étendues, & qui demanderoient des décails qui ferpient déplacés dans cet Ouvrage. SECOND GENRE. LES SOUFRES. LL Es Soufres bien différens des fels, ne fe fondent point dans l’eau où ils reftent indifflolubles : l'huile au con- traire ou un feu très-modéré les diflolvent , fans qu’ils y fouf- frent aucune altération, ou qu’ils y perdent aucune de leurs propriétés. Une odeur forte & très-defagréable eft le réful- rat de cette opération. Le Soufre (a) en général eft une efpèce de bitume ou de matière minérale , qui eft un fuc concret , gras. tendre ; plein d’air & de feu , condenfé par le froid , & très-aifé à s'enflammer. Ifidore l'appelle Solum arens. Les Soufres fe divifent en Soufre propre , en Bitume, Am- bre, Jayet, & Lithantrax. Le Soufre propre fe partage en Soufre vif & en Soufre commun. Le vif, autrement dit Soufre vierge, eft une matière graf- fe , inflammable, qui fe trouve en plufeurs pays, furtout à Pouzzol & à Volterre , villes d'Italie. Le commun eft d’un jaune doré, plus dur & plus facile à s’enflammer. Son odeur eft defagréable & piquante : celui qui eft couleur de rubis, fe nomme Soufre d’or, & le cou- leur de citron eft le meilleur ; on le trouve partout, & on le tire des (2) pyrites que l’on diftille. On divife encore le Soufre en naturel & en factice. Le Soufre naturel fe congele au froid, & fe fond à la cha- leur : il fe trouve dans la terre, & fe foudivife en deux ; le Soufre appellé ÆApyrothinm , de couleur grife , qui eft un peu gras , & facile à fe rompre ; & le Soufre commun decouleur jaune , qui eft plus dur, & dont l'odeur eft fort defagréable. Le Soufre factice fe fait à Bade & dans la Hongrie : il fe tire des eaux foufrées , ou des veines de terfe mélées de Soufre que l’on met cuire dans des chaudières de plomb. Les Soufres naturels font opaques ou tranfparens , & ont tous la même origine. On y trouve du fel, & beaucoup plus de terre que dans les autres. Le Soufre n’eft pas regardé comme principe, à moins qu’il LI i; (a) Sed nunc propter fui incomplexio- nem, Conver- tibile eft ad omne, ficut fe. men & alia,ex quibus gene- rantur res na- turæ : & ide fagax natura abundat in fulphure ubi- cumque eft Jocus genera= tionis metal- lorum. Albcr- us MAG. LE SOU- FRE PRO- PRE, (b}) Selon Kentmannus. LEPITUME. 268 -OrvrcTorzocir, IT Parvire ne foit fecondaire ; nous avons cependant le Soufre principe qui échappe à nos yeux : c’eft une matière fubrile & agitée, qui fert de bafe à la lumière. On connoît encore le Soufre vierge , le Soufre minéral , le Soufre verditre, celui de Guidoa , ou de Quito de l'A- mérique , celui de la Guadalouÿpe. On pourroît compter au nombre des Soufres ceux des fon- raines minérales , & celui qui eft répandu dans tout l'Atmof- phère. + Les Soufres vifs fe trouvent ordinairement au pied des Volcans où ils fe forment , & prefque toujours dans les mê- mes mines qui fourniffent le vitriol. . Quand le Soufre eft décompofé, il fe change en eau, en tcrre & en fel acide. Quoiqu'il ne fe diflolve point dans l’eau, il trouve cependant fa diflolution dans l’huile. n! On attribue une grande qualité au Soufre , quand il efk dans les foûterrains ; c’eft d’atcirer à lui les autres métaux, & de découvrir l’arfenic en changeant de couleur, & en de- venant rouge. Lorfqu’on y joint du mercure, le Soufre chafle larfenic. On fait avec du Soufre commun, & du Nitre fixé par le charbon , un excellent diflolvant, qui diflout l'or & tous les métaux. On appelle cette compofition, du foie de Sou- fre. Les Bitumes font des fucs ou corps gras & onétueux, qui femblent tirer leur origine de matières végétales, & qu’un acide minéral a rendu folides. Ils s’enflamment aifément, & fe trouvent dans la terre & dans les eaux, fur lefquelles ils furnagent ordinairement. Leur couleur la plus commune eft noire , fi l’on en excepte les Bitumes que l’on nomme liquides. On diftingue trois fortes d’efpèces de Bitumes, le liqui- de , le folide ou concret , & le Bitume mou. x: Le Bitume liquide eft le Naphta de Babylone & d'Italie, qui découle d’une roche vers Monfortin ; dans le Duché dé Modène ; l'huile de Pétrole noire, qui nage fur l’eau de la Fontaine minérale du Village de Gabian en Eanguedoc ; rès Béziers ; l'huile de la Fontaine de Sainte Catherine en Ecofle ; l'huile des Barbades en Amérique , qui approche de celle de Pétrole; celle du Puy-de-Pege en Auvergne: c'eft une difflolution de quelque fubftance grafle & onc- OrycTOLOGIE, II. PARTIE. 269 tueufe , provenant d'arbres & de végétaux réfineux , de corps d'animaux pourris , & enfévelis dans les couches de la terre. 6 Le Bitume que l’on nomme folide , ou coneret, eft le Bi- tume ordinaire ; celui de Judée , ou Afphalte ; celui de Suiffe, -de Gaujac, le Jayer & le charbon de terre, ou Lithantrax. Ce Bitume a la même origine que le liquide. On l'appelle Lapis Obfidianus , parce qu’il a été découvert en Ethiopie par Obfidius. À - Le Birume mou eft le Naphta, ou Maltha , le Bitume de Sirnam, de Copal & de Colio. Ces matières inflammables -_& molles comme la poix , font noires & de mauvaife odeur. On n’y voit que du foufre, ou de lhuile mêlée avec une quantité de Sel acide. Le ut Ces Minéraux, aulieu de fe criftallifer, s’épaififlent dans les entrailles de la terre, ou fur fa fuperficie. Ils nagent même fur les eaux : c’eft un aflemblage de cet acide premier prin- cipe ; c'eft une matière grafle ; onétueufe & très - chaude, qui eft tantôt volatile , tantôt inflammable , ou facile à met- tre en fufon. Elle fe mêle avec les fels de la terre , & con- tribue à la formation des Minéraux & des plantes. Les li- quides font amenés par des veines foûterraines jufqu’à l’ou- verture , par laquelle ils découlent en huiles. On regarde les - Soufres comme le principe des faveurs & des odeurs, que nous trouvons dans la chair des animaux qui fervent à notre nour- riture. On prétend même que la couleur des fleurs eft pro- duite par les parties volatiles des foufres. primitifs qui circulent dans les plantes : ces fucs en effet contiennent beaucoup d’huile, de foufres , & d’efprits nr ; c'eft ce qu’on remarque tous les jours dans les procédés de la Chy- mie. k On diftingue douze efpèces de Bitumes : fçavoir , le Bi- tume ordinaire qu'Aldrovandus appelle Bitumen foflile, & qui eft très-bon & très-léger , furnageant fur toutes. fs li- ueurs , & attirant fa flamme. Me wi ( L’Afphalre eft une graifle reflemblante à [a poïx, qui nage far leau , & qui eft d’une odeur très-forte quand elle eft échaufée ; elle s'attache 2 la terre ou à des pierres. Le Pifaphalre de Suifle eft un mélange ou ciment natu- rel de FAfphalre & de la Poix. Quand on veux en former des cables , des colonnes , des rafles, des bafins de fontaines , 5 | E | if {a) Boccone. 370 ORvcToLoGrE, IL PARTIE …_ gaudronner les Vaifleaux, on y mêle un fixième de poix g ffe ou de réfine. ta FL RATE HP Le Naphta eft une efpèce d’huile de Pétrole , un Bitumé mou appellé Maltha , ou poix de terre , que Boerhaave com- pare au Naphta des Anciens, ou à fon Æ/cohol : cette huile eft blanche, rouge, verte ou noire, & brûle fous Peau. L'huile de Pétrole fe divife en deux efpèces: la naturelle fe tire du rocher; l'artificielle vient par diftillation de charbons & de pierres. Il y en ade rouge, de blanche & de noirûtre. Le Lies Indicum , ou huile de poix , vient dans lIfle des Barbades, des vieux Pins fuffoqués mis dans des fofles couvertes où l’on met le feu, & dont la poix coule par des canaux foûterrains. , Le Jayet, ou Jais, autrement pierre Gagate , fe confu- me dans le feu, fe polit aifément, & fert à plufeurs ouvra ges. 5 L’Ambre, qui eft une efpèce de Bitume, dont l'origine eft encore incertaine, fe partage en deux efpèces, l’Ambre jau- ne & le gris. Le charbon de terre , ou Zithantrax , va être traité f£- parément , ainfi que les deux articles précédens. Oleum terre, eft une huile de terre rouge & tranfparenté ; qui vient des Indes Orientales : elle approche de celle de Pé- trole & du Naphta. L'Ampelice d’Agricola eft une pierre ou terre fort bitu- mineufe , qui fe fépare par écailles comme lardoife ; elle eft inflammable , & fe réduit aifément en poudre. Il y a plufieurs autres terres birumineufes , celle que la terre de Grenoble , ont parle Wormius ; elle eft unie, noire, & a des parties fi liées, qu’on la coupe en quarrés ou en lo- zanges. Il s’en trouve de pareille près Zurich en Suifle. C’eft une efpèce de Tourbe. | Lawerre bitumineufe de Suède & de Rufñie, dans les Pa- roifles de Damnus & d’Erichftedr , ne peur s’enlever"aifé- ment, parce qu’elle fe réduit auflitôt en pouflière. Sa cou- leur tire fur le noir, & elle brûle facilement. A ET On peut ajouter le Bitume fofile , dont parle un (4) Au- teur ; c’eft une efpèce de terre birumineufe , mêlée d'huile, de Soufre & de Bitume, qu’on trouve fur les monts Hyblées, rès le monc Etna, dans uñ endroit nommé Mills, Le ZLapis Cruflofus Cafalpini Bitumen redolens | trouvé près ne RE es TEA ee HE 2 OrRvcTOoLOGtE, II PARTIE, 271 la ville d'Arezzo , dans le Fauxbourg de Saint Jean #7 Colle, eft de même nature. hs L’Ambre , felon quelques (4) Phyficiens, eft une efpèce L’AmBRE. de Bitume foflile , une matière dure , fèche , tranfparente , Billes dont le goût approche de ce minéral.Il y à quatre fortes d’Am- pis, Boccone , bre , le jaune, le gris, le blane & le noir. | Vie > : ; : r … Hertmannus, L’Ambre jaune, appellé fuccin ou karabé, eft le plus com- mun & le plus employé : il fe foudivife en trois efpèces , le citronné , le blanchâtre & le roux. La couleur en fait toute la différence : ils ont tous la vertu d'attirer la paille & les corps les plus légers , d’où ils ont pris le nom de Succinum , Eleéfrum , qui lui a donné celui d’'Eleéricité. L’Ambre gris, de couleur cendrée , parfemé de petites taches blanches , eft toujours opaque , & rend une odeur très-agréable ; à la différence de l’'Ambre jaune , qui eft fans: odeur & tranfparent. Cet Ambre fe diftingue en brut & en préparé. Le brut eft celui qu'on envoie comme on le trouve , fans. aucune préparation. L'Ambre gris préparé , & mêlé avec le mufc & la civette,, produit une odeur très-fuave , & fert à ambrer les liqueurs. Rumphius (} donne la figure d’un très-gros morceau d’Ame (5) Fo &- bre. F - fige 53 Le blanc qui eft opaque, eft très-eftimé en Médecine :: rien n’eft fi odorant lerfqu’on le frotte ; on le nomme Zeuce- leéfrum. On en fait des coliers ,des bracelets, auxquels on at-- tribue la vertu de guérir les Auxions de la gorge. La fumée de cet Ambre eft encore fouveraine pour les rhumes de cer veau. Les Parfumeurs l’'emploient aufi à plufeurs ufages. Celui qui eft noir , s'appelle Rerardé, & reflemble au Zab- danum : c'eft le moins employé de tous ;. il n’y a que les: Parfumeurs qui s’en fervent , parce que fon odeur eft fort recherchée. On prétend que fa couleur noire provient du: féjour que cet Ambre à fait dans l’eftomac de quelques poit-- fons. On voit encore de l’Ambre d’une couleur de brun rouge, Plufieurs (b) Auteurs ont crû que l’Ambre venoit de la () Bocsone. mer Baltique , bordée de forêts de Peupliers , de Sapins.& de Pins , dont les branches produifent quantité de gommes. & de réfines , fur lefquelles pendant qu'elles font liquides... lesinfeées s’atrachenc & s’y enféveliflenc ;. les vents qui fur- (4) Cum in- ua vifcera montium lit- toreorum ubi. que reperiun- tur fuccina. Herimannus , PAS. 194. in eodem libro. Succini Pruf- fici Franco- furti, 1677. (b) Mercati Met. Var, pag. 88. (c) Confti- tuit vero ve- nam, feu ma- tricem lig- neam, lignum illud bitumi- nofum fubter- raneum & mi- nerale,in quo fuccina inve- niuntur, & in- venta gencra- ta funt. Sendelius if, Jfuccin. pag. 184. (d) Tranfa- &ions P hilofo- thiques , tom. 12. pp 385$. 387 272 . ORrcrococie, Il PAREIE LL N viennent enfuite, fecouent ces branches , ou le ne def’ar- bre fait tomber l'Ambre dans la mer , & le froi ques arbres difperfés dans les terres voifines de la er. Neummanus ne croit pas que l’'Ambre croiïfle dàns cet élé- ment ; mais qu'il y eft jetté , qu'il s’y confolide , & que le foc le ramene fur le rivage, ou qu’on le pêche. Il dit que ce qui empêche l’Ambre de fe fondre , eft fon humeur épaïfle & huileufe, qui s’oppofe à tous les diffolvans ou acides, tels que l’efprit de vin & les Sels alkalis. Le même Auteur penfe que les Infectes fe jettent dans Ambre auflitôc qu'il Ê forme en Pétrole liquide, & que l'air le condenfe dans la fuite. Martial a parlé des Infeétes qui font renfermés dans ce minéral. Cum Phacthonteñ Formica vagatur in umbra , Implicuit tenuem Juccina gutta feram. Ilya , felon les Modernes, des minières d’Ambre aux pieds des (4) montagnes, & dans des terres fort éloignées de la mer , qu'ils croyent n'être nullement néceflaire à la forma- tion & à la perfection de l’Ambre : on entend l’Ambre jau- ne ; car le gris fe trouve toujours aux bords de la mer. Voici comme un de ces (b) Auteurs s'explique au fujet de PAm- bre: Hoc [cire modù licet , hodie à peritis bominibus qui Pruffiam longis itinersbus peragrarunt , deprehenfum effe, nihil aliudeffe fuc- cioum quAam liquidum Bitumen , quod per meatus fubterraneos de- labitur, & in mare devolvitur ÿ cujus procellis hic inde agitatum adc concutitur , ut à maris frigore in camÿ quam vidimus , duritiem condenfetur , ejufdemque falfedine transformetur. On fouille l Ambre peu profondément avec des fers poin- tus, en prenant garde de le feller. H exifte dans des veines li- moneufes, ou dans un bois bitumineux ; maisil fe forme, ainfi que le Bitume (c) , de vapeurs fulphureufes , mêlées de cerres , de fucs gras , & de fels vitrioliques. | L'opinion la plus (d) vraifemblable fur l'origine de PAm- bre gris , eft qu’il la tire d’un amas de rayons de cire & de miel, que les abeilles font fur les rochers qui bordentla mer des Indes , ainfi que les côtes de Mofcovie. Ces rayons ex- pofés LL) ly durcit. D’autres difent que Ambre n’exifte qu’au fond delamer, ” où les vents l’emportent de plufieurs endroits ; ou de quel- SR Ann mms mn étant NE NT LM". te. OrvcroLzocte, IL PARTIE. 273 r < AE, pofés au Soleil changent de forme, & entraînés dans la mer par la force des vents, ou par leur propre poids, fe perfe- étionnent par Les fels de la mer, & font enfuite jettés par les tempêtes fur le rivage où l’on a foin de les ramañer. Les rivages les plus connus qui donnent l'Ambre jaune, fuivant Sendelius , font Raufchen & Kleincuren en Suède ; on en trouve encore près le Bourg de Groff-Hubenie , felon Har- mannns,& en Mifnie fur le mont des Charbons, près Drefden. La Pologne, la Mofcovie en fourniflent, ainfi que la Prufle, dans le pays nommé Sambic : on en voit même dans les fil- lons de la charrue , fur les côtes de Sudwic. La Prufle donne donc dans fes carrières de P'Ambre jau- pe, mêlé de terre, de fable, d’argille blanchâtre , de bois foffile pofés parlits, & fouvent détruits par un vitriol corrofif contenu dans une autre couche d’un limon bleuâtre ou py- riteux. Il eft à préfumer que ces fucs gommeux fe filtrent à travers ces différentes couches ; ils y font coagulés & épaiflis dans une autre couche inférieure : enfin ce minéral eft tantôt blanc, tantôt jaune , quelquefois noir , fuivant la diflolution des différentes terres. | Il fe voir encore de l’Ambre jaune en Provence, près Sif- teron , fur les côtes de Marfeille , près le Village de Salignac; dans la Marche d’Ancone en Italie, dans le Duché de Spo- lecte , fur les bords du P6 , enSicile , à Catania, & à Gergen- ti. Mais les pays qui fourniffent l'Ambre en plus grande abon- dance , font la Pologne, la Siléfie , la Suède , le Dannemarc, le Jutland , le Holitein , la Curlande , la Livonie , & plu- fieurs endroits fitués dans la Prufle : c’eft ordinairement par- mile Vicriol & le Bitume que ce minéral fe trouve couché par lits. Un (a) Moderne vient d'établir, que l'Ambre en général cft un Foffile naturel & véfitable , la mer n’avant aucune part à fa formation ; mais feulement durant les tempêtes & les hautes marées , elle Le détache d’entre les rochers , le né- roie , le live, & en arrondit les bords par l'agitation conti- nuelle de fes eaux qui le frottent contre des Pi plus dures. On appelle Ambre des rochers , celui qu’on a trouvé en creufant la terre; & Ambre poli ou lavé, celui qui a été lavé par la mer, & dépouillé d'une croûte naturelle qu'il 2, de même que les cailloux & les autres Foffiles. Seconde Partie, Mm (a) M Hill, dans fa Tra- daction Fran- goife du Trai. té des Pierres de Théophraf. te, pag. 112. LE JAYET À ou JAIS. (2) Mufeum Calceol. 53. pag: 355. LITHAN- TRAX. 274 ORvYvcroczocrg, IE PARTY. Le Jayet ,ou Jais, eft une Pierre bitumineufe, plate, po- reufe , de couleur noïre, qui fe polit aifément , & qui con- tient beaucoup d'huile & de Sel volatil. Elle a la mêmeori- gine que les Soufres & les Bitumes. On la nomme en Latin Gagates , ou Lapis Thracius. Le premier nom vient de ce qu’on la tire de la rivière de Gaga en Lycie, & le fecond (4) à Thra- cio flumine , quod Pontum vocant. £ 1 Quelques Auteurs croyent que le Jayet eft un fuccin ou Ambre noir , dont la chaleur fouterraine a changé les parties volatiles. C’eft un genre de terre noire, lapidifique & croû- reufe , fi remplie de Bitume qu’elle en regorge , & qu’étant allumée, elle brûle comme la Poix , furnage fur l’eau , rend une fumée très-noire, & une odeur défagréable femblable à celle du Bitume. i Le Jais fe trouve en plufieurs endroits de PEurope , com- me en Suède, en Allemagne, en Irlande , en Provence. On en fait dans le Wirremberg des pendans d'oreille , des brace- lets, des boëtes & autres ouvrages: Boccone parle de la Pierre Gagates , qui eft une Pierre crouteufe , d’une couleur obfcure , femblable à [a rouille de fer, compofée par couches comme la Lavagne , ou Ardoiïfe de Gènes, appellée Zapis cruflofus ferrugineus montis Madonie. Le Zithantrax , qu’on appelle charbon de terre s'ou foflile , ou Houitte, dans le Liégois, eft fort différent de celui que lon fait avec du bois confommé. C’eft un charbon foffile ow de terre, dont l’origine vient d’un bois pourri, & décompofé dans la terre , lequel on trouve par couches & par filons dans les montagnes : il ne s’enflamme pas aifément; mais il brüle long-rems, & rend une chaleur plus vive que toute autre matière inflammable. Ce charbon eft engendré par un fuc bitumineux , aïnfi que- le Javet. Sa couleur noire le fait nommer charbon ; ce n’eft cependant qu’un limon noir, dont les parties fe durciffent en: Pierres. Les Maréchaux , les Serruriers & autres ouvriers s'en fervent pour forger lefer; & lon s’en chauffe en Angle- terre à caufe de la difette du bois : on en fait même de la chaux. Ce charbon ne laïfle point de cendres après être brû- lé, mais une matière noire, nommée machefer ; quand on Pemploie à cuire les viandes, il leur communique une mau- vaife odeur : d’autres croyent que les viandes rôties à ce Pre ORYcTOLOGIE, II ParTre. 275 même feu, font plus fucculentes , parce que le jus y eft plus concentré. Ontire le charbon de terre principalement de Newcaftie en Angleterre : il ne faifle pas de s’en trouver en Ecofle & en Irlande, où le bois eft très-rare 5 il y en a même en Al- lemagne , à Liège, dans le Lyonnois, le Nivernois , l'Au- vergne & autres Provinces de France. On le nomme quel- quefois charbon de Pierre , à caufe de l’étymologie de Zs- . thantrax, tirée des deux mots Grecs Alès, Lapis, & d\ÿpaë , Car- bo; mais c’eft la même chofe, quoique quelques Auteurs les ayent diftingués. On à plufeurs efpèces de Charbon de terre. Lithantrax pur , mêlé d’Afphalre & de Jayet feuilleté , & divifé par couches, & qui étant brülé , devient noir , & don- ne une matière fpongieufe , telle qu'une Scorie. Lithantrax mêlé d'un bois plein de Bitume & tout pour- ri, lequel après avoir été brülé, ne donne que de la cendre. Lithantrax rempli de Soufre & de Pyrites, lequel après la combuftion devient folide & peu caffant. Lithantrax rempli d’une fubftance lapidifique , confumée ar un feu foûterrain, & quia la propriété de fe mettre en Efon au grand feu. | Lithantrax alumineux, qui vient de Commodau en Bohè- me. Il s'allume à l'air, lorfqu'il eft entaflé & qu’il y eft expofé pendant quelque rems ; non-feulement il en fort de la fu- mée , mais même une véritable flamme. Lithantrax friable, qui s'allume aifément , mais dont la flamme eft de peu de durée ; on peut facilement l’écrafer avec les doigts. Ce charbon eft employé avec beaucoup de fuccès dans la fufion des Minéraux ; cependant un (4) Auteur eft d’avis contraire ,.prétendant que le Soufre dont ce charbon eft imprégné , eft plus propre à retarder cette fufion sui, la fa- ciliter : on dit encore fa fumée très-pernicieufe à la fanté, capable même de caufer la confomption , fi commune en Angleterre. Voici ce qui m'arriva en abordant à Londres. Les deux premiers jours la fumée du charbon étant entrée par la cheminée de ma chambre, je penfai étouffer la nuit ; je L fis boucher la nuit fuivante : enfin ne pouvant plus ref- pirer , j'allai confulter le Chevalier Sloanne & le Docteur M m 1) (a) Pyrothes logie de Henc- kel, 276 ORvcCTOLOGIE, IL PaArRTrE. Mead, les deux plus fameux Médecins de ce tems. Vous n'a. vez rien à craindre , me dirent-ils; ce charbon plein de Sou- fre eft très-balfamique pour la poitrine : raifon peu goûtée par un homme qui la fentoit alors très-oppreflée. Quelques promenades hors de la ville, l’eftomac bien couvert, beau- coup d'exercice , beaucoup de Thé chafferent en moins de huit jours ce mauvais air. Le è % { è TROISIÈME GENRE. LES MÉTAUX ET LES MIN ÉEÉR AUX Es Métaux & les Minéraux ont les mêmes principes L & l’on peur dire que les Métaux font des Minéraux épu- L rés. Ce ne font point des corps organiques , mais des corps terreïtres , fofliles, mixtes, durs, fufibles, duétiles , malléa- bles, & qu’on peut fondre , étendre & forger fur l’enclume ; en quoi ils diffèrent des Minéraux , qui n’ont qu'une partie de ces propriétés : ils ont cependant quelque chofe de com- mun avec les Métaux; c’eft le brillant & la pefanteur : cet éclat vient de ce que leurs parties qui font maflives , réfiftent à l’action de la lumière & la réfléchiflenr. De tous Les corps , les Métaux font les plus lourds; leurs parties font fi intimément liées les unes aux autres, que la grande activité du feu peut feule les diffoudre. Il y a des Métaux durs, comme lOr, l’Argent, le Cuivre & le Fer; d’autres font mols, tels que l'Erain & le Plomb : un feul eft , pour ainfi dire, liquide , c’eft le Vif-Argent. (z) Céfalpin dit, que les matières métalliques font toutes aqueufes. Un autre (b) Auteur les croit vaporeufes : en effet on ne fond au feu que les matières humides congelées par (2) Lib. 3. (ë) Ferrant, Imper. chap. 120 (© Malsré l'expérience de M. Humbert, on prétend non à raf- le froid , & l’on ne peut mettre fous le marteau que des ma- femblé rite tières d’une nature douce , qui proviennent fürement d’une qualité humide. Une preuve que les Métaux viennent d’ex- halaifons , c’eft que dans un grand feu ils fe diflipent la plû- part en vapeurs; l'expérience du Vif-Argent, & même celle de (c} l'Or, expofé au miroir ardent, en ont convaincu les plus habiles Obfervateurs. Plufieurs penfent que le Soufre & les matières mercuriel- les font les principes immédiats des Minéraux : ce n’eft point à l’eau feule , felon Agricola , qu’eft dûe leur nature , mais à l'eau coagulée & melée de différentes matières. Ils ne fe .réduifent point en eau quand on les fond ; on n’y trouve qu'une humeur mixte qui coule & s’'évapore. Les Métaux font rarement purs; quelquefois Or & l’Ar- M miij moyen d'un papier les mé- mes parties de or qu’on croyoit évapo= rées, € qu'on les a retrouvées en même na- ture, fans avoir fouffert aucu- ne altération. Elemens de Chym. p. 83. par M. Mac- quer, Docteur en Médecine, & de l'Acas des Scienres (a) M. d’0- fembray avoit un grain d’or Valant 13375 liv. dl l’a le- gué avec fon Cabinet à l'A- cadémie des Sciences. LES MÉ- TAUX. 278 ORYCTOLOGIE, IL PARTIE S gent viennent en ramifications & en grains , tel que le beau morceau que pofledoit un de nos (4) Curieux. L’Or fe trou-" ve dans fa Gangue avec le Fer, l’Argent avec le Plomb, « l'Etain de même ; le Cuivre fe mêle avec le Fer, & fouvent- avec l’Or ; ils font quelquefois tous fix enfemble. L’infpec-* tion feule & l’odorat ne Done pas pour bien diftinguer les Métaux : ce n’eft qu’en féparant les matières qu’on peut ju= ger fainement de leurs qualités. Après la décompoñition , on ; a de la chaux de métal, & en y ajoutant une matière inflam- mable , ou phlogiflique , cette chaux revient dans fon premier état de métal, ce qu’on appelle en Chymie Reduëfio. Les Métaux ne fe préfentent pas toujours dans la terre en filons , en rameaux ; ce ne font fouvent que de petits mor- ceaux épars appellés Rogrons , mêlés de terre & de pierres appellées Gargues par quelques-uns, & par d’autres Marcaffi= tes : ainfi le métal eft caffant & non duétile, à caufe du mê-" lange de ces Pierres. Quand les Métaux fe trouvent en fi-« lons , ils font infiniment plus purs. . | Souvent en mêlant les Métaux , on en compofe d’autres :" fi, par exemple, on joint du Zing au Cuivre rouge , on fait du Tombac très-caflant ; ce qui oblige pour ladoucir d'y méler encore d’autres matières. Le Similor , le métal de Prince, le Pinchbek font de pareilles compofitions, toujours aigres & très-caflantes. Le Cuivre jaune n’eft autre chofe que du Cuivre rouge & de la Calamine. L’Acier eft encore un: compofé de Fer ftratifié & calciné avec des cornes d’ani-" maux. Quoique plufeurs Auteurs ayent divifé les Métaux en fix genres, nous préférerons cependant lancien ufage de les fé-m parer en fept, qui font l’Or, l’Argent, le Cuivre , l'Etain ,« le Plomb, le Fer & le Vif-Argenti ce dernier, quoiqu'il {oit liquide & nullement malléable, n’eft pas moins un mé- f tal que les fix autres. Sa nature primitive & indeftructible ,« eft une raifon fuffifante pour le placer parmi les Méraux. l Les Métaux fe divifent en Métaux parfaits & en demi Métaux. (“4 4 Les Métaux parfaits font ceux qui vont au feu fans dimi=m nution , & qui fonc ductiles & malléables, rels que lOr &. l’Argent ; on les dir encore fouples & traitables , parce qu'on” leur fait prendre toutes fortes de formes. Les Métaux dif l f ORYcToOLOGiE, II. PARTIE. 279 fèrent entr'eux par la couleur, le brillant, le goût, l'odeur, le poids, la propriété , le fon , & la ductilité. Selon quelques Auteurs, leur couleur vient de la chaleur & de la matière même ; le Brillant procède de l’eau ; le goût & lodeur viennent de l'eau & des matières brülées par les feux foûterrains , qui rendent une fumée douce ou défa- gréable ; le poids ne peut s’attribuer qu’au mêlange des ter- res avec l’eau ; les différens aflemblages des fucs concrets occafionnent la propriété d’un métal ; le fon n’eft dû qu’au concours de Pair, & de la figure extérieure qu’on donne au métal : plus il eft fragile, plus il eft fonore ; enfin fa ducti- lité provient d’un principe fulphureux , très-propre à la co- héfion des matières. , Les Métaux qui contiennent le plus de terre, felon (4) Mathiole , brülent plus promptement que les autres , ex- cepté le Fer, dont la mixtion eft fort impure. Le Plomb & Etain ne fondent fi facilement, qu’à caufe de l’imperfe&tion de leur mélange. Ce qu'il y a de remarquable, eft que (4) leau-forte diflout prefque tous les Métaux. Il eft bon de prévenir le Leëteur , que lorfque lon nom- mera fimplement les Métaux par Les noms d'Or, d'Argent, du Cuivre, &c. on entend toujours parler de leur mine, ou minerai, avant qu'ils ayent pafñlé par la fonte , à moins qu'on ne fe ferve du terme de Narivum , qui eft le métal pur fans aucun mélange. L'Or nomme par les Chymiftes Sol, rex metallorum , eft le plus noble & le plus parfait des Métaux, quoique peut-être le plusfimple : c’efk de tous les corps métalliques Le plus pe- fant , le plus compatte, celui dont Les parties font les mieux digérées & les plus fixes ; il eft auffi le plus duétile, le plus malléable, le plus conftant, & celui qui a le plus d’extenfi- bilité, puifque d’une once d'Or on fait jufqu’à quinze à feize cens feuilles. On tire encore une once d'Or en un (ec) million quatre-vingr-quinze mille pieds de long. n remarque que ce métal eft peu dur, peu fonore, peu élaftique par lui-même, s’il n’eft mêlé avec le Cuivre ou l’Ar- gent: parle moyen du miroir ardent , il entre en fufion plus aifément que le Cuivre , & s’échauffe beaucoup dans le un , où il ne fouffre aucune altération : on peut donc regarder FOr comme indeftruétible & invitrifiable : l'expérience du (a) Sur Diof- coride | pag. 899. (b) Elle ne produit fou- vent fur les Métaux qu'une effer- vefcence, L'OR, (c) Ur mil- lion quatre- Vinst-quinze mille pieds de long valent une ligne de: Joixante treize lieues de long, 4 2500 toifes La liene, qui font quin- ze mille pieds. Mémoir; de l'Académ., des Sciences ,, ai AÉe L7 13. (a) Voyage de l’Améri- que , par M. Frefier, 280 ORYcTOLOG:IE, II PARTIE. miroir ardent étant conteftée , comme on l’a vu ci-deflus. L'Or fe trouve en abondance dans les Royaumes d’Ara- can & de Pégu , au Japon, & près Batavia, das le pays de Maricabo , le Potofi, les mines de Lippes, le pays de Cara- vera; la Province de Quito au Perou,& de celle Valdivia dans le Chili, n’en fourniflent pas moins ; les Fleuves parmi leurs fables roulent des paillettes d'Or ; & felon un (4) Voyageur, il y a en Amérique de ces paillettes nommées Pepites , qui pefent jufqu’à 66 marcs. Les Rivières de l’Afrique , de l'A- fe & de l'Europe , n’en font point dépourvûes ; le Rhin, le Rhône, le Doux en Franche-Comte , la Rivière de Ceze dans les Sevennes , le Gardon près Montpellier, & lPAri- gue proche Pamiers, fourniflent quelques paillettes d'Or parmi leurs fables. Il eft certain que l’Or fe trouve en grains , en mafles, en camayeux, en paillettes, en pepins, en larmes, en marcaflies, en pierres, en ardoifes cornées ;, & en poudre ou fable. Ce métal dont la couleur eft d’un jaune doré, ou rouge; ne fe corrompt point par la rouille 5 il s'allie avec tous les autres , s'amalgame avec le Vif Argent, & ne diminue point au feu ordinaire : les diffolvans les plus ufités n’y peuvent rien ; cependant l’eau régale , le foie de Soufre le diflolvent enticrement : s’il eft mêlé de Pierres & de Gangues, on fe fert du Mercure. Comme l’Or après la diflolution devient plus pale, on y ajoute un peu de Sel Ammoniac , ou du Ni- ure 5 le foie du Soufre l’attenue plus que les autres diflol- vans. | Il y a plufieurs fortes d'Or. . | L'Or natif, qui s'appelle Or vierge , eft très-mou , & on peut fort bien graver deflus ; il eft fouvent mêlé avec lAr- gent, le Fer & le Cuivre , & vaut quatorze fois l’Argent. On trouve quelquefois dans la mine d'Or des Diamans, de l'Antimoine, de l'Arfenic , avec des grains très-brillans , de Grenats, de fable, de terres de différentes couleurs , des Sco- ries, du Spach, du Quarez. Il y a un autre Or natif qui croît parmi les pierres ; elles y font adhérentes, telles que la Pierre à chaux , les Marbres noirs , les verds, le Spath, le Lapis Lazuli, les Pierres cri- fallines, le Grais, le Mica, le Talc, le Quartz & l’Ardoife cornée. L'Or x. OrRgcroLoctre, II Panrrte. 281 L'Or natif croît encore avec d’autres Minéraux auffi adhé- _rens , tels que le Cinabre, le Cuivre jaune tirant fur le ver- dûtre, la Pyrite, l’Arfenic , l’Antimoine, la Blende, le Fer, la Galène. - On peut encoretrouver lOr mêlé avec toutes fortes de ter- res, telles que l’Argille , lOcre , la Marne, le Sable; il paroît alors en paillettes, en grains rouges , noirs, & de couleur de plomb, en Grenats tranfparens , de forme fphérique ou “triangulaire , & en morceaux polis. L’Or nomme Oéryzum , et celui qu’on a féparé de l'Ar- gent. en Aurillet, a paflé par la main des Sauvages ; on l’ap- porte du Royaume de Balam ‘en Afrique , lequel eft voifin de celui de Tombut. de Sumatra, eft à peu près de la même nature ; ce font les Hollandois qui envoient en Europe. Les différentes purificatiens de ce métal nous donnent Or en coupelle , qui a été purifié par le Plomb , & qui eft très-utile aux batteurs d'Or. en feuilles , eft celui que ces ouvriers ont réduit de cette mânière. leau-forte. $ On appelle Or de ciment, celui qui a été raffiné par le meyen d’une pâte faite de brique , & de Sel-Ammoniac & d'urine. : L'Or trait eft un lingot d'argent doré au feu , & que Pon fait pafler fucceflivement par différens trous de fillières , juf- qu'a ce qu'il foit menu comme un cheveu. Celui qui eft en lame , eft le même qu’on a applati entre deux rouleaux d’acier poli , pour être filé fur la foie dans la Fabrique des étoffes. L’Or filé eft l’Or en lame, dont on à couvert un brin de foie , en le tortillant deflus par Le moyen d’un rouet. en coquille, fe fait des rognures de feuilles d'Or, ou de feuilles entières réduites en poudre , & broyées fur un marbre avec du miel, enfuite mifes dans une coquille pour la mignature. Laïlons aux (2) Empyriques l’Or potable & lOr artificiel , objer du grand œuvre;fes fables ne font prefque plus de mode. L'Argent, après l’Or, eft le plus parfait , Le plus fixe des Seconde Partie. Nan de départ , eft ainfi nommé, quand il a pallé par (a) Cum pre- pagatio auri per femina fo- lis viventibus conveniat per naturam, non eft ut Spargi- ricus quif- piam per ar- tem aurum fe efficere pole fomniet. Mas. Cal- ceol, pag. 438. L'ARGENT, 282 LORYCTOLOGIE, II PARTIE. n. Métaux , & le plus pefant: après le Plomb : il eft plus fo- nore que le Cuivre, & plus dur que l’'Or, mais moins du- étile , quoiqu'il pañle , ainfi que lui, par la filière, & ferve à quantité d'ouvrages. Rarement fe trouve-t'il feul ; il eft or- dinairement mêlé avec le Cuivre, le Plomb , le Fer, PAr- fenic , le Cobath , lAntimoine , quelquefois avec Or. On tire l’Argent de Rio dela Plata , des mines de Porco, d'Oruro, d'Ollacha , près Cufco au Pérou, & à fiklieues de diftance des fameufes mines du Potofi & de Lippes. Les In- des Orientales & l’Europe en fourniflent en plufeurs en- droits, principalement à Sainte Marie aux mines en Alface, dans les Pyrenées , dans la Saxe , & à Hartz dans les Etats -d'Hanover. ‘ . a L’Argent diffère furtout de l'Or par la couleur, & parce que fon poids eft moindre de moitié : il eft figuré dans les mines en cheveux, en filets, en épis, en rameaux, en feuil- les, en lames, en grappes de raifin ; & eft fouvent renfermé dans du Quartz, du Spath, de la Pierre à fafl,, du Guhr, de la Marne, de l’Argille : on y trouve fouvent du Cobaltz , du Safre & du Bifmuch ; ce qui eft une marque de la richefle de [a mine. à La fufñon mêle l’Argent avec l'Or : ni l’un ni lautre de ces Métaux ne perdent leur phlogiftique dans cette opéra- tion ; ils reparoiflent dans leur premier état. Le Plomb puri- fie l'Argent, l’eau-forte ou l'ebpric de Nitre le diflout ; c’eft ce qui caufe fon départ d'avec l’'Or. Le miroir ardent le dif- fipe en fumée ; mais il ne le vitrifie point. On diftingue plufieurs fortes de mines d'Argent. L’Argent vierge, ou natif, eft mêlé dans la pierres later- re & le fable; il paroïît en grains, en dentelles , en lames, en rameaux , en cheveux, en floccons. £ La mine d'Argent criftallifée , ou vitrée , eft remplie de grains brillans de Criftal & d’Argent en forme de cheveux ; elle eit fi molle , qu'on pourroit graver déflus : quoiqu’elle foi très-pefante, la flamme d’une chandelle la met en fu- fion. Il y en a de blanche, de plombée, de brune, de verte. Celle qu’on appelle cornée, eft très-riche, & refflemble aflez par fa couleur brune à de la corne. Elle fe fond pareillement à la moindre flamme, & eft peu pefante. On en voit de jau- ne , de rougeûtre , de verdâtre & de brune, toujours de mi-cranfparente, & d’une figure affez irrégulière. $ $ à OrvcToLOoGtE, I. PArTtr. 283 ‘La mine d'Argent rouge, que les Efpagnols appellent Ro- ficlre, eft la. plus riche après la cornée. Ta ntôt opaque, tan- tôt tranfparente , fouvent criftallifée , elle contient beau- coup d’Arfenic , & fe trouve mêlée avec plufieurs autres Mi- néraux. Sa couleur rouge varie d’un rouge clair à un opa- que : elle tire fur le bleu, fur le noir, ou fur le rouge- brun. Il y a une mine d’Argent blanche, qui eft remplie de Cui- vre, de Soufre & d'Arenic , & d’un peu d'Argent; fa cou- leur eft d’un gris-clair, brillant comme des écailles de poif- fon. Souvent elle tire fur le plomb , fur le bleu : elle eft auffi fpongieufe. La mine d'Argent noire , gommée Negrillos , eft mêlée avec la Blende & le Mifprekel, efpèce de Cobalth. Elle ne laifle pas d’être riche , & reflemble aflez à de la fuie par fa couleur. On y trouve du Cuivre, du Fer, du Plomb ; & ordinairement elle eft dans du Spath , du Quartz & de la n« Pierre de corne. ; Celle qui eft grife , €ft pefante, d’une couleur plus foncée que la mine d'Argent blanche, tirant un peu fur le verd ou fur le brun ; elle paroïît comme une*plume blanche ou noire. Celle qu’on appelle mine d'Argent molle , a peu de con- fiftence , tantôt jaune, tantôt verte, ou rougeûtre ; elle con- tient de lArgent vierge , ou d’autres efpèces du même mé- tal , fous la forme d’éguilles ou de points. Il y a fürement de POcre, fi elle eft jaune ; elle eft quelquefois grafle au coucher … comme du beurre. La mine d'Argent liquide eft une efpèce de Guhr, ou ma- tière coulante, qui fe durcit à l'air. La mine d'Argent figurée eit celle dont les morceaux imi- cent des épis , des infeétes aîlés, ou de fimples aîles , des ra- mifications , des arbres. On trouve encore de l’Argent dans les mines rouges d'Ar- fenic, de Cobaltz, de Blende ,"de Galène , ou mine de Plomb cubique. L’Argent s’amalgame aifément avec le Mercure, qui fert encore à le féparer d'avec d’autres matières non-métalliques. On fait fervir l’Argentaux mêmes ufages que lOr , en le faifant pafler par la coupelle , & le mettant en lames, en trait, en feuilles, en coquille ; ainfi on ne répétera point ici "= ce qu'on a dit au fujet de Or. 2 AA Nnij sb #æ 284 ORvcToLoGiE,II. PARTIE 1 _(a) Kunke- Quelques (4) Chymiftes ne croyent pas impofhble de faire gs ere un de Argent ; ils aflurent même en être venusà bout. (@) Encelius CE qu'on doit entendre par (b) ÆArgentum rude, ce font les de remerlli: mines qui fe diftinguent par la couleur. Il y en a de rouges ”. m ?#8 16 de couleur de pourpre & autres. ” EEE LEcuvre Je Cuivre eft un métal duétile, élaftique , & très-fono— re, puifqu'on en fait les cordes de plufieurs inftrumens de mufique : fes parties font plus ferrées que celles du Fer; & . excepté ce dernier métal , il coupe le Plomb , l'Etain, PAr- gent & l’Or. Son nom Latin d’Æ5, vient de ce qu’il fait beau- coup de bruit quand on le bat; & celui de Cuprum, qu’on lui donne fouvent, vient de Cyprus, parce que le premier Cui- vre a été trouvé dans l’Ifle de Chipre. | Ce métal ne fond difficilement, qu’à caufe des partiester- reufes dont il eft compofé ; cependant le miroir ardent le | fond, & le change en un verre d’un rouge éclatant. Aucun | È y métal ne rouille plus facilement à l'air & dans l’eau ; & cette rouille qui eft verte, & qui s'appelle Verder , eft SAP 4 confidérable à Ja ville-de Montpellier : elle rend les vaifleaux de Cuivre très-dangereux , a moins qu’ils ne foient étamés ; & fi l’eau y a féjourné , elle contraéte le goût du Cuivre, & en difflout quelque partie qui peut être très-préjudiciable à [a fanté. . S On fait venir le Cuivre de Suède & de Dannemarck en marcaflites appellées Cuivre vierge : il chage de nom , & | s'appelle Cuivre de Rofette, lorfqu'il a été fondu deux fois, M (ce) Selon au fourneau de raffinage ; & Agricola prétend (c) qu'ille faut Boerhaave , fondre une douzaine de fois pour Le rendre duétile. Les mi- M tof nes de la Province de Lima au Pérou font très-abondantes; & nous en avons en Europe de très-riches dans là Nor- vège , la Hongrie , l'Italie , la Savoie la Lorraine, & le Tirol. dé à Nul métal ne varie tant dans fa couleur que le Cuivre ; il y en a de verd, de jaure , de bleu, de rouge & de cou- leur de verre : celui qui eft noir contient beaucoup d'Art Fu Cette mine fe trouve mélée avec de lArgent, du Sou- re, de l’Arfenic, de l'Ocre, de la Cryfocolle, du Verd-de- gris, de l’Azur, du Vitriol, du Fer; & l’on en tire des Pier- res fines vertes & bleues, du Leron , du Verdet, des fleurs . de Cuivre, des Cadmies, Tuties & Calamineblanche.” Tous Les diflolvans peuvent réduire le Cuivre, & lefonc RÉ ge HE C# à, g CO : "te n 18 fr ‘ tt 1 OrRrvcToLOGtrE*II PARTIE. 285 changer de couleur ; il om dificilementavec le Vif- Argent, & quand il entre en fufion, il y auroit du danger de jerrer de l’eau fur ce métal. On remarque fa facilité à fe join- dre avec l’Or & l’Argent , auxquels il ne fait rien perdre de leur éclat, & il rend la matière bien plus durable. Il y a deux fortes de Cuivre , le rouge & le jaune; ce dernier s’appelle Leton , quand il eft mêlé avec la Calamine , qui en augmente le poids de la moitié. On connoît encore à la Chine le Cuivre blanc & le noir ; & il ÿ à au Japon du Cuivre couleur de feu qui eft extrêmement fin & caffant. Il ne faut pas oublier le beau Cuivresverd de Ia Chine, qui eft par petites éguilles , velouté & foyeux ; on diroit qu'il chatoye. On diftingue encore plufieurs mines de Cuivre, Le Cuivre natif, de différentes formes, appellé Cuivre vier. ge ; eft d’un jaune tirant fur le rouge , mêlé d’un peu de rouille , & aflez impur avant qu'il ait pañlé par le fourneau. Le Cuivre natif criftallifé fe trouve en grains , en maf- fes, en feuilles, en rameaux , en grappes, en cheveux , en cubes ou dés, mêlés de parties minérales , pierreufes & ter. reufes. + La mine de Cuivre pur précipité vient d’une diflolution .de Vitriol , & s’eft précipité de lui-même ; fa couleur eft rougeâtre , & il prend la figure du corps fur lequel il fe jette, tel que le Fer, ou la Pierre. | - Celui qu’on appelle Verd de montagne, ou Chryfocolle, fe " diftingue aifément par fa couleur. Sa confiftence eft tendre, ou compacte. Il y en à de ftrié, de terreux , de feuilleté, en grains & en globules. | Le Cuivre verdâtre appellé Malachite, varie aflez fa cou- leur verte. Cette mine eft dure & en petits grains. Elle con- tiene du Soufre , de l’Arfenic & du Fer. Le Cuivre couleur de cendre eft d’un gris-clair, & appro- che fort de la mine de Fer , avec lequel elle eft mêlée, ainf qu'avec l’Argent & l’Arfenic. Il y en a de noirâtre & de brun. Le Cuivre vitreux eft fouvent violet, bleu , couleur de Plomb , gris-clair, couleur de foie , & uni au Soufre, au Fer & aux Pyrites. | Celui qui eft azuré , mêlé de Lapis Lazuli & de Fer , eft nitreux , compacte & caffant ; fa couleur tire fur le violet , le brun, le gris-clair , & le rouge. | Nniij L'ETAIN. 286 ORYCTOLOGIE, IE ParTre. La mine de Cuivre rouge & violet, dont parle Henckel, fe trouve à Freyberg en Saxe ; quelques-uns la nomment". fleur de Cuivre. Ce mécal a la couleur du Cinabre, &ref> femble affez a la mine d'Argent rouge. RL Celle du Cuivre jaune , mêlée de Pyrites, de Fer & d’Ar- fenic , eft compacte, & ae grain fin ; elle ef fi jaune , qu’elle tire un peu fur le rouge , quelquefois fur le violer ou le bleu : on l'appelle en Latin Awrichalcum. I] y en a de folide, de feuilleré , & à facettes luifantes. La mine de Cuivre figurée fe trouve mêlée avec l’Ardoife & le Talc : elle reflemble à du charbon de bois, à du bois pétrifié, à un épi de bled ; & l’on y voit fouvent des em- preintes de poiflons. Celle qu'on nomme Cuivre terreux , eft une Pierre fi peu” dure, qu'on peut l’écrafer avec les doigts. Peut-être eft- ce le métal décompofeé & réduit en terre. Sa couleur ordi: naire eft jaune ; mais il y en a de grife. L’Æs uflum , n’eft autre chofe que le Cuivre rouge calci- né, qui entre dans plufieurs remèdes. On tire le Cuivre en verges , en fils de Leton, en feuil- les qui fervent aux Doreurs & aux autres Ouvriers. Les Cui- vres qui viennent de Hambourg, fe nomment en fonds, & fervent à faire des chaudrons : celui qui eft en plaques ou, en planches, eft employé pour les baignoires & les chaudières des Teinturiers ; un autre nommé Monnoie de Suède , vient en pains ronds, ou en morceaux quarrés qui fervent dans les Monnoies & lesArfenaux. Le Cuivre en mitraïlle eft bon pour # les foudures , & n’eft compofé que de rognures de Cuivre, ou de vieux uftenfiles de cuifine. L'Ocre de Goeflart, mêlé avec de l'huile de Lin , com- pofe un Cuivre artificiel. Rien n’approche plus de la couleur de l'Argent que#l'E- tain ; ce métal le plus léger de tous , celui qui fon te vite , avant même de rougir , eft compofé de Terre, de Sou- fre , de Sel métallique & de Mercure. Il eft mou, blanc , duétile , fonore & très-malléable , quoiqu'il le foit moins que le Fer. Le pays le plus abondant en Etain eft la Province de Cor- nouaille en Angleterre ; on en tire cependant de Suède, de Siam, de Malaca, de plufeurs endroits de Allemagne & d'Hambours. Sa mine eft petite , fulphureufe, fouventmé= M 4 | SE ORrYCTOLOGIE, IT PARTIF. 287 lée avec de l’Argent ; on y trouve de l'Or, des Diamans & des Grenats polis & quarrés, attachés à la roche , lefquels n'ont point l’'enfoncement ni la dureté des Orientaux. L'Etain eft encore mêlé avec le Fer, l’Arfenic & le Sou- fre : il donne des Criftaux de couleur blanche , quelquefois dorée , rougeâtre , noire , couleur de grenade , fauve , mêlés avec du Spath , des Grenats, du Sable ; & fouvent ces crif- tallifacions font faites en corne. L'eau régale diffout l’Etain qui s’amalgame avec le Vif- Argent : il s’incorpore fur la fuperficie du Cuivre pour en £tamer les vaifleaux, & fur le Fer pour en former de Fer blanc; quand il eft mêlé avec l’Or & l’Argentc, il leur ôte la malléabilité & la duétilité. Si Pon.en veut faire la fépara- tion , on y joint de lArfenic & du Cobaltz. Quand on y mêle un dixième de Plomb, c’eft pour en faire de la foudure pro- pre aux tuyaux de Fontaine. L’Evain eft encore propre à plufieurs ufages ; on le cal- cine en poudre grife appellée Porée, très-utile pour polir les ouvrages de Fer ; pour les Emaux , & pour les Pierres dures. L’Etain en treillis fe voit en grands ronds , que l’on a fondus fans alliage : l’'Etain d’Antimoine appellé métal, eft très-fo-- nore & très-blanc ; il fer aux Miroitiers : celui en nature eft employé par les Teinturiers : il fe réduit en petites bandes très-minces ; & fert à la ceinture d’écarlate. On je tire en fils & en feuilles très-minces, propres à La Peinture. 2 pe: a trois fortes d’Etain. Etain plané , ou de marais, eft le véritable , étant fans aucun mélange ; il eft de couleur blanche , & jamais fonore. L’Ecain commun eft un alliage d’Etain plané , de Plomb, & de Cuivre jaune. L’Etain fonnant eft un mélange d'Etain , de Bifmuchs de Cuivre de rofette, & de Zinck, Nous trouvons dans plufeurs Auteurs des mines différen- tes d'Etain. L'Erain vierge eft très-rare ; il eft fans mélange , tel que Etain plané auquel on peut le comparer. L’Erain en criftaux , à plufñeurs côtés irréguliers , eft bril- Jant fur fa furface , fouvent blanche , d’un jaune doré, cou- leur de Grenats. L'Erain criftallifé de couleur rouge ou pourpre à une fi- gure irrégulière , & rend une odeur arfenicale. Il y en a ce- LE PLOMB. 288 OrvcrozLoctEe;, Il PARTTYE. endant de jaune , de brun & de noir. Sa tiflure qui reflem: 4 le aflez à la mine de Fer, eft poreufe & ftriée. it Celui qui eft mêlé dans de la Pierre , dans le Fer, dans lArfenic, eft comme une vraie Pierre très-pefante , & fou- vent demi-tranfparente ; cette mine répand une vapeur ful- phureufe & arfenicale. | L'Etain mêlé avec du Spath n’eft pas moins pefant, & ef demi-tranfparent ; fa couleur blanche reflemble à celle du Spath. On voit de l'Etain mêlé avec des Grenats , qui tire fur le noir ou le rougeâtre d’une couleur claire; cette mine mon- tre plufieurs faces criftallifées, & quelques Grenats, les uns opaques , les autres tranfparens. Il y a encore une efpèce de mine d’'Etain appellée Spwma. lupi, qui eft une Pierre contenant de l’Arfenic, du Fer , de l'Etain , & qui fe trouve dans les veines de fa mine. ; L'Etain LÉ glace eft le Bifmuth , que l’on trouvera dans les demi-métaux. L’Etain dit Zingors, eft celui qui vient de Siam ; il pañle pour ètre fort doux. Celui de Malaca ne left pas moins : on le nomme à l4- greas , qui eft la marque que l’on y met à Rouen, quand on l'éprouve. L'Ecain d'Allemagne, furtout celui qui vient d'Hambourg, s'appelle Etain de Brique , à caufe de fa marque. | Le Plomb eft le moins eftimé de tous les Métaux, le moins élaftique, & le moins fonore. Quoiqu'il ait fes parties éga- les & pliantes , il fe fond fort vîte, fe vitrifie aifément , & produit une prompte fufion à toutes les Terfes & Pierres, même aux réfractaires : il vitrifie auf facilement les autres Métaux, excepté l'Or & l’Argent, & fe mêle avec tous hors le Fer. NH s’amalgame plus aifément que l’Etain , le Mercu- re, & fe diflout dans l’eau-forte & le vinaigre. | Ce métal eft très-malléable , & le plus mou de tous; il pefe plus que l’Argent , a plus de corps que l'Etain# & eft moins fragile. Sa mine refplendiffante contient beaucoup de Soufre, d'Antimoine, d’Arfenic & de Mercure, avec une terre très-bitumineufe ; on y trouve fouvent de l’Argent, quel. quefois de l’Or, avec de petits grains ou quarrés brillams, du Spath, & une perire Pierre bleue , fauve , fablonneufe,, remplie d’Amiante. . de n de OU LC ORycToLzoctre, il PARTIE. 289 : On tire ordinairement le Plomb de Suède & dans les Pro- vinces de Newchâtel & Derby en Angleterre,où font les mines de Peak ; la France ne laifle pas d’en fournir abondamment. Il y a deux fortes de Plomb , le blanc & le noir ; le Plomb blanc eft, pour ainf dire, l'Etain : il s’agit ici du noir. Le Plomb minéral appellé Alquifoux , ou le Plomb noir, eft affez connu. On le tire de [a mine en morceaux affez gros, que lon fait fondre pour en extraire le Plomb il s’y ren- contre fouvent quelque parcelle d'Or ou d'Argent mêlée avec la terre. Le Plomb natif , ou vierge, eft pur & peu malléable ; on y voit fouvent des grains environnés d’une cérufe, qui fui donne une couleur blanchître. La Galène, ou mine de Plomb en cubes grands & petits, ef brillante & mouchetée : il y en a à grandes & petites facet- tes, à gros & petits grains , à ftriess d’autres font de la na- ture & de la couleur de l’Âcier , & aufli dures La mine de Plomb fulphureufe & arfénicale , de nature moke & grafle au coucher, eft de couleur jaune , quelquefois noire : on y voit aufli des écailles. | Celle qui eft pleine de Sparh, eft fort pefante ,de couleur blanchâtre, & petille dans le feu. On en voit de feuilletée à rouleaux, à rameaux, en petits grains, & tranfparente com- me la Sélénite. La mine de Plomb verte eft très-riche & fort pefante ; il y en a à rameaux, en criftaux longs & exaëdres. Celle qui eft minéralifée avec la Pierre faite en cubes, eft pauvre & très-pefante , de la couleur de la Pierre qui y eft contenué , deforte qu’elle eft fouvent bleuë, grife, blanche, ou brune. | La mine de Plomb, mêlée avec la terre , eft pefante & ri- che en métal, tantôt grife, tantôt blanche , ou rouge, fui- want les différentes matières qui la compofent. Il y a encore la. mine de Plomb dont on fe fert pour deffi- EU ie ner, qui fe nomme (z) Plumbago , Plomb de mer , ou Pote- marin, ou cé- lot, venant d'Angleterre. Un (4) Auteur la dit talqueufe & 7#€ mire. fivonneufe ; & Diofcoride l’appelle pierre Plombière: c’eft, (b) Litho- felon Marchiole, la même chofe. grenofe de . On tire avec ce métal, de la Litharge, de {a Cérufe, dela " chaux de Plomb , du blanc de Plomb, du Mafficot, du {c) an Me Minime , Plumbum uflur, Le Seconde Partie, Oo LE FER. 290 ORYcTOLOG1IE, II. PARTIE. Le Minium, ou Sandix, eft un Plomb minéral calciné & rougi au feu , qu’on nous envoie d'Angleterre. On: s’en fert dans la Médecine , dans la Peinture , & pour vernir les po- teries de terre. Le Fer s'appelle Siderites, & plus fouvent Mars : il eft com- mun dans trois parties du monde , & manque feulement dans l’Amérique , fi riche en mines ; il y eft plus recherché que POr & l’Argent. Ce métal eft pefant , fonore, fixe & très- dur , difficile à fondre ; & quoique plufeurs Auteurs ayent avancé qu'il étoit le moins duétile, & le moins malléable des Métaux , on en file cependant des cordes de claÿecn & des fils d’archal, ce qui ne pourroit s’exécuter avec l'Etain & le Plomb. C’eft le plus aife à altérer, ce qui le fait enduire ordinairement d’une couleur à l’huïñle : aucun métal n’a tant d’élafticité , fervant aux reflorts des ferrures & des horloges, & après l’Or c’eft le plus tenace. Le Fer eft le feul métal qui puiile fe tremper ; fon affinité avec l’Aimant lui fait attirer ce minéral, & il en eft réciproquement attiré : ils fe trou- vent l’un & l’autre dans les mêmes carrières , & 1ls ne diffè- rent que par leurs pores. Ce métal eft compofé d’un Soufre fort crû, d’un Sel vitrio- lique de cerre & de matière combuftible, ou d’un phlogiftique; fa mine qui eft fouvent mêlée d'Or, reflemble aflez à une truf- fe, & on la trouve peu avanten terre. On l’amañle en grainsou oints noirs & brillans, quelquefois en lames mélées avec la Pierre hématite, fchifte , fpéculaire , de couleur grifes, bleuatre , rouge tirant fur le pourpre : on en voit en #0 de cheveux , en grappes de raifins couvertes de feuilles , m&- lées avec l'Ocre, des branches d’arbres, de l'Emeri, de la Magalaife & de PArfenic. La mine de couleur grife, tirant fur le noir, le blanc, le jaune, le bleu , eft quelquefois criftal- lifée avec la Spuma Lupi, qui eft le Plumbago : on voir cetre mine reluifante & accompagnée de Pyrites, de Zinck, de Cuivre , d'Etain & d'Argent. On peut n’y trouver qu'une poudre métallique , tirant fur le noir, entre le fauve & de rouge. Il y a aufli de la mine de Fer écailleufe , feuilletée & en grains; d'autre fe trouve dans le fable & dans le limon des lacs, proche du bord. t Toutes fortes de Sels peuvent difloudre le Fer, & on le détruit aifément avec Le Plomb & l’Antimoine ; alors il s’en va en fumée & en fcories. Il ne s’amalgame point avectle. À Là. ORYCTOLOGIE, IL PARTIE. 291 Mercure ; & pour devenir utile aux hommes , il demande beaucoup de travail. Celui qui eft ferme, fe rompt & fe cafle à chaud ; le Fer qui eft doux, eft caffant à froid. L'Allemagne & la France donnent le meilleur Fer & le plus doux. On le tire en barres quarrées , rondes, plattes, en carillons, en bottes, en courçons, en cornette & en to- les. On 2 trouvé le moyen de convertir le Fer en bon Acier, & d’en faire des ouvrages très-recherchés. L’Acier, à proprement parler, n’eft que du Fer purifié & raffiné que l’on fond en billes, & que Lon trempe dans l’eau en fortant du feu ; ce qui le rend plus dur, plus fin, & plus caflant. On entoure pour cet effet des barres de Fer de quan- tité de charbon de bois , avec des ongles d'animaux, pour procurer à ce métal un plus grand phlosgiftique, & de peur que le feu ne lui fafle perdre celui qui lui eft propre. On prétend cependant qu’il y a des mines de vrai Âcier , telle que celle (z) du Canada, dans les montagnes de la ville de Craiman ; & nous en avons une autre (b) aux environs de Strafbourg. On connoït lAcier Soret , le Clamecy, ou Li- moufin , & l’Acier de larme , ou à la rofe. Il eft conftant que lAcier a plus de dureté que le Fer, pour pouvoir le travail- ler , ainfi que les autres Métaux, par le moyen des limes , ra- (a) Aldrov. Muf. M. pag. x Se (b) Bafia dit dans fon Traité de l’a- cier de Straf Bourg , qu’il n'ya point de mines d'acier, pes , & autres outils que l’on conftruit avec le Fer trempé , f l'on entend & bien aceré. | L'Emeri (c) qui eft une Pierre rougeâtre, ou noirâtre, eft très-dur, & fe trouve ordinairement dans les mines de Fer; on s’en fert à nétoier & à polir les Pierres fines. L’Or, lAr- gent , le Cuivre & le Fer qui s'y rencontrent, font fi peu con- fidérables , qu’on n’en fait aucun ufage. La rouille du Fer fe nomme Ferrugo; c'eft un Fer pénétré & raréfié par l'humidité de Pair. | Le Machefer , qui eft une fcorie , eft l’'écume du Fer, Recre- mentum Ferri ; il fert à plufieurs remèdes , étant rempli de beaucoup de Soufre. Les Auteurs ont diftingué plufieurs fortes de mines de Fer. Le Fer vierge, ou natif, eft aflez pur pour être traité fous le marteau ; on le trouve fouvent en grains , & d’une forme irrégulière. Le Fer criftallifé eft cantôt brun, tantôt jaune , compofé de Criftaux exaëdres , ou cubiques ; on fçait que ce Fer eft rebelle à l'Aimant , & peu malléable. Oo ï un acier qui Jort de terre tout fait, qu'on puilfe mettre en œH- vre fans pré- paration; mais qu’il y à des mines de fer propres à étre converties en acier, comme celle d’Am- bachu 7 lieues de Strasbourg, Jar 'une mon- tagne des V'of- ges. (c) Or par- lera plus au long de l’E- meri , parmi Les Pierres fer- ruginenfis. 292 ORYCTOLOGIE, IL PARTIE. Celui de couleur blanche eft ramifié en Criftaux demi tranfparens , fouvent en feuillets , comme l’Ardoife. Le Fer de couleur noire, pefant & pur, eft attiré par PAi= mant : le grain en eft fin, & il eft rempli de taches brillan- tes, & quelquefois de cubes & d’écailles apparentes. On connoït une mine de Fer fort riche , laquelle, eft d’un gris-cendré , mêlé d’Antimoine ou d’Arfenic, & quel’Aimanc attire peu 5 on y remarque des points brillans , des cubes, des grains & des efpèces d’écailles. Le Fer bleuâtre, qui tire un peu fur le rouge dans fa fra- ture , eft riche & facile à fondre : on y voit des points bril- lans, des grains , des cubes , & quelquefois des écailles ow feuilles. Quand la Pierre fpéculaire accompagne le Fer, il eft de différentes couleurs , uni & luifant d’un côté comme le Tale, & aflez riche ; on y voit des lames, des feuilles minces con- rournées de différentes manières , préfentant des rhombes , ou des cubes. Lorfqu’il eft mêlé avec la Pierre Hematite, il eft ftrié, pe: fanc & criftallifé , de couleur rouge qu’il communique à ce qui l’approche ; l'Aimant y fait peu d'effet. Cette mine eft ai- gre & peu malléable. Il yena de noire, de pourpre, de figure fphéroïde , de pyramidale : on y voit des grappes & des feuil- les minces qui occafionnent des cavités. Le Fer qui a les propriétés de l’Aimant , eft d’un gris fa- le , avec des grains, des points brillans , quelquefois rougeä- tres , bleuâtres ou blanchîtres. ) Le Fer mélé dans le fable , qui font autant de petits grains de Fer de couleur noirâtre , eft brun ou rougeître. Cette mine contient peu de Fer; l’Aimant en conftate la nature. Celui qui eft mêlé dans du limon , de couleur brune, rougeâtre, verte, bleuâtre , fe trouve fouvent en globules, en gâteaux applatis comme la monnoie , en grains de fable, ou en grandes mafles , dans des lieux creux ,.au fond des lacs & des marais. Le Fer mêlé avec de l’'Ocre appellé Martial , fe réduit en Fer, lorfqu’on joint à certe terre une matière inflammable ; ce Fer eft rude & caflant au feu. L’Ocre devient tantôt rou- ge , brun, ou de couleur de fanguine. On trouve du Fer dans tous les Minéraux, & dans la su part des Métaux ; les plantes même & les animaux n’en font N L 4 xs OrvcToLocrEe,Il PARTIE. 293 ” Point exempts, & tout le globe eft , pour ainfi dire, mêlé de parties de Fer. Ur à HA Le vif (z) Argent eft le feul de tous les Métaux qui foit LE vir- fluide & coulant; il en devient plus difficile à ramafler dans ARGENT: la mine , fe filtrant à travers Les pierres & les terres. Ce mé- (+) Argen- tal eft de fa nature incombuftible , le plus fimple & le plus Meier pefant de tous les corps après l’Or. Il a, comme les AULTES ;. tur quia cur- le brillant , l’opacité, l’éclac; & il eft fi fubril, qu’il pénètre rendo fe mo- les autres Métaux, excepté le Fer, s’amalgame avec eux, fur- M: Te sout avec lOr & PArgent qu'il fert à purifier. Becher Pb. Sa fixation n’eft que pour un tems, & fe fait avec un Sel /##f p- 156. métallique ; de l'huile de Vitriol , de la mine d'Argent, du Soufre fondu & du Verdet ;. on le raréfie dans le feu avec du fel de Tartre, fans qu’il perde rien de fa première qualité, ni de f2 forme , & avec très-peu de diminution de fon poids. Quand il eft corporifié en Cinabre naturel , fa mine ref- femble à celle de l'Antimoine ; & on le nomme Mercure à caufe de fon analogie prétendue avec cette Planète. Il y a deux fortes de Mercure ,. le Mercure vierge & le eommun. Le Mercure vierge eft celui qu’on appelle Narivum , qui coule naturellement par les veines du rocher où eft la mine ; ou bien il en eft féparé par plufieurs lotions , après. l'avoir fait pafler par divers tamis. Le commun pañle par le feu ,. fe tire de la mine lavée &. réduite en poudre, que l’on met dans des cornuës de Fer, auxquelles on lutte des récipiens, où la violence du feu fait monter le Mercure. | Becher dit avec jufte raifon, que le Mercure eft un corps. mixte , qu'il appelle Syper decompofitum , ce qui le rend fi dif- ficile à fixer. Il le croit un Arfenic fluide : fon mêlange eft prouvé par le Plomb & le Sel qui s’y rencontrent. On trouve du vif-Argent au (b) Pérou , en Hongrie, à AÏ- - () Suivam maden en Efpagne , à Idria dans le Frioul, en Bavière, & à sue ui Saint LÔ en Normandie. La mine de vif-Argent, dont parle le P. Kircher dans fon Murdus Sub. eft éloignée d’un mille de Hongrie de celle de Kremnitz, qui eft à trente lieues de Vienne : on la croit abandonnée. | Les Pierres (c) qui renferment le vif-Argent, fe mettent _ (@Méreure dans des pots de terre , où la chaleur du feu le fair élever en ##:2:30: vapeurs , jufqu’à ce qu'il rencontre quelque corps qui lar- ste 5 alors il fe condenfe. Voici les ue du CARE. | - Oo ii (2) Mercu- rius, feu ejus minera, parc & rariflimè in oimnibus me- tallis reperi- tur. Dum ta- men, fi quoti- dianum velu- ti principium ad novam uti- que genefim metallisforer, in fodinis cre- bro femer ot- ferre , aut fu- mis fuam præ- fentiam cla- rius indicare deberet. Jun- cherus Jpec. Chym.tom. 1. pag. 869. LES DEMI- MÉTAUX , ox MINÉ- RAUX , ET LEURS MI- NES. L’ANTI- MOINE. 294 ORvCTOLOGIE,IL PARTTE. Le vif-Argent vierge & natif n’eft mêlé d'aucune Pier+ re, niterre, ni autre matière hétérogène ; il pourroit l’être avec d’autres corps fans y être incorporé, Loti eft plein de Cinabre de couleur rouge : il eft très-pefant & peu bril . lant. Sa figure eft fphérique, & il contient un fre. , Le vif-Argent mêlé avec des Pyrites eft de la même na- ture, plein de Cinabre & de Soufre. Sa couleur rouge vient de la quantité de Cinabre qui y eft mélé. S’il fe rencontre dans le Quartz , le Spath , la mine de Plomb , & autres Pierres, il y tient foiblement ; il eft tou- Jours accompagné de points rouges, qui font du Cinabre. Le vif- Argent mêlé avec de la terre eft plus coulant ; cetce terre eft calcaire, & s'attache très-peu au Mercure: on a foin de le laver avant de l’expofer au feu. Il y à une terre mercurielle , qu’on appelle Gubr. Quelques Chymiftes prétendent que le Mercure eft la fe- mence & la vraie fource des Métaux, Un (4) Auteur leur répond: file Mercure étoit la femence de tous les Métaux, pourquoi fe trouve-t-il fi rarement dans les mines? il devroit au contraire y être continuellement préfent , ou du moins exhaler fa fumée ? On ne le trouve cependant que dans la mine d'Or; alors on peut dire que c’eft plutôt avec une mine de Cinabre qu'il eft mêlé qu'avec une d'Or. Dédale avoit rendu fa ftatue mobile par le moyen du Mercure ; & Falop- pe rapporte qu’on met du Mercure dans des anneaux creufés, ou dans des œufs vuidés, & qu’en Les approchant du feu ou à la lumière d’une chandelle , ils s’agitent de différentes ma- nières. On tranfporte le vif-Argent dans des peaux de mouton, qui renferment de petits Éarils d'environ 200 livres pefant ; on les nomme bouillons de vif-Argent. On appelle ainfi les Métaux qui ne font que peu ou point maléables, Ce font proprement les Minéraux , tels que l’An- timoine , Le Bifmuth, le Zinc, la Calamine, l’Arfenic, le Ci- nabre, le Cobalt, Le Safre , la Magnéfie & les Saroches. L’Antimoine eft un demi-métal, ou minéral mêlé de Sou- peu de Sou- fre , dont la couleur & la nature approchent de celle du Fer; dans fon intérieur il eft rayé de longues aiguilles luifantes, couchées horizontalement. Ce minéral eft aigre , caflant , pe- fant, nullement duétile ; cette feule qualité lui manque pour Ge 4% . ORYCTOLOGIE,IÏI PartTre. 295 avoir toutes les propriétés d’un métal. L’Antimoine entre difficilement en Éfon , fe volatilife au feu ; & fe vitrifie quand il eft calciné. Il ne s’unit avec aucun métal qu'avec l'Or ; mais excepté ce dernier , illes réfoud tous, & les rend plus volatils. Il fe diflout lui-même dans l’efprit de Sel & dans Peau Régale : après la première fufion , fa fubftance fe nom- me Régule, & l’on en fait du verre, du foie, du beurre , de la chaux & du cinabre d’Antimoine. En voici les efpèces. _ L’Antimoine vierge reflemble à la mine d’Arfenic blanc; fes côtés font irréguliers, ainfi que fes facettes. Il eft ftrié en dedans , crès-fragile , & fe change en verres de couleur pout- pre crès-belle. | L’Antimoine ftrié eft d’un gris bleuâtre , très-rempli de Soufre brillant , friable , & fe met en fufion à la flamme d’une bougie. Ces Stries font irrégulières , fouvent étoilées, quel- quefois écailleufes. Celui qui eft en plume, a fes ftries rangées comme celles de lalun de plume , formant des fibres capillaires & féparées, par la quantité de Soufre qu’il contient; il eft aufli fufible que le précédent. L'Antimoine criftallifé tire fur le bleu , & a des criftaux de figures différentes , fouvent en pyramides, en tubercu- les, formant des nœuds. Il eft toujours ftrié en dedans , & contient autant de Soufre que les autres. _ Iyena un dont les fibres font entre des lames de Spath tranfverfales & perpendiculaires; c’eft le plus mêlé de tous. PAntimoine coloré eft plein d’Arfenic & de Soufre , qui par leurs vapeurs donnent au minéral la couleur rouge ou jaune , plus ou moins pâle. On connoît encore l’Antimoine de 12 Chine , du Pérou , de Carinthie, de Tranfilvanie , de Bohème , de Hongrie ,, d'Allemagne, d'Auvergne , du Poitou, de Bretagne : ce font Les pays d’où l’on tire ce minéral ; & quelque diftinétion qu’en ait faite Kencmannus en 16 efpèces, elles ne roulent que fur leurs couleurs, fur ce qui accompagne le minéral , & fur les diflérens pays qui le fourniffent. | Les propriétés de l’Antimoine font de pulvérifer les Mé- taux , de rendre le Mercure pénétrable , & d'extraire Les par- ticules fubtiles du Fer. Le Bifmuch eft un excrément métallique, provenant d’une LE BES- portion incapable de former un vrai métal, & changée en MUTH. LE ZINC. = 296 ORvcTOoLOG:1E, Il PARTIE. di un corps minéral blanc, poli , refflemblant à l’Ecain , maïs Fe ES plus rouge. Ce demi-métal eft fort caffant, & difpofé à fa- . certes brillantes comme celles du Régule d’Antimoine. If entre aifément en fufon, perd fon phlogiftique , & répand beaucoup de fumée : étant calciné , il fe vicrifie,.& fe diflout dans l’eau-forte & l’eau régale ; lorfque le Bifmuth eft mêlé avec les Métaux, il les pénètre, il les blanchit , iles rend plus coulans,.& empêche que le Mercure ne les diminue trop dans l’Amalgame que l'on en fait : il fant en excepter cepen- dant le Cobalc & le Zinc. | Celui qu'on nomme vierge , eft fort rare ; on le trouve dans les mines d'Argent dont il fait efpéier la richefle. H vient en grains, en feuilles & en cubes , & aflez pur. On prétend que la chaleur foûterraine lui procure toute la cuif- fon néceflaire , & il fe fond très-aifément à la flamme d’une Jumière. " Il y en a un appellé Bifmuth , d’un gris-cendré , qui con tient du Cobalt & de l’Arfenic:; il eft ou folide ou à grandes ftries , donne peu d’erincelles , & ne tombe point en efllo- refcence lorfqu'on y répand de l’eau-forte. Le Bifmuth en fleurs eft d’un gris jaune , fouvent rouge, vert ou bleu : cette mine eft pelante , de couleur noire ; & contient beaucoup de Soufre, ce qui lui fair répandre une odeur fort defagréable. : 3 Celui qui.eft fablonneux, prend ce nom, pour s'être formé dans une pierre de Grais, d’une couleur tirant fur le noir ; äl eft rempli de Cobalt, indépendamment de la partie fulphu- reufe qu'il contient. Le Bifmuch dans la mine d’Argent eft affez rare; cepen- dant il s’en trouve quelquefois de cette efpèce , & il annon- ce , comme nous l'avons dir, la richefle de la mine. * Le Bfmurh, ou Etain de glace, efl fondu & tiré d’un mine d’Erain grofer ; & Les ouvriers y joignent du Tartre & du Salpètre en même quantité , pour le purifier du Soufre groffier qui y étoic contenu : quelques-uns l’appellent le Bif muth aruficiel. | L à” | 60 RSS Quand le Bifmuth fert à former les caraétères d’Imprime=. rie , on le mêle avec de l’Etain, pourrendre ces caractères plus durables. 148 Le Zinc eft une pierre minérale , luifante , ayant un œil bleuâire , très-reflemblaute au Plomb & au Bifmuth, mais plus “ + à m4 ; OrRrvcToLOGtE, IL PARTTHIE. 29 plus dure & moins caflante que ce dernier ; il fe fond aifément au feu , & fe volatilife : on le dit le plus du&tile de tous les demi-Métaux, & il s’unit avec tous les Métaux hors le Fer & le Bifmuth, lorfqu’il eft mêlé avec la racine de Curcuma il jaunit le Cuivre pour en faire du Leton, & fert à purifier lEcain. L'eau régale & leau-forte le diffolvent , & il s’a- malgame avec Le Mercure. On connoît le Zinc minéral, qui eft-fouvent mêlé avec des mines de Plomb & de Fer; il y en a de blancs, de bleuâtres, de bruns , de couleur de Fer & d’ondés. Celui qui eft connu fous le nom de Calamine, qui fuivra le Zinc, eft une terre métallique de plufeurs couleurs. Le Zinc fulphureux , appellé Blerde , qu Galère , qui eft une mine de Plomb cubique , eft compofé de petites écail- les , ou de cubes fouvent luifans ou noirs ; il y en a de rouge, de jaune , d’un gris foncé, & quelquefois de noir. Ce Zinc contient un peu d'Argent. : Celui qui vient des Indes Orientales , fe nomme Tou- tenague. Le Zinc de Goflar eft mêlé de beaucoup de Plomb. On en apporte encore de Saxe , de Hongrie , de Pologne , de Dalekarlie & d'Angleterre, où lon a foin de le purifier. Rien n’eft fi aifé à s'enflammer que le Zinc: c’eft ce qui rend fon épreuve très-difiicile ; on ne peut la faire qu'en le joi- gnant à plufeurs matières inflammables , feul moyen de le retenir. Il s’y trouve beaucoup de Soufre , mais très- peu d’Arfenic. La Calamine, comme en vient dele voir , eftunemine du Zinc , médiocrement dure , & mêlée d’une portion de terre ferrugineufe. Sa couleur eft entre le gris & le rouge; onladit auf une Cadmie naturelle , mais moins métallique que le Cobalc. Il y en à une efpèce nommée Calamine blanche, qu'on trouve au haut du creufet , quand on fond le Cuivre avec la Pierre calaminaire , on l’appelle Pompolix , ou Capni- tes ; ce n’eft, a proprement parler, qu’une fuie mérallique. La Calamine fe trouve en Angleterre , en Allemagne & dans plufieurs Provinces de France, où il y a des mines de Plomb & de Cuivre , au milieu defquelles elle exifte. Celle qui eft à Tfcherh en Allemagne , fe nomme Calamine alu- mineufe. | La Calamine grife fert à convertir le Cuivre rouge en jau- ne, appellé Zeron. Seconde Partie. P p * LACALA- MINE. 298 ORYycToLoGte,Il PARTIE. | 11 Celle qui eft rouge s'emploie, dans la Médecine à delle cher les cicatrices. On la prépare fur un marbre ,&onlaré- duit avec de l’eau-rofe en Trochifques. ik FN L'ARSENIC. L’Arfenic eft un demi-métal , ou minéral, aigre , caflants. efant, pénétrant, d’une nature faline ,.& qui fe trouve dans « És mines les plus grafles. Il entre en fufion au feu, & sy. … volatilife en perdant fon phlogiftique. L’Arfenic ne s’enflam- me point, même étant mêlé avec le Nitre, à moins qu'il ne: foit réduit en régule ; il fe diflout dans toutes fortes de li=: queurs , & fe mêle avec tous les Métaux. Lifter l'appelle une- fubftance métallique ; ou Minera auri. 244 Ce minéral fe partage en plufieurs efpèces.. L’Arfenic vierge eft pur, & dégagé de routes fortes de ma- tières ; il eft criftallin , tranfparent comme du verre blanc; &: s'élève en vapeurs dans les mines. L’Arfenic rouge n’eft pas moins vierge que le précéden il s'appelle Sardarac, ou Réagal , & fe trouve dans les mines: de Cuivre ; fon poifon eft moins violent que celui de l’Arfe-: nic jaune & blanc : ileft tranfparent, & fe criftallife.en pyra- mides aiguës. | Celui qui eft jaune, n’eft pas moins naturel; Boerhaave (a) (a) Elemens dit qu'il ne faut pas le confondre avec l'Orpiment. C’eft une de Crime, fubftance minérale , pefante , volatile , qui ne s’enflamme R°B' PT oint, & qui donne une blancheur aux Métaux qui font en fufion. Cet Arfenic fe trouve dans les mines de Cuivre, On en diftingue de deux fortes ; le naturel, qui eft celui que l’on décrit ici, & l'artificiel, qui eft un mélange de l’Orpiment jaune, avec une mine de Cuivre qu’on prépare dans la Mif- nie. L'Arfenic blanc eft de figure cubique , taillée à facettes, qui jettent de l'éclat. Les Allemands la difent une Pyrice blanche ; c’eft le plus violent poifon de tous les Arfenics. noir, dit ainfi à caufe de fa couleur grife ti- rant fur lenoir, contient du Bitume , & eft feuilleté s lorf- qu'il eft café, il reflemble à du Plomb brillant : il s'enflam- me & fe volacilife au feu , & fume même à la flamme d’une bougie. ; Celui qui fe nomme Orpiment, eft d’un verd ou d’un rou= ge jaunâtre , mêlé de Spach ou de grains de fable ; il contient du Soufre, & s'allume difficilement au feu , où il donne une fumée épaifle & une odeur très-forte. 134 AE | FLE ORYCTOLOGIE, II. PARTIE. 299 _ L’Arfenic avec des coquilles mêlé de Fer, dont les parti- cules font élevées, eft compofé de feuillets recourbés les uns . {ur les autres , & environnés de parties terreftres, parmi lef- quelles il fe trouve des coquillages fofliles. Il y à des Auteurs qui l’appellent Arfénic teffacé. Quand il contient du Cobalt, on le nomme Cobalt teftacé. On trouve encore de l’Arfenic dans les Pyrites, dans plu- fieurs Pierres, dans les Minéraux , les Métaux, les terres & quelques eaux minérales. = On tire de ce demi-métalun régule d’Arfenic , par le moyen de la précipitation & de la fublimation : c’eft le plus volatil de ces corps 5 fa couleur eft un peu plombée , & au moindre air il perd tout fon brillant. On eft obligé, pour lavoir en mañle , & le retenir plus aifément, de le joindre avec du Cui- vre ou du Fer. Ce régule n’eft pas abfolument pur, fuivant un (z) Académicien:, & l’on fent bien qu'il participe beau- coup du métal qu’on a employé. On ne peut que déférer au fentiment de cet habile Chymifte. Nous avons une mine blanche Arfenicale , nommée 4% pikkel. Le Cinabre eft une mine du Mercure, qui devroit fe trou- ver avec ce métal; mais on l’a ici féparé , parce qu'il eft re- ardé par plufieurs Naturaliftes comme un demi-métal, qui FA forme naturellement , & qui renferme le Mercure. On le diftingue en naturel & en artificiel. Celui qui eft naturel, eft une Pierre ronde, très-pefante, ftriée intérieurement , & rouge à l'extérieur ; elle eft criftal- line, compofée de Soufre & de Mercure exactement unis par les feux fourerrains. Le Cinabre eft beaucoup plus vo- latil au feu que les autres Minéraux. On le tire des mines de Mercure fituées en Efpagne, en Hongrie , en Allemagne & en France. Le Cinabre artificiel eft fait de trois parties de Mercure & d’un quart de Soufre, que l’on mêle & fublime dans des pots; ce qui forme une Pierre rouge , femée d’aiguilles bril- lantes. On réduit enfuite cette Pierre en une poudre fine d’une couleur très-éclatante , ce qui compofe le vermillon. Le Fer eft le métal dont on fe fert pour féparer le Soufre d'avec le Mercure , avec lequel il n’a aucune affinité. Le Cobalt, ou Cadmie naturelle , eft un demi-métal dur, pefant, friable, luifant, aflez femblable à l’Antimoine mi- P p 1] (a) Elemens de Chymie ; par M. Mac- quer ; P. 173. LE CINA- BRE. LE CO- BALT , ou COBOLT. LE SAFRE, LA MAGNE- SLE: \ 300: ORYCTOLOGIE, IL PARTLE néral, & mêlé avec l’Arfenic, le Bifmuth ; quelquefois avee la mine d'Argent. Ba ee 2 NE à Cette mine imite les grains de raifin, & fe criftallife en las | mes éclatantes d’un jaune vif, dont l’odeur eft très-défagréa= ble. On en tire par fublimation de l’Arfenic blanc ; enfuite, refte Le Safre dont il va être parlé. Le Cobalt fe diflout dans l'eau régale, & ne s’amalgame point avec le Mercure. On en voit d’une couleur cendrée , d'autre dont le srain eft brillant & de couleur d’Acier ; il y en a de feuilleté comme. la Pierre fpéculaire , de vitreux femblable à des Scories, de criftallifé en forme cubique. On voit des fleurs de Cobalt. ftriées comme l’Amiante, rouges , jaunes , blanches ou pour. prées : elles changent de couleur en tombant en efflorefcen- ce, & fouvent de nature en devenant terreufes & peu com- pates, quelquefois moiles , pleines d’Ocre & d’Argille. Le Safre eit une matière minérale , dure , pefante , de. couleur bleuâtre , exhalant une odeur forte & arfénicale ; on. le trouve dans le fourneau où le Cobalt a été fublimé en: Arfenic: cette matière eft regardée comme le Cobalt fixé. Le Safre fert à donner une couleur bleuë aux Emaux , à la. Fayence , aux verres; & fon nom-lui vient de la couleur des” Saphirs dont il approche aflez. Kunchel prouve que le Sa- fre n’eft que le Cobalt calciné. On le pulvérife , on le mêle. avec deux fois autant de Cailloux, on le calcine; ce qui for- me une Pierre pefante , brillance & de couleur bleuâtre.. Woodward dit qu’il y a un Safre naturel , qu’il nomme Zaf- fera nativa ; mais il n’en donne aucune preuve. . | La Magnéfie , Maganefe , ou Magalaife , eft une efpèce de mine de Fer pefante, friable & brillante , approchant affez de l'Antimoine , mais plus tendre & plus caffante 5 on lui donne fouvent le nom de Savon de verre: il y en a de rou- geitre , de noire, qui eft en ufage chez les Emailleurs , Po- tiers de terre , & les Verriers , pour purifier le verre, lui don- ner de l'éclat, & vernifferleurs poteries. Ce minéral vient des carrières de Piémont. " La Magnéfie eft ordinairement ftriée , quelquefois écail- leufe , quoiqu’affez folide ; elle eft mêlée d’une terre alumi- neufe, & contient peu de Fer. ÿ | Il y a encore un précipité blanc, venant d’un mélange d’Alkali fixe avec de l'eau Mere de Nitre, qui étant defléchée, porte le nom de Magnéfie ; c’eft une terre abforbante , &. ORvcToLoGte, Il PARTIYE. 301 une partie de chaux ajoutée à l'acide nitreux, féparé par l'A kali fixe. ee | Les Saroches dont Barba (4) parle dans fa Métallurgie, font des efpèces de Minéraux de couleur cendrée , un peu luifans , mais fañs éclat ; ils contiennent de l’Argent & du Plomb. | | Après avoir traité füccin@tement des Métaux & des Miné- raux qui exiftent dans leur état naturel, il convient de par- ler des autres fubftances qui, quoiqu’elles paroïffent d'une ” nature différente , telles que font des Pierres, ne laiffent pas de contenir plufieurs parties de Métaux & de Minéraux: on ne peut leur donner un nom plus propre, que de les appeller pierres métalliques. .Ces Pierres font martiales ou ferrugineufes , pyriteufes, quartzeufes, fpareufes. | MENU _ Le rapport que toutes ces Pierres ont par leur nature & ne tous ces différens noms, qu’on ne leur applique cepen- dant que fuivant la matière qui y domine le plus. La pierre d’Aimant, Magnes , qui fe dirige vers les pôles du. monde, eft minérale , de couleur noiïre, ou blanchâtre, com- me eft PAimant blanc, qui eft très-rare. Cette Pierre fe trou- ve communément dans les mines de Fer, quelquefois dans celles de Cuivre. Ses propriétés merveilleufes font généra- lementreconnuës, & décrites dans un fi grand nombre d’Au- teurs, qu'on fe croit difpenfé d’en parler ici. On dit que lait empêche leffet de l’Aimant. _ Pline (2} en admet cinq efpèces , d’après Soranus ; elles diffèrent felon les pays qui les produifent, Æthiopicum , Boe- beida , ir Eckio Bœotis , circa Alexandriam Troadem , in Ma- gnefia Afie, qui eft la Macédoine. La pierre d’Aigle dite Æxises, de la couleur du Fer, ne fe trouve point dans les nids des Aigles, mais dans les diffé- rentes mines, & fur la terre où les torrens l’amenent. Leur figure eft ronde, ou oblongue & ereufe, de manière qu’el- les font remplies d’un noyau ou autre pierre appellée Cal- limus Cette pierre d’Aigle eft fouvent nommée Lapis pre- grans 5 & par un (c) Auteur, Ventre criflallino. Pline (d) en rapporte quatre efpèces , Africanum , Arabicum , Cyprium ,, Taphinfium ; Gefner en admet 15 efpèces , qui varient peu. Pp ü leurs propriétés avec Les Minéraux & les Métaux, leur à don- (a) Tradne- lion, pag. 86. LES SARO- CHES. PIERRES MÉTALLI- QUES. PIERRES MARTIA- LES , ox FER+ RUGINEU- SES. (b) Lib. 362. p. 669. Eud.. Batav.. 1669. (£) Ferran- re Imperato. (d) Lib. 36. PE; 6772: (a) PLAN, 8. Fic. 14. = 302. . ORVCTOLOGIE. II PARTIE LL F entr'elles. La Pierre d’aigle fe trouve dans les Apennins, dañs le Véronois, & dans plufieurs fleuves. On croit depuis long= M tems cette Pierre favorable aux accouchemens, & onlui at tribue d’autres vertus. . des: Enhydros eft une Pierre ferrugineufe , du genre des Pierres. d’Aipgle , de forme ronde, légère, blanchâtre, fi creufe qu'on la croit remplie d’eau quand on la manie. Cette Pierre mé- lée dans l’eau fait un certain bruit , & paroît quelquefois fuer. ; La Pierre de Touche, ou Parangon , très-propre à éprou- ver les Métaux, eft ordinairement dure, & l'on en voit de plufieurs couleurs. Il y en a qui reffemble au Bafalte ; Pline l'appelle Zapis Lydius, Heraclites. Celle de Vérone eft com- ofée d’un fable coagulé, noirâtre , & ferrugineux. La meïl- (ere fe trouve en Flandre, & dans le pays de Liège. = Lapis crucifer, ou Pierre (2) de Croix, repréfente fur un fond blanc une croix noire ou grife affez bien formée, & cela fur chaque tronçon qui la divife ordinairement ; ily M en a une efpèce plus ferrugineufe , où la croix de même cou- leur , & en relief, occupe prefque toute la Pierre , qui ne fe coupe point. | ‘ Geodes , eft une Pierre ordinairement ronde & creufe, rem- plie de cerre ou de fable, qui fe détache lorfqu'’elle eft vieil- le ; alors elle eft fonnante comme la Pierre d’Aigle. Quand ce fable eft adhérent ou endurci , elle ne fonne point. Gefner, Aldrovandus& Lachmundus en admettent plufeurs efpèces, fur lefquelles on peut confulter leurs écrits. Enorchis, Pierre creufe, pefante & poreufe,eft de la groffeur d'un œuf de pigeon, de couleur cendrée, dont la figure pa- roît reflembler à des tefticules, & qui eft une efpèce de Geo- des : fon nom change fuivant le nombre des tefticules ; Or- chis , n’en a qu’un ; Déorchis, en a deux; Triorchis, crois. Une efpèce appellée Diorchites, eft de couleur rouge. Diphis, ou Diphris, noire ou bianche, tirant fur la rouille 4 du Fer , repréfente féparément les deux natures du mâle & & de la femelle ; felon Pline, elles ne font féparées l’une de l'autre que par une ligne. | Ceraunia , chelonites | brontia , ovum anguinum , ombria, font appellées communément Pierres de foudre, fur ce que les Anciens ont crû qu’elles tomboient avec le connerre. Ces Pierres ont été figurées de la main des hommes, qui avant OrvycToLzoGtE,Il PARTEE. 303 Pufage du fer , en faifoient des armes, des haches, des mar- teaux , des couteaux , des flèches & des coins : on les nomme encore Cunei mallei. Les Sauvages qui habitent les pays où l'on ne fe fert point de Fer, les emploient encore aujourd’hui : une efpèce de ces Pierres approchante du Silex, fe taille en couteau , & fe nomme Pierre de la Circoncifion , parce que les Juifs s’en fervent pour cette cérémonie. | Lapis novacularum ; eft encore une Pierre minérale qu'on employoit à la place du Fer, dont la couleur bleuë , blanche & noire , a quelque efpèce de tranfparent. Lapis Lucifer Caftiarolanus , vel Bononienfis , eft une Pierre Juifante ,. de couleur argentée , aflez pefante : c’eft un Phof- A Et, + PEUR PE phore naturel, dont il a été parlé à la fin du Difcours Préli- minaire fur la formation des Pierres. 3 | Callaïs eft une Pierre adhérente aux rochers inacceffibles: & glacés, laquelle refflemble à un œil. | La Pierre de Sang, efpèce de Jafpe , eft marquetée de ta- ches obfcures avec de petits points rouges couleur de fang,- dont elle à pris le nom. Cette Pierre , fuivant le rapport de plufieurs Auteurs, arrête l’hémorragie. | La Pierre Thracias , ou Thracius, dont parle Théophrafte ,. femblable au Jayet & au Soufre , s’'échaufe en y jettant de l'eau , & fe reflerre avec de l'huile : elle rend une odeur fort: defagréable.. Celle d'Emeri, grife ou rouge, qui eft très-dure, & qui fe: tire de la mine de Fer, comme il a été dit ci-deflus, contient peu de métal , & fe met difficilement en fufñon. On s’en ferc: a polir le verre & les Pierres fines Les plus dures. On en connoît trois efpèces , l’'Emeri d'Efpagne , l'Emeri: rouge , & l’Emeri commun. L'Emeri d'Efpagne eft rougeâtre , & plein de paillettes d'Or & d'Argent; on le trouve dans les mines du Perou. Ce mélange de parties précieufes , le rend'extrêèmementrare en. France. L'Emeri rouge paroït dans les mines de Fer d'Efpagne, &: ne contient ni Or ni Argent : on le nomme Feret d'Efpagne.. L’Emeri commun, de couleur noirâtre , croît aufli dans les. mines de Fer. Les Anglois le pulvérifent parle moyen d'un moulin , la Pierre étant trop dure pour pouvoir fe reduire ai- fément en pouffère : c’eft ce dernier Emeri qu'on emploie à polir les armes , les couteaux & les glaces. (a) Aldrov. Muf. metal, pag. 709. (b) léidem , P2S. 924. 304 ORYCTOLOGIE, IL PARTIE : La Pierre Phrygienne, qui vient de Cappadoce, eft decou. ieur blanche , avec de perits cercles blancs. Les Teinturièrs P emploient seledent UNE La Pierre Calaminaire, comme demi-métal , eft mife ici - pour l’ordre , & eft renvoyée parmi les Minéraux. DRE EC © La Pierre de Périgueux , de couleur noire , eff. pefante ; >: 1 dure , & d’un grand ufage cher les Emailleurs & les Potiersde … terre : on l'apporte d'Angleterre & des carrières du Dauphiné. 1 La Pierre Hématite, dure & ferrugineufe, appellée Feret : d'Efpagne , fert à faire le rouge de fanguine ; il yen a cepen. « dant dé noirâtres & de pourpres, les unes formant des in | ies autres des grappes de raifin ,.enfin des pyramides. “À La Pierre Schiflus, ou Thinmiôlithais: eft facilea couper: c'eft une efpèce de Talc de couleur fafranen & luifante , dont les veines imitent Le peigne ; on la dit auf charbon foie) Galaëlites, Galaxias , ou Morochtus , eft appellée Pierre de ” lait, parce qu'elleena E couleur : elle a prefque la longueur du petit doigt ; & les Peintres s’en fervent à tracer des lignes. Melitites , qui a le goût du lait quand on la pulvérife, eft de couleur orife, & eit de même nature que la précédente. : | Steatites, Pierre molle , de couleur brune & roufitre , eft \ d’une fubftance fersblable au fuif. La Pierre Samienne, de l’Ifle de Samos, eff blanche & du- re ; les Orfèvres s’en fervent pour brunir POr. 4 La Pierre Thyite , ronde & verdâtre, ferc à faire des mor. tiers. La Pierre Arménienne, ou Melochites , grofle comme une noifette , eft ce qu'on appelle la Pierre d’ Azur, bleuë & ver- té, à l'ufage des Peintres ; elle diffère du Lapis Lazdli, en ce qu’elle n’a aucune veine d'Or. La Pierre (x) Obfidiane, de couleur noire, fouvent se parente , reflemble à la Sardoine. Son nom eft tiré d'Obfi- dius, qui l’avoic trouvée en Ethyopie. € Sagda (2), eftune Pierre de couleur verte , qui attire à fé un. le bois. F ‘ Cathachites ; s'attache à la chair par une efpèce de colle vifqueufe , qui lui.eft naturelle, Dionyfias , autre Pierre fort dure , de couleur noire , mar- brée de taches rouges ; laquelle étant broyée & mife dans Veau , lui donne un goût de vin. Jolirkes Saxonie, Pierre ferrugineufe, remplie de Quartz, laquelle ORYcTOLOGIE, II PARTIE. 305 laquelle fent la violette. Aldrovandus, d’après Agricola, la. nomme ZLapis Aldebergicus , du nom d’une ville d’Alface ; il y en a de rouge & de cendrée. | A Hoplites , eft une Pierre revêtué d'une croûte métallique, & luifante comme l’Acier. Elle eft formée par aiguilles , par angles ou par petits grains ronds. Spongites , remplie de plufieurs trous, imite l'éponge, & fe trouve avec elle. Cette Pierre fe forme dans la mer; & Gef- ner lui attribue un goût falé. : La Pierre des Incas , que quelques-uns croyent une ef- pèce de Pyrite, paroît une matière minérale , plutôt qu’une Pierre. Les Incas ou Empereurs du Perou lui attribuoient de grandes propriétés ; ils en portoient des bagues, & les fai- foient tailler à facettes. On metroit même des plâteaux de cette Pierre dans leurs tombeaux. | Ceratoïdes articulatus (a) , eft un fragment métallifé de corne d’Ammon , orné fouvent de feuilles peu mar- uées. | Offracites , eft une Cadmie ou Pierre ronde , grife , imi- tant l’huître , diftinguée en deux efpèces ; la naturelle qui naît dans les mines; l’artificielle qui eftformée par le feu du fourneau où l’on purifie le Cuivre : on appelle aufli de ce nom les écailles d’huîtres , qui fe font pétrifiées dans les car- as rières. Noduli , font des nœuds, ou noyaux ferrugineux , qu’on trouve au milieu des Pierres. Celles où croiflent les Zicher \ dans les Canaries, font fort dures , & leur couleur noire dénote qu’elles contiennent des parties ferrugineufes. Le Rufma , Reufma, Chrifna , eit une efpèce de minéral, femblable au machefer , mais plus léger , de couleur noire, tirant fur le gris, auffi commun en Orient qu'il eft rare en France. Les femmes Turques s’en fervent comme de dépila- toires. On tire cette Pierre de la Province de Galaxie. D’au- tres difent que le Rufma eft une folution d'Orpiment , de _chaux-vive , mêlée avec de l’huile de Spic. Aldrovandus en - parle (2) dans fes Ouvrages. Les Pierres fuivantes , quoique dures, tiennent fürement de quelque métal : elles tirent leurs noms de leur couleur ar- gentée. Seconde Partie. Qq (æ) Speci-- men Lith. Helv. curio. Scheucker, pag. $2. (8) Muf Metal. pag. 260% FIG. 3222 PLANCHE 13. 3C6 ORYcTOLOG1E, II. ParTIE Argyritos Argyrodamos , de - Siderites , eft Te ainf, à caufe qu ’elle tient du Fer: 4 Molybdites ; du Fons Calcitis , = ‘du Cuivre. … Chryfites ; Chryfolampis, font des Parts très-luifances, » Ammochryfes', 1638 Chryfolithos ; : > Pierres sa couleur d'Or. : 2 Left LE 2 ‘414 La L'AR CET TER ? dont la couleur eft argentée. ue Chryfophris , ù 11162. 18 TER Chryfoprafe, 1) | Lara ab. : d Foret : mêlées de couleur d'Or. [un 1 DO Chryfoleos , 30 fruits On à parlé des Pierres appellées Cigale & Chiers lus , parmi les Pierres fines. rer La Planche 13 offre aux yeux huit Pierres Martiales, Mar fs cafhites & Pyrites des plus fingulières. . : EE Les chiffres 1,2, 3 font des Pyrites d'une fe & d'une figure NT La première eft noire, & chagrinée de petites taches de relief, & un peu rondes, La 2° et jaune ; en forme d'un navet contourné, pointu & garni de petits ronds irréguliers. On voit au troifième chiffre une Pyrite du. genre des Pierres de foudre, ou Diorchites ; qu étant fuls phureufes fe réduifent en pouffière. a Le 4° chiffre préfente une Marcaffite citalées ‘compo- fée de parties cuivreufes & fulphureufes, allongées en forme d atroiliés ou de feuilles diftinétes Les unes des autres. * Le 5° chiffte montre une Pierre de même qualité ‘ dont. 4 la forme eft très-différente. On y trouve de diftance en dif. rance de petices boules cuivreufes ou Pyrites , entre de bi à des parties de Spath. | C’eft une Pierre Martiale ;, au nombre 6. Des parties cui vreufes y forment des efpèces de tuyaux & d’aiguilles rami= fiées fur une couche de Spath , mêlée des parties Criflalliféess rien n’eft plus admirable que ce travail de la nature. 7 Le 7° chiffre eft une autre Pierre Martiale , produite fur une vraie couche de Criflal, mêlée de Spach ; ils ‘y élève des” groupes féparés, formant de petits tuyaux Ce & cou verts de pointes cuivreufes & brillantes. tif Le 8° morceau eft un Ourfin | ferrugineux , a s ch orn dans les carrières de Craie fituées aux portes de la ville " | 1h30 ON PIERRES MARTIALES, MARCASSITES, PYRITES,, W , LS LU CHEDEL à Aux dépens de M De Jelle Tresorier General de la Marine , Lo Tintin «« OrverToLoctre II ParT(E. 307 Rheims. Au milieu de cet Ourfin on découvre un noyau de Craie blanche. Le tout, au bout d’un certain tems , tombé en efflorefcence , ainfi que font Les Pyrites. Les Pyrites , felon plufieurs (2) Auteurs, femblables aux Marcafites , font des Pierres fort dures, ferrugineufes , mê- lées d’un faux Cuivre apparent : lortqu'on les frappe contre du Fer, elles font du feu, & fe réduifent au fourneau en matières fulphureufes & en cendre. Leur figure ordinaire eft _ ronde ou oblongue , chargée de boffes au tubercules : cepen- dant ily en a de (4) forme très-irrégulière. On les nomme 4#- _ drodamas, Pyrimachus, Argyrodamas , Quis , ou Pierre de Murdic. Quand la Pyrite eft mêlée avec le Cuivre , c’eft une ef- _ pèce de mine qui eft ce qu’on appelle la vraie Pyrite ; s’il y a du Vitriol, on la nomme Pyrite vitriolique : ce minéral n’eft jamais pur. On le jette quelquefois dans le fourneau, où il fert de fondant aux autres Minéraux. C’eft celui de tous qui contient le plus de Soufre , & il a pris fon nom de la quantité de feu qu’il jette. Sa couleur grife ou noire eft parlemée de petites taches jaunes & brillantes. | On trouve les Pyrites dans les mines de Cuivre & dans les terres glaizeufes , où il y a des fontaines minérales. Pline & Diofcoride ont avancé que la Pyrite eft une Pierre fi chau- de , que preflée un peu dans la main, elle brûloit. La nature de la Pyrite eft de jetter du feu fitôt qu’on la frappe contre du Fer ; mais elle ne fait point de feu frappée concre les autres Métaux : elle croît même fouvent dans des endroits où il n’y a point de Minéraux. Outre le Soufre qui y abonde, elle renferme encore du métal, quelquefois de Or, de lArgent , des Berils & autres Pierres fines , des morceaux de Fer luifant coupés à plufeurs angles , quelquefois quar- rés comme des dés. La Pyrice , fuivanc un (c) Auteur, fe divife 1°. par fa con- ftitution en Pyrite naturelle & artificielle ; 2°. par fa fubf- tance en Pyrire friable ou dure; 3°. par fa qualité intrin- fèque » en Pyrite vivante ou métallique, & en ftérile. La Pyrite vivante ou métallique rend beaucoup de Sou- _ fre au feu , eft d’un grand poids, contient du métal, & de- vient très-ucile à la fonte des Métaux. - La Pyrite ftérile eft celle qui étant mile au feu , ne rend aucun fuc métallique ; elle s’évapore en fumée, & fe réduit en ua corps dur & inutile, Qq i LES PIER- RES PYRI- TEUSES. (2) Pyriten recentiorem marchefitam vocant, noftri corrupto no- mine martif- ten. Gefñner, pag. 14. (b) Saumai- fe en rapporte un grand nom- bre d’efpèces. Exercit.in So- inum , page 773 (c;) M. M.- tal, Aldrov. Pag. f72. 303 ORvcTrToLoGtiE, Il. PARTTHE. (a) En. Plufeurs (4) Auteurs les diftinguent en différentes efpè | ces , qui doivent toutes fe renvoyer aux Métaux & aux Mi- . LE néraux , fuivant la matière qui y domine le plus. Voici ce-. pendant les Pyrites qui contiennent le moins de métal, & qui approchent le plus de la nature de la Pierre. \& Pyrite écailleufe , imitant la peau de ferpent. 1 brogrl - foflile , en forme de coin, dans un marbre métalli- que. ; pleine de marbre rouge. mêlée d’un caillou blanc très-dur, qui fe fond aw feu. en petits grains rouges , dans une Pierre dure & cen- drée. | L fpongieufe , de couleur noire. : GA préfentant des mafles larges , appellées Murdie où Marcaflites. | La Pierre quarrée eft une Pyrite de cette forme, maisir- régulière , fouvent un peu dorée, & accompagnée de plu- fieurs autres Pierres. | La Pierre quarrée eft fouvent appellée Casdas des Indes, Pan. 8. dont on voit deux figures au chiffre 15 de la Planche 8. Heu . Chelonites , Pyrite qui repréfente le corps d’une tortué fans CES: | Pyrites auratus , couvert d’une terre blanche, veñant des Indes Orientales. Cavernofus , venant de Honçrie. | Carcinites, Pyrice ftérile , imitant fa peau rude d’un crabe, Boffrichites , différent de Borrites, qui eft un Criftal, eftune Pyrite, felon Gefner, qui par fes lignes & fes traits reflemble 3 aux cheveux de la femme. Grammites , du genre des Marcafites, eft une Pyrire blan- che & luifante , avec des lignes noires qui fe coupent. Ce minéral imite les yeux de chat & les caractères Arabes. Pyrites Lachmundi , rapporté par cet Auteur , repréfente un: oifeau fans pieds , avec une tête de chien. {b) Mu Pyrites Leo (b) , a quelque reflemblance avec cet animal : S#2P8 par fa figure antérieure , & elle a de plus des globes couleur d'Or. 251 y Pyrites globofus , reflemble à de l’Argent, & a la forme d’une bale à jouer à la paume. | AUMPE | y Pyrites qui par fes filets bleus imire PAmiante, 5 ee » ORYCTOLOGIE, II PARTIE 309 Pyrites mammarius, faire comme trois mammellons , avec des boutons d'Or. ’ Le Quartz eft un caïllou très-dur & très-pefant , adhérent aux Minéraux. Il eft ordinairement de couleur grife , fou- vent jaunâtre , quelquefois tirant fur Le bleu célefte. Rien ne reflemble plus à du Marbre ; on y apperçoit fouvent des angles pointus, tranfparens , & d’une figure irrégulière. Cette Pierre jette du feu, quand on la frappe contre l’Acier : elle fert de fondant aux Métaux, & fe vitrifie facilement , en PIERRES QUART- ZEUSES. quoi elle diffère du Spath qui eft calcaire. Comme cette Pier- re eft rarement feule , on peut la dire Parafite : fouvent elle eft couchée par bandes entre deux veines de métal; elle fert quelquefois de matrice & de couche au Criftal de roche. Voici les efpèces les plus connues. Le Quartz né dans l’eau eft retenu dans les fentes des ro- chers ; il y en a de friable, de compacte & de tranfparent. blanc, auffi né dans l’eau, vient parmi le Mar- bre, & fe vicrifie aifément ; il eft tantôt tranfparent, tantôt folide , fouvent bleu ou verd, quelquefois vio- let ou noir. rouge , bleu, verd, noir , brun , eft toujours opaque, & vient avec les Minéraux. —— opaque, très-dur, quoique fragile, eft fembla- ble à des grains de fable , & fouvent criblé de petits trous. ; dans des Pierres à . er Les outils, montre des grains raflemblés , quelquefois des Grenats. | de Sumatra, contenu dans un Caillou criftal- lifé. caverneux , de couleur d'Or. de Mifnie , d’un rouge très-clair. contenu entre deux veines de Cornaline. Le Spath eft une Pierre écailleufe , plus polie , plus den- fe , plus blanche & moins dure que le Quartz: ik n’eft pas E . LA \ e LA L toujours , comme lui , adhérent à un minéral ; il fe trouve cependant rarement feul, & on le nomme de même Paraf- te. On l'appelle Marwor metallare & flerile, quand il ne tient aucun minéral ; il fe trouve ordinairement mêlé avec les mines d'Or & d'Argent, & furtout avec le Plomb & le Mar- bre. Il eft plein de brillans, formant des lozanges ; ce qui le rend un peu tranfparent & luifant comme la Pierre de plâ- : Q q iïj PIERRES SPATHEU- SES. 310 OrRYycTOLOGTE, IL Parvyr. u. tre ou fe Talc, mais beaucoup plus dur. On en trouvetrès: « communément en Allemagne, en Angleterre, en Bohème, en Suède, & dans les pays qui font riches enmines. C’eftun “ fondant pour les Métaux '& les Minéraux. Cette Pierre ne fait point de feu étant frappée contre l’Acier, & fa vraie*dif= M férence avec Le Quartz, eft qu’elle eft ordinairement calcai= « re, & que celle du Quartz eft vitrefcible. : Le Spath fe divife en plufieurs efpèces : fcaveir, Le Sparh file , plein de lames brillantes, un peu diapha- nes, tantôt blanches, tantôt jaunes, quelquefois veinées ou noirâtres. l ramallé , brillant , & rendant deux fois les objets « qu'on lui préfente : c’eft le vrai Crittal d’Iflande. Le même Spath ramaflé & brillant, ne rendant qu’une fois les mêmes objets : c’eft le Criftal ordinaire. Le Spath ramaflé & brillant , de couleur blanche, un pe diaphane. He. opaque , à pointes folides noires, rouges , OU cen- drées, qui préfentent ordinairement des figures cubes ou rhomboïdales. imitant l'Acier , donne des étincelles quand on le frappe. un peu opaque , a des parties écailleufes & cen- drées , fi tendres qu’on peut l’entamer avec le doi t. brillant de Suède, approche fort du Crittal d'If- lande, ; épais, un peu tranfparent , avec des parties un peu confufes. opaque, qui en le frottant fent mauvais; quel- ques-uns le nomment Pierre-Porc, ou Puante. criftallifé , en groupes de différentes figures. vitreux , qui, quand on le frappe , fe rompt en morceaux comme le verre; ily en a de blanc, de violer & de verd. 0 On diftingue encore Le Spath en fufible , non fufible , & en coloré. Le Spath fufble, de 1a nature du verre, eftrrès-utile pour {a fonte des Minéraux, qu’il avance confidérablement. Le Spath non fufible eft rébelle au feu , & l’on chercheà le détruire avant de mettre Le minéral au grand feu. | Le Spath coloré eft, à proprement parler , une efpèce de Fluor. 4 EM OrvcroLzoGtrE, II PARTIE. 311 Ily a du Spath de toutes couleurs : on en voit de vio- ler, de verd , de jaune , de rouge , de bleu, de brun , de gris & de noir ; ordinairement il tient la couleur du métal d’où on le tire : le jaune fort du Plomb , le rouge du Fer, le noir de l’Etain ; fouvent le Spath eft mêlé avec le Quartz & avec la Pierre appellée Mica, ce qui en forme d’autres, qui varient par leurs qualités & leurs couleurs. | On fait du verre de Spath, & il y a du Criftal de Spath. - Ïl ut regarder les Pierres que les Volcans engendrent dans leurs goufres , & qu’ils jettent hors de leurs bouches dans leurs explofions violentes , comme des matières brûlées & calcinées par les parties vitrioliques , bitumineufes , ful- phureufes & mercurielles qui abondent dans ces fortes de terreins. Ces matières occafionnent de violentes ébullitions d’où émanent ces Pierres, de même que dans nos Labora- toires Part produit des congélations , des ramifications & des. criftallifations chymiques qui nous en rappellent l’idée. Qu'on fe reflouvienne du Volcan artificiel que l'Emeri avoit formé, en enfonçant dans la terre une compofition de Soufre , de limailie de Fer , & de toutes fortes de matières inflammables. L'air intérieur alluma toutes ces parties , dont Peffet réuñit (a) merveilleufement. Ces Pierres jettées par les Volcans, & qui ne tiennent rien de la cerre , fe nomment Zaves , Fluors , Pierres-ponces & Ma- chefer. Les Laves font formées parles Volcans , qui brülent & vi- trifient ces matières fondues ; elles fe ramaflent & fe conden- fent de manière qu’elles produifent des Pierres brunes très- dures , qui fe travaillent & fe poliffenc comme la Serpentine. Les Fluors (b) font des efpèces de Spaths fufibles , ou des Pierres métalliques reflemblantes aux Pierres fines, aufli va- riées de couleurs, mais moins belles & moins dures qu’elles, ce qui empêche qu’on ne puifle les polir. Ce nom leur a été donné , parce qu’elles fe liquifient par la chaleur du feu , & qu’elles coulent & fluent comme la glace au Soleil. Ces Pier- res ne doivent pas feulement leur origine aux Volcans; les grottes foûterraines & les mines en fourniffent aufi. Leur na- ture fluide & coagulée les fait fondre plus aifément au feu que les autres Pierres, & elles fervent de fondant aux Mi- néraux. On voir des Fluors bleus, verds, jaunes , avec des poin- PiERRES QUE SE FORMENT DANS LES V OL» CANS:. (a) Mémoi- res de l’Acad. année 1700. pag: TOI. (6) Rudi- menta gem- marum , & fi- miles gemmis funt fluores. Encelins dere Metal. pag. 156. Francof, 1657 (2) Fluor Amerhyfti- nus, Fluor Hyacinthi- nus, in Mufeo Mufeorum 0. Micb. Ber- nard. V'alenii- ni,c.L. PLAN. 14. Frc. 1. & 2. 512 ORYCTOLOG1IE; II PARTIE. | res d’un Criftal très-blanc , & adhérent à des couches de « Marbre blanc & jaune : d’autres font aufli variées dans leurs couleurs, que dans leur fabftance & leur figure ; il s'y ren- contre des Minéraux d'Argent, de Fer, de Plomb, de Cui vre , avec du Soufre , & des parties très-brillantes d'Aigue- marine , de Beril, d'Emeraude, de Péridot, de Topafe (a) & « d'Améthyfte , qui font trop tendres pour être réputées de vé- « ritables Pierres fines. On en trouve ici deux exemples différens. Le Fluor dela première figure eft une couche criftallifée , mêlée de quel= ques parties métalliques , dont les unes font cubiques, & quelques-unes taillées à facettes , d’une matière rendre &. tranfparente , imitant la couleur de l’Aigue-marine. La fe- conde figure eft de même nature ; mais elle eft garnie de gros, morceaux de matière métallique de Plomb : on y voit de même que dans la première figure , des parties tendres & tranfparentes, taillées à pans, lefquelles imitent la couleur ” du Péridot & de la prifme d'Emeraude. Les différentes efpèces de Fluors, font Les Fluors blancs & tranfparens, femblables au Criftal. les non-tranfparens & im arfaits , à 6 angles. de rouge éclatant, & de ot pointuë, avec mê- .… me nombre d’angles. 4 de couleur cendrée, imitant l'Ourfin. : triangulaires , de couleur d’Ambre, # nn faits en chandelle , trouvés dans les mines de Plomb. | pyramidaux, tirés des mêmes mines. 4 : de couleur pourpre, qu’on prend pour des Amé- chyftes. | | d’un jaune clair, imitant les Topafes. de couleur pâle, de forme triangulaire, venant de Glocefter, ”" à plufieurs branches, de couleur jaune, trouvés, près d'Oxford, | caillouteux & blancs, faits en forme de fac. opaques, de forme quarrée, & de couleur noire, jaunes, tranfparens , à fix angles, engagés dans, «« un Marbre métallique. à . LL GENRE verds, imitant le Prafe, ayant une forme quarrées bleus, repréfentent le Saphir , & font de même forme, Le L Pa OrÿcTotocie, II PARTIE. 317 Le Fluor pourpre , approchant de l'Améthyfte. appellé Morion par Agricola 5 c’eft une Pierre noire & luifante. appellé Pramnion par Gefner, eft auffi noir; mais il participe de la couleur du Rubis & de la Sardoine. La Pierre-ponce eft peut-être la plus difficile de toutes les Pierres à ranger dans l’'Hiftoire naturelle ; fouvent cette Pier- re n’eft qu’une fubftance formée par l’aétion du feu foùter- rain des volcans, qui la rejettent enfuite lors de leurs érup- tions : quelquefois elle doit fa naiflance aux différentes ma- tières que l’eau entraîne, & qui acquièrent une propriété lapidifique en paflant par des Soufres & matières glutineu- fes : il en arrive autant aux objets qu'on préfente à ces eaux, & qui y féjournent quelque tems. D’autres (4) di- fent que c’eft un corps léger , compofé de grains de fable & d’un limon très-léger , de couleur blanche. Celle qui fe forme par Pation du feu, eft légère , poreufe . & peu compaéte, toute trouée dans fa fuperficie , & rude au toucher : elle paroït comme brûlée par le feu, & nage au- deflus de l’eau. Sa couleur eft tantôt jaune, tantôt blanche, quelquefois brune , rougeâtre & noirâtre : j'en ai ramafñlé de toutes ces couleurs fur Pa Véfuye, & étant à cheval dans la Sicile, entre la ville de Catania & le mont Etna, qui jette continuellement des flammes; il en fortit une affez grof- fe () Pierre noire & pefante, qui penfa me cafler la tête. La Pierre-ponce qu’on croit formée par l’eau , eft légère, feuilletée, de couleur grife, & doit fa confiftence au chan- gement de l’eau en pierre ; c’eft donc une efpèce d’incrufta- tion , qui fe tire ordinairement de la mer, & qui n'étant point naturelle à la terre, devroit être placée parmi les Pierres for- mées dans [a mer. Cette opinion eft fort conteftée. La Pierre de Zipari, efpèce de Pierte-ponce , eft groffe comme une noifette , de forme irrégulière, fi poreufe, que les doigts ia mettent facilement en poudre. Elle vient du mont Erna , & fa couleur ordinaire tire fur le gris. Celle de Terras , en Sicile , eft de même nature. Lapis Arabicus , Pierre blanche qui reflemble à l'ivoire, devient fpongieufe & poreufe comme la Pierre-ponce, à la- quelle elle peut être comparée. La Pierre-ponce de fIfle de Melos eft d’une nature légère & fablonneufe , & fe met facilement en poudre. Seconde Partie. Rr (a) Boccone, Mufeo di Fif- ca, obferv.4e. {b) Je con- Jerve cette Pierre dans ma Collection. 14 ORycToLOGtIE,Il PARTIE. Celles de lIfle de Nifuros ont fi peu de confiftence parleur nature fablonneufe , qu’elles fe réduifent en pouflière. A l'égard de la Pierre-ponce de Sicile, qui eft une efpèce de Pyrite , elle eft noire , compaéte & pefante. sé v né . Le Machefer dont il eft ici queftion , eft bien différent de celui qui fort journellement des forges de Fer, & de la bou tique des Maréchaux, à moins qu’on ne veuille appeller les volcans qui les produifent, l’attelier de Vulcain. Ce font de: vraies fcories , ou matières ferrugineufes brûlées par les feux foûcerrains , & jertées dehors par leur violence. Les maifons, M de la ville de Naples, qui font toutes terminées en terrafle, « font remplies des fcories, de machefer & de cendres.jettées! M par le mont Véfuve, qui en eft éloigné de plus d’une lieue. UTILITÉ Il réfulte de tout ce qui vient d’être dit touchant les Mé-. DES MÉ- taux & les Minéraux, que le plus grand avantage que l’on en: Aie: tire , eft l’ufage journalier qui s'en fait dans la vie civile. Quel embarras pour les premiers hommes, de donnerune chofe en nature pour en avoir une autre ? Ces. fortes. d'é= =“ changes étoient fu à plufieurs inconvéniens, tel que ce- lui de deux hommes, qui ayant la même denrée , n’étoient pas à portée de les apprétier pour la moindre valeur d’un ob- jet contre un autre. L’Or & l'Argent, quelquefois même le Cuivre, ont remedié à ces différens inconvéniens. Ces Mé- taux fervent encore de cautions aux hommes inconnus ; c’eft “ delà qu’eft venue l'invention des monnoies. Le commercea depuis imaginé les Lettres de change qui vont par tout le monde : c’eft par leur moyen qu'on n’eft plus expofe aux voleurs dans une longue route , n’y à l'embarras de porter. l'argent fur foi. | La jufte difpenfation des Métaux eft encore un des plus i grands traits de la Providence : le métal le plus néceflaireà « l’homme, qui eft le Fer, fe trouve le plus communément « par tout. Ceux qui font les moins utiles, ou qui peuvent nuire à la fanté, font les plus éloignés ; & les Métaux que l’on à portés au plus haut prix , rels que l'Or & l’Argent, font CES les plus rares & les plus profondément cachés dans les entrail- rés pes les de la terre. 4 MÉTAUX Quant aux propriétés des Métaux & des Minéraux pour ne D la confervarion de la fanté , ce que Paracelfe appelle l'arc M RAUX. Spagirique, on pañlera fous filence les fables (2) que les Au- (a) Si me- teurs ont débitées , & que Les expériences détruifent rous les" D. > OnvcTrToLocGte, II PARTIE. 315 jours. Voici cependant les propriétés des Métaux & des Mi- néraux les moins conteftées. ae : L'Or battu & réduit en feuilles eft d’un très-grand ufage pour toutes fortes de dorures. L’Argent ne l’eft pas moins pour les Vafes facrés & profa- nes, & pour la Fabrique des étoffes & galons , dont on orne les habits & les meubles. Les Licharges que l’on tire de ces deux Métaux, en les pu- rifiant a la coupelle, dont l’une eft jaune & l’autre blanche, font fort employées dans la Pharmacie ; les Peintres , les Po- tiers de terre , Teinturiérs , Pelletiers & Vitriers fe fervent beaucoup de Litharge. Le Mercure propre à [a guérifon de plufieurs maladies, furtout des véneriennes , eiît encore très-utile à chafler les vers. | La fimaille de Fer eft bonne pour certains maux d’efto- mac , la jaunifle , Les pales couleurs & les obftruétions. L’Acier a à peu près Les mêmes propriétés. L’Antimoine crud eft un fudorifique ; on en prépare des vomitifs exceliens. É:2 Le Bifmuth s'emploie ordinairement dans la fonte des ca- ractères d’Imprimerie. Le Zinc fe mêle avec l'Etain pour le purifier, La Magnéfie fert aux Potiers de terre , aux Verriers & aux Emailleurs. Le Rufma eft un excellent dépilatoire dans l'Orient. Le Safre fert aux Emailléurs & aux Verriers , pour faire la couleur d’Azur. Le Cinabre s'emploie utilement pour l'épilepfe, lafthme , la gratelle & les dartres. | L'Ocre & les terres colorées font utiles à la Peinture. L'Emeri fert à polir Les armes , les pierres fines & les gla- ces de miroir. Les propriétés merveilleufes des Sels font connues de tout le monde. Le Plomb , Etain, le Cuivre font fi néceflaires , qu’ils fe trouvent employés continueliement dans les différens ufages de la vie civile. Les Bitumes, les Soufres, les Vitriols , les Aluns ne font pas moins utiles 5 ils perfeétionnent les Métaux dans linté- rieur de la terre. Rri] dicam facul- tatem confi- deres, multa in illorum hi- ftorià erunt falfa, dubia, & fuppofiti- tia. Paul. Am- mans. 16 ORYCTOLOGIE, II. PARTIE. L’Ambre attire à foi Les pailles & les.plumes ; il réfifteawt venin , & arrête le flux de ventre & les hémorragies. +: = « On ‘emploie le Bitume à cicatrifer les plaies. C'ARTISR Le Soufre eft bon pour les dartres , la gratelle , & fait mou- rir les chenilles & les fourmis des jardins. | L’Alun fert à raffermir les dents, & à modérer les déman- 1 geaifons de la peau. Fin de la feconde Partie. | Î _. k : ë Î DRYCTOLOGIE, TROISIEME PARTIE CTONNCTIE NA NT PES FOSSILES ÉTRANGERS A LA TERRE: UN DISCOURS PRÉLIMINAIRE SUR LES PÉTRIFICATIONS; UN ESSAI SUR L'HISTOIRE NATURELLE DES FOSSILES QUI SE TROUVENT DANS TOUTES LES PROVINCES DE FRANCE: UE CC Quelques Oifeaux & Poiffons rares placés à la fin de cette Partie, Rrij mn are ee Dire LE à tnt il (het NZ [D ) ) 2 DV Y es ) À, 0m } = |] AGE | BISCOURS PRÉLIMINAIRE SUR LES PETRIFICATIONS. [rs CAIN nE S pétrifications font une des branches des plus étendues & des plus confidérables de PHif- coire naturelle : elles s’opèrent de deux maniè- res, ou par incruftation ou par infiltration. L'incruftation fe forme ordinairement dans les grottes & les fontaines , & n’eft, à propre- ment parler, qu’une pétrification imparfaite : c’eft plutôt un encroûtement , puifqu'elle n’opère point l’unton intime des parties lapidifiques avec celles du corps pétrifié ; ce font feu- lement des croûtes, des couches, des fourreaux pierreux qui fe forment autour de fa furface d'un corps plongé dans une eau propre à incrufter ce qu'on lui oppofe : ces fourreaux pierreux ne pénètrent donc point la fubftance de ce corps, (2 Lesgre- ils ne font que le revêtir. ne . AI | 2e L'infiltration eft plus long-tems à fe former ; elle eft dûe wagne , fons à une eau, qui en fortant de la voûte d’un rocher, s’allonge cr epè= & fe coagule , formant peu à peu des congélarions ftala&i- %, voie ces & ftalagmites, dont les figures (2) extraordinaires ne font we mafe qui dûes qu'a des accidens inconnus. Quand cette pétrification LE Ses doi: ; 3 ; Fonts Baptif- fe fair dans les entrailles de la terre fur un coquillage , fur max, : + Lions 320 Orv-e-r-01 0 CrES IL PARC ER EE du bois & autres fofliles ; c’eft toujours le même fuc pier reux qui, aulieu de fe filtrer & de tomber du haut d'une voû- ce ; cherche dans le bas les objets propresa fe pétrifier ; SA les convertit en pierres. ; NN Les pérrifications , quoiqu’elles tiennent de la nature de la pierre, ne font pas de vraies pierres ; elles ont été dans leur. M origine d'une nature bien différente, puifqu'elles étoientou végétaux , ou animaux. L'eau coulant à travers les gerfures pa de la terre & des rochers , imbibe les parties qu’elle arrache | en paflant: elle entraîne avec elle cette matière pétrifiante, & communique à l’objet propre à fe pétrifier, fans changer aucunement fa figure , une autre nature jointe à la dureté & à la pefanteur ; cela s'opère par le moyen des pores de cet objet difpofés à recevoir tous ces changemens. of On fçait que les Sels concourent à la pétrification de tous les corps : au moyen de l'air & de l’eau, ces Sels & le fuc pierreux figent & pétrifient les matières propres à former des Pierres , des Cailloux , des Marbres, des Agathes , des Jaf- pes, &c. Il y a plufeurs diftinétions à faire dans les pétrifications ; d les unes repréfentent en relief les objets même qui excèdent Ja Pierre te laquelle ils font pofés. Ils font devenus très=" durs , quoiqu'ils ayent parfaitement confervé leur figure , Jeur grandeur, & une partie de leur tiflure. : Les pétrificarions qui ne font que les empreintes de ces objets, font toujours en creux dans une terre molle & écail- leufe, comme le Limon & l’Ardoife, qui ont acquis dans la fuite quelque dureté. Ces fortes de pétrifications font bien. différentes des autres : elles ne préfentent que le fquelette ou la carcafle de l’objet qui y étoit contenu, & qui s’y étant embaumé , a péri par fucceflion de tems. Il y a même de ces pétrifications qui n'ont jamais pofledé l'objet qu’elles repré fentent, & qui n'ont reçu cette contre-impreflion que par ac- cident, & par le voifinage de ces objets où elles fe font trou vées , lorfque la matière étoit molle. nl On doit encore diftinguer parmi les corps fujets à fepé- trifier , fi ce font des végéraux , ou les corps mêmes des ani- maux; comme ils font très-poreux , & d’une contexture très- propre à fe laiffer pénétrer par le fuc lapidifique , la pétrifica- tion s'opère très-aifément. Si ce font au contraire des os, des , dents , des machoires, ou des coquilles qui fonc très-com- pactes er Orvcrozodrtre, III PARTIE. 321 pattes & peu faciles à être pénétrées, il faut auparavant que ces corps ayent été dépouillés de leur huile par une efpèce de calcination naturelle , qui difpefe leurs pores à recevoir la matière pierreufe : c’eft pour cette raifon que nous trouvons fouvent des Fofiles entiers & bien confervés fans être pétrifiés, n'ayant pas été entourés d’une matière propre à les calciner ; ce peut être encore quand ces fofliles d’une nature très-com- pacte font pofés dans une terre fèche , ou dans des fables arides qui les ont confervés. Ces objets qui font en bien plus petit nombre que les autres , ont feukement perdu leur cou- leur. Dans d’autres corps le fuc pierreux les a pénétrés, de ma- nière que ce n’eft pas un encroûtement , mais une vraie pé- trification où les parties confondues ne font plus que Pier- re : tels font les coquillages de mer devenus fofiles, les parties d'animaux terreftres & marins, les bois, les végétaux & les autres corps déplacés que le déluge a répandus de tous côtés ; les fucs lapidifiques les ont enfuite convertis en Pier. res pendant le long féjour qu’ils y ont fair. Ordinairement tous ces corps confervent leurs figures , de manière à être connus & à pouvoir nommer leurs analogues : les exemples de la Planche 19. en font voir cependant quelques-uns, dont les analogues font jufqu’à préfent très-inconnus. Toures les pétrifications peuvent fe divifer en deux efpè- ces, celles de la terre & celles de La mer. Les pérrifications de la terre font des corps altérés, con- vertis de leur propre nature en une autre fubftance , com- me en Pierres, en Marbres, en Agathes, par le moyen des fucs lapidifiques qui tombent dans les cavernes , dans les grottes & dans les terres. Tous les Fofliles en général, ainfi que tous les bois , les végétaux & les coquillages de mer que l'on trouve en terre, font des pétrifications de terre ; ilen eft de même de quelques parties d'animaux, comme des vertè- bres , des os, des dents, des crânes, des machoires, des cor- nes & des ongles, Les Aquéducs de Tivoli, ceux d’Arcueil, du Pré S. Ger- vais, quoiqu'’ils ne foient remplis que d’incruftations, préfen- rent cependant des pécrifications de la terre. Nous avons encore les Zéhyopètres , ou Iéfhyites, qui font des Pierres jaunâtres, où font repréfentés des fquelettes de poiflons ; les Pierres de Suifle , d'Allemagne , d'Angleterre ; Troifieme Partie. S f | (a) Ce Foÿi- le eff confervé dans le Cabi- net de M. le Duc de Sully, Pair de Fran- ce, Chevalier de l'Ordre de laToifon d'Or. PLAN. 14: Fic. 4. (b) En jet- tant ds plomb fondu dans lintervallequi Je trouve entre la pierre & le ROÿA# , 0% tire la figure exac 1e de la coquil- le qui 4 été de- ITHÈTE, 22 ORvcToLzoGtie,lIIl PARTIE | les Ardoifes de Mansfeld & de S. Chaumont , où fe voitl’ém2 preinte des fougères & des capillaires de l'Amérique 5 les: bois pétrifiés , qui font de vraies branches d'arbres, peu vent encore fe compter parmi les pétrifications de terre. . Nous rapporterons dans la fuite plufieurs exemples des pé- trifications qui méritent le plus d'attention ; ellesnefontpas rares dans les Ouvrages des Naturaliftes : en voiciune qui eft un morceau très-fingulier. Ce font deux (a) Ourfins de mer qui fe font trouvés voifins l’un de l’autre dans la terre, où ils fe font pétrifiés avec leurs pointes féparées & tombées fur la même couche de Criftal : on y remarque la féparation & l'ouvrage des compartimens de [a fuperficie des Ourfins , dont l’un a confervé fa cavité. Il fe trouve des pétrifications de terre dans les Marbres ;: les Agathes , les Jafpes ; fouvent même les fucs marbrifi- ques , lapidifiques , agathifiques convertiflent l’objet en vrat Marbre ou Agathe, fans qu’il foit inféré dans un bloc de ces matières : on trouve encore du bois pétrifié, devenu Marbre ;: Jafpe, ou Agathe ; alors en les faifant polir, on jouit de toute leur beauté, on peut même en faire fcier des tranches en dif- férens fens : ce qui forme des morceaux très-variés. : Quand les Foffiles font dans le voifinage des Minératx , ils fe couvrent fouvent d’un fuc métallique , & deviennent pefans & métallifés. Beaucoup de cornes d’'Ammon, près des eaux de Bath en Angleterre , ainfi que dans les mines d’Al- lemagne & de la Lorraine, font des preuves de ce qu'on avance. Dans la recherche des Fofliles, ou pétrifications de terre , fouvent la coquille pétrifiée ne fe trouve point , mais feule- ment fon moule ou noyau, qui a été formé dans les cavités de la coquille confumée , & qui en repréfente l’intérieur. Un petit (b) efpace vuide d’un quart de ligne d’épaifleur en- . tre ce noyau & la pierre où il eft logé , dénote l'endroit où éroit pofée la coquille , dont fouvent on découvre encore quelques pellicules , le refte ayant péri par l'acide des Sels de la terre. Un limon , une terre légère , ou une pouffière a formé à fa place le noyau ou moule qui à rempli tous les vuides, à l'exception de ce petit efpace qui s’eft confervé dans fon entier. Rarement crouve-t’on dans les pierres des coquilles bien confervées. Lee Les pétrificacions de la mer ne font pas, à proprement par- TN VER Fa -aihitré Fluors, Congelations , Petrificatons. Couches Créstalisees apellles Æluor metallque ; Cristalisee où Stalactite . aux dépens de M le Duc de Sully Pair deFrance CE delordre dela Toison d0r r: #” d ” d 4 < ; Le D : " < , ' . i ” + Po * un ap Ex Ê Q \ 4. as LT Ds M > > C4 CS à v. tre _ £ 4 + DL pe ù _ £'e ® ‘ Ê v ” » { - ri L1 : - 'e ‘ L [4 us AR. ? > . 6 à , « LEE a ; s . ET . . L LA + e SA 3. : L . 5 * . sd 5 : . F . > 5 * pe . ; D 7" J M 0 , LI , - d x * - ” “ 4 2 L Les, e er, ORYcCTOLOGIE, III PARTIGE. 323 ler, de vraies pétrifications : ce ne font que des corps pier- reux formés dans les eaux de la mer par des vers appellés Polypes. * | Ces pétrifications connues fous le nom de Madrepores, que l'on avoit placées parmi les plantes marines , telles que Alga marina, Cotyledum marinum, Erica marina, Bulbus mari- nus, Sertularia,Fucus,Varec,Goëmon,&c. en font aujourd’hui féparées , & on leur attribue une autre origine. Le nombre de tuyaux & de pores dont elles font compofées , les loges où lon à vû renfermés des vers & des polypes de mer, ont fait préfumer qu’elles étoient l'ouvrage de ces Infectes. Les obfer- vations en ont convaincu , & ont découvert que ces cellules étoient les loges des animaux qui y avoient féjourné. Ainfi on pourroit les appeller des polypiers: tels font les Madre- pores , les Acropores , Millepores, Retipores, Frondipores, Fungipores , Coralloïdes , Tubulaires, Zithophytes, fungites , ou Champignons ; Cerebrires , ou cerveau humain ; Mancandri- es , Morilles, Œïillets, Amaranthes , Agaric, Efcara , Bon- net de Neptune, & autres corps marins , dont la matière pierreufc , offleufe, ou de corne, efttrès-différente de celle des pétrifications de terre. | La figure 5°, par exemple , eft une pétrification marine, ou un corps dur, analogue aux champignons de mer : fa fu- perficie eft toute couverte de petites lames hériflées & cou- chées de champ les unes contre les autres ; ce qui forme un compartiment très-régulier. On voit encore 2 la figure 6. une efpèce de Lithophyte, ou un Coralium nodofum , dent la partie boifeufe , ou de cor- ne , eft recouverte dans fes interftices d’une matière pierreu- fe & dure ; ce qui rend ce corps de deux natures très-diffé- rentes, fuivant le nom qu'il porte. Ces interftices ont été pleins de petits animaux fabricateurs qui n’exiftent plus. Les anciennes obfervations faites fur l’origine & la forma- tion du Corail , font les mêmes que celles du (4) Comte Mar- filly ; les nouvelles faites fur les prétendues fleurs du Corail, ont détrompe les Phyficiens. Ce corps pourra bien fuivre le fort des Madrepores placées par plufieurs Naturaliftes parmi les plantes marines, & qui font reconnues aujourd’hui pour être l'ouvrage des vers ou des polypes. Un (4) Moderne a voulu décider la queftion par de nouvelles expériences. Il définit le Corail une végétation marine , fans feuilles , fans. Sfi; PLAN. 14. Fire. $. Fic. 6. même PLancues. (a) Hifoire Phyfique de 14 mer,p.12$ (8) Della Hiftoria ratu- rale marina del!’ Adriati- co , del Sig. Vitalino Do- nati. Venetia, 1750. (a) Ferrante Imperato aff4- re qu'il y a du Corail noir. Pomet,dans Jon hifloire des Drogues, parle du Corail noir. Wormius, dans fon Mu- feum, dit avoir poledé du Co- rail noir, pag. 22 (b) Rien n'eft fi facile que d'avoir du Co- rail de toutes les couleurs. On met du Co- railrougedans une tale de grès avec de la cireblanche que l'en fait fondre; & fui- vant le degré de cuiflon , il devient cou- leur de chair, couleur rouge foncé, couleur brunc , & mé- me tirant fur le noir ; mais on n'a pé en avoir de par- fairement noir ni de blanc. (c) Rhofnel dit dans fon Mercure In- dien, que le Corail ne rou- g't que lorf- qu'il eff dans Ja perfection dans fa ma- turité. (d) L'auteur pofsède ce beau Rocher dans fa Colleéfion. PLAN, 15. 324 ORvcToLoGiE, III. PARTIE. racines , fans pieds. La matière en dehors eft fillonneufe & pleine de rides ; l'intérieure eft pleine & réticulaire, remplie de petits vafes ronds, & de cellules couvertes d’un fuc blan- châtre , qui devient enfuite roux & rougeâtre : ce font les cellules des polypes qui travaillent à former le Corail ; c’eft par le moyen de leurs œufs qui font blancs, & qui, com- me de petits grains mous & imperceptibles , fortent du po- lype & s’attachent à des corps durs fur lefquels ils tombent, y forment de nouveaux polypes, & delà s'accroît le Corail & fes branches. Res adhuc fub judice. On attendra que des ex- périences réiterées confirment ce que cet Auteur vient d’a- vancer. Le Corail appellé Zithodendron par les Anciens , & en La- tin Curalium , Coralium , Corallum , eft tantôt rouge, tantôt blanc , quelquefois de couleur de chair ; il y en à même de (a) noir, nomme par Pline Awriphates , qui eft très-rare. Comme le Corail parvient par différens dégrés au beau rou- ge , que Tournefort appelle Rubicundiffimum ; on connoît par (4) l'art, qu'il a pu pafler du blanc par tous ces dégrés jufqu'au rouge. Le Corail va d’abord du blanc au blanc- cendré , il devient enfuite jaune : enfin il pafle par neuf dif- férentes teintes de rouge , jufqu’au rouge parfait. | Il eft à préfumer que la plüpart des Coraux croiffent blancs au fond de la mer, & qu'ils (e) rougiffent enfuite. Deux preuves établiflent cette conjeéture ; la première eft qu’on tire du Corail blanc de la mer , quoique plus rarement que du rouge. La feconde preuve eft prife d’un rocher (4), fur lequel a cru du Corail blanc, qui eft un des plus beaux morceaux quo puifle voir en ce genre. Il a neuf pouces de haut fur ept pouces de large. Ce Corail fort rameux imite un vieux chène rabougri ; il eft tout blanc & un peu oculé. On le voit fortir du haut d’un rocher, chargé de différens morceaux de Corail rouge en plufieurs endroits marqués À A À , avec des vermifleaux BB , des coquilles C , & même de l'éponge D, adhérens & répandus de tous-côtés. | Dans l’intérieur des rameaux blancs, & a leursextrémités, on voit le Corail rougir en fept endroits différens EEEE: fon écorce eft reftée blanche , & le rouge qui en fort n’eft pas aufli vif que celui des autres branches ÿ ce qui prouve que le Corail à différentes nuances de rouge , jufqu’à ce qu'il rue Rocher de Corail Blanc pe NRA (lle NN ANNE EE Ke au Parlement de Paris. OTELEN TP EE A 1 is | # À 1 . 4 2 ù se » re ox F Er » ” # ; e “ “ LL * \ | » Es F . ‘ . * : É - ' n ? [ » r ‘ . e : ; : . : : . Ÿ . 4 . \ Dee He de Li Ris £ F port k Teffons . Zesson Charge de lErmisseaux Lesson ou Le Corail à vegete en Plust eurs en droits - = z - s = = ns ES _ Aux dpens de M7 L Ad, DO cal Con ‘duRoyenses Conseils Maitre Ord ensa hambre des Com OrRvcToLoctre, III PARTr=r. 325 acquiere la belle couleur que nous lui connoiflons. Le Corail eft également dur dans l’eau & hors de l’eau ÿ les crocs de fer avec lefquels on le tire de fon rocher, font comnoître qu'il eft dur , puifqu’il réfifte au fer. Quand il fort de l’eau , l'extrémité de fes branches eft plus molle, & on peut facilement féparer l'écorce de fa fubftance : comme le Corail prend exaétement la forme du corps folide auquel il s'attache aifément , qu’il lembrafle & le tapifle au dedans comme au dehors, on ne peut guères douter que fa fubftan- ce wait été un peu molle & Auide dans fa formation ,. ainfi que la matière des vermiffleaux & des corps marins. Come ment fans fuppofer cette fluidité pourroient-ils fe gliffer dans tous Les petits trous des corps durs ? Comment pourroient-ils s'applatir, s’ajufter, fe coler , pour ainfi dire, fur le deflus & le deflous d'une fuperficie ? J'ai un teflon ou couvercle d’une cruche de grès antique, caflée & tombée dans la mer, où le Corail s’eft étendu fur les bords en deflus & en deflous , comme auroit pû faire de la cire fondue , non-feulement dans un endroit du teflon, mais en plufeurs : on en voit d’autres où il a végété & formé des bouts de tiges aflez grofles, & de la longueur de trois pou- ces , comme il paroît en À À A À. Ses deux furfaces, concave & convexe , font prefque entièrement couvertes de vermif- feaux, dont il y en a plufieurs de relief, comme en BBB. Il faudroit des preuves viétorieufes pour prouver, comme on le prétend, que le (2) Corail étendu & végété fur ce seflon, n'eft dû qu’à un lait qui y eft tombé, & qui n’eft autre chofe qu’une multitude se petits. infectes impercepti- bles , reduits en flegmes fur le teflon. qui leur a fervi dabri. Ce flegme vient de la glu de ces poiflons , comme les autres coquillages. On ajoute que ces vers ayant enfuite pris quel- que confiftence , ont formé peu à peu le Corail, & l'ont fair végéter : cette opinion , qui eft des plus nouvelles , demande encore beaucoup d’expériences , pour établir ce que l’on vient d'avancer. | Les vermiffeaux ont auffi travaillé fur la fuperficie d'unau- tre teflon d’un grès plus mince & plus moderne , qui peut fervir de pendant au premier, quoiqu'il foit infiniment moins confidérable. Ces animaux ont formé un beau groupe fur le bord de l'ouverture de la cruche , dont ils ent laiflé une par: sie à découvert, Rien n’eft fi ordinaire que de trouver des. Sf ii PERN, 16: Frc. 2. (a) Les:uns: croyent le Co= rail une fub[- tance végéta= le, d’antresun corps minéral; il yen a quile difent l'onvra- ge @& la de- menre des vers: & polypes. Un Auteur vient d’'avan— cer. nonvelle- ment ,que se: tant trouvé La pêche du Co- rail , il avoin preflé les bouts des jeunes branches, dr: qu'il en étoit. forts une li- queur blanche: comme dulait,, qu’il dis ètre la femence ds: Corai.. Pres. rés Fie. 2%. 326 ORYCTOLOGYIE, III PARTIE. vermifleaux adhérens , ou du Corail étendu fur des coquil- les , des madrepores , des rochers & des cailloux : il ne faut à ces objets qu’un point d'appui pour s'attacher par tout; . mais il'eft très-rare de trouver des vermiffeaux & d’aflez grof- fes tiges & parties de Corail étendues par plaques fur les mor- ceaux caflés d’un pot de terre. Il eft tems de parler de la divifion des Foffiles étrangers à la terre, qui vont être traités dans cette troifième partie. La plüpart de ces corps, qui font des reftes des parties d’ani- maux, tant terreftres que marins , ont été déplacés par le Dé- luge univerfel, des révolutions particulières, des tremble- mens de terre , ou des alluvions qui les ont répandus fur la furface de la terre, ainfi que dans fes entrailles. Ces corps par fucceflion de tems fe font durcis & pétrifiés bien différemment des coquillages, qui fouvent ont confer- vé leur forme, leur grandeur, quelquefois même leurs cou- leurs ; aulieu que les parties d'animaux que nous trouvons pétrifiées , ont augmenté de volume , ont fouvent changé de figures, de manière cependant qu’on remarque l’efpèce du poiflon ou du quadrupède , à qui ces parties ont appar- tenu. Tous ces objets , quoique pétrifiés par les fucs lapidifiques de la terre, lui font étrangers dans leur origine : ce n’eft point elle qui les a formés ; les poiffons viennent fürement de la mer. Les autres animaux 2e nés par l’ordre fucceflif de la nature qui les a tous créés , ainfi que les végéraux. On ne peut divifer les Foffiles entr'eux comme les Pierres ordinaires, parce qu’ils font de même nature & de même couleur ; il n’y a que la figure qui puifle les diftinguer. Ces. objets préfentent des machoires, des os, des dents, des Fe- mur , des Humerus, des gloffopètres , cornes , ongles & cô- res , tant pétrifiées qu'imprimées fur les Pierres molles qui en étoient proches. ; On remarquera que les parties de l’homme, des oifeaux, des infectes & des animaux qui font peu de féjour dans l'eau, font plus rares à trouver parmi les Foffiles , que celles des poiflons & des autres animaux plus propres à être pétrifiées dans la terre par le long féjour qu'ils y font. Les végétaux , fi l’on en excepte le bois pétrifié qui eft fort commun , augmentent encore plus rarement le nombre des Fofliles ; la délicatefle de la ftruéture des fruits & de S ORYcTOLOGIE, III ParTre. 227 lafieurs plantes molles, les fait périr trop promptement pour 5 laifler Le rems de fe pétrifier : on trouve cependant, fui- vant le rapport de plufeurs Naturaliftes , des glands, des noix & d’autres fruits attachés encore à leurs arbres couchés horizontalement dans la terre. On divifera ces Foffiles en quatre claffes. La première contiendra 1°. les vraies parties des animaux ; 2°. les Fofliles qui n’offrent que leurs impreffions. La feconde clafle renfermera 1°. les vraies parties des vé- gétaux , 2°. les Pierres qui repréfentent feulement leurs im- prefhons. £ - On trouvera dans a troifième claffe les Pierres qui, pro- duites dans a mer, ont été amenées par les eaux dans les entrailles de la terre, & lui font entièrement étrangères. Enfin la quatrième clafle contiendra les Pierres qui fe trou- vent & qui croiflent dans les Animaux , les Végétaux & les Minéraux. (a) Kircher, tom. 1. Mund. fubr, pag. 50. (é) Flora fa- tUI. pag. 532. PREMIERE CLASSE FOSSILES QUI CONTIENNENT 1°. LES VRAIES PARTIES DES ANIMAUX, 2°. LEURS: IMPRESSIONS: Î À fingularité de la figure des Foffiles fuivans pourroit: | faire douter de leur réalité , & les faire pafler pour des. jeux de la nature : ils repréfenrent cependantiles vraies par- ties des animaux , telles qu’elles fe découvrent dans plufieurs ays. Les poiflons entiers que l’on trouve dans les carrières d'Allemagne , de Wircemberg , de Brunfwich, dans le Com- te de Mansfeld , dans les montagnes de Neuchâtel, fur le mont Zegero , fur celui d'Œninghen dans le Diocèfe de Conftance, fur le mont Bolca près Vérone, prouvent la cer- titude des autres cadavres & des parties détachées des ani- maux. Sans répéter ici ce qu’un Auteur (a) a débité , que toute une ville d'Afrique avec fes habitans fut pétrifiée , & qu’une troupe de Tartares avec fes beftiaux fubit le même fort ; il eft certain qu’on a trouvé dans les mines , des cadavres d'ou- vriers écrafés par l’éboulement des terres, lefquels ont été pénétrés par une vapeur fulphureufe , qui les a préfervés de la corruption : le tems les a enfuite durcis & pétrifiés. On déterra en 1583. près d'Aix en Provence un cadavre pétri- fé, felon () Henkel, & un Cerf entier aflez près de Genève. On peut divifer en deux articles la clafle de ces fortes de Fofles. Le premier contiendra les vraies parties d'animaux qui ont autrefois exifté, foit fur la terre, foit dans la mer: en un mot les mêmes parties qui n’ont fair que changer de nature, & font devenues Pierres, Ardoiïfes , Marbres & autres ma- tières. On a déja dit dans la Préface , qu’on les appelle les vraies parties des animaux , parce que ce font réellement les animaux mêmes pétrifiés , pour les diftinguer des Pierres fui- vantes,quinen font que l'empreinte. Le fecond article fera compofé des Pierres qui ont reçu l'empreinte ou l’impreflion de ces mêmes parties, qui ce riflant — 2PMICS Orvcrozcocte,llIl. PARTTE. 329 riflant fe font comme embaumées elles-mêmes , en confer- vant exactement leur image, fans rien imiter. C’eft de ces Pierres dont parle un (a) fçavant Naturalifte , en difant que (2) M. de la terre s’eft précipitée fur la feuille florante , qui étant périe Jus ; Ge dans la fuite, s’eft jointe à cette terre encore molle, & y à yéecine Pro. . communiqué fon empreinte, de même qu’en marchant fur ne de une terre grafle, on y laïffe l’impreffion des pas qu’on y a faits. Ro de Pour donner quelque ordre au détail fuivant que l’on à Séerces de tiré des Auteurs, on commencera par les parties de l'Hom- Dons ie X ë ë . Paris. me ; les Quadrupèdes , les Oifeaux , les Reptiles & Amphi- bies , les Poiflons, les Infeétes, les Vers & les Coquilles vien- éront enfuite. ARTICLE PREMIER. Les vraies Parties d' Animaux exiflantes © pétrifiées. PARTIES DE LHOMME.. Partie du fquelette d’un (4) homme pétrifié dans une Pier- (5) Home re d'Ardoife , où de Marbre grifâtre , trouvée dans la carrière Sluvii ceftis : d'Œninghen , au Diocèfe de Conftance , confiftant dans los Sr en du front dans fa grandeur naturelle ; le milieu du front; l’os ro. jugal ; les orbites des yeux ; l’épaiffeur de los coronal, avec pPrax 17. les deux tables ; le trou de la partie inférieure de l'orbite de Fer. lœiïl, qui fert de pañlage au nerf de la cinquième paire ; des reftes du crâne , ou de la peau dure du crâne ; les os qui for- ment l'orbite des yeux ; les os fpongieux & eribreux ; l'os vorer qui fépare les narines ; une pièce confidérable du qua- trième os de la joué fupérieure ; une partie du mufcle fron- tal ; des reftes du nez; une pièce du mufcle waffeter ; qui fert a la maïtication ; une partie de la clavicule des deux côtés ; des pièces de la jouë & de la machoire inférieure ; feize vertèbres, fix du col , dix du dos ; une pièce de l'os crochu de l'épaule ; une portion de la première côte droite qui eft encore couverte de la pierre ; une partie des reftes du Die: Le fquelette humain , dont Kircher fait le rapport en ces’ Kircher. termes : » Speéfatur hic, @ Roma in horti Ludovifiani Palatio , PARCS fubt. » corpus humanum totum in faxum converfum offibus adhuc in- OS ft . » 46gris @ lapideo cortice chduétis. « I] parle enfuite & donne la figure du fquelette d'un Géant trouvé fur le mont Ericé, près Trapani en Sicile, qui , felon Bocace , avoit 200 cou- . dées. Il traite de fable ce dernier article, Troifième Partie, Te Lachmundus. Alivus. Mufeum Zanichelli. PLAN. 17. IG. 2, (4) Oryc- thographia Norica. Fic. 3. même PLancHE, (b! Cettetete fe conferve dans le Cabi- net de M. ]o- net , Doëfeur en Médecine à Reims, . Un autre trouvé dans l’Abdomen , à Mufciponri. & _ 330 OrvcroLoGie,IIE PanTie à Un fœtus pétrifié dans le ventre, rapporté par Bartolis |: M + Le crâne d’un grand homme pétrifié , trouvé près le Ch teau de Bchasfeld. def +++ 100 Squelette d’un animal prefque entier, proche Quelinburg Le pied d’un homme pétrifié. :31 TR Le crâne d’un homme avec fes dents, venant d'Iftrie. * Os de l'épaule bien confervé , tiré du même pays. Os foflile humain , venant du Palatinat , en Allemagne. : Vertèbres pétrifiées du dos d’un homme , trouvées dansle champ Altorf, du territoire de Nuremberg, repréfentées dans la 2° figure de la Planche 17. Ces pièces font devenuestou= | tes de pierre & de couleur noire. Baierus (a) parle de fem- blables vertèbres humaines pétrifiées. Er | Voici la fameufe (b) tête humaine pétrifiée, qui a été trou- : à vée à 15 pieds de profondeur, à deux lieues de la ville de E Reims, fur les montagnes du Village de Sacy. Cette tête monftrueufe par fa grofieur , a confervé, tant intérieurement qu’extérieurement , les moindres impreffions qu’on obferve dans les têtes ordinaires. La fubftance fpongieufe des os du crane s’eft furcout confidérablement dilatée, de manière qu'il y a des endroits épais de deux pouces d’un côté , pendant que l’autre n’a que lépaifleur ordinaire. Le crâne , quoique pétrifié , n’a intérieurement que fon diamètre 5 la machoire inférieure eft divifée en deux os. En fuppofant qu’elle n'en fait qu'un, d'une apophyfe coronoïde à l’autre apophyfe du même nom, il a 13 pouces d'ouverture : un demi-pouce au- f deflous de l'angle que forment les apophyfes, la machoire cotale a cinq pouces & demi de largeur. Les os qui compo fent le nez fe font remplis d’une matière pétrifiée, ou d’un fue pierreux, tel que le repréfente la figure. Les yeux done lors M bite a péri, {ont en creux, & une matière pierreufe en oc cupe la place , ainfi que celle des oreilles. La fuperficie du crâne & de toute la cête eft une peau d’une couleurjaune qui eft lifle ; & le fuc pétrifiant n’a point pénétré Les dents, dont plufeurs font encore dans leurs alvéoles & parfaite w ment confervées. Le crâne a été endommagé dans la partie du pariétal gauche par l’ouvrier qui l’a tiré de terre , &lom conferve ce petit morceau. Cerre rête eft atuellement féparée en trois pièces. La partie fupérieure jufqu’aux machoïireseft M d'un feul morceau ; & les machoires avec leurs dents & als " CHEDEL Ge Ÿ à | “ Q _ Ù Q & \ Ÿ NS À à .& S ai … À Ÿ À À Ÿ il NS (LL à A à à S Ÿ SE NX N Ÿ de M Maitr PARTIES du Corps Aux dpens ORvcCTOLOGIE, II PARTIE. 331 véoles en compofent deux autres. Le poids de la tête & des machoires prifes enfemble eft de 12 livres. Un Phyficien, dans une Differtation inférée dans les Jour- naux, dir que c’eft la tête d’un homme affafliné dans le lieu & enterré cout chaud. Ces principes de vie qui fe font con- fervés long-tems , ont agi fur la matière limonneufe qui en- touroit cette tête, l'ont fait fermenter , & l’ont rendue fem- blable à une pierre de chaux ou de plâtre , que l’on coupe au couteau. Cette matière a incrufté le crâne , enforte qué les os font renfermés dans cette incruftation ; & les orbites, les narines & les autres ouvertures du crâne font les trois quarts plus étroites que celles des crânes ordinaires. Ce crâne s’eft trouvé rempli d’une terre fablonneufe, qui eft entrée dans fa capacité à mefure que fes chairs & le cerveau fe font con- fommés , & cela par les trous vuides des narines , des yeux & des oreilles. Cette terre aura caufé les incruftations inter- . nes, de mème que les terres qui entouroient la tête, ont forme les externes. Les efprits vitaux qui reftoient à cette tête, ont fait fermenter les terres voifines, & ens’y attachant, ont accru fes parties,& les ont groflies au point qu’on les voit. D'autres Naturaliftes ont attribué la groffleur extraordi- naire de cette tête à une (4) maladie des os, qui d’abord les (4) Ceste ma- a ramollis, & enfin glonflés jufqu’au point que le crâne eft /##ie fe vom 1 = : me Exoftoie. grofh & épaifh confidérablement pendant la maladie de l’hom- me qui eft mort dans cet état : ces os ont été enfuite durcis & pécrifiés par la qualité des craies & des terres qui en- touroient cette tête. C’eft le fentiment le plus probable, & qui a été le mieux recu. - | Deux vertèbres humaines,tirées des montagnes de Ragufe. Le crâne d’un homme avec fes dents, dont une eft jointe à los de l'épaule : on l’a trouvé dans l’Iftrie. D. Leyel, in D é j attis Sueciæ. Carnioides , ou fragment d’un crâné humain. Machoire humaine , avec les alvéoles où étoient les dents. (4%) Regni Un cadavre entier trouvé dans une mine de vitriol, de na- LT Pas 2 ture de corne. ci “ fe nn 1665.qq. - OU.4 D R U PE" DE. The Philo- ) 7 : . foph. Trani, Le fcheleton d’un Quadrupède à queuë , qu'on croit avoir HS sloane. été un Singe ,rapporté par (b) Swendenborg. Cabinet du Une partie du crâne , où font les deux cornes d’un Tau- ce reau carnacier demi-pétrifié, venant d’Ethiopie. FE Foi] Mime Ca- : binet. Mund. fub- er. Kircher, pag. 199. Muf. Za. nichelli. Buttner. Scheuchzer. E Tenzelius Phil. tranf. : 582 RP TT PARTIE. Deux morceaux de cornes de Cerf, trouvés dans les mi 19 nes de Saxe. ‘s - Dents de Quadrupèdes, du même pays. 14 Autres dents de la forme de celles des hommes, arr . à des animaux monftrueux, tels que des Eléphans. L Une dent de Rinocëros, dans une partie de machoire pé- | trifiée. Quatre dents molaires d'Eléphant pétrifiées, les unes dans une Agache , les autres dans une Pierre tendre. Un Aer AT Ê Un Aumerus , Un crâne, Os monftrueux , Une groffe dent d'ivoire , ou ivoire foffile des Naturalifles., trouvée en Calabre : elle fe fépare en lames & en couches, Morceau d’un bois de Cerf, trouvé dans les carrières de Furlingen; le fquelette entier y étoit. | Dent molaire d’un petit Eléphant , trouvée dans la cam- pagne de Rome. Autre fragment d’une machoire d'Eléphant. Un ongle de Bouc pétrifié , venant de la Marche Trévifane. Dent molaire d’ Eléphant à | Vertèbre avec l’épine du dos & du col, près Querfort. Morceau d’une dent molaire, $ Os de la cète d’un Porc, dans une carrière de Tuf en An- glecerre. Grofle dent tirée d’un fquelette entier , trouvée dans une carrière d’ argille en Allemagne. Xilofteonos, qui : a la figure d’un cylindre applati, venant de Meiningue. Bois & dent fofite, qu’on croit être d’un Cerf. Un fqueletre d’ Eléphanc , trouvé entier à Thonne , dans la Thuringe , en Allemagne. Plufieurs côtes & autres fragmens d’os qui paroiffent cal- cinés. Dent molaire d’un jeune Eléphant. Vertèbre avec la partie du dos, Côte renfermée dans un caillou, Femur , ou cuifle de quelque animal. AE oflemens de cheval & autres animaux. Fragment d’une machoire , avec les alvéoles & les dents. d'un Eléphant. è du même animal. OrycTroLzoGte;, III PARTIE. 333 Fragment d’un crâne avec des dents. De ivoire fofile. Une clavicule de quelque Sn | Dorfuale , où partie du dos de quelque animal, de la Pro- vince de Berdfer. nie Ge _Lucernaria ; fragment foflile de l’opercule d’une Tortue. Vertèbre d’un Cochon, venant de Charlton. Les os d’un Cerf entier pétrifié , dans la montagne de Fal- ménera di Grezzana. Xylofleon fceleti Crocodili, os d’un fquelette de Crocodille. . Une dent pétrifiée d'Eléphant, fe voit au chiffre 9 de la Planche 18: Une autre dent molaire, engagée dans une pierre tendre, paroît au chiffre 10 ; elle eft d’une couleur noire , différen- te des autres. Scheleton à Spenero diéfum ; c’eft le fquelette d’un Croco- dille métallifé & pétrifié, tiré des mêlanges de Berlin. O0 IS E AU X. | Il eft certain que les oifeaux, par la facilité qu’ils ont de voler , fe fauvenc plus facilement de l’immerfion que les au- tres animaux ; c'eft ce qui fait la rareté des oifeaux pétri- fiés, & qu'on n’en trouve que des débris , tels que des plu- mes , des nids , des œufs. is . La plame & La queué d’un oifeau , trouvées fur une Pierre d'Œninghen. Un bec d’oifeau pétrifié , fur une Pierre noire du même pays. Un Coucou pétrifié, appellé gommunément Pefce capone. Des œufs, des nids d’oifeaux enclavés dans la pierre. Des plumes & des ongles pétrifiés , que montrent des pier- res calcaires , de la Paroifle de Karabglong , Province de Weftrogothland , en Suède. Orritholithus nidorum Linarie , Pierre contenant un nid de Linote pétrifié, incrufté de fel de tartre, venant d’Arterr. Tubulires ; pleins de vermifleaux, trouvés dans l’Ifle de Got- land. ; | Gallia cum ipis ovis incubans , une poule couvant fes œufs, trouvée pétrifiée dans une faline de Tranflvanie. FUNLS EE :E:S: Scolopendrites , c'eft la Scolopendre, infeéte qui eft foffile. Pucerons pétrifiés fur une pierre noire d’Ardoife, du can- £on de Glaris. Tru Scheuchzer Muf. Diluv. Luidius, PEAN. 18. Même PLAN= : CHE. Juncherus , confpeétus Chæmix. Scheuchzer:. Muf. Zani- chelli, Bruckmars nus. De Thermis And, Baccii. Aldrovandus 334 OrrvcToLoOGIE, TILL PARTDTE. M. Vallerius. [nfectes volans , tels qu’une fcarabée dite un Cerf-volant; pétrifiés , fur des Pierres d'Œninghen. Un Papillon, une Demoïfelle , une mouche pécrifiée FD même pays. | | de Mouffer. Infectes , teftacés & cruftacés , tels qu’écrevifle , homarts fcarabées , crevettes , fur les mêmes pierres. M Ada Lit. Veftiges d’infectes , aîles de papillons , de fcarabées., fur Sueci g. . . : MD des Ardoifes alumineufes trouvées dans les carrières d’'Az- 446. tom, 3. à dra rumen , dans la Province de Schonel, en Suède. Bromel. Aîles de mouches, dans des pierres de Frankenberg. De gros infectes , dans celles de Wirtzburg. Pierres de même nature , avec des pyrites brillantes de couleur dorée & argentée , repréfentant des parties d’infec- res , du même pays. | Luidius. Ornithogloffum , venant de Malte. Lachmundus, Gracirrhynéthus , gloflopètre imitant le bec d’un corbeau. Un nid pétrifié avec fes poulets , trouvé près de la ville de Lubec, felon Albert le Grand , au rapport de Lachmundus. On ne rapportera point ici tous les infeétes , dont on trou- (4) Litho- ve les figures dans le Livre de (a) Beringer. Il s’efforça d’a- SET bord de convaincre le Public de leur réalité s mais défabufé infeétiior- par ceux mêmes qui faifoient fculprer des animaux, des fleurs rue te & des caractères Arabes fur des pierres qu’ils portoient en- æ fpecimen fuite fur une montagne qu’il vifitoit fouvent , il racheta les primum,iDo- exemplaires de fon Livre, & fupprima tous ceux qu’il put mino Hueber, recouvrer. . REPTILES ET AMP HdIBTI-EM: Tête d’un veau marin avec fes dents molaires , trouvée près de Bologne en Italie. Squelette d’un Lezard, du pays Éyftetein en Allemagne. te à Os très-entiers & crès-grands > TOUvÉS dans une mine de 4 Cuivre parmi des pierres noires, près Altenftein. Cet Au- E Svenden- teur les croit d’un chat marin. boroius. P O IS: S%0:NIE: Côtes de Baleine, venant des montagnes de Norvège Are . . , . n gloffopètre imitant la langue d’une pie; Jof. Monti. chelli. Vérone. Bourguet. Une dent de Dragon, ou plutôt d’un grand poiffon de mer, tirée du mont Carpatio. \ . er Fragment de vertèbre d’un grand poiflon , tiré du mont Cretaceo , dans le Vicentin. Muf Zani- Un poiflon de mer nommé Pefce marmora , du canton dé & OrRzcrTozocGte, III PARTIE. Cancres, pétrifiés fur la côte de Coromandel. Fragment d’une queuë de raie, venant de Berne. Oeufs de poiflons ramafñlés dans une maffe de pierres; c’eft unc efpèce de Hammites. \ Tr . ; Xilofiea pifcium majora , grands os de poiffons pérrifiés. V re de Baleine , trouvée en Angleterre. Palais de poiflons pétrifié. Efpèce de Cancre pétrifié, qui féjourne dans des cavernes inaccefhbles : on le nomme Pagurus lapidens. L'Ovaire d’un gtand poiflon entièrement pétrifié. Ecrevifle pétrifiée , venant d'Egypte. Os fepie , Pierre contenant un os pétrifié de la Seche, ve- nant d'Iflebin. Grande Ecrevifle de mer pétrifiée, furune pierre d’Argille grife trouvée près le Château deS. Felix, dans le Véronois. On en trouve de pareilles fur la montagne Leonard , & la maifon Chiazarin di Corna , dans le Val Donega, même pays. Echinodos , dent d’un grand Ourfin pétrifié, qui a fes mam- mellons en différentes couleurs, trouvé en Angleterre. Scapula vulgaris, os du dos d’un poiflon , couleur jaune, trouvé en Suifle. Dentale foffile , venant d'Angleterre. _ Aflacopodium , ou partie d'Ecrevifle , des carrières de Bar- rinothon. se Dent du poiflon Swillo. - Dent molaire , venant de Querfort. Une partie de machoire, Un fragment d'os, Grande Anguille , appellée Crocodilus , adhérente à une pierre écailleufe. Une grande Ecrevifle de mer pétrifiée, Nageoire d’un poiffon pétrifié, Dents molaires de quelque Poiflon. Fragment d’un Cancre des Ifles Moluques , uni fur Le def- fus , de couleur cendrée , de nature de fable , dentelé fur Le côte , & femé de points noirâtres. Une queué pétrifiée de cet animal, ou autre (4) poiflon. Quatre côtes de quelque poiflon , ou autre animal. Hiffrix marivus Imperati; c’eft un Ourfin pétrifié avec fes pointes. Carcinopodium , pierre repréfentant un Cancre , de [a Pro- vince de Berdfer. ? même pays. Duché de Wirtem- berg. Scheuchzer. Magafnouni- verfale > Üge 23. Venetia, AT Sloanne M. de l’'Académ. 1727. Bruckman. V. lettre de fes Voyages, M.Zanichel- li, Aldrovan- dus. Cab. du C, Buillou. Luidius. Scheuchzer M. Düiuvian. (4) Caudæ fragmentum tamen, vel fpi- næ dorfalis partem efle Conjicio raiæ, vel alicujus pifcis. Leétori curiofo natu- ræ confulto determinan- dum relin- quo. Sch, fpec. pag. 66. Im perato, Luidius Luidius, . venant de Charlton. 336 ORvYvoTOoLOGIE, III PARTIE è Serrula , fèu forficula Cancri, la pince d un Cancre pétrifié , ; du même lieu. 8) Gloffopetra fèrrata, de (glofopètre noire & denrelée. ‘11 S'errella, autre de Malte, qui eft crenelée. | 4 à Tridentulla , gloffopètre à à trois RAR ou trois dents , du même pays. ®. Ephippiaria , repréfentant La felle d'un He le :on l a trouvé dans Le pays de Stunsfinden. Calopodium ,'gloffopètre imitant la forme d'un foulier ; ve= nant de Gurword. 1 Falcatula , autre reffemblant à une faux à couper. ie foin, ; venant de Faringdon. LS Roffrago , dent faite en archet ou en bec d'oifeau. Pleéfronites , autre dent de même forme, de la carrière de Sandfort. | Sutularia , fragment d’une dent de poiffon i inconnu , qui a a. 4 une couture jufqu au bord. ÿ Rutellum impicatum , autre dent inconnue , dont la pointe - | eft noire & luifante. ï Bufonites ; c’eit la Crapaudine, venant de Malte. Glandellaria , pointe d’un os en chapiteau , couleur d'i ivoi- re, venant de Faringdon. ; Autre Bufonite , qui découvre les dents d’un poiffon de Norch-Leioh. Acanthoïdos , grande dent du poiflon up des carrières. de Wicnis. Rhombifcus, du même genre , fait en rouet. Scalpellus, efpèce de oloffopètre noire , faite en cafque, Er ad md TE PS modidiote ARTS Dee DE ER | Siliquaffrum , efpèce de dent faite en coffe de poids ; ; elleeft tirée de Stunsfeld. Silocondiétum , dent faite à bec recourbé & boflue , ayant une rayure qui prend depuis le dos juf=. qu’au bord. On la tirée de la même carrière. pe Portellaria ; c'eft la même efpèce de dent fans rayure, bof. fue , & imitant le Marbre. Panétularia la même, à plufieurs tours , boffue & couvere ce de petits points. : 110 Limularia, faite en triangle, dont une des côres 4 eft oblique ; elle vient de Stunsfeld. crr010 Ricinus , la même, faite en vrai pois, % Arquatula , | ORvcroLoGie, III PARTIE. 337 ÆArquatula, marquée de petits points. Limaculum , ——— qui repréfente en racourci un limaçon noir, | Carinula , efpèce de dent de couleur noire, de Charlton. Corticularia, du même pays. Cultellaria , - — plus pointue, tirée des carrières de Stunsfeld. Xylofleor , os du bras ou autre partie , d’un pied ; de long, & des mêmes carrières. | Cartilago , cartilage venant de différentes parties du corps des animaux. | CataraËtata , mème efpèce , faite en rofeau de pêcheur. Locularia, os ou machoire d’un crapaud, venant de Fa- ringdon. Solearia , os de l'épaule peu étendu , de quelque poiflon. Scapularia, — de couleur rouge , luifant & poli comme du Marbre. Pinacior , rouge. | Alveatulz, — blanc, canelé, des carrières de Faringdon. Peltarion, fait en cafque , un peu épais, avec des en- fonçures. : Sefibulum , — fort large, d'un rouge noirâtre. _Pafcillum , — fait en baguette , un peu refferrée. Srrigillaria , — en forme de peigne , couleur noire. . Sulcatula, —- imitant la pince d’écrevifle , des bords du rton. Elaphoceration, - fait en bois de cerf, raboteux & noir, ve- nant de Lincoln. Anthracion , — galleux , noir comme un charbon. Vertebella , —- inconnu, imitantles vertèbres d’un poiffon. Fario, de diverfes couleurs, couvert de rayures. Argus vulgaris , machoire de quelque poiffon ou crapaud. Craticulum , os applati, couvert de rides. Figlinum , — de couleur rouffe , venant des carrières de Stundfeld. Arenofula , — roux, femblable à la pince d’une écrevifle. Lirgonella , os de couleur fauve , en forme de pelle. Teflularia , —- inconnu , de couleur roufle , de Farino= don. Maxillariz , grand os en forme de machoire.. Troifième Partie, Vy fait en plancher quarré, couleur de brun- Luidius. 338 ORYCTOLOGIE, III PARTIE. Luidius. Ovum ferpentinum, efpèce de calcul, ou gloflopètre cou= leur d'ivoire. Saponella , de même efpèce. Ophiodontinm , os qui a la figure d’un ferpent. | Bifulcula , os de couleur de marbre, venant de Faringdon: Bacillus , petit os, repréfentant la patte d’une écreviile. … Scopula , os noir, femblable à un filet , ou au palais d’un poiflon. ÿ Balanoffeon, —— de Baleine, compofé de plufeurs lames. Pinnularia, ou nagcoire de poiffon , venant de Stunf- feld. Scutulum, petit os noirâtre, approchant de ceux de l’épaule. Lamnium , —— écaïilleux, de couleur de cendre. Multifaria, léger, plein SL Ichtyofphondylus , vertèbre de poiflon , canelée & à branches. Platyrrhynchus |, ——— imitant le bec d’un canard. Latrunculus , - dela figure d’un œuf. Salinarinm , — faite en falière , percée de trois trous. | Pedica, petite vertèbre, faite en refeau de cheval. Ancllus , — en croiffant,de couleur bleuë. Alveolaria , feu cylindrus , verrèbre faire en damier. Chaærifcopodion , vertèbre reflemblant à la jointure du pied. Langius. Mater glof[opetra , pierre où l’on voit plufeurs gloffopètres. Pagurus cincreus lapideus,grande écrevifle,couleur de gris fale. Lingua carpionis ; c’eft la langue pétrifiée d’un poiflon ap- pellé Carpio. Aranea marina petrificata, araignée de mer pétrifiée. Vertèbre d’un Eléphant; c’eft la même pierre que l’Ebur. Dens foffilis inciforius cujufdam animalis , dent molaire de quelque animal. Epine d’un poiflon , de relief fur une pierre, venant du mont Zegerio. Odontopetra, dent molaire du cheval marin. È Lapis tee pierre oblongue , qui eft au défaut de l’épine du dos d’une Perche. , Cornua monocerotis , eft une corne fort longue du poiflon Lachmundus. Narwal. Le pied de quelque animal aquatique & ftrié, venant du mont ZLegerio. ; ï | Medulla , Pierre poreufe remplie d’os pécrifiés. EN 4 . 3 {1 QU ge vus À gré v: à Con A -». M Te. lt ef HOT AAC à te" a M LA RAT) HR un red bande 'E hangar «4 . du > OS pre mp …— . "ré v » sh 5 ri LR 4 ‘1 1H 6 + nt - - . ° , , É à ’ 4 = < à À NE & : CT (A KA, ' + A de HET CNE NUE AE : % CE 2 e— SCIE FT NE + f 7 ; k. Ÿ L “ SJ " * à 23: à. * s RE oh: 0-8 EN > \ =* * te 6-1 hs « 4 Q * , «® à (AL L « a i ? 4 À 7% Ci ” & ‘ Ad. Fair | HU Fi + TEEN k ; ; CSS à LA h A NILAMTAUX cé FR leurs Parbes Pekrifeez SZ = A ES RE \$: s M lu fe RUN CU, S - ( él Ÿ : Le 4 1 4 A, be 7/1 / 7 1,84 4 LME LL CHEDEL : Sen Aux dpens de M7 L'Alle Boucher Conseiller en la Crand-Chanbre du Parlement OrRyvcTOLOGIE; III PARTIE Autre Pierre cendrée , avec un os très-adhérent. Morceau de corne de cerf pétrifiée. Vertèbre de Baleine très-épaifle, pefant 21 livres. Enerinus Lachmundi ; c'eft une efpèce de l'Entroque. Verrèbre d’un autre animal, dans un morceau de Pierre de couleur cendrée. Gracirrbyrchus falcatus , gloflopètre à bec de corbin. Fragment de nageoires de poiflonsà plufeurs articulations, venant de Wilton. . Syringium , foflile armé de tous côtés, ou une partie de la ferre d’une écrevifle. ny “ £ pin dorfi portio , vrouvée dans une carrière du canton d Glaris. 339 - Canda pifeis , queuë d’un poiflon inconnu, du même can- ton. Grande dent du Carcharias , venant de Malte. - Le poiflon repréfenté dans la plan. 18. fig. 1. a été trouvé dans un ravin, au Village de Grandmont, à 2 lieues (4) de Beaune en Bourgogne. Sa couche eft de couleur jaune, tirant fur une teinte d’ardoife. Sa longueur eft de deux pieds, fur une Jargeur de 13. pouces dans l'endroit le plus large, & de quatre au plus petit. Le poiflon a vingt pouces de longueur, à compter de l'extrémité du mufeau jufqu’a l'angle rentrant de la queuë ; l’orbe de l'œil s’y diftingue parfaitement , ainf que routes les parties de la tête, & les dents n’ont point changé de couleur. Les écailles dont il eft couvert , luifan- tes, nuancées, & un peu brunes, fe féparent aifément : les pageoires, les aïîles & la queuë , tout y eft des mieux confer- vé : élévation de fon relief porte trente lignes de renfle- ment dans fon milieu. Ce poiffon eft bien différent de ceux qu’on trouve en Suifle , à Mansfeld & fur le mont Bolca, qui ne font que limpreflion en creux d’un poiflon qui n’exifte plus , aulieu que celui-ci eft Le véritable poiflon pétrifié, chofe très-rare & très-remarquable. Les uns veulent que ce foit un petit Saumon , d’autres une efpèce de Scomber, dont parle {2) Artedi. Ce poiflon à encore quelque rapport à la Palamyde , ou Thon d’Ariftote , dont Îa figure eft donnée par Rondeler. On voit au chiffre 2. un poiflon tout entier ,rappellé Meû- mer , ou Capito. Il vient de la carrière d'Œninghen , dans VEvêché de Conftance : la pierre fur laquelle il eft pofé , eft Vvi Luidius. Scheuchzer. (a) C’eft aux foins de M. de Varennes de Beoff, Sécre- taire en chef des Etats de Bourgogne, qu'eft dée la découverte de ce beau poif- fon, dontil a envoyé le def- Sein à VAu- teur, AVEC HR détailexact de toutes fes par- ttes. (ë) Ithyo- logia , Petri Artedi,par. 3. pag. 30. PLAN. 13. Fie. 2. (a) Lanoius, Hit. Lap. Helv. p. 128. (é) M.Klei- nius , Sciao. Lich. pag. si. Scheuchzer. Cab. du C. Buillou. Maf. Zani- chelli, 340 ORYcCTOLOGIE, III PARTIE. limonneufe & de couleur jaunâtre. Le poiffon avec fon carti- lage eft imprimé en creux , ainfi que la tête, la queuë , les: ouies ou branchies ; Le tout de couleur brune & noire. Il y a à la figure 3 des parties de vertèbres engrainées, qui ont appartenu à quelque gros poiflon ; leur nature eft offeu- fe, & quoique pérrifiées, elles n’ontacquis que peu de dureté: La figure 4. eft un bout d’offement pétrifié de quelque ani- mal , dont on reconnoît très-bien Îa nature offeufe, On voit à la fig. 5. une petite côte de Baleine. Le chiffre 6. eit un morceau rare de Marbre, ou de Jafpe, venant de Saxe , où eft repréfenté en relief un os du dos de: quelque animal; il eft appellé Os fcapule. On trouve un crabe pétrifié , aflez entier, dont toutes les parties font détachées : on pourroit même croire par fa pe- fanteur, qu'il eft métallifé. Il eft repréfenté au hide À Le chiffre 8. eft une groffle dent machelière de quelque poiflon inconnu. Sa couronne eft féparée & garnie de plu- fieurs lobes. , Une des plus eurieufes pièces de cette Planche eft une côte. de poiflon pétrifiée, qui s’éleve en relief fur une pierre d’un. limon durci; cette partie eft luifante & paroïît agathifée , ou d’une nature très-différente de la Pierre. Onla voit au chif, ir. La Pierre Judaïque, appellée Circos , Sycites , Phanicites, Py- rene, Daëtylus, Euroës , Syriacus, Tecolithus , Oliva lapidea Clavicula , eft dure & blanche, faite en forme d’olive : onen rapporte trois efpèces marquées 16. dans la Planche 8. L’a- nalogie fait croire que ce font des pointes d’Ourfins , appel- lés Kadioli (a) glandarii. Voici ce qu’en dit un autre (4) Au- teur : Judaicus ftrictè , eff lapis olive fpecie fubrotundus , vel f«b- longus , areis fecundum longitudinem difcurrentibus , punitatis non funt nifi clavicule, alias Radioli, deciduæ petrefaita , fub[- tantia felenitice propinque Echinodermatur. Sept fortes de différentes dents de poiflon. Deux autres petites dents de poiflon. Machoire de couleur noire de quelque poiflon. Os de poiflon , venant de l'Amérique. Sardines pétrifiées en relief & en creux, fur les feuilles fé- parées d’une Pierre de l’Ifle Zampedofa. Le bec d’un poifflon appellé Scie. d’un autre poiflon fait en épée , appellé Gladie- lus. | ORYycTOLOGIE, III PARTTHE. 341 La machoire garnie de fes dents, du poiflon Zamia. Le palais offeux d’un Cafque de mer. La queué d’une Raïe de mer. Gloflopètre unie , ou machoire du même animal. Dent concave du poiflon que les Napolitains appellent Dentato. Hammites , ou amas de petits œufs de poiflons pétrifiés. Vertèbres d’une des groffes branches de l'étoile de mer; appellée rère de Médufe. Squelette d’une Licorne dans fa partie inférieure , trouvée à Quedlinbureg. Colonnes d’Aftéries ,ou affemblage de plufieurs vertèbres , de la même étoile. Dent d’une efpèce de Raïie. Echinomètre étoilé. Grande Ecrevifle , ou Cancre pétrifié , tiré de la vallée Donega dans le Véronois. Gloflopètre & Odontopètre pétrifiés. Dents de poiflons appellées yeux de poiflons, tirées des Marbres blancs & roux de ce pays. Dent molaire du cheval marin, ou Hyppopotame , dans Ja vallée Pertena. Une anguibe , que le vulgaire appelle Azgwfigola 5 elle eft entière & pétrifiée. Entroques, qui font des vertèbres de poiflons pétrifiés , dans les carrières de Sainte Anne. Un double poiffon dans une pierre facile à fendre , trouvé dans la Principauté Oxoldino. Un Cancre pétrifié, très-entier , trouvé dans le Véronois par l'Evèque de Luques. Le tronçon d’un poiflon que les Icaliens appellent Pefce dj S. Pietro; c'eft plutôt une Dorade. FER Su Et NO; QUI L LES. Ofracion , grande huître foffile. Coquille pétrifiée pefant r25 livres , venant des Indes Orientales , & trouvée dans le Landgraviat de Hefñle. Nautilus , que cer Auteur place parmi les Foffles appelés Polytalamia , à , felon lui , trois efpèces, fçavoir : Le Nautile dont les jointures font contournées de plu- V vi Langius; Leibnitz: Scheuchkeg Cabinet Spa da. Mercati M. Vatic. Vallifnieri op. Phyfico— med. 10m 2. Kleinius Siag.. Lich. 4. ç1. Luidius. Breyniis. Lifter. Hookius. Luidius. 342 ORYCTOLOGIE, III ParTre. fieurs manières, à ftries fendues en trois vers le dos. Il eft encore umbiliqué. | Le Nautile contourné de [a même manière , mais plus pe- tit, plus étroit, le dos pointu, moins ftrié & minéralifé. Le Naurile dont les ftries forment un compartiment plus grand que les deux autres, & enclavé dans une pierregalcaire. Le Nautile umbiliqué , de forme ronde, & uni par deffus. nacré & devenu caillou, dont les cloifons ap- parentes fur la fuperficie font faites en demi-cercles. Le Nautile minéralifé, avec des cloifons placées dans la lens inférieure , dont la dernière s'étend beaucoup plus en orme d’aîles. Strigofula, efpèce d’huître à ftries très- profondes. Scaphoïdes , la même coquille fans ftries. Serratulum , efpèce de noyau dentelé d’une coquille. Liflronites , efpèce d’huître à ftries profondes, venant de Nortampton. La bouche d’une Pholade foffile , trouvée à Glocefter. Criorchites , coquillage foffile imitant un cefticule de Bélier. Trigonella , coquillage ainfi appellé à caufe de fa figure triangulaire ; il eft couvert de rayes, imitant les filamens de la capillaire , & vient de Garzington. Terebratula, en forme d’évantail, dont le bec eft d’une efpè- ce différente de la Concha anomia ; cette coquille vient des carrières de Witneinz. Capfularia , efpèce de coquille faite en vis de prefloir, avec des capfules. Pholade foffile , imitant l’amande, couverte d’une enve- loppe raboteufe. Crenatula , coquille de l’efpèce du Solen , ou de la Pinne marine , couverte de plufeurs entailles, venant de Nor- rampton. Quadrella , efpèce de Solen rayé, à quatre valvules. Rien n'aurait été mieux placé dans ce Chapitre que les coquillages fofliles , anciennes habitations des poiflons de mer connus fous le nom d’'Exangues aquatici ; ils tirent fûre- ment leur origine de la mer, & font étrangers à la terre, dont ils n’ont emprunté que leur pétrification. Ces coquillages ie ont déja paru dans la Conchylio- logie parmi les terreftres dont ils font partie , fous le nom de Teflacea non viventia , id ef Foffilia , pour les diftinguer des co- Be s. ; x [\4 = 3 =: 1 F f = ! j ; ee sh, | NAS Qu re j PRE AE k # * t #4 4 | R°# : Dhenn UTl Paie Ÿ ; Du Ac EN ANSE "ee Bag #7 au à mg vue ne mo PR m ne à NU, ( \ ( (f KL 7774 ni i D (D) UUUU AUER \ = AN (A ETATS je JUL UE ut LETTITI M ET mme Lun | as are. Tux dépens de M] de Bomb, OrvcToLoGiE, Ill. PARTTE. 343 quillages terreftres vivans , ainfi défignés : Arémalia viventia teifa, © Animalia viventia nuda. ù On prie le Lecteur de jetter les yeux fur la Planche 33. de la Conchyliologie , où tous ces coquillages font repréfentés & décrits relativement aux coquillages de mer auxquels ils font analogues. , Tous les coquillages foffiles ne formeront ici que deux ef- pèces 5 Les fofliles connus & les inconnus. Les coquillages foffiles connus ont été divifés dans [a Con- chyliologie en vingt-fept familles, qui compofent les trois clafles d'Univalves , de Bivalves, & de Multivalves : ils font tous exiftans, à l'exception de deux familles des Pouffe-pieds & des Conques anatifères,qui manquent dansles Multivalves. Il ne refte donc plus qu’à repréfenter ici & à décrire les (2) Foffiles que nous nommerons inconnus , parce qu'on ne trou- ve point dans la mer de coquillages qui leur foient analo- gues. Il y en à quinze efpèces, fçavoir : Gryfites, Terebratu- La, Cornna Ammonis , Raftellum , Plan-orbis, Belemnites, Ha- mellus , Alveolus ; Infundibulum , Entrochus , Pholas ; Lituus, Orthoceras , Cauda Cancri, Hifiera-petra alata , vel Offreopecti- nafa. Cinq de ces efpèces font bivalves , les autres font univalves, & l’on pourroit en qualifier quelques-unes de mulrivalves, comme le Zéfuus , V Entrochus,Ÿ Alveolus VOrthoceras & laCauda Cancri , qui ne font compofées que de tronçons qui fe déta- chent, ou de cloïifons qui les féparent en plufieurs cham- bres. | Il y a des Phyfciens qui réduifent ces 15 Fofiles inconnus a fix ou fept , fur ce que le Siphunculus qu’on y voit, donne idée de la Corne d’Ammon, du Zituus, de l'Orthoceras , & de la Cauda Cancri , par analogie de leurs cloifons. Gryfites curvi rofirum , eft une coquille bivalve un peu lon- gue, faite en gondole, avec un grand bec à l’une de fes ex- trémités ; c’eft ainfi que la repréfente la figure 1°. de la Plan- che 19 : on l'appelle de ce nom, parce qu'elle reffemble aux ongles aigus des Griffons. On remarque dans fon contour extérieur plufieurs apophyfes ou plis. Rien n’eft fi commun que ce Foffle. Terebratula, eft une autre bivalve auffi commune que la précédente : l'inégalité de fes pièces fait que l’une paroît pofer au-deffus de l’autre ; ce qui la fait nommer le coq & PLAN. 19, (4) Scheuch- zér les appelle Figurata va- ria, quorum analoga ad- huc inquiren- da. Muf. Di- lavie. 42) [yen a grois à Paris, (2) Lanoius. (c) Aa Lit. Suec. 1730, pag. 30. x 344 OrRrycroLzocte, III. PARTIE. la poule. Columna & Baïerus l’appellent Concha rarior ano=t mia vertice roffrato s & Mercati, Conchites lunatus : d’autres [a nomment Trigonella , à caufe qu’elle eft quelquefois triangu- laire, ainfi qu’elle eft repréfentée dans la Planche fig. 2° ; mais fa figure ordinaire eft d’être arrondie & bombée dans le milieu. Son corps eft quelquefois uni, quelquefois rayé ; & fon bec percé. La véritable coquille marine qui lui eft ana- logue, eft (4) fort rare. La Corne d’Ammon préfente deux efpèces : la première eft entièrement pleine, & couverte de vertèbres ramifiées : on voit dans la feconde des cellules, des chambres ou des cloifons qui la féparent, avec cependant une communica- tion , mais jamais de fiphon qui aille de l’un à Pautre , com- me on le voit dans les Nautiles ordinaires. Rarement trou- ve-r'on quelque fragment fofile de cette coquille ; ce font toujours des moules de différentes formes, dont on en voit de minéralifés. On en compte, felon un (b) Auteur, 15 efpè- ces , & il y en a plus de quarante, felon (c) Bromel. | Corne d'Ammon , à vertèbres. couverte de feuillages. découverte & féparée par des cloifons. dont le dos eft dentelé. avec une crête très-élevée, & percée dans fon centre. avec des tubercules rondes , efpacées fur fes éontours, à dos rond. a dos pointu. à dos fillonné. tre Les contours de fa volute. à ftries divifées, qui fe terminent fur un É dos prefque rond. dont l’ombilique eft percé , avec des ftries plus écartées. avec des ftries irrégulières, fouvent fé. À parées , & fe réuniffant au centre. à ftries ondées & rayées comme des nua- dt rnl ges. à ftries très-menuës, déchirées dans leur contour, È 1 Outre $ à dos féparé & élevé par deux fillons en- 4 i GryYycTOLOGIE, III PARTIE. 345 Outre l’abfence du fyphon , une autre différence de la Corne d’Ammon avec le Nautile , eft que ce dernier a fes contours en dedans, & que la Corne d’Ammon les à en de- hors. Bourguet , dans une Difertation (2) fur la Belemnite, dit qu'il y a dans la Corne d'Ammon une communication , ou petit trou, qui porte d’une cellule à l'autre des terres fines ou autres matières criftallines , qui rempliffent la capacité de ces cellules ; mais qu’il n’y a point de fyphon. Le même Au- teur prétend qu’il y a des Cornes d’Ammon qui ont cent cinquante cellules ; ce qui marque indubitablement le nom- (a) Lertres Philofophi- ques, 11€: Let- tre, pag. 18. bre de leurs années , ainfi que le font les cercles fur le tronc. des arbres. Il dit encore que la Pierre lenticulaire eft l'oper- cule de la Corne d’Ammon ; ce qui n’eft pas véritable, at- tendu que cette Pierre étant féparée , fait voir la Corne d'Ammon elle-même , quoiqu’en petit. Scheuchzer en rap- porte 149 efpèces dans fon Mufeum Diluvianum. Raffellum curvi-roffrum eft ; felon (b) Wodvard , une hui- tre , dont les bords font dentelés , & appellée Arborea , parce w’elle paroît reflembler aux arbres & aux fruits qui naïflent F3 le rivage de la mer. Lifter (c) ne fait qu’annoncer ce Fof- file fans le décrire. C’eft une huître à deux valves dente- . 1ées, qui fe rejoignent exactement : celle d’en bas eft plus grande & un peu recourbée ; la partie d’enhaut eft un peu pointue par un des bouts, & élevée au-deffus de l'autre com- me un coin. Je n’ai vü qu’une fois le coquillage marin ana- logue à ce Foflile. . Plan-orbis eft un coquillage fluviatil, qui reflemble beau- coup à la Corne d’Ammon , avec cette différence , que fa bouche fe trouve direétement droite fur fon contour, fig. 5. Les Naturaliftes (4) en admettent quatre efpèces, qui fe trou- vant dans la mer, ne font pas pétrifiées. Plan-orbis fluviatilis major vulgaris ; c’eft le limaçon gris, & creux des deux cotés vers lumbilic, dont parle (e) Lifter. Plan-orbis minor girata; c’eft le petit limaçon , un peu fau- ve ,à cinq fpirales , qui eft très-applati & fans bord , felon Lifter. Plar-orbis minor limbo infignita ; c’eft le limaçon fauve, plat d’un côté , ayant un bord & quatre fpirales, felon le même Auteur. Troifième Partie, X x (6) Catalo- gue des Foffi- les,en Anglois, pag. 44. (c) Hi. Conchy. 446: n°. 32. (d) Petiver, gazofilatium, Catal. p. 97. Tab. 92. Fig. A (e) DeCo- cleis , Tab. 2. Fig. 26, pas. 14$e a 346 OrRYcToOLOGIE,IIL PARTIE. Plan-orbis minima a deux contours, felon Petiver ; celle: - ci eft groflie au microfcope. 70 Belemnite, à Graco Bexeuns , flèche , dont elle a lafigure, ap- pellée Zapis Lincis, Lincurius, Lingurius , Coracias , Cervinusla- pis, Ceraunites, Datfylus Ideus & Beriles, eft d’une nature fort incertaine. Luidius croit que c’eft la corne du poiffon Nar- val, ou des fluors fortis du dedans des coquilles 5 il prétend É encore qu’elle fait partie d’une Scolopendre , & qu'à caufe « de fes fibres brillantes, on peut la nommer Awricomum , ow Renoncule. Wodvard-dit que c’eft une produétion marine, « ui a contenu autrefois un animal , ainfi qu’il le juge des Foffiles appellés Zisuus & Orthoceras. Bourguet penfe que c’eft une dent de Baleine ou du Souffleur : ce font des fluorsou des fucs concrets , des tuyaux foffiles ou des efpèces deftala&i- tes, felon Langius. M. Kleinius croit que les Bélemnites fonc des pointes de l’Ourfin , fur quoi Scheuchzer dit : Ur haud mirum fit de iis certare omnia tria genera. X] eft certain que c’eft un foflile long , fait en pointe ou en flèche, de for- me ronde, uni en dehors, avec une rainure d’un bout à l’au- tre en dedans, de la groffeur d’un doigt , de couleur fauve ou grife. Celles de Prufle & de Suède ont un alvéole ou tuyau dans la rainure d’en bas, qui va jufqu’à la moitié de fa lon- gueur. La fig. 6. repréfente une pierre ou matrice, où fe trouvent plufeurs Bélemnites ordinaires fans aucun alvéole. La Bélemnite, felon quelques Auteurs, n’eftpoincunepé: « trification, mais un vrai coquillage ; on ne doit point croire M qu’elle foit la pierre de Lynx, comme Wordvard lavance. Quelques-uns préfument que la Bélemnite eft une plante, parce qu’on a trouvé à fon pied une croiffance de la même matière, qui pourroit bien en être la racine. (4) Lach- Deux (4) Auteurs en diftinguent de 13 efpèces ; fçavoir, ARS M. Bélemnite de forme cylindrique. | — percée d’un feul canal d’un bout à l'autre. ; à deux mx Mig { d’un bout à l’autre. ————— à trois rayures ————— imitant le piftile de la Plante nommée pied de veau. ; ————— quienengendre uneautre; c’eft celle de Pruffe ————— imitant les tronçons de l'Entroque. ————— tranfparente comme l’Ambre. : ————— monquée,& riffué defilsde différentescouleurs. Sn LE OrRrvcToLoGre, IIE PARTIE. 347 Bélemnite pleine de bofles. —— couverte de croûtes fur fa fuperficie. femblable à un cône. ————————— àun tuyau qui va à la moitié de fa longueur. Hamellus , rapporté par (2) Luidius, eft appellé Bécornis. Ce nom lui vient , parce qu’il repréfente le petit crochet d'une flèche , ou l'oreille d’un peigne. Ce Foflile ne paroît pas entier, & n’eft fürement que le fragment de quelque co- quillage inconnu, tel que le repréfente la figure 7. Alveolus eft un petit canal fait en cône , formé de matière étrangère , que l’on trouve dans la bafe ou partie inférieure des Bélemnites de Prufle & de Suède. C'’eft ici un canal fait en cône, compofé de plufieurs tronçons, percé dans fon mi- lieu & rempli d’une matière lapidifique, lequel fe termine en une tubercule qui avance un peu en dehors. Souvent cet alvéole eft métallifé , comme il paroît par la figure 8. Infundibulam , tronçon de Foflile rond, fait en entonnoir, lequel eft de la nature du champignon pétrifié, ou des Pier- res qui imitent a prêle ou la queuë de cheval, fig. 9. Ertrochus , feu Trochites , fig. 10. eft un corps long , cvlin- drique , compofé de plufeurs tronçons, qui fouvent fe dé- tachent. Ces tronçons , fuivant quelques Auteurs, font les bras de l'étoile nommée tête de Médufe , dont ils font, à ce qu'ils difent, les véritables vertèbres détachées, On voit tou- jours fur la fuperficie de chaque tronçon des étoiles for- mant un compartiment. Pour appuyer ce fentiment, Rofinus a fait un Traité de Srellis marinis : Luidius & Gefner l’ap- pellent Aferius , quelquefois Volvola Doliata. I] y en a un qu'on nomme Ramofus, Columnaris, Pyramidalis, fuivant fa figure. La nature de l’Entroque eft pierreufe ; fa couleur or- dinaire eft grife, mais il y en a de rouges. On dit que l’En- troque eft l’articulation & les vertèbres des gros vers marins, qui comme les Polypes, ont la propriété de produire à leurs côtés des animaux de leur efpèce. La Pholade dont il s’agit ici, n’a que deux pièces , & diffe- re de celle de Lifter qui en a cinq, & d’une autre à deux ièces , que nous trouvons dans une Pierre de limon de mer à La Rochelle, en Poitou & à Toulon, & que l’on nomme Daétyle , ou Dails. Les crois figures repréfentées dans la Plan- che 20. au chiffte 11. font fofliles , & aflez rares : elles X x 1] (a) Dag. 32. n°. 629. (a) Pag. 29. (&' De Po- lythalamiis , P48. 25. 348 ORYÿcTOLOGtIE, IIE PARTIE. ri ont été trouvées dans des Pierres limonneufes à Pafly ; près Paris. La première A eft longue, en forme d'amande , avec une efpèce de bourelet, ou d'apophyfe par deflus , & une quete fort longue ; ce n’eft que le noyau de cette coquille: n la voit entière & réelle dans la figure B ; elle imite une efpèce de moulle fermée, dont les coquilles font très-diftin- tes & remplies de terre. PARA La figure C eft très-imparfaite ; elle ne préfente que le noyau de deux demi-tuyaux, formant un tube rempli de li- mon,& couvert de quelques pellicules aflez mal formées. Lui- dius (2) dit qu’on ne trouve que rarement ce Foflile entier. Le Lituus , que M. Breynius a rapporté parmi les Foffiles ap- pellés Polythalamia , où qui ont plufieurs chambres, ainfi que les deux fuivans , eft un tuyau droit; enfuite il devient cour- bé comme le bâton des anciens Augures , qui avoit le même nom de Zituus. Ce tuyau eft cloifonné par chambres, avecun fyphon qui les traverfe toutes , & qui diminue à proportion dans la crofle d’enhaut. Ce Foflile eft enclavé dans une Pier- re ou un Marbre. He L'Orthoceras eft un autre tuyau droit, qui va toujours en diminuant comme la pointe d’une flèche il diffère par con- féquent de la Corne d'Ammon, qui eft contournée, & du Lituus qui eft en partie droit, en partie courbe. M. Breynius en admet (b) neNÉsI EEE ,qui ne diffèrent que par la pofition du fyphon, placé tantôt au centre, tantôtal’extrémité de la circonference , & quelquefois efpacé entre le centre & cette circonférence, il traverfe toutes les cloifons ou petites cham- bres du dedans , lefquelles font convexes d’un côté &_con- caves de l’autre. Quand la pointe de l’Orthoceras manque, & qu’il eft coupé dans une de fes chambres , fon bout eft ar- rondi, & il refflemble alors au gland de la verge de l’homme. Ce Foffile fe trouve dans une Pierre de chaux , venant de Gotlande. sa ai La Cauda Cancri eft un Foffile du genre de la première ou de la troifième efpèce de l’Orthoceras , qui a été comprimée par quelque accident. Elle n’en diffère , felon M. Breynius , que parce que la Cauda Cancri eft compofée d’alvéoles demi- ronds ou hémifphériques , imitant la queué d’une écrevifle e mer, & qu’elle ne finit jamais en pointe. On la trouve incorporée fur une pierre grife , de même que font les deux Fofliies précédens. | LE RG ar CAT GP t { ORycTOLOGIE, IIL PARTIE. 349 L'Hiflerapetra alata, nommée aïnfi par Rofinus, ou Offreope- &inata eft connue chez (a) Scheuchzer fous le nom de Concha Veneris lapidea | & on la regarde comme une (b) Pierre, quoiqu'elle foit un coquillage bivalve de couleur brune , connu vulgairement fous le nom d’Æifferolithos. Ce Foffile repréfente les parties naturelles de la femme ou de la chèvre. La partie du milieu qui eft relevée en boffe , s'étend & s’avan- ce fur les côtés en deux aîles , & fes valves font irrégulières comme celles du Spordylus , ou pied d'âne. Telle eft la figure B de la Planche 7 ; & la figure À de la même Planche , ren- fermant plufieurs de ces Fofliles , en doit être regardée com- me la matrice. En retournant ce Foflile, on y trouve les par- ties génitales de Phomme ; ce qui Ja fait nommer Diphyes. Le Rouflillon , la Gotlande en Suède , l'Evêché de Trèves, & fes environs de la ville de Caftres fournifflent quelques-uns de ces coquillages. AMC ON D AIRE, LC... Les mêmes parties d'Animaux imprimées fur la Pierre. Ces objets naturels ont facilement imprimé leur figure: extérieure fur les matières molles qui les ont approchées ;: mais il faut remarquer 1°. qu’elles n’en font que l’emprein- te, comme pourroit être celle d’un cachet fur la cire ; 2°. que c’eft la partie fupérieure de l’objet qui a imprimé fa figure fur une pierre molle qui l’entouroit , laquelle s’eft contre- 15°. (2) Difciunr querelæ. Ontrouvece Foffile dansla Plan. 7. fig. A & B. (b) Pline la: traite de Prer- re, liv. 37. chap. 10, Gefner, Agricola, Wormius , p: 84. la nome. ment ainffe. imprimée en relief fur la pierre ou fur la matière molle qui. éroit au-deflous. C’eft ce qui fait la partie & la contre-partie des Ardoiïfes & des Ichtyopètres sie nous poflédons , entre lefquelles il'eft certain que le poiflon ou la plante a péri. On. Le prouve, parce qu’on ne voit jamais d’empreinte de la par- tie inférieure du poiflon ni de la plante. On trouve de ces impreflons fur toutes fortes de Pierres, far le Marbre , l’Agathe , le Jafpe & fur les cailloux, qui n’a- voient pas certainement lors de l'empreinte, la dureté qu'ils. . , ont acquife depuis. F Ces impreflions ne repréfentent aucune partie de l’hom- me , ni d'oifeaux.. QUADRUPÉDES. Une tête de Belier avec fes cornes, fon front , fes orcilles, fes machoires , le menton & la barbe. X » ii Muf, Cal- ceol. Zanichelli. Lachmundus. V. Stuckeli tranf. Phil. Wodvard. Lanoius, Bajeri fup- plementum. Hift. nat. Hafiæ Wol- fart. Cabinet du Chevalier Buaillou. H'floire de l'Académie , 1703. P. 27. Vallifnieri. 350 ORYCTOLOGIE,IIIL PARTIE. REPTILES ET AMP HIBIES: Lézard pétrifié, du mont Bolca. Crocodile ou Lézard , du même pays. 1408 Armphybiolithus Lacerte majorisic’eftun grand Lézard pétrifié. Téfludinis aquatice : Pierre qui fait voir une Tortuë aquatique. " Tête de Serpent pétrifiée, trouvée dans le Comté de Bade. P ‘QT: S: S'LOMNE Une Pierre fur laquelle eft imprimée la moitié du corps d’une efpèce d’Ecrevifle ou Cancre. Une Pierre noire fofile , où eft l'empreinte d’un poiflon inconnu , entier, courbé , venant des mines de Cuivre de Nonderfhauflen , proche le Bourg de Riegelfdorff. Un grand Turbot, fur une Pierre de même nature. Les deux parties féparées d’un poiffon inconnu, & recour- bé, fur deux pierres de même nature. " Efpèce du poiffon Carpio , fur une grande pierre , du même pays. | Poiflon avec fes écailles , efpèce de l’Æ/bula. Diluviana Scheucheri. | Poiflon monftrueux , comprimé avec fes écailles. Deux parties féparées , l’une de relief, l’autre en creux, de la moitié d’un grand Brochet. Grande Pierre de même nature , repréfentant la partie d’un poiflon de l’efpèce du Carpio. Deux parties d’un poiffon inconnu, très-écailleux , dont la tête manque , exprimées fur une grande Pierre noire venant de Bailftein , #7 territorio Willingerodenfi. L’épine d’une Anguille en relief & en creux, fur deux feuil- les d’une ardoife de Nuremberg. | Arrètes faillantes à demi-pétrifiées, du fquelette d’un paif- fon inconnu. Poiflon prefque pourri, dont on voit les vifcères malgré l'enveloppe de la matière pétrifiante. Un Hareng , fur une Ardoife de Lubech. Dans les Pierres de Phénicie , on voit des Sardines , des Dorades ; dans celles du Véronois, on trouve des Tanches, des Turbots , des Brochets. ; Ophites Gefneri, Pierre de couleur cendrée, & couverte de points, de bulles , de verruës & d’écailles , imitant la peau de Serpent. OrRÿcTOLOGIE, III PARTrE. 353 Petite Sardine fur une Pierre rife, venant du mont Bolca.. Ecrevifles de mer un peu grandes. Muf. Zani- chelli, Le fquelerre d'un Maquerèau , du canton dé Vérone. Un petit Goujon dans une pierre grife , même pays. Une Raie pétrifiée , trouvée fur le mont Bolca. Hirondelle de mer, venant du même lieu. Une Perche par moitié, même pierre , même per . Un Rouget, de la même montagne. Une Grenouille, fur une pareille pierre. Moitié d’un poiffon nomme Angufigola , du canton de Vé- Fone. Un autre appellé Donzella ; du même canton. Un petit poiffon nommé Rat, du canton de Frioul. Un Rouget & une Sole groupée fur une Le dure , du: mont bn Une petite Sole, venant du mont Bules: Dorade pétrifiée , du même lieu. Petites , pierre marneufe , qui repréfence le poiffon nommé: Paffereau , efpèce de poiffon e mer qui reflemble au Turbo. Rhumbites , ou repréfentation d’un grand Turbot: Lachmundus.. Poiflon venant du Landgraviat de Hefle.. go Pierre ronde, de couleur noire & Re | repréfen- tant un Shot Grande Huître pétrifiée , fur un Marbre jaunâtre. | Offracites , Pierre , avecune Huïître, dontla partie f\ upérieu- re eftélevée, avec de la terre dans fon milieu... EE de Pierre facile à fondre , venant des montagnes de wi > le Bruymspag. avec deux fquelettes du poiffon Lucius. FES Le Lucius , ou Brochet pétrifié , avec un peu de eHa ve- nant d’ Gninghen. Scheuchzer. Tchtyites Iflebenfis , appellé Zepidotes par Pliné , efpèce de Truite, du Comté de Mansfeld. Deux Pierres repréfentant des fqueletres de Lee ini connus , de Glaris en Suifle, Squelette d’une Anguille, fur une Ardoife du même pays. Différens fragmens de fquelettes de poiffons, fur . Âr- doifes du même canton. Fragment d’une queué d'Anguille, trouvé dans uñe même pierre. Petit poiflon, fur une Ardoife blénehättes Une Perche jaunâtre , fur une pierre blanche d'Œninghen. Scheuchzer, Lanpius, Muf. Cai- ceol. Jonfton de pifcibus. Rumphius. Mercat: Me- tal, Vatic. 352 Onrcroroate, HI PARTIE. Squelette d'un petit poiffon tourné en arc, fur un Marbre blanc. Poiflon avec des écailles de cuivre, fur une ardoife d'Hil- desheim. Poiflon très- rare , femblable à la Grenouille du Bref fur une pierre A Partie des ouies d’un grand Poiffon , fur une Fieus du Comté de Bade. Poiflon fans tête, avec fes écailles, &une né nageoire fous les ouies. Araignée de mer pétrifiée , dans une pierre de charbon foflile. Ecrevifle pétrifiée, même pierre. Gloflopètre, ou dent de cheval marin, à longues ftries. Squelette de Poiflon, avec une feule nagcoire à l’extrémi- té du dos, & deux autres fous lé ventre, —————————- qui a trois nageoires à l'extrémité du dos, & deux autres fous le ventre. Pierre où ef un Poiflon écailleux , avec une nageoire fous le ventre. Raie pétrifiée très-entière , fur une pierre d Œninghen. Une pierre longue, du même pays, repréfentant un Poif- fon tout entier, appellé Guaperva , avec fes nageoires & fa queué ; Jonfton le dépeint prefque tout rond, avec fix na- geoires , une bouche & de petites dents. Poifflon long & entier, couvert d’écailles, pétrifié far une pierre noire très-épaifle. Une autre Pierre molle & plus blanche, repréfentant deux Poiflons de différentes grandeurs, avec re arrêtes de couleur rougeitre. Une Pierre écailleufe bitumineufe, de couleur noire, ciel ne de veines de cuivre, repréfentant un Poiflon écailles ; tirée du mont Melibocus en Allemagne. Sur cette montagne ; il y a trois endroits renommés pour les Fofliles, Mansteld , Ifleben & Hofted, e Une autre Pierre plus petite , de la même nature & cou- leur, préfente une petire Perche bienmarquée , ayec farête ; fa queué, fes nageoires, fes ouies, Un Brochet entier ; & bien exprimé , fe trouve fur une troifième pierre à peu près de la mêmes dus & de la même nature, Lepidotes, | D 2 LÀ Lim réum dE Te+ gé Orvcrococtie;IIL PARTIE 353 Lepidotes , Pierre repréfentant les écailles d’un Poiflon, ve- nant d'Œninghen. Oolithes , œufs de Poiflon groupés & pétrifiés, venant de différens pays. Arphibiolithus rane , Pierre repréfentant une Grenouille pétrifiée. T'NIS EC IT Es Une Scolopendre, dans une pierre grife, du Diocèfe de Lubeck. Grande Scarabée entière , imprimée fur une pierre d'Œ- ninghen. Pierre repréfentant une mouche, venant d'Œninghen. —- un moucheron dans l’Ambre jaune. —————- une aîle de mouche, du même pays, Libellz , ou Demoifelle , avec fes aîles , fur une pierre du même pays. | Une autre Demoifelle, fur une pierre blanche de Vérone, ENDUUTLLE S. Offreum vulgare , Huître ordinaire , qu’on trouve furfes cô- tes de Rungewel-Hill. | Offracites majus craffiufculum , grande Huître très-épaiffe ; tirée du territoire de Buckingham. Offracion majus rufefcens, grande Huître tirant fur le roux ;, trouvée à Faringdon. Offracites , Pierre repréfentant une Huître, dont la partie fupérieure eft enlevée, avec de la terre dans fon milieu. On doit remarquer que les gloflopètres ne font point des dents d’un Serpent de l'Ifle de Malte , mais des dents pétri- fiées du poiflon Zamia, ou Charcharias, & non du Requier, comme l'ont avancé plufieurs Naturaliftes. Les Gloflopètres que l’on trouve dans les environs de Paris & de Bouttonet, près la Ville de Montpellier , font des dents d’un Poiflon de la Chine , du genre des Raïes. La Crapaudine ou Bufonite, qui tire fon nom du Crapaud , ne vient point de la tête de cet animal, mais d’un poiflon nommé le Grondeur, qui fe tire de la mer du Brefil. Les Dorades fourniflent les yeux de Serpent. Troifieme Partie. d'a Siftem. na: turæ. Kleinius , Nomencl. Litho. Spec. Spenerus , Mif. Berol. Cabinet du C. Baillou. Scheuchzer, Langius. Scheuchzer. Luidius, Voyages de le Brujn, pag. 323; (a) Pifcium querelæ ac vinditiæ. (b) Wodvard, Scheuchzer. SECONDE CLASSE. FOSSILES QUI CONTIENNENT. 19, LES VRAIES PARTIES DES VÉGÉTAUX, 2°. LEURS IMPRESSIONS. Le. (a) de Scheuchzera rendu autrefois au rè- .gne animal les poiffons pétrifiés,que l’on avoit crus long- tems des jeux de la nature ; l'expérience vient d'enrichir le même règne des Madrepores & des Lythophites, que les an- ciens Botaniftes, & même Tournefort, avoient crues des plan- res marines, & avoient placées dans le règne végétal. De nou- velles obfervations ont fait connoître en effet que ces préten- dues Plantes marines , compofées de pores & de loges, pou- voient fort bien y avoir reçu des polypes, des. vers de mer, & être l'ouvrage de ces animaux. | ILeft certain qu’on trouve dans la terre , au rapport de plu- fieurs (2) Auteurs, des arbres entiers, des branches, des ra- cines, des fruits, des ee , des feuilles., des plantes ter- reftres & marines qui font en nature , ou qui, par leur fragi-. lité, étant péries: par fucceflion de tems, ont imprimé leurs figures fur des matières molles qui les entouroient, & qui fe: font durcies. depuis ;: tels font les limons, les marnes, les craies , les Ardoifes & autres. Les fruits, les.graines pétrifiés doivent s’entendrede ceux ui combent dansl'eau,& doivent être regardés plutôt comme des incruftations, que comme.des. fruits réellement pétrifiés. I y a encore des: fubftances végétales changées en terre, & qui ont retenu leur première forme, telles que lon voit des bois changés en tourbes, des racines devenues:terres:5. du bois minéralifé fans avoir perdu fes fibres:, fa tiflure:, ni même fon aubier ; du bois pyriteux., ferrugineux , ou devenu: charbon de terre. , On peut diftinguer les Végétaux foffles , ainfiique les ani- maux, en deux articles. Le premier renferme les parties mêmes des Végétaux tel- les que les Fougères, Capillaires, Prêles, Algues, Chien- dents , langues de Cerf, Polipodes. Ces Plantes font en relief, & font fi parfaitement confervées, qu’il n’y manque que la TT PE QE Le « meme ed [4 LES \rrar BOIS PETRIFIES. = 0! lie ( 20. Aux depens de MT Ë abbé B Ouh Consaller en la Grand - Chambre du Parlement. OrRvcTOLOGIE,IIL PARTIE 35g couleur. On y voit même les traits évidens de la firuéture & de la grandeur naturelle de la Plante. Le fecond comprendra lés Pierres qui ont reçu feulément limpreffion des Végétaux, fans en renfermer aucune partie : celles ci font formées én creux: Les fofliles des Végétaux fe- ront , ainfi que ceux des animaux, divifés en erois ordres, les bois, les fruits & Les feuilles. HO. : ARTICLE PREMIER. Les vraies parties des Végétaux. ie BOIS. Lithoxylon , ou bois pétrifié, de couleur rouge-bran, 4vec des veines noires , raboteux ; rayé ; criftallifé ex quelques endroits , mêlé de parties ferrugineufes ; il paroît être un bois de Chêne. La tige d’une plante pérrifiée ; de couleur de fer, trouvée dans le Bolonnoïs : on y remarque l'écorce raboteufe du bois, & Les fibres intérieures des eroiffances du trone. Lithoxylor, ou bois foflile de Chène ; venant d'Angleterre. = de Pin; ce n’eft qu’un rameau couvert de fon écorce. : | Un morceau très-pefant d’un tronc d'arbre du eôté de la racine , venant des Indes, dont la couleur eft brune , avec des veines jaunes ; on y reconnoît toute la ftruéture d’un ar- bre, des filandres , de Paubier : ileft un peu plus long que la figure gravée. La 2° figure vient de Saxe; c’eft à peu près le quart de la circonférence de l’arbre. Ses belles couleurs rouges, grifes, Brunes & nuancées, imitent parfaitement l Agathe , en même tems qu’elles montrent Myers de l'écorce, & tous les fi- lamens du bois. Ces couleurs pénètrent dans toute l’épaif- feur , qui eft d’un pouce & demi. On voit dans la 3° figure un petit tronçon poli d’un:arbre, dont les couleurs de chair, mêlées de cercles bruns, étonnent Le Curieux’ : La 4° figure eft un pareil tronçon , mais plus grand ; on ÿ voit le cœur de l'arbre : la couleur en eft toute grife & mar- brée de taches brunes , de manière que quand ce morceau eft poli , il eft aufli beau que l’Agathe. Ces trois derniers bois viennent d'Allemagne. : Y yi Luidius: Scheuchzer. PLAN. 10. F1G. 1. Lanoius. Luidius. Scheuchzer, fpec. pag. 67. fig. 89. 356 ORYvcTOLOGIE, III Partir Pline, Théophrafte, Clufius, Gefner décrivent de vraies. Plantes pétrifiées , telles que le Laurier, Olivier , lAuron- ne, le Pin, avec des fruits & des noyaux pétrifiés. Les arbres & les forêts que Wodvard affûre être en Irlan= de, en plufieurs endroits de l'Angleterre, & furtout en Ecofle, ont été reconnues véritables par plufieurs Naturaliftes. Ces. bois font à moitié confommés, & fitués dans le Tertre ; ce qui eft de plus fingulier , eft ce qu’on a remarqué, qu’ils viennent de pays fort éloignés. Il yaen Flandre , furtout dans le Hainaut François, au cerritoire de Furnemback , Diocèfe de Bourbourg , de pareils bois pétrifiés, ainfi que beaucoup d’arbres fous terre. Ils font renverfés & couchés horizontalement, avec leurs feuilles & leurs fruits. Ce bois s’eft pétrifié & confommé en partie, en formant des tourbes très-néceflaires dans ce pays. À St. Lô, en Bafle-Normandie, on trouve des arbres de 25 pieds de long dans des tourbes. Il y a dans le Diocèfe d’Alais en Languedoc, parmi les car- rières de charbon de terre, une racine pétrifiée, qu’ona cru être celle d’un Chêne. Ramus Quercés , branche de Chêne pétrifiée , avec une.co- quille adhérente. L’écorce du même bois pétrifié. y Clethrites , bois d’Aulne pétrifié. Agallochites , ——— d'Aloës pétrifié. Phegites , de Hètre pétrifié. Dryites, ———— de Chène pétrifié. Elatites , ——— dé Sani vérifié Fi arts ? e Sapin pétrifié. Corylites, de Coudrier pétrifié. Sandalites, ——— de Santal pétrifié. Rizolithus , racine de Tremble pétrifiée. Lithocalamus , Pierre qui repréfente des tiges & des tuyaux de Plantes. FE. KR ,.U0 Ti TS, Prunellarium , Pierre repréfentant le noyau d’une petite prune , venant des carrières de Stunsfeld. Lapis metallicus fruétum exprimens , fruit oblong , pointu par en haut, & rayé de tous côtés, dont la nature eft abfolument inconnue ; il paroït pétrifié, & fa pefanteur peut le faire croire. métallifé, Pr de.e = ME À D ORYcTOLOGIE, III PARTTE. 7 Calix glandis Quercine , calotte d’un gland de Chêne , avec fa queuê. | Glandites Quercinus, eftle Gland entier pétrifié. Carpolithi, fruits & graines changés en pierres ou incruf- tations. Des noix pétrifiées & entières à Lons-le-Saunier , trou- vées dans les falines, à 180 pieds de bas. Amygdaloïdes , Pierre femée d'amandes, venant de Saxe. Châtaigne, ou Pierre d’un noir luifant, venant de Quern- furt. Nux vomica lapidea , d'une nature marneufe, ronde & toute ftriée. ——— Mofchata lapidea,noix mufcade,ftriée d’un bout à l'autre. Siliquaffrum, imitantles soufles des pois , de couleur noire, venant d'Angleterre. On trouve, fuivant (2) deux Auteurs, des épis de bled & autres fruits de la terre, dans l’'Argille grife de Franckenberg, au pays de Hefle. On y voït aufi des mouches pétrifiées. PSE QUE LME S. Lithobiblia , feuilles d'arbres ou de plantes changées en pierres, & en relief, HRTIECLE -S EGON:D: Les mêmes parties des Végétaux imprimées [ur La pierre. FE UUME -LXESS. Une feuille de Poirier avec fa queuë , renfermée dans une petite pierre. - de Tillot, pareïllement avec fa queuë. - de Peuplier blanc, avec fa queuë. ———- du même arbre , fans queué. Plufeurs feuilles du Hêtre placées l’une fur l’autre. De pareilles feuilles de l’Aulne, ainfi placées. du Chêne. du Saule. Dans le Diocèfe d’Alais en Languedoc , on trouve dans les cantons de Bronzen , le Mas de Bouac & Traquete, par- mi les Fours à chaux, des Ardoïfes & des Pierres , où font empreintes des Plantes inconnues aux Botaniftes. Gallires , eft une galle jointe avec une autre. Trichites , efpèce de Capillaire doré , devenu foffile. Lishopteris femina,F ougère pétrifiée,ayant 3 feuillesàlongues | : Yyu Lanoius. Fra, 2. Pran- CHE 8. Scheuchzer. Luidius. (a) M. Val- lerius , pag. S72: & 764 Wolferti hif. N. Hafiæ in- fer. par. 1.p. 35- Langius. Plotius. Leidius, Scheuchzer, Herbar. di- luv. Mufeum dil. Luidius. 358 OrRvcTOLOG1IE, III PARTIE pinnules, tirée des charbonnières de Denens & de Sommerfet. Filix florida , feu Lithofmunda , Fougère minéralifée , tirée des cantons de Glamorgan. Ofmunda mineralis, Fougère minéralifée , avec des feuilles difpofées en’grand nombre , venant de Denens. Phillitis mineralis , autre efpèce de Fougère minéralifée, Trichomanes , Capillaire à trois feuilles pointues, des char- bonnières de Denens. : Lithofmunda minor , dont les feuilles imitent le buis, & font imprimées fur des Minéraux de Fer. Lithotrichomanes | Capillaire à trois feuilles , imprimées fur une pierre minéralifée , venant de Glocefter. Striarula carbonaria , du même pays: Pierre qui repréfente une plante courbée en arc, dont la tige eft faite en rofeau, tirée des puits d'A&tong. Lithophyton , Plante à rayons, femblable à l'Hieble feuilluë, mais en plus grand nombre ; on l’a trouvée dans Les carrières de Glamorgan. ps Rubeola mineralis, Pierre imprimée d’une plante qui a du rapport avec le Gallium , tirée des carrières d'Actong. Un épi de bled imprimé fur un long morceau d’Ardoife, tiré du canton de Glaris. Capillaire blanc-cendré , imitant la ruë qui croît fur les murailles, imprimé fur une pierre marneufe , couverte en partie d’une croûte rougeâtre & métallique , trouvée en Si- léfie. u Autre Capillaire fur une pierre de même nature & couleur, imitant les aîles d’une mouche. Pierre repréfentant deux feuilles de Poirier , trouvée à Œninghen. Autre montrant une Algue marine; ce pourroit être aufl une efpèce de chiendent : on Pa tirée d'Italie. Scorpioides , imitant la queuë du so , de couleur noir- brun ; quelques-uns croyent que ce font les feuilles d’une plante inconnue : elle vient du mont Bolca, dans le Véronois, Une feuille de Poirier fur une pierre fiffile , de couleur cen- drée, venant d'Œninghen. Neurophyllon carbonarium, fur une pierre d’Ardoife, trouvée en Angleterre ; Scheuchzer croit que c’eftun Rofeau, ou la tige de quelqu’autre plante minéralifée. Cette plante eft ac- compagnée de plufeurs autres. ORnvcToLOGtE, III PARTIE. 59 Pierre fablonneufe & cendrée, repréfentant les feuilles du Cormier des Alpes , ou de lAulne. le 6 Pierre marneufe , de couleur noire, imprimée des feuilles du Caiïllelait blanc , trouvée en Angleterre. L4 Pierre repréfentant les feuilles de l'Ofmonde , tirée des charbonnières du même pays. pe Pierre marneufe , femée de filets noirs, tels que des chau- mes brûlés , trouvée en Angleterre. Equifetum , fur une Ardoife noire, répréfentant la plante appellée Brione ou Prefle, faite en queuë de cheval à plu- fieurs graines , entourée de quelques autres feuilles d’un gen- re inconnu , trouvée dans les charbonnières du même pays. Frichomanes , ou Capillaire , dont les feuilles fortant des nœuds de la tige , font à deux & trois fourchons , trouvée en Angleterre. Pierre repréfentant du Chiendenc à plufeurs nœuds re- fendus.en deux ou trois fourchons , de nature écailleufe , ve- nant des carrières d'Œninghen, Pierre de la même nature & du même pays, repréfentant une feuille de Noyer. Epiphyllofpermos , Pierre ovale, repréfentant une plante ca- pillaire , avec des graines placées à l'envers & fur la furface fupérieure des feuilles , trouvée dans les mines de Fer de Neucaftle. Pierre de même nature , imprimée d’une feuille de Chêne, venant d'Œninghen. Pierre de craie, venant du même lieu , repréfentant une feuille de Peuplier noir , dont la couleur tire fur le jaune; fa figure arrondie eft pointue par le haut, avec une longue queuë. Autre Pierre du même lieu , repréfentant une partie d’une plante légumineufe , à neuf feuilles bien formées d’un jau- ne pâle ; le nerf de cette côte eft des plus diftinéts. Pierre repréfentant plufieurs feuilles de l’'Hieble , fortant d’un même point , celles que les plantes étoilées. Elle vient de Siléfie. Une autre, de même nature, repréfentant une feuille de Tillor. Elle à été trouvée dans les carrières d'Œninghen. Epiphylofperma mineralis fcutellata, Pierre repréfentant des femences qui viennent fur la furface fupérieure des feuilles ÿ elle eft minéralifée , & marquée de quatre petits nerfs, On Pa Luidius, Scheuchzer. Euidius. sit tirée des mines de charbon de Glamorgan. 1 Filix femina ; Fougère minéralifée , dumême pays: 360 ORycroroctrE; III PaArvir ge 4 59 Polypodium minerale, Pierre qui repréfente la plante du Po 4 lypode. nl ————————— gpprochant de l'herbe nommée Lon= kire. | M.Calc.4rs. Pierre repréfentant fi parfaitement la plante appellée 4y= ronne ; Qu'on y apperçoit la tige , les rameaux, les feuilles, L l'écorce & les veines. Théophrafte en parle. “ ' Pran. so. On voit dans la 5° figure de la Planche 20. une Pierre li- Fe. $. monneufe , qui repréfente l'empreinte d’une feuille de Saulee ozier très-bien exprimée, trouvée dans les carrières du Wil: lage de Pafly, près Paris : à côté eft une pus coquille pé- trifiée dans la même Pierre , ce qui expofe les trois règnes 4: la fois ; la coquille repréfente le règne animal , la plante , le. végétal , & la pierre fur laquelle elles font affifes , le minéral. PLAN. 21. La première figure de la Planche 21. eft un petit morceau Fe, 1, d'Ardoife , qui fait voir en relief une efpèce de chenille. La 2° figure eft une Ardoife plus épaifle, venant du Com- té de Mansfeld en Allemagne , où font repréfentés en relief quelques feuillages dans le bas , avec deux papillons bien formés , dont Les aîles font un peu dorées. On voit à la troifième figure une Ardoife du même pays ; avec deux branches de feuilles de Fougère marquées de noir. Quelques autres feuilles féparées font fur des lits ou couches de la même pierre. À la 4° figure eft un feuillage fingulier ; dont la couleur eft rougeitre & jaunâtre fur un fond noir : il fe trouve fur une ÂArdoife venant d'Anjou ; & cette impreflion , qui paroît un jeu de la nature, eft aufli belle que rare. Le 5° morceau repréfente plufeurs feuilles de Capillaires en creux; c’eft précifément la partie inférieure de la plante qui s’eft contre-imprimée fur celle-ci. Ce morceau a ététiré de S. Chaumont, Province du Foreft, à 6 lieues de Lyon. C’eft encore du même pays que vient l’Ardoife épaifle de la 6° figure , où font plufieurs couches d’Algue marine . ferrées l’une contre l’autre. On voit dans le bas les feuilles de lOfmonde ou Fougère aquatique. k Anthracion , vel Antracinum , eft une efpèce de Jayet , ou charbon foflile , fait en rèfeau, de nature de chanvre » IN fermant une efpèce de noyau de prune. | Feuilles ———— CHEDEL :Se- / | | z S) | E _ " AT > au Parlement , Pa € / CTay Conseiller Honorai ARBORISEES. js, US \ : : «il : Î 3 TN \ \ oo l | | Î ARDOISES : | (ul | | | Aux dépens de A © Ormesson du EE ne re “mot ns —_—" es - __— . ns mt = =. " OrvcroLoGte, 111 PARTIE. 361 Feuilles de Fougère de l'Amérique, où Ofmonde. : : Capillaire , imprimées fur l’Ardoife —_ Lonchites , de St. Chaumont en Polypodes , Foreft. Phytotypolithi, empreintes de plantes , foit tuyaux, épis ; feuilles, fruits , els que des glands, des noix , des noifettes ; &c. ë Il fe trouve encore plufeurs imprefions de plantes & de fruits , que l’on rapporteroit ici d'après un (2) Auteur, fi el- les étoient regardées comme véritables, On en a parlé dans le Chapitre précédent. Lot ET TPE Troifième Partie. Z 2 (a) A Be- ringerLithog Wircebur- genfis fpeci- men primum, (4) Breynii, Differtatio Phyfica, de Polythala- muis, | TROISIÈME CLASSE. DES PIERRES POREUSES FORMÉES DANS LA MER, QUI ONT ÉTÉ AMENÉES DANS LES ENTRAILLES DE LA TERRE, ET QUI LUI SONT ÉTRANGÈRES. N Philofophe (4) moderne appelle ces fortes de Pier res Mariva terrefires ; d’autres les nomment Fofliles ma- rins : leur nom le plus ordinaire eft celui de Madrepores. On croiroit que la plupart de ces Pierres an à , qui fe trouvent en Suifle , fur les Pyrenées , fur les Alpes, tirent leur origine de ces montagnes 5 elles ne la doivent cependant qu'a la mer, où elles fe font formées & où elles fe forment encore journellement. Nous en avons une preuve bien fen- fible dans les pétrifications de mer qui leur font analogues. Leur tranfport seit fait avec celui des coquillages appellés Foffiles , par le moyen du Déluge qui les a difperfés de tous côtés. La plüpart fe trouvent aufli dans des couches de rocher fort étendues entre deux eaux , d’où les plongeurs les tirent en les rompant dans les plus grands morceaux qu'il leur eft pofible. Il arrive quelquefois que les fucs pierreux de la mer s'incorporent avec les moufles, arrêtées par quelques cou- ches de rocher : ces amas forment alorsles nids d’Alcions , les Lichen, les Fucus, Goemon , Agarics, Fungus, Efcara, & les Ma- drepores. L'expérience que l’on a faite, que des vers & des poRei de mer habitoient les pores de ces corps marins, a fait naï- tre l'opinion que ces animaux en étoient les fabricateurs ; ce nn paroît aflez bien fondé. On remarque que ces fortes de pétrifications que l’on trouve dans les monta- gnes , quoiqu’elles foient analogues à celles de la mer, ne font jamais fi belles ni fi parfaites ÿ mais on ne peut difcon- venir qu'elles ne foient de la même nature & du même genre. Les Madrepores, qui font le principal objet de cette Claffe, ne diffèrent aucunement entr'elles par leur nature ; mais leurs figures particulières les font changer de nom. On les trouve dans les mêmes lieux que Le Corail, le plus fouvent dans la MADIERE P'ORIEE PANNN ; RAR AS UT RESTES ANS CHEDEL : sc- Aux dopens. de ALT Blondel de t 72 7, Zntendant des Mens Plasirs de Sa Meyarte ORvCTOLOG:YE, IIE ParTir 363 Méditerranée, fur les côtes de Sicile & d'Afrique, près le Cap Négre : on en pêche aufli beaucoup à S. Domingue & à la Martinique. Un Auteur (2) prétend que la racine ou le pied de ces corps eft ordinairement renverfé , & tient au haut du rocher, & que les branches pendent ainfi que celles du Corail ; mais bi lui à été contefté par d’autres Naturaliftes , & l’ex- périence l’a détruit : fouvent ces branches ne font qu’une mañle , qu'une couche qui s’écend aflez loin entre deux eaux. L’aliment s’infinue par toutes les parties latérales de la plan te, qui végèce indifféremment fur toutes fortes de corps fo= lides , de manière que la racine eit la plante , & la plante eft la racine ; il eft donc certain que les branches de Corail & des Madrepores peuvent venir en tout fens. La tige de la Madrepore , felon Donati, eft compofée de 17 lames , qui traverfées par d’autres, vont à la circonférence ; lextrémité des branches eft faite en entonnoir chargé de ftries , qui gagnent Le dedans rempli de cellules où fe logent des Polypes extrêmement petits, qui travaillent à former, par le moyen de leurs œufs, d’autres Polypes, & enfin la Ma- drepore. La plus commune de toutes les Madrepores eft blanche, & s'appelle Pfexdocoralliur, ou faux Corail : elle reflemble au Co. rail blanc ; & fes branches couvertes de plufieurs trous étoi- lés , pourroient fort bien la faire nommer Corail blanc oculé, C’eft une fubftance pareille à celle du Marbre , légérement rayée dans toute la longueur de fes rameaux, & couverte de. petites cellules autour de fes branches , où fe logent commu- nément des Polypes, avec chacun un couvercle fait comme un verre à boire , que l’animal ouvre & ferme quand il veut prendre fa nourriture. Donati remarque que les Polypes qui habitent la cime des rameaux , n’ont point de couvercles, & qu'ils travaillent à perfectionner leur ouvrage , ainfi que font les teftacés pour former leurs coquilles, .… Voici celles qui font décrites chez les Auteurs. Millepore , produétion pierreufe , formant un buiflon avec plufieurs tiges qui partent d’une même racine , & garnies de branches percées de quantité de trous ou de points, ce qui les rend rudes au coucher. Voyez la fig. 6. Planche 22. ; Madrepore rameufe avec des branches , formant un ar- ufte, Zz i (a) Marfil- ly , pag. 109. 117. Ferrantely, perato. Fic. 6. PLANCHE 22. (a) Marfilly. Dannb, Pan- a0n. Langius. 36% ORYcTÉOLÔGIE, IIL PARTIÉ ë Retipore ; corps marin & pierreux , qui imite les rèfeaux d’utt filer de pêcheur. se Acropore, autre corps pierreux , élevé & plein de trous faits en étoiles. Frondipore ; $ corps pierreux ; imitant les feuillés des ar- Dendropore, bres. | Fangipore , même farure , fair en forme de champignon. Un (42) Auteur en diftingue 16 efpèces. Madrepore d’un feul calice , dont le fommet eft concave & tout coupé dé rayons. | rameufe , à plufieurs calices, & de couleur jau- ne : fa fubftance lécère eft facile à caflér. | blanche , imitantle Corail, avec des rameaux & des calices. plus grande, rameufe & à plufieurs calices , ap- pellée Porus grandis Imperatis elle vient d'Afrique. rameufe , à branches tortuës, dont les extrémi- tés font faites en cône. Sa couleur eft jaunâtre. Corallinm afpcrum candicans adulterinum, dont les branches rondes font grainées en dehors. à branches rondes & plates , d’une couleur de Minium \uifant. à branches rondes & noueufes, qui croît fur les pierres & fur les coquilles. d’une couleur cendrée, tachetée d’un verd li- vide, & dont les branches font prefque plates. à branches plates comme des lames , & toutes piquées, nommées Porus Cervinus. ———— à feuilles percées qui fe replient , & forment une efpèce de rofe. à feuilles, dont les filamens font tantôt diftinéts tantôt mêlés , comme une cotte de mailles. rameufe, en forme de moufle, trouvée dans l’Ifle de Riou. Sa couleur cendrée tire fur Le verd’obfcur. à moule, ayant des épines à longs fils, & ‘des ra- meaux contournés d’une épine pierreufe très-déliée. ——— faire en cône, venant du Cap-Négre. On la nomme ÆAbrotanvides. — compofée de tubulaires, qui femblent un amas de poils pierreux , droits, & de couleur cendrée. # Pierre poreufe de différentes couleurs & figures , nommée , ORvcTOLOGIE, IIL PARTIE. 365 Fungires ; elle imite par fes pores & par fes filets le champi- gnon & la morille. Les Auteurs en diftinguent de plufieurs fortes. Fungites pileo lato, qui a un pied en forme de pilon ; c’eft celui qu’on voit au chiffre a. de la Planche 22. PLANOHE 22: orbicularis , dont la queué eft très-large. Fi, 1 ——— oris intus reflexis, dont les bords font recourbés en dedans. marinus, ffriatus & crifpatus, que Rumphius appelle ZLuidiws: Pœiller de mer. | Alcyoninm pertufum , rubiginofum , percé & couvert dé rouille. ——— dit fafciculus, fair en faifceau , imitant la gerbe de bled. | Lycoperdites , avec un pédicule ; on l'appelle veffe de Loup. Schenchzer.. Branchiale, efpèce venant du Nil. —— ÿ Ariflatum , barbu comme un épi de bled, venu fur —— une pierre dure de Siléfie. | Columellus , efpèce de Fungus, qui fe range avec les Pierres Luidius. coralines. Branchiali congener | approchant des ouies d’un. poiflon. Siphoïdes, fait en tuyau. Srellatus, étoile. ——— Craffiufculus , un peu épais. ———— Ramofus , plein de branchages. —— Pleifri-formis , fair en archet. î Turbinatus, fait en pointes. Tuberofus , plein de bofes. Srriatus, plein de ftries. Porpites rotularis, luteus, efpèce de Champignon rond & cendré, | compreffus, ruber, plus ramafñlé & rou geatre. ———— HU arts, imitant {a mon-- noie. fait en bouclier. clypeatus , undulatus , - ondé. orbiculatus, tout rond. Fungyus , qui a une forme de calote, appellé le grand:bon- net de Neptune. Z z üÿ PLAN. 22. Fic. 2. Langius. Fie. 3. méme PLANCHI. Bourguet, Fie. 4. même PLANCHE. Lanpius. 366 OrRYcTOLOG:E, LIL Pari - Efcara, dont les compartimens imitent la dentelle : on le voit à la figure 2. de la Planche 22. CU Fuñgus vérmicularis , couvert de vermifleaux , ou Tubulaire marin. Lichen pétrifié , efpèce de Fungus , à larges feuilles. Fucus petrificatus , Pierre qui a divers tuyaux. A si Majcus vulgatiffimus ; Pierre qui reffemble à une moule, Eguifètum , Pierre à différens feuillages , imitant la queuë de cheval. Virgulta petrefaita , amas de plufieurs branches faites en Yerges. Radix petrificata , dite Rizoïdes , imitant {a racine & la cou- leur d’un arbre. Hammites, feu Ammonite, vel Ammites ; ce font des amas de fable, qu'on prendroit pour des œufs de poiflons, Alcyonia tuberofa , repréfentant des efpèces de fruits joints enfemble : on la voit dans la figure 3. de la même Planche, Alcyonia , felon Vitaliano Donati , font des corps marins; dont la figure ordinairement ronde, eft couverte dans fa fu- perficie de petites épines & de tuyaux où fe logent des ver- mifleaux, avec une grande bouche dans le bas, où les An- ciens prétcendoient que les oifeaux nommés Alcyons faifoient leurs nids. Gallites , Pierre qui imite les galles qui viennent fur les feuilles de Chêne. Glañdites | Pierre qui imite le gland. Amygdaloïdes , feu Amygdalites , Pierre qui imite les aman- es. Cenchrites , Pierre qui, felon Mercati, fait voir des graines de millet. Meconites , autre dont les grains reffemblent au pavot, Champignon qui a de profondes ftries. Carriophilloïdes, Pierre qui imite le clou de girofle, repré= fentée dans la figure 4. Alçyon oblong , à petits trous. tubéreux. à rayes concentriques. moins mou que les autres. Alcyonium , cendré, plein de tubercules, & troué dans fa bafe, même couleur , de forme plus longue , femé de points quarrés, ORrvcTOLOGIE, III PARTIE. 367 Alcyonium , à deux fourchons , la bafe trouée ; avec de pareils points. | plus blanc, ayant un pédicule. rude comme une lime, felon Diofcoride. Aldrovandus: Adarcion, amas de moufles de mer,approchant de PAlcyon. Apophyfe de corps marin , en forme de ruelle ronde & cre- nelée. À Pierre lenticulaire, radiée. - quia plufieurs volutes très-petites. Groupe de vermifleaux de mer, en forme de madrepore, Belemnite , avec fon alvéole. Echinomètre étoilée. Scheuchzcr. Retepora lapidea, feu Efcara marina, eftune pierre poreufe, de couleur d’Ocre fur un fond gris, couverte de petits trous, ui imitent les rèfeaux d’un filet de Pêcheur, comme s'ils Fic. s. même Bourguet. étoient faits à l’éguille ; on en voit la figure au chiffre 5. PLancHe. Retepora petrifiee, de couleur cendrée, trouvée fur le mont Ferrante Im- ZLegerio, près Bade. perato. Alcyonium , en forme de racine pleine de nœuds , trouvé fur le mont Radius. Coagulum aqueum lapideum , eft un amas de grains de fable Langius. qui s’agglutinent dans un même endroit, & y forment une mañle dure. Lycoperdites , eft une Pierre fpongieufe , de couleur cendrée & de forme de vefle de Loup, imitant le champignon. roturdus , orbicularis, de forme ronde. minimus , pediculo donatus , petit , avec un pédi- Schenchzers = cule. Spongites , Pierre blanche, couverte de petits trous, d’une nature légère & friable, qui par fes cannelures imite l'éponge ; c'eft une efpèce de Fungus. se Sporgiolites , eft du même genre ; elle fe trouve dans le Bo- revanaus. lonois. Madrepore rameufe, de couleur cendrée. Tonrnefurt. appellée l'arbre, ou Porus magnus. chargée de tuyaux, telle que le démontre la fic. 6. de la même Planche ; on peut l’appeller millepore. : Fe. « mêne - d'uneftruéture raboteufe, pleine de points, fig. 7. PNR Madrepore nommée Marncandrites, corps poreux, formant Fe 7. même des éroiles à jour & à différens plis, telle que la repréfenre "%" la figure 8. de la Planche 22. . . RUFSAREnE PLancrs, Wormins. Frc. 9. même PLANCHE. Fc. 10.même PLANCHE. Bourget. Langius. Luidiur. 368 ORycTroLoOGIE, III ParTire. Ofleocolla , offi-fragns lapis , èft la Pierre dite des os rompus ; parce qu’elle ferc à les remertre ; elie eft d’une fubftance moyenne entre la cérre & la pierre. Sa couleur eft blanche, friable, croûteufe , pleine de fable & de peties trous, imi- tant la figure dès os. On la troùve affèz communément , quelquefois elle eft de la groffeur du bras. Ce n’eft point le Corail foflile , comme quelques Auteurs prétendent; c’eft une efpèce de marne , qui coulant dans les pafläges & gerfurés de la terre , acquiert dans un moule une telle figure. Elleeft fi légère & fi adhérente à la langue, qu'on peut la comparer à la Pierre-ponce. La figure 9. la fait voir parfaitement. Agaric contourné & chargé d'étoiles, tel que le repréfente la figure 10. de la même Planche. Grand Agaric, couvert de plus petites étoiles. appellé Difcordes:, ou à difques, ou zones con- centriques d'un côté, & de l’autre , couvert d'efpèces d'étoiles. | Alcyon pyramidal à grandes rayes. articulé. Madrepore , aftroïte, de forme plate. ‘Grande Pierre étoilée , ou aftroïte. Lapis flellaris , flellis maximis donatus , Pierres plates’ou ron- des , dont la fuperficie eft couverte de figures d'étoiles ; ‘en quoi elles diffèrent des Entroques, qui n’ont de ces fortes de figures que fur les tranches. Enaftreas, aflerias , aflricus,‘eft la même Pierre étoilée. Aftroïte de couleur de cendre , avec des étoiles également difperfées. | à grandes étoiles , appellé Cowetites, irrégulièrement efpacées. à tuyaux perpendiculaires , adhérens les uns aux au- tres , & de couleur blanche ; c’eft celle qu’on appelle Millepora Imperati. | Affroîtes ligneus flellulatus , imitant le bois, & plein d’étoiles. criflallinus , criftallifé. fabuletorum , plein de fable. hemifphericus , hémifphérique. ——— pyxidatus , favaginofus, fait en forme de boëres &-de gâteaux. —— ghurneus, de couleur d'ivoire. ——— ramous , rameux, Afrroites et NP &ve. L PIERRES ETOILÉES, HEDEL : SC + , r TT É CI > Aux depcns de ALT de Comte de Zessuyi Chanceliér et Commandeur des ordres du Loy de J'uede, = A , = , ’ L = . a > À À Chevaker de lOrdre de L- tite nou, e£ Couverneur de SJ, AR, Le Prince Le -editasre de Suede“ ORvycToLoGtie, [IT PARTHrE. 369 Pfiriites radularia ; faite en ratifloire. malla arenaria , pleine de tuyaux, fervant de nids aux Vers. 3 ——— lithophyton , creufée de petites cavités rayées. formée dans une Pierre d’un jaune gris. undulaius major, Où fungus maritimus coralloïdes , eft encore appellée Zapis lumbricatus major , autrement dite Erotylus , qui eft une grande Ardoife ondée. Boccone.. La même Pierre,nommée Zumbricarus minor, eft delamême efpèce , mais plus petite. 3 Afleria , eft une Pierre différente de l’Aftroïte, qui eft ap- pellée Zapis flellaris : elle eft femblable aux Entroques, Ver- Scheuchzer. rèbres, ou pointes des étoiles de mer; en quoi elle diffère des Aftroïtes , qui font de vraies Pierres , dont les étoiles font infcrites dans un cercle. Boccone croit les Afteries , des cham- pignons ondulés, ou des madrepores , dont les tuyaux s'é« tant ufés ou détachés, fe font enfuite aggregés avec le fable, enforte que c’eft toujours le même corps. Afferia ; rhodites ditfa ; elle repréfente une rofe. cometites dicta ; ce font des Comètes. mer. fligmite diéta ; ce font de petites Pierres amoncelées. Affroîtes tubularis, ou millepore, dont les tuyaux efpacés traverfent une pierre aflez épaifle , telle qu’on la voit dans la fig. 1. Planche 23. La Pierre de la fig. 2. eft entièrement couverte de petites étoiles toutes rondes. Sa couleur tire fur le gris-brun, & les étoiles font d’un blanc fali. Celle de la fig. 3. eft très-lécère & de couleur cendrée ; fes grandes étoiles forment des rayons , dont plufieurs font f , argentés. à L’Aftroite du quatrième chiffre eft une Pierre toute ron- de, pefante & fciée en deux ; les étoiles dont elle eft cou- verte, font beaucoup plus petites & plus ferrées que celles de la précédente. La fo. 5. eft toute srife, & lardée d'étoiles enfoncées , qui ne préfentent d’abord que de petits trous ronds ; efpace qui eft entre ces cavités eft tout piqueté. On voit au chiffre 6. une Pierre plate , prefque ronde ; dont les étoiles creufées font plus grandes & plus irrégulières. Troifieme Partie. Aaa hydatite, feu cymatite diéta ; elle imite les ondes dela Frc. 1. PLaAN- CHE 23. Feurgnet. g70 OrRgcToLOoGIE, IIL PARTEHE. _ La Pierre marquée 7. de figure bizarre, tire fur Le noir; elle eft grande, & rapiffée d'un compartiment en zigzag, com me feroient des vermifleaux , formant des efpèces d'étoiles. Celles de la Pierre numero 8. font aflez grandes, bien mar» quées, & plus creufes que les autres. La Pierre 9. eft encore plus pride & toute chargée de. trous ronds & ovales, formant des étoiles creufes. Le chiffre 10. préfente une petite Pierre ovale, de couleur orife, couverte de petits points ronds , qui offrent un com- partiment fort régulier. L’Aftroite du chiffre 11. quoiqu'irrégulière , imite aflez bien les étoiles, qui ne font point creufes & entourées d’une ligne , formant un quarré , dont {a forme eft fingulière. Celle marquée 12. offre des trous difpofés irrégulièrement , qui font des vraies étoiles. Les points de la Pierre irrégulière chiffrée 13. font d’un travail admirable ; ils forment dans leur enfoncement de pe- tites étoiles. | La Pierre marquée 14. dans fa diftribution & figure irrégu- lière préfente des taches noires , dont les étoiles ne font pas fi bien formées. ‘ Celle du chiffre 15. eft extrêmement belle ; elle peut paf- fer pour une Pierre fine : les globules qui la couvrent font de relief, très-ferrés , & la plüpart de couleur jaune. Elle appro- che fort de l’Aftroïte. On voit au chiffre 16. une Pierre extrêmement jolie, & couverte de taches grifes irrégulières, repréfentant des efpè- ces d’écoiles qui ne font point creufes , & qui font entourées d’une ligne qui forme des pentagones. Le chiffre 17. fait voir une Aftroïte de figure irrégulière , dont les cavités affez profondes font travaillées en étoiles. Celui marqué 18. eft une petite Pierre prefque ronde, dont le compartiment eft formé de taches irrégulières , qui imitent les étoiles; c’eit la feule de cette Planche qui fois rouge. Enfin la 19° figure de couleur grife , eft une Picrre ovale , couverte de points un peu creux, d’un joli travail , imitans les étoiles. Champignon à petites étoiles. tubulaire. — à rayes ondoyantes. ORYCcTÉLOGIE; IFE PARTÉE, $71 Grand Champignon , ou Pore à étoiles. —_—— fphérique , étoilé. — hémifphérique, à couches fur couches, dont les rayes font un peu élevées. à étoiles allongées , efpèce de Carryo- philloïde. orné de petites pointes étoilées. appellé Millepore , tout rempli de Tu- bulites. à petits cônes élevés & rayés. Carryophylloïde bariolé de différentes figures. — de petites étoiles difpofées en lo- zanges. Millepore à grandes étoiles. à étoiles bordées en relief. Aftroïte à grands tuyaux. à petits tuyaux. Champignon madrepore. ——— jretepore. e Coracoïde réticulé. | à écailles étoilées. ——— à petits tuyaux. Sphragis ; ce font des étoiles. - tubularis ; ce font des tuyaux. : lapilli modioli , articuli ffellati , ? les mêmes. A Poiflon. Lithophyton , appellé Corufcatula , de couleur noïre & très- brillant , venant du Comté de Denbigh. Lepidotes plotii, feu malleatula pifci-formis,eft un Lichophyte à crofle,raboteux, avec quelques cavités, venant du même pays. La même Pierre repréfentant un Lichophyte écailleux , ‘appellée Zepidotes, tirée des charbonnières de Warvich. Lithogloffam , efpèce de Lichophyte fait en langue , trou- vé près d'Oxfort. fait en ftalagmite. Lithophytes compofé de vellies élevées, avec une écorce ccn- drée, a veflies pleines d’une gluë rouge ; verant des éeueils de Riou. Anaï affrobolus, eft la même Pierre, imitant les yeux de. Dourgues. Cefner. Mercari. Luidius. Mafilly , Phyfique dela Mer, Aldrovandus. Mercati. PLANCHE 14. (a) Ce mor- ceau appar- tient a M. Du- bois-Jourdain, ancien Ecuyer du Roi, @ fon Licutenant- Général au Gouverre- ment du Toul- dus, 373 ORvcroLzoctt;lIIL PARTIE | Lithophytes | appellé Coralloïde , à écorce moins dentelée: … à rameaux capillaires, formant une efpèce de feuil- lave. Er de couleur de brique cuite, venant d'Afrique près le Cap-Négre. de rofe , du même lieu. blanchâtre, du même pays, formant un rameaw de deux pieds. de l'Amérique , en manière de retz ordinairement rond. plein d’écorces & d’épines , avec une queuë de Raye. | Pierre-ponce, Pierre légère & poreufe , qui nage au-deflus. de l’eau. On ne parle ici que de celle qui eft formée par l’eau de la mer , ou autres eaux. mai Tubipore, eft un Tubulaire, ou plufieurs joints enfemble.. Tubularia purpurea, monceau de Tubulaires rouges, imitant. les tuyaux d’orgues. Fungi #aritimi, champignons de mer. $ Encephaloïdes , autres champignons, appellés le cerveau de: Neptune. nt Erotylos , feu Amphicome , eft une efpèce d’Aftroïte ondulée. Hypuriti corallin: , Pierre imitant la queuë de cheval. Lepidotes Plinii , Pierre imitant les écailles de Poiflon, par les différentes couleurs dont elle eft chargée ; Boccone la met parmi les Pierres étoilées. La (2) Madrepore repréfentée dans la Planche 24. eff très: confidérable , par rapport à fa beauté & à fa grandeur. Elle à 19. pouces &g de hauteur, & 12. pouces + de largeur. C’eft une efpèce de Corail blanc oculé , dont la difpoñition des panaches eft très-fingulière. On y voit d’un côté une forme de têre aflez bien marquée , dont les yeux & le nez font ap- parens ; elle fe trouve placée dans la partie fupérieure en- tre des rameaux, dont un s’éleve plus haut que les autres. Au deflous eft une efpèce de ed qui s’avance vers Le mi- lieu de la Madrepore ,'& qui occafionne une petite grotte, où l’on découvre des coquillages pétrifiés enclavés dans la: Madrepore , avec des éponges pétrifiées qui en ornent le pied. Teffere Badenfes Laforia , qui fe trouvent dans beaucoup de Collections , ne font point de véritables Pierres, Ces dés font La ghs DT, Fa Ps ee RE 1 sr RE ct ” ei MADREPORE. _ P CHEDEL OR - 3c- ; - : e Du Cabinet de M! Du Bois Jourdan Ecwyer dx R oy et son? Lieutenant CGenéral ai Gouvernement du Toullois , Orvcrorocte, lil PARTIE. 373 fadticess & quoiqu’on en ait trouvé un aflez grand nombre répandu dans les campagnes qui entourent la ville de Bade en Allemagne , ils n’en font pas plus réels. On pourroit pré- fumer que les foldats des Légions Romaines qui ont campé autrefois dans ces cantons , fe font fervis de ces dés pour jouer ; d’autres difent que l’on avoit inftitué dans ces mê- mes pays des Jeux en l'honneur de la Déefle Ifis , & que ces dés étoient de quelque ufage dans ces fortes de fêtes. L’artifice, en fait d'Hiftoire naturelle , n’eft que trop fou- vent employé, & l’on ne peut aflez s’en défier. On a depuis ee profité de la créaulité de quelques Curieux , en leur aifant pafler pour une coquille rare , des parties de la bouche d’une Rayesbien évidée , colorée en blanc , & accommodée avec de la gomme : on vient encore de leur en impofer au fujet de quelques coquillages foffiles apportés d'Angleterre, que l’on avoit joints à d’autres Fofliles rares, tels que l'oreille de mer ; on en avoit formé avec de la gomme un groupe très- bien arrangé, couvert d’une couleur blanche , ou d’un lait de chaux. La propreté qui régnoit dans ces groupes, fit foupçonner la tromperie : on les examina au microfcope , ce qui fit appercevoir la gomme ; enfin on les mit dans l'eau chaude , qui détacha toutes les coquilles, & leur rendit leur couleur naturelle. Cette manière eft encore bonne pour dé- couvrir l’artifice des Hollandoïs , qui peignent les coquilles, & y ajoutent des couleurs brillantes que la nature leur a ré- fufées. Ils emploient à cet effec un noir pañlé à la lampe, qui ne s’efface point. On a déja fait mention dans la Conchylio- logie de quelques-unes de ces rufes. Aaaiï trs des comme sres-douteufes par la plapart de nos Phyji- ciens moder- ne, la) Ces ver- font regar- 3. : 3 QUATRIEME CLASSE. DES PIERRES QUI CROISSENT DANS LES ANIMAUX ET LES VÉGÉTAUX, ET DE CELLES QUI LEUR SONT ANALOGUES | DANS LA TERRE, ET QUE L’ON NOMME BÉSOARTS MINÉRAUX. D A NS le plan qu’on s’eft formé de parler fci de toutes les Pierres, on ne doit point paffer fous filence les corps pierreux qui s’engendrent dans les animaux & les végétaux : ces fortes de Pierres, à la vérité, ne font pas des 'offiles: mais leur nature qui tient de la Pierre, & leur dénomination femblent les en rapprocher. Ces Pierres fe nomment Calculs ou Pierres, dans les hom- mes & dansles plantes ; on les appelle Aïifes dans les enfans , & Béfoarts dans les animaux. Ce mot Béfoart vient du mot Chaidéen Beluzaar , qui fignifie contre-poifon , par rapport à la propriété que quelques Phyficiens ont attribuée au (4) Bé- foart , de détruire l'eflec des poifons. Ces fortes de Pierres fe forment par fédimens appliqués l'un fur l’autre , qui découvrent des couches concentriques, lefquelles s’enveloppent & fe placent les unes fur les autres en forme d’écailles & de peaux ; c’eft une marque certaine que ces corps ne fe forment pas cout d’un coup, mais fuc- ceflivement , en recevant des matières propres à leur forma- tion. Ces cercles font difpofés autour d’un noyau qui en eft le centre , & fouvent d’une matière très-différente : on trouve quelquefois ce noyau libre & détaché du refte de la Pierre, ce qui fait fonner le Béfoart comme une Pierre d’aigle ; fouvent ce noyau eft un fruit que l'animal a avalé , une autrefois c’eft une coquille, du bois, un caillou, un amas de fable , des poils, &c. La nature de ces Pierres eft vifqueufe, tartareufe ; ou plu- tôt c’eft une matière dure , à peu près femblable à celle que l’on trouve attachée dans l'intérieur & les parois d’un tonneau. Ces pierres font lLiffles par deflus & extrèmement ORryvcrorzoctre, III PARTIS=. 375 unies : quelques-unes font rudes & inégales , les autres rei- gnent les mains en jaune & en verdatre ; il J ena de tendres w'on pourroit écrafer fous la dent , & dont les lames fe . au feu. Leur figure eft tantôt ronde, ovale, trian- ulaire ; quelquefois branchuë , raboteufe & trouée : c’eft Hesse Ti d’une olive, d’un gland , d’une chataigne & au- tres fruits. La couleur de ces Pierres varie : dans les unes elle eft blanche , ou cendrée , ou jaunâtre , ou olivâtre ; elle eft ver- te, bleuë , & très-fouvent noirâtre dans les autres. Leur grandeur n’eit pas dérerminée ; on voit des Béfoarts auf gros qu’un œuf d’Autruche , & d’autres aufli pecits qu'un pois. Ceux qui nous viennent de Perfe , d'Egypte , de la Chine & de Carthage, font appellés Orientaux ; les autres qui fe trouvent dans différens pays de l'Amérique & du Pé- rou , fe nomment Occidentaux. Leur propriété, felon (4) Rumphius , ainfi que leur qualité, vient de la bonté des pa- turages remplis d'herbes falutaires & aromatiques, dont les chèvres, les vaches & les autres animaux de ces pays font leur nourriture ordinaire 5 c’eft du réfidu des herbes & de leur coétion dans l’eftomac de ces animaux, que fe forment _ces Pierres propres , fuivant cet Auteur, à chafler le venin & à guérir plufieurs maladies. Cela eft fi vrai, que fi ces her- bes ne font pas falutaires , ou qu’elles ne foient pas broutées fur les montagnes où elles font les plus fortes, le calcul qui s’en forme n’a aucune propriété. Un autre (4) Auteur eftime les Béfoarts Orientaux comme les meilleurs , & particuliérement ceux de la Province de Schiras , dans la Perte. On 2 divifé les Béfoarts (c) en cinq claffes ; fçavoir, le Béfoart Oriental & Occidental , les Pierres tirées des ani- maux , les Béfoarts fofliles , les matières figurées, qui font le calcul humain fans en avoir les vertus , enfin les Égagro- piles: mais cette divifion peu exacte confond les deux premiers articles , parce qu’il eft conftanc que les Pierres tirées des animaux font ou Orientales , ou Occidentales, & que la plüpart de ces Pierres ne font point des Béfoarts, mais de petites pierres, ou des os. La manière de divifer ces fortes de Pierres en crois arti- cles , eft plus régulière ; le Calcul animal , le Calcul végé- tal, & le Caicul ou Béfoart minéral, (a) Herba- tium Amboi- nenfe , à G. Everhardo Rumphio, in lucem editum à Joanne Bur- manno. Amit, 1741, (8) Pietro della Valie, fameux Voya- geur. (c) Mémoi- res de l’Aca= démie, 1710. PAS. 242: _ Le CaLcuz ANIMAL. (a) Eft au- tem renum tum vefcæ calculos non aliud progi- gni, quam ex lento craflo- que humore temporis tra- tu à caloris noftri facul- tate coacto. Muf. metal. pag. 897. (b ) Kent- IANNUS. (c) Lach- mundus. {d) Taver- 376 ORvYvcToLoGiE,IIL PARTIE. Le Calcul animal fe foudivife en celui de l'homme ; & en celui des animaux. | | | Le calcul , ou Pierre de (4) homme, fe forme dans diffé rentes parties de fon corps, quand la férofité ou la limphe du fang s'arrête dans quelque partie , y fait du féjour, & par fes différens dépôts donne lieu à la production de ces Pierres : l'urine même pleine de fablons, par les fédimens qu’elle laïfle au fond des vafes où on la laïfe repofer, fait juger qu’elle eft très-propre à former des Pierres. Un (b) Auteur rapporte douze parties du corps humain où fe forme la Pierre; maisil yena bien d’autres, celles que le cerveau , les paupières , les yeux, le nez, le deffous dela lan- gue , les jouës , les mammelles, l’eftomac, le foie , le cœur, les poumons, la veficule du fiel, la ratte , les boyaux , Le mé= fentère , l’urètre , le fcrotum , & dans les articulations des doigts ou #odus des gouteux. Cependant les parties du corps humain qui y font le plus fujettes , font les reins & la veffie, parce que la férofité du fang s’y porte, & y féjourne plus or- dinairement que dans les autres parties. n (c)autre Auteur rapporte deux Béfoarts , l’un forti de | U tre À te d B la joué ou d’un des côtés du sez d’un homme , & l’autre de fa verge. Il y a deux efpèces de calcul humainæ les uns font com- ofés d’une matière plâtreufe , aflez tendre & friable , & de couleur blanchâtre ; les autres plus durs, font gris OU noi- ratres, & fe nomment murales. Les Pierres des animaux qui fe nomment Béfoarts, fe ren- contrent ordinairement dans leurs veflies; & quand ce font des Pierres qu'ils avalent, elles fe trouvent dans leurs ven- tres. Un Voyageur (4) dit que les payfans en tâtant le ven- tre des chèvres du Pérou, fçavent combien elles ont de Bé- foarts & les vendent à proportion; ce que Chapuzeau confir- me dans l’Hiftoire des Pierres fines , qu'il a rapportée dans les Actes de la Société Royale de Londres. Les boules que l’on appelle Egagropiles, ou Béfoarts de poil , ne font pas abfolument des Béfoarts & des Calculs ; leur dureté eft fort différente, n'étant compofées que des poils ue les animaux avalent en fe léchant l’un l’autre. Elles fe | lsne dans l’eftomac des Chamois, des Daims, des Che vreuils, des Bœufs & des Vaches. Ces boules font la plüpart des peloces de poil apparent ; les autres font couvertes d’uñe peau, ae. séance arts mime + “ins Et PRE CRIS 7 OrvcroLOocGtieE, III PART:E 377 peau, & fonc liffes par deflus ; celle que Pline appelle To- phus Tuvencarum ; eft toute ronde, couverte d’un travail ra- Me" , légère, pleine en dedans de poils, de couleur noire. La Pierre de fiel fe trouve dans la veficule du fiel de l'homme & de plufieurs animaux : elle eft fulphureufe & in- flammable , friable & marbrée en dehors. On en fait une cou- leur affez dorée, dont fe fervent les Peintres. ” On connoît pour calcul , celui de l’homme , qu'on nom- me ordinairement Pierre ; il y en a de toutes fortes de figures & de grandeurs. Leur nature a été décrite ci-deflus, ainfi que leurs particularités. | Celui des enfans , qu’un Auteur (4) appelle Alyfe, quoi- que beaucoup plus petit, eft réputé avoir la même nature & qualité que celui de adulte. Les Béfoarts fe trouvent dans les animaux fuivans. Celui de [a chèvre fauvage des Indes eft appellé Béfoart Oriental , & fe tire d’une chèvre , que Clufius appelle Capri- serva ; à caufe que cet animal tient de la chèvre , du cerf, & ) Herba- tium Amboi- nenfe à G. Everhardo Rumphio , in lucem editum à Joanne Bur- manno. Amft. 1741. (c) Herbar. Amboinenfe, 384 OrRtcTOLOGIE, IIL PARTIE. 1 dans lé Bouleau , le Chêne, le Sapin & le Pin fauvage. La difficulté eft de fçavoir fi le Calcul végétal qui fe trouve dans ces arbres, eft né naturellement dans ces plantes, ou s’il ya été introduit accidentellement. | ‘53 Il y a toute apparence que ces Calculs, qui font de petits | cailloux, que l’on trouve renfermés au milieu du bois dé ces . arbres v ont été introduits par hazard : deux raifons le fonc croire; l’une , que plufieurs de ces Piérres n’y font pas renfer: mées entiérement 5 l’autre , que l’on découvre Ne st les cavités par où elles fe font introduites. LE BE On peut joindre à ces deux efpèces de Béfoart qui font ss MI- dans les animaux & les végétaux, une croifième efpèce qui “ © fe trouve dans la tefre, qui eft formée de même par couchés, & que l’on appelle par cette raifon Béfoart foflile , où miné- Û ral, Ce Béfoart dont la fubitance eft plus ou moins dure , 1 eft de forme différente, & d’une conftruétion plus variée. : On en voit d’adhérens fur la fuperficie des Pierres, fur des |. coquilles pétrifiées ; & les couches dont ils font compolés, F2 font très-minces : d’autres en forme de noyau ou de Geodes , î font dans l’intérieur d’un caillou long & dur , avec des parties criftallifées ; leur couleur eft noire, verdâtre , & quelquefois blanche. Le village de Boutonnet près de Montpellier, les environs de Paris, la Provence, la Suifle proche de Berne, Tivoly en Italie, la Sicile près le mont Madon , l'Amérique dans la nou- velle Efpagne fourniffent des Béfoarts minéraux. La nature de ces Béfoarts eft aflez différente : les uns font fans enveloppe ou écailles, & approchent de la nature de l'Ocre, ainfi que leur couleur; il y en a de tout gris : leur croffeur eft quelquefois celle d’un œuf de pigeon, d’autres — us = ù L DETE ) n’excèdent pas le volume d’un pois. Cette Pierre eft ordi- i nairement fablonneufe, & fa furface eft aflez régulièrement ÿ arrondie. Le nombre de fes couches eft indécerminé ; rare- 4% ment on en compte jufqu’a dix : elles ont au centre une pe- + tite cavité qui contienr du fable, & leur folidité égale celle F1 du Marbre. 4 Tous les Calculs minéraux n’ont point d’odeur, ainfi que {. ceux des animaux ; mais ils ont les mêmes propriétés , felon Ê (a) Rafs, plufieurs (4) Auteurs, & même ils ajoutent celle de préfer- à Serapion, Me- ver de poifon celui dont le Béfoart touche la chair, comme g bi auf de garantir une plaie de devenir venimeufe, quand il & eft | { OrgcTOLOGIE, III PARTIE. 385 eft appliqué fur la bleflure. Seon Donzelli, les meilleurs de ces Befoarts font les Orientaux, & les Turcs en font des vafes pour boire , dont Le poifon fort auflitôt qu’il y eft verfé. On ne pourroit pas d’un Befoart animal former un vale, parce qu’il n’eft pas aflez grand. Les deux Auteurs (2) qui ont le plus parlé du Befoart mi- néral, fonttrès-différens dans leurs defcriptions : celui dont Giraldini parle , n’eft, à proprement parler, qu’une terre un peu durcie, qu’il appelle Peloare minéral de Tofcane. Boccone (2) dit que le Befoart minéral eft une Pierre dure £ comme le Marbre , crès-blanche & fort luifante. Quand on Ja rompt en petits morceaux , elle conferve une figure rhom- boïdale , que l’œil découvre aifément ; fi l’on jette ces petits fragmens fur un brafier ardent, ils occafionnent de petites flammes , ainfi qu'on en remarque en brülant du foufre. Leur figure eft irrégulière , prenant celle de l'endroit où ils font formés. On peut comparer cette Pierre à de gros gra- viers , ou à des cailloux de nature de Marbre ou d’'Albâtre, qui font luifans en dedans. On la trouve près Palerme en Sicile , fur la montagne de Madonia , vicino la terra di Calata- fi. $ Cet Auteur dit ces Befoarts fofiles gros comme des noi- fettes, & de la même figure ; il les regarde comme un grand fudorifique , propre à guérir beaucoup de maladies. Ce Be- foart tire fa qualité, fa couleur, fa tranfparence, fon luifant, du lieu où il fe forme. Le nom de Befoart , felon lui , veut dire une chofe falutaire & eftimée ; il lui donne autant de vertu qu’a celui de la Chevre fauvage, furtout pour les hu- meurs froides , & le croit en bien des -occafions plus efficace que le Befoart animal. RE ANR OU ES: Le même Auteur dit que le Bol d'Arménie s'appelle en Sicile Befoart minéral, ou Befoart des Arabes . qui eft une Pierre foflile. Serapion , fuivant le même Auteur, parle de gobelets pour boire faits de cette Pierre de couleur verte, mêlée de fouffre , cendre comme l’Albâtre , & à laquelle on donne le nom de Cirrina. | ‘On ne parlera point ici de toutes les terres qu’on qualifie de Befoart, parce que ce ne font que des terres : telles font Troifième Partie, Ccc (a) Borcone ; Mufeo di Fi- fica. . Giraldini, Difcorfo fo- ra la Piegra Befoargmine- rale (b) Mufeo di Fifica, Page 53. & Juiv. (a) Chrifio- the Acofta , nel libro dè 386 ORYcTOLOGIE,IÏIII PARTEE. 2 le Befoart de Tofcane , que rapporte Giraldini , lequel reflet: ble à la terre di S. Paolo de Malte ; celle de Sicile , appellée Terra di Baira près Palermê ; celles de Suifle nommées Am mites, Ammonites , Cenchrites , Meconites. 4 On pañfera de même fous filence les concrétions pierreufes , | les compofitions chymiques, telles que le Befoart lunaire ou Lune cornée, le Befoart folaire ou chaux d’or, le martial, le jovial ou d’étain , fuivant le procédé de Stalh : celui qu’on appelle Befoart minéral, qui eft une matière blanche reftée après la diflolution du beurre d'Antimoine , fur laquelle on fait pañler de l’efprit de Nitre , & qu’on a foin de laver avec de l’eau. | Les Indiens, fuivant un (4) Auteur, falffient les Befoarts. & gardent pour eux les véritables , qu’il eft encore nécef- femplici der faire d’éprouver ; car il y en a de ces derniers qui n’ont au- Inda , cap. 21. cune vertu. Les artificiels font aufli fouvent recherchés que les véritables ; on diftingue parmi eux le Befoart de Goa ; & celui de Pondichery. SUR L'HISTOIRE NATURELLE PO SSTLES QUISE TROUVENT DANS TOUTES LES PROVINCES DE FRANCE. Ceci (a) On ne répetera point ici les noms des Ssavans qui ont fourni lis premiers Me- moires , Gr qui font injerés dans l'édition Latine de GC R RE Re se net seu) cs Près la defcription de toutes les richeffes naturelles ré= panduës dans PUnivers, quelle fuite paroïît plus con- venable , qu’un catalogue des Fofliles qui fe trouvent dans toutes les Provinces de France ? Cet Ouvrage a été donné en Latin en 1751. fous cetitre , Evumerationis Foffilinm que in omnibus Gallie provincis reperiuntur Tentamina. Vlufieurs perfonnes ayant fouhaité que l’Auteur eût donné cet Ou- vrage en François , il le préfente aujourd’hui traduit en cette Langue, corrigé dans beaucoup d’endroits, & aug- menté des recherches que les Phyficiens de plufieurs Pro- vinces lui ont communiquées : ces additions donnent un nouveau luftre à ce Traité, & le rendent certainement plus intéreflant pour le Lecteur. : or. Pour fe conformer au goût du fiècle, qui eft de lire tous les Ouvrages en François, on a été obligé de francifer plu- fieurs mots Lactins de Fofliles , tels que Gryphites , Gryphite 5 Bucardites, Boucardes ; Echinites, Echinites ; Echinites fpatagi, Ourfins faits en cœur; Tubulites, Tubulites ; Buccinites, Buc- cinites : les exemples ne manquent pas de plufieurs Phyfi- ciens qui les ont ainfi traduits. L’Auteur renouvelilera ici la proteftation qu'il a déja faite dans le Proæmium de fon Catalogue Latin, qu’il n’eft point garant des Mémoires qu’on lui a envoyés des ROCHE Pro- vinces qu'il décrit, & qu'il n’a pù parcourir en perfonne ; il s’eft toujours adreflé aux meilleurs Phyficiens , & aux Na- turaliftes les plus en réputation dans chaque pays : leurs (2) noms qui vont fuivre , indiqueront les fources où il a puifé , & doivent lui épargner la cenfure des Critiques. Les Mémoires pour la Haute-Normandie ont été four- nis par M. le Cat, Docteur en Médecine , premier Chirur- gien de l'Hôpital de Rouen, des Académies de Londres, de Madrid & de Rouen. Ceux de la Bañle font dûs à M. Da- led , demeurant à Valogne. La Bretagne vient de M. Abeille, fameux Avocat au Parlement de Bretagne, & grand Phyfi- cien. Les Mémoires de l’Anjou proviennent de M. Paulmier, Docteur en Médecine, Doyen de la Faculté , & Profefleur de l'Uriverfité d'Angers. La Touraine a été fournie par M. Burdin, Receveur Genéral des Fermes du Roi, de la Socié- té Littéraire de Lyon; & par M. Boulanger , Sous-Ingénieur des Ponts & Chauflées de cette Province , tous deux habi- ORrvcTroLoGiE, III PARTIE. 389 les Phyficiens. Pour le Berry , nous le devons au R. P. Dom Giraud , Religieux Bénédiétin à Marmoutiers ; & à M. Au- douls , Doteur en Médecine à la Châtre. Le Limoufin eft dû à M. de Varennes , Doéteur en Médecine à Limoges. Les recherches pour la Rochelle & le pays d’Aunis viennent de M. de la Faille , Contrôleur ordinaire des guerres à la Rochelle , Avocat au Parlement de Touloufe , & de l’Aca- démie Royale des Belles-Lettres de cette ville. Pour la Sain- ronge & l’Angoumois, c’eft M. Foreftier, Doéteur en Mé- decine , & Confeiller-Médecin du Roi à Saintes. M. de Se- condat , Sécretaire perpétuel de la Société Littéraire de Bor- deaux, nousa communiqué les Mémoires de la Guyenne. La Provence vient de M. Lieutaud , Docteur en Médecine, de l’Académie des Sciences , & Médecin de la Charité de Verfailles, conjointement avec M. Tafly, Confeiller du Roïgn la Sénéchauflée générale de Provence à Aix.Le Lvon- nois eft du à M. Reinaud , Docteur en Médecine, & de la Societe Littéraire de Lyon. Pour les mines du même pays, on les doit à M. Blumeftein, Conceflionaire des mines de Fo- reft, & de la Société Littéraire de Lyon. L’Auvergne vienc de M. Dozzy, Maître Apoticaire , & de la Société Littéraire de Clermont-Ferrant : le Bourbonnois, de M. Michel, Do- éteur en Médecine à Moulins, ainfi que de M. Armet, Do- eur en Médecine à Gannat , même Province. Le Nivernois eft dû aux recherches de M. l'Evêque de Nevers, & à cel- Mes de M. Levermé, de la même ville. M. Varenne de Beoft, Sécretaire en chef des Etats de Bourgogne à fourni cette Pro- vince , & l’on doit la Champagne au KR. P. Dom Sebafñtien Dieu-donné , de l'Abbaye d’Hautvillers, ainfi qu’à M. Viallet, Ingénieur du Roy. Les Mémoires de la Lorraine viennent dü R. P. Dom George , Profefleur de Philofophie à Munfter , & de M. l'Abbé Charroyer , habile Phyficien. On doit ceux de 2 Province du Toulois à M. le Comte de Treflan , Lieute- nant-Général des Armées du Roi, Commandant à Toul, & Membre des Académies de Paris, de Londres & de Ber- lin, M. Gilbert , Curé de S. Hilaire , & Doyen de Baune-les- Dames, ainfi que le R. P. Florence de Pontarlier, Capucin , Lecteur à Poligny , ont fourni les Mémoires pou: la Franche Comté.L’Artois vient de M. Bultel, Préfident'au Confeil Sou- verain d'Artois ; & de M. de Granval, Confeiller au même Confeil.Le célèbre M. Schæpflin, Hiftoriographe du Roi, & Cccii 390 : OnvrcTo LOGIES IN EN PARTIE Profeffeur en Hiftoire & Belles-Lettres à Strafbourg , de PAL cadémie des Infcriprions & Belles-Lettres , a donné les Inf rructions néceflaires concernant l’Alface. Celles de la Flan- dre-Françoife viennent de M. l'Abbé Mutte, Doyen de l'E- glife de Cambray , grand Phyficien. nr La France fe divife ordinairement en vingt-quatre Pro- vinces & fix pays conquis , dont on parcourera les richefles naturelles , à l'exception des Végétaux marins & terreftres, des Oifeaux , des Quadrupèdes, des Reptiles, des Infeétes & des eaux minérales : ces dernières regardent particulière- ment la Médecine & l’hiftoire Naturelle générale. Quoique la France, pour l'abondance des Métaux , doive le céder à la Saxe , à la Bohème, à la Hongrie , à la Suède, & aux autres pays renommés pour les mines; elle n’eft pas ce- pendant fi dépourvuë de Métaux , qu’elle n’en offre dans plu- fieurs de fes Provinces : elle abonde furtout en Fer;&lesmines d’Ifturie , dans le Royaume de Navarre, quelques autres dans l'Auvergne & dans différentes Provinces , montrent encore de l’Or dans leurs entrailles. A l'égard des autres Foffiles en cout genre, rien n’eft fi riche que la France. | L'IS L ET D'EFRIA NME On font le Beauvoifis, le Valois , le Hurepoix , le Gâtinois, le Man- tois , La Brieen partie , le Comté de Senlis, &leVexin François. & Es environs de Paris font remplis de coquillages fofliles , E & cette grande Ville en renferme même dans fon encein- te. Quelques Auteurs veulent que Paris ,ainfique Vienne en Autriche, foient toutes bâties de coquilles, parce que les pierres de leurs bâtimens en font remplies. Dans les foûterrains de l'Hôtel Royal de PObfervatoire , on voit plufeurs roches de congélations & de ftalactites , for- mées par les eaux qui diftillent de la voute. | Au Fauxbourg S. Germain, dans un canton appellé la val- lée de Tiffarr,les Builles des puits & Les fondations des maifons découvrent des Peignes, des Tellines ,des Vis, des Buccins, des Huïtres & autres coquilles, la plûpart mutiléesourompues. On a tiré en creufant le puits du bâtiment de l'Ecolemili- taire , plufeurs pierres blanches , des Turbinites devenus cailloux , des Buccins , des Echinices agarifés * Terebra- ORYCTOLOGIE, IIE PARTIE. 391 sula , vel concha rarior anomia vertice roffrato ; que l’ufage autorife de rendre en François par Le cog @ la poule, ou des pou- lettes. Le même puits a fourni à plus de foixante pieds de profondeur des pyrites , des pierres aflez grandes , du bois noirci comme du charbon, & des petites coquilles moulées dans des parties fulphureufes , & de la fauffe glaife. Au Château de Bicètre, on trouve des pelures d'oignons ; des Huîtres , Boucardes, Buccins, Tellines, Vis & Sabots renfermés dans des pierres. Dans le Village de Vaugirard près Paris , les mêmes Fofli- les paroiflent dans les fablonnières , mais un peu mutilés ; on peut y ajouter les Peignes & le Corail foffile. ét Un autre Village nommé If , offre dans fes carrières dif- férens Fofliles, principalement des Huîtres, des Buccins, des Vis, des Sabots, des Oftéocoles , des Cornes d'’Ammon ; ces eôteaux de fable font fitués entre les lits de pierre, formant une roche apparente d’où , fans fouiller, on tire quantité de ces Fofiles. Dans la plaine de Palaifeau , à 4 lieues de Paris, les Cames & les Tellines imprimés fur des cailloux & fur des morceaux de grès , fe voyent aflez fouvent. < Sur le chemin qui va du Couvent des Picpus à Vincen- nes, on apperçoit dans une fablonnière de petits cailloux jaunâtres, avec des ramifications noires , très-délicates. La montagne dite de Montmartre , eft coute remplie dans. fes carrières à plâtre, de Gyps, de Pierres fpéculaires & autres Fofiles. Celles de S. Maur, Vincennes, les Chartreux , fourniffene les mêmes Foffles, & des pierres qui font moitié pierres , moitié cailloux. Les eaux minérales de Pafly, près Paris , donnent dans leurs. terres fablonneufes , la Pierre fpéculaire , des Pyrites , des. Echinites , quelquefois des Bélemnites, des Turbinites bien. confervées , de Biz pouces de longueur , des Gloflopètres . & quelques Madrépores. On y voit aufli des pierres ten- dres , repréfentant des feuilles d’ozier-fauls, perficaires, va- rec ou fucus, & autres plantes inconnues ; ces pierres fonc mêlées de petites coquilles nacrées , qui font voir les trois Règnes dans la même pierre. Les coquilles des trois clafles ;. des univalves, bivalves & multivalves s’y voyent prefque tou- tes ; telles que des Lepas chambrés & à cabauchons,des Den- 392 ORYvcCTOLOGIE, III PARTIE. | tales, Antales, Limaçons, Buccins, Vis, Murex, Volutes, des Huîtres, Cames, Mqules, Boucardes, Manches de couteau, Ourfins faits en cœur 5 ( celui qui eft rond, fe voit un peu plus: rarement , ) des Vermifleaux ; des Pholades à deux pièces de : trois efpèces , dont une à queuëé. Quelques-unes de ces co=. quilles font colorées & parfaitement confervées. | #Æ Les eaux d’Arcueil par leur qualité font des incrufta- tions pierreufes en forme de fourreaux autour des objets qu'on leur préfente : tels que du bois , du Criftal , des ver- res de Fougère , des marrons d’Inde , des coquilles de Lima- çons. Après un certain tems, on trouve ces objets non pé- trifiés, mais revêtus d’un fourreau lapidifique extrèmement curieux. re WE Dans les Fours à chaux du Village de Sèvres près Saint Cloud, il y a des Pierres marneufes , où l’on apperçoit des jeux de [a nature dans quelques arborifations aflez diftin- es; & l’on pourroit fort bien les nommer Pierres arborifées. 4 Sur les montagnes du Village de Bièvre près Meudon, on trouve en allant à Verfailles , des Pierres moitié cailloux, & des filex jafpés de rouge & de bleu , approchant du Jafpe rouge. On y voit encore du bois pétrifié & des grès veinés de cercles bleus ; d’autres fur un fond couleur de chair , imitant les rayons du Soleil. Le Caillou repréfentant un morceau de fromage, s’y rencontre, mais rarement. On a trouvé du bois pétrifié jaune , qu’on dit être du Sapin , cou- vert de Buccins aflez gros, qui s’y font incruftés. | On voit du bois pétrifié aux environs de Juvify & de Champlan , Villages peu éloignés de Paris. Sur le chemin qui conduit à Ofoy-la-Ferrière , au-deflus du Village de Champigni , à trois lieuës de Paris, il y a des : Cailloux très-beaux , imitant l’Agache , avec des veines de matière criftalline ; qui fe poliffent parfaitement. Tous les covirons font remplis de pierres à fufil. | x] Dans la Forêt de Bondy, à deux lieués de Paris, on voit des Caïlloux qui renferment de petites coquilles , imitant la ? Corne d'Ammon , nommées Plan-orbis. Les environs de Verfailles offrent aux Curieux un bois pétilié, où d’aflez gros Buccins fe font incruftés. Ce bois | eit jauratre , & reflemble aflez au Sapin. H , La terre de Grignon, près Verfailles , a des fablonnières É en maile & fort élevées , touces remplies de Foflles de difté- | rens = AT 24 ORvcroOLoGtE,lÏIII PARTIF. 393% rens genres ; ils font petits & tout blancs. On y trouve prin- cipalement des Rochers, des Buccins , des Vis, des Cames, des Limaçons à bouche applatie tels que l'Eperon, des Tel- lines, des Tonnes , comme la Harpe, la Porcelaine, le Bon- net Chinois ou le Cabochon, des Poulettes & des Boucardes. Dans le Village d'Ennonville, proche Méru , on voit les mêmes pièces , excepté le Corail foflile , la pelure d’oignon, des Gloflopètres, des Nérites , des Tubulaires marins, des Tonnes , &c. Un autre Village nommé Errouville , près Pontoife , offre pareillement des Foffiles dans des fablonnières , avec cette fingularité , qu’ils font chargés de ramifications noirâtres aflez diftinétes. Le Sabot, les Buccins, les Tellines , font les plus fréquens. ù Proche la même Ville de Pontoife, dans la terre de Stoors, il fe voit des Gloflopètres , & quantité de Pierres chargées de Buccins & de Peignes. Au Château d’Anet , bâti par Henri IT. pour Diane de Poitiers , on voit dans le milieu des pierres dont il eft con- ftruit , des Caiïlloux noirs , en forme de Geodes. Dans le Village de Sorel, à une lieuë d’Anet , il y a une forge de Fer, dont la mine vient du Village de S. Laurent, à une lieuëé de diftance. Entre le Château d’Anet & le lieu dit Ivry, eft le Villa- ge de Breuil-Pont, fur la rivière d’Eure , où l’on trouve des Caïlloux ronds & creux, qui font criftallifés ; il y a aufi de très-beaux Ourfins , des Echinites, des Foffiles de toutes les efpèces , & (4) des Pierres qui ne font autre chofe que des (a) Hifoire offemens d'animaux pétrifiés. ; JAN Au Village de Gacourt, près le Bourg de Lufarche, à fix te UE lieuës de Paris , dans le champ appellé des Quatre-vents, on trouve des Pierres très-dures pleines de Buccins; d’autres offrent les empreintes ou les noyaux de Peignes & de Bou- cardes. ! Dans les carrières de S. Leu, près le Bourg & Château de Chantilly, les Pierres tendres font remplies de Moules, de Peignes , de Boucardes & autres Foffiles, Près du Bourg de Conflans Sainte Honorine , le Natura- lifte trouvera des grottes extrêmement curieufes pour les ftalaétires &'les belles congélations. Les caves du Château de Fontainebleau, dites le Prefloir Troifieme Partie, D dd 394 ORYycTOLOGIE,ÏII PARTIE. du Roi , à deux lieuës de diftance , font remplies de-con- gélations faites en tubes, qui tombent de la voute. A Herfe , à deux lieuës de Dreux, il y a une montagne où lon trouve un grand nombre de coquillages, mais très-pew d’entiers. Le Village de Trilport , à une lieuë de Meaux, offre des Cailloux ondes & des Pierres &ont le pont et bâti, lefquel- les font toutes jonchées de coquillages. Près Crefcy en Valois, dans un lieu nommé Orouy, le Naturalifte trouvera des Pierres qui renferment de petits ronds plats , imitant une pièce de monnoie : on peut Les nom- mer Pierres numifmales,. En Valois, près d’un lieu appellé Venteul, & d’un her- mitage joignant la montagne dudit lieu , il fe trouve des Pei- gnes , des Moules , des Cames , des Huîtres , & quantité de coquillages de mer. | Dans les montagnes du Vexin, près Chaumont, les Ama- teurs vont chercher toutes fortes de Fofliles très-bien con- fervés , des Ourfins faits en cœur , des Cames fort épaifles , de très-beaux Cailloux & des Cornes d'Ammon. À deux lieuës de Chaumont , & dans le même canton , dans la Paroïfle de Mons, fur Le penchant d’une montagne, fe trouvent tous les mêmes Fofliles. Dans la Paroifle du Four en Vexin, à trois lieuëés de la Ville de Vernon fur Seine , on voit cinq efpèces de Fofliles. dans des fablonnières , fur la fuperficie de la terre. On apperçoit dans une autre Paroifle nommée Auvergne ;. à quatre lieuës de la même Ville, des Huïîtres de couleur cen- drée , qui forment des lits à trois pieds de profondeur. Sicôt qu'on tire les coquilles , l’eau vient en abondance. Aux environs de la perite Ville de Pontoife, dans Les Vil- lages de Genicourt, Marine, Berval, &c. on trouve dans. des mafles de fable jaune des Marcaflites de Fer imparfait ;, où l’on a vü des parcelles d'Or & d’Argent. Un autre Village nommé Grizy, a fourni dans du fable verdatre des Marcafites de Cuivre. | Dans le Village de Geninville , à une demi-lieuë de Ma gny , route de Rouen, il y a une mine d’Argent , que laf- fluence des eaux a fait abandonner. Le charbon de terre fe découvre dans le Village de Baze- mont, près Mante , ainfi que dans celui de Bonafte. Il ÿ en | ORYCTOLOGIE, III PARTIE. 395 d'autre dans la terre de l’Ifle-Adam, à fix lieuës de Paris : ce dernier ne s’apperçoit que dans la fouille des puits ; il eft accompagné de Coquilles pyriteufes & de faux Ambre. Auprès du Village de Lizy, Diocèfe de Meaux, fur la ri- vière d’Ourque, ontrouve fur le côteau , dans un fable très- fin, plufieurs petits coquillages , du Corail blanc oculé & calciné , couvert de tartre , ou devenu caillou , avec des ga- zons très-poreux , remplis d’une infinité de loges d’infeétes d’un travail admirable. A Mary, Village à deux lieuës de Meaux, ce font de gros morceaux de Millepores , & des gâteaux d’infectes larges com- me la main & d’un joli travail ; il y a auffi du Corail foffile, des Œillets de mer, des Champignons de mer très-évafés , des Dentales & des Vermifleaux, des pierres appellées Bron- ta , Ceraunia , entièrement agatifées. On trouve aufli dans le même Village quantité de petits Lepas , & quelques-uns de gros faits en cabauchons, d’autres faits en dés à coudre, volutés en dedans, & épineux en de- hors ; il y en a de chambres. Ces deux Villages de Mary & de Lify fourniffent de gros Limaçons de trois efpèces , des Cadrans , des Eperons , Sa- bots, Buccins , de grofles Vis appellées tirebours, des Cy- lindres , le Lepas appellé Le bonnet Chinois , des Murex nom- més rochers, des Pourpres, la Vis nommée tarrière, des Né- rites, Volutes, Tonnes., Fufeaux, Porcelaines. Sur les côteaux du Village de Lify, on voit de gros blocs de grès pleins de coquillages faïllans : quand les pluies ont détaché les fablons de ces lits de orès, ils reftent fufpendus, & forment par deffous des rocailles très-amufantes pour les Naturaliftes. On y voit beaucoup de Buccins , de Cames rayées & unies, des Moules, Tellines, Huîtres , Manches de couteau , Boucardes, Arches deNoé, Pelures d’oignon, Pé- toneles & Gloflopètres. Les fablons de Mary abondent en petites Cornes d’Am- mon lenticulaires , ou Pierres lenticulaires , conglutinées par un limon, qui fe tient fur la valve d’une Huñtre ou d’un Pei- ne. De lautre côté de la Marne, vis-à-vis de Mary , entre Ar- mentières & Refel, font des carrières de Pierres-dures , tou- res remplies de coquilles de la même efpèce que celles de Mary & de Lify. | Ddd ïj 96 OrvcroLocie, III PARTIE. Dans les fablons d’Auvers, on trouve quelques Glans de mer , attachés fur des fragmens de coquilles. ñ Les environs de S. Jouarre font remplis de roches & de bancs de Pierres de Meulières , pleines de coquilles de la na- ture de celles des Villages de Mary & de Lify. Les fablonnières des environs de l'Abbaye de Chelles, de Brou & de S. Maur près Paris, contiennent beaucoup de fragmens de toutes fortes de coquilles , la plûpart volutées & bivalves. Près le Château de Gilles-Voifin , fur la rivière, à une lieuë & demie de la Ville d'Etampes , entre Lardi& Auvers , vis-a-vis le Château de Chamarande, eft un trou où-les la- boureurs vont chercher de la marne , qui n’eft compofée que de coquilles brifées ;, telles que des Moules , de groffes Vis, Limaçons, Buccins , Huîtres à bec, &c. Une autre mar- nière fur la demi-côte , à un quart de lieué, eft d’une nature plus dure , avec des veines grifâtres , & quantité de Buccins & de Moules écrafées. La plaine , entre Auvers & Villeneu+ ve , eft toute remplie de fragmens de belles Cames. Les murs de ce Château font bâtis de cailloux contenant des racines pétrifiées avec leur chevelu ; ils fe ramaffent dans les bois, les bruyères, les chemins, & ne proviennent d’aucunes car- rières. Proche le Château de Chamarande , à deuxlieuës d’'Etam- pes, fe trouvent des efpèces de poches & de pierres creufes, qui tiennent par un pédicule fur des pierres de Meulières , lefquelles renferment des Buccins criftallifés, & couverts d'une efpèce de mouffe blanche auffi pétrifiée. On a trouvé dans les Fauxbourgs de la ville de Lagny un ros moilon jaune & noir , tiré dans les environs de cette Ville ; lequel ayant été caflé , a donné une odeur forte de foufre , & a préfenté une efpèce de tourbe , ou de fiente de cheval pétrifiée. nn. Les vignes des environs de Lagny font garnies de pier- res plates , dures comme des cailloux, & de couleur blan- che, lefquelles étant caflées, fe réduifent en lames de deux ou trois lignes d’épaifleur ; & fur chaque revers de ces la- mes , on diitingue des rofeaux & des herbes aquatiques, toutes couchées les unes fur les autres , & du même fens: vrai dépôt des eaux du Déluge. Les vignes de S. Thiebaut , près de cette même Ville, pré= ORvcToLOGIE, III PARTIE. 397 fentent de gros troncs d’arbres pétrifiés, portant plufieurs oignons de racines, couvertes de petits Buccins de marais qui y font incruftés, & remplis de la même matière que cel- le du tronc de l'arbre. Les Pierres des environs du Pont Bicheret , à une demi- lieuë de Lagny, contiennent aufli de petits Buccins de ma- rais, qui fe font pétrifiés comme les marins. | On 2 trouvé dans des fouilles , fur la côte de la Chapelle fous Crecy, & du côté de Quincy & du Pont-aux-Dames, une veine de trois ou quatre pouces de haut toute rem- plie de coquillages extrêmement minces, tels que des Buc- cins, des Limaçons, Cornes d'Ammon. Ils font tous enfer- més dans une Pierre à chaux fort dure , avec des parties dé Pierre à fufil très-noires. rare ( On apperçoit aufi aux environs de Quincy du bois pé- trifié , & des Dendrites naïflantes. À une demi-lieuë de Clermont en Beauvoifis, fur Le territoi- re du Village de S. Félix , dans une cavée qui conduit de ce Village à l'Abbaye de Froidmont , on voit des deux côtés de la cavée routes fortes de coquillages fofliles renfermés dans de la Craie. La veine de ces coquilles commence à une croix de pierre, fur le chemin du Village de Thury à celui du Fay, & finit en defcendant dans la cavée environ à 40 toifes. On trouve au-deflus de cette cavée , dans des vignes à mi-cô- te, une grande quantité de coquilles plus grandes que les autres , mais moins confervées ; elles fe font répandues fur la fuperficie des terres. | A Sezanne, petite Ville de la Brie, les bois pétrifiés , de nature blanche, tendre & féléniteufe ne manquent point. Les montagnes de Crottes, près de cette Ville , font garnies de Pierres repréfentant des feuilles d’arbres ; ces feuilles font roulées , jettées & difpofées en toutes fortes de fens. Onne leur connoït point de rapport avec aucun boïs. Entre Coulomier & la Paroifle de Chailly , à deux lieuës de Senlis, il fe trouve des Pierres rondes en monceaux, qui font de véritables congélations , dont la couleur tire fur le blane fale. Sur la montagne du Tyllois, dans les environs de la Ville de Beauvais, on voit plufieurs Foffiles , tels que des Peignes, deseT ellines , Cames , Huîtres, &c. aflez bien confervés, Dddii 398 ORYcCTOLOGTE, III PARTIE. L A PI CA R-DUIIE: Qui contient dix Pays fçavoir , le Boulonoës , le Tierache, le Noyon- nois , le Laonnoës , le Soiffonnois , le Vermandois , le Ponthieu , &c. UR le chemin qui conduit du Bourg de Blerancourt à la Ville de Compiègne, au lieu dit le fond de la Louvière fitué au pied des montagnes, il fe voit un grand amas de co- quilles , furtout dans la carrière nommée Blin. Il ny a pas une Pierre de nature poreufe , qui ne foit remplie de Vis & de Buccins. Entre Noyon & Concy, dans les montagnes du Bourg de Blerancourt , & dans la carrière du même nom, on ne voit que des Fofiles de toute efpèce, tels que des Cames , des Ourfins , des Sabots & des Bivalves , des Turbinites, des Buccins, dont plufieurs ont confervé la Nacre dont ils font naturellement couverts. Proche la Ville de Laon, on ramañle du fable & des cail- joux criftallifés , dont on fabrique les glaces de miroir dans le Village de Saint-Gobin , en y joignant de la Soude qu’on tire d’Alicante en Efpagne. Depuis Laon jufqu’a la Fère , la terreeft remplie de Pierres numifmales , ou lenticulaires , & de coquilles foffiles de toute cfpèce. Les Pierres dont la ville de Laon eft bâtie, font plei- nes d'Huîtres & de ces Pierreslenticulaires ,mêlées d’Antales. La Pierre numifmale, nommée ainfi à caufe de fa reflem- blance avec une pièce de monnoje, & que d’autres appel- lent ZLapis Lenticularis, fe trouve D déhe a Ville de Noyon. Quand on a féparé la Pierre en deux parties , il s’y décou- vre des cercles comme ceux d’une corde roulée autour d’el- le-même. Leur nom commun eft Zsards de Saint-Pierre. Dans les environs de la Ville de Soiflons, on trouve fur le penchant des montagnes-les mêmes Pierres , & d’autres plus petites qui n’ont ni cercles ni fpirales. Près de la même Ville, la plaine & les montagnes voifines fourniflent Huîtres , des Gloflopètres , des Pierres figu- rées , des os de poiflons pétrifiés, du bois foflile , des By- rites dont on tire le Vitriol , différentes efpèces de terre noire tenant du charbon; quelquefois à 14 ou 15 pieds de bas, il fe rencontre du Succin. es ORycTOLOGIE, IIL PARTYE. 399 Ontrouve en fouillantles puits près de la ville de Chauny, à trois lieuës de Noyon, des Echinites, du Succin ; & toutes les carrières font remplies de Pierres qui offrent des coquil- les enclavées. A une lieuë de la même Ville de Noyon, fe rencontre une terre noire, fulphureufe , remplie de Pyrites , dont on peut tirer du Vicriol. = Les environs de [a Ville de Boulogne fur mer fourniflent des Cornes d'Ammon , des Fofliles de toute efpèce , des Pierres bleuatres, & beaucoup de charbon de terre. j On fouille dans le territoire de Marquife, Village à une lieuë du Port d'Ambletufe , un Marbre brun racheté de noir, très-aifé à polir ; on l’appelle Stingal. Le mème canton fournit du Marbre gris, mêlé de quel-- que peu de rouge, appellé Linghon ; & un autre d’un fond rougeatre fali, racheté de marques blanches efpacées irré- gulièrement, nommé Macarné. | Dans les Villes de Bergues & de Landreton, près de celle . de Boulogne , on tire la pierre de Stingal de différentes cou- leurs. Rien n’eft plus utile dans le pays. Chez les Religieux de Prémontré , proche la Ville de Soif- fons, les Gloflopètres de diverfes couleurs ne font pas rares. Il y a deux mines de charbon de terre dans le Boulonnois, & quelques mines d'Etain dans les Falaifes le long de la mer, proche Vriffant. La terre de Bufanci, a trois lieuës de Soiflons, fur une mon- tagne de nature de marne , offre au Naturalifte des Foffiles de toute efpèce , principalement des: Bivalves, des Pei- gnes , des Huïtres, des Cames , des Tellines & des Cornes d'Ammon. - Il y a beaucoup de forges de Fer dans la Forêt de Saint- Michel, & dans l’Eletion de Guife. Aux environs de Laon , on voit des lits d’une terre inflam-- mable , qui font appercevoir des parcelles de Succin. Dans la même Election de Laon, on trouve des mines d’Alun dans les Villages de Bourry & Couvigny. Des mines de charbon de terre fe manifeftent dans le Vil- lage d’Ardingheim , proche Boulogne ; & une autre dans là Paroifle de Rethy. Les environs de la Ville de Beauvais font voir des Den:- tales , des Buccins en quenouille , des Limaçons, des Cy- lindres , des Cames & autres Foffles. 400 ORYCTOLOGIE, III. PARTIE: LA HAUTE ET BASSE-NORMANDIE. L2 1 Es carrières de la montagne Sainte - Catherine , aux portes de la Ville de Rouen dominée au Sud-Oueft par une chaîne de montagnes, font remplies de Cornes d’Am- mon, de Petuncles , de Cames, de Poulettes , de grands Nau- tiles, & d'Ourfins adhérens à des cailloux dans des Pierres blanches marneufes. On y a aufli trouvé des poiflons pétri- fiés, de fa limaille de Fer & des Marcaflites cuivreufes. À quatre lieuës de la même Ville, dans un lieu dit Cau- mont, proche la petite Ville de 1a Bouille, fur la rive qui re- garde la Bafle-Normandie , on voit une carrière nommée Jacqueline , qui préfente un grand vefttbule dans fon entrée, ve ne peut pañler fans être courbé. La grotte eft inégale dans fa hauteur & fa largeur, & remplie de Stalactites, & d’un amas de Pierres brifées les unes fur les autres. On arrive par un chemin aflez raboteux à la première grotte, qui a vingt- deux pieds de diamètre , & douze de hauteur, éloignée de l'entrée de 107 pieds +. Ses murailles font tapiflées de co- lomnes & de rangs de tuyaux, d’autels & de ftalaétites de différente figure pendantes de la voute, qui eft ornée de Em & de ftalaites tombant en culs-de-lampe. Au out de cinquante pas le chemin conduit dans une au- tre grotte , que Ja proximité des ftalactites fépare en deux parties arrangées de la même manière. Une quatrième grot- te plus petite , mais plus belle, fuit cette double re elle paroît étroite, & bouchée par des congélations jufqu’a vingt- cinq pieds de hauteur. On pañle de là dans une demi-grotte tapiflée de ftalaétites blanches , d’où une allée de 49 pieds de long conduit dans une grotte fort ample pleine d’Ar- gille , & à une allée de 29 pieds , dont l'extrémité eft toute bouchée. On compte en tout 507 pieds & demi de long. | On voit fur Le chemin du Port Saint-Ouin, à deux lieuës de Rouen, des Stalaétires plus petites que les précédentes, com- pofées de lames tranfparentes, fortant de la marne & des cou- ches de pierres & de cailloux , qui font au pied des Falaifes dont le chemin eft bordé. Dans ; L | À H OrvcrozocGie, Ill ParTre 401 Dans les jardins de Gaillon , il y a une fontaine en forme de grotte , garnie de ftalaétites & de congélations tombant en En de cul-de-lampe , entourées de plantes percées de tout côté , & ayant des parties pétrifiées. Cette fontaine pétrifie encore tout ce qu’on y jette. Sur la montagne dite le Mont aux malades ; vers Rouen, on trouve des Echinites , des Pétuncles , des Cames, des Bi- valves & des Pierres Judaïques. Sur le penchant du mont Renard , proche de l’autre mon- tagne , les mêmes Fofliles fe rencontrent & beaucoup de tuf, avec de lengs morceaux de terre pétrifiée , qui forment une efpèce de ftalactite de couleur jaune. Dans les vallées de Marum , Malanné, Bondeville, aux en- virons de Rouen, à une lieuë & demie de cette Ville,on trou- ve fous la bonne terre un tuf pierreux de 4 pieds d’épaif- feur, dans lequel il y a des morceaux de bois pourri & pé- trifié , des tuyaux de grès incruftés , des ftalactites , différens coquillages d’eau douce, & quelques parties d'animaux. À deux lieuës & demie du Havre,& à une de la Ville d'Har- fleur , près Le Château d’Orcher, fur le bord d’une falaife ef- carpée , on voit des incruftations , des criftallifations , des ftalatites formées par l’eau d’une fource qui fe répand fur les rochers , dont les groupes en cul-de-lampe compofent des grottes admirées de tous les Naturaliftes. | Vers Le Cap de Caux, à un quart de lieuë de la Ville , le long du rivage de la mer, on trouve un banc de Pierres d'en- viron 800 toifes de long , où font des’ Huîtres , des Arches de Noé, des Boucardes, des Cames , des Nérites, des Mou- les, des Cornes d’Ammon , des Sabots, des Champignons de mer, & des efpèces d'Huïtres appellées Rafellum. Dans le même pays de Caux, les mines fourniffent toute forte de Fofliles, des Cailloux criftallifés, des Fluors, des Stalagmites & des Géodes. La carrière de Vérone, proche la Ville de Vernon, à dix lieuës de Rouen & 2 fix lieuës d'Evreux, eft remplie de crif- tallifarions & de ftalactites très-curieufes. Les Falaifes d'Orival du canton d'Elbœuf, donnent des Bivalves, des Peignes, des Huïtres à bec recourbé & de 'Alun naturel, à 100 pieds au-deflus du niveau de la rivière. Près du Bourg de Forges , célèbre par fes eaux minérales, a neuf lieués de Rouen,on découvre une terre de couleur de Troifième Partie. pee 402 ORYÿcTOLOGIE, III PARTIE. plomb , propre à faire des creufets pour la Manufacture des laces de S. Gobin ; cette terre ef encore très-utile pour les fayences & les poteries. ‘Proche la Ville & l'Abbaye de Fecamp, il y a une car= rière pleine de coquillages pétrifiés de toute efpèce. On trouve encore d’autres aflemblages de cailloux conglutinés ÿ femblables à ceux d'Angleterre. À deux lieuës de Fecamp , dans un lieu nommé les Char- bonnières, font fituées des grottes fpaciegfes, de nature mar- neufe , avec des lits de rochers fort élevés , dans lefquels il y a grand nombre de Pierres arrondies de main d’homme , applaties d’un côté, avec une efpèce d’anneau creufé dans le milieu de la pierre , qui paroït avoir fervi de meule aux Romains. Ces Pierres font compofées d’un affemblage de galets conglutinés avec du fable; & quoiqu’elles approchent de la couleur des Poudings-Sionne d'Angleterre , elles n’en ont point la folidité , & ne peuvent pas fouffrir le poli come me les autres. Dans les Falaifes près de Dieppe , on voit des Cames , des Huîtres, Boucardes, Tellines , Buccins, Ourfins; & à leurs. pieds différens cailloux épais , qui étant caflés décou- vrent des Ourfins , des Moules , des Dendrittes & des crif- tallifations remarquables pour la variété de leurs figures. On trouve auih des Pyrites ferrugineufes. Le Village de Varengeville , à cinq quarts de lieuë de Dieppe , fur une Falaife , renferme une carrière de grès, & beaucoup de coquillages Foffiles. Près de la Ville du Havre , on voitles mêmesrochers, dont plufieurs ont la figure de petites meules. On parle d’un banc de fable pétrifié , de couleur noirâtre & de forme circulaire ; long de plus de 800 toifes, qui s’avance en mer. Dans les excavations qu’on y a faites pour faire de la tuille & du car- reau , on trouve quantité de Fofliles, comme des Huï- tres, des Bivalves, des Nérites, Peignes, Limaçons, des Cor- nes d'Ammon, la plüpart criftallifées dans leur intérieur. La fontaine près le Château d’'Orcher , à deux lieuës 8 demie du Havre, contient plus de Fer que de Sel, & les en- virons de cette côte font tout remplis de parties ferrugineu- - fes , avec des pyrites , du bois pétrifié & de deux fortes defi- lex ; l’un noir , qu’on emploie à bâtir; l’autre de couleur blon- de & tranfparence, qui fert à faire des Pierres à fufil. mo. Le ORvYycTOLOGIE, IIL PARTIE. 403, Les Fofiles connus fous le nom de Coq & la Poule, fe trouvent communément dans le Comté d’Eu , à fept lieuës de la Ville de Dieppe. Les mines de Fer font fituées en Bafle-Normandie, dans les territoires d'Ouches, Vaugoins près Conches, Bafleroy, . . Ke) al la Ferrière, Auxlives, Breteuil, Angles, Condé, Carrouges, S. Evroul , la Roche, S. Célerin près d'Alençon ; les autres lieux font près des Villes de Séez, Argentan, Falaife, Dom- front, Notre-Dame des Bois, Orville, territoire de Lieuvin, près la terre de Litry , dans le Cotentin. Il y à près Gizors une mine de Fer appellée Dangu, dont la Marcafite eft pleine de brillans. Le caillou dit Diamant d'Alençon, qui n’eft que du Crif- tal de roche , eft renfermé dans une Pierre pleine de brillans. Cette Pierre appellée Artrée, eft marbrée & criftallifée ; elle fe trouve dans une fontaine du Village du même nom, à une lieué de la Ville d'Alençon : il paroît qu’elle s’eft formée d’une terre durcie , blanche, tendre au toucher, pleine de parties micacées , & de grains quartzeux. Cette Pierre ref- femble beaucoup au Caholin de la Chine, & eft employée par les Potiers de terre. Près la Ville de Séez , dans un territoire de fix lieuës d’é- tenduë, on voit des coquillages de mer épars de tous côtés; quoique ce canton foit diftant de plus de 20 lieues de la mer , on y diftingue plufeurs genres inconnus, d’autres étrangers à ces bras de mer: tels font les Gryfites, les Pou- lettes , des Terebratules , des Raflellum , des Huïîtres ordinai- res , des Cames, Tellines, Vis, Ourfins en forme de cœur, Cornes d'Ammon , Entroches, Moules, Aftroïtes, Corail foffile , Criftaux & Cailloux criftallifés. À Les Fofiles dit Piliers , de forme longue , qui divifés en tranches, font de figure quarrée, fe trouvent près de Séez, & approchent fort de ceux que l’on voit dans les vignes de Befançon. À fx lieuës de Caen, & à quatre de Bayeux, on voit des grottes appellées Armanches, très-fréquentées pour leur bel- les congélations , ainfi qu’une autre caverne près l'Abbaye de Longues, peu éloignée d'Armanches. Près le jardin des Plantes, fur le grand chemin qui va à Caen, font fituées les carrières de Ranville , toutes remplies de coquillages foffiles, principalement de Nautiles très-bien Eee ii 404 ORYCTOLOGIE, III. PARTIE. confervés , dont on voit les cloifons criftallifées, avec le pe- tit cuyau qui les traverfe. Ils paroiffent , tant dans les fouilles que l’on y faic, qu'après les grandes pluies. On y trouve auff des gazons de limon remplis de Fofiles & des Géodes pleins de marne, beaucoup de Poulettes , des Cornes d'Am- mon, des Sabots , des Buccins & autres coquillages de même nature. Dans le lieu nommé Guibray, Fauxbourg de la Ville de Falaife, à fept lieuës de Caen, on trouve encore des Pou- lettes. É Les Falaifes de la rivière de Dive, près la Ville d'Honfleur, dans le territoire dit Auge , fourniflent quantité de Cornés d'Ammon criftallifées , métallifées , mêlées avec des Fluors & des Pyrites brillantes. Près d'Alençon, il y a une carrière d’où l’on tire une Pier. re noire , nommée Terre ampélite ; & les environs fournif- fent des Vis , des Limaçons , des Boucardes couvertes de ftries extraordinaires. Dans le rivage du rocher dit des Vaches noires , à deux lieuës du Bourg de Dive, on voit communément des Huîtres très-épaifles , des Gryphites, des Cornes d'Ammon, & des arbres qui avec le tems ont produit des Tourbes. Une mine de Fer fe découvre fur la butte de Montbofc & Archantc, dans l’'Eleétion de la Ville de Vire, & dans le canton nommé Bocage. Il y a des forges de Fer dans les lieux dits Damvou & Ha- loufe, pour exploiter les mines de Montbofc & Archant, après qu'on les a réduites en petites parties. | On voit d’autres forges de Fer dans le canton de Bray, fur les frontières de la Picardie , vers la Paroïffe d'Efcublay , dans la Vicomte de l’Aigle. On trouve à quatre lieuës de la Ville de l’Aigle des mines de Fer, d’autres à Grenée de Breteuil, d’autres à Foie de veau, Poix de Breteuil, Chanhaut près Meflereau. Au Village de Tracy-le-Bocage , entre les Villes de S. Lô & l'Abbaye de Villers , à huit lieuës de Caen, il ferencontre dans une terre friable de petits grains d'Or. On en voit de pareils dans une terre de la Paroifle de Bonneval près Lifieux. Le Zapis Lazuli fe trouve dans ces cantons ; & dans le Vil- lage de Toucque, du même Evèché, il y a des Tourbes où ORvcTOoLOG1E, III PARTIE. 40 ik fe rencontre des Pierres faites en fabre , & des arbres de plus de vingt pieds de long. | On à découvert une mine de Cuivre dans la forêt de Bri- quebec au Cotantin. | Deux mines de Plomb font fituées , l’une à Pierreville , près de la Ville de Falaife ; l'autre, dans un lieu dit Carol- les, Diocèfe d’Avranches. Une autre mine de Cobalt, près de la Ville de Ponteau- de-mer , eft à dix lieuës de la Ville de Rouen. La plus fameufe mine de Normandie eft celle de Mercure, ou Vif-Argent, dans la Paroifle de la Chapelle en Jugers, Elettion de S. Lô, près de la Ville de ce nom, dans Le Cotan- tin , à quatre lieuës de Coutances , & à douze de Caen ; mais elle eft préfentement abandonnée. Dans leVicomté & la Ville de PAïgle,a huit lieuës de Séez, on trouve des Cornes d'Ammon métallifiées, des Cailloux criftallifés , des Pierres figurées , telles que la figue , la poi- re ; des gryfites , des gazons de terre pleins de Pierres , des Criftaux couverts de lames , & autres morceaux. | Entre les Villages de Meflereau & Echaufour, la terre eft abondante en Huîtres , en Pierres formées de débris de co- quilles , principalement de Boucardes & autres Fofliles. Les Cornes d’Ammon , les Bélemhites & les Pierres jon- chées de coquillages , fe voyent fans nombre dans le lieu dit Mouen , à quatre lieuës de Caen. | A cinq lieuës du rivage de la mer , le Naturalifte trouvera des Marcaffites pleines de Cuivre & de Soufre ; des parties d'Ourfins adhérens à des Cailloux , & des Caïlloux criftal- lifés. Dans les Paroifles de Verfon , Fontaine , Etoupefour ; Baron & Gaurus , à deux lieuëés de Caen ,on voit nombre de Cornes d'Ammon, Bélémnites, Huîtres à bec, Nautiles, Poulettes , Peignes , &c. Dans celles de Baron & Gaunes, il y a des carrières de Marbre de différente couleur , principalement dans le Villa- ge de Vieux. À vingt pieds de bas, il paroît des Cornes d'Ammon dans le Village d'Ecrameville, ainfi que dans les Paroifles de la Cambe, Canchy , Fontenay fur le bord du grand Vay, où fe rend la rivière d’Aure , qui fépare la Normandie du Per- che. É ec 1] 406 ORYycTOLOGtE, III PARTIEr. Dans le Cotantin, du côté du petit Vay , qui eft un bras du grand , en parcourant un efpace de terrein, on apperçoit des pétrifications de toute efpèce. His. * Les Pierres des carrières des environs de l'Abbaye de Beau mont, canton d'Auge, font pleines de Gryphytes , de Pou- lettes, d’Huîtres à bec & de parties d'Ourfin. Quelques- unes font agathifées. k On en trouve de pareilles fur la route de Caen à Paris, à cinq lieuës de Caen & à quatre de Lifieux , dans un lieu dit la Butte de S. Laurent. à Il y a plufeurs mines de Fer dans les Paroifles de Mont- bois,Bremoy,Mombroc, An&oville : quelques-unes fe voyent du côté de la Ville d'Alençon. On y trouve fouvent des pier- res d’Aigle. Dans les Villages de Flamenville, Surtainville , Pierrevil- le, fe trouvent des mines de Plomb , ainfi que dans toutes les landes du Promontoire de la Hougue. | | On dit qu’il y a une mine d'Argent dans le Village de i Placy , près de Torigny. Dans les environs du Bourg de Pafly, à quatre lieuës de la ville d'Evreux, la plaine & les montagnes offrent des Our- Li fins, des Cailloux & des Fofliles de tout genre. L Les forges de Fer ne manquent pas dans cette Province : | celle de Damvou eft la plus confidérable ; elle eft fituée dans un Village du même nom, de l’Ele&ion de Vire , à fix lieuës de cette Ville, & à deux lieuës d'Aulnay , Bourg & Abbaye de Bernardins. : Les falines du Village d'Ifigny font abondantes. [ On trouveà trois lieuës de la Ville de Valognes, dans les Villages de S. Mercouf & de Fontenay, ainfi que dans la Pa- roifle de Brevant, fur le bord du grand Vay, jufqu’aux en- à virons de Cherbourg , des Nautiles ,-des Moules , des Sabots; 4 des Ourfins fi adhérens à la pierre , qu’on ne peut les en re- tirer que mutilés. d A la même diftance de la même Ville, proche le Bourg de Sainte Mere-Eglife, dans un lieu nommé Carquebuw, on trouve des Fofliles ferrugineux. Le Granite de Chanfey en Bafle-Normandie eft beau , mais dificile à polir. C’eft une Ifle à quatre lieuës de Granville : tous les ouvrages du port de cette Ville, ainfi qu’à S. Malo, font faits de cette Pierre. | OrvYvcToLOGIE, III PARTIE. 407 A Notre-Dame de la Délivrande , à trois lieuës de Caen, dans la Paroïfle de Luc qui la joint, on trouve plufieurs Foffiles ; les pétrifications ne font pas rares vers le Bour de Dive en Bafle-Normandie , à cinq lieuës de la Ville de Caen. LASHAUTE ET. BASSE-BRETACGNE, où font fitués meuf Diocèfes , Rennes , Saint-Brieux , Saint- Malo, Nantes, Dol, Vannes, Quimper , Leon & Treguier.…. Ans la Paroiffe de Saint-Grégoire , au Fauxbourg dé la Ville de Rennes, on trouve des amas de fable , que fa mer a dépofés, qui ne font autre chofe qu’un Derritum de coquilles aflez femblable à du fable , & dont les payfans fe fervent pour fertilifer leurs terres ; ils le nomment fable de S. Grégoire, & il contient fouvent des coquilles entières & de l’oftéocole. Les pavés des rues de cette ville font de très-beaux cail- Joux , crès-variés de couleurs , & qui fe poliffent parfaite- ment : les uns font femblables à ceux d'Egypte; les autres imicent le Porphyre , le Marbre, le Jafpe & l’Agathe Orien- tale. Ils viennent, non des carrières, étant des cailloux rou- lés ; mais de plufieurs amas qui font dans des terres argilleu- fes , dans la Province de Derval , à dix lieués entre les villes de Rennes & de Nantes, furtout dans un champ nommé la Roufère , près du Chateau de la Garlaye. La mine du Pontpean , à deuxlieuës de Rennes , donne de très- bon Plomb , d’où lon tire de l'Argent en une afflez grande quantité. LR A neuf lieuës de Rénnes, des Marcaffites & des mines de Fer & de Plomb, fonc près de la forge de Fer nommée Martigné-fer-chaud. | Dans un champ près de la terre de Guernachanay , voi- fine de la petite ville de Belle-Ifle en terre, ces cailloux marbrés , de couleur grife, mêlés d’Améthyftes, font fort communs : il s’en trouve auf dans le bois de l'Eidu , à une Heuë de Belle:Tile en terre , dans la forêt d’Elvert , à trois lieués de Nantes , la Paroïfle de Penuevart, à une lieuë de Treguier , près l'Abbaye du Tronchet, Evêché de Dol; les 408 ORYcTOLOGIE, IIL PARTIE. rochers , aux environs de Dinan, ne font pas dépourvüs des mêmes Foflles. ; éd) Dans la terre de Boiforcan, à trois lieuës de Rennes , on trouve une Pierre écailleufe , de couleur de bleu pâle, qui renferme des Pyrites nommées Pierres quarrées. Les environs du village de Baud, fur le grand chemin qui va à Lominé , Diocèfe de Vannes , fourniflent des Pierres métalliques, qui repréfentent tantôt des croix régulières , fouvenr en fautoir , ou croix de S. André. Ces dernières fe trouvent dans le lieu nommé Condri, Paroifle de Scaer, Evèché de Quimper. On tire de bon Antimoine de toutes les mines, tant de la Haute que de la Baffe-Bretagne. : La mine de Fer de Belvet, ef fituée près la terre de Lan- sourla , Diocèfe de S. Brieux. ti rèt Dans l'Evèché de Nantes, on a découvert plufieurs mines de charbon de terre, dont le meilleur fe trouvé proche la h Paroifle dite Nord. ï 4 Trois forges de Fer font fituées aux lieux dits Loudeac, À Hardouinaye & Vaublanc , Diocèfe de S. Brieux. ’ La forge de Paimpont, dans le Diocèfe de S. Malo, eft fort eftimée pour fon Fer doux. Les falines de Guerand , Croizic , Bourgneuf & Pouliguen, font les meilleures de la Province. On trouve des terres bolaires & figillées , très-propres aux potiers de terre, près de Rennes , dans les lieux dits Rieux, Guingamp, Diocefe de Treguier, & dans la ville de Lam- balle , à fix lieuës de S. Brieux. Aux environs de la ville de Châteaubriant, à dix lieuëésde Nantes, les plus beaux Fofliles fe découvrent de toutes parts, Il y a trois forges dans le Diocèfe de Nantes, nommées Melleray , Mondont & la Hunaudière. Les pétrifications, les Fofiles , Les Pierres dites S. Juval, formées de débris de coquilles , font fréquentes dans le vil- lage d'Evran, à deux lieués de la ville ke Dinant , Diocèfe de S. Malo. La mine de Plomb de Poulaven, fituée dans un village voifin de la ville de Carhaix , en Bafle-Breragne , eft très-ri= che, & donne plus d’une livre d'Argent par quintal. Elle fe tire des lieux nommés Berien, Serugnat, la Feuillée , Car= not & Loquefré. É Quelques Orvcrozocre, III PARTIE 409. Quelques autres mines de même nature fe voient dans la forêt de Coëtanos , proche la ville de Belle-Ifle en terre,’ Diocèfe de Treguier. Dans le Duché de Rohan, il y a un étang, nommé l’é- tang des Salles de Rohan, dont les cailloux étant cafés, repréfentent dans le milieu des Macles, appellés dans Le pays Lardons, qui font les armes de cette maifon. Ces Macles, ou Lardons, ont crois ou quatre pouces delong , fur cinq li- gnes de large ; leur plan eft quarré , leur matière dure & lui- fante, leur couleur jaunâtre & ardoifine. Aulieu de Macles, ce font fouvent de petites croix plates, avec des noyaux, qui occupent les quatre angles & le centre ; quelquefois ce n’eft qu'une marque au milieu des deux lignes qui fe croifent. On trouve encore de ces Pierres macléés dans une carriè- re de moëlons , de couleur rougeâtre , ouverte dans le bois de Bintin , près de la ville de Montfort-la-Canne, éloignée de cinq lieuës de Rennes. Il sy rencontre aufli des Améchyftes. Ii y a deux mines d'Argent dans la forêt du Buiffon de la Roche-Mareft, près de la ville de Lanion, Diocèfe de Tré- guier. On compte près des mines de Fer fituées dans la Baffe- Bretagne , quatre forges confidérables , nommées la Jonchè- re, Martigni-fer-chaud , Salles de Rohan & la Forge-neuve. On tire beaucoup de Tripoli, du Tertre gris, Paroïfe de Poligné , à cinq lieuës de Rennes : l’un efttendre, & teint les mains; l’autre plus dur , ne les teint point, & eft fonnant comme de la brique bien cuite. Ces Tripolis ont une pe- tite teinte de couleur de chair. Il fe trouve dans le même endroit de la Pierre noire, dont les Menuifiers & Charpentiers fe fervent pour tracer des lignes. On y voit des mafles d’une rerre couleur de citron-pâle , où il y a du Soufre. On préfume que ce Tripoli & ce Crayon proviennent d’un amas immenfe de troncs d'arbres, qui ont été enfévelis dans cette colline, & dont on reconnoît l’organifation végétale ; le grès, done une partie de cette colline eft compofée, eft feuilleré com- me la pierre Schifte , ou fauffe Ardoife. On trouve près du Port de POrient un Granite affez beau, fond gris-de-lin , avec des taches blanchâtres, de forme quar- ré-long ; il reçoit aflez bien le poli. Aux environs de l'Orient , eft une Pierre talqueufe , de même nature que les pierres de Croix qu’on trouve à Baud, Troifieme Partie. FX 410 ORrycTozoc1e, III Partie laquelle contient beaucoup de Grenats d’une grofleur me- diocre. brie La pierre d’Aimant fe découvre en labourant le champ de TOrme, près de laVillés-Martin, Paroifle deS. Nazaire, à trois lieuës de la ville de Guerrande , Evêché de Nantes; il sem trouve de différentes groffeurs , & elles attirent fortement la limaille de Fer, & même de groffes aiguilles à coudre, quoi- u’elles ne foient point armées. Il fe trouve encore de pareilles pierres d’Aimant à Saint- Nazaire. Toute la partie méridionale de l'Evêché de Rennes eft remplie d’Aroilles rouges , jaunes & blanches. Cette der- nière , qui eft la plus commune, eft douce & favonneufe:; fes veines ont tout au plus un pied d’épaiffeur. L'Argille de différente couleur eft abondante dans la Paroifle de Ver», fituée à deux lieuës de Rennes. Le bois foflile fe trouve à différentes profondeurs dans le marais du Dol ; il paroït être de Chêne, & devient noir & aufli dur que l'Ebenne. Il en auroit toute la beauté, fans les pores dont il eft cout couvert, qui caraétérifent parfaitement le bois de Chêne. Les terres bolaires font fréquentes dans l’'Evêché de Ren- nes : on en voit de rouges, de jaunes , de blanches & de cou- leur de chair. Il y en a d'extrèmement pures ; le fablon des autres eft fi fin, qu’on ne le fent qu'entre les dents. Il y a un Bol rougeatre dans la Lande de S. Armel, Pa- roifle à crois lieuës de Rennes. Un autre qui eft jaune, fe trouve dans un champ fitué à un quart de lieuë de Nantes, fur le chemin de Rennes. Les Paroifles de Mouffeil, Montrelais , Maure & Nord, fituées dans l'Evéché de Nantes, fourniflent du charbon de terre. Il s’en trouve aufli dans la Paroifle de Queuzon , Evêché de Quimper. La montagne de Kerzis , Paroiffe d’Elven, à trois lieuës de Nantes, entre le pont Guillemai& le Bourg d’Elven, four- pit des Criftaux blancs, tranfparens, fouvent exagones, qui étant taillés approchent de ceux du Rhin. Il s’en trouve de pareils à la Coffais , dans la Paroifle de Carentoir, Evèché de Vannes, à trois lieuës &-demie deRe- don & de Maleftroit, fe OrRvcToLociE, III. PARTIE. A1 Entre les villes de Quintin, de Sainte-Anne du Houlin ; & de Ploërmel, l'Emeri qui s’y rencontre eft aflez eftimé. On trouve du pareil fable de S. Gregoire dans les Paroiffes de Melefle, de S. Aubin d’Aubigné , de S. Juvat, de S. An- dré-des-Eaux, de Tréfumel, à deux lieuës & demie de Dinan, avec nombre de coquilles entières, furtout des Cames , des Cœurs, des Tellines, des Peignes , du Corailblanc, des Ma- drepores , des dents de Poiflons , des vermifleaux tubulaires, & des gallets. La Bretagne n’eft pas dépourvuë de Marbres ; il s’en voit un noir veiné de blanc dans la Paroifle de Cheveigné , près le Verger au Coq, village de Quenon, à trois lieuës de Ren- nes. Ce Maïbre eft trop fier pour être travaillé : on n’en fait ordinairement que de [a chaux. Une autre carrière de Marbre jaune maculé de même cou- leur , avec des veines, ou plutôt des zones d’un bleu d’In- digo , fe trouve dans la Paroifle de Brue près Pont-Pean, à deux lieuës de Rennes. Un Marbre compofé de petits grains réunis, & d’un'gris doux, formé par un grand nombre de petites taches blan- ches, rouges & bleuâtres, pourroit fe nommer Granite , & fe découvre dans la Paroifle d’Erbrée , entre les villages de la Pluinaye & de la Rouflelière , à deux lieuës de Château- Briant. ni On trouve encore deux autres Marbres : le premier d’une couleur qui tient le milieu entre le noir & le gris d’Ardoi- fe , veiné d’un blanc fale , qui n’eft formé que de feuilles, & qui, par conféquent , ne peut être employé qu’en tables & autres petits ouvrages. Il prend affez bien le poli. Sa carrière eft au village de Cartraver, Paroiïfle de la Harmoye, Trève de Bodeau , Evêché de Quimper , à deux lieuës de Quintin. Le fecond Marbre eft noir , & fe découvre dans une car- rière à l’Ifle-Ronde, au dela de Bref. La Bretagne fournit encore un Porphyre, près du lieu nom- mé les Fougerais , à une demi-lieuë de Château-Briant. Ce Porphyre n’eft pas fi plein que celui dont les Egyptiens fai- foient des Obélifques ; mais les couleurs en font plus riches & plus vives. Il cft bariolé de rouge & de blanc, & ces ma- cules fe détachent fur un fond violet-foncé. La Marne, proprement dite , fe trouve auprès du Pont- Pean, à deux lieuëés de Rennes, au-deflous d’un lit de pierre Fffij 412 ORvCTOLOGIE, III PARTIE. d’un blanc jaunâtre , dont on fait de la chaux , & qui eft rem- pli de Cames, de Vis & autres coquillages fofiles. Il s’en voit de pareils près du village de Ridelay , Paroifle d’Erbrée , à deux lieuës de Château-Briant. On découvre de la mine de Plomb à Rivalan, Paroiffe de Landevan,àtroislieués de la ville d'Auray,Evèché deVannes. Les Pierres du Beflo, à deux lieuës de Dinan, pleines de Cames & de Peignes, & la belle Pierre de Fontenay , à même diftance de Rennes, font eftimées pour les bâtimens, ainfi que celles qu'on nomme Grifons, ou Roufières. Celle de Landrafle,qu'on tire près de la ville de Bazouges, cft recherchée par les Suédois, pour recevoir le Cuivre fon- du , qu’ils mettent en faumons, On trouve du Spath dans le rocher de Braye , à une lieuë de Rennes; il eft crès-feuilleté, & fi peu dur , qu’on l’écrafe entre les doigts : il y en a auñli de dur. Les Pyrices fulphureufes en lamelles jaunes ne font pas rares dans le village des Forges, Paroiïfle de Ceflon, à une lieuë & demie de Rennes: elles font en forme de petits cubes & d’aiguilles ; & l’on en trouve dansles carrières d’Ardoife. Toute la Province eft remplie de fable propre à la Porce- laine , & de pierres de Taille pleines de petites lamelles de Talc & de Vica de différente couleur. On trouve du Tale en feuilles plus étendues dans lIfle de Sézambre près Saint- Malo. Ileft blanc, uni & tranfparent. On en voit un engagé dans une pierre fort dure , derrière l'Hôpital de Nantes, nom- mé le Sanitat. La Tourbe fe trouve dans la Paroifle de Montoir , Evêché de Nantes, près Quintin, ville de l'Evêché deS. Brieux. On ne doit pas oublier les Cailloux de la Paroifle de la Motte-Glain , près Chateau-Briant, Evèché de Nantes. Ils prennent très-bien le poli, & ont des veines blanches & roufles de Quartz. Le fable magnétique noir, brillant, très-pefant , fembla- ble à de la limaille d’Acier , eft attiré fortement par lAi- mant, & reflemble à la Purette de Gènes. On le cire d’un lieu nommé la Grève de S. Quay, dans la Paroifle de même nom, à trois lieuës de S. Brieux. Les Fofliles qui fe découvrent dans deux champs fitués près le village de la Guinois, contre la petice ville de Bain , à fix lieués de Rennes, fur la route de Nantes, font des efpèces | 4 14 | : 3. ORVCcTOLOGIE, III PARTIE. 41% de terres bolaires, ou ardoifines , ou d’une nature affez in- certaine , de forme ovoïde , qui ont reçu l'empreinte & les ca- ractères de quelque corps inconnu , qui ne peut être dé- terminé qu'après un long examen. LE MAINE, AVEC LE PERCHE ET LE PAYS DE VETA Tr Ar: Axs la Province du Maine, près de la ville de Mamets'; font fituées deux terres, nommées d’Averne & de Gra- tezac, environnées de montagnes, remplies de coquilles pé- trifiées, particulièrement de fragmens d’Huîtres , & de très- grands Peignes. À Deux mines de Fer exiftent, l’une à Vibray, près de [a ville de Monmirail , Pautreà S. Dizier. Il y à une forge de Fer à Moncor, près de la ville de Sablé ;- une autre dans la Paroïifle de Suigné, même pays, qui n’eft pas éloignée de la terre de la Fraifelière. Il y à encore douze forges dans cette Province ; fçavoir ; Montreuil , Concé, S. James, Champeon, S. Leonard, Che- miré , S. Denis, Dorgues, &c. On à trouvé du Granite très-brut dans cette Province, le- quel ne fouffre point le poliment. Les Marbres font communs près de Sablé ; on y en voit plu- fieurs carrières : Les uns ont le fond jaune, rayé de rouge , & quelques veines blanches ; Les autres font moins rouges, mê- lés de blanc & de noir, d’un compartiment fort agréable. Les Métallurgiftes ont de quoi exercer leur Art dans les forges des Paroifies d’Andouillé , Chalonne , Sillé, Bourgon. À une lieuë de Laval, on trouve à S. Bertchevin une*car- rière de Marbre jafpé ;, rouge & blanc. La Paroifle d’Argentré, à deux lieuës de Laval, poflède une carrière de Marbre noir & blanc; fouvent il eft tout noir , un autre eft bleu & blanc. A Laval, dans une carrière de Marbre, appellée la carriè- re du haut de Beauvais, dans un des Fauxbourgs de Laval, on trouve dans le bouzin une quantité de Poulettes, de Vis firiées & afhlées, de Nérires & de petits Limaçons. | On voit un Marbre tout noir dans le même lieu, un au- F ff ii 414 OrvgcroroGieE, III PARTIE | tre jafpé noir & blanc ; un troifième eft noir, blanc & bleu. Les Ardoifes qu’on y trouve font fort groflières ; les car- rières font fituées dans la forêt du Talla, dépendante de la ville de la Ferté-Bernard. Le Perche eit riche en mines de Fer proche de la forêt de. \ Bellefme , & en quantité de forges, dont les plus fameufes : font la Frette, Gaillon, Randonnai , Bréfolette , Longni. Aux environs de la ville de Nogent-le-Rotrou, les mon- tagnes font remplies de l'offiles , entrautres de Nautiles entiers, de Cornes d'Ammon , d'Huîtres adhérentes au ro- cher , d'Ourfins de la mer Rouge, de Vermifleaux & autres petits coquillages qui s’attachent fur le deflus des pierres, & y forment un réfeau. À deux lieuës de Nogent, fur les confins du Perche ,eftun endroit appellé Mafle, fur la rivière de l'Huyne , dont les côteaux font remplis de Fofliles dans des carrières de Tuf- feau. On y voit des Cames, des Volutes, quelques Huïîtres & des Peignes. Afflez près de là on tire une terre noire , dont on fait de etites figures ; c’eft une efpèce de terre Ampélite. Dans le lieu dit Montigny , à une lieué de la ville d’Illiers, fe trouve une Pierre faponaire. Le territoire de l'Abbaye de [a Trappe eft rempli d’une Pierre jaunâtre & aident , où l’on voit des fragmens de Pcignes , avec de grandes pointes blanches. On trouve dans le même lieu une Pierre rougeâtre & très- dure , laquelle renferme, à ce qu’on dir , des paillettes d’or. Près de Laval, il y a encore un Marbre à fond rouge , ba- riolé de plufieurs couleurs. On voit près de cette ville des Cailloux corallifés dans leur centre 5 d’autres font bleus & marquetés : d’autres un peu tranfparens. | Le charbon de terre fe trouve encore dans les environs de Laval ; il donne de l’Alun en aflez grande quantité. Entre le Mans & Ecofmois, près du village de Mercenes ; le Naturalifte obfervera quantité de Foffiles, tels que des Pei- gnes, des Huîtres , des Poulettes très-petites, des a Lin- cis, ou Bélemnites, venant dans des rochers, où elles pa= roiffent à moitié brifées ; quelques-unes font criftallifées in= térieurement, ORYcCTOLOGIE, III PARTIÉ. 415 L'ANJOU, OÙ EST ZE SAUMUROIS. N trouve la Pierre calaminaire , ou calamine , près de la ville de Saumur , ou bien une Pierre à chaux, qui étant cuite , donne du Pompolix ; preuve qu’elle contient du Zinc. On tire d’excellenteArdoife en plufieurs lieux près de la ville d'Angers, & dans les Paroifles Hottelerie, Flée, la Jaille & Maigné, proche d’Aon, dans PEleétion de Château- Gontier, Ily a peu de carrières de Marbre dans cette Province : une eft fituée proche l'Abbaye de Serges, dans les environs d’An- gers , dont le Marbre un peu noir eft traverfé de veines blan- ches; on en voit un de la même couleur dans la Paroifle de Chalonne , à quatre lieuës de la même ville. Il s’y trouve quelquefois des parties de Criftal d’Iflande. On à des mines de Fer, des forges & des fonderies dans la ville de Pouancé, à douze lieuës d'Angers ; & au Château de la Vallière, près de la ville de Baugeé. Une mine de Plomb fe découvre dans la Paroifle de Mon- treveau le petit. Dans la Paroifle de Courcelles, ces mêmes Minéraux font plus confidérables ; on y trouve fouvent de l’Argent , de l'E- tain , du Plomb & du Cuivre. Ce dernier métal eft mêlé avec une matière talqueufe, & fe voit du côté de la Paroifle de S. Pierre. Les mines de charbon de terre fe découvrent dans les Pa- roifles de S. Aubin de Lugnié , Chaudefondu , Chalonne, Montjean-fur-Loire , S. Georges , Chantelaifon , Courfon, ainfi qu’à la terre de Noulis ; les habitans prétendent qu’on peut tirer de ce charbon cinq grains d’Or par quintal. Une autre mine de charbon paroït dans les environs du village de Doué.,a quatre lieuës de Saumur, & dans les démoli- tions d’un Amphichéâtre des Romains ; on y voit des vertè- bres pétrifiés de quelques poiflons , des dents pétrifiées de l'Hippopotame,, des Gloflopètres de différente grandeur , des Ourfins plats, marqués d’une étoile à cinq branches. À Beaufort dans la vallée d'Anjou, à fixlieués de Saumur, il y a de belles Huïtres à rateau, ou Raffellum , dans des pier- res de Tuffeau blanc , que l’on coupe au couteau, 416 ORYCTOLOGIE, IIL PARTIE. Dans fa Paroiffe de la Genevraye , entre Saumur & Angers, à une lieuë de la Loire , on trouve dans des carrières de Tuf- feau , des Huîtres appellées Gryphites. | Il ya encore à Doué de très-beaux Peignes , larges comme des afliettes , avec de grandes oreilles. Les Gloflopètres, les Huïcres à rateaux recourbés, ou Raflellum, s'y trouvent en abondance. ù Des carrières d’Ardoife exiftent dans la Paroifle de Dena- ze , à deux lieués de la petite ville de Craon. On trouve des Foffiles fur le côteau de Briollet ; dans le village de Cellières, à trois lieuës d'Angers ; & dans ceux de. Chefs & des Cuillières, contiguës à La Paroife de Cellières. À deux lieuës de la ville Durtal, éloignée de dix lieuës d’An- gers , fe trouvent des Huïîtres fofliles dans les montagnes &) les vignes voifines de la ville & Collège de la Fléche. Le pont de cette ville eft bâti d’une Pierre de grès, pleine de feuilles’ de Saule difpofées en tout fens. Dans les carrières de Tuf, appellé Tuffeau , fur le bord de la Loire, depuis l'Abbaye de S. Maur jufqu’à la ville de Saumur , le Naturalifte trouvera des Huîtres,. des Cornes d’Ammon, Boucardes, Vis, Pyrites; ces carrières font plus abondantes dans les Paroifles de Chenehute , des Tuffeaux, Cunault, Grezille , Coutures, &c. Dans la Paroifle de Rery, à une lieuë de Durtal , on trou- ve une Pierre grifatre & tendre, dont on fait de la chaux. Au village de Martigné-Briaud , à fix lieués d'Angers , on voit un monticule , où font des lits de pierre dure toute remplie de coquilles de différente efpèce. Les parties d’In- fectes & de Poiflons pétrifiées n’y manquent point. Dans un autre village , nommé Pont, Paroifle de Soucelles,. a crois lieuës d’Angers, fur une petite montagne, vous dé- couvrez beaucoup de Foffiles, d’os d’Animaux pétrifiés, avec des impreffions de plantes , & des pierres imitant les figues. On trouve dans le village de Neillé,a cinq lieuës de la même ville, entre les Bourgs de Martigné-Briaud & Chavaignes, fur une petite montagne au deflus d’une fontaine minérale, des Cailloux criftallifés qui s’élevent en pointes , formant des lozanges. Il y en a de même moins crillallifés & plus ronds fur un autre monticule , auprès d’une fontaine miné- rale éloignée de cent pas de la première. Les meilleures carrières d’Ardoife font dans La Paroifle de Trelazés Éca + LR ‘ OrRrvcrToLocir;lll. PARTtE. 417 Trelazé , à une lieuë d'Angers ; celles de Saint-Léonard & de Saint-Sanfon, fituées aux portes de la ville, ont 300 pieds de profondeur. On en trouve d’autres dans les villages de Juigné , à deux lieuës d'Angers, & à Vrye , à une lieuë de la petite ville de Candé ; elles fervent à conftruire des marches d’efcaliers & de grands carreaux. Souvent fur ces Ardoifes font exprimées des figures d'arbres & de fleurs, quel- quefois de coquilles, mais très-rarement. Les lits de ces Ar- doifes font féparés irrégulièrement par des veines ou cou- ches un peu épaifles, ue par un Caillou blanc extrè- mement dur, dans lefquelles veines on a quelquefois trou- vé de petits filamens d'argent très-pur. Près de la petite ville du Lude, fur les confins de la Provin- ce du Maine, on découvre une matière Fofile remplie de dif- férens coquillages , comme des Moules, des Pétuncles, & du Corail foffile. A une hieuë de Briffac , à troislieuës d'Angers ,en creufant hn puits,on a trouvé d’abord de la terre rouge,enfuite 20 pieds de roche très-dure ; à 44 pieds une terre fablonneufe, verdä- tre & fulphureufe , avec un arbre pofé tranfverfalement , dont une partie eft incruftée d’un charbon combuftible , & chargé de matière métallique. L'autre a confervé fa nature de bois, entre les racines & les fibres duquel s’eft infiltrée une matière métallique qui approche du Cuivre. | Dans les carrières de pierre blanche & tendre de Briffac, on a remarqué des Huîtres à rateau , avec les deux valves très-bien confervées, à crois lieuës d'Angers, près du mou- lin fommé les Quatre-bœufs. | LA ÆOU:RAIN E: À Loire donne une infinité de Cailloux de différente couleur, dont Les plus beaux font blancs & tranfpa- rens. Dans la terre de Veretz , à deux lieuës de Tours, on trou- ve de grofles mafles de Caïlloux marbrés, qui étant polis , font auf beaux que du Jafpe; leur. couleur rouge, mêlée de blanc & de jaune, avec des fonds agathifés , & d’aflez beaux'accidens, peut former de belles tabatières. Troifième Partie, Gge LA 418 OngcToLocte, MIE PARTIE -- Dans une autre terre & Ne nommé Savonières, 4° deux lieuës + de Tours, il y a de fameufes grottes, appellées Caves-goutières , dont l’eau a formé: des ftalaétites , repré= fentant des Arbres, des Colonnes, des Cierges, des Autels femblables à du Sel blanc, ou Sucre candi: ces grottes ne font pas profondes , & leur ouverture eft fur le bord du Cher; mais leur longueur eft très-confidérable. On y mar- che fouvent tout courbé, & il y fait une pluie continuel- le , qui forme plufieurs marres d’eau , fur laquelle eft une crème pierreufe qui furnage & qui eft affez folide, quoique très-mince. Ces grottes font aujourd’hui toutes bouchées par les éboulemens des côteaux voifins. Les caves des ha: bitans près de ces grottes font de même nature , & l’on y crouve beaucoup de Fofliles , & de petites pierres imitant les dragées. L'Abbaye du Noyer a dans fon voifinage une mine dé Fer & une autre de Cuivre, dans lefquelles on prétend qu'il y a de PArgent. La Touraine offre un canton, à fix lieuës de Tours, & à plus de trente-fix de la mer, & de douze lieuës en quar- ré , lequel s'étend depuis la petite ville de Sainte-Maure jufqu'au Mantelan , & comprend les Paroifles de Saïinte- Catherine de Fierbois , Lovan, Boflée, la Chapelle-blan che & Lignevil ; tout ce canton n’eft rempli que de coquil- lages brifés & enfévelis fous une couche de terre blanche à différentes profondeurs , depuis un ou deux pieds, jufqu'à vingt-cinq ou trente. On y trouve beaucoup de Bivalyes , mais très-petices ; la plupart font des Boucardes , des Peï- gnes , des Arches de Noé , Cames , Tellines, Huîtres noi- res & bizarres : les Cornets, Nérites, Lepas, Limaçons , Pourpres, Porcelaines, Vermifleaux , Ourfins , &c. n’y man- quenc pas ; ils fervent à engraifler les terres fans aucun aù- re melange, & on les appelle dans le pays Falunière. L'eau de l'étang de Lignevil forme une RE reufe autour des objets qu’on y laifle quelques jours de fuite. Aux environs de la ville de Chinon, les côteaux de la Loire fourniflent beaucoup de Sel-nitre. À un quart de lieuë de l'Abbaye du Noyers, il y a desmi- nes de Fer dans le village de Preuilly, ainfi que dans ceux de Saince-Maure & de Marré. A Luflant auprès d'Amboife , à quatre lieuës de Tours, OrRycroLociE, III PARTIE. 419 ce font les mêmes coquilles que dans les Falunières de [a Touraine. Les carrières de Saint-Syphorien, Fauxbourg de Tours ; celles de Saint-Cyr, qui eïft à une demi-lieuë; celles de Ro- checourbon, à une lieuë; les carrières de Grammont , à une demi-lieuë ; celles de Saint- Avertin , à une lieuë , renfer- ment une grande multitude de fragmens blancs de petits Coraux de figure différente. On en voit qui font branchus le long de leurs tiges, & on les ramafle dans la poudre des pierres détruites par la pluie & par la gelée. 2 Prier On trouve de pareils Coraux dans le village de Saint-Pa- ter, près du Château de la Roche, à cinq lieuës de Tours. Ils font toujours incruftés dans les pierres. _ Les carrières de Saint-Syphorien fourniflent encore des fragmens de pattes, cuiffes d'Écrevifles, & de Crabes pétrifiés. Dans la vallée du Loir, aux efcarpemens de la Chartre & de Sainte-Cécile, à neuf à dix lieuës de Tours, auprès du Château du Loir, dans les Châteaux de Montoir, des Ro- ches-l'Evèque , de la Roche-[mbaut , près de Vendôme , on trouve les mêmes Coquillages & Coraux , ainfi que dans les carrières de Saint-Blancay , à quatre lieuës de Tours, & de Saint-Pater, à cinq lieuës, villages fitués fur les fommets qui féparent la Loire de la rivière du Loir. Aux environs de Tours, il fe voit un Retipore très-déli- cat, qui eft un travail d’infectes fur une pierre blanche ; on le leve comme une écaille , & il fe ramafle dans les cendres des carrières. On trouve vers le Château du Loir de grof- fes Madrépores dans les fablonnières & les cailloutages de vignes , & en fouillant dans les Landes. Les plaines de la Touraine font remplies de gros Cham- pignons , ou Fungites , dont plufieurs font faits en oignons applatis , avec une queuë , d’autres comme des Entonnoirs, des Bouteilles, des Phioles, des Figues ; furtout fur le chemin de Tours à Chinon, & vers le . de Sainte-Catherine, à cinq lieuës de Tours. Les Ourfins de différente efpèce font très-abondans dans les carrières , ainfi que leurs pointes. _ Les carrières de la Rochecourbon, à une lieuë de Tours, préfentent des Moules, des Vis, de Sabots, du bois pécri- fié , & quantité d’'Huîtres aflez grandes, ainfi que des os & fragmens de poiflons. Ggg ij 420 OrRrvctTozoct:e, III. PARTIE Dans celles du Château de {a Roche , à cinq lieués de Bi même ville , on trouve des Limaçons diééreust des Buccins, des Monnes des Cornes de trois pieds de FRERE EST des Huî- tres , Gryphites, & beaucoup de Gloflopètres. Il y a dans les côteaux de Grammont, vis-à-vis de Tours; des Raffcilum très- gros. Dans les carrières de Saïnt-Avertin, ce font des Moules, des Boucardes & des Poulettes. On en trouve de pareilles le long du Cher, dans un banc nommé Ecorcheveau, dont la ierre blanche que lon tire porte le nom. Les Moules, les Arches de Noé, les Cœurs, les Peignes & les Tellines fe voient dans les carrières de Bouré & de Montichard , à dix lieuës de Fours. Î Celles de la Roche fourniflent des Peignes d’une éfbce fingulière ; ils font ftriés profondément & fort pre On y trouve aufli des pelures d'oignons. Les carrières de Saint-Blancay , à quatre lieuës de Tours ; ; donnent des offlemens & des vertèbres de poiflons. Dans celles du Pont de la Motte, à une demi - lieuë de Tours, fe voient des vertèbres fenBlables ts à ceux des: Mo- rues, qui forment une petire fallière. Dans les carrières du Château de la Gidonière , aux pot- s tes de la ville de la Chartre-fur-Loir , on a vü des offemêens {emblables à ceux de l’homme. 4 Au village de Sainte Catherine , à cinq lieuës de Tours ; h les carrières appellées Pont-neuf , be une Pierre qui 11 n’eft qu’un Falun folidement pétrifié, dont on a bâti Pas ; Ponts. : . On trouve dans les bois de Beaumont-la-Rance , à cinq ‘4 lieuës de Tours, des monceaux de machefer, qui défignent qu'ona pû tirer autrefois du fer de quelque mine voifine , &€ 4 l'y forger. Î : Se \ j dt “mm _ S À ESS ee une ns Aer de AT ORÿcTOLOG:IE, III. PARTTE. 451 LORLÉANOIS; Avec les Pays du Blaifois & de la Beauffe, le Chartrain, le Puyfaie, la Sologne & le Vendomois. A Terre dite la Source, aux portes d'Orléans, fur le bord FE du Loiret, fournit quelquefois d’aflez beaux Caïlloux colorés & tranfparens. Dans les vignes d’Olivet, gros Bourg proche la Source, & à une lieuë d'Orleans, ce fout de petites Pierres rondes & tranfparentes, qu’on fait tailler de même que les Cailloux médoc. Les cailloux de la terre de Château-Neuf, tirés de la Loi- re , à fix lieuës d'Orléans, étant taillés , font eftimés pour leur brillant. On vante beaucoup des Pierres arborifées , qu’on trouve dans la terre d’Avaray, proche la ville de Boifgency, à fix lieuës d'Orléans. : : On 2 découvert dans le même pays une mine qui paroîe contenir Cuivre & Argent ; mais on n’en a pas encore fait leffai. | | Dans une autre Terre dite Morainville, fur le chemin d'E- tampes , on trouve des Caïlloux épais, environnés d’une lar- e incruftation pleine de petits cailloux brillans ; une crif- tallifation très-brillante , faice en pyramide , en occupe le de- dans. Dans la plaine d’Etampes, on voit des Pierres faites par deflus comme des macarrons : d’autres plus de relief ont la forme de grappes de raifin; il y en a qui font remplies de Buccins noirs & blancs : d’autres imitent les amandes , où s’élevent en gros monceaux détachés l’un de l’autre. il y en a qui approchent des écorces d’oranges, ou qui, comme des cailloux allongés , forment des cavités ; d’autres font cou- vertes d'Huîtres. On y voit des gazons de terre remplis de Tellines, de Cames, de Peignes & de Pierres numifma- les. Ce font quelquefois des Cornes d’Ammon , des Nauti- les criftallifés, des Peignes , des Huïîtres , des Gryfites , des Poulettes , des Pelures d'oignons & autres fragmens de co: quilles. Gygij \ 422 ORYcTOLOGI:IE, III. PARTIE. La même plaine fournit encore de gros cailloux criftalli- fés dans le milieu , des pierres dures à plufieurs pointes for- mant des étoiles, couvertes d’un gravier raboteux & adhé- rent ; d’autres Pierres de même qualité font jaunâtres, plei- nes de petits Buccins agatifés. On en voit d’autres recou- vertes d’un travail qui imite les plantes : enfin il y en a de rondes comme dés favonnettes. On a tiré de plufieurs pierres de petits Buccins , des Né- rites jaunes, de petites Bivalves , telles que des Tellines ac- compagnées de Gloffopètres. Dans les environs du Château de Villebon, à quatre lieués de Chartres, le Naturalifte trouvera de beaux cailloux de différente couleur criftallifés dans le milieu , des Ourfins en forme de Cœur, des Peignes , des Ourfins, des Caïlloux : avec l'empreinte des mammellons des Ourfins ; ce qui fait connoïtre que ce coquillage a féjourné dans cette cavité , & y a imprimé fa figyre pendant que le caillou étoit mou. On U y voit quelquefois, mais rarement , un caillou rouge com- Ÿ me le Jafpe, & qui fe polit très-bien, des empreintes de Peignes fe d’autres caïlloux , des Cornes d’Ammon , des Nautiles & des figures qui imitent le Lézard. Dans le village de Molandon, près de la ville de Nogent-le- Rotrou, on trouve des Boucardes, des Nautiles, 1. Cor- nes d'Ammon, des Huîtres , de très-beaux Peignes , des Pou- lettes & de toutes fortes de Fofliles. | Au Gué de Loré, fur l’ancien chemin de Chartres à Paris, il fe rencontre des Cailloux très-brillans & tout noirs ; d’au- tres font d’un rouge-brun en forme de petits reins. . Près de cette même ville, il y a une mine de Fer dans le lieu dic Pongoin. On trouve proche le Gué d'Ovefence près de Chartres, & dans des ravines, des Cailloux criftallifés en dedans, dont les uns repréfentent des mitres d'Evèques, à côtes de me- lons , ou en pyramides, | Le village nommé Orchèfe fournit une terre figillée. On voit une mine de Fer dans la forêt de Vibray ; une autre eft fituée dans l’Election de Château-Dun, Paroifle de Champrond , ainfi que des forges de Fer ; d’aurres fe voienc dans l’Election de Clamecy. Dans la petite Province de Sologne , proche de fa Ville & du Duché de Suily, il y a des Cailloux plus beaux que ceux ORvcTOLOG'IE, IIL PARTIE. 423 de Médoc & du Rhin, que lés ravines amenent dans les terres. d On trouve auffi dans la Loire des Pierres & des Caïlloux de différente couleur , qui fe font féparés des montagnes du Velay. Dans le pays Chartrain , près d’Armenonville , il y a un champ où l’on trouve des Cailloux tranfparens de différente forme & couleur. A cinq lieuës de la ville de Blois, & à cinquante pas de l'Abbaye de Pontlevois, fur un côteau appellé le Champ des grandes vignes , les Fofliles font crès-diftingués par leur gente , leur figure & leur couleur; ce font des Murex, des Buccins, Peignes , Tellines, Cames, Tonnes, Boucardes, Pourpres , Bonnet Chinois dit le Cabauchon , des Porcelai- nes, des Dentales, Antales, Vis, Arches de Noé, Lepas, Tubulites , Nérires, Limaçons , Sabots, Foffiles faits en vo- lutes, en Cylindres & autres. UE Les mêmes Fofliles fe rencontrent à une demi-lieuë de Pontlevois , fur le chemin de Blois, dans une Métairie qu'on nomme l’Ail-verd. | Aux environs du Château de Chambord, on voit de petits Cailloux polis & de toutes couleurs. Dans le lieu dir Champigny, auprès de la vigne du Curé dudit lieu , chantier des Devards, le bois pétrifié fe trouve en gros & larges morceaux. Aux environs de la ville de Montoire en Beaufle fur le Loir , on voit de groffes roches culbutées les unes fur les autres , avec des groupes énormes de petits Vermifleaux ; on y-trouve des tronçons de véritables racines pétrifiées en filex très -noir , des Raflellum , des Coraux fofliles & auttes coquillages. : Sur les bords de la Loire, dans Le hameau de Cavereau, de la Paroiïfle de Novan-fur-Loire, fitué à une lieuë au-def- fous de Saint-Laurent des Eaux, & à neuf licuës d'Orléans, fe voient des carrières hautes de 50 pieds, & longues envi- ron de 500 pas, remplies d’une Pierre rendre, caffante & pleine de pores, par où une liqueur fluide & colorée filtre, pénètre dans les fentes de la Pierre , & y forme des feuilla- ges, payfages , figures d'hommes, d'animaux & de villes, ap- pellées Dendrittes Orléanoifes. Les habitans caflent ces Pier- res, les pétriflent & en fonc du blanc d'Efpagne, 424 ORYÉéTOLOGIE, III PARTIE: Il y a aux environs de la ville de Vendôme beaucoup de Fofliles fur la fuperficie des terres labourables, dans un terrein ue les eaux par fucceflion de tems ont formé près du village de S. Lubin; les Ourfins de différente efpèce, les Cames, les Huîtres , les Boucardes & les impreflions de racines, fe trou- vent dans des Caïlloux très-durs : les carrières même hors de Vendôme offrent les mêmes objets ; mais ils font renfermés dans des Pierres molles. Dans des ravines aux portes de cette ville, parmi des Pier- res blanches, on trouve des Lepas, des pointes d'Ourfins de- venues Cailloux. A deux lieuës de cette ville, dans les carrières de la Ro- che-Imbaut, il y a des Raflellum entiers , ayant les deux co- quilles, & pefant deux livres. Le Château de la Renardière, près de celui de Monpipeau, fur Le bord de la Maulve , à quatre lieuëes d'Orléans, fournit des Foffiles très-curieux , & des Pierres arborifées. La Loire dans tout fon cours amene quantité de Cailloux; les uns tranfparens , les autres rouges comme du fang de Bœuf, qui font très-durs. On voit furtout à fa fource des Cailloux troués comme des éponges, qui nagent fur l’eau. Ces Pierres aufli légères que des Pierres-ponces,doivent vrai- femblablement leur naiflance à des Volcans, d’où elles ont été jettées dans la Loire. On trouve du bois pétrifié dans les vignes de Vendôme ; & fur une colline, à une lieuë de cette ville, beaucoup de Poulettes en forme de Cœur , de petits Coraux, & plufieurs Bivalves. Il y à dans ces mêmes vignes des Ourfins & des Pe- étinites adhérentes à des Pierres à fufil. | À deux lieuës au-deffous de Vendôme, près d’un village nommé Thoré , de l’autre côté de la rivière de Loir, il fe préfente une carrière coupée perpendiculairement , qui n’a pas été exploitée, dont on voit onze couches de Pierre, fai- fant enfemble 32 pieds de haut, remplies de Fofliles & de corps marins, dont les vermiculaires font les plus apparens & les plus abondans. Les Cailloux qu’on ramañle près de la terre de Soefmes en Sologne, à douze lieuës d'Orléans, font confidérables par leur marbrure , & ils reçoivent très-bien le poli, Il y en a de la dernière beauté, qui tirent fur le rouge, LE " * k cn j EURE DANS 2e DEN La à A cette Province n’eft pas la plus abondante du Royaume | } en Fofüies, elle eft certainement la plus riche en mines d’excelient Fer. Près de la Ville & Duché de Château-Roux, à huit lieuës d'Iffoudun , on trouve plufieurs coquillages fofiles, entr'au- tres des Bucardes & des Pierres limonneufes arborifées!, d’une couleur roufle & grife, avec des lignes circulaires dans le haut, lefquelles fe diftinguenc par de petits rameaux. Le tems les a confidérablement durcies : cependant cette arbo- rifation n’eft qu'une teinture , qui en grattant la Pierre s’ef- face entiérement. La Pierre calaminaire , d’une couleur rougeître , parfe- mée de veines blanches, n’efl pas rare près des villes de Sau- mur & de Bourges. On y en voit des carrières toutes rem- plies. La rivière du Cher fournit d’aflez beaux Caïlloux tout blancs , mais inférieurs à ceux du Rhin & de Médoc. À cinq cens pas de la ville de Bourges, fur le chemin qui conduit à la ville de Dun-le-Roy, les carrières abondent en Buccins, en Cornes d’'Ammon, en Turbinites, Pierres figu- rées , & Pierres reflemblantes à celles d’Arcueil près Paris, routes remplies de Bivalves qui ont confervé leurs couleurs & leur poli. On y voit fouvent des criftallifations. Parmi les lits de ces carrières, il fe rencontre un Bol de couleur roufle , employé dans la Médecine ; les habitans s’en fervent pour marquer leurs moutons : ces Pierres font encore chargées de Cames, de Peignes, de Boucardes, Mou- les , Huïîtres , Poulettes, Aftroïtes de couleur rougeître , Echinires , Pierres Judaïques ; ces deux dernières efpèces fe trouvent dans la Craie. Auprès du Château de Beaujeu, & proche la rivière d Sauldre, on voit une mine , qu'on dit dans le pays’être de Cuivre. te Pareille mine d'Argent fe découvre dans le lieu dit le Puy- d’Abert , en la Paroïlle de Nozieren, auprès de l'Abbaye de Noïrlac & de Saint- Amand , au Midi de la ville de Bourges ; Troifième Partie. Hhh (a) Hiffoire des fingulari- tes d’ Ang leter- re, d'Ecoffe & du pays de Galles, p.82, 426 OrRYycToLOGIE, III PARTIE. mais elle n’eft pas exploitée. Cette Abbaye poffède un titre, qui porte que l'Abbé partagera le produit de cette mine avec le Seigneur Suferain, lorfqu’on jugera à propos de la faire tra- vailler à frais communs. | On trouve au village de Couffi, près dela petite ville des. Agnan-fur-Cher, quantité de Cailloux & de Pierres à fufil: La plaine d’Allonye fournit un fable propre à faire des creufets pour la fonte des Métaux , & le pré Orval une terre blanche & favonneufe, bonne pour les Potiers de terre. Les Echinites, ou Hériflons de mer , fe trouvent commu nément dans une vigne remplie de Cailloux, fur la Paroifle d’Autry-la-ville , à trois lieuës de Gien. On découvre un Marbre rouge & blanc dans l’étenduë de la Paroifle de Saint-Palais. Les Fofliles font communs dans le bois de Vetrie, ainf que du côté de Sancerre, vers Saint-Satur, & la forêt de Charneil. . A Saint- Thibaut, près Saint-Sarur, les Caïlloux qui ont la figure d’un cœur, avec une étoile bien marquée , font des Ourfins de mer petrifiés. Auprès de l’ancien étang de la Salle-le-Roy , on décou- vre une efpèce de Marbre gris & rouge , dont le pareil fe voit aux environs du village de Saint-Georges. Sur le grand chemin de Touloufe à Paris, dans la Paroiffe de Linières, à moitié chemin de Vatan à Levroux , au mi- lieu d’une terre labourée , fur quatre grofles Pierres de qua- tre pieds de haut s’en éleve une autre de trois pieds d’épaif- feur, de fepc pieds & demi delong d’un côté, & de neuf pieds + de l’autre ; le troifième côté a onze pieds, & le quatrième en a huit & demi. Is’en éleve une pareille de neuf pieds de haut & encore plus longue, ayant feize pieds de long dans fon plus grand côté , pofée fur quatre autres au milieu d’un champ,dans la Paroiffe de Noant,près de Grancay,& du grand chemin qui conduit à Bourges. Les gens du pays veulent que ces Pierres foient d'anciens rombeaux des Romains , & les appellent Pierres folles. Elles me font fouvenir des Ssone- henges, où Pierres fufpenduës , que j'ai vûües en Angleterre, formant un cercle aflez grand au milieu d’un champ près de Salifbury, & dont le fameux Camden à fait la defcription dans fon ouvrage, ainfi qu’un autre (4) Voyageur. Un puits taillé dans le roc, fur la Paroifle de Suries-Bois, Ë ed nt en SR SC és ni. : Se j 1 ORYcTOLOGIE, XII PARTIE, 427 n'eft pas moins furprenant. Après un cértain efpace de tems les parois de fon contour fe rapprochent, & fe fermeroient, fi on n’avoit pas foin de le tailler, ce qui arriva en 1722 ; ce puits qui auparavant avoit quatre pieds de diamètre , n’en avoit plus qu'un pour lors. il fe trouve pratiqué au-deflus d’un ruifleau foûterrain , qui fort en fontaine à une demi- lieuë , & qui a la propriété d’encroûter ce qu'il trouvé en fon chemin. La Pierre de fanguine eft à un quart de lieuë de Saint- Amand, dans le chemin qui conduit à Melliant. On entrou- ve auffi près de la grande Croix de Saint-Martin d’Auxigny , & proche le village des Girauds, Paroifle de Surtenvaux, fur le chemin qui conduit à Sancerre, ainfi qu'aux environs d'Or- val, près a’un Château nommé le Vernay. Sur la hauteur de Vaffelay, en tirant vers Fufy, on ap- perçoit une efpèce de Pierre métallique , que l’on peut pren- dre pour de l'Emeri. On en voit une autre dans la Paroiffe de Fredines fur la Creufe , laquelle approche de l'Etain; elle fent le Soufre, & fait du feu étant frappée contre le Fer. Le rocher d’où fe tire cette dernière Pierre , eft fitué aflez près . du Château de Peuguillon. Ce qui eft de plus commun dans cette Province, ce font les Ocrières & les mines de Fer. L'Ocrière de Saint-Georges fur la Prée pañle pour la plus abondante & la plus belle de toute la Province. On la tranf- porte en Hollande , en Angleterre, en Efpagne & en Italie. Celle de Saint-Hilaire de Court eft aufli fimeufe. Ces deux Paroifles font à deux lieuës de Vierzon, fur les bords de la rivière du Cher. L’Ocre formée dans une veine de douze à treize pouces d’épais , eft jaune , fine, & ne devient rouge qu’au feu. Elle fert , comme lon fçait , à l’art de la Peinture & à faire fondre les Métaux. C’eit un banc de fable très- blanc & très-fin qui a foutient. A fix lieuës de Bourges, il y a lOcrière de Morogues ; qui en fournit beaucoup ; elle eft fituée aux Bois-aux-Ecats près la Morre d'Humbligny : elle à environ une demi-lieuë d'érenduë , & fa fituation eft marécageufe. On trouve encore de l’Ocre au village du Fretoy, dépen- dant de la Paroifle de Tauvenay , au village de Rouffeau , prés du Chäteau de Charoft, à Neuilly , à Savigny fous San- cerre , proche l'étang de la Maflée, auchamp des Etourneaux , | Hhhi 428 OrycroLocre, IIL PARTIE. à Sury en Vany, audieu dit les Egoutaux, dans la Paroiffe de Subligny , fur le chemin de Sancerre , & près du village de Pipière. Dans la forêt de Genouilly , à deux lieuës de Vierfon , on découvre un Bol tout blanc, qui fert, étant broyé, à pein- dre les boiferies , comme le blanc de Cérufe. Il y en a encore dans les carrières de Puijaulin. Les mines de Fer font très-abondantes dans cette Provin- ce ; c’eft un effet de la Providence, pour confumer la quan- tité de bois inutile, qu’on ne pourroit débiter faute de na- vigation. Ce minéral ne vient point par filons comme dans les autres Provinces; il fe trouve fur la fuperficie de la terre à quelques pieds de profondeur , & forme des boules rougeâ- tres, appellées grains. Il y à des mines de Fer dans l’étenduë des Paroifles de Bri- ves , Planches, Vouillon & Maron près de la ville d’'Iffoudun ; on en trouve encore aux Âronces , dans le village de Sans près Sancerre : à Saint-Gilles, la Caftine fe trouve au Chafe- let , Paroifle voifine de celle de Saint-Gilles. Les forges les plus fameufes font Ablon, Paroiffe de Saint- Cyrvan, a trois lieuëés d’Argenton ; celles d'Ardentes, ou de Clavières, au nombre de trois font les plus confidérables de la Province. La première fe nomme Ardente, ou Forge hau- te. La feconde eft appellée la Bafle. La troifième , la forge de l'Ifle ; elles ont toutes trois des affineries, des chaufferies & fenderies. Les mines de Fer qui les fourniffent font très- riches , & fe tirent dans l’értendue d’une lieuë & demie. Ces crois forges font fituées dans l’efpace de trois quarts de lieuéi, fur la rivière d'Indre, qui forme devant chacune de magnifi- ques étangs dépendans du Duché de Châteaux-Roux. A Cluy-deflous, fur la rivière de la Boufanne, à quatre lieuës de la Châtre, eft un fourneau, dont la mine de Feren grains eft tirée des Paroifles de Mallet, Cluy& Gournet; elle bé- néficie d’un tiers pour cent. ‘La forge en eit éloignée de deux licuës , & fe nomme Crofon : elle eft compofée de deux affi- neries, d’une chaufferie & fenderie ; & quoiqu’'on s’y ferve de Caftine , le caractère du Fer eft dur. L’eau vient d’un étang fourni par plufieurs ruifleaux, qui fortent de la plaine & ville d’Aigurande. Il y à encore les forges d’Ivoy-le-Pré, Paroiffe d'Ivoy & de la Chapelle d'Amgilon , qui fonc éloignées de huit lieuëés de | 4 | ORvcTOLOGIE,III PARTIE 429 Bourges ; la forge de Mareuil , à quatre lieuës d’Iffoudun , & la forge neuve , à une lieuë de Mareuil ; celle de Belabre , à l'extrémité de la Province, dans la partie Occidentale , eft fituée fur la rivière d’Anglain ; la forge de la Gafterine fe voit un peu au-deflus du Château & de la ville de Belabre ; celles de Lancofme , à une lieuë environ du Châtéau du même nom. La forge de Boneau eft près de la ville de Bu- fançois , & celles de la Charité font peu éloignées. Dans la partie Occidentale du Bourg de Neuvy-Saint-Se- pulcre, à trois lieuës de la Ghâtre , on trouve dans un che- min creux qui conduit à Argenton, & dans un banc de Pier- re , des Marcaffites de différentes longueurs , dont quelques- unes forment des Polyèdres. IL s’y trouve auffi des Coquil- lages bivalves , tels que des Cames , des Huîtres'& des Pei- gnes ; d’autres font en fpirale comme des Limaçons , & font empreintes dans ces Pierres. Dans un champ appellé les grands fourneaux, & dans un autre appartenant aux Religieux de l'Abbaye de Varennes, Ordre de Citeaux , Paroifle de Fougerolles , à deux lieuëés de la Chätre, on trouve des Coquillages bivalves , comme des Peignes de différentes grandeurs, & des Gryfites. Il y a aufñ des Cailloux faits en cône , dont la bafe a un pouce de diamètre, & des Pierres rondes & en fpirale , applaties dans le centre. Ces‘ dernieres fe trouvent dans le village de Lauroir. On découvre à Mouhères, à quatre lieuës de la Châtre, dans le chemin qui conduit à la croix du Play, environ vingt toifes de la croix au Levant, un filon épais d’une toife, & s’enfonçant dans les terres, rempli de Talcs brillans qui fe féparent en feuilles très-minces : cet aflemblage eft tiflu de Quartz, & fert de chapeau au filon dans lequel ces lames de Talc font couchées & aflemblées jufqu’à lépaiffeur d’un demi-pouce : elles prennent alors la direétion,, fuivant que les parties de rocher font difpofées. Un puits profond de trente pieds eft garni de coquilles métallifées , ou plutôt de Cornes d’Ammon d’un pouce & demi de diamètre , dont la furface paroît couverte de bronze doré. Ce puits eft fitué dans un lieu nommé Lallephar, à trois lieués de la Châtre. La Pierre bonne à bâtir , d’une nature fort dure & d’un grain fin, eft commune dans le bois de Boulaife , Paroifle de Vis fur Hautbois, à trois lieuës de la Châtre. Hhh ii 430 OrvcroLzocre, III PARTIE. On trouve du Talc fe levant en feuilles très-minces & fort claires, de trois pouces en quarré, dans un champ près de ja ville de Linière, à cinq lieuës de la Châtre. À Orfan, Ordre de Fontevrault , diftant de quatre lieuës de cette ville, on tire des Marcaflites ferrugineufes , qui ex- poféesà l'air, produifent une mouffe ; l’eau dans laquelle on les lave, reçoit un goût ferrugineux. Dans un Le bois, à fix cens pas du Château dit la Val. las, à deux lieuës de la Châtre , eft une carrière remplie de belles meules de moulin ; c’eft un aflemblage de gravier mêlé de terre marbrée, & de fable rougeâtre & ferrugineux. Ce lieu eft fitué dans la Paroifle de Nerey, Jurifdiétion du Chà- teau-Melliant. , On trouve des Pierres adhérentes à des Criftaux , dont là croûte eft un amas de petits cailloux , mêlés d’une terre où l’on apperçoit des morceaux de Talc peu épais , avec une fubftance vitrée, claire & jaune. Le tout forme une poin- te brillante & tranfparente , depuis trois jufqu’à neuf li- gnes de hauteur. Ces Pierres criftallifées s’'apperçoivent en labourant dans le champ des Reclufy , près du Château de Crevan, à deux lieués de la Chître. Il y a une mine de Fer en rognons dans le champ dit Vie fur Saint-Chartier, diftant d’une lieuë de cette ville ; leur figure feroit croire que ce font des Pyrites. On trouve près de la Châtre, au delà de la rivière d’In- dre , un rocher dit la Rochaille, formant une petite monta- gne cultivée , remplie de Cailloux de différente couleur, qui dénotent une carrière de Marbre. Il y paroît une pglaife blanche très-favonneufe , bonne à bâtir & à dégraifler les étofles, de même nature que la Craie de Briançon. Dans le rorrent & la montagne dite des Préaux , on décou- vre des Bélemnites, des Cornes d’Ammon, des Peignes, des Cames, Gryphices, Pyrites, Gyps & autres Fofliles. ; Lorfque l’on conftruifit la Chapelle Damgilon , à fix lieuës de Bourges, les Pierres dont on fe fervit, d’une nature fat cile a fendre , fe font durcies de manière qu’elles ont été jus gces dans la fuite de vrais Cailloux par les Naturaliftes. Aux environs du Bourg de Vailly, on pétrit le fable , qui mis au boleil, devient dur comme use pierre ; tous les bä- à SE 4 4 cimens & Eglifes en. font faits. On y trouve aufli un grès criftalln. 4 mn 5 MS. D (> he à t nel ne dm mn enr once D EE mr Ge _— HR se di Rae ES. 0 un ARE , ORYcTOLOGIE, IIL PARTIE. 431 Dans la Paroïfle de Savigny les Pierres réfiftent au feu le sn violent, & l’on s’en fert pour faire les fourneaux des orges & des verreries ; leur nature eft un vrai grès criftallifé, LE LIMOUSIN, AVEC LA MARCHE. 0 Naturalifte trouvera dans cette Province plufeurs mi. nes de Fer, de Cuivre , d'Etain , de Plomb & d’Acier, près de la ville de Tulles, & dans le lieu dit Saint-Hilaire, à quatre lieuës de Limoges. Dans la Paroïfle de Saint-Robert , à cinq lieuës de Brive, il y a une excellente mine de Fer doux & de la Caftine ; ce Fer pale pour le meilleur de la Province. Depuis Chara , Paroifle de l’Eleétion d'Angoulême , juf- qu’à Saint-Front-Chamier, Election de Périgueux, & entre les petites rivières de Bandia & de Lizonne toutes bordées de As , On trouve quatre mines de Fer : l’une eft douce, l’autre dure ; la troifième eft grife, & la quatrième eft co- quillée, c’eft-à-dire , mêlée de pierres : c’eft dans ces forges qu’on fabrique les canons pour la marine de Rochefort, & une partie du Fer qu’on débite à Limoges & dans plufieurs Provinces voifines. La forge de Mondon, dans la terre du même nom, Elec- tion du Blanc en Berry & Ablou en Poitou. Diocèfe de Bour- ges, prend fa mine de Fer & la Caftine dans la Paroifle de Thyhi, & dans quelques autres du voifinage. On \ prépare tous les ans jufqu’à 360000 milliers d’excellent Fer. Il s’eft trouvé fur les bords de la Vienne une mine d’An- -timoine dans des rochers , dont on levoit des écailles qui fai- foient appercevoir des pailletres brunes & brillantes. Cette entreprife n’a pas réufli. | Dans la Paroifle de Salan, Ele&ion de Limoges, à deux lieuës de la ville d’'Uzarche, on trouve de très -bel Anti- moine. Une mine de Craie rouge , appellée Rubrica marga , rubra, Jolidinfcula ; a été découverte depuis peu dansla Paroifie de Cublac , à deux lieués de la ville de Brive, fur la Vezere. Awx environs de Donzenac , à deux lieuës de la même ville , on trouve dans les lieux fablonneux la Pierre fpéculaire. 432 ORYcCTOLOGIE, [IL PARTIE Dans des terres bolaires, aux environs de la ville de Li- moges , le Naturaliite apperçoit des Cailloux communss, dont la bafe opaque & informe devient diaphane en s’éle- vant, & enfin fe termine en facettes , qui forment différens parallélogrammes & triangles , dont les côtés & les angles font plus ou moins inégaux. à On aflure dans le pays, qu’à deux lieuës au-deflous de Li- moges , près d’Aixe , on trouve des paillettes d'Or dans les fables de la rivière de Vienne. Il exifte une mine de charbon de terre à trois lieuëés de la ville d'Uffel. à Na Une autre mine de Soufre, peu abondante, fe voita Cham- boulive , Bourg à trois lieuës de Tulle. On ne doit pas ou- blier des Pierres diaphanes , criftallifées & à facettes, qui sy. rencontrent. 4 A une demi-lieué deS. Griex , ville éloignée de fept lieuës de Limoges, dans la Paroifle de Glandou, eft une mine très- abondante d'Antimoine , dont on envoie une grande quan- tité à Paris. Une autre mine d’'Antimoine eft fituée au Chatenet, Pa- roifle du Palais, fur la Vienne, à une lieuë de Limoges. On voit une mine de Plomb très-riche dans la terre d’Ai- gue-Perfe, Paroifle de Glanges, à cinq lieuës de cette ville. Il y a une très-belle forge nommée la Greneterie , Paroifle de Salon , à trois lieuës de Glanges, dont on fait venir la gueufe de Périgord, parce que la mine n’eft pas aflez riche en Fer. Elle contient aufli beaucoup de Cuivre. A crois lieuës de Limoges, dans la Paroiffe de Saint-Bon- net, à côté de Glanges, il y a aufli une forge. On trouve à la fortie de Donzenac près de Brive , une car- rière d’Ardoife qui traverfe le grand chemin : on la nomme Ardoife grife. | Dans la Paroifle de Vicq, à un lieu appellé Tralage, dif- tant d'une lieuë de Saint-Hilaire, & dans un autre dit Far- geas, diftant d'une demi-lieuë, les Minéraux de Fer, d Piomb & d’Etain fe voient fouvent, | Les mêmes fe trouvent encore dans un lieu dit Picéra Bru- #a ; qui eft une autre montagne à fix lieuës de Limoges. Il y a de riches mines de Fer & plufieurs forges du côté de Couflat, Bonneval & Saint-Griex, Election de Isimo- ges. . 4 Pr”: Orvcrorocte,lIiL PARTrE. 433 : Près de la petite ville de Brive-la-Gaillarde , on voit des -mines d'Antimoine très-abondantes. -_ Plufieurs habitans veulent qu’on ait trouvé de l'Or dans les Paroifles d’Eclufeaux & d’Ambouilleras, & qu’il ait été - éprouvé & travaillé. On prétend encore qu’il y a une mine d’Acier natifau Chi- teau de Brie , à une lieué de la ville de Chalus ; une autre à Charonna, Paroifle de S. Matthieu ; une troifième à Seche- res , même Paroifle, à une lieuë de la ville de Rochoir, & à fix lieuës de Limoges, & qu’il eft meilleur que l’Acier fa&i- ce; mais cet Acier n’eft autre chofe que du Fer, qui eft plus doux à la trempe. i On trouve du charbon de terre au village de Carenfac , ou Cranfac , connu par fes eaux minérales; la fituation de ce lieu eft dans Le Rouërgue , à quatre lieuës de Rhodez, Pro- yince de Rouërgue , féparée du Limofin par le Quercy. Ily à une mine d’Alun & de Vitriol, ou plutôt des fleurs de ces Minéraux , qui fortent avec une fumée épaifle des cre- vafles d’une efpèce de volcan qui eft à la furface de la terre, à un quart de lieuë de la véritable fource , & qui ne paroîe que lorfqu'’il a plu ; cet endroïe dont les terres font rouges & martiales, eft environné de mines de charbon de terre. Une mine de Plomb fe voit à Montberon en Angoumois ; à dix lieuës de Limoges & à fix lieuës d’Angoulème. Il y'a auf une mine d’Antimoine , tenant Argent. Dans le voifinage de Îa ville de Saint-Girez, il y a plus fieurs forges de Fer : on fait venir la mine des environs de la autres endroits du Périgord. - Dans la Province de la Marche, près de la ville d'Ahun ; fituée fur la Creufe, il y a une mine de charbon qui et tra yaillée : on en trouve une autre fort employée à trois lieuës de la ville de Gueret, Capitale de cette petite Province ; on y voit auf des Marbres de différente couleur. Il y à beaucoup de Pierres à chaux à la Celletre, Paroifle ville d'Eflydeulh, où il y a aufl des forges , & de plufeurs - de la Généralité de Limoges. À une lieué de la ville d'Eymentiers, le Talc noir eft com- mun ; il devient tranfparent & argenté à proportion qu’en rend fes écailles plus minces. Il en vient de pareil aux envi- rons de la ville d'Uzarche. Il y a-du charbon de terre dans la Province de la Marche; Troifième Partie, Tii 433 OnvcTorocte, IIL PaRTiIE & furtout une grande quantité près de la ville de Boït, ftuée fur la Dordogne , moitié en Limoufin & moitié en Auver gne. ll La ie LE PVO TLTiQ V8 JEN n'eft fi commun dans ce pays , principalement dans le Haut-Poitou , que des terres pleines de coquil- lages fofliles brifés , dont on fe fert pour l’engrais des terres au lieu de marne, & que les habitans nomment Falunière. On trouve fur les côtes des Pierres où font renfermés des Poiflons , appellés par les Grecs Pholades, & par les ha- bitans Dails: Il y a deux genres de ces Pierres : l’un eft ar- gilleux ; l’autre eft une matière molle qui fe durcit, & que l'on nomme Banche. Près de la ville de Lufignan, à cinq lieuës de Poitiers, dans le Haut-Poitou, il fe trouve beaucoup de Gryphites, de Poulettes , de Moules, de Bélemnites, d'Ourfns faits en cœur , ainfi que dans le villâge de Cellevefcaut, diftant dé neuf lieuës de la même ville. | Tous les rivages de la mer font couverts de Pyrite$ ferru- gineufes. Dans la Paroiïffe des Herbiers , proche la ville de Mau- leon , fituée entre les villes d'Angers & de Niort, le Labou- reur trouve dans la plaine des Criftaux, des Pierres colo- rées de rouge , de jaune , des Topafes ; il y en a de rondes & de tranfparentes. A deux lieuës de cette Paroiffe , dans le village de la Gau- bretière , l'Oftéocole fe découvre facilement. Dans la Paroifle de Chantonay, ce ne font que des blocs de Bélemnites, de Cornes d’Ammon , de Pierres fpéculaires, dont les deux parties, fçavoir celles de defflus & de deffous , fe découvrent féparément. Près de la ville de Luçon , rien n’eft fi ordinaire que de voir des Boucardes , des Peignes ; des Corhes d’Ammon, des Huïîtres , des Bélemnites & aucres Fofliles. Aflez près de la même ville, des carrières préfentent un Marbre bariolé de taches noires & blanches, avec un peu de rouge. : Vers la ville de Saint-Maïxant , dans Le Haut-Poitou , on A is à 7 eh 49 LE TER Eee ne rm RSS rimes, 5 ÿ “1 | + # ‘4 % "4 # 7 À ! & 2 LE. ja D Le 4 + 7 OrRYcTOLOGtE, III Panrrre. 35 trouve des Nautiles papiracés , ou plutôt des Cornes d’Am- mon très-minces , ae femblables à ce Nautile. Le pays de Niort plein de côteaux offre de tous côtés : des coquillages pétrifiés ; fçavoir , des Bélemnites, Gryphi- tes, Cornes d'Ammon, Poulettes , Nautiles , Boucardes, Arches de Noé, Lépas, Pétuncles, Cames, Moules, Buc- cins, Huïîtres, Vis, Tubulites & autres Fofliles , ainfi que du Marbre verd. | Dans le lieu dit Ardin, près de la ville de Niort, à neuf lieuës de Poitiers, les carrières fourniflent un Marbre de cou- leur brune , qui reçoit un poli éclatant; on le nomme du nom du lieu. Les mines & les forges de Fer font fituées dans les lieux dits la Meilleraye, Paroiïfle de Peyrate ; Verrière, Paroifle de Loumeflay ; Gaubreté , Paroifle de Goué; Euchap, Pa- roifle du même nom. Sept autres forges hors de la Province , de a dépendance de Poitiers, font fituées aflez près de certe ville. L’Antimoine fe trouve près de la ville de Poufange, dansle Haut-Poitou, au lieu dit la Ramée, & dans la Paroifle du Bon-pere. On rencontre dans les environs des Ourfins faits en cœur, & une grande quantité de Bélemnites , ainfi que des Glans de mer d’une grandeur confidérable , fur le riva- ge appellé Lozière. - Dans le lieu dit la Vergne de Paluau , on tire des parties de Pierres jaunes, criftallifées , ferrugineufes & couvertes de lames de relief, & luifantes comme l’Acier. Les mines d’Antimoine font fituées dans le lieu nommé Villars , de la Paroiffe de Sainte-Cécile, à fix lieuës du Bourg de Chatillon. à De pareilles mines fe voient dans la terre dite Lauboui- nière, & dans le village du même nom, à deux lieuës de Luçon & à une de Fontenay. Près de l'Abbaye de Larmenaud , à une lieuë du Bourg de Fontenay , & à trois & demie de Poitiers , on trouve des Nauriles , des Rochers, ou Murex ; la Nérite dite mammel- lon ; la Porcelaine appellée l'Œuf, la Veuve, le Sabot par- mi les Limaçons, le Buccin nommé Fufeau , des Tonnes ; fçavoir , la Figue & La Noix de mer ; des Boucardes , des Ar- ches de Noë, des Peignes & des Cornes d’Ammon. Les mêmes Foffles fe trouvent aufli contre la ville de S. Maixant, L - iii 436. ORYCTOLOGIE; HT Parrie . Dans les Paroifles de Saint-Germain de Princay &de Chans. tonay , à fix lieuës de Fontenay, dans celles dites les Roches, les Fourmis, on voit des Marcafites, des Cornes d’ Ammon, des Huïtres à bec, des Gryphites, des Cames, des Poulettes. a ftries , des Sablon ferrugineux. 5 les Béleninités , Peignesÿ 4 Boucardes, Arches de Noé fe voient particulièrement FA le lieu que lon nomme Loiflonois. | Le petit village dit la Selle, à deux lieuës de la ville x Niort, eft ès Hercils en belles pécrifications qui M rn les carrières. Les Criftaux & les Pierres jaunes fe rencontrent. près de, Château de la Vergne, à une lieuë de la ville de Palluau : on. en tire encore d’un canton nommé Chambertou , pie de Mortagne. Ù Les mines d'Or & d'Argent fe trouvent dans la Paroifle. du Vigean, au lieu dit Bourpeuil , à neuf lieuës de la ville: de aa mais elles font peu riches. La forge d’Ablon, Diocèfe de Bourges, Paroiïfle de Saintz. Cirvan , tire fa mine de Fer de Saint-Gilles & la Caftine de Chafelet, qui font deux Paroifles voifines. Dans É Bourg de Champ Saint-Pere, voifin de la ville de. Luçon, le Naturalifle trouvera des Pierres étoilées en mon-. ceaux, dont on forme des colonnes, Les environs de Poitiers font remplis de carrières, d’où l'on cire une très-belle pierre de taille, fort utile dans le pays: On découvre un grand nombre de coquilles de la. petite. efpèce, comme Buccins, Cames, Tellines, Huîtres & Cœurs, aux environs de Maillezan, petite villé a trois lieuëés de Niort, & vers le rocher de Chaillé, dans la Paroifle du même. nom , à deux lieuës de Luçon, & un peu plus de la mer. Proche l'Abbaye de Saint-Michel en Lherm:, Ordre: ” Saint Benoît, dans le Bas-Poitou , & à deux lieuës de Luc la mer a add snse à une lieuë de fon bord des amas HUE tres fi confidérables , qu’ils forment des bancs de trente pieds: de haut & de plufieurs milles d’étendue, couverts feulement,. d'un pouce de terre. Les falines les plus confidérables de la Province font Tale. mon, Beauvoir fur mer, & proche le lieu dit Chalans. Les. carrières nommées Saint-Etienne de Brillonet, Chantonays à Sainte-Cécile , l'Homme , la Celle, PEnete , Chatellier , ORYOTOLOGIÉ; III PARTIE 49y Montaigu & le Luc, fourniflent des pierres blanches, fo- nores , & des pierres propres à faire des meules de moulin. ? Dans la Paroiïfle de Vigean, fur les bords de la Vienne , 4 quatre lieuës de Montmorillon , il à a une mine d’ Miuoines ; & l’on prétend qu'il y a dans le même endroit une mine d’Ar- gent qui a été travaillée , mais don&le produit ñ pie Le la dépenfe néceflaire à Pexploitation. On a trouvé une mine de Cuivre peu riche dans les vil- lages de Cloux & des Chaffeaux, Paroifles de Res FA de Sainte-Cécile , à fix lieuës de Fontenay. LECPATS D'AU-NTIS. Gi R les côtes de la mer proche la Rochelle, on trouve des pierres qui contiennent des Poiflons vivans, que Les Grecs ont nommé Pholades, & les habitans Dails. Près du Gué & du moulin Beflon , on a découvert un frag- ment de Priapolire, ou d'Entroque, ne toute l& partie in- térieure eft écaillée & luifante. Affez près de cet endroit , les Curieux trouveront des co- quillages fofiles, principalement des Cames, des Arches de Noé, Huîtres, RETENIR , Ourfins , Moules, nee TéE es Tonnes, Buccins & autres. La Paroifle & village de Claverte ; à deux Heuës de la pu chelle, eft très-abondante en Fofiles ; fçavoir , en Cames } Peignes, Buccins, Rochers, Tellines, Nérites, Limaçons de toute efpèce, Me de bœuf volutés & en bateau , Huïîtres à bec, hériflées ou à pointes, Cornes d'Ammon, Ourfins pierreux ou agatifés : , tant de nos côtes que de la mer Rouge, Poulettes , Moules, Pinnes marines ; la Boflue de la terre des Papouls, la Coscha Veneris ,V Aïlée , læ Morille & le manche dé Couteau , avec des Pierres très-fin= gulières, & approchantes Sn leurs cavités de la Truffe De trifiée. La Moulinette , village à une demi-lieuë de la Rochelle ; préfente tous les Roffles ci-deflus , & particulièrement des Dentales , le Lambis, le Bois veiné, des Lépas , des Solens, des Cornets ou Volnées: & plufeurs bn © de Vis d'une Jongueur démefurée. à Li iij 433 OrvcTrToLocteE, III PARTIE. Saint-Rogatien , village fitué à une lieué de cette ville; eft prefque aufh riche que Clavette dans fes pécrifications. Outre une grande partie des mêmes Fofiles , fes carrières fourniflent encore du bois pétrifié, des os, des vertèbres d'Animaux , des Madrépores étoilées , des Entroques cylins driques, avec un minéral qui décrit fur fes faces la figure en relief de petites plantes accumulées. | {5 A la Jarrie, Bourg à deux lieuës & demie de la Rochelle, on trouve encore les mêmes Fofliles , avec des Bélemnites ; tant pierreufes qu’agatifées. Le Treuil-Chartrier , terre peu éloignée du village de Cla- verte , offre des Cornes d'Ammon, des Cames, des Tellines, des Cœurs de bœuf, des parties d’Ourfins, du bois pétrifié, des Poulettes , Pinnes marines, Gryphites, Moules, Aftroi- tes. On y trouve des Marcaflites en abondance ; elles font polies, luifantes , & pefent jufqu’à deux ou trois livres: om leur attribue la propriété de relever infiniment le goût des vins de cette contrée , en leur procurant une petite amer- tume. Le Bourg de Niœuil , à une lieuë de Ia Rochelle, & peu diftant de la mer, n’eft pas dépourvû de Foffiles, parmi lef- quels on diftingue des Arches de Noë, des Cœurs de bœuf hériflés, des Huîtres épineufes, la Concha V’eneris , des Cor- nets, plufeurs Minéraux de Fer & de Cuivre , du Tale, & des Fluors , renfermés dans le fein des Banches. ü On trouve à une lieuë de la Rochelle un autre village nommé Laleu, où les Foffiles ci-deflus défignés font renfer- més dans le fein des moillons , avec des morceaux de Talc, de Criftal , des Pyrites & des Minéraux de Fer & de Cuivre, mélés avec une terre rouge. Saint-Maurice, petit village aux portes de cette ville, offre des Fofliles en partie métallifés , parmi lefquels eft le Bur- gau , que le vulgaire nomme Morchon, qui contient une li- queur rouge aflez femblable à la Pourpre des Anciens, dont les habitans fe fervent pour marquer le linge. A deux lieuës de la même ville, on trouve dans levillage de Nantilly, Paroifle de Marfilly, des Fufeaux , des Trom- pes marines , des Cœurs rayés, des pointes d’Ourfin rompues, des Minéraux de Fer & de Cuivre. ? La terre de Candé, éloignée de cette ville d’une lieué & demie, offre aufli quelques Fofliles , avec des Bélemnites, à + Rats RE pere de 4 T Fe # és De Lire + LL v C7 AE + # L4 OrRYycToLoGiE, III PARTIE. 439 des Pyrites, & des Minéraux de Fer & de Plomb , mêlés d'une terre rouge & jaune. PE ATTAQUE: Re Le Gué-Bouard , maifon de campagne fituée au villagé de la Fond, aux environs de la Rochelle , fournit aufli des Coquillages, particulièrement des Olives, des Cornes d’'Am- mon métallifées , & le Solen , que Pon appelle dans le pays le Coutelier. Les Fluors , les Criftallifations & quelques frag- mens de Minéraux, tant de l'er que de Plomb , rempliflenc le fein des Banches. | LE On 2 découvert il y à quelques années aux environs de Rochefort un arbre entièrement pétrifié, dont Les morceaux détachés qui laïfloient entrevoir parfaitement les fibres & l’é- corce du bois, avoient deux ou trois pieds de long. Le ma- rais de Vautron, à trois lieuës de la même ville , en contient de pareils , maïs plus petits & plus pefans, parce qu’il fe trou- ve des Minéraux de Fer & de Cuivre mèlés dans la pierre. Les Naturaliftes trouveront beaucoup de Foffiles, & {ur- tout des Gloflopètres, des Cornes d’Ammon, des Marcaff- tes de Fer, de Cuivre, des Fluors tirant fur le violet, & une terre rouge , dans les environs du Bourg de Mauzé, à fept lieuës de la Rochelle. Efnandes, village fitué fur le bord de la mer, & à deux lieuës & demie de la même ville, fournit des Limaçons, des Cames, que le peuple nomme Patagaux, des Moules, des Tellines & des Cœurs , qu’il appelle Sourdons. Des Fluors , des criftallifations , une efpèce d'Amérhyfte très-tendre, des moillons fort minces qui fe levent par eou- ches, fe trouvent du côté de Forges & de Rioux, villages à quatre lieuës de la Rochelle. L’Abbaye de la Grace - Dieu , Ordre de Saint-Bernard, 2 cinq lieuës de cerre ville, eft renommée pour les Fofliles, le bois pétrifié, & les concrétions, tant criitallines que mé- talliques. * On découvre fur les hauteurs, ainfi que fur le bord de la mer , à peu de diftance de l'Abbaye de Charon, même Or- dre , éloignée de la Rochelle de quatre lieuës, quelques Fof- files afflez communs, entrautres des Huîtres de deux efpè- ces & des Cames ; que les habitans nomment Palourdes. Sur les bords de lamer, dans un endroit appellé le Rocher, atrois lieuës de la Rochelle , on trouve deux efpècés de Pier- res coquillées , dont l’une renferme des Pholades , laurre des yo Orvcrotocix, II. Pari. Gryphites: une troifième efpèce qui n'eft qu'un amas conft de petites Cames , de Tubulites , Buccins, Limaçons renfers més dans des moillons, fe découvre vers les villages de Cla= vite. lreuil-Charriér ; la Jarries&c,. ;..20, 4 RSS Versles villages de Chaban & le Thou, l’un à cinq lieuës, l’autre à trois de la Rochelle, on tire de quelques carrières une cfpèce de Grès , qui ferraille plus facilement que la Pier- re , & qui fe durcit à l'air 5 il fe voit aufli à Chaban quelques Foflles. | Aie ÉÉ EE Les rochers que lon voit à la pointe Occidentale de l'Ifle de Ré, vers l'endroit appellé la Tour des Baleines , ainfi qu’au Plomb , lieu vers lequel les vaifleaux ont coutume de mouil. ler , fourniffent des Stalagmites d’une médiocre grofleur , & d'un beau jaune un peu tranfparent. ; LU On voit à la Jarne, village diftant d’une lieué de la Rochel- le, une mafñle confidérable d’une feule Pierre, appellée la Pier: re-levée , montée fur trois pieds. 5 US On tire des environs du Fief Potard, à un quart de lieuë de la même ville, une terre jaune, très-propre à bâtir, & fi grafle, qu’elle ne fouffre point le mêlange de la chaux, … . Dans une métairie dépendante de la Paroiffe d’Ives, éloi- gnée de ærois lieuës & demie de la Rochelle, eft la Pierre de tonnerre , formée par le feu célefte qui brüla le 12. Juillet 1752. trente charrerées de foin ; l’analyfe qu’on en a faite, a fourni un Sel qui a la propriété des Alkalis. ER Au village de Marflly, diftant de cette ville de deux lieués, on a découvert il y a trois ansen creufant un puits, plufieurs morceaux de Cuivre, qui dénotent une mine très-riche. _ … Les Repenties, à une lieué de la Rochelle, fur le bord de la mer, donnent du charbon de terre, & deux fortesde Pier- res : l’une, d’une fubftance rouge , légère & poreufe, où lon remarque des veines fulphureufes ; l’autre, de la nature de lArdoife , qui fe délite par couches. On la connoît dans, le pays fous le nom de Pierre talqueufe, dont on compte qua- tre efpèces , la verte, la rouge, la noire & la grife. : …., La Garde aux Valets, Chateau à crois lieués de la Roche le, préfente dans fes moillons une efpèce de mine de Cui- vre. pt: . On voir à Angoulin, Paroifle peu éloignée des bords de la mer, & à une lieuëé de la Rochelle, un grand nombre de Marcaflires , où le mélange des Métaux fe diftingue aifément. A OrvcTrTOLOGIE, IIL PARTHYE. 447 La Digne, Hameau fitué fur le bord du rivage de {a mer, & près de la Rochelle , fournit ainfi que le rocher différens Minéraux de Cuivre & de Fer, foit par morceaux, foït mé- lés avec des Moillons & des Cailloux. On trouve aufli un minéral ferrugineux , couvert d’une terre jaunâtre , à Sourdon, village à un quart de lieuë de Nuaillé, & à près de quatre lieuës de la même ville. - Les Naturaliftes verront trois efpèces de Caiïlloux agathi- fés , & qui approchent de ceux de Saxe , au Fort & pointe de chef de Baie, placé fur le bord de la mer, à demi-lieuë de la Rochelle, ainfi qu'aux Minimes qui en font à la même! diftance , & près d’une des portes de la ville nommée [a porte des deux Moulins. On trouve encore près du Fort de Baie une Pierre criftalline & très-tendre, nommée Diamant de Galet, parce qu’elle exifte dans plufieurs Caifloux de ce nom; & aux Minimes, une efpèce de Grès fort dur , qui contient des particules de Talc, de Plomb & de Cuivre. Divers autres Caïlloux tranfparens, blancs, jaunes, bruns & couleur de rofe , dont le brillant ne le cède point à ceux: de Royan & de Médoc , fe voient dans les deux villages d’Ars & des Portes fituées vers l'extrémité Occidentale de PIfle de Ré; ainfi que fur le Platin d’Angoulin. ; La petite ville de Marans , à quatre lieuës de la Rochelle, fournit une terre srafle & argilleufe , dont on a fait de la Fayence très-eftimée. Sur les bords de la mer, dits Lozières, proche !a Rochel- le, on voit de petits morceaux de Criftal, & du Talc d’Iflan- de dans les félures des pierres. Les Pyrites & les mafles mi- nérales de différentes figures y font aufli communes. Depuis l'embouchure de la Charente jufqu’à celle de la Sèvre, y compris l’Ifle de Ré , les côtes font garnies d’un grand nombre de pierres figurées , ou jeux de la nature, tels que des Priapolices, Pierres de vérole, Circos, ficoides, Gram- matias , & les pierres étoilées. On compte cinq fortes de fa- bles, le jaune, le rouge, le verdâtre ou couleur de mer, le noir ou vafard , & le fable à coquilles, parce qu'il en eft rempli. Le premier de ces cinq fables eft le feul qu'on em- ploye à polir les armes ; le noir n’eft d'aucun ufage, & les trois autres fervent au mortier des bâtiments. Plufieurs efpèces d’Huîtres fourniffent des Perles,& entr'au- Troifieme Partie, Kkk +? 442 ORvCTOLOGIE,IIL PARTEE. tres la pelure d’oignon ; les Peignes en donnent auffi, mais en moindre quantité. On trouve dans les débris du Fort-Louis , que Louis XIIE. fit rafer en 1618. après la prife de la Rochelle, & qui n’en eft qu’à peu de diftance , plufeurs Foffiles rares, tels que des Nérites , des Sabots , des Buccins , des Tellines à long bec , des Limaçons des trois genres, des Vis ; des Poulettes ferrugineufes , quelques-unes à bec , d’autres rayées ; la Ca- me triangulaire , la Corcha Veneris , le Cœur de Bœuf voluté, le bec de Canne , la C'oncha rugofa , la Moule de Magellan ; l'Arche de Noé & le Champignon de mer. On y voit auf des concrétions ferrugineufes femblables aux Fluors , & de forme très-variée. ; Angoufte , maifon de plaifance, à deux lieuës & demie de: la Rochelle, à la vûe de la mer qui eft à un quart de lieué, renferme dans le fein de fes terres, à quatre à cinq pieds de rofondeur , de deux fortes de Fofliles communs : les uns fe réduifent facilement en terre grife , qui annonce lAroille ow la Craie ; les autres plus folides & plus parfaits préfen- tent des Boucardes, Cœurs de Bœuf volutés , Cornes d’Am- mon, Moules, Limaçons , Pinnes marines , Crêtes de Coq, Entroques , Tellines, Trompettes , &c. On y voit aufi un Grès fort dur , chargé d’un minéral de Plomb ; une terre jau- ne & brillante , mêlée de particules de Talc, avec quelques concrétions criftallines , quelques minéraux de Fer & de Cui- vre , de fauffes Améchyftes qui ne prennent point le polis Il y a plufieurs falines dans le pays d’Aunis; fçavoir , dans les endroits nommés Tafdon , les Minimes, la Moulinette, Angoulin, le petit Brouage , la Leu , Niœuil, Lozières, la Prée aux Bœufs , ainfi que dans une partie de l’Ifle de Ré, principalement dans les Bourgs de Eoie , d’Ars & des Portes. L'Ile de Ré, outre l'avantage de fournir toutes les efpè- ces de Fofliles qu’on découvre dans le pays d’Aunis, en pré- fente un nouveau & aflez rare, qui eft analogue aux pointes de l'Ourfin. Cette pétrificatien que la mer jette fur fes bords , eft polie & luifante , tantôt ronde ou allongée, tantôt poin- tuë ou en forme de poire ; quelquefois avec une petite queuë , au bout de laquelle on diftingue la cavité qui s’en- graine dans les mammellons , dont elt couvert le corps de l'Ourfin. mt RE = CT OrRvcrToLOG1E, IIL PARTIE. ‘443 LA SAINTONGE ET L'ANGOUMOIS. Es Cailloux d'Ars , Paroiffe à trois lieuës de la ville de Saintes , dont les champs & les vignobles bordent la Charente, font clairs, de différentes grandeurs & couleurs, imitant ceux de Médoc. On les monte en bague. Les Cailloux de la ville de Brive-la-Gaillarde , à la même diftance de Saintes, font aufli curieux & aufli recherchés. On voit un femblable Caillou près dela ville de Brouage, crès bon à polir, & approchant fort des cailloux de Médoc. Sur les côtes de la mer, près de la ville de Royan, à feptlieués de Saintes, on trouve de petits cailloux tranfparens , blancs & noirs , fervant aux mêmes ufages. Ils font aufi beaux que les Criftaux de Briançon. Dans les Paroifles d’Aneport, Juif, la Fredeic & de Grand- Jean, toutes voifines, à trois lieuës de Saintes & dans le Com- té de Taillebourg , Sénéchauflée de Saint-Jean d'Angely, il y a des cailloux noirs & clairs de différentes groffeurs ; dont pans pefent jufqu’a 150 livres. Ils ont la plûpart une eau fort claire, & font fitués à fix pieds de profondeur dans une terre rouge, grafle & fable pareil. Ces cailloux fervent de pierres à fufl , & le commerce en eft confidérable. Les carrières des environs de la ville de Saintes fournif- fent de belles pierres , principalement dans la Paroifle de Saint-Vivien-lez-Saintes. On dit ces carrières compofées.de cinq couches : la première eft douce & tendre ; la feconde, dure & raboteufe ; la troifième dite brodée , eft caillouteufe & coquillée : elle eft remplie de nombre de pétrifications ; la quatrième eft ouvragée, & AL pra eft dite Rapin. - Une pareille carrière , remplie de pétrifications plicées au milieu des pierres , fe trouve près de l’'Eclife de Saïnt-Eu- trope-lez-Saintes. Auprès de la ville on voit des rochers qui s'étendent juf- qu'à une demi-lieue ; où l’on trouve des coquillages & des Marcafltes. Cet endroit fe nomme les Roches. Les meilleures pierres de la Province , & qui réfiftent à la gelée , fe trouvent dans la Paroifle de Saint-Vaifé, à une lieué de Saintes, aux bords de la Charente. KKK ij 444 ORYCTOLOGIE, III PARTIE: On en tire de très-propres à la Sculpture, & d’un grain très- fin, dans les Paroifles de Crazane & de Saïnt-Sorlain , à deux lieuës de Saintes, de l’autre côté de la Charente. À Saint-Savinien, gros Bourg proche Taillebourg, à trois lieuës de Saintes, dans la Paroiïfle de Saint-Meme , à fept lieuës, & en celle de Retos , à deux lieuës de la même ville, on tire des pierres d’un grain fin, blanches, nettes, & très- propres à routes fortes d'ouvrages. à La carrière du village nommé les Arciros , à demi-lieué de Saintes , borde la Charente, & fournit une pierre po- reufe, qui s'ouvre, dit-on, au Soleil, & fe ferme à l’humi- de ; cela demanderoit confirmation. En la Paroifle Decurat, près de la Garenne du Logis Sei- gneurial ; dit la Marinerie, eft une carrière où l’on a décou- vert une Pierre , ou Marcaflite ronde, à facettes, brillante, qui eft enveloppée dans une autre, comme un noyau dans un fruit. On en a trouvé de pareilles dans l'ouverture d’un puits au village de Virlet, Paroifle de Periviat, à trois lieuës de Saintes. Une pierre grife & ferrugineufe fe découvre dans plufieurs endroits de la Province ; on La nomme Grifon. Il y en a une autre appellée pierre de Talc blanc , dans le village du Port Denuan, Paroifle de Saint-Sorlain , à deux lieuëés de Saintes. Celle de Talc rouge fe trouve au Château de Places, qui eft une Paroifle diftante de trois lieuës de la même ville. Dans la grotte de la Roche - Courbon , terre à trois lieuës de Saintes, on remarque des congélations , des pétri- fications, curieufes & des ftalactires détruites en partie par les Bergers: il y a une voûte très-élevée en cul-de-lampe ; plu- fieurs pièces voûtées fe communiquent par des antres & ar- cades naturelles , dont l'entrée eft défendue par les eaux. Cette grotte fe termine pañgune fontaine très-vive , fortant du rocher. On y voit de gros offlemens, des dents d'animaux fortement attachées, au rocher, & pétrifiées. | On à trouvé près de la ville de Rochefort ; à fixlieuës de la Rochelle, une pièce de bois de Chêne pérrifié ; & un mor- ceau de charretre pétrifié, dans une fontaine près Montufer,, à treize lieuës de la même ville. : Toutes ces carrières fournifflent des coquillages, des dents pécrifiées, des offemens d’animaux ; des efpèces de Champi- gnons & autres Foflles: À . OrRvYvcToLocte, III PARTTYE. 445 En la Paroiffle de Saint-George, à une lieuë de Saintes, on voit des Foffiles fort curieux , qui font de véritables Raffellum curvi-rofirum, ou des Huîtres , dont les bords font dentelés , ainfi que leurs deux valves qui fe rejoignentexacte- ment ; celle d’en bas eft plus grande & un peu recourbée. On trouvé dans les environs de Saintes, à une demi-lieué , au milieu des champs, de petites pierres étoilées , qui font de véritables Echinites. Les terres de la Saintonge font très-propres à faire de la brique , des tuilles & de la fayence : telles que celles du Port Denuan, Paroifle Saint-Sorlain , fur le bord de la Charente, rès de Rochefort, auprès de la rivière ; à la Chapelle, Paroifle a uue lieuë & demie de Saintes ; à Ecoieux & Brifanbourg, à crois lieuës de la même ville , & à Saint-Brie. vhs La Tourbe fe trouve dans les marais falans , comme à I Tremblade,à Marenne & autres lieux ; on s’en fert pour chauf- fer les chaudières à eau-de-vie. Les fables de cette Province font très-utiles: celui de S. Lazaire , à deux lieuës de Saintes, eft jaune , & fert à blan- chir la vaiflelle ; celui d’Anepont eft rouge, & celui de Saint- Sève eft blanc & très-fin. Ils font tous deux à la même dif- tance de cette ville. Sur les rivages du Fort de Chapus , vers l’Ifle d'Oléron, dans les marais falans de Marenne en Baffe-Saintonge ; on trouve des dents pétrifiées d'Hippopotame, & des parties de Minéraux très-diftinétes par leur poids & leurs couleurs. De riches mines de er & des forges fe voient dans les lieux dits Planche-Minier & Rochecourt. D’autres mines de Fer font fituées à Rochebeaucourt ; Rouflines, Combier , Rognac, Saillant, & dans la Paroiffe de Cers, à fept lieués de la ville d’Angoulème. Des mines d'Antimoine & de Plomb fe voient dans le lieu. dit Manet, & dans la Paroiffe de l’Efcuras , proche Mont- bron, à fix lieuës de cette même ville. On tire de ces mines des parcelles d'Argent appellées Mica. Dansle village de Rancogne,près de la terre delaRochefou- caukt, acinq lieuës d'Angoulême , on trouve d’excellent Fer. Sur lesxchemin qui mene à Saintes , on rencontre une pe- tite pierre grife & plate, qui fe leve par feuilles. On trouve des Marcafites de Fer à Montandre, de près la rivière de Lary, à fix lieuës de Saintes. KKK ii 446 ORYCTOLOGIE, III PARTIE. Entre Mortagnes & Saint-Surin, fur les bords de la Ga- ronne, à fept lieuës de Saintes , ef fituée une fontaine char. ée de rouille & de Marcafüites. A Saint-Sorlin près de Marenne , à Saint-Vaife, & en plu- fieurs autres carrières, il y a une pierre ronde & dure , ef- èce de Marcaflite qui fait du feu. Une efpèce de Zapis faponarius eft dans une carrière à la Chaume , à quatre lieuës de Saintes. Les voifins s’en fervent pour favonner. ) Dans [a Paroife de Mara, à fix lieuëés de Saintes, on a trou- vé des pierres qui s'étant pétrifiées, imitent la figue, le coing & la poire. LA, C'U'I'E'NINNES Qui comprend fix Pays ow Provinces ; fçavoir , la Gafcogne, le Quercy, le Périgord , le Rouërgue, le Bigorre & l'Armagnar. Es Caïlloux de Médoc qui font fi recherchés, viennent d'un petit canton du même nom, à quatre lieuëés de la ville de Bordeaux : Les jaunes font les plus rares. Dans la Paroifle de Saint-Eftephe, même canton, il y a nn lieu affez grand tout couvert d'Ourfins. Aux environs d'Acqs, capitale des Landes, fur la rivière d'Adour , on trouve une quantité prodigieufe de Coquilles foffiles de diverfes efpèces. La Pierre de Périgueux fe trouve parmi plufieurs miné- raux répandus dans k Guienne. Cette Pierre eft dure, pe- fante, compacte, noire comme un charbon, & très-néceffai- re aux Potiers de terre & aux Emailleurs. On trouve dans l’Armagnac la pierre Ceratites, ou unicor- ne minéral. On croit, avec quelque apparence, que c'eftquel- que partie offeufe d’un animal , laquelle s’eft pétrifiée. Dans le Rouërgue , il y avoit autrefois des mines d’Argent; préfentement il y en a de Fer & de Cuivre , principalement à Lanet, Avejan, la Canette, Pierre-Convife, Auriac, Caf- catel, Saint-Félix de Sorgues, Villeneuve d’Agenois , le Mas de Cabardes, & le mont dit Noir. Le Cuivre rouge fe trouve dans les lieux dits Najeac, Guef- pie , Corbières & Longuepie. EE pd ORvycTOLOGIE, IIL PARTIE. 447 Le Plomb fe tire du lieu dit Cals, ou Prade, fur le mont appellé Noir. Des mines de Fer & d'Azur fe montrent dans le lieu dit Bazeulf, Election de Rhodez, & près d'un endroit nommé Bagnols. La Guienne eft ornée de trois grottes fameufes , pleines de belles pétrifications. La première fe nomme Cabrères, fi- tuée dans l’Eleétion de Cahors en Quercy , fur la riviè- re de Selle qui pañfé à Figeac. Elle eft à un demi-quart de hieuë du Château, au milieu d’une montagne très-efcarpée : on ne peut y entrer que couché fur le ventre ; elle a près dé 300 pieds de long , fur 15 à 16 de large , d’un plein-pied fort inégal dans fon étenduëé. Le rocher qui forme fa voûte a en- viron quatre toifes de hauteur. La feconde grotte dans PE- leétion de Figeac eft appellée Marfillac , & préfente dès fon. ouverture une falle & deux chambres , foutenues par des co- lonnes , fur lefquelles on admire plufieurs ftatues ; principa- lement une Vénus, à qui la nature à caché foigneufemenc les endroits les plus dangereux. On entre delà dans cinq ou fix chambres, foutenues pareillement de colonnes , où la fymmétrie n’eft pas moins bien obfervée. La dernière eft gà- tée par la fumée qu’y ont fait-une troupe de voleurs, à qui elle fervoit de retraite ; cette raifon fait qu’on n’y entre que bien accompagné, & avec beaucoup de lambeaux. On nom- me la troifième Thebiron : elle eft plus grande que les autres. & remplie de congélations & de ftalaétites dans le même goût ; elle eft fituée dans le territoire d’Armagnac. Une grotte encore plus célèbre que les trois ci-deflus, eft celle que l’on nomme le Trou-Granville , dans la terre de Miremont , Paroifle de Roufiniat , à fix lieuës de Périgueux. & à crois de Sarlat’ Les voûtes font erès-élevées , larges de vingt-quatre pieds . & incruftées de gâteaux d’Argille def- féchés , fur un fond de craie blanche. On y diftingue le ras de la Vieille, qui eft une congélation formée par une eaw qui tombe continuellement goute à goute 5 la chambre do- rée , dônt la voûre revêtue de glaize defléchée , imite des g4- reaux dorés, ou des oranges fur un fond blanc qui les détache. La chambre de Bailarmini, pareillement incruftée , mais d’une couleur d'Ocre rouge , préfente un caveau rond& fpacieux ; avec le tombeau de Gargantua , qui eft un grand roc au mi- lieu de la voûte, Une fontaine , compofée de huit à dix filers 443 ORYCTOLOG1IE, III PARTIE. d’eau , tombe avec grand bruit du plus haut de la voûte dans: une foffe. Enfin la dernière pièce de cette grotte appellée le Marché , eft la plus curieufe : c’eft un caveau que les: traces des bêres fauves & des Renards ont rendu inégal ; il eft incrufté de même que les autres pièces, & foutenu dans le milieu par un pilier de roches. A Le Marbre dit Balcavaire fe tire auprès de Saint-Ber- trand , dans le Comté de Cominges. Il eft verdâtre , rouge & blanc. k Un autre Marbre blanc fe tire près de Bayonne, dans les Pyrenées. Celui que l’on nomme verd Campan, qui eft verd, mêlé de taches & de veines rouges, fe trouve à deux lieués de Ba- gnères en Bigorre. ; | Le Sarancolin qui eft gris, jaune, & d’un rouge couleur de fang, & tranfparent comme l’Agathe , fe découvre dans la vallée d’Aure, au pied des monts Pyrenées. be Dans la même vallée , aux bords du mont Agella, font:-fi- tuées plufieurs mines de Fer, avec une de Plomb , mêlée de pierres azurées. Le Marbre d'Antin, dans le territoire de Bigorre, eft fort recherché ; il eft mêlé de jaune, entre-coupé de grandes ta- ches rouges : on Le nomme Veyrède. Celui de Signan d'un verd brun, avec des taches rouges ; reflemble aflez au verd Campan, & fe tire dans le lieu du même nom, aux Pyrenées. On trouve dans le Diocèfe d’Auch une platrière, ou des Pierres à chaux, dans le Bourg de La- verdan. On trouve dans le Diocèfe de Cahors un Marbre rouge, veiné de blane & de bleu, qui eft affez beau. A trois lieuës de la ville de la Réole , & à une grande lieuë de Notre-Dame de Verdeler, dans un lieu dit Satte-croix du mont, vis-à-vis la porte du Château, eft une Chapelle aflez grande , taillée entièrement dans un monticule qui n’eft for- mé que d'Huîtres à écaille. La voûte & les pilliers qui la fou- tiennent , font compofés de la même matière. ° Dans la rerre de Cugneac, à huit lieuës des villes de Sar- lat & de Périgueux, la terre produit les plus beaux Cailloux du monde, & les plus variés en couleurs. Dans celle de Calftelnau , à une lieué de Sarlat, on trouve fous des rochers , des antres qui forment des chambres, des falles ORYCTOeLOGtE, III. PARTIE. 449 falles & cabinets remplis de congélations , dont les formes & les figures font très-fingulières. On parle encore des grot- tes de Bruniquel & de Saint-Antonin. + Selon un (4) Auteur, il y avoit une mine d'Or ouverte par les Romains à Avantignan, près de Montregeau, fur la Ga- ronne ; & une autre du même métal, travaillée auffi par les mêmes peuples à Beda, près de la ville de Bagnères ; mais il y a apparence que ce font des reftes d’anciens travaux, pour £irer une mine de Fer. On trouve à cinq cens pas de Bagnères , dans les environs (a) Traité de l'Art mé- tallique , par Hautin de Villars, de la fontaine de Salut, un grand nombre de Pyrites quar- rées. À Medons, à un quart de lieuë de Bagnères, on vient de découvrir un Marbre blanc aflez beau, & qui reçoit bien le poli. Dans les environs de a ville de Notron en Périgord, il fe trouve fur la fuperficie des terres des marcaflites de Plomb ; & on tire ce métal très-pur à deux lieuëés de cette ville. Aux bords de la Durance, dans des cavernes fituées au lieu dit Badefol , paroiflent d'autres marcañlites d’'Etain, de Plomb & de Cuivre, de l’épaiffeur de deux pouces , & fépa- rées en petites lames. Proche la ville de Brantome, à quatre lieuës de Périgueux, dans Le village de Saint-Crepin, il y a des carrières d’un Mar- bre de la couleur du Jafpe. _ On trouve dans cette Province des grottes fort longues, avec des lacs fpacieux. On y voitdes chambres, des falles, des autels formés par les congélations : l’une eft fituée dans un lieu dit Bugau ; une autre eft nommée de Clufeau, dans le Bourg de Miremont, à fix lieuës de Périgueux, & autant de la ville de Bergerac. U Une grotte inacceflible eft placée fur le haut d’une mon: ragne près Tayac, à fept lieuës de Périgueux ; l’entrée en -eft fi fort reflerrée par les ftalaétites, qu’à peine un homme et y paffer. Il en fort une cafcade, dont la chute fait grand ruit , & dont l’eau va former à cinq lieuës delà [a fontaine de l'Auche. Tous les rochers du Périgord font revêtus de congéla- tions & de ftala@tites , ainfi qu’il fe voit à Montreal. On y trouve aufli des Foffiles d'Huîtres , de Buccins, de Vis, de Limaçons & autres coquillages. Troifième Partie. LII 4590 ORYvcTOLOGIE, III PARTHE. Les fontaines de Blame , de Marfat, de Tremolat & de Saint-Aftier font renommées pour les incruftations , & les intermittences qu'on y remarque chaque jour. Leur vapeur brûle la paille ; & elles forment fur leurs bords des pierres: fpongieufes & fingulières. Les mines de Fer & d’Antimoine font fituées dans la Pa roifle & Forêt des Bories ; on trouve les mêmes Minéraux dans les lieux dits aux Ans, Lourtal, Saint-Martial proche Montheuil, Luxas, la Chapelle Saint-Robert , Javerlhac, la Feuillade, Bachelou , Verguas près de Montbron. Les forges & fonderies de Fer fe trouvent à Lourtal, Pa- roifle de Manaurie, fitué fur un petit ruifleau aux Ans, dans celle de Saint-Junier, à une lieué & demie de la petite vil- le de Montignac. Il s’en voit encore dans l'Evèché de Sar- Jac , fur la Vefère ; à Canaux , Paroifle de Saint-Front la ri= vière ; Le Bugne , fur la Vefère; Radeaux, Bourceil , Com- biers , fur la rivière de Lifonne ; Pontroucheau, la Valade, près des lieux nommés Buflière , Baflerolle & Puyregard. Des Marcaflites mêlées de criftallifations brillantes fe voient près de la grotte de Granville, Paroïfle de RE L ainfi que dans la plaine & forêt de Ver, à deux lieuës de Pé- rigueux. Au niveau d’une allée du Château de Barrière , on apper- une grotte élevée & fort large, avec un plafond plat, & outenu par une colonne de roches remplie de ftalaétites. Ily en a une autre dans la Paroifle de Tuillières , à cinq lieuës de Périgueux , laquelle a 120 pieds de long, avec plu- fieurs allées ; elle eft rapiflée de critallifations , imitant les gâteaux de miel. | Aux portes de Périgueux, fur un côteau nommé la Boif- fière, dans le champ dit Céfar qui eft proche, on trouve beau- coup d’'Hufîtres pétrifiées , d’autres enclavées dans Les pierres. Vers le côreau fitué à l'extrémité de la vallée dite la Com- be des Dames, dans la Paroifle de Champ-Quinel, ou Caw- pus Sabinorum , on découvre différens Limaçons pétrifiés, Près du lieu dit Drix , à une lieué & demie de Bugue fur la Vefère, & à quatre lieuës de Sarlat, il s’éleve de tems en tems par élancement des feux fouterrains, qui brülent le bois qu’on y expofe. C’eft un véritable volcan. À cinq lieuës de Périgueux, dans un endroit nommé Mon- treal, dans les caves du Château , on voit du Criftal de ro- che. SA L ares ; et ee RS : L: rés. ORvcTOLOGIE,III PARTTE. 451 A Rochebeaucourt en Périgord, il y a une forge de Fer, dont le métal eft fort doux. On trouve près de Bordeaux le Lepas, appellé Bonnet Chinois pétrifié, & dont l'extrémité finit en crochet. Une vigne à une lieuë de Bordeaux, près de la Paroiffe nommée Mérigniac, dans un terrein de fix pieds en quarré, fournit plufeurs Madrépores fofliles, & quelques coquilla- ges, tels que des Huïîtres & des Tellines. - Dans le Diocèfe d’Auch, près de la ville de ce nom, eft une mine de Turquoifes aflez belles. La mine de Gravernies, dans la vallée de Barèges, donne du Plomb , ainfi que celle de Courrette, qui en eft proche. On voit une autre mine de Plomb dans la montagne de Caftillan en Bigorre , proche Peyrefice. | | Dans la même vallée de Barèges, à une lieuë au-deflus des bains , on trouve abondamment de l’Amianthe. Les mines de Plomb de Neftalas & Gazoit, proche Jun- culas , font eftimées ; elles font au Pic du midi, la plus haute montagne des Pyrenées. En Bigorre , on voit une mine de Cuivre. u . Dans le lieu dit le trou des Maures, il y a une mine de Plomb, anciennement travaillée par les Romains. On compte deux mines du même métal dans le lieu nommé Toujere en Bigorre, & une autre fur la montagne de Ville-longue, dans la vallée de Barèges. A celle d’Âure, fur la montagne de Tranfport, au lieu dit Arbiflon , on trouve une Pyrite blanche arfenicale, qu'on a pris pour du Cobalt. Il y à des forges de Fer à Effidevilh, ville à neuf lieués de Périgueux , & à onze de Limoges. A douze lieuës de cette dernière ville, il y a une mine d’Argent affez près de Notron. A trois lieués de cette ville, aux environs d'Eftouarde, il ya huit forges de Fer pour la fabrique des canons de la ma- rine. On voit des mines de Plomb dans la vallée de Loron , peu éloignée du lieu dit Jenos. Les Turquoifes & quelques veines de Plomb paroïffent fur la montagne de Maupas, proche le village d'Encaufe. À cinq lieuës de la Baronnie d’Afpech , fur le mont Chi- cois , on trouve une mine d'Argent, Lili AS? ORYcTOLOG1IE,IIL PARTIE Il y à une carrière de Marbre blanc, rouge & verd , & des filons de mine de Plomb au lieu dit Afpiel , dans la vallée d’Aure. ni. Une autre mine d'Or & d’Azur enrichit la petite monta- gne de Porter, dans la Baronnie d’Afpech. On voit le même métal, avec une carrière de Marbre gris-blanc, à Saint-Beat. Un autre Marbre noir , dans le lieu nommé Bize. Le Naturalifte trouvera encore une mine de Plomb dans la petice ville de Lége ; une autre fur la montagne de Sou- quette , & une troifième fur la montagne d’Argut. Dans la vallée de Luchon, voifine de celle d’Aran , il pa- roît fur les montagnes qui les entourent , une mine de Plomb tenant argent. La montagne de Goveiran, dans le Comingeois, poffède une autre mine de Plomb tenant argent. LE À Maffac, dans le Couferans, il y a des forges & des mines de Fer. . | Dans le même territoire , il y a deux mines de Plomb très- riches , à Goveilh, entre les vallées de Luchon & d’Auzun. Dans celle d'Arbouft , les montagnes de l’'Equierre & du Lys abondent en mines de Plomb. Plufieurs mines de Cuivre fe découvrent aux environs de Campans en Bigorre. k: Dans le pays de Soule en Gafcogne, on a découvert une mine de Cuivre fans argent, dans la Paroifle de Haux; près de Saint-Angrace. Au fond de la fontaine de la ville de Langon, à une lieuë de celle de Cadillac, & à cinq de Bordeaux, on trouve fou- vent du Mercure coulant. On voit des mines de charbon de terre à Feumy & à Cran- zac, Election de Villefranche en Périgord : l’Alun eft affez commun dans les mêmes lieux. de Les mines d'Antimoine fe voient dans la vallée dite le Champ des mines, aux lieux dits Pierre-Couvife, Auriac ê& Cafcarel. 7 Cdt Dans le village de Langoiran , à trois lieuës de Bordeaux, on voit fur la côte plufieurs grottes fervant d’habitations aux payfans, & trois autres pleines de criftallifations & de con- gélations , dont l’une a plus de 200 pas de long. L’eau qui tombe du haut du rocher, y forme de petits glaçons d'environ un demi-pied , blancs comme du Criftal. La plus curieufe de # _ . ORYcToLocieE, IF. PARTIE. 453 ces trois grottes , eft celle de la tête qui eft à double étage; & La fource pañle au travers du rocher qui leur fert de plan- cher. à : On découvre dans le voifinage des os d’une grandeur con- fidérable, tant humains que d'animaux marins. Près de Saint-Jean de Cole, eft une grotte toute remplie de Criftaux , & dont la profondeur eft inconnue ; fouvent les congélations augmentent au point d’en boucher entièrement Fentrée. Les criftallifations de cette grotte font les unes jaunes , Les autres blanches, & dans les endroits où le Criftal manque , le Bol d’Armenie prend fa place. Dans les carrières de Boury, diftantes de cinq lieuës de Bordeaux , on tire une Pierre oris-blanche, que les habitans du lieu appellent Marbre bâtard. Quoiqu'il foit propre à être poli, il eft cependant bien différent du Marbre pour la du- reté. Près de Saint-Bernard de Cominges dans la Gafcogne , on LE - . le) L3 LD voit une mine de Criftal de roche, & deux mines de Cuivre. LEÉBEARN EF LA NAVARRE: N trouve dans le Bearn des mines de Plomb, de Cuivre & de Fer, dans les montagnes dela Sénéchauflée & Pa- roifle de Monheins. | La mine d'Or nommée Ifturie , dans [a Navarre, felon les ens du pays & le Livre de Hautin de Villars, a été fameu- F2 chez les Romains : fon ouverture a plus de douze cens pieds de profondeur ; & la montagne eft percée pour l’écou- lement des eaux d’une petite rivière qui la traverfe, enfor- te que le travail y eft toujours à fec. Trois grofles tours, dont une exifte encore avec un retranchement de douze ou treize toifes de furface, & quelques fortifications au haut de la montagne , fervoient à loger des foldats pour foutenir Les mi- neurs. Ifturie eft un petit village à cinq lieuës de Bayonne, dans le pays Bafque , contrée d’Arberou ; plufieurs Métallurgiftes ayant examiné cet endroit avec attention, croient que c’é- roi une mine de Fer, & ont regardé le grand foûggrain com- me une carrière d’où l’on tiroit de la pierre. | | LI! à 454 ORvcToLOoG1E, III PARTIE. La fontaine & le puits d'eau falée de la ville de Salliés , dans la Sénéchauflée & Paroifle de Sauveterre , fournit de très-bon Sel à ces deux Provinces. rèN Il y à une autre fontaine falée vers Saint-Jean de Pied-de Porc, & une autre à Revenac. L | On connoît dans la Bafle-Navarre Les mines de Cuivre de Baigorri, à deux lieuës de Saint-Jean de Pied-de-Porc, avec une forge dans la vallée voifine. Ces mines font riches en Argent, dont elles donnent deux marcs par quintal. Il y a un filon où l’on trouve de très-beau Cuivre vierge; un au- tre où le Cuivre eft mêlé avec une mine de Fer blanche & fpatheufe. On convient que cette mine a été fürement travail- le par les Romains , dont on a trouvé des médailles, des lampes, & plufieurs inftrumens de mineurs, avec quantité de bois qu’ils employoient pour brûler Le rocher. Une autre mine de Plomb fe découvre fur la montagne d'Avadet, avec des carrières de beaux Marbres de différen- te couleur , des Criftaux, des Topazes, Saphirs , & autres Pierres précieufes , fur la montagne d'Auvefia. Les principales mines de Cuivre de Bearn font celles de Bellons, d’Irriré , Bourrins & les Machicots, près du Bourg de Bedous, dans la vallée d’Afpe. On connoît encore les mines de Cuivre tenant argent du Col de la Trappe & d’'Hourart, près du Bourg de Laruns, dans la vallée d'Oflau. Il y a dans la même vallée, près du Bourg d’Arudy, une ancienne carrière de Marbre, nommée l'Efpalunge , & une Marne noire & puante , près des villages d'Ogeu & de Bufy. On trouve une mine de Plomb dite Soris, Paroifle de Soufe & Aas, à une lieué de Laruns, fur la montagne de Habas. Le Naturalifte appercevra deux mines de Plomb fur les montagnes Belonca & Ludens, avec de beau Talc, & une mine de Cuivre. Plufeurs filons du même métal fe décou- vrent fur la montagne de Malpeftre. La mine de' Cuivre dite Bielle , à même diftance de La- runs , eft fituée dans la vallée d'Offlau, ainfi qu'une autre mine du même métal fur Ja montagne de la Grave , dans la même vallée. Les Paroifles de Caupenes & de Baftenes, dans la Jurifdi- tion de Ggujeac, font voifines de deux lieuës d’une mine de Bitume, dont on tire du Gaudron & de l’Afphalre. OrvzcroroGre, HILL Panrie, 455 Dans les lieux dits Affon & Soubiron en Bearn, il y a deux forges de Fer; une autre fe voit dans le lieu dit Saint-Paul, Election de Lannes. Sur la montagne de Bourreins, il y a une mine de Cuivre, & au bas une autre mine du même métal, avec une de Fer. Les montagnes de Saint-Jean d'Efcot, Ibofque & Gravet- te, même canton, font riches en mines de Cuivre. On trouve dans les hauteurs de Portfufon du Plomb te- nant argent. Il y a aufli une mine de Plomb tenant argent -avec de l'Azur de roche, fur le mont Baricava. _ Une autre mine de Plomb très-riche fe voit fur la mon- tagne de Varan, & une autre pareille fur celle de la Cau- made, Sur la montagne de Bouris, on trouve plufeurs mines de Cuivre & de Plomb , tenant argent avec de l’Azur. Sur la montagne de Pladeres, dans le Comingeoïs , & fur celle de la Platere près de Puygordoniil y a des mines de Plomb & de Fer très-riches. Divers filons de Plomb & de Cobalt fe trouvent fur la montagne d'Albats , & d’autres de Cuivre fur celle de Pey- renère. ÿ | Dans la mine de Fer qui fournit les forges fituées à deux lieuës de Nay,& à fix de la ville de Pau,on a découvert depuis peu divers riches filons de mine de Cuivre , qui traverfent la mine de Fer. Le Naturalifte y remarquera des filets foyeux d'un beau Cuivre verd velouté , pareil à celui qui nous vient de la Chine. On trouve dans le territoire de Dieoufle , & dans la con- trée du Bearn appellée Viebiel, du bois inaltéré , renfermé dans la terre, & qui brûle actuellement depuis environ 8& an qu’il a été embrafé par un accident. 456 OrRYcTOLOGIE, IIL PARTIE. HE HAUT-ET BAS-LANGUEDOC.. Avec les pays du Vivarais , du Gevaudan , du Velay, SA RRAEE ; & le Comté de Foix. ANS le village de Boutonnet près de Morpelieal on trouve dans plufieurs carrières & rochers des Gloflo- pètres, des Vis, des Cames, des Peignes, Tellines,T onnes, la plüpart renfermées dans la pierre; des offemens d animaux , l'Oftéocole, & quantité de Fofliles marins. Les eaux de Balaruc, à quatre lieuës de Moncpellisbi lon: une grotte voifine des bains, fourniflent des ftalaétites qu imitent les choux-fleurs. On en voit de pareils dans {a grotte de SaineGuitles du Defert, fur la rivière d’ Héraut : dans le Diocèfe de Lodève. A quatre lieuës'de la même ville , près du village de Bail- largues , fur le bord de la rivière du Lez > On trouve des Ithyopètres, c’eft-à-dire , des Poiffons imprimés fur la pierre. Il ya des mines de Jayet à Pompidou , Loran & Larclavet. : À une lieué de Montpellier, près de Caftelnou, des pier- res ramifiées & différens Fofliles fe découvrent, ii que des offlemens & des Oftéocoles. On trouve encore du Jayet dans les Paroifles de la Baftide & de Peyrat, Diocèfe de Mirepoix; & dans celui d’Aleth ; Haut-Languedoc, auprès des bains de Rennés. Les environs de Touloufe préfentent un pays marneux ; plein de pierre blanche jufqu’auprès de Pamiers, vers les monts Pyrenées ; ÿ les Priapolytes font les feules pierres curieu- fes qu’on y voie. La ville de Pamiers, capitale du Comté de Foix, eft fituée dans le pays de Granite, où l’on ne trouve jamais de Fofliles, Tous les monts Pyrenées font compofés de ce Granite , qui prend bien le poli. Le ruifleau nommé ane. les rivières de Salat & de la Garonne, au-deflus du conte Larriège, & les ruifleaux dits Benagues & Ferlet, proche Pamiers, donnent des pail- Jetres d'Or. Des mines de charbon de terre fe voient dans le Diocèfe d’Alby , ORvcTroLoGte,lIIl. PARTIE. 457 d'Alby, dans les Paroiffes de Tremon & de Saint -Benoïît. Il y a neuf carrières de Marbre dans les montagnes du Dio- cèfe de Saint-Pons, près de la ville de Caunes ; on y trouve du Marbre blanc, du noir , du jafpé dit Portor , du bleu Turquin, du gris jafpé appellé le Cervelas, un Albâtre tigré, un in- carnat & blanc , dont la carrière eft confervée pour le Roi. Il y à d’autres carrières de Marbre de couleur d’Agathe au lieu dit Roquebru , dans le Diocèfe de Béziers; & entre cette ville & celle de Pezenas, on trouve beaucoup d'Hui- tres pétrifiées. | Dans le Gevaudan, ce font des mines d’Etain, dans La Pa- roifle de Vevron : une de Plomb dans celle de Vabron ; une autre de Jayet dans la Paroifle de Pompidon, enfin une de Soufre à Saint-Germain de Calberte. Dans le Diocèfe de Carcaflonne, les ftalactites pyramidales ne font pas rares. Le Comté de Foix eft fourni de mines de Fer tenant ar-. gent; & dans les grottes des montagnes, l’eau pétrifiée for- me des figures extraordinaires : on y trouve auffi des Bou- cardes & autres Foffiles. - … Affez près du Pont-du-Gard, la rivière du Gardon fournit des paillettes d'Or. On en découvre de femblables dans l’Ar- riège , aux environs de Pamiers , & dans la rivière de Ceze, qui vient des montagnes des Cevennes. La petite rivière de Salat qui arrofe le pays de Couferans , & la Garonne au- deflous des embouchures du Salat & de l’Arriège, en four- niflent auff. On voit aflez près du gouffre de Lambreffac , fur le bord de étang, des rochers tout couverts de pierres numifmales. Au milieu de l'étang de Thau, vis-à-vis des bains de Bala- ruc , il y a unrocher blé , appellé Rocairals, dont le pied eft garni de Moules vivantes , de Lepas, de Glans de mer , d'Our- fins vivans, qui font fortement attachés au rocher. On les détache avec un cércle de fer emmanché dans une longue per- che, après avoir jetté un peu d’huile fur l’eau. Le Marbre ordinaire de Languedoc a le fond rouge, avec de grandes taches blanches, & eft extrêmement commun. Proche la ville de Narbonne, il y a une carrière de Marbre incarnat affez beau , mêlé de quelques veines blanches. Dans la Paroifle d’Ahonne, à trois lieuës de Carcaflonne, fur une colline de la montagne noire, on trouve des Huîtres Troifième Partie. M mm 458 "ORYCTOLOGIE, [IT PARTIE _ êt autres coquilles bivalves, incruftées dans des dals. de pier- re très-dure : ces Pierres ne fontelles-mêmes qu'un afflemblag de coquillages liés entr'eux par un ciment pierreux. We: à On voit une mine d'Argent dans le lieu dit Bahours , à une lieuëé au-deflus de la ville de Mande, dans le Gin on l’exploite depuis quelques années , & on entire En. li vres d'Argent par quintal. La fontaine minérale de Gabian , village dé cette Pro- vince , à trois lieuës de la ville de Re , eft remplie de Cailloux finguliers ; & il découle de la roche une matière noire, dite Petrol , dont on fait l'huile de ce nom. =. Sur une montagne voifine de cette fource, on rencontre de petites pierres tranfparentes naturellement taillées ‘en pointes de Diamant. Dans le voifinage du Château de la Moffon, ku-votf rn ruifleau du même nom, on trouve des lits de coquillages ma- .rins pétrifiés dans le toc ib Près du village de Saint-Jean de Vedas, la roche eft toute remplie de Madrepores , de Coralloïdes, de Rétépores & de Cancres pétrifiés. Il y a un monticule nommé Puytalos près de la ville de Caftres, & à un quart de lieuë , dont les pierres grifâtres fonc encaftrées de Fofliles, repréfentant les parties naturelles de l'homme, nommées Priapolytes & dans une vallée aflez voi- fine , celles de la femme, qu’on appelle Héfferepetra; elles ont routes une moëlle ou noyau formé de petits Crifrauwse pyra- midaux. L’Alun naturel fe trouve dans quelques grottes du Diocèfe de Caftres. On y voit auf des Amygdaloïdes , des Chine des Melopeponites & des Mentulites. Au roc de Hunel, près de Caftres, on découvre des Cors nés d'Ammon fluviatiles & pétrifiées. Sur la montagne du Paradis, auprès du village de Burtals, à une lieuë de Caftres, eft une mine de Plomb, dont la gan- gue eft verte. Il y a auf un Marbre noir, dont le mont eft grollier , avec des Vis & des pierres Judaïques. - Au village de Realmont, à trois lieuës de Caftres , on trou- ve une mine d'Argent quia été abandonnée ; une autre don- ne du Vitriol blanc. 254 his OrRvYvcToLoGiE, III ParTre. 45, On en voit une de Cuivre au village de Roquecourbe , diftant d’une lieuë de Caftres. 2‘ On trouve des mines de Fer , de Plomb tenant or & ar- gent, avec des Turquoifes , près de la petite ville de Simore, dans le Diocèfe d'Auch. 4 Il y a d’autres Turquoifes peu inférieures à celles d'Orient; dans les lieux dits Gimont & Croftes. Hat Dans le petit village de Carnoulet, Paroifle de Saint-Sé- baftien , Diocèfe d’Alais, il y a des mines de Plomb. On en trouve d’autres près de la ville d’Urfort, à trois lieuës de celle d’Anduze. 4 Aux environs de la ville d’Alais, il y a des mines de Fer très-abondantes dans les cantons de Trépaloux, las Menos, le vallat de Fontane, &c. - ( ia Les mines de Cuivre fe découvrent près de la terre du Bouquet, dans la Paroiffe de la Salle Saint-Pierre. Il paroît une mine de Vitriol dans la terre de Mas de Ca- banis , Paroifle du Pin, fituée dans la vallée de Rufflau , près de la ville d’Alais. | Le charbon de terre propre aux fours à chaux, les Talcs & les Ardoiïfes noires , repréfentant des plantes inconnues aux Botaniftes , fe trouvent dans les cantons de Bronzen, le Mas de Bouac & Traquete. 0 On a découvert dans la profondeur de ces carrières la ra- cine pétrifiée d’un arbre, qu’on croit être un Chêne. * On voit tous les jours des paillettes d'Or dans la rivière nommée le Gardon d’Alais, à l'endroit où elle fe décharge dans un autre ruifleau , dit le Gardon d’Anduze. Dans la vallée dite Ruffau , près de la ville d’Alais , de très- belles Dendrittes frapperont les yeux du Voyageur. À la Châtaigneraie qui joint le Château de Cavoiac, dans la Paroifle de la Salle Saint-Pierre , on rencontre des veines d’un beau Criftal, qui remplit les crevaffes du rocher. La Chenaye de Sauvages , dans la Paroiffe du Pin, offre des Huïîtres & des Bélemnites, dont la fuperficie eft couverte de cercles concentriques , & des Aftroïtes devenusCaïlloux. Sur le fommet de la montagne de Montredon , à une de- mi-lieuë d'Alais, le Curieux trouvera des Huîtres, des Nau- tiles , des Cœurs de Bœuf, & des Ourfins à Cœur d’une gran- deur confidérable. | Dans la vallée au-delà du ruifleau du Château d’Arene, | Mmm ij % 460 ORYCTOLOGIE, IIL PARTIE on voit des Bélemnites, & une quantité confidérable deCor nes d'Ammon, dont quelques-unes ont jufqu’à deux pieds de diamètre. | s Bt TA Près du Château de Saint-Martin de la Farre , Paroifle de Sandras, il fe voit dans un champ de beaux Criftaux bril- lans, féparés, & terminés en pointe. AAA Les vallées dites Ruffau & Chaudaboi font arrofées de fontaines, dont la propriété eft de former des incruftations, des congélations & des bois pétrifiés. On fait avec des mor- ceaux des grottes de Limonfis des chambranles de chemi- née , des tables , des colonnes, qui imitent par leur beauté la dureté & le poli du Marbre. | #0 Dans la terre de Trepaloux, Paroifle du Pin, on voit des Pierres numifmales de couleur noire,appellées ####5i Diaboli. Il y a une fingularité à la fontaine de Saint-Félix de Pal- lière, près de la ville d'Andufe ; c’eft que fi on y jette un oï- feau ou un rat, les infeétes qui habitent ces eaux, n’en laif- fent que le fquelette au bout de vingt-quatre heures. Ils per- cent aufli en forme de dentelle les feuilles des arbres qu’on y dépofe. 1 À une lieuë de la ville d'Alais, on voit un rocher de Jafpe ER , & de Marbre qui fort de la montagne dite [a Serre de a Cabanne , Paroifle du Pin. ni Affez près du petit Pont du bois, dit Boufquarafle, à une lieuë du Château de Font-couverte, Diocèfe d'Ufez, on voit un Nautile inconnu, un peu courbé, en forme d’un cornet de papier , canelé comme par étages , rempli de cloifons’, & d’une efpèce très-particulière. RUE On trouve des roches près du Château Servas, Paroifie de Mons, lefquelles jettent de l'Afphalte : il en fort une fon- taine toute couverte de Bitume ; les habitansla nommenctl4 Fon de la pégo. DA Un Phyficien obfervera dans le même terrein des couches de Bitume de Judée d’un pied d’épaifleur , très-femblable à du charbon de terre. 4 | On voit des mines de Fer & de Vitriol à une lieué d’Alais, affez près de l'Abbaye de Lafons ; elles font accompagnées de Cornes d'Ammon, de Peignes, & d’autres coquillages fofliles. A deux lieuës de Saint- Ambroife , près du Hameau de Bourdezac, la montagne de l’Aigoual offre une mine d’Anti- moine & autres minéraux. bia + let OrRrvcToLoGtE, III PARTIE. 461 Une autre mine de Plomb fe voit dans le rampant du cô- teau Bayar, proche le Bourg de Villefort. On trouve près du village de Cornillou des carrières de Talc, aufi bon que celui qu’on appelle à Luques Efcagliole. Le Naturalifte rencontrera des roches de Criftal d’Iflande près du village de Maza, dans la Paroiffe de Saint-Alban. Les Bélemnites criftallifées , & un peu tranfparentes, fe rencontrent dans la rivière d'Eure, qui pañle au travers de la ville d'Ufez. | k On voit près de la Paroiffe de Mons , une chaîne de rochers tout couverts de Tellines fofliles. F Une chaux naturelle fe trouve fur le bord d’une fontaine, près du village de Chambourigaud. à : | Les mines de Fer du Diocèfe de Mirepoix fe nomment Quillait , Beleftadc, Sainte-Colombe & Courfouls. Celle de Graïifizac eft dans le Diocèfe de Béziers, & celle de des Portes dans le Comté d’Alais. Les mines de Plomb du Diocèfe de Béziers font Ceilhes , Avênes, Die, Lunas & Bouffagnes. Celle du Comté d’Alais fe trouve dans le village de Confens, près du lieu dit la Vaoufte ; & celle du Diocêfe de Narbonne fe voit fur la montagne de Minervois : proche cet- te ville on trouve des Criftaux prifmatiques en abondance. Les mines de Cuivre font communes dans les mêmes lieux dits Ceilhes, Avènes, Die, Lunas & Bouffagnes, proche les villes des Vents & Saint-Félix, du Diocèfe de Vabres, dans le territoire de Médoc, de la Jurifdiétion de Seix, fitués en Guienne. Le charbon de terre fe découvre dans le lieu dit Vigean, du Comté d’Alais ; celui des Portes, Saint-Bolis, dans l'Éle&tion de Milhau, territoire de Montauban; celui de Cranfac, dans lElection de Villefranche. | Le minéral de Jayet fe trouve dans les lieux dits Lavilanet , Levant , du Diocèfe de Mirepoix, dans celui d’Auffone , dans le Haut-Languedoc & Peyrat. La mine d’Alun paroïît dans le lieu dit Cranfac : celle d’A- zur, près de Vigean, dans le Comté d’Alais ; une autre de Soufre , dans le lieu dit Saint-Germain de Calberte ; enfin une d’Antimoine dans le lieu dit Malbore , dans le Comté d'Alais, | Les falines du Diocèfe de Narbonne font Peyriac & Si- M mm ii} 462 ORYcTOLOGIE, III PaArTiz. gean; ; celle de Pecais eft dans le Diocèfe de Nîmes. On prétend qu'il y a de l’'Argent dans le els , fur la me tagne d’ Efquières , près du village D6. Les rivières de Moline & du Lot fourniffent des pälle® tes d'Or. On trouve des mines de Plomb à à Saint-Loup ÿ territoire de Bayard , à Ranchine , près de Tournon, à Bayard, à une lieuë & demie de Villeforr, dans la Paroifle de Bahours, à a une lieuë de Mande ; à Efpagnac & Montmirat , 4 trois lieuës de la ville de Florac ; à l'Efcombet, à quatre ‘lieuës de la ville de Mande, près du lieu dit Bigozze. ya des mines de Plomb dans les villages de Lavaur & Buiïflin en Vivarais, éloignés d’une demi-lieué lune de Long tre. Les mines de Cuivre fe trouvent au Sid des montagnes des Cevennes, près de la ville de Lodève , ainfi que dans là cerre de la Roquette , même pays , à cinq lieuës de la ville de Florac. On voit une mine de Turquoifes dans le lieu nommé Sa- matan , dans les territoires du Vélay & du Gévaudan. Dans celui de Blavigny , fe trouvent des pierres colorées, & des Saphirs bleus & blancs dans le Gévaudan. " Le ruifleau dit Lou-Riou-Pégouliou, dans le lieu d'Efpail. ly, territoire de Saint-Germain , me le Puy en Vélay, a des Rubis , des Grenats, des Hyacinthes , Opales ; Améthyites, Saphirs, qui ne font point inférieurs à ceux de Bohème & de Siléfie. On voit quatre mines de Fer au lieu dit Diflau. Proche la ville de Lodève , du côté des Cevennes, il paie des Criftaux de roches aflez beaux. | Dans le village de Saint-Guilhert-le-Defert, on voit une grotte fameufe pour fes belles congélations, qui refflemblent beaucoup à celles de la grotte d'Antiparos dans lorient : mais un peu plus petites. A trois lieuës par delà , dans le village de Neñesk on trou- ve des criftallifations aflez brillantes fur-les rochers qui x font fitués. À une lieuë des bains de Rennés, dans Le Diocèfe d'Alerh, où il a été dit qu'il y avoit des mines de Jayet ; on y trouve auffi du Carabé foffile, brun & noir, & quelquefois jaune , comme celui de la mer Balrique. x4 As. ORycToOLOGIE, IIL PARTIE. 46 Dans la terre de Durbam , à quatrelieuës des villes de Per- pignan & de Narbonne, on découvre dans les montagnes de Corbières des terres grafles de couleur gris-rouge , & même ‘des rochers mous & réduits en gyps par la chaleur. Sitôt que les premières pluies ont détrempé ces roches molles, on voit paroître des Criftaux de diverfes couleurs, & à fix faces, qui font comme des terres graveleufes par deflus. Ily a dans ces montagnes une fontaine d’eau falée. SERA Dans la montagne du Promontoire de Cette ; il fe trouve une roche rougeâtre remplie d’oflemens d'animaux pétri- fiés. | Dans les carrières & les rochers de la ville de Sauve, à fept lieuës de Nîmes, on trouve des Fofliles & des Gloflopètres très-grands. - Ila paru dans la conftruétion de la nouvelle fontaine de Nîmes , une dent pétrifiée de Sanglier, & un bout de bois qui fervoit à un chalumeau. Aflez près de la ville de Merveich , dans les montagnes des Cevennes, il y a une grotte très-diftinguée pour les congé- lations & les ftalactites. RES Den Le Châtean Gréze, à deux lieuës de Mande, poffède dans - fes environs une grande quantité de Cornes d’Ammon, la plüpart pyriteufes & variées dans leurs genres. On en trouve qui ont jufqu’à deux pieds de diamètre dans le chemin des bains de Bagnols à la ville de Mande, & dans un autre che- min , depuis cette ville jufqu’aux mines de Bahours. Les Pcignes & les Bélemnites font très-communes dans le chemin de Villefort à la ville de Mande , entre les Bourgs de Crouzet & de Cubière, dans la Paroiffe de Blumat. l Dans celle de Mus, proche l'Abbaye de Saint-Gilles , on voit une roche molle, de on tire les Pierres appellées Bar de Mus, enduites de Lytophites, Efcara , Moufles de mer, & de morceaux d'Ourfin. pavé On trouve dans le Comté de Foix des mines d'Argent dans les lieux de Saint-Pau , Alfen, Cabanes , Tarafcon , Carda- zet , Coflou , Defaftie, Montrouftand , Lourdat, fur le mont Montarifle , dans les lieux dits Méras & Montégale , proche la Batifde de Séron. Dans la vallée de Vic de Soz , le Comté de Foix poflède une mine de Fer très-abondante. | On apperçoit des mines de Cuivre dans le village de Pef- SJ 464 ORrvcrToLocte, III PARTIE. | che, près du Château de Verdun, & dans la montagnedite Rivière-Nort. SN HO RE D’autres mines de Fer fe voient dans les lieux de Gudan- nes, Cabanës ÿ Séguer ou Signier , & dans le village de Pef- che. x On trouve du Plomb dans les lieux dits Afpic, Montrouf- tand , Pefche, Afque, dans les confins de Nebouzan, & fur le mont Gérus. 4 DE La vallée Ercé poffède des mines d’Etain, des Turquoi- fes, dans le lieu dit Laymont, & des Criftaux dans celui dit Cabanés. É ; Dans le Comté de Foix, il y a trois principales forges’ de Fer; elles fe trouvent dans les lieux nommés Ufton, Erce & Out. , 4 Il ne faut pas oublier la ville de Beaucaire , fituée dans le Bas-Languedoc, für le bord du Rhône, à quatre lieuës d’A- vignon ; à la même diftance de Nîmes , & à trois lieuës d’Ar- les. Les carrières qui font aux environs de Beaucaire , four- niffent beaucoup ss Foffiles ; tels que des Cames, des Pei- gnes , des Ourfins , & quelquefois des Glans de mer. LA" PR'O"V'E'N'ESRE Avec le Comtat Venaiffin , le Comté de Forcalquier, &* la Princi- pauté d'Orange. ETTE Province qui fe divife en vingt-deux Vigueries, & dix-huit petits pays, demande à être parcourue de la même manière : on commencera par celle d'Aix. | Les carrières des environs de cette ville fourniflent des pierres de taille coquillées, & toutes remplies d’Huïîtres al- longées , de Peignes & de Limaçons. On nomme ces carriè- res Jonques , Peirolles, Rognes, Cabrière, Vaugine; Lour- marin, &c. \ | Trois grottes formées de congélations curieufes fe voient à Rians, Peirolles & Saint-Paul; cette dernière eft le long des rochers pendans fur la Durance. FA Le Marbre de Toronet, à une lieué de cette ville, eft jau- nâtre , rougeâtre & de différente couleur : il eft mêlé de | cailloux ORvcrToLoGtE,IIl ParTre. 465 cailloux bruns & noirâtres , on le connoït à Paris fous Le nom de brèche d'Alep. Celui de la terre de Beaurecueil , à une demi-lieué de dif- tance , eff plus jaune , plus bariolé & plus beau ; c’eft une ef- pèce de Brocatelle. . Le Marbre qu'on trouve dans la montagne de la Sainte- Baume, à diverfes couleurs , & porte le même nom. Le plus ordinaire à le fondblanc-fale ; avec des traits rouges. Les mi- nes de Jayet n’y font pas rares. On ne doit pas oublier une grotte élevée & fort curieufe que l’on y trouve, où l’on a pratiqué une Chapelle & un Chœur pour y prier Dieu. Elle eft attenant le Couvent des Dominicains , qui la deffervent au nombre de cinq; ils reçoivent à coucher les étrangers dans une chambre d’honneur, qu’ils appellent la chambre du Roi. Il y a une mine de Vicriol dans les environs du village de la Sainte-Baume. Le Marbre de Saint-Maximin qui porte le même nom, eft moins beau : on Le découvre dans le lieu dit l'Eftendar ; le fond en eft gris , avec des taches noires, & quelques veines brillantes & jaunes. - «Celui de Nans, près de la Sainte-Baume, eft mêlé de fi- lets d'Argent. - Le Marbre de Louplandeux eft rougetre , avec des ta- ches d’un beau blanc ; & fe trouve près de la Paroifle dite San-Jaumé , ou Saint-Jacques. | On voit au village dit de Bouc, un Marbre mêlé de taches rouges ; blanches ; fauves, grifes, avec quelques points ar- gentés. Le Marbre de Treft, à deux lieuës d'Aix, dans le lieu dit Saint-Jean du Défert, a le fond jaune, veiné de blanc, cou- pé de lignes rouges, & fe polit très-bien; il reflemble à la Brocatelle d'Efpagne. On trouve un Marbre verd fur une montagne, à une lieuë d'Aix , où fe voit une ancienne tour nommée la Keirie. Le Marbre de la vallée dite Dei Pennes, qui porte le nom du village voifin , eft tantôt rouge , tantôt blanc, & n'eft pas fi renommé que les autres. | ‘ Les carrières de Fabregoule, de Cabries & de Rouflet, rendent à peu près les mêmes Marbres. Aux lieux dits Fuveau & Puipin, à deux lieuëés d'Aix , on voit plufieurs mines de très-bon charbon de terre ; au même Troifieme Partie. Nan 466 ORzycToLoGt1E, IIL PARTIE, | Puipin, il y a une Pierre remplie d'empreintes de Cames & de Tellines affez grandes. 1 I y a de très-beau Jayet au village de Peinier, à trois lieuës d'Aix. ‘ Le charbon de terre fe trouve abondamment dans le ter- ritoire de Saint-Zacharie, voifin de la Sainte-Baume , proche. le chemin qui conduit à [a ville de Treft. On en voit auf près du Chateau de Greafque , à Fuyeau, près de l'Auberge dite la Pomme, au village de Peinier, près dela route qui me- ne d'Aix aux villages d’Auriol & de Roquevaire, & dans le cerricoire du Chateau de Saint-Martin, près du village de Clauphin. Les Gloffopètres affez groffes, & beaucoup de coquillages fofliles, font très-communs à Pertuis, près d’Yoannis. À Saint-Savournin, on trouve des Pyrites très-luifantes , pointues des deux côtés, & raillées à facettes. Le Bol rouge , & une mine de Fer en grains, fe voient près du Château de la Barben. | Au Cap de la Couronne, ce font des. Glans de mer, des fi- oues & des Vis pétrifiées, ainfi qu’à Carry. Les Huîtres foffiles fe trouvent à Iftres fur Le côteau , d’où: fe précipite une partie du canal de Crapone. Vauvenargue et fituée au pied de Sainte- Victoire ; & fournit abondamment des Cornes d'Ammon., des Pierres à chaux ftriées, quelques-unes de métalliques, & beaucoup de grofles & longues Bélemnites à queuë , & de couleur noire. Ôn cire de bon Fer près de la ville de Martigues, à crois lieuës d'Aix, & à cinq de Marfeille. | Les Dendrittes bien figurées fe trouvent au lieu dit Lou- devens, aux environs de la ville d'Aix. | La Viguerie de Toulon fournit de beau Quartz bleu, ap= pellé Pierre d'Azur, qu’on emploie à faire PAzur commun. Dans le Port & la Rade de Toulon, en caflant des pierres , dont quelques-unes fonc aufli dures que le Marbre, fe voient des Poiffons vivans, appellés Daëfyli, ou Dattes, parce qu'ils en ont la figure. Ces Poiflons fe creufent eux-mêmes leur demeure dans ces Pierres, où ils vivent, & d’où on les tire pour les manger ; ce font des efpèces de Pholades. | Dans une Ifle vis-à-vis de Toulon, il y a des Pierres imi= tant les grappes de raifin. Ce font de véritables ftalagmites. On croit qu'il y a une mine d’Etain aux environs de la ville ORvcTOLOG1IE,IIL PARTIr. 467 de Toulon, & une de Cuivre aux villages de Six-Fours & de Curban près de Toulon. - Dans la Viguerie de Seyne, à unelieuë de Toulon, au lieu dit Mariaude, on dit qu'il y a de Argent. Tarafcon dans fa Viguerie donne un Marbre, dans le vil- lage d’Aigualières , qu'on travaille à celui de Saint-Re- my ; ce qui lui fait fouvent donner le nom de Saint-Remy : ce Marbre mêlé de blanc, de jaune, de rouge & de couleur de chair , eft fort beau. Un Marbre de la même couleur, & encore plus beau, fe tire dans un lieu dit Oreilles , à neuf lieuës d'Aix. * Il y a une carrière de Bol rouge, mêlé de quelques grains de Fer & d’un peu d'Or, d'autre avec du Sphat, près du lieu dit les Beaux ; on y trouye en montant le côteau des Pierres compofées de grains ferrugineux , avec de petits Peignes. À Brignol , qui eft Viguerie , eft une carrière de Marbre blanc, dont le End eft rouge. On trouve des mines de Fer dans la montagne. * Dans celle de Barjolx, fe voit le long du chemin une fon- traine falée ; & à la Maure du Luc, dans le Diocèfe de Fré- jus , on aflure qu’il y a de Or & de l’Argent. Dans la Chapelle foûterraine d’une Sacriftie du Couvent des Carmes Déchauflés de [a ville de Barjolx , les congéla- tions qui s’y voient repréfentent toutes fortes d'animaux, ainfi que différens fruits. Les cavernes de Barjolx & de Varage méritent d’être vûes ". les belles congélations ; on en tire du fable pour les erreries. … Dans la Viguerie de Draguignan, à trois lieuës de la ville de Draguignan , au lieu dit Villecrofe, eft une grotte formant une grande chambre foutenue de fix colonnes également ef- pacées , & chargées ainfi que la voûte de figures très-fingu- lières. Une terre rouge & martiale qui s’y trouve, eft crès- propre pour colorer les ouvrages des Potiers, Il y à encore à cinq lieués de la même ville une carrière remplie de belles congélations, dans le lieu dit Callian, ainfi que du charbon de terre. | _ On voità Peunafort des Pierres à fufil colorées, & appro- chant du Jafpe : les unes font blanches & rouges ; les autres blanches & violettes. Un Granite blanc affez beau s’y ren- contre, ainfi qu'une mine de Fer. Nnaï 4638 ORYcTOLOGIE, III PARTIE Vers le lieu nommé Ampus , au territoire de Château- Double, quartier de Rebouillon , à une lieuë de Draguignan, eft un filon de Fer de bonne qualité, donnant environ qua- rante pour cent. … On en voit de pareils à Monferat , aux Salettes , au Peret; au terroir de la Garde, à Efterel, à Trans, à Martigues, À Romatuelle , la Roque, le Carnet, Beanjeu , Colombiè.. res, Nole près de la Chartreufe , fur la montagne de Mont- drieu , on trouve des mines de Plomb & du Talc, dont on fe fert pour mettre fur l'écriture. | | Unemine d’Orpiment & de Soufre rouge eft fituée dans le même endroit de la Nole, ainfi qu’une mine d’Alun. La Maur du Luc, Diocèfe de Fréjus, poffède quatre mi- nes de Fer répandues près du Château du Canet , même Dio= cèfe, au village des Arcs féparé de ce Château par la ri vière d’Argents , dans le canton de Barbantane, dans le lieu dit la Garde-Freinet. Le même endroit de la Garde-Freinet , dans les monta- gnes des Maures ,-a plufieurs filons de Plomb tenant argent, dans les lieux dits Vaucron , Dantibes , Beaujors , Valoris & la Mefle, avec une mine de Cuivre. À la montagne qui eft près de celle de Vaucron, on trou- ve des Cailloux fphériques , bruns par deflus, & plats par, deffous , enduits d'une couche d’Améchyftes, qu’on remar- que en les caflant. Au terroir de Sainte-Maxime, aux environs de la mer, re- gardant le golphe de Saint-Tropez, il y a une mine de Plomb. tenant argent. On voit à une lieuë de Fréjus la montagne appellée [a Colle de Grane , couverte de Jafpe rouge & blanc. On y a trouvé une Pierre morefque , recouverte d’une couche de Cornali- ne rouge & ondée, dont le rocher eft fitué dans la montagne. Le Jafpe fanguin , avec beaucoup de verd, fe découvre en enfonçant dans les montagnes de Lefterel & de Puget, près de celle nommée lEftarpe de Chivau. Il y a aufli du Quarez criftallin , du Porphyre, du Serpentin, des Agaches & autres Pierres curieufes. . Les Améchyftes, les Criftaux fe voientà Fréjus ; & les Aga- thes blanches au Revaft. Roquebrune eftle pays le plus abondant en Porphyre après l'Efterel ; on y voit un grand rocher, où lon en diitingue de ORYCTOLOGIE, IIT PARTYE. 469 deux fortes, l’un dur & l’autre tendre. On y trouve aufli quel- ques filets du Plomb propre à defliner , nommé Plumbago. On prétend qu’il y a aux environs une mine d’Etain. Dans la Viguerie de Guillaume, les cantons de Dalvis, d'Au- rore , de Saint-Léger, donnent des indices de mines de Cui- vre ; Les terres toutes rouges font mêlées de bandes vertes à Dalvis, & il y à une terre verte contenant du Vitriol bleu, “& quelque partie de Cuivre. Le Marbre même de Dalvis & de la ville de Guillaume eft mêlé des veines de ce métal. On voit au Mas un très-beau filon de charbon de terre, qui n’eft point exploité. À Briançonet ce font des Pyrites [uifantes , dont l'éclat avoit trompé bien des gens, qui les avoient exploitées comme une bonne mine. En defcendant de la colle de Saint-Michel vers le Verdon, on trouve beaucoup de Pyrites ferrugineufes rayonnées, qui naïflent dans une pierre à chaux, dont eft compofée la mon- tagne. Il y a aufli des Criftaux. | Sur les montagnes du Caftelet , aujourd’hui appellé Gue- dan , on voit un petit lac nommé de Ligny, dont les bords pré- fencent des morceaux de Criftaux affez gros, ainfi qu’à Saint- Léger. À Entrevaux, à trois cens pas du torrent qui tombe dans le Var , on découvre une Pierre grife , veinée d’un Spath blanc , qui prend bien le poli. Elle contient fouvent des Py- rites ferrugineufes , qui expofées à la pluie , teignent la pierre qui eft très-propre à bâtir. | | On trouve une grande quantité de Coquillages fofiles , & de Pierres arborifées , aux environs de la ville & Viguerie de Grafle. Au Biot lArgille eft eftimée pour faire [es grandes urnes à tenir les huiles ; on en fait aufli des creufets. | Entre Vence & Tourettes, à crois lieuës de Grafle, eftun monticule ou rocher tout couvert de Boucardes , de Peignes fofiles liés enfemble, & autres coquillages , dont le banc eft fi épais , que fi on Ôôte le deflus , il en paroït autant deflous. Les pierres à chaux de Vence font toutes arborifées. On apperçoit à deux lieuës près d'Antibes des Glofflopè- tres, des Boucardes& autres Foffles, fur les côtes de la Mé- diterranée. En arrivant à Soleillas, du côté de Demandols, au-deffus Nnnii A7O OrRYÿcTOLOGIE, III PARTIE de la defcente du village, on trouve des Cornes d’Ammon de différentes efpèces, du charbon de terre à Brenon , & une Pyrite blanche qui indique ce minéral, & des amas de Sou- fre aflez pur à Gevaudan. A Mouries, à deux lieuës de Senez, il y a un puits falé, dont trois livres pefant d’eau contiennent une livre de fel très-blanc & très-bon. A Senez, près de la ville, eft encore une petite fontaine falée , ainfi qu'a Tartonne, & au village de Lambert, près de la ville de Digne. | Il y a encore un puits d’eau falée aux environs de la ville de Caftelane. | Le village de Vaugine, près de la ville d’Apt, eft bâti fur un rocher tout rempli de Gloflopètres, de Pétuncles , de grandes Huïîtres fingulières, de Delites d'oignon. La montagne près d'Iftres eft auffi couverte de Peignes & autres Fofliles. Il y a de l’Ocre à une lieuë & demie de la ville d’Apt, dans une plaine dite Perrate. On la tranfporte de tous côtés à cau- fe de fa bonne qualité. Ce pays fournit encore une Craie bonne pour la fayence , appellée blanc d’Aprt. Aux Tourettes , il y a une carrière de fable très-propre pour vernir la fayence ; un autre plus fin eft bon pour donner le blanc aux vafes des Potiers de terre. À Cadenet, on trouve dans un quartier appellé le Lavoir, un grand côteau couvert d’une pierre dite Bar, ou pierre à feu , dont on fait les plaques des cheminées & des fours. Sous fon banc, il y a beaucoup de Peignes & d’'Huîtres, Il y a deux mines d’'Ocre dans le Bourg de Viens , une dans la vallée dite PArgentière ; l’autre près du village de Dromon; mais cette dernière eft peu connue, On parle aufli d’une mi- ne d'Alun, & d’une d'Or à Pugeton. Près des villages de Saint-Chamas & de Saint-Martin, pro- che la ville de Vence, on trouve des Dendrittes bien mar- quées , des Bélemnites très-épaifles & noires ; les Cornes d'Ammon font dans celui de Vauvenargue , & près des Cha- teaux de Salignac, de Saint-Marc & de Saint-Jeannet. Dans le Bourg de Rians-& le village de Lioux, près de [a ville d'Apt, on voir des Cornes d’Ammon aflez belles. Les différentes Argilles près de la ville & Viguerie de Mou- fiers, fervent à faire de très-bonne fayence, L ORvYvcToLoGiEe,IIL PARTIE. 47% On trouve des Pyrites quarrées & en abondance à la Palu. Une mine de Fer, travaillée anciennement par les Sarra- fins , eft fituée à Saint-Jean de Lagneros , à moitié chemin de Comps. On y trouve auffi des Huîtres à rateau & autres Foffiles. | On voit à peu près les mêmes Foffiles à la Palu. | Aux extrémités du terroir de Norante, Viguerie de Digne; vers celui de Pel, il fe trouve des Cornes d'Ammon d’une grandeur médiocre. ' Il y a des mines de Fer dans le village de Barles, dans la vallée dite Leiclufes , & près du Château de Saint-Marc de Jaume-Garde. Les rochers du village de Champourcin donnent des cail- loux de fix à fept pouces de long , près du lac de Ligny & de la ville d'Entrevaux. Les Aftroites & les Peignes ftriés, les Cornes d’'Ammon, les Bélemnites & les Pyrites fe découvrent en nombre fur la montagne de Saint-Vincent. On aflüre qu’il y a une mine de Cuivre à Verdache, près des villes de Digne & de la Roque. j Dans la Viguerie de Sifteron , le Soufre fur les Pyrites fe tire de terre, près du village de Revert, à Saint-Martin de Renacas, & au village de Barreme, Diocèfe de Senez. Le Succin fe trouve près de la tour de Beuvons , & proche le village de Salignac , à deux lieuës ou environ de la ville de Sifteron. La colline de Sigoyer donne des morceaux de Criftal aflez gros , mais tout remplis de glaces. À Nibles, il y a une fontaine d’eau falée au pied du mont Hongrie. Saint-Vincent, fur la montagne de Sure, donne des Bélem- nites dans des Argilles noires nommées Roubines dans le pays, des Cornes d’Ammon ferrugineufes, dont plufieurs font fans ftries , d’autres lifles & ramifiées. Il fe trouve le long de la ri- vière de Jabron des rochers qui en font tout remplis. Les Cornes d’Ammon de médiocre grandeur fe trouvent abondamment dans les villages de Vauvenargue , Soleillas & Pont de Comps. La vallée de Vitroles eft remplie de blocs de Granite de différente couleur ; le plus fingulier eft couleur de rofe & verd , avec une bafe très-criftalline , mêlée de Quartz. En 472 ORYcTOLOGIE, III PARTIE. allant à Barcelonnette , on trouve un rocher de Pierre noire très-dure , tout rempli de Bélemnites fort longues , & des Cornes d’Ammon d’un pied de diamètre, dont les plus fin: gulières font ovales. | | 30 Au village de Maurin, dans [a même vallée de Barcelon- nette en la Haute-Provence , le premier objet qui fe préfente en fortant des Etats de Piémont,eftune roche très-haute faite en pyramide , nommée Chabrière, ou Chevrière , couverte d’une matière fulphureufe couleur d'azur, avec une ouver- ture du côté du Nord femblable à la bouche d’un four, & de cinq à fix toifes de hauteur. On y voit une ouverture de quinze pieds de profondeur , fur dix à douze de largeur & de hauteur ,creufée de main d'homme : au fond de ce trou font deux filons de la grofleur du corps humain, d’une pierre coute remplie de paillettes métalliques d’un beau jaune do- ré , & très-brillantes. Après plufieurs effais, cette pierre a fourni une chaux femblable à celle du Cuivre, que les ha- bitans traitent de mine d'Or, On trouve dans le même rocher une mine de Fer très-ri- che , qui n’eft point exploitée, & que les ouvriers de Dro- nero, petite ville du Piémont, viennent enlever pour four- nir leur manufaéture de Fer. Dans ce rocher eft une grande caverne remplie de criftallifacions , & d’un crès-beau Criftal de roche. Il ya une mine de Cuivre aflez eftimée, dans un village près de Sifteren. À Ongle, Viguerie de Forcalquier , on a trouvé un miné- ral d'Argent répandu par mouches dans une pierre grife. Comme ces mouches font rares, on a abandonné l'entreprife du rems de M. le Régent. - A Aubenas, quartier du Plan, près d’une Chapelle, eftun Ravin où fe trouve un filon de mine de Soufre très-pur. Plufeurs foffles ouvertes de charbon de terre fe voient dans les villages de Dauphin & de Saint-Mefme : quoique ce charbon foit propre aux ouvrages des forges, on s’en fert peu , à caufe qu’il a l'odeur plus forte que celui de Forez, On trouve des Criftaux aflez parfaits dans le même canton. À Manofque Le charbon de terre eft commun, mais d’une efpèce peu convenable aux forges ; il eft employé pour cuire la chaux. 1 On trouye une mine de Fer fur les coteaux de Granbois, YETrs ORrvyvcToLoGtEe,lIIl PARTIE. 473 vers les limites de la Tour-d’Aygues. Le même terroir four- nit aufli des Huîtres fofliles & des Peignes. À Saint-Huché, territoire de Mirabeau, près de la Duran- ce, il y à une caverne, dont les parois font tout revêtus de ftalagmices. La Baftide, la Motte & Saint-Martin fourniflent les mê- mes Foflles que la Tour-d’Ayoues , entr'autres des Cames, des Ourfins, du Spath jaune, des Pierres à fufil. À Cabrière , autre village de la même vallée, l'étang de la Bonde qui le fépare de la Morte, eft bordé d’un côteau ef- carpé , dont le corps eft une Pierre qu’on nomme Saphre, avec quelques coquilles entières, telles que des Peignes, des Glans de mer , des Pelures d’oignon , des Gloffopètres , des noyaux de Boucardes , de petites Huîtres , des Sabots & des Cames.. Le dernier village de cette vallée fe nomme Puipin, & donne des adicsde mine de Plomb, furlamontagne de Le- beron , avec deux filons de Spach alkalin. Dans la Viguerie de Saint-Paul, à demi-lieuë de a Paroiffe de Fouilloufe , eft une montagne nommée la Portillole, où fe trouve une mine de Fer très-abondante , mais négligée. - A fix cens pas dela, il y a du charbon de terre de très-bonne qualité. | Dans [a Paroiffle de Meyronnes , dans la même vallée , au- deflus du village de Saint-Ours, eft une autre mine de char- bon de terre fi gras, que l’on y trouve de tems en tems de pe- tits réfervoirs remplis d’une liqueur bitumineufe qui en dif- tile, & qui pourroit bien être le phlogiftique du charbon, ou une véritable huile de Pétrole. - À deux lieués du village de Maurin eft une montagne nommée Ventefort, qui contient une mine de Plomb fort ri- che ; deforte que de vingt livres de minérai, on tire fix ou fept livres de Plomb. La Viguerie d'Hières fournit la Pierre Arménienne & Îe Lapis Lazyli; mais on en tire une plus grande quantité du mont Carqueirane , près de Toulon, & de celui dit dans le pays la Covelo negro. - On a trouvé de l’Aimant dans [e lieu dit low Cap de Benac, fur le rivage de la Méditerranée, près du Château de Bre- gançon. Nous parcourerons de même les pays adjacens aux Vi- Troifieme Partie, Ooo 474 ORycTOLOGIE, III PARTIE. gueries, mais qui n’y font point compris Dans les environs de Marfeille, au lieu dit Moredon, fur les bords de la mer, on trouve à mi-côte des montagnes une caverne qu'on nomme la Baume, ou grotte de Roland, & la montagne Marfeille-veire. L'entrée en eft aflez difficile ; on trouve d’abord un rocher, d’où l’on defcend pour arriver à l'entrée de la grotte où l’on entre couché fur le ventre. Elle eft fort élevée, & féparée en plufieurs routes, mais peupro- fonde. Les ftala@ites qu’on y voisfontd’un Spath jaunâtre & onde ; mais il y à de très-belles colonnes & des culs-de-lampes fufpendus à la voûte. Le fameux Sculpteur Puget ou . me le projet de faire percer la voûte de la montagne pourles enlever. L’obfcurité qui y règne, oblige d'y marcher avec des flambeaux; & quoiqu'il y pleuve de tous côtés, on n’y voit cependant qu’une fource formant un petit baflin.… AE Au Château Gombert , affez près de Marfeille, il y a une caverne portant le même nom , qui eft très-vaite & très-pro- fonde ; mais les congélations qu’on y voit, ne font pas fi cu- rieufes que celles de la Baume-Roland. Les Oitracites & les Echinites fe trouvent en grande quan- tité aux environs de cette ville, près des vieilles Infirmeriess & entre cette ville & le Martigny, on rencontre de petites Pierres rés yeux de Serpent , femblables à celles qui viennent de Malte. Deux mines d’Alun fe trouvent près de Marfeille, fur la montagne de Saint-Seri, & dans le lieu dic San Miqueou d’Ai- sue-douce. "3 A un mille d'Antibes, dans les terres labourables, fe voient desCœurs cannelés qui ne font point pétrifiés. Les Peignes font communs dans le territoire de Jonques , les Lépas entre Tou- lon & Marfeille ; cependant les lieux les plus abondans en Fofliles font les environs d'Antibes , d’Iftres, de Lançon Beaugencier, à quatre lieuës d’'Hières. Les Peignes ne font: pas rares fur une montagne qui eft au Nord de Cadenet, à dix lieuës de la mer, comme aux environs de Lourmarin & de Cucuron. , i Le canton d’Arles a un terrein appellé la Crau d'Arles ; qui a fept lieuës de circuit, & qui eit rout couvert de Cail- loux ronds & de Pierres à fufil. La Durance donne dans fon fable des Pierres de vérole: aflez groïles. ORYCTOLOGIE, III PARTIE. 475 On prétend qu’il y a un filon ou banc de coquilles qui con- tinue pendant douze lieuës , commence à Robion dans lé Comtat, & finit à Manofque , en paflant la rivière. Il y à des grottes aflez fameufes dans cette Province : [a première fe préfence dans l’'Hermitage de Saint-Maurin , à trois lieuës de la ville de Riès , Viguerie de Mouftiers. NOTA. M. le Baron de la Tour-d’Aigues, Confeiller au Parlement de Provence , à - qui lon eft redevable du dernier Mémoire fur la Provence , me prie de réformer ow ajouter ce qui fuit. | * Page 464 ,iigne 30, ajoutez , une mine de Fer à Peirolles. +65, au bas de la page ; lieu dit Fuveau , /ifez Fureau. —— 466, ligne 12, village de Clauphin, li/ez village de Dauphin. Zbid. ligne 14, communs à Pertuis, près d'Yoannis, //62 à Joannis, près s L de Pertuis. =—— 467, ligne 4, Mariaude, Viguerie de Seyne, /i/z Mariaud , Vi- guerie de Digne. Ibid. ligne 24, les Beaux; il faut entendre qu’ils font fitués dans les ter- res adjacentes, | ; 470 , ligne 4, Geväudan doit être compris dans le Val de Baremme. 471, ligne 4, Comps paroît être de la Viguerie de Mouftiers, il eft de celle de Draguignan. joale à | Zbid. ligne 30, montagne de Sure, life montagne de Lure. LE DAUPHINÉ AVEC LE BRIANÇONNOIS. 1) A Ns les montages voifines.de Clermont en Dauphiné, on trouve des Pierres longues imitant les dragées. On dit qu’il y a une mine d'Or dans les lieux dits Villar- Edmont & Doifan. Aux environs des villes de Dorel & de Die, fur la monta- gne du village d’Artrée, il fe voit des Cailloux criftallifés en dedans ; & l’on prétend que la ville de Dorel a pris fon nom d’une mine d'Or qui y étroit autrefois. Les Cailloux de Royan, Bourg fitué à trois lieuës de Saint- Marcellin, & au pied des montagnes, font tranfparens, & fe taillent comme les Caïlloux de Médoc. La Craie, dite Craie de Briançon, fe trouve à trois lieuës de cette ville, entre les lieux dits Cezanne & Seftriches. On s’en fert pour ôter toutes fortes de taches fur les étoffes. La pierre de Saflenage , près de Grenoble, eft très-petite, dure, polie, de couleur grife ou blanche ; elle eft fouveraine pour Oter les ordures qui entrent dans les yeux. Oooij 476 OnRvcTroLzoctE,lÏIl PARTIE On trouve de belles Marcaffites fur les : es d'An brun & de Die. La me. d'Or, appellée inf parce que les Romabl en ont autrefois tiré de ce métal, produit des nt: de Dia= mans aflez beaux. | Fast Le mont Brefier, près des Alpes, eit un volcan! ds vomit fouvent des lice) ù « La fameufe grotte dite Notre-Dame âo la Balme " Hat te de 300 pieds, large de 360, & fe retrécit peu à peu : il ÿ coule au fond un petit ruifleau ; & de fort belles congélations la décorent de tous côtés. ART, —- Affez près de la ville de Grenoble il y a des mines de Cui- vre , de Plomb & de Fer. L Vis-à-vis la ville de Tournon , à l'Hermitage an de de Thin, on trouve des mines d'Or & d'Argent, qui ne font. point ‘exploitées. 4 La fontaine de Givroy, dans les environs de la vie de Vienne, préfente des Cailloux ronds, dont le fond eff jau- ne, tre de taches purpurines. Deurminerde Cuivre, dites Sept Caux & la Cuëé de Fran- ce , fe trouvent fur Le mont Alvar. S même lieu fournit encore des Pierres du grand Glai- zin , dans le voifinage defquelles , fi lon en croit les gens du Los il y a des mines d'Or & d'Azur. On voit aflez près delà une mine de Cuivre appellée La violette ; & une autre du même métal dans un lieu appellé: Saint-Pierre d’Alvar. Une de Plomb, nommée Poufile, eft firuée près de la ville de Vienne. Plufieurs mines de Plomb & de Fer fe découvrent aux*en- virons de cette ville, où l’on porte ce dernier minéral pour la fabrique des épées. On trouve dans un lieu nommé la Ferrière, aude de Cremotin , proche le Hameau d’Alvar, de belles marcallités de Cuivre , & une de Leron fur la roche de Vol- Gautier Mare. Il y a de belles mines de Cuivre tenant or & argent fe la montagne de la Coche, dans les vallées de Greftvaudan , la eve, , fur la montagne d'Hyères, à cinq lieuës du Bourg d'Oïfon , dans le lieu di t la Gardette, fur le territoire de Vil- Er ubnr ÿ au-deflus des lacs de Belledofne & Brande; dans 2 | OrYyeToLoG1ie, III PARTIE 477 le lieu dit Acles au-deflus de Plampinet, dans le Briançon- nois ; à Chardonnet , au-deflus des bains de Moneftier, de Briançon ; à Huez dans le Haut-Dauphiné ; à Oule , ou Ou- la, fur la montagne du grand Galbert ; au-deflus du lieu dit Taillefer ; au-deflus du col d’Ormont. Il y a encore d’autres mines fituées au-deflus de Vaujani, dans le lieu dit Lap-Mar- tin, dans le territoire d’Argentière , & à Girofle dans le Haut- Dauphiné. Des mines de Plomb paroiffent au village de la Pierre, près de la Baune des Arnaux , dans le Gapençois; le Bourg d’Oi- fan offre la mine appellée Ournon, fituée fur une montagne près de ce Bourg. | Une autre dite d'Almon eft fituée au lieu dit Pontet, dans le mème terrein. On en voit une fur la montague Neyt- Warnier ; une autre dite Rivoiran , à cinq lieuës du lieu dit la Paute : une autre nommée la Salcette , eft fituée au-def- fus du village de Prefles. On trouve à Coldorman , au-def- fus de Vaujani, deux mines ; à Sapé près de la Motte, dans le Haut-Dauphiné, une autre mine ; & d’autres encore dans lemême canton , à la Charité, à Ramaiï, à Giroffe, & dans le village de l’Argentière, fur le bord de la Durance, à quatre lieuës de la ville de Briançon. Une mine de Fer fe découvre dans le lieu dit Alvar, fur le mont Vanche, à fix lieués de la ville de Grenoble ; une au- tre de Vitriol très-abondante à Tain, à une lieuë du Rhône. Le Naruralifte découvrira une mine de chärbon de terre dans la Paroifle de Ternay , Eleétion de Vienne, entre Ce- zanon & Seftriches , à trois lieuës de Briançon. Dans les mines de Cuivre de Samelé, près de Villefran- che , il y a des Pierres diaphanes, dont la couleur blanche tire fur le verd ; d’autres font bleués. On a découvert un Talcaflez beau à Terre-bafle, un peu plus bas que la ville de Vienne. Depuis Valence, à deux lieuës de Tournon, jufqu’a Lyon, le Rhône fournit aflez amplemenc des paillettes d'Or & d’Ar- gent. Le Er Ooo ji L, E .L Y O:N.N.O.L,$: enr Le Forez, le Beaujolois , avec la Principauté de Dombes. N trouve dans l'étendue de ces trois Provinces des Pierres criftallifées aflez fines, quelques-unes figurées, avec beaucoup de Talc & de Pyrites. «à Le côteau de Sainte-Foy, aux portes de Lyon, fournit des ftalactires & des criftallifations, dans la grotte de Fontaniè- res , fituée dans le bas de ce côteau : ces Cailloux font revè- crus d’une croûte criftalline d’un pouce d’épaiffeur ; & dans les vuides qu'ils laiflent entr'eux, deslames de même nature, de trois ou quatre lignes d’épaifleur, font pofées horizonta- lement, & féparées par intervalles. | Le mont Dor fournit des Hiftérolites , des Priapolites & autres Pierres figurées , ainfi que des Géodes , des Pierres d’Aigle très-orofles, de couleur jaune , avec des veines & des nœuds, imitant la racine de Noyer. Il y a une fontaine pétrifiante à Eceuilly , dans le jardin d'une maifon de campagne, laquelle forme des colonnes très-- délicates , fouvent adoflées & collées enfemble, avec des cubulaires dans toute leur longueur. On les remarque parti- culièrement dans la voûte. | . Le long de la Saône, à une lieuë & demie de Lyon, il y a une pareille fource pétrifiante dans un foüterrain appellé Fontaine. Les Stalaétires, les Tubulaires & le Bois pétrifié qui imite le Sapin , font les chofes qu’on y trouve le plus communément. 7” Dans la Paroiïfle d’Amplepuis , aux environs du Château de Rochefort en Beaujolois, à quatre lieuës de la ville de Roane, on voit des rochers entiers de la nature du Quartz, marbrés de différentes couleurs ; ces Cailloux ne peuvent fe tailler, ni prendre le poli. Dans l'intérieur de ces rochers eft une Pierre criftalline très-dure , diaphane , tantôt blanche, tantôt jaune , quelquefois couleur . Lilas. Les rochers qui environnent ce Chateau, fourniffent de beau Criftal de ro- che d’un demi-pied d’épaifleur , ainfi que l’Améthyfte com- mune. ; ORYCTOLOGIE, IIL PARTIE. 479 Près de la petite ville de Regny en Beaujolois , il y a du marbre noir veiné de blanc, qui fe polit très-bien 5 mais il réfifte peu au grand'air. Les débris de la carrière fervent à faire de la chaux. … À Saint-Fortunat, à deux lieuës de Lyon , on voit auf des carrières de Marbre noir, & une autre de Pierre com- mune , remplie de Bélemnites de toute grandeur. re Celles du village de Saint-Cyr, fituées au pied du mont d'Or, font pleines de coquillages pétrifiés de toutes efpèces, ainfi que de Bélemnites & de Cornes d'Ammon. Ces carriè- res font ouvertes en plufieurs endroits : une de ces ouvertu- res eft affez grande , pour que les charettes puiflent defcen- dre jufqu’au fond ; on y remarque quatre couches de Pierres diftinguées par leur couleur & leur qualité. La première , de dix pieds d’épaifleur , a le grain fort groffier, très-friable , & de couleur de fouci foncé. La deuxième n’a que fept pieds d’épaiffeur , 2 le grain plus fin, eft plus dure que la première, & de couleur foncée. On compte dix-huit pieds à la troifième couche , qui eft d’un grain très-ferré, fort dur, & d'un rouge incarnat : enfin la quatrième couche, qui a quatorze pieds d’épaifleur , eft de la même qualité , & ne diffère de la troi- fième que par fa couleur , tirant un peu fur le roux. Toutes ces Pierres font remplies d’un nombre infini de coquillages bivalves , principalement de Boucardes & de Cornes d'Am- mon, qui ont jufqu’à un pied & demi de diamètre. Dans les montagnes du Bugey, à quatre lieuës de Liyon, on trouve un Marbre rouge, qu’on nomme Choin; & du Talc aflez beau, près de Belley. Les Poulettes font très-com- munes dans le grand albersement de Bugey. On voit des Cornes d’Ammon aflez grandes dans la Pa- roifle de Saint-Didier, fur le mont d'Or, & dans la terre de Fromente. Le même mont d'Or fournit des Pierres d’Aigle de deux efpèces : les unes font noires, polies à l'extérieur , & très-dures ; les autres font jaunâtres , aflez tendres & tou- res feuilletées : elles font fouvent collées plufieurs enfemble, & l'on en a compté jufqu’à vingt-fept. RTE Il y à une autre efpèce de Pierre d’Aigle d’un gris-blanc un peu au-deflus de Neuville , dans la Principauté de Dom- bes. Dans les carrières abondantes de Coufans, à deux lieuës de Lyon, fur le bord de la Saône, & éloignées d’une demi : 480 ORYvcToLoG1iE,lII PARTIE. lieué du mont d'Or, des fources peu abondantes & fapidi fiques forment des colonnes irrégulièrement cylindriques, de trois à quatre pouces de diamètre , d’un blanc jaunâtre, cel que celui des Pierres de Coufans , quine font propres qu’à bâtir. f BAT à j On trouve dans ces carrières des Pierres très-dures, creu- fes & criftallifées, comme les précendus melons du mont Car- mel; & des Pierres plattes, appellées Graprolites , repréfen- tant des ramifications féparées. Dans Les Paroifles de Saint-Bonnet de Cré, Saint-Julien de Cré & celle d’Irande , Election de Roane, on voir épars dans la campagne de gros quartiers de Pierre, qui renferment des coquillages de plufieurs genres, & des Cornes d’Ammon de couleur roufleitre aflez grandes. di Les mêmes Paroifles fase des Pierres longues , co- niques, marquées à leur pointe de trois cannelures profondes, qui defcendent jufqu’au tiers de leur longueur ; ces Pierres font luifantes, polies par dehors , & approchent affez des Odontites. ’ dure Les mines de charbon de terre fe découvrent de tous cô- tés dans le Forez, près de la ville de Saint-Chaumont, à fept lieuës de Lyon, & dans le village de Saint-Etienne, à dix lieuës de la même ville. On y voit beaucoup de minéraux de Fer & de Plomb, & des forges , ainfi qu'aux lieux dits le Chambon, Firmini, Saint-Genie. Ces carrières de char- bon , à cent pieds de profondeur , font recouvertes de fta- laétires écailleufes & feuilletées , de couleur d’Ardoife , fur lefquelles font imprimées des Fougères, des Capillaires , Ce- terach, Bruyères, Ruë des murs, Algue marine & autres plan- tes de l'Amérique parfaitement reconnoiffables : une partie . de ces impreffions fonc en relief, les autres en creux. Les ro- ches de ce pays-là du côté de Givords font prefque toutes talqueufes, Édilierées , & de couleur de Plomb. | Dans un ruifleau près de Saint-Chaumont on voit desef. de d’Ardoife cuivreufe , avec des figures de Poiflons fem- lables à celles de Mansfeld & autres lieux. On tire des environs d’Ecully, à une lieuë de Lyon, de [a terre couleur de paille propre à faire de la fayence. On en voit de pareille qualité près de Charbonières en Forez, & a Charlieu dans le Lyonnoïs. Cette dernière fert à faireles creufets des Verreries & de [a Monnoie, Pradines en Beau- = jolois, f , cs 1 el = ORYCTOLOGIE, III PART:E. 481 olois , la Bouterefle en Forez, fourniflent de pareilles terres propres faire de la Poterie, des Tuiles, des Briques, &c. On trouve une mine de Plomb très-riche dans la Paroiffe -de Saint-André, village de Saint-Alban en Roanoïis , à deux lieuës de cette ville ; le filon qui fe prolonge, traverfe la Loi- re, & va finir au rivage oppofé, dans les confins de La Pa- roifle de Cordelles. | Fe ali) Le Naturalifte obfervera plufeurs mines de charbon de terre très-abondantes, fervant aux forges de Saint-Rambert; . une autre fe voit dans la Paroifle de Montagny, à deux lieuës & demie de Roane , pays du Beaujolois. 3% Sur le grand chemin qui conduit à Villefranche en Beau- jolois & à Macon , à deux lieuës de Lyon, les Cornes d’Am-. mon aflez grandes, & les Pierres où leur empreinte eft gra- _vée, font aflez fréquentes, ainfi que les Gryphites adhéren- tes aux Pierres, avec leurs opercules. : Deux mines de Plomb font fituées à Saint-Julien Molin- Molette en Forez, dont l’une eft abondante : le métal y eft pur en lames plates , appliquées les unes fur les autres & . très-luifantes s il y a encore une autre mine de Plomb au lieu dit la Paufe , même Paroifle de Saint-Julien. D: Le Bourg Argental, à une lieué de cette Paroifle, Saint- Sauveur, Marlhe , Courtanfon, Saint-Fereol , contiennent des mines de Plomb; il y en a aufli une dans la montagne d’Auriol , Paroiïfle d’Aurée en Velay. scene 2 On trouve du même minéral fur la montagne nommée la Fayette , Saint-Martin le Sauvete , Couzans; & leur territoire n’eft pas moins fertile en Minéraux. Les endroits où l’on découvre principalement du Plomb, fe nomment Grifolette, Saint-Pulgent, Champouly & Saint-Marcel. | Il y à une fonderie au-deflous de la montagne de Cerviè- res, qui eft toute remplie de différens Minéraux. _ Les Foffles abondent dans les montagnes de Saint-Bonet- le-Froid, à cinq lieuës de Lyon, dans un endroit qui traverfe - le chemin en différens endroits de la montagne, & qui eft l'indice de quelque veine minérale de Cuivre, Saint-Bonet eft une annexe de la Paroïifle de Chevinay ; il eft nommé le Froid, parce qu'érant extrêmement élevé, il n’y fait jamais chaud. Au mont d'Or, dans les murs d’une maïfon , on voit un grand os pétrifié, qui paroïc étre le fer d'un cheval, ou d’un Troilieme Partie, 1 PP hs Ca 482 _ ORvcroLocrg, IE Partre, ; bœuf, & qui eft enchaffé dans une groffe Pierre brute. ie de la carrière de Saint-Fortunat. Cet os-eft très-entie & très-articulé dans toutes fes jointures. … Ontrouve dans le lit du Rhône des paillettes d' Or , & di fragmens d’un beau Marbre à fond verd , marqueté de caches j gris-brun. AUTE On voit pareillement des paillettes d'Or dans Li réel Giers, venant du mont Pila, dans le Lyonnois; le ruiffeau nommé Chenevallet en Forez en fournir auffi.… À Saint-Pierre de Chevinay, diftant de cinq NE or Lyon, eftune mine de Cuivre aflez riche, & de couleur; jaune, partie enveloppée dans le Quartz, & partie dans une pierre d'Ar- doife orife. io A Saint-Bel , même da , on tire d’un puits ci en forme de fontaine une marcaffire de Cuivre, dont unepartie fe trouve dans une pierre d’Ardoife, l'autre dans une Pierre fablonneufe , femée de petites pointes dont il exifte plniièuns filons. Il y a auf da Vitriol. | Pareille mine fe voit dans le village de Chefly, même ter- D ritoire.Par les différentes leflives qu’on fait dans des réfervoirs, d la bonne mine de Cuivre fe découvre, tantôt noire; tantôt verte, nommé Malagifte ; il y en auff de bleuë comme l'Ou- tremer. En allant de Croifieu à la Bourdelière , il fe rencontre près | k | = d'un moulin une terre rougeître ferrugineufe , qui dénote | des Minéraux. A Sainte- -Foy l Argentière, près de Saint-Laurent de Cha- mouflay, font fituées des carrières de charbon de terre. ILy en a encore huit à Cremeau dans le Forez. On trouve une mine de Couperofe dans la montagne de Vanletre , Paroifle de Clavoifolle. Les mines de Plomb font communes dans les environs de Saint Martin de la Plaine en Lyonnois, & dans la montagne près du Bourg de Tarrare en Roanoiïis. D’autres mines du même métal font fituées à une lieuë de ce Bourg. | La montagne de Culas, près du lieu dit Joux, en eft auf pourvüûe. Dans la Paroiïffe de Villemontais en Roanois, eft encoré une mine de Plomb, & des Pierres qui annoncent du chat= bon de terre. À quatre lieuës de Lyon, dans la ville de Chaffelay > VIS= OrRvcroLoGi£E, III PARTIE 483 à-vis celle de Trevoux qui eft de l’autre côté de la Saône; il y a une mine de Cuivre, dont le foûterrain a plus de deux cens pieds de profondeur, avec une fource dans le bas. Entre les villes de la Charité & de Cône, ce font des Pier- res toutes formées de fragmens de coquilles. Dans les montagnes proche de Trevoux, capitale de la Principauté de Dombes , principalement dans celle de la Tourre , on trouve des pierres d’Aigle , de couleur brune, & creufes, avec un noyau pierreux qui fait du bruit quand on de remue. ge D On voit dans Les mêmes montagnes un nombre infini de différens Cailloux imitant des efpèces de Marbres, d’autres #emblables à des liards, concaves dans le milieu, & fort arron- dis par les bords ; il y a du côté de l'Hermitage quelques mor- ceaux de bois pétrifié , & prefque tous les Coquillages font mèlés dans des terres rouges & jaunes. “A4 À cent pas de la porte de Saint-Bernard & de la ville de Trevoux , eft une fontaine à laquelle on attribue fauffement Javertu d'amollir les os; & au-deflus, dans une montagne de fable , ce font des morceaux lapidifiés qu’on enleve par ta- bles, & qui contiennent beaucoup de parties métalliques & blanches. G #3 Près du village de Jaffend , à une lieuë de Trevoux , il y a une terre qui fournit du Talc femblable à celui de Ve- anife. Une efpèce d’Ammocryfos , ou Pierre brillantée & quart- zeufe , a eté trouvée dans le village d'Orlienas , à trois lieuës ‘de Lyon. Une pierre d'Aigle ferrugineufe , life & toute noire, fe voit dans le gravier d’un ruifleau près de Saint-Germain, au mont d'Or ; une autre terre grife, très-propre à faire de la Fayence , eft dans les environs de Neuville, à trois lieuës de Lyon. 4 Les pierres d’Aigle terreufes fe voient dans les vignes au- deflus de Saint:Romain , au mont d’Or. On en trouve de-pa- reïlles dans un endroit nommé le 'Chatelard , de la Paroifle de Francheville , à une lieuë de Lyon. Dans le village de Saint:Claude , on ramafle de petits étoi- les grifes , qui font féparées Les unes des autres. Pppi 484 Onvcroroc:e,IIL ParTiE L'ANPE NÉ CAES Qui contient la LIMAGNE & la MONTA CNE. Le | Es mines de charbon de terre à Braflac, Seigneurie à trois lieuéës de la ville de Brioude, Énpeé tte des pierres d’Ardoife imprimées de Fougères , de Capillaires, & autres plantes étrangères au pays ; on y voit auffi des feuilles de ro- feaux plus larges que la main Cette Ardoife eft, à propre- ment parler , le Lapis Séhiflus des Anciens. » ce 0 On a découvert nouvellement une mine de Plomb à Saint Amand-Roche-Savine, à trois lieuës de la ville d'Amber.., Dans la terre de Clazelle, près du lieu dit Longeat ,ron trouve fur quatre montagnes faites en pain de fucre-une mine d'Antimoine , & des Cailloux qui reflemblent à des: Topazes. DE On a découvert une mine d'Argent dans les sin nom- més Pontgibaud & Rouripes , proche de lamontagne Dupuy, à quatre lieuës de Clermont. Il y a auffi des criltallifations à Pontgibaud. Deux mines de Plomb fe trouvent dans l’ Eleétion de Rd l’une eft fituée dans un lieu appellé Monfermi, à quatre licuës de Clermont. On prétend qu’on tire de ces Minéraux des: Pierres bleués, dont on fait l'Email. Les mines da cette Province fourniflent de très-bon Aire timoine, principalement | celles qui font à deux lieuës de la ville de Fra opt nommées Marqueure , Chaflignol , le Puy de la Fage, dans la Paroifle de Lubillac : celle du village de Pradot, de la Paroiffe d’Aly ; une autre dans la Cure de Mer cœur, dite Mercurette. Ces mines fe forment par filons,, der il en es des aiguilles très-brillantes. 2 Cell es de charbon de terre fe trouvent dans les lieux nom- mes la Fofle, Sainte-Florine & Braflac, près de la ville de Brioude,fur V4 bord de l'Allier. Rien n’elt plus utile pourcétte Province. Celui qui eft le plus eftimé s'appelle Puceau , & on prétend que fa qualité provient de la grande sofondletté où il efl fitué. On y voit encore de faufles 0 ou font imprimées des efpèces de Fougères, qui ne croiflent, pas dans le pays. X OrvcroLzocre, IIE PARTrE. 485 Les incruftations du Pont de Saint-Alyre, que les Curieux voient avec admiration dans les Fauxbourgs de la ville de Clermont, demandent une explication Phyfique, qui eft pla- cée à la fin du quatrième genre des Pierres de la feconde Par- tie, où le Lecteur eft prié d’avoir recours. : A quatre lieuës de la ville de Brioude, il fe trouve dans les lieux dits Langeac & Pégu, de la Paroifle de Vernet, des mines d’Antimoine & d’Améthyites, que les habitans nom- ment Pierres de Bague. Ces Pierres ne font pas dures, & les couches d’où on les tire produifent une efpèce de Gangue; d’autres font faites en forme de crochets de quatre doigts. d’épais, dont l’une des extrémités fe termine en pyramide à cinq ou fix faces, imitant les pointes du Diamant. Le Naturalifte trouvera fur le mont Allevart de très- beaux Minéraux, mêlés de Cuivre , de Soufre & de Vitriol, nommés Merderet ; ils font remplis d’aiguilles de couleur bril- Jante & variée. À Plufieurs mines de Plomb font répandues dans cette Pro- vince , principalement dans les lieux nommés Deroure , De- combres & Barbaco, toutes fituées fur la rivière de Sioulle, à une lieuë de Pontgibaud, & dans la Paroiffe de Chades , en- tre certe ville & celle de Riom, à fix lieuës de la rivière d’Al- lier. On trouve une mine de Fer dite Laizier dans le lieu dit Compans. TU É À quatre lieuës de Riom , au Château de Roche-Dagour , près de la Chartreufe , fe voient des Pierres tranfparentes & brillantes de différentes couleurs. On y trouve aufli du Crif- tal de roche, & une efpèce d’Améthyfte. ei À deux lieuës & demie de la Chartreufe, à Saint-Georges de Mont, eft une mine d’Argent abandonnée. - Le lieu dit Sins - Andon préfente des mines de Cuivre, proche le village de Saint-Amant. D’autres mines de Cuivre fe voient dans la petite monta- gne de Couelle , aux environs du Château de Montpenfer, près d’Aigue-Perfe,aà cinq ou fix lieuës de la ville de Clermonc. Quatre carrières d’Ardoife font fituées dans le lieu dit Pru- net, & plutieurs autres à Murat. On trouve des carrières de Marbre d’un rouge affez ordi- paire près de la ville de Brioude. On l'appelle Marbre de Langeat, Ppp if 486 ORvcToLoGnrE, HI ParTre. Hyde PAmianre dans de pere er ‘de la côte:r entre les-endroits nommés Murol & Bcele, à fix lienës de la ville de Clermont. f 14011808) Dans le Vicomtéde Murat, près de! NES ET & : pro= à che du Château de Braflac, à deux lieuës de Brioude ,‘on trouve quelques Amérhyftes , ainfique prèsde la ville d'If- foire , contre le Châceau Chery , à fix lieuës de Clermont + La Pierre fpéculaire fe mortre dans une carrière rproûbe le village de Royat, à une demi-lieué de ms - ainfi qu'un filon de Quartz. Oo‘ b.etlanmmo Les rivages de l'Allier offrent un Gaithsis 3 qui étant'tail- lé, devient aflez beau. Les communs de :cet endroit font blancs, opaques, & de diverfes figures.ri ecoute) 1 6tpet Sur Fe même rivage , à deux lieuës de Clermont, dans le village de Cornon , on voit tomber des Pyrites fulphureufes d’une roche, qui dansilés chaleurs j jette une peer me noir. 26140800 On a trouvé à quatre lieuës de Moulins les forges de Fer d'Aubecs ; celles de Décizes fonc a fix lieuës. Cette dernière ville fournit beaucoup de Pierre de Meulière, &du charbon de terre. : NIMES C7 RE On dit dans le pays, qu’il v a une carrière de Pierre mar- brée fort approchante du Marbre de Bellenave , quieft à trois lieuës de Gannat ; on y trouve aufli abondamment du Quartz, des Cailloux , le Cos, ou Pierre à aiguifer, =: A Jeanfac, à cinq quarts de lieuë de Gannat, il ya un ma- rais appellé Vauvernier , dont la terre extrémement noire à une odeur de Soufre & de Salpêtre , d’une nature très-pro- pre à former de la Tourbe. Les animaux paflent la rivièresrêc viennent de deux lieuës pour boire l’eau qui y croupit. On aflûre qu’il y a du charbon de terre. ki D'uuhl Les eaux du marais de Turret, voifin de l'Auvergne ,& à quatre lieuës de Gannat, font fi pétrifiantes, qu’on y trouve communément différens objets pétrifiés. obafà A crois lieuës & demie de Gannat, on voit aux environs de Chantelle-le-Château des Pierrestranfparentes, en forme de Criftaux. eh 2h Près de la ville de Gannat, à quelque pas du grand che- min, on découvre une fource minérale , dont l’eau empoi- fonne Les animaux dans le mois de Mai , fuivant la tradition du pays. Un Médecin du Roi y a trouvé plus de 500 Cour- tillières mortes, & ua Rat qui l'éceir depuis quelques heures, À Vichy, diftant de crois licuës de Gannat, fur le bord de la ORYcTOLOGIE, III PART:E. 439 la rivière d’Allier, il y a des Caïlloux gris remplis de Brillans; d’autres font blues: tranfparens & de figure oblongue. Plufieurs mines de charbon de terre font fituées au lieu dit Fin, près de la ville de Souvigny; 5 & dans la forêt de Meffages qui eft voifine, on tire un grès blanc crès-fin, dont on fait des chambranles de cheminées. À Noyan, à une lieuë & demie de Souvigny, fe découvre une veine de charbon de terre très- -bbohdance: Près de la ville de Montluçon, fur le chemin dé nee Amand, il y a une carrière de Marbre veiné, dont Les mor- ceaux a . à faire de très-bonne chaux. À deux lieuës de Montluçon , dans un lieu dit Goretttes rie, on voit une mine de charbon de terre très-eftimée. he autre mine de pareil minéral fe remarque dans la Pa- roïfle de Marfiliac près de Neri. On trouve à Bourbon-lArchambaut, près d’une maifon' particulière , une petite Pierre ranfparente quia un goût de Sel, & dont on ignore le nom dans le-pays. - Aux environs de la ville de Saint-Amand , il paroît 7 pierre d’'Ocre , dont on fait une teinture qui tire fur le rouge, À Melian-Bourbonnois on trouve une mine de Fer, & près dela une forge , une carrière de Pierre de taille, & une autre de Pierre de Meulière très-utile dans le pays. Charenton- Bourbonnois poffède une rañinerie pour le Fer , qui a déja été travaillé & tiré en gueufe à à Mélian. : On voit encore. des forges de Fer à Bigny, fitué à trois lieuës, entre les villes de Montluçon & de Saint-Amand ; on y façonne le Fer, & on le refend en barres. Il y a certainement des mines de Fér dans les forêts de la Dame de Saint-Amand: on en trouve fouvent des morceaux dans les fentes & crevañles des terres , & on vient en ramaf- fer de Mélian. A Saint-Eloy , près de Montaigu en Combraille, frontière. d Auverone, il y a une mine de charbon de terre qui n’eft pas. excellent. | Dans le chemin de Montaigu à à Gannat, près de Montaigu, on trouve abondamment le Mica membr anis Jamamofis nitidis diflinéta Linnai. Il y a près de Montaigu u une mine de Plomb, que la diff- culré de l'exploitation & le peu d’abondance du minéral ont fait abandonner. Troifième Partie. Qgq 490 ORvcToLoGte, IIL PARTIE. .- À deux lieuës de cette ville à Forès, de la Paroiffle de Ce lombier, on découvre une mine de charbon de terre; & une autre à peu près à même diftance,vers le Château de la Ronde. Les montagnes du Morvant offrent plufeurs forges de Fer, dans la vallée dite les Veaux de Nevers. On prétend que ce Fer liquefié, mêlé avec une Pierre nommée Caftine , produit de l’Acier., fans autre phlogiftique., RURALE Cette Province renferme des mines de charbon de terre, principalement aux environs de la ville de Décize. On fait dans le même endroit du Fer blanc, auffi bon que celui d'Allemagne. 1 fsége Près du lieu dit Bourbon-l’Archambaut , il y a des roches avec des veines, dont les petites Pierres qui reflemblentà des Diamans, coupent le verre. LE On trouve ie le même lieu, proche la ville de Moulins, un Marbre, dont le fond bleu eft tacheté de rouge , de noir & de gris. a On y voit encore un autre Marbre tirant fur le bleu, avec de grandes taches noires, mêlées de quelques filets d’un rouge pâle. Sur les bords de la rivière d’Allier , on découvre dans cer- tains endroits la Pierre faponaire, de couleur grife , qu'on coupe facilement avec le couteau. Last Près de Valière, à un quart de lieuë de Moulins, eft une Pierre à chaux , qui étant mife dans un creufet au feu de ré- verbère , a donné une Porcelaine , qui pourroit être fort utile dans le pays fi elle étoit travaillée. . Le Naturalifte trouvera des Pierres arborifées dans une: mine appellée carrière du Bois droit , dans la Paroifle de Saint- Pierre Laval, à onze lieuës de Moulins, fur le chemin de Lyon, & à deux lieués de la Palice. Cette Pierre eit fingu- lière par fa couleur rougeître , & par fes ramifications noi res, qui règnent dans toutes les lames qui la compofent. Les environs de la Paroifle de Chemilly , à deux lieuës de Moulins, fournifflent beaucoup de bois pétrifie , & même des troncs entiers. RTE Il y a beaucoup de Marbres dans les deux villages de Diou & de Saint-Aubin, diftants d’une lieuë de Bourbon-Lancy; & à fept de Moulins. On en trouve encore d’un gris fale à veines jaunes dans la Paroifle de Gilly , à deux lieuës de Bourbon. OrRrvcTrToLoGie, III PaArRTIr. 491 Celui de la Paroifle de Santefte, à même diftance de Bout- bon, eft noir, à veines blanches. | ; On en voit un blanc dans la Paroifle de Chatelferon , + une lieuë de Jaligny, & à huit de Moulins. Le Phyficien exa& découvre fouvent parmi les Pierres à chaux & le moiïlon propre à bâtir des grouppes de tuyaux de pierre extrêmement curieux. On les nomme Tubaulaires. Il peut encore amafler auprès de la Chartreufe de Bella- y, à deux lieuës de Donzy en Nivernois, des Cornes d’Am- mon ramifiées , dont on ne trouve fouvent que la moitié. Sur le grand chemin neuf qui va à Saint-Pourçain, c’eft un fable fin , très-femblable à la poudre d’or ; une autre Pier- re d’un tiflu très-fingulier, qui fert à Moulins de moïlon & de pierre à chaux, y eft fort commune, ainfi que du bois pé- crifié. LEON ER NOTE" A: village de Chitry, fur le rivage de la rivière d’'Yon- ne, on découvre une mine qui a donné autrefois de l'Argent. ( 30 On en trouve une autre fur la même rivière à Saint-Di- dier , à trois lieués de la ville de Clamecy, où il y a un peu d'Or ; on appelle cette mine Calichales, c'eft-a-dire, qu’elle fe tourne en chaux dans la calcination, & qu’elle fournit un métal très-pur, mais en petite quantité. Dans la Paroiffle de Beaumont-la-Ferrière , Election de fa Charité , il y a une fabrique d’Acier. L’Aroille dont on fait la fayence , fe trouve en abondance aux environs de la ville de Nevers, & même dans fes foflés. On cemptre environ onze Manufaëtures qui fourniffent les Provinces voifines. Une Arpgille blanche, qui eft dans les ter- res de Poiflons & de Sermoife, à une lieuë de Nevers, pout- roit, étant employée , imiter parfaitement la terre d'Angle- terre. Le Nivernois abonde en mines de Fer; les principales fonc Champlemy , Beaugoderie , Poifeux, Ligny, de Con- tre , le bois de PAbbeñle , Venille, Beaulon, le bois Mouf- ferin , Chafy, Saint-Eloy, le bois de Fourneau , la Jarofe, Qqqi 492 . ORYCTOLOGIE, III PARTEE les bois d’Azy , Limon, la Garde ; près de Saint-Pierre-le- Moutier, Mezières, Villate, les bois de Donzy & des Pivos tins, Carcaut & Saint-Lazare. £ re cé DONNE On compte pour principales forges, fituées pour la plü- part fur les bords de la rivière de Nièvre, la forge de Mée, celle de Dompierre, Beaumont-la-Ferrière , les deux forges & la fonderie dépendantes de la terre de Sauvage , manufàc= ture d’Ancres pour les vaifleaux du Roi & ceux de la Com- pagnie des Frs La forge de Gueriny , Prémery & fon four- neau. Celui de Chaillant, la Belouze, Poifeux , Guerigny, Demeure, le fourneau de Chantemerle, celui du Sauvage. La forge du Gué-d’Heuillon, celle du Pont Saintours , laFor- ge-neuve. | bras Sur la rivière de Loire, où fe joint la Niéure , fonr les for- ges & le fournéau de Charbonnière , la fenderie de Thianti& autres. Sur les petites rivières de Lyxeure, d’Acolin, lAubois, Cramain , Paranches , Beuron, Tallevanne, l'Acolâtre , Au- crain , font fituées les forges d’Imphy ; celles de Vallotre, la grofle forge de Briffaut, à trois lieuëés de Décize, la forge neuve, celles de Perray , la grande forge de Corbelins & fon fourneau , celle de Sauzay, de l’Epau , l'Eminence, de Ver- gers , le fourneau de Chandoux, les deux forges de Saint * Vincent, les trois de Ravaux, & le fourneau du même nom. Dans les carrières du Vernay & de Chalhuy, à une lieuë de Nevers, font des Pierres très-folides, qui renfermentune grande quantité de coquilles pécrifices. La carrière de Cône-fur-Loire , & celle du Prieuré de Saint- Reverien, à fept lieuës de Nevers, donnent un Grès très-dur, qui fert à ce qu’on appelle l'ouvrage du fourneau, quieftle plus expofé à l’activité du feu. | Sur les côteaux de Pouilly on ne trouve que des Pierres à fufl; mais à deux lieuës de Décize, près d’un hameau qu’on appelle Mortiers, fur les bords de la Loire, il y a une carriè- re de Sablon blanc, qui fournit aux Manufaétures de Ne- vers la matière principale du vernis de leur fayence.. d: On voit fur les bords de l’Allier , à une lieué de Saint- Pierre-le-Moutier , une carrière de fable d’une qualité bien fupérieure , fervant au même ufage ; on le tranfporce à Pa- ris & à Rouen pour les Manufaétures de fayence. LA La carrière de Plâtre blanc, veiné d’un rouge couleur de ORYCTOLOGIE, III PARTIE. 4: rofe , à une demi-lieuë de la ville de Décize , à quelque de tance de la Loire, eft très-remarquable. On trouve du charbon de terre dans la Paroifle de Thian- es, à deux lieuës de certe ville ; rien n’eft fi recherché parles Taillandiers& les Affineurs d'Orléans. . Les morceaux paroif- fenc couverts d’une feuille d'Or ou d'Argent , qui au four- neau ne donne que du Soufre. é DA Il y a de pareil charbon clair, & reflemblanc au Jayer, dans les environs de la ville de Nevers. On y trouve aufhdes Ourfins en forme de Cœur, des Moules & des Boucardes pé- trifiés. à Les Bélemnites creufes ne font pas rares fur les bords de l'Allier, vers le chemin qui conduit à S. Pierre-le-Moutier. On trouve dans le Morvand , à demi-lieué de 14 Roche-Mi- Jay, un Marbre blanc veiné de noir, avec des efpèces de morceaux détachés qui paroiffent incruités , & qui font un très-bel effet. Ce Marbre difficile à travailler coûte le dou- ble du plus beau Marbre. On y voit aufli des Pierres un peu raboteufes , parfemées de veines brillantes , à peu près com- me celles qui font dans PAntimoine. É Dans la Paroïffe de Chamver , à une lieué de Décize, eft fituée une mine de charbon de terre très- abondante, qui ferc à toutes les forges du Nivernois. su On trouve des Cailloux affez curieux fur un côteau qui eftà Château-Neuf. td chui Au Val de Bargis, & à fix lieuës de Nevers, les Coquilla- ges foffiles , cels que les Ourfins, les Boucardes, les Peignes, y font en abondance. aie LA BOURGOGNE ET LA BRESSE. or prétend qu'il y a des mines d'Or & d'Argent près de Chalons-fur-Saône , dans les lieux dits Precy & Sens... Saint-Léger de Foucheret, & Alize Saint-Renne , qui font deux villages du Diocèfe d’Autun, poffèdent quelques paï- ties de ces Minéraux; mais on n’en fait aucun.ufage. À un quart de lieué de la ville de Monccenis , à fix lieuës d’Aurun , on exploite avec fuccès une mine de charbon de rerre, qui n'eft qu'a vingt pieds de bas. | Qqq ii 494 ORyCroLoGtE, IIL PARTIE Sur le chemin qui conduit de Montcenis à la Charbonniè= re , dans un ravin qui traverfe une terre labourable, on trou ve des aiguilles de Criftal demi-tranfparentes , & de couleur orangée. | < Les villages de Malain & de Savigny, à trois lienës de Di- Jon, préfentent des Pyrices brillantes, qui ont pû faire croi- re qu'il y avoit de l’Or ou de l’Argent. | ù I y a plufeurs mines de Fer dans le rerritoire de Châtil- lon-fur-Seine , dont les principales fe nomment IMfurtille, Tréchâteau, Béze-les forges ; les fonderies font Chameçon, à quatorze lieuës de Dijon, Diambon, Bafoufte , à quatre lieuës de la mème ville, Licey, Fontaine-Françoife , à fix lieuës, Montigny, Vevey, à fept lieuëés , la Canche près de la ville d'Arnay-le-Duc, Beauchamp , à deux lieuës de Bour- bon-Lancy, Perrecy ,le Montet, vi Hégée dans le Charollois, Verderat près de l'Erang , à vingt lieuës de Dijon , Pellercy % Dienay, Tarful, Moloy, l'Abergement, Ville-Comte, fur les bords du Lignon , à quatre ou cinq lieuës de la même ville, Ampilly-les-Bordes, à une lieué de Châtillon-fur-Sei- ne, Marfey, Vanvey, Voulaine-les Temples, fur la rivière Douches , à deux lieués de cette ville , Efarois, vers l’étang du même nom, à quatre lieuës de Châtillon, Vernoy, vers l'étang ainfi nomme , à fept lieués de la même ville; Aïfy, vers la rivière d'Armaçon, à deux lieués de la ville de Mont- bart. Le Naturalifte trouvera des mines de Plomb dans le lieu: dit Prety, territoire d’Avalon, & à Aligny, près de la ville de Saulieu, à fix lieuës d’Autun. he Les carrières de charbon de terre fe découvrent fur la mon- tagne de Sombernon, près de la ville de Montbart, dans les environs du village de Norge-de-Pont , à deux lieuës de Di- jon ; & dans un autre endroit nommé Marcenay, près de la ville de Chatillon-fur-Seine. ul On trouve des Pyrites mêlées d'Or, de Cuivre, de Sou- fre & de Vitriol, dans le village & le ruifleau de Grenand, dansle Bailliage d'Arnay-le-Duc, & fur la montagne de Som- bernon , près de Montbart; proche de cette dernière ville font fituées des carrières de Marbre blanc, rouge & jaune, On voit d'autre Marbre rougeâtre & blanc près du villa- ge de Solutré, à deux lieuës de Mâcon, & un autre tout noir dans celui de Framayes, à trois lieuës de la même ville, ORvÿcToLOGIE, IIL PARTIE. 495 Il y à encore d’autres carrières de Marbre couleur d'olive, racheté de points rougeâtres & de marques blanches, dans le lieu dir Baume-la-Roche. : On trouve du Porphyre dans le lieu nommé Fixin. Ce Por- phyre a le fond rouge, bariolé de taches blanches ; & il eft fa- cile à polir. Le Marbre appelié Doué, à caufe d’une Chapelle du même nom , entre les villes de Nuirz & de Beaune, offre une cou- leur de pourpre , mêlée de taches blanches. Celui de Melin-fur-Orche, village qui dépend du Comté de la Rochepor, a fes taches couleur de chair, fur un fond jaune, café clair. | H y a encore une brèche jaune fort variée, rougeâtre, pi- quetée de rouge un peu foncé , provenant d’une carrière dite Bañle-fercile , a un quart de lieuë d’Arc-fur-Tille. Ces deux dernières brèches prennent très-bien le poli; elles fe trou- vent en aflez grandes mafles pour faire des ouvrages confi- dérables. Le grain en ef fin, furtout celui de la brèche d'Or- che. LT Dans la vallée dite Sufon , & dans le village dumême nom, à crois lieuës de Dijon, il paroïe un Marbre gris, bariolé de veines couleur de fèves. . Dans le Bailliage de Nuitz , au lieu dit Corgoloin ; on voit un Marbre fond jaunâtre , ou d’or mêlé de veines pourpres. Il y à encore a PAbbaye d'Ogny, fituée dans le Baillage de Chätillon-fur-Seine , un Marbre dont le fond eft bleu , mê- lé de veines couleur d'Or. Le Marbre nommé Brèche , dont la couleur du fond ef d’une peau de Cerf, avec des taches blanches très-ferrées, fe découvre dans le village de Chenove , à une demi-lieuë de Dijon ; un autre dans le lieu dit Courlon, à fix lieuëés de la même ville. Ce dernier a un fond cendré , avec des taches blanches ou jaunatres , ou dorées, ou de couleur de fèves. Il fe rencontre de l’Albître blanc , ou jaune-blanc, dans les deux carrières du lieu dir Berze-la- Ville , à trois lieuës de Mâcon. Les fameufes grottes d’Arcy, près dela ville de Vermans, à feptlieuës d'Auxerre, & à cinq cens pas du village d’Arcy, font crès-renommées , & des plus connues des Naturaliftes 5 elles font aflez dans le goût des grottes d’Antiparos, dans lArchipel, dont parle Tournefort. À vingt pas de l'entrée fe 496 ORvYycTroLOG1E, LIL PARTIE. préfente un petit lac d’une eau très-vive tombant de la voûte, -dont la plus élevée n’a que trente pieds de haut , cinquante de large , & environ fix cens pieds de longueur. On y remarque -furtout la falle du Chœur, avec un plafond fort uni de cou- leur jaune, dont les côtés font chargés de figures très-fingu- lières formées par Peau. On diftingue encore dans un autre endroit un grouppe de tuyaux, qui font du bruit quand on : frappe deflus ; ce qui le fait nommer les Orgues. Ces congé- lations font toutes blanches, faites en cul-de-lampe ,'& def- cendent fouvent jufqu’à terre, formant des figures d’hom- mes , d'animaux, de fleurs, de fruirs, de feftons & autres compartimens ; on y voit plufieurs baflins d’eau vive, & deux ouvertures fur les côtés , par l’une defquelles pafle quelque- fois un torrent qui non à la caverne. ONE .- Dans le lieu dit Pourrain, à trois lieuëés d'Auxerre ; on trouve de l’Ocre fort eftimé par les Teinturiers. La Paroifle de Gouillon , dans le territoire de Moufne , fournit des Pierres imitant l'Ardoife, où font empreintes des lettres & des ramifications, | Aux environs du Château de Grignon, près de Sainte-Rei- ne, il y a des Pierres qui imitent naturellement les fufeaux de bois. La fontaine de Sel eft auprès du village de Vézelay, dans un pré, fans apparence d’aucunes fources d’eau. On y creufe environ deux pieds, on y enfonce un vaiffeau qui fe rem- plit d'eau, & on trouve dans le fond deux doigts de Sel. Les herbes & les pierres d’alentour font blanches, & couver- ces de ce minéral. | 1 Dans plufeurs endroits de cette Province il y a des Pier- res de couleur d’Ardoife , colorées de rouge, de bleu , de : jaune & de pourpre : quelques-unes même font arborifées , principalement dans les villages de Premeaux, à demi-lieuëé de la ville de Nuitz , aux échaillons , à la même diftance de Dijon, & dans les villages de Corgoloin, Brochon & Beau- ne , à feprlieuës de la même ville. De pareilles Pierres fe dé- couvrent dans les carrières des Chartreux aux portes de Di- jon , ainfi qu’à Plombière , à une lieuë au village de Memont, à cinq, &à celui de Viteaux, à neuf lieués de la même ville de Dijon. Bis On trouve dans les mêmes carrières des coquilles pétri- fiées , telles que des Cœurs de Bœuf, Aftroïtes , Cornes d'Ammorn , OrvycroLoctre, III PARTIE. 497 d'Ammon, du Corail foflile , des Huîtres , des fragmens de plufeurs coquilles, & autres pétrifications. Dans le territoire de Montbart, il fe voit beaucoup de Foffiles ; fçavoir , des Peignes , des Cornes d'Ammon , des Poulettes, Moules , Huîtres à bec, Nautiles, Limaçons de mer, Bélemnites, Sabots, Buccins, Glofflopètres& Alftroïtes, Dans le lieu dit Romain , proche Auxay & Evelles, en- tre Nolay & Auxay , on trouve des Gloflopètres d’une gran- deur extraordinaire. À une lieuë de la ville d'Auxonne,& dans le village de Soi- rans , il y a du Marbre aflez beau, & du bois pétrifié & mé- tallifé. La Brefle fournit des pierres d’Ardoife, dont plufeurs font arborifées, principalement dans les lieux dits Saint-Martin du-Mont , à deux lieuës de [a ville de Bourg en Brefle, & Neuville-fur-Ains , à trois lieuës de la même ville. On 2 ouvert cette année à Epinac , à deux lieuës de No- lay, une mine de charbon de terre, qui:n’eft pas inférieure à celle de Montcenis. Le Comté de Charollois offre des Criftaux qui, quoique détachés préfentement, ont été attachés anciennement par une de leurs extrémités à une matrice fur laquelle ils ont pris naïffance. Ils diffèrent de ceux de Montcenis, par la grof- feur & par la variété des couleurs. C’eft dansles environs de la Paroiïfle de Verofvre , près du Château de Terreau, fur le chemin de Charolles à Mâcon, que ces Criftaux fe décou- vrent. + Aux mêmes lieux on voit des fragmens d’une efpèce de Jafpe ondé , extrêmement dur. La ville de Semur eft bâtie fur un rocher de pur Granite rouge, fufceptible de poli; on y trouve du Criftal, dont les aiguilles ne font pas aflez groîfes pour être employées aux ouvrages du Lapidaire. | Les Fofiles font très-communs aux environs de Semur , de Montbart, de Saulieu, de Sainte-Reine & d’Efpoifles ; les principaux font des Cornes d’Ammon monftrueufes, des Gry- phices , des Bélemnires, des Huïîtres, des Peignes, des Bou- cardes , des Buccins , des Moules , des Aftériques : ceux d'Ef- poifles ont une teinte ardoifée très-jaune. Les environs de la ville de Montbart font remplis de Li- mas blanchätres, qui imitent les Efcargots des jardins. Troifiéme Partie. Rrr 498 ORvcTOLOGIE, IIL PARTIE Le Granite de Semur n’eft pas le feul qui foit en Bourgo- gne 5 la ville d’Avalon eft pareillement bâtie fur un roc de même nature. On en voit encore de grifâtre aux environs d'Autun, & affez près du Bourg de Nolay. Il y en a de rouge à la Maifon-neuve ; mais celui qui approche le plus du Gra- nite antique , & qui a le grain le plus fin, fe rencontre à Rou- vray, village fitué fur la route de Dijon à Auxerre. Dans les cavités des rochers de PAuxois, on amañle des pierres micacées, propres à fécher l'écriture ; & on trouve à Montjeu , près d’Autun, du Talc en feuilles auff larges & auffi blanches que celles des Alpes. LA CHAMPAGNE: Avec les Pays de Sedan , Donchery, Charleville & Mezières. N trouve aux portes de la ville de Reims des carrières ; O ou des marnières,qui font remplies de Bélemnites tranf- parentes de couleur d’Agathe rh ne , d'Ourfins ferru- gineux , de Pyrites de différentes formes la plüpart faites en fufeaux , de Cornes d'Ammon , de Cames, de Tellines, d’Huîtres environnées de Marne, d’autres y ont feulemene imprimé leurs figures. Il faut remarquer qu'après un certain tems , ces Pyrites rongées par le Soufre qui détruit tout, tombent en efflorefcence. Les environs de cette ville donnent du Talc fofile, du bois pétrifié crû Sapin, des Moules, des Limaçons, de vraies Huiïtres à bec, & des Pierres pefantes & rougeâtres , pleines de Cames d’une moyenne grandeur. Dans le village de Cernay , à une lieuë de Reims, on voit des morceaux de Glaife pleins de feuillages, vrais fignes de Végétaux, qui naturellement fermentenc en terre, & qui font chargés de matières fulphureufes & rerreftres ; de Pier- res argilleufes, ferrugineufes , couvertes de Criftaux inégaux , & de Sélénices épaifles en forme de fèves ; de Gyps finguliè- rement criftallifés, des Entroques pyramidaux , des Pierres rayonnées & des Bélemnites. Celui de Saint Bafle, à crois lieuës de la même ville, four- nit des Cornalines rouges , & des Cailloux dont la partie in= OrRvctoLocie, III PARTIE. 499 térieure eft pleine de fable comme un Geodes. On y voit aufli des Pierres de chaux, formées des débris de coquilles. Ces Fofliles font entourés d’une poudre, qui n’eft ni terre ni fa- ble. | Dans le village de Saint-Thierry, à deux lieuës de la même ville , ily a des carrières de ces mêmes Pierres de chaux, qui chargées de fragmens de coquilles, fe trouvent rarement en- tières. On y voit aufli du Talc brillant. De femblables Pierres & du Talc fe découvrent dans le village de Chamery , à deux lieuës de cette ville, fur une montagne oppofée à celle de Courtagnon ; des Cornalines & des Cailloux s’y voient auffi : les uns font creux & remplis du même fable où ils exiftent, nommé Beurge ; les autres font blancs & tranfparens, de lépaifleur d’une fève. Le Na- turalifte y verra encore des Fofliles de toute efpèce. Toutes les montagnes, depuis Châlons-fur-Marne jufqu’à Reims, font paîtries de Craie dans Le bas, de fable dans le mi- lieu, & de Pierres mêlées d’Argille dans leur fommet. Il s’y trouve des Bélemnites, des Ourfins, des Peignes ; des Buc- cins & plufieurs Marcafltes. Dans les vignes du village d’Arcy-le-Pontard, à une lieuë de la petite ville de Fifmes , le Bois pétrifié & des Cailloux veinés fe voient aifément. Dans celui de Sacy, près de Reims, le Gyps en tablettes eft commun; c’eft dans ce lieu que s’eft trouvée autrefois la tête étrifiée d’un homme qui eft toute entière, avec une partie de fes dents & alvéoles , dont on a donné la figure & la def- cription dans la Planche 17. de cet Ouvrage, pag. 330. Près de la ville de Retel-Mazarin, éloignée de huit lieuës de Reims, on voit des Pyrites cubiques , ainfi que dans la pe- tite ville de Chatillon-fur-Marne , à fix lieuës de la même ville, du côté d'Epernay. - | Les Foffles font abondans dans le jardin d’un Château, fi- tué au villige de Roquincourt, proche de Courcy & de Reims. : La terre de Courtagnon , à trois lieuës de Reims , offre un côteau , dont la rampe eft riche en toutes fortes de Fofliles des plus entiers. Quelques-uns même ont confervé leur cou- leur & leur poli ; mais ils ne fe font point pétrifiés. On y en voit plus de foixante efpèces , tels que des Huîtres, des Pour- pres , des Peignes, Nauciles, Cames, Tellines, Vermifleaux, Rrri] 800 OrRrycTroLocteE,llIl PARTIz. Moules, Boucardes. Manches de Couteau , Tonnes, Potce: laines, Cornes d'Ammon, Tubulites, Limaçons , Nérites ; Sabots, Buccins, Lepas , Rochers, Cornets, Rouleaux, Den- tales, Antales, Ourfins formés en Cœur, pointes d’Ourfins, Cylindres, Arche de Noé, Bonnet Chinois, Pelures d'oi- gnon, Oftéocole, Dents, Os pétrifiés, Gloflopètres, Vertè- bres & autres parties d'animaux , Corail foffile, & des Caiïl- loux blancs, tranfparens & criftallifés, qu’on trouve dans les fontaines du jardin de ce Château , lefquelles pétrifient tout ce qu’on leur préfente. Les Pierres que l’on tire du lieu dit Omeil, près de Cour- tagnon , font toutes remplies de fragmens de coquilles. On trouve des Bélemnites, des Pyrites, & routes fortes de Fofliles petits, mais bien confervés , dans les vignes au-deflus de l'Abbaye d'Hautvillers , à quatre lieuës de Reims, & à une de celle d’Ay. | Vis-a-vis la porte d’entrée de cette Abbaye, en montant à Saint-Nivard, ce font des carrières d’un Grès fort dur, & des blocs d’une Pierre argilleufe , dont le grain eft fin. Plufieurs font arborifées & tachetées de diverfes couleurs. On trouve aufli dans les fablonnières de ces montagnes quantité de morceaux de bois pétrifié , ainfi que plufeurs Fofliles, & des Cailloux agathifés. Dans les vignes vis-à-vis du village de Rouffienne, furun petit certre qui s’éleve au-deflus d’une foffe pleine d’eau , dite Ja Barbe aux Cannes, eft un mélange de petits coquillages de routes fortes d’efpèces, bien confervés dans des lits de fa- ble marin. Au-deflus des vignes de Cumière , à la lifière des bois de Saint-Marc, une couche de limon gras & noir contient à quinze pieds de profondeur de très-petits Foffiles, où l’on diftingue des Patelles, des Bivalves cannelées, fi fragiles qu’el- les fe brifent dans La main. Le village de Nauteuil-la-Foffe, fitué entre deux chaînes de montagnes boifées, eft compofé d’une couche noirâtre ; remplie de coquillages , comme Vis, Turbinites, & autres, dans le lieu dit Fleurv-la-Rivière, auprès d’un Château nom- mé Beauregard, | À un quart de lieuë de Nanteuil, les mêmes Fofliles fe rencontrent prefque tout mutilés. ; Proche d'ÂAmmery , & peu loin du village d’Arty, toute La PRET. | NS LT -OryvcTrToLocte, IIL PARTIE. sor vallée de Fleury mérite l'attention du Naturalifte ; cette val- lée s'étend depuis Damery jufqu'à Cormoyeux, & embrafle le petit Château de Radet, le Moulin d'Ecoute-s'il-pleut, & les villages de Romery & de Cormoyeux. Au-deffus du Château de Radet, il y a une fontaine dans le bois, au lieu dit les Fonderies , laquelle pétrifie ce qu’elle rencontre ; il y a dans ce canton beaucoup de Coquillages fofiles , & des grouppes de Caïlloux très-curieux. En remontant du côté du Moulin, où il y a beaucoup de Silex gris, il fe voit le long de la prairie une pétrification fin- gulière , de matière criftalline , rougeître , qui repréfente des branches d'arbres & des racines : quelques-unes ont une écor- ce garnie d’écailles ; d’autres font couvertes d'empreintes en creux de feuilles d’arbres étrangers. On apperçoit au-deflus des villages de Romery & de Cor- moyeux, du Corail fofile , & des Pierres d’un grain fin & de différentes couleurs , parmi lefquelles on diftingue de l'Onyx. On voit des fluors ou mines de Fer, & beaucoup de Foffiles, depuis Cormoyeux jufqu’à la Ferme de Cardenay & le villæ ge de Nanteuil ; ceux de Pourey & de Marfaux n’en man- quent pas. A Mery-en-Montagne , à cinq lieuës d'Hautvillers , on trouve les mêmes Fofliles qu’à Courtagnon , & des morceaux de Pierre à fufil, qui fe levent par tables de deux à trois pou- ces d’épaifleur. Les hautes montagnes de Cuy-en-Groue, au-delà d’'Eper- nay, préfentent des mafles énormes de rochers, avec debel- les Stalaétires , & des Vis pétrifiées dans plufeurs Pierres. Les carrières de Mareuil, d’Ay, de Dify & d'Epernay, le long de la Marne , fourniffent à peu près les mêmes Foffiles. Le village de Champillon , à un quart de lieuë d'Hautvil- lers, près d’un moulin, préfente des Moules , des Huîtres, des Cames & des Bélemnites. À Piery , à une lieuë d'Epernay , on trouve du bois pétri- fié, qui paroït être du vrai Châtaigner, & des pointes faites en Bélemnites, qu’on croit être les pédicules pétrifiées d’un Fungus. Près de la ville de Sainte-Menehout, les Pierres nommées Crapaudines; différentes par leur figure & leur grandeur, fonc affez communes. Il y a dans la même Ele&tion des forges de Fer, furtout dans la forêt d’Argonne. On en voit encore dans RE] s02 OrvcToLoGtre, III Partir. les environs de la ville de Saint-Dizier, à fix lieuës de Bois= le-Duc. | NL Un morceau de Pierre de la carrière d'Annonville , à troïs lieuës de Reims , mérite l'attention du Phyficien. Le fond de la Pierre eft rougeître, avec des filets horifontaux de cou- leur ardoifine ; ces Pierres font chargéesde différens coquil- lages & de noyaux d'Huîtres & de Vis: fur le revers de la montagne où eft fituée la carrière, on trouve dans le fable beaucoup de coquillages aufli beaux que ceux de Courtagnon, mais plus petits. : | À Au village de Don-le-Menil , fur le bord de la Meufe, en- tre Mezières & Sedan, il y a des roches de Ia nature de PAr- doife , & du Caillou mêlé de criftallifations. Frs Dans la Paroifle de Rocquigny , à cinq lieuës de Retel- Mazarin, on trouve dans des bancs de Pierre interr ompus, des Coquilles, des Moules, des Bélemnites, des Boucardes, avec cette différence, qu’on obferve fur leur fuperficie quel- ques reftes de l'Email intérieur de la coquille. Dans le village de Mery , à deux lieuës de Reims, les ga- zons de limon font tout remplis de coquilles provenant d’un banc très-érendu , & de quatre ou cinq pieds d’épaiffeur , recouverts feulemenc de deux ou trois pieds de fable ; ily a de ces gazons aflez durs pour fervir de pavé. La vallée de Mazerny, à fix lieuës de Mezières, fournit des pétrifications , des criftallifations, destuyaux vermiculai- res, des Gryphites, des Bélemnites, des Cornes d’Ammon, du bois pétrifié, des Madrepores entrelacées les unes dans les autres, & de huit à dix pouces de tour. Entre le Bourg du Chêne & la rivière de Bar, à fix lieuës de Mezières, on découvre plufieurs Moules, des Cœurs de Bœuf & autres coquilles, dans Les carrières qui y font fituées. À trois lieuës de la même ville , dans les vallées de Bordeux & de Gros-faux, on voit des pointes d'Ourfins, & des Madre- pores couvertes d'étoiles très-curieufes. Il y a des bancs de plus de vingt pieds d’épaifleur de différentes coquilles , & furtout de Gryphites, dont on fe fert pour recouvrir les che- mins. Le Naturalifte trouvera une mine de Fer proche le villa- e d'Omonc, à cinq lieuës de Mezières; & des Lepas, des Aude , des impreflions de coquilles, fur le fommet de la montagne de ce lieu, OrvcTorn6ct1e, Ill ParTie. 503 - Les environs de Mezières font remplis de roches, de bois fofliles , de Gryphites, de Bélemnites, de Cornes d'Ammon, de noyaux de Vis,& de différentes coquilles engagées dans des Pierres & des Cailloux. Ce qu’on y trouvele plus communé- ment eftune efpèce de Pierre bleuë , venant parbancs de dou ze à quinze pouces d’épaifleur , & fe répandant dans toute la plaine le long de la Meufe. ; Des Huïtres aflez grandes & des impreffions de Pétuncles fe voient fur la montagne de Stonne, à fix lieuës de Meziè- res. Il y a des roches, des criftallifations, avec des noyaux de coquilles aux environs de Maubert-Fontaine & de Kocroy ; Fintérieur des Pierres eft rempli de Moules, de Cornes d’Am- mon, & de Vis entourées de criftallifations. : Plufieurs morceaux de Cornes d’Ammon fe trouvent dans la glaife au village de Clay, à deux lieuës de Mezières. D'autres morceaux font dans des troncs ou crevañles, dont eft remplie la Pierre de taille de la carrière de Saint-Mauge, a une lieuë de Sedan. Ce banc de Pierre qui a vingt-cinq à trente pieds d’épaifleur, en a vingt de profondeur , fous différentes couches de glaïfe , de terre noire & de Pierre bleuë. Les montagnes & les roches de la forêt des Ardennes, près de certe ville, fourniffent des Coquillages foffiles de tou- res efpèces, principalement des Huïîtres & des Moules; elles font la plupart logées dans les Pierres de taille, que l’on em- ploie pour les bâtimens. On trouve des Marcafites de forme fphérique & longue dans tout le pays de Craie, borné par ce qu’on appelle les monts de Champagne. Des morceaux de Tale enclavés dans la terre noire & glai- feufe , fe voient proche le village de Prix , à une lieuë de Mezières. Ily à des excroiffances fur une des furfaces de ce Talc, qui font taillées naturellement en prifmes. Proche du même village, fur le bord de [a Marne, la glaife renferme quantité de Bélemnites de différente longueur. On y trouve quelquefois des Lepas, & d’autres coquillages fi adhérens, qu’on ne peut les en détacher. PA TVA I fe trouve près dela des Pierres bolaires, dont on fe fert dans le pays pour peindre en jaune, 504 ORvcroLoGtie, IIL PARTIE On découvre dans la Paroifle d'Aubigny , à quatre lieués. de Mezières , des Cailloux rougeâtres , formés de petites pier- res rondes , grifes à peu près.comme les Poudingt d’Angleter-. re, mais infiniment moins beaux. | 2 Il fe trouve entre Retel, Aubenton & Rofoi, fur la lifière du pays de Craie, plufieurs Cailloux qui ont des impreffions de coquilles, des Moules , des pointes d'Ourfins , des Entro- ques, des Ourfins en Cœur, À Pétuncles & des fragmens- de Madrepores, & beaucoup de Cailloux noirs. Entre le Chène & Retel, il y a une roche coquillée, avec des veines de couleur ardoifine. Sur le nouveau chemin de Mezières à Rocroy , à une fieué de diftance , on a trouvé en fouillant de grofles Huîtres à bec, qu’on appelle Limaçons dans Le pays ; ils font quelque- fois folitaires, & fouvent incorporés dans les Pierres des en- virons. Dans la vallée de Bourdeuil, & aux côtes de Groffaux, à deux lieuës & demie de Mezières, eft un lit de Pierres blan- ches, rempli de Poulettes d’environ fix pouces d’épaifleur. Une Pierre toute femblable , & une autre pleine de Ca- mes, de Moules & de Vis, fe trouve aux environs de l’Au- Xois, à trois lieuës de Mezières. à Les Bélemnites, les Cornes d’'Ammon ne manquent pas, ainf que le Tale, aux environs de cette ville, Ils font fitués dans une glaife noire, Dans les côteaux de Launoy, à trois lieuës de cette ville, les ravines de Maherni font remplies de Pierres très-dures , jonchées de vermifleaux aflez gros & très-entortillés. Aux environs de Charleville dans le Retelois, il y a plu- fieurs carrières de Marbre ; Les uns font noirs, les autres noirs & blancs, d’autres jafpés de rouge-pâle & de blanc, avecdes Cornes d'Ammon & autres Fofliles. La terre de Château-Vilain, près dela, offre quantité de mines de Fer, & plufeurs forges & boutiques pour travailler ce métal. Une mine de Mercure fe découvre dans une carrière fur le penchant d’une montagne , à deux lieuës de la ville de. Bourbon-les-Bains, fur Les confins de la Province. A Nogent-fur-Seine, à quatre lieuës de la ville de Provins, an voit des Pierres qui repréfentent des plantes & des arbres. Dans les ruifleaux du village de Jorquemay, à une cr | ieuë- OrRvcTOLOGrE, III PARTIE. “#65 lieuë de Langres, on trouve des Huïîtres à bec, des Bélem- ‘nites, comme auffi à Dammartin dans le Bafigny, à fix lieuës de cette ville. ; Les carrières d'Ennouveaux, à quatre lieuës de lamême ville, contiennent quantité de ces Coquillages , même dans leurs bancs les plus durs. Les montagnes des Fourches, fous Langres, font remplies de Cailloux très-durs, fur lefquels il y a de larges emprein- tes de Pétuncles ; on y voit auf des Cornes d’Ammon. Aux fources de la Meufe , à fix lieuës de cette ville, fe dé- couvrent des Huîtres à bec & des Poulettes; il s’y trouve auf une Pierre coquillière très-dure , qui eft remplie de petites Poulettes collées les unes contre les autres comme des fè- ves. Dans les glacières de la petite ville de Dieuville , fur [a ti- vière , ce font de grandes Cornes d'Ammon métallifées. À Retel, dans les Tarins, à deux lieuës près de Saul-aux- Bois, on voit des Cornes d'Ammon d’un Email parfait. Près de la petite ville de Fifmes & de celle de la Fère , ce font des Grès tout pleins de coquilles. Dans les environs de Chaumont en Bafligny , près du Pont de Foulain , à deux lieuës de cette ville, il y a des bancs de -Pierres très-dures, remplies d’une quantité de petites étoi- les, efpèce de Madrepore. Les carrières de Choiïnes, à une lieuë , donnent une Pierre blanche, toute femée de petites Cames , qu’on ne diftingue qu’au microfcope. Sur les côteaux de Vignori, à quatre lieuës de Chaumont, eft une Pierre pleine de Moules & de Turbinites : prefque tous les Coquillages fofliles s’y trouvent bien confervés & en abondance. Dans Les carrières de Chevillon, à trois lieuës de Joinville, & fur celles de Savonnières, à deux lieuës de Saint-Dizier, fur la route de Reims au Bac à Berry , les hauteurs font rem- plies de routes les efpèces de Fofliles de Courtagnon. Éd Troifième Partie. Sff 506 ORYcCTOLOG1IE, III ParrTrk. LES SIX PAYS CONQUIS; La Lorraine & le Duché de Bar , avec les trois Evéchés de Merz ; Toul & Verdun. À Na ancy, fur la côte de Sainte-Catherine, ily a une car- rière de Marbre rouge & blanc, dont on a fair le Por- tail de l'Eglife des Jéfuites à Nancy. On trouve à Saint-Nicolas, ville à deux lieuës de Nèmeyr, * des E ntroques faites en Éotits de rofes , quelques Limaçons applatis à bouche ronde, & des coquillages faits en cornets.. Dans les villages de Crevy & de Harraucourt qui font voifins, on découvre des Gryphites, des Huïîtres , Tubulai- res , Cames, Tellines, Peignes , Pelures d'oignons , Pierres Judaïques , Aftroites, Sabots , Buccins, Volutes , Cornes d'Ammon. Près du lieu dit Buifloncourt, ily a des Moules, des Pou- lettres, ou Térébratules , & de très-belles congélations, A Bocanilict à une ane de Nancy, le Naturalifte verra les plus belles Cornes d'Ammon de quinze pouces de diamè- tre, dont les cloifons creufées font parfaitement diftinétes & criftallifées. A Luneville, à cinq lieuës de Nancy, les mêmes Fofiles que ci-deffus, dnG que des Gyps, fe voient abondamment. À Moyen & Vallois, villages diftans de trois lieuës de Eu- neville , on trouve des Gornes d'Ammon & des Peignes. À crois lieuës de Nancy, le Curieux découvrira fur le cô- teau de l'Avant-Garde, aflez près du village de Pompey , des Dendrittes, des Cost d’Ammon criitallifées , & celles qu’on nomme Arborefcentes, qui font taillées en rameaux, des Pei- gnes , des Ourlins & des Hériffons criftallifés. En fuivant la rivière depuis Nancy jufqu’à Pont- à-Mouf- fon, dans les lieux dits Champigneul, Bouxières aux Da- mes, Clevant, Cuftine, Milery , Autreville, il y a des Pectini- tes, de Potigites criftallifées intérieurement, des Cames, Huïtres, MoulesÿEntroques, Gryphites, Hélas > Bou- cardes. On en trouve en quantité à Noroy, village à une lieu de ORrvcroLoGie, III PARTIE. 507 Pont - à- Mouflon ,. dans les carrières de ce lieu. | Dans le village dit Chatenoy, à dix lieuës de Nancy, on rencontre des Bélemnites fort épaifles. ASE Dans la petite ville de Rofières aux Salines , à trois lieuës de Nancy, c’eft un Sel criftallifé & quarré que fourniffent les puits ; on y voit des Pectinites , Poulettes , Cornes d’'Ammon, Pierres à plâtre, du Talc & de la mine de Plomb. . Aux.environs de Remiremont, fur le chemin de Valda- jox , on trouve de l’Agathe très-propre à être polie; & des Pyrites colorées, imitant l’Agathe, fur le chemin de la même ville à Valdajox ,.& du Criftal très-clair & coloré ; & fur la montagne dite la Quarré , un autre Criftal mêlé de particu- les de Plomb & d'Argent. On voit aufli des Pierres très-bel- les fur le penchant de la montagne du Bonhomme , à quatre Heuës de la ville de Saint-Dié. Les mêmes Pierres fe trouvent près de l'Abbaye de Seno- nes , à quinze lieuës de Nancy ; & dans le village de Longe- ville , à fix lieuës de Metz, il y a des Cailloux criftallifés, Pierres étoilées , Judaïques , Sabots, Cornes d’Ammon , Gryphices, Cames, Moules & Peignes. La fontaine qu’on voit dans ce même lieu, eft garnie de congélations très-cu- rieufes. | | La ville de Saint-Mihel en Barrois , dans les carrières du mont Sainte-Marie, fur le chemin qui va à Verdun & dans les environs , préfente des Gryphites, des Crabes , des Co- quilles inférées dans le Caillou, des Aftroites fofliles imi- tant la cervelle du cerveau humain , nommées autrement des Cérébrites, des Pierres étoilées , rayonnéesen étoiles, Pierres Judaïques , Sabots , Bélemnites métallifées , Dendrittes, Cœurs de Bœuf, Pierres approchant du tronc d’un arbre, Pierres fpongieufes imitant les feuilles de Saule , Le Champi- gnon, l'Épis de froment, la Vérole, des Stalagmites de quatre couleurs , des Pierres faites en grappe de raifin , d’autres imi- rant le Corail, le Lepas, des Tubulites, Dentales, Limaçons, Nérites, Buccins , Turbinites, Volutes, Cylindres , Roches, Tonnes, Ourfins en Cœur, Moules, Tellines, Boucardes, Peignes, Térébratules, Pierres brillantes, Dragées de Tivo- }y en mafle , d’autres imitant des racines rouges. Dans le lieu dic Jar, à une lieuëé de Saint-Mihel, Le Na- turalifte trouvera des Pierres dites des dragées, ainfi que de plus petites appellées Nompareilles. Sffi « 508 Orycrorocie, III PARTIE? Il fe trouve du Criftal à fix fees qui coupe le verre, ainfi que la Pierre de Cos, dans le village de Saint-Préez, Fe de l'Abbaye de Moyen-Moutier, à cinquante pas de cette: Abbaye. La mine de Fer de Framont eft au pied de la montagne Donon , la plus haute des Vofges. On tire le Criftal & des Coquilles criftallifées des villa= ges de Couvay & d’Ancervillers, peu éloignés de la ville de Blamonr, ainfi que des Pierres à fix faces qui coupent le ver- re , & d’autres petites toutes rondes. Le Talc & le Criftal brut,fe trouvent fur la roche du Pt Mont, à une lieuë de Remiremont , à quatre lieuës de Saint- Diez. Dansle village de Chipalon découvre des mines de Plomb & de Cuivre crès-abondantes, tenant un peu d'argent, avec. une très- -belle carrière de Marbre blanc , qui ne fert aux ha- bitans qu'a faire de la chaux, Dans le lieu nommé Boncourt,à une lieuë de Commercy ; j le Naturalifte trouvera des Lepas, Tubulites, Tonnes, Huf- tres, Cœurs de Bœuf, Vis criftallifées, & des coquilles mar- A Sur le chemin de Commercy ,on voit des Marcafütes faites en flèches , appellées Ceraunia, des concrétions criftallines & des ftalagmices. 2 On tire des bains de Piombières plufeurs Pierres fulphu- reufes & faponaires. Il paroît des ftalagmites de quatre couleurs dans l'endroit dit Temry, à trois lieués de la ville de Dieuze , fur une émi- nence peu éloignée de la ville de Viviers, Tusidiids de Pont-à-Moufon. On voit parcillement des Cames, Tellines, Cornes d'Am- mon, Limaçons, Térébratules & des LA EU dans la ville de Pons -Mouffon, comme aufli des Pouléites & d’autres coquilles incruftées rie la Pierre. Dans le village de Creue , à trois lieuës de Saint- Mihel ; on trouve des V PET opera des Huïîtres & des Cornes d A re mon. Au lieu dit Orron, dans le Bailliage de Pont-à- . Monts fon , affez près de Thimonville , ce ne font que Gryphices, Ducs d’Ammon, Çames & Peignes d'une grandeur confi- dérable. CRC ER ORYCTOLOGIE, III PARTIE. 509 _ Rien n’eft fi commun dans la ville de Pont-à-Mouflon, que des Huîtres, des Cornes d'’Ammon, du Talc & autres Foffi- les. Le Curieux verra dans le village dit Noviant , entre les villes de Toul & de Pont-à-Mouflon, fur la route de Nancy à Saint-Mihel, de très beaux Ourfins. On trouve aflez près de Charleville les mêmes Coquilla- ges , des Gryphites , des Cornes d’'Ammon criftallifées ; & plu- fieurs autres Fofiles fe voient près de la ville de Toul. À Liverdun, fur le chemin de la ville , rien n’eft fi commun que les Ourfins plats, & femblables à des pains d'épice, & les Buccins dans les bois appellés les Bois des Haies. Aux environs de Toul , tels que Choloi, Lucey, Ecrou- ve, Menil-la-Tour, Bruley , on trouve de grandes nacres de Perle, des Pectinites, Buccins, Entroques, épines de _ Poiffons , Boucardes, Culs-de-lampe, Ourfins, Gryphites, Madrepores, Cornes d’Ammon, Tubulaires, Vis, Moules, Cames , Cornets, Os pécrifiés, Bélemnites & autres Fofiles. Les Cœurs de Bœuf & les Cornes d'Ammon fe manifeftent à cinq lieuës de Verdun , dans le Duché de Bar. Les Poulettes fe voient dans les vignes de Moyen, dépen- dance de l'Evêché, à deux lieuës de Luneville, Les Cailloux de la Meufe font variés dans leur couleur & leur figure , principalement les Cornes d'Ammon à Saint-Mi- het. : Dans la carrière de la côte de Sainte-Marie , fur le chemin qui va à Verdun, on voit des Gryphites , des Térébratules & autres Fofliles. A Sainte-Croix, à Mifloch & à Liéure, proche de Sainte- Marie aux mines , il y a des mines d'Argent, de Cuivre & de Plomb. Les habitans eftiment les falines de la ville de Moyenvick, dans le Diocèfe de Metz. Ces falines s'appellent Rofières, Chäteau-Salins, Dieuze. D” Daas les environs de [a ville de Dun en Barrois, rien n’eit plus commun que les Boucardes & les Cornés d'Am- mon, À Remiremont, à deux lieuës de Saint-Diez ,il y a des mi- nes tres-riches en Argent, en Cuivre & en Plomb ; mais elles font 5andonnées par l'abondance des eaux quien empêchent l'exploitation, Sffij 510 ORYCcTOLOGIE, III PARTYE. On trouve à Lubine & à Luffe , dans Le val de Saint Diez ; des mines de Cuivre. 1 LR Sur le territoire de l’Aveline, dans le village appellé lAu- terupt, à trois lieuës de Saint-Diez, on voit une mine aban- donnée, nommée le Tapecu , dans laquelle on dit qu’il y a une mine d'Or, A la Croix aux mines, proche le même village de lAveli- | ne, à trois lieuës de Saint-Diez, il y a des mines d'Argent, de Cuivre & de Plomb : ces dernières font regardées comme les plus abondantes de toute l'Europe ; les routes qu’on a pratiquées fous terre s'étendent jufqu’à Chipal, à trois lieuës de diftance. À Chipal, territoire & banc de la Croix aux mines, ily a de l'Argent, du Cuivre & du Plomb ; les mines de ce lieu font plus riches en Argent & en Cuivre, que celles de la Croix, & elles s'étendent jufques vers le village de Fraifle, A Sainte-Marie aux mines, à cinq lieuës de Saint-Diez , il y a de Argent, du Cuivre & du Plomb, du Criftal à facet- ces très-tranfparent, de l’Arfenic, de l'Antimoine & de belles congélations fpatheufes, qu’ils appellent Eäu de Pierre ; on y trouve aufli du charbon de terre. Au village de Sainte-Croix , à une demi-lieuë de Sainte- Marie, il y a aufli des mines d'Argent, de Cuivre & de Plomb, ainfi que dans le val de Liéure. A Laley dans le val de Ville, proche de Saal, & à Saint- Hyppolite, à une lieué de Schleftar, il y a du charbon de pier- re en abondance. On trouve du Cobalt dans la vallée de Sainte-Marie, de l’Alun & beaucoup de mines de charbon de terre dans le pe- uit village de Touteweiller, à une lieuë & demie de la ville de Sarbrick, dans la vallée de Longwi. La vallée dite Liéure , offre des mines d’Antimoine & d’Ar- fenic. Des mines de charbon de terre fe voient au lieu nommé Haïgarchen, dans la Lorraine-Allemande, à une lieué de la ville du Boulay, Dans un autre nommé la vallée de Vagney, près de Remis réemont , l'amateur trouvera une fuite PA & de Gre+r nats , avec d’autres Pierres curieufes. Dans les carrières de Ville-Ifley , près de Commerey, ily a des Entroques de neuf lignes de diamètre dans le vif des OrRrYvcToLOoctieE, III PARTIE. SIT Pierres de taille , & de petits Champignons. Le Pont de Vau- couleur en eft conftruit. | On trouve à Fontenay, à deux lieuës d'Epinal, & proche Girecourt, une Pierre aitroïte , dont les étoiles pofées hori- zontalement les unes fur les autres font friables, & fe ré- duifent en poudre , quand la Pierre n’a pas fa confiftence or- dinaire. On a trouvé en caflant ces Aftroïtes, une Pierre Ju- daïque criftallifée en dedans; on a vü des Ourfins & de leu pointes très-délicates fur d’autres Pierres. Magnière, à deux lieuës de Ramberviller, donne des Pou- lettes , des Cornes d’Ammeon , des Peignes & des Cames. À Saint-Maurice, à Hardancourt & à Romont, lieux éloi- gués d’une lieuë de Ramberviller , il y'a pareillement des Cornes d'Ammon , des Poulettes, la Covcha V'eneris, des Mou- les & des Cames. Les lieux de Saiat-Geneft, de Moyemont & de Faucon- court , également éloignés de Ramberviller , fourniffent les mêmes Fofliles. ‘ À Domtaille , qui eft à deux lieuës , on trouve les mêmes objets. _ Dans les lieux dits Xaffeviller, Doncières & Nofloncourt, a une lieué de Ramberviller, des Huïîtres & des Moules aug- mentent le nombre des Foffles. À Saint-Gorgon & à Sainte-Helène , diftans d’une lieuë de Ramberviller, on trouve des Cornes d’Ammon, des Pei- gnes , des Pouletres, des Entroques, des Buccins & des Hui- tres. Vomecourt & Bult, à peu près dans la même diftance de Ramberviller , offrent les mêmes Fofiles, avec quelques Moules & de l'Agathe rouge. e Ramberviller eft plus riche que fes environs : outre les Corres d'Ammon, les Peétinites, les Poulettes, les Hui- tres , il poflède encore des Entroques , des Buccins , des Mou- les, des Cames , des Moules retortes, du Criftal à facettes dans beaucoup de Pierres, des Pyrices ; & il y a une fontai- ne qui incrufte les moufles, les herbes, & tout ce qu’on lui préfente. Tous les villages entre Ramberviller & Epinal, tels que Deftord, Gugnecourt , Girecourt, Padoua , Dompierre , Vil- loncourt , Domêvre & Bayecourt, donnent quantité d'En- troques cylindriqués , des Poulettes, Cornes d’Ammon , Buc- si? OrveroLocre, IL PARTIE cins , Cœurs de Bœuf, la ConchaVemeris, des Petinites; Hu. gres , Cames, des Moules retortes , des Ôs pétrifiés & des Py. rices de quatre couleurs, de jaunes, de rouges, de blanches & de brunes. On voit à la Chapelle, à deux lieuës de Bruyères , une mine très-abondante en fable doré, qui fert de poudre LE l'écriture. Le fable argenté , ainf que le noir, eft commun à Hepuéle mont , proche le même endroit. Le Naturalifte trouvera à Fontenay, à deux lieués: d'Epi- nal, dans le canton appellé le Haut-de-Charmois , entre Fon- tenay & Dompierre, des Entroques cylindriques, &d’autres dont l'extrémité préfente une rofe ou étoile, des Aftroïtes, des Cométites ou Pierres, dont les étoiles A plus grandes que dans les précédentes ; ; des Ourfins, Pas de Poulain & au- tres, des Vers de terre pétrifiés, des ARE ou amas d'œufs de Poiflons, des Cornes d'Ammon, des Peétinites, des Gry- phites, des Poulettes, des REA L des épines re dos de Poiffons , des Buccins, des Nérices, PR Pierres Judaïques à pointes d'Ourfins , Pyrires & Criftaux. A Millery, fur ti Mofelle, entre Nancy & Pont-à-Mouf- fon,ilya HE grands PMR AIÉes | des Cornes d'Ammon, des Poulettes & des Bélemnites. La montagne de Pont-à-Mouflon n'eift remplie que d Cornes d'Ammon , d'Huîtres, de Poulettes & autres Foffiles. A Chavelor & à Golbey ; proche d'Epinal, on trouve beau coup de Peétinites. Il y a aux bains de Plombières du Criftal femblable à cel de Saint-Préez, A Vrouille, à une lieuë de Mirecourt, les Cornes d'Am- mon , les Gryphites, les Poulettes, Les Pdinitess les Ofra- cites font communes. A Conflans en Bafligny ; Bourg à à trois lieués de Luñès el 1 dans les mines de Fer qui font à un quart de lieué du Su: on découvre des Cornes d'Ammon, depuis le diamètre de deux pieds de Roi jufqu’à celui de deux ou trois lignes : la plüpart font métallifées; quelques-unes des plus grofies fon Éifallifées dans l’intérieur, & couvertes à l'extérieur de Den- drittes , ou efpèces de fetélles de Perfil. Ilya des mines de Cuivre & d'Argent aux lieux dits Thil lor& Buffansg , à fix lieués de Remiremont. À Pa OrvcroroGte, IIL PARTIE. 513 A Hablainville , à deux lieuës & demie de Badonviller, il y a de fort belles Cornes d'Ammon, des Peignés, des Pou- lettes & autres Foflles. : Outre de femblables objets , on voit encore des Moules à Montigny, diftant de deux lieuës de Blamont. | Les différens corps marins métallifés fe trouvent fur La montagne de Liffol le grand : on y voit aufhi de&Ourfins de la mer Rouge, Les mines de Fer paroiflent près de la ville de Befort, & des fluors jaunes de mine d’Argent près de la ville de Munfter, dans la Haute-Alface. | L’Agathe fe tire & fe travaille dans Le Hameau de Calmef- weiller, Jurifdiétion de Schambourg , à fept lieuës de Sar- louis. On trouve du Cuivre & une fonderie dans le village de Cañftel, même Jurifdiction. PPS De | Dans le village d'Obfteten, à une lieué de la ville de Bir- chenfeld , on tire de l’Agathe. | À Marthan, diftant de deux lieuës de Sar-louis, on trouve des mines de Plomb, & on les fabrique. , Les lieux de Bleauberg & de Vaudrevanges fourniffent du Cuivre & de l’Azur. \ Les mines de Fér fe découvrent dans le lieu nommé Thi- court, proche de Créange, à fix lieuës de Metz, dans les en- virons de Gefluter , à quatre lieuës de Sar-louis, dans la val. lée de Plombières , & dans le val d’Ajant, avec beaucoup de Foflles, principalement des Cornes d'Ammon, des Huïtres à bec, des Entroques; des gazons de fable contenant des Pei- gnes, des Huïcres & des Bélemnites ; d’autres Peignes cou- leur d’Ardoife ; d’autres comme des ftalactites , ayant des ai- guilles criftallifées, On en voit auffi avec des couches rou- geâtres d'Hyacinthe. ke. Leterritoire de Saint-Havold , à quatre lieuës de Boulay, eft rempli d'Hyacinthes, de Dentales & d’Antales. Sur le chemin de Strafbourg , au lieu dit Thimonville, à deux lieuës de a côte de Delme, & à trois lieuës de Morhan- ge, on voit de grands Peignes; des gazons remplis de petits Peignes , de Poulettes ; d’autres gazons de couleur d’Ardoi- fe , des Buccins, des Gryphites, des couches criftallifées à plufieurs étages , dont les pointes des deux lits font diamétra- lement oppoiées. Troifieme Partie. ANA 514 ORYcTOLOG1IE, III PARTIE. La mine d’Acier fituée près du village de Dambac dans fe Seleftad , n’eft que pour former l’Acier d’un Fer qui fe trou- ve plus propre qu’un autre à cet ufage. Il y a du charbon de terre dans la vallée Vileria, au pied des Vofges, près de Nidder-Chenheim , à une lieuë de Straf- bourg ; on peut croire que ce font des Tourbes. Près de Saint-Thiebaut, fur la route de Langresen Lorrai- ne, à un quart de lieuë de la petite ville de Bourmont, fe voient de très-gros quartiers de roche noire & ferrugineufe , qui font pleins de Poulertes noires, en fi grande quantité, qu’elles forment la plus grande partie de la fubftance des ro- chers. LA FRANCHE-COMTÉE. NE partie deda Franche-Comté eft en plaine, l'autre en montagnes aflez élevées, qui règnentjufqu’aux can- tons Suifles. Cette Province eft une des plus riches de la Fran- ce en Fofliles & en Minéraux. Les Madrepores , les Champignons , les Tubulaires imi- tant le rayon de miel, fe trouvent au village de Menetru, entre les villes de Lons-le-Saunier & Poligny, près du Chä- teau-Châlons, où eft une Abbaye de Chanoinefles. On en voit encore à Poligny, au Fiez, à Ruvilly, Mieri, près de lAb- baye de la Charité, & à Moutonne. Les Dendrophores qui ont l'empreinte de feuilles d’ar- bres , d'épis de blé & Eh moufles marines, fe découvrent à Salières, petit Bourg à trois lieuës de Poligny, fur la route de Dôle à Lons-le-Saunier. ; Les Cornes d'Ammon pierreufes , grandes jufqu’à trois pieds & demi de diamètre , les gazons ouamas de pierres qui en contiennent plufeurs, mêlées avec d’autres Coquil- lages fofliles, font communes près de Befançon, & à Pouil- ley, qui en eft a une lieuë. Aux environs de Salins, fur la roche dite le Pouper, & dans Salins même , elles font mé- tallifées , ainfi qu'a Châtillon, village du Bailliage de Lons- le-Saunier, à Burilly, Miery , Dôle, Cramans, Arbois , aux en- virons de Gy, Baiïlliage de Gray, à cinq lieuëés de Befançon ; ORYCTOLOGIE, II PART:E. 51 il y en a encore à Omon, à trois lieuës de Poligny , ainfi que du fable à faire du verre noir. 11108 On trouve encore dans les vignes, aux environs de Befan- con, de petites Pierres longues & étroites comme des quil- les, qui étant féparées en tronçons, repréfentent des étoiles régulières. Dans les carrières joignant la même ville, à fix cens pieds de bas, on rencontre de petits ronds, dits dragées de pierre, & gros comme des pois. Il y en a encore de pareils , mais de différentes couleurs, comme rouges, blancs, près du village de Saint-Claude, & dans deux cavernes dites Oifelay & Fre- tigny , à cinq lieuës de Befançon. Les Entroques. cylindriques & féparés en tronçons fe trouvent à Ornans, à fept lieuës de Befançon, à l'Abbaye de la Charité, à Moutier. | Les petites étoiles ou aftroïtes, qu’on dit n’exifter que dans Le village de l'Etoile, d’où il a pris le nom, fe trouvent en- core à Poligny , à Menetru & autres lieux. Rien n’elt fi commun que les Nautiles de toutes grandeurs à Salins, & depuis Arbois jufqu’à Domblans, à Poligny, & dans tous les villages ci-deflus nommés; ce qui contient une étendue de huit lieuës en longueur & enlargeur. On en voit dans toutes les carrières à Moutier, Loz , Villaflans , tous trois du Bailliage d’Ornans, ainf qu’à Pouilley. Les Bélemnites fe trouvent fur toutes les collines, parti- culièrement dans les marnes bleuâtres & les terres feuilletées: elles tiennent dans l'intérieur des pierres, comme des che- villes ou des clous qu’on y auroit enfoncés. Tous les envi- rons de Befançon en font remplis, ainfi que de Dactyles, de Sabots, de Pourpres, de Poulettes, de Pierres numifmales, & de Limaçons de toute efpèce ; ceux en cul-de-lampe, les Cornets, les Af4rex & les Tourbes fe trouvent à Poligny, Lons-le-Saunier, Salins, Miery & Burilly. Les fontaines d’eau falée de la ville de Salins , fortant de quatre fources , fourniflent du Sel qui fe réfout par le moyen du feu , de manière que de cent livres pefant d’eau , on fait vingr livres de Sel, On diftingue la grande faline, & la petite eft nommée le Puits à muire, | Les grottes proche de Quingey , appellées communément grottes d’Auxelles , font ornées de colonnes congelées & de figures admirables ; on y voir deux falles fpatieufes incruf- Tcci 516 ORYCTOLOGIE, III PAR®IE! tées de même, dont l’eau en quinze jours de tems change toutes fes figures & la décoration du lieu. ; La glacière près du village de Leugné , nommée ainfi à caufe de la glace que l’on en tire en Eté, eft à trois lieuës dela ville de Baume-les-Nones,& eftremplie de belles congélations & ftalaétites, qui rombent en culs-de-lampes de la voûte; on voit dans le fond de la caverne des pierres imitant l'écorce’ de Citron confit. La voûte eft élevée de trente-cinq pieds, large de foixante , & longue de trente-fix. Il y à encore d’autres grottes ; fçavoir, à Beaume-les-Mef- fieurs, Abbaye Royale de Chanoiïnes réguliers, à Revigny, à deux lieuës de Lons-le-Saunier , une autre très-vafte entre Loz & Moutier, une près de Poligny, & la grotte d'Auflel, dans Les environs de Befançon. On trouve du bois pétrifié près de Lons-le-Saunier, dans le village de Francheville, Paroifle de Sellières ; on a vü à Salins un Noyer avec des noix pétrifiées, & des racines du même bois à Poligny , du Sapin à Moutier , & du Chène près de la Charité. On y voic aufli du Corail foffile. , Au village de Loz, Paroifle de Moutier , dans le Bailliage d'Ormans , on découvre des Entroques, des Ourfins , des Vertèbres de Poiflons , des Aftroïres & du bois pétrifié. Au Bourg de Gy, du Bailliage de Gray, entre certe ville & Be- fançon, à quatre lieuës de l’une & de l’autre, le bois pétrifié eft afflez commun, ainfi que les Pierres à fufil, le Soufre & d’autres Pierres remplies de coquillages, lefquelles font du feu étant frappées contre Acier. Les Moufles pétrifiées, mais cependant peu dures, fe ren- contrent près de l'Abbaye de Bitaine de Vefoul. | Il y a à Moutier des cavernes aufli belles que celles de Quingey, & aufli remplies de belles congélations. La fontai- he qu’on y trouve, pétrifie tout ce qu’on lui préfente. Poligny, Miery , Menetru nous découvrent des Huïîtres fofiles, la plupart métallifées ; on y trouve aufli quelques Qurfns, ainfi qu'à l'Abbaye de la Charité. Les Poulettes fonc très-communes partout , principale- ment à Salins, Lons-le-Saunier, Poligny, Moutiers, Buril- ly , Miery, Arbois, Gy, Pontarlier, Francs, Morteau, Ja Charité. Il y en a de cinq à fix efpèces. Les Boucardes fe trouvent feulement près de Befançon, à Barilly & à Miervy. | ORYvCTOLOG1IE, III PARTIE. TE + ls Les Peiïgnes de différentes figures fe découvrent fur les montagnes voifines de Befançon, entr'autres à Arguel, à Sa- lins, Arbois, Pontarlier, Baume, la Charité & Gray. * Les filex & les autres Cailloux fe voient du côté de Saint- Amour , à vingt lieuës de Befançon , & dans les environs de Champlittes, Bourg de Gray, à douze lieués de la même ville. Dans la Paroifle de Menothey, près de Dôle, & à huit lieuës de Befancon, eft une carrière qui donne des meules de mou- lin, quelques pierres imicent les gâteaux, à Fourbanc, à une lieuë de Baume : d’autres pierres blanches imitent des ta- blettes de Guimauve ; elles font à Rigney, à deux lieuës de Baume. On trouve une carrière à Vieillefaïn , à une lieuë de Pon- tarlier, dont la Pierre jaune eft affez tendre pour recevoir toutes fortes de figures ; enfuire elle durcit confidérablement, en perdant un peu de fa couleur jaune. 6 Il y a des montagnes dont les carsières ne femblent com- pofées que de détrimens de coquilles: on en voit de fembla- bles vis-à-vis le Poupet, près de Salins ; à Mirebelle Bailliage de Lons-le-Saunier, & à Charelu près de Morteau. , Les Marbres fe trouvent aflez fréquemment dans cette Province ; celui de Sanpans , à une lieuë de Dôle, eft d’un rouge-fale , ou couleur de cerife , marqueté de blanc, d'un grain aflez fin, & qui fe polic bien. Le Marbre de l'Abbaye de Damparis , à même diftance de la ville de Dôle, de couleur rouge-pourprée un peu fale, eft d'un grain plus fin que le Sanpans. Il fe leve de telle gran- deur & groffeur que l'on veut. Un Marbre femblable à celui de Sanpans eft fitué au vil- lage de Recologne, à deux lieuës & demie de Befançon. Celui de Miery, village près de Poligny, fe tire de deux carrières : l'un eft un Marbre noir, qui a peu de coquillages dans fa confiftence ; l'autre de la même couleur en eft ex- trémement rempli, particulièrement de Nauriles, & fe nom- me le Ban coquillé. Ces coquillages y caufent différentes ta- ches agréables. Il y à encore du Marbre noir à une lieuë de Befançon, dans un lieu nommé Pouilley. Le Marbre de Mignovilars, du Baïlliage de Salins, à douze lieuës de Befançon , eft d’un fond bleu , jafpé de gris , de blanc veiné, & d’un grain très-fin. Ace "518 ORYCTOLOGIE, III PARTIÉ Celui de Coufance, près de la ville de Lons-le O0 ys eaux qu n'ont jamais ete graves ; SA Le … La Hirstss TeT = — A = = + » 7 = — = = AE Auæ depens de M7 Mddmay Æcuyer Comwsare de J.AL Brütanique a la Cour de Frarncris A 535. Sialololoinipialolelele Lolo lpheskeetekestes] AMP .E N D PES Uo1queE dans cet Ouvrage on n'ait point eu deffein de parler des Animaux, à moins qu’étant pétrifiés, ils ne foient devenus Foffiles, on a crû pouvoir en préfentet quelques-uns de naturels qui n’ont point encore été gravés. Cetre découverte afez heureufe eft purement dûe au hazard; il a toujours quelque part aux progrès des Arts & des Scien- ces : c’eft en travaillant fur d’autres branches de l’Hiftoire Naturelle , que ces Animaux font parvenus à notre connoif- fance. On fçait que dans la Chymie , en cherchant une cho- fe , on en trouve quelquefois une autre. La Planche cotée 25. repréfente quatre Oifeaux. Le plus grand marqué À eft une efpèce de lAvis pugnax, qui eft ap- pellé Ochropus , ou lOifeau de combat à pieds jaunes. Sa tête eft violette ; fa barbe eft d’un rouge foncé à longues plumes, qui dans le combat s’enflent autour de fa tête. Son bec & fes longues jambes font jaunes : le refte du corps eft bien pana- ché , mêlé de noirs & le ventre eft blanchätre. Cet Oifeau eft haut monté, ayant environ un pied de hauteur dans fa to- talité, Il eft tiré du Cabinet de M. de Juffieu, Docteur en Méde- cine, Démonftrateur Royal des Plantes au jardin du Roi, des Académies des Sciences de Paris & de Londres, & Sé- crétaire de Sa Majefté en la grande Chancellerie. L'Oifeau qui eft à côté marqué B , eft un Cochouan, ou Marouette , efpèce de Rafle, qui pafle en Normandie à la fin du mois de Septembre. La couleur de fon corps tire fur l’o- live, moucheté & tigré de taches blanches ; les plumes de fes aîles & de fa queuë fonc noires: ilales pieds extraordinaire- ment longs, ainfi que les doigts qui font menus , avec de pe- tits ongles prefque droits, très-pointus , & de couleur d'Amé- thyfte : celle de fon bec eft grife ; le col prefque fur l'eftomac, & les côtés font couleur d’olive,femés de petits points blancs; leftomac & le ventre font d’un gris fale. La longueur de fon corps eft de huit pouces & un quart : la tête eft menuejle deflus d’un brun olive;mélé d’un peu de noir; les deux machoires font X xx ii 534 OrvycrTorocire, III PARTIE. d’un jaune verdâtre un peu orangé, cannelées dans l'endroit des narines affez grandes, & qui perçent à travers le béc. Cet Oifeau fait partie du Cabinet de M. Boulanger de Chaumont, Confeiller du Roi, Maître ordinaire en fa Cham- bre des Comptes. 4 On voit à la lettre C un gros Alcion, nommé autrement. Martin-Pêcheur, venant de la côte d'Afrique. Il a quinze pouces de long , depuis la pointe du bec jufqu’à l'extrémité de la queuë : fon corps eft d’une couleur brune , mêlée en quelques endroits de couleur d’ardoife mouchetée de blanc; le deflous du ventre & des aîles eft rouffeitre : le bec qui eft gros & long, eft noirâtre; & les pattes font jaunâtres , & join- tes enfemble, comme on le voit aux autres Martinets. | Le quatrième Oifeau cotté D eft une efpèce de ZLarus, ou de Gavia Alba, en françois Mouette, ou Goulant, venant de la côte d'Afrique. Il a environ dix-fept pouces depuis le bec jufqu’à l'extrémité des aîles, qui paflent la queuë de trois pouces : fon dos eft de couleur minime un peu clair ; le ven- tre , la gorge & le deflus des aîles font d'un beau blanc. Rien n’eit ns fingulier que fon bec qui eft jaune, mêlé de rouge : la partie octeute extrêmement platte des deux côtés a une petite raînure en deflous, dans laquelle entre le trenchant de la partie inférieure du bec qui eft quarré par le bout, platte comme la lame d’un couteau, & tren- chante des deux côtés. Son gofier n’a d'ouverture que pour pafler un grain de millet ; fes pattes font jaunâtres, & fes pieds imicent ceux des Canards. IL eft à peu près de la gran- deur & de la grofleur de l'Oifeau précédent ; mais il eft plus haut monté. | Ces deux Oifeaux font partie du Cabinet de M. de Ro- bien, Préfidenc à Mortier au Parlement de Bretagne. ” La Planche qui fuit cottée 26. offre quatre Poiflons de l'Amérique , que le P. Plumier a deflinés fe le lieu , & qu'on croit n’ayoir jamais été gravés. d PE On n'a pû donner la proportion que d’un feul de ces Poif. fons, les trois autres n’érant point décrits dans le Manufcrir de ce Pere , que l’on conferve dans la Bibliothèque des Pe- res Minimes “e la Place Royale, Au 4 Le premier marqué A eft nommé Seférinus, feu Aper au ceus maculatus & fafciatus. C'eft un Poiflon de forme ronde, de çauleur dorée , avec crois bandes violettes qui traverfeng “à L 14 26 de l’'Amerique. quon pretend - | = ET À NN NN | - na VOL Jamais AR Le LE Aux depens de AT Lorimier L fs Maitre de la Chambre auæ deniers de Je Magertk., Lx REA ms OrRvYvcTOLOG1IE, III PARTIE. fa fuperficie ; fa tête extrémement petite a des yeux bordés de rouge, & fes deux nageoires latérales tirent fur la même couleur. Les pointes dont fon dos eft hérifé, font violettes, & celles qui font vers la queuë font aurores. Sa queuë efk faire en éventail ou en vafé cannelé , de couleur verditre. On remarque une tache noire & ronde à l'extrémité fupé- rieure de fon dos du côté de la queuë. g Le fecond Poiïflon chiffré B elt appellé Zyra , efpèce de Rouget fort rare, dont la cête eft plus grofle que le corps, qui va toujours en diminuant jufqu’à la queuëé. Le fond de la couleur eft aurore, tacheté de pièces violettes. Ses nageoi- res font à remarquer: il y en a de latérales de'couleur noi- râtre & blanche, dont une fe termine en pointe très élevée, & bariolée de diverfes couleurs garnies de piquans ; deux autres nageoires , l’une ventrale, l’autre dorfale , très-lon- gues, & toutes déchiquetées , diftinguent extrémement ce Poiflon. La ventrale cire fur le noir, & l’autre eft bariolée de jaune & de violet. La queuë de ce Poiflon reflemble à un éventail déchiqueté, & garni de pointes de couleur violette. On voit a la lettre C un Poiffon , que le Pere Plumier nom- me Turdus totus ceruleus & aureus, pinnis & cauda fulcinatis ; on peut le traduire en françois par le mot de Grive. Ce Poif- fon eft écaillé, & d’une couleur moitié bleué, moitié auro- re ; couleurs qu’on ne peuttrop admirer, fuppofé que le Poif. : fon les conferve en fortant de l’eau. Sa tête eft fort groffe, & fa bouche eft armée de dents, avec un œil bleu bordé de jaune. Il à deux nageoires ventrales en forme de faulx , lef- quelles font dentelées, avec deux autres latérales prefque quarrées , & de couleur bleuë. Sa nageoïre dorfale eft extrè- mement longue , toute rayée , déchiquetée, & garnie de pi- quans de couleur aurore. Le bout de cette nageoire s’éleve, & fe termine en une longue pointe de la même couleur ; deforte qu’elle forme deux croiffans avec celle qui eft de lautre côté. Sa queué rerminée de même eft très-fingulière pour la figure. Le quatrième Poiflon marqué D à pour nom Bellone ma- culata cauda trapezia. W eit très-menu , long d’un pied , & large d’un pouce & demi , diminuant de largeur dans les deux derniers pouces vers la queuë. La crête eit très-longue ; & Fœil qui eft bleu bordé de rouge, eft placé dans la diftance de la quatrième partie de [a longueur ‘e la tête. La bouche 536 OrRYcTOLOGIE, III PARTrE. forme un ample mufeau, avec une petite pointe crochue dans Îa lèvre inférieure. On voit deux nageoires à côté de fes ouies-en forme d’éventail, de couleur jaune; & plus bas, deux autres plus petites de la même couleur. Deux grandes nageoires jaunes & cannelées accompagnent fes côtés vers la queuë, avec dix à douze pointes le long du dos. Sa queuë qui forme un Trapèze, de couleur jaune & rouge , luia fait donner le nom de cette figure : fa couleur générale imite l'Arc-en-ciel ; celle du corps eft d’un rouge-clair femé de petices taches brunes : la couleur du dos eft grife, cout le ventre rouge , & les nageoires argentées. On ne trouve ces fortes de Poiflons, que dans l’Ifle de la Tortuë en Amérique, Fin de la troifième & dernière Partie. | ] 4 #e LAYE Se LAYLA (D) ÈS XX ui 20€ Ye ANSE) NPC Fe CAE. DES MATIÈRES CONTENUES DANS CETOUVRAGE, A. AE (l) Ce que c’eft, 201. Comment on le fait, shid. S il y a des mines d’Acier, Fo Ses différentes efpèces , shid. Son avantage fur le Fer, ibid. ADAMICA RUBRA. Propriété de la Terre ainfi nommée, 121. Son ufage , ibid. Æs usrum. Ce que c’eft, 286. AGATHE. (|) Sa nature & fa cou- leur, 166. & fuiv. Quelle eft la plus belle, 167. Quand appellée = Memphites, ibid. Quelle eft celle que les Italiens appellent MNico- lus, ibid, D'où elle a tiré fon nom d'Agathe, ibid, N. (a) Ses diffé- rentes efpèces, ibid. & fuiv. D'où elle vient, 168. Son ufage, id. Figures de différentes fortes d’A- gathes , sbid. & [uiv. AGRICOLA, ( George ) Tems au- quel il vivoit, 7. Notice de fes Ouvrages, ibid. I eft le premier Métcaliurgifte original,ibid.Com- ment il a divifé les Pierres, 141. À quoi il a attribué la formation des Métaux, 248. Canfond fou- vent les Gangues avec les Mar- caffites » 254 N, (4) AIGLE. ( la Pierre d’) Où elle fe trouve , 301, & fiv. Sa figure & fes différens noms, ibid. Ses ef pèces, shid. Vertus qu’on lui at- tribue , 302, AIGUE MARINE. (l’) Confondue fouvent avec le Béril, 160. 161. Leur différence de couleur, bi, Pourquoi nommée Aigue marine , 161. Appellée Augites par Pline, 1bid. Ses différentes ef- pècesssbia. D'où ellefetire, ibid. AimAnT. (l) Ne peut être regardé que comme la véritable Marcaf- fite du fer, 255.Sacouleur,30or. Où il fe trouve, #hid. Ce qui, dit-on, empêche fon eflet , sbid, Cinq efpèces d’Aimant, sbid, Ar, (1) Entre dans la compolition de toutes chofes , Difc. Prélim. VI. & fniv. Regardé par quelques Philofophes comme le principe. de la formation des Minéraux , 250, Son efficacité, ibid. ALANA, D'où vient le Terre ainfi nommée, 115. Sa nature & fon ufage, pl ALBATRE. (l) Placé par quelques- uns parmi les — 188. Sa Yyy 538 TABLE DES MATIERES nature & fa couleur, ibid. Son ufage, ‘hid, Ses différentes efpè- ces, ibid. Dans le feu feréduiten plâtre, 213. ALprovanDus. ( Ulyfle ) Eft ce- lui qui a Le plus travaillé fur l'Hi- ftoire Naturelle, 13. Son Ou- vrage elt le corps le plus com- plet que nous ayons fur ce fujet, ibid, Son caractère , ibid. Sa divi- fion des Pierres, 142. ALEXANDRE LE GRAND , envoie des fommes immenfes à Ariftote fon Précepteur, pour avoir une Hiftoire exacte des Animaux, 2. AzkaLr. (le Sel) Voyez Sel. ALUN. (!°}) Sa nature, 260. Ses dif- férentes efpèces, ibid. Nature de l'Alun vierge, shid. D'où vient l'Alun de plume, shid. Pourquoi nommé quelquefois 7richites,ibid. D'où fe tire celui qu’on appelle Sciffile, ibid. En quoi il diffère de J'Amiante, 261. Alun de Rome appellé aufi Alun rouge, sbid. Alun brule, pourquoi ainfi nom- mé, hid, Différens noms de l’A- lun de roche, ibid, Ses ufages, sbid, Compolition de l'Alun de Sucre , sbid, Dequoi eft compofé l'Alun Scayole , sbid. Où il fe trouve, sbid. Alun artificiel, ou factice , ibid. Alun appellé Zi- thantrax alwminaris, ce que c’eft, 262. AMAZONES. ( la Pierres des ) Con- fondue par plufieurs avec le Ja- de, 186. Ses différentes efpèces, ibid, Ses ufages, ibid. Amgre.(l) Eft une efpèce de bi- tume, 270. & fuiv. Incertitude de {on origine, ibid, Ses efpèces, sbid. & fuiv. Noms que l’on don- ne à l'Ambre jaune, 271. Ses trois efpèces, sbid. Sa vertu , sbid, Sa différence d’avec l'Ambre gris, #id, Ufage de l'Ambre gris pré- paré , ibid. Nom que l'on donne à l’Ambre blanc , ibid. Ses ufa- ges, ibid. Ce qui fait rechercher l’'Ambre noir , shid. À quoi l’on attribue fa couleur , ibid, Ambre d’un brun-rouge, ibid. Divers fentimens fur l’origine de l’Am- bre, ibid. & fuiv. Opinion la plus vraifemblable à ce fujet, 272. & fuiv. Lieux où l'Ambre fe tiou- ve, 273. C’eft un Foffile naturel & véritable, sbid. AMÉrHYsTE. (l’) Repréfentation d'une matrice de cette Pierre, 153. & fuiv. Où elle fe trouve, 154. Couleur de l'Améthyfte, 159. Ses différentes efpèces, bid. Blanchit au feu , ibid. Il y en a de blanches naturellement , :bid, Primes d'Améchyftes, shid. AMIANTE. (l') Noms différens qu’on lui donne, 226. Sa nature & fa couleur , ibid, Quel pays en don- ne le plus, shid. Ses différentes efpèces , ibid, Amor. En quoi loué par Monta- gne, 1 & fuiv. AMMox. (la Corne d’)€e que c’eff, & fes différentes efpèces, 344. En quoi elle diffère du Nautile , 345. Remarques fur cetre co- quille, sbid, AmMonraAc,. (le Sel) Sa nature & fes qualités, 264. D'où on le ti- re , tbid. AMPELITE. ( la Terre) Sa nature & fon ufage, 118. & 222. Noms différens qu’on lui donne , ibid, Peut étre confidérée comme une pierre noire bitumineufe, 222. D'où vient la meilleure , sbid, Propriété qu’on lui attribue, sbid, Nature de l’'Ampelite d’Agrico- la, 270. ANATRON , (l’) Payez Natron. ANcrEeNs. (les) Différentes fortes de Terres qu'ils ont connues ; FABLE DES 117. & fuv. Ufage qu'ils fai- foient de la Pierre fpéculaire , 220. À quoi ils ont attribué la formation des Métaux, 248. Animaux. (les) Leur Hiftoire par Ariftote, 2. Leurs vraies parties pétrifiées,72. & fuiv. 329. & fuiv. Les mêmes imprimées fur la pier- re, 8r. & fuiv. 349.& fuiv. Pier- res qui s’engendrent danslesAni- maux, 374. & fuiv. ANTIMOINE. (l’) Sa nature & fes qualités, 294. & fuiv. Quand ap- pellé Régule, 295. Ses efpèces, tbid. D'où on le tire, shid, Ses propriétés, sbid. AppENDIx , contenant deux Plan- ches : l'une de quatre Oifeaux rares deflinés d’après nature , que l'on préfume n'avoir jamais été gravés ; l’autre de quatre Poif- fons de l'Amérique, que le Pere Plumier a deflinés fur les lieux, & qui de même mont point été | gravés ArCUEIL. ( le Village d’) Incrufta- tions que fes eaux produifent, 243. & fuiv. Anportse. (l°) Sa pofition dans les carrières , 223. Matières étran- gères dont fes bancs font fouvent féparés, ibid. Sa nature & fa cou- leur , ibid, Ufages auxquels on l'emploie , ibid. Œ fuiv. Ses efpè- ces difiérentes, 2 24. Ardoife alu- mineufe, ce que c’eft, 262. ARGENT. (l) Comment il forme des ramiñcations, 149. Différen- ce des minés d'Argent, 253. Ses qualités, 28r.& fuiv. Se trouve rarement feul, 282, D'où il fe tire , sbid, Par où il diffère fur- tout de l'or, shid, Comment il fe trouve figuré dans les mines, shid. Diférentes fortes de rnines d’Ar- gent, ibid, @ fuiv. S'amalgame aifément avec le Mercure, 283. MATIERES. $3 Ses ufages , sbid. Ce qu’on do entendre par Argentum rude, 284. ARGILE. (l’) Sa nature, 122. Eft à peu près la même que la terre Glaile, :b:d, Noms qu’on lui don- ne, ibid, Ses difiérentes efpèces , ibid. © fuiv. ArisTOotEe. Eft le plus ancien Au- teur qui ait traité de l’Hifoire naturelle, 2. Son Hiftoire des Animaux, par qui traduite d’a- bord, ibid. Analyfe & notice de cet Ouvrage, sbid. & fuiv. Son livre des Météores, 3. À quoiil attribue la génération des Foffi- les, sbid. ARMÉNIE {le Bold’) ou du Levant, Sa couleur , 129. Ses propriétés, ibid. Appellé en Sicile Béfoart minéra!, ou Béfoart des Arabes, 9 it 385: ARNOBI1O. (Cléandre) Tems au- quel il vivoit, 12. Analyfe & no- tice de fon Ouvrage fur les Pier- res précieufes , ibid. ARSENIcC. (l’) Sa nature & fes pro- priétés, 298. Ses différentes ef- pèces, shid. & fuiv. Quel et ce- lui qu'on nomme Sandarac ou Réagal, sbid, Lequel eft le poi- fon le plus violent , #bid. Quand appellé Orpiment, #bid. Régule d’Arfenic , 299. Mine blanche arfenicale, sbid. ; AsPHALTE. (l’) Ce que c’eft, 269. AsTÉRIE, (|) ou l’Avanturine na- turelle. Eft peut-être l’Azrrax des Perfes , 166. Sa couleur & fa taille, sbid, D'où viennent les bel- . les , shid. ATHÉNÉE. Ses Déipnofophyftes, 6. Traduction de cet Ouvrage , ibid. AVANTURINE , (l’) Voyez Aftérie, AuricuALcuM. Ce qu’on appelle ainfi en Latin, 286. AxuNGtA Sols. Ceque c’eft, 132. Lune, ibid, Yvxij TABLE DES B. Bacuov. ( François) Son par- fait Joail'ier, 14. C’eft une tra- duétion Françoife du Traité de Lapidibus & Gemmis de Boëce, ibid. Bapr. (les Dés de ) Ne font point de véritables pierres, 372. Ce que c’eit, ibid. G fuiv. Barerus. ( Jean-Jacob ) Son Oryc- tographia Norica, 26. Analyfe & notice de cet Ouvrage, ibid, & fiv. Bang. ( Alvarez-Alphonfe ) Qui il étoit, & en quel tems il a vé- cu, 16. Son Traité des Métaux, ibid. Analyfe & notice de cet Ou- vrage , ibid. BarsaDes. ( l'Huile des) Ce que c'eft, 268. DARRELIER, a écrit des Plantes & des chofes naturelles de France, d'Efpagne & d'Italie, 34. BAUHIN. ( Gafpard ) Tems auquel il vivoit, 13. Ses Ouvrages , sbid. Baunxin. ( Jean } Qui il étoit, & en quel tems il vivoit, 12. Ses différens Ouvrages, sbid. Analy- fe & notice de fon Traité de Aquis medicatis , ibid. € fuiv, BrAuGr. Ce que c’eft, 147. BrcHer,. T rois fortes de terresqu'il croit étre le principe des Mé- taux , 121. Efpèces de Marne qu'il admet, 123, Agent qui, fe- lon lui, eft le principe de la gé- nération des Métaux, 250.Are- gardé le Mércure comme un corps mixte ; 293. BÉLEMNITES, (les ) Sont à la veille de changer de nature, /:c. Pré- lin. xi, Etymologie de leur nom, 346. Autres noms qu'on l:ur donne, #bid. Sentimens di- v-rs fur leur nature & leur origi- 540 MATIERES. | ne, bid. Leur forme, ibid. Leurs efpèces , ibid. & fiv. ie Beciëvre. D'où fe tire la Terre ainfi nommée , 123. Son ufage, ibid. AS BeLox. ( Pierre ) Tems auquel il vivoit , 8. Ses Ouvrages, ibid. &* fiv. Quel eft celui de tous que l'on eftime le plus, 9. EÉRiLz. ( le ) Confondu fouvent avec l’Aigue-marine, 160. Leur différence de couleur, 5bid. G* fuiv. Quand appellé Chryfoberil- lus, 161. Où il fe trouve, #bid. BErrQUEN. Ses Merveilles des Indes rientales, 14. € 34. Jugement fur cet Ouvrage, ibid. ë Brrry. (la Terre dé } Sa couleur, - 124 BÉSDa RE (le ) Etymologie dé fon nom, 374. Propriétés qu’on lui attribue , sbid. A quoi on doit les imputer , 375. Quels font les plus eftimés,wbid. Leur divifion, ibid, Où ils fé forment, 376. Ce que c’eft que les Béfoarts de poil, & où ils fe trouvent, sbid, Leur figure, sbid, Dans quels animaux fe trouvent les Béfoarts, 377. G* fiv. Nature du Béfoart Orien- tal, :bid, Nature, forme, cou- leur & groffeur de l'Occidental, ibid, Nom du Béfoart d’Allema- gne , ibid. Ce que c’eft, sbid, Le plus rare de tous, 378. Moyens qu'on emploie pour diftinguér les vrais Béloarts des falfihés, ibid, & fuiv. Pierres qui fe trou- vent dans quelques animaux , & : que quelques-uns regardentcom- me des Béloarts, 379. & fuiv. Nature & couleur du Béfoart fofile, ou minéral, 384. Où il fe trouve , fbid, Ses propriétés, ibid, G fuiv. Quel eftle meiïlleur, 385. Variation des Auteurs à fon fujet , shid, Autres efpèces de Bé- TABLE DES MATIERES. Toarts, ibid, & fuiv. Les Béfoarts falfifiés par les Indiens, 386. Quels font les plus recherchés, ibid. Bismurx. (le) Appellé Marcaffite _ par excellence , 255. Surpañle toutes les autres en beauté, sbid, Sa nature & fes qualités , 295$. friv. Ses efpèces , ibid. Rareté de celui qu'on appelle vierge, 296. : Son ufage dans la fonte des ca- rattères d’Imprimerie, shrd. Brrume. (le) Sa nature & fon ori- gine , 268. Sa couleur ordinai- re , ibid. Ses différentes efpèces, ibid. € fuiv. Ce que c’eft que le Bitume liquide, ibid. Nature & origine du Bitume folide , 269. Pourquoi appellé Lapis Obfidia- nas , bi. Ce que c’eft que le Bi- tume noir, & d'oùilfetire, ibid. Autres efpèces de Bitume, ibid. S fuiv. Qualités du Bitume or- dinaire , ibid. Boccoxe. ( Paui ) Ses Ouvrages fur ia Phyfique & fur les Plantes ,: I 9- Bosc, ou Boo. (Anfelme ) Qui il étoit , & en quel tems il vi- voit , 14. Quel eft le mérite de fon Traité de Lapidibus & Gem- mis, 1bid. Par qui traduit, sbid. Sa divifion des Pierres, 142. BorRHAAVE. Admet cinq princi- pes des chofes naturelles, Difc. Prélim. vi. À régardé l’eau com- me le principe des Métaux , 248. & fuir. Sa penfée fur l'union des Sels Ammoniac & marin, 246. BoLoGxe. ( la Pierre de ) E£ un Phofphore, 144.6@ 303. Bozs. (les) Leur diftribution, 40. & fuiv. Pourquoi nommés Gle'4 en Latin, 129. Leur nature, shid, Ce qui les diftingue des au- tres Terres, sbid, Leur couleur, ia, Où ils fe trouvent princ:pa- S4t lement, shid, Manière de faire ce qu'on appelle le Bol en Bille, ibid. Difiérentes elpèces de Bols, ibid, & fuiv. Ce que c’eft que le Bol blanc, ibid, D'où or letire, ibid. Ufage du Bol de Blois, 1 32. Différentes couleurs des Bols, ibid. Leurs propriétés, bia. Boxparovy. (Jean de la Taille de) Son Blafon des Pierres précieu- fes, 34. Boxnant. ( Philippe ) Notice de fes Ouvrages, 21. Borax.(le)Eftle Tincal des Per- fes, 264. Appellé auffi Chryfo- colle , ibid, Sa figure, ibid. Son ufage , ibid. D'où l’on croit qu'il tire fon origine, sbid. D'où il nous vient , ibid, Sa nature, #bid. BourGurr.(Louis ) Ses Ouvrages fur l'Hiftoire naturelle, 32. Ca- rañère de cet Auteur, sbid. Sa divifion des Pierres , 143. Re- marques qu'il fait fur la Corne d’Ammon, 345. BriLLANT. (le ) Foyez Diamant. BrouiLLAMINI. Nature & ufage de la Terre ainfi appellée, 110. Où on la trouve , sbid. @. C ADMIE.( la) Sa divilion en métailique & artificielle , 256. Nom qu’on donne à la Cadmie métallique ,sbid, Ce que c’eft que l’artificielle , shid, Quatre fortes de Cadmie, tbid, Caizzoux. ( les ) Leur diftribu- tion, 53. & f#iv. Cailloux crif- tallifés, ‘bd. & 205. Tranfpa- rens , sbid, & 205, & fuiv. Cail- loux opaques, 34. Qui peuvent fe polir ,sbid, & 206, fuiv. Peu propres à être polis, ibid. @ 207, Œ fuiv. Cailloux communs, 55. © (niv. S 209. © fuiv. Qui frot- Yyyii s42 TABLE DES MATIERES. tés l’un contre l’autre jettent du feu, ibid, Qui quoique frottés l'un contre l’autre ne rendent point de feu, #hid. & 210. fiv. For- mation des Cailloux crifallifés, 139. Utilité des Cailloux & leur ufage, 147. Oùils fe forment, 204. Caufe de leur forme ron- de, ibid. Nature & ufage des Cailloux criftallifés, bid. Leurs efpèces, 205. Nature des Cail- Joux tranfparens , ibid. Leurs ef- pèces, 1hid, € fniv. Nature & ef- pèces différentes des Cailloux opaques, 206, C fuiv. Différen- tes repréfentations de ces Cail- loux, 208. fuiv. Difiérentes ef- pèces des Caïlloux communs, 209. © fhiv. CaLaAMINE, (la ) ou Pierre Calami- naire. Ce qu'on appelle de ce nom, 256. @ 297. Où elle fe trouve, 297. Ses difiérentes ef- pèces , sbid. & fuiv. Ses ufages, ibid. Cazcépoinr. (la) Eft une efpèce d'Agathe onix, 171, Sacouleur, ibid, Œ [uiv. C'eft une Pierre de peu de valeur, 1 72. Ses différen- tes efpèces, sbid. CaLcuL. (le) Sa divifion , 375. Comment fe forme le Calcul hu- main , 376. Parties du corps qui y font le plus fujettes , sbid, Deux c{pèces La Calcul humain, #hid. 377. Où fe trouve le Calcul végétal, & fa nature, 383. Ses cfpèces ibid. & fuiv. Sa grofieur, tbid, S'il eft naturel aux Plantes, 384. Calcul minéral, ibid. CeEzLini. ( Benvenuro }) Son Trai- té del Arte del Givieilare, 34. CésaLpiN. ( André) Qui il étoit, & tems auquel il vivoit, 10. fniv. Son T raité des Plantes fort cflimné, 11. EÎ le premier qui les ait diftribuées par clañles , ibid. Analyfe & notice de fon Ouvrage fur les Métaux , ibid. CHARBON DE TERRE, (le) Voyez Lithantrax. CHaRLETON. ( Gautier } Son Hif- toire des Animaux & des Fofli- les, 18. € fhiv. Analyfe & noti- ce de cet Ouvrage, 19.8 : CHaux. (la Pierre à) Sa nature & fa couleur , 212. Son ufage, ibid. Ses différentes efpèces, ibid, & fuir. Cuio. (la Terre de ) D'où elle a pris fon nom, 117. Ses qualités & fon ufage, ibid. | CHrysocoLLe. Voyez Borax. CarysoLire. (la) Eft fouvent pri- fe pour le Chryfoprafe, 161. Sa “ dureté & fa couleur, ibid, Sa. grandeur extraordinaire , ébid, Cuarysoprase. (le) Appellé La- pi Prafias, 16v. Sa couleur, ibid, Crüû par quelques-uns la matrice des Emeraudes, sbid. Caymis. (la) Ne peut découvrir que les caufes fecondaires des objets naturels, Dife. Prélim., vi. Son objet, & fon fondement , ibid, EÎt encore éloignée de fa perfection , x. Explication de quelques termes de cette Scien- ce, 95. € fuiv. Caymisres. (les )Ignorent les pre- miers principes des corps, Difc. Prélim. vi. Comment ils raifon- nent fur la manière de consoitré leur nature, 1x. @ fuiv. Contra- diction qui règne entr'eux, xj. Leur déchainement contre les Naturaliftes, #bid, Leur méthode peut avoir fon utilité, sbid. Ad- mettent la Terre dans la compo- fition de tous les mixtes, 121, Ce qu'ils appellent Caput mor- LUUM > IULA, Cimgrica. D'où vient la Terre ain- fi nommée , 132, Ses couleurs TABLE DES MATIERES. _Coraïz. ( le ) Quel eft le premier différentes , ibid. Ses propriétés, ibid. Cimeriere. (la Terre de ) Sa na- ture, 120. Neuf efpèces de cette terre, ibid. © fuiv.. Cimozée, (la Lerre) ou de Cre- te. Ses propriétés, 118. D'oùelle fe tire, #bid. Eft quelquefois ap- pellée Terre des Couteliers, sbid, Cinazze. (le) Eft regardé comme un demi-métal , 299. Nature de celui qui eft naturel, & d’où on letire, shit. Compolition de j'ar- tificiel, ibid. Circoncis10N. (la Pierre de la) Pourquoi ainfi nommée, & ce que.ceit, 303. :- Ciave. (Etienne de ) Tems au- quelil vivoit, 16. Son Traité des Pierres, ibid. Analyfe & notice de cet Ouvrage, ibid. Cou». ( Gafton du) Son Traité de la Chryfogonie, 33. Cogazr, ou Cogozrt.(le ) Eft le méme que la Cadmie naturelle, 299. Sa nature & fes qualités, ibiÂ. G fuiv. CoLocxe. (la Terre de ) Sa na- ture & fon ufage, 120. CoLoxxe.(François-Marie-Pom- pée) Qui il étoit, & en queltems il vivoit, 29. Analyfe & notice de fon Hiftoire natureile de l’'U- nivers , ibid. Sa prévention pour l'Alchymie, ibid. & fuiv. CoLuuna. (Fabius ) Qui il étoit, & tems auquel il vivoit, 17, Ses difiérens Ouvrages , :bid. Analyfe & notice de fon Lraité de Purpu- ra, ibid. € fuiv. ConcayLi01oG1r. (la ) Analyfe & notice critique des Ouvrages qui en traitent, 1. fuiv. CoxGÉLATIONSs. ( les ) Leur natu- re, 241. D'où on les apporte, ibid. Leur variété dans leurs fi- gures, ibid, 543 Obfervateur qui y ait remarqué : des fleurs, 29. Il n’y a rien en- core de décidé à fon fujet, shid. & 123. Définition qu'en a don- née un Moderne, 323. @ fuiv. Noms différens qu’on lui a don- nés, 324. Ses couleurs difiéren- tes, hid. Manière d’en avoir de toutes les couleurs, sbid. N, (b) Repréfentation d’une gerbe de Corail fingulière , ibid. © fuiv. I eft également dur dans l’eau & horsidel'eau 32 5401 CoRNALINE. (la ) Repréfentation d’une mine de cette Pierre, 153. Crüe la même que la Cornéole, ou Sardoine , 1 70. Sa couleur & fon ufage , ibid, & fniv. Quelles font les plus eftimées,171. Quand appellées Cornalines Onix, sbid. Corps. (les ) Deux fortes de Corps naturels , Difc. Prélim. vj. Pro- priétés des Corps fimples , ibid. De quoi font formés les Corps compofés , ibid. Noms que leur donne la Chymie , s#bid. Leurs principes , sbid.& fuiv. Leurs élé- mens font infécables & indeftru- éibles, vij. & fuiv. Cos ,ou Queux. Couleurs diver- fes de la Pierre ainfi nommée, 219. Sa nature & fes différentes efpèces , sbid, CRaïe. ( la ) Peut être placée par- mi les Pierres, 213. Sa nature, ibid. Pourquoi appeilée en La- tin Creta, ibid, Son ufage, ibid. Ses différentes efpèces , ibid, € faiv. Craie de Briançon regardée comme une efpèce de Talcnoir, 22e CRAPAUDINE. (la ) Différens noms qu’on lui donne , 186. G 228. Sa nature, ‘bid. Ses deux efnè- ces, 187. Où ellefetrouve, sbid. Erreur où l’on eft à ce fujet, sbid. 44 TABLE DES Pourquoi appellée Crapaudine, 258. CRAYON ROUGE, (le) autrement appellé Sanguine , 120. Com- ment nommé en Latin, sbid, Sa nature & fon ufage , ibid. D'où il fe tire, sbid. Nom que Pline lui donne, thid. Crisrar de Roche. (le) Ne peut ceffer d’être Criflal, Difc. Pre- lim. vi]. Sa nature, fa forme & fa dureté, 162. Sa couleur, sbid, D'où il vient , sbid, Quel eft le plus eftimé, sbid. Quand appel- lé Iris, shid, Comment on le ti- re , ibid. Ses différentes efpèces, ibid. & fui. Le Diamant d’Alen- çon eft un vrai Criftal, 163. Son origine & fa formation, sbid, & fuiv. Criftaux de différentes cou- leurs, 164. Repréfentation de différens Criftaux, #bid. & fuiv. Cuivre. (le ) Sa nature, 284. Etymologie de fes noms Latins, ibid. Ses qualités , ibid, Où il fe trouve , ibid. Différence du Cui- vre vierge & du Cuivre de Ro- fette, ibid. Couleurs diverfes du Cuivre, ibid. Difiérentes fortes de Cuivre, 285. fuiv. Com- ment il fetire, 286. Ses ufages, ibid, | à À D ALECHAM P.Quiilétoit, s. Elt celui qui a le mieux réuñi à rendre Pline par rapport à l'Hi- foire naturelle , sbid. DépaLe. Par quel art il rendit fa Statue mobile, 294. Dexorirres. (les) Ce que c’eft, 148. Sont des jeux de la natu- re , ibid. © fuiv. La figure de leurs ramifications n’eft que fu- perficielle, 149. Comment on - peut les imiter, 150. Nature & MATIERES. ii couleur de la Dendritte, 169. Pourquoi appellée Pierre arbe- rifée , ibid, Ses autres noms, ii, Repréfentation de quelques-unes de ces Pierres, ibid. & fniv. DerLe. Nature & ufage dela Ter- re ainfi nommée, 123. Où elle fe trouve , ibid. | Dramaxr. (le) Eft un Phofphore, 144. fuiv. Quels font les plus lumineux , 145. Utilité de la poudre de Diamant, 147. Re- préfentation d'une mine de Dia- mant, 152. D'où apportée, #bid. Le Diamant eft la plus belle & la plus dure de toutes les Pierres, 154. Forme la plus ordinaire d'un Diamant brut, sbid, Sont la plüpart tranfparens dans -leur état de bruts, 155$. Sont ordi- nairement blancs , #hid, Quels font les plus eftimés , sbid, &* 178. Leurs différens noms après la Taille, :hid. Forme du Dia- mant en Table, ibid. & 174. € fiv. De la Rofe, sbi!, Du Bril- lant, sbid, & fuiv, & 175. Mines de Diamans , 1 56. Comment on les tire , shid. Les quatre plus beaux Diamans du monde, 157. Le Diamant d'Alençon eft un vrai Criftal, 163. Comment fe taille le Diamant, 172. G* fuiv. Quels font ceux qui font bons à tailler, sbid, Quand appellés Pier res de nature, ou jumelles, shid, Ufage du Diamant gendarmeux, ibid, En auels pays on taille le Diamant, 173. Ancienne & nou- velle manière de le tailler, #bsd. S fuiv. Formes différentes qu'on donne aujourd’hui au Diamant, 174. C fuiv. Quelle ef la plus belle, 175. De la proportion du Diamant, ibid. @ fuiv. Ses défe- étuolités, 177. Manières d’y re- médier , ibid, g fuiv. Ce qu'il perd TABÉE DES + perd à la taille, 178. De fa va- leur, 181. fuv. Ce quien aug- . mente le prix, 182. Dioscoripe. Tems auquel il vi- voit, 4. Eloge de fes Livres de la :. matière médicale, sbid. Docs. ( Lodovico ) Son Livre des - Pierres précieufes, 9. & fuiv. - Analyfe & notice de cet Ouvra- . ge, 10. Duriner. À traduit & commenté . en Italien & en François les Ou- vrages de Diofcoride, 4. Nom - qu'il a donné à l'Hiftoire natu- relle de Pline, s4id, : E: E AU.(!) Entre dans la compo- - fition de toutes chofes, Difc. Pré- - lim. vj. © fuiv. Bt pleine de Sels, 243. Eaux pétrifiantes, sbid. & fuiv. L'eau regardée par quelques . Philofophes comme le principe - des Métaux, 248. & fuiv, Eft l'a- gent univerfel de la génération de tous les corps folides, 249. ibid: N.(b) - Eau-FoRTe. ( l) Difflout prefque tous les Métaux, 279. Ecacropires, ou Béfoarts de poil. Ne font pas abfolument des Bé- .foarts, 376. Euiex. Tems auquel il vivoit, 5, Son Hiftoire des Animaux, bd, Œ fziv. Nouvelle édition de cet Ouvrage, 6. EMERAUDE. ( l’) Repréfentation : d’une matrice d'EmeraudeOrien- tale, 153. Sa couleur & fa dure- té, 160. Quand appellée de vieil- le roche , :bid. Ce qu’on appelle prime d’'Emeraude, shid. D'où on la tire, sbid. Son défaut, ibid, Emerv, ([) Ce que c’eft, 291. € 303, Où il fe trouve, ibid. Son ufage, ibid, Ses trois efpèces, 303. Le MATIERES. _. s4$ ExceLius. (Chriftofle y T'ems au- quel il vivoit, 9. Son Traité de re Metallica, ibid, En quoi efti- - mé, #bid, ErckerN. ( Lazare ) Qui il étoit ; - & en quel tems il vivoit, 14. Sa defcription des principaux Miné- raux & mines, #bid, Notice de cet Ouvrage , ibid, ERÉTRIENNE. (la Terre ) Pourquoi ainfinommée , 118.Ses qualités, ibid, Essa: fur l'Hiftoire naturelle des Foffiles qui fe trouvent dans tou- tes Les Provinces de France, 387. ETain. (l[°) Rien n’approche plus de l’argent par la couleur ; 286. * Sa nature, :bid. D'oùonle tire, -4bid, Qualité de fa mine, #bid. @ faiv. Ses ufages, 287. Trois for- tes d’Etain, sbid. Différentes mi- - nes d’Etain, ibid. & fuiv. Ce que c’eft que l’Etain de Glace, 288. - A l’Agneau , sbid. De Brique, ibid. Evax, Roi Arabe. Son Ouvrage Grec fur les Pierres traduit en vers Latins, 34. : F. | F ALUN. Sable qu’on appelle de ce nom, 127. FALUNIERE , efpèce de marne. Où elle fe trouve, 124. Sa nature & fon ufage , ibid. Fer. ( le) Noms qu'on lui donne, 290. Manque en Amérique , #bid. Sa nature & fes propriétés , ibid. G* faiv. Qualités de fa mine , ibid. Où fe. trouve le meilleur, 297. Comment onletire, :hid, Ce que c’eft que la rouille du Fer , sbid. Différentes mines de Fer, sbid. & friv. Fer rebelle à l’Aimant, ibid. Autre qui en a les propriétés, 292. L'2Z LE 346 TABLE DES FeRET d'Efpagne, Voyez Sanguine. FERMENTATIONS. ( les } Ne regar- dent point les minéraux , elles ne conviennent qu'aux Animaux & aux Végétaux, 250. Feu. (le) Le Feu élémentaire eft le principal agent qui communi- . que à tous les corps le mouve- ment & l'activité , Difc. Prélim. vi. Le Feu central comment ap- pel'é par fes partifans, 247. Les Feux foüûterrains ne font plus re- gardés comme néceffaires à la for- mation des minéraux , ibid, FieL. (la Pierre de ) Oùelle fe trou- ve, 377. Sanature & fon ufage, ibid. Fiion. (le ) Ce qu'on appelle de ce nom, 254. En quoi il diffère de la veine ou rameau , ibid, Ses différentes dénominations, #hid. fuiv. La plus favorable des dif- politions qu’il peut prendre, 255. FLORENCE. ( les Pierres de ) Appel- lées Pietra cittadina, 148. Ce que c'eft , ibid. Sont des jeux de la na- ture , sbid. © fiv. Comment on imite leurs ramifications , 150, Fzvors. (les) Ce que c’eft , & leur nature, 3 1 1. Pourquoi ainfinom- més , ibid. Où ils fe trouvent , sbid. Leur couleur , sbid, & fuiv. Re- préfentation de deux de ces Pier- res, 312. Leurs diftérentes efpè- ces, ibid Œ fuiv. FONTAINES pétrifiantes , 1244, © fuiv.Singularité de quelques-unes de leurs pétrifications , sbid. Fossires. ( les) Ce terme eft en core plus générique que celui de Minéral, Dife. Prélim, vi. Ce qu'on entend par ce nom, sbid. Quels font les Fofliles naturels ou étrangers à la. terre , ibid, € fuiv. Sentiment d’Ariftore fur Ja génération des Fofliles, 3. Nou- yelle méthode de les diftribuer, MATIERES. SU. fuivant leurs qualités naturelles . & apparentes, dans les claffes qui: leur conviennent , 37. & fun. Fofliles naturels à laterre, 39.6 fuiv. Etrangers à k terre, 72.6 fiv. 326. Quels font les plus rares, 326, Leur divifion, 327. Leur réalité, 328. Fofliles con- tenant les vraies parties d’Ani- maux exiftantes & pétrifiées, 329. Œ fuiv. Parties de l'homme: ibid, De Quadrupèdes, 331. & fav. D'Oifeaux, 33 3. D'Infeétes, shid. Œ fuiv. De Reptiles & d’Amphi- bies, 334. De Poiflons, ibid. fiv. Différentes repréfentations de ces derniers, 339. fuiv, De Vers & de coquilles, 341." fuiv, De Coquillages fofliles inconnus. 343. fuiv. Les mêmes parties d’Animaux imprimées fur la pier- re, 349. fuiv. De Quadrupè- des, ibid. De Reptiles & d’Am- phibies, 350. De Poiffons, ibid. Œ fuiv. D'Infeétes, 353. De Co- quilles , ibid. & fuiv. Fofliles qui contiennent les vraies parties des Végétaux, 3 5 5. fiv. DesBois, sbid, Des Fruits, 356.6 fuiv. Des Feuilles, 357. Les mêmes par- ties imprimées fur la pierre , id. C fuiv. Des Feuilles, sbid. Four. (les Pierres de) Pourquoi. | ainfi appellées, 302. Noms dif- férens qu’on leur donre, #bid, & fiv, Ce que c'eft , shid. Quelle eft celle que l'on nomme Pierre de Ja Circoncifion, 303. FRANCHE, ( la Terre ) Où elle fe trouve , 123. C'efrune efpèce de Terre glaife, sbid. Son ufage, ibid. G. Ga LETS.(les) Cequec’eft, 209. Où ils fe trouvent, :hid. CE LS OP FABEETDES Gazren. Propriétés qu'il attribue à la Terre de Lemnos, 117. Gauss. ( les } Leur différence : caufe celle des Métaux & des Mi- néraux , 253. Néceflité de les . connoître, #h;d, Leur nature, 2 5 5. Gangues fimples & mixtes, sbid. Sauvages, ibid. Garux. (le ) Diffère de Æ4wria, 258. Gaza. ( Théodore ) A traduit le premier en Latin l'Hiftoire des - Animaux par Ariftote , 2, GEuxs. (le Sel ) Sesdifférens noms, 257. Sanature & {a couleur, shid, Œ fuiv. D'oùilfetire, ibid. Geopes. Différens noms de cette - Pierre, 236. Sesefpèces, & leurs - différences, #id. Ce que c’eft, 302. Gesner. ( Conrard ) Tems auquel ilvivoit, 9. Grand nombre de fes Ouvrages, shid. Quel ef le prin- cipal, #id. Son Catalogus Planta- rum , ibid. Son Livre de Rerum - Foffilium, dc. fort eftimé des Sça- vans , ébid. Ce que M. de Thou - rapporte de lui, shid. Sa divifion des Pierres ,.141.G fuiv. N'a été fuivie par aucun Auteur, 142. GIRASOLE, ( la ) D'où elle vient, 165. Sanature & fa couleur, #bid. G fiv. | GLarse. ( la Terre) Voyez Argille, GLossorerres. ( les j Ne font point des dents d’un Serpent de l'Tfle de Makre, 3 5 3.Ce que c’eft, . sbid. © friv. GRANITE. ( le ) Sa nature & fa cou- - leur, 187. Pourquoi ainfi nom- mé, ibid, Son ufage , ibid. Ses dif- - férentes efpèces, id. Gravzers. (les ) Leur nature, 128, Leur origine, & d'oùilsfe tirent, ibid, Leur utilité, ihid. En quoi ils diffèrent des Pierres, 135. GeEnaAT. (le ) Repréfentation d’u- MATIERES. s47 ne mine de Gienat, 153. D'où il tire fon nom, 160. Quand & pourquoi appellé Syrien, #bid. Sa dureté & fa couleur , ibid, Sou- fre le feu fans changer de couleur, ibid, Où fe trouve fa mine , :b;d. GRÈs. (le) Ce que c'e, 135. 218. Son utilité, 147.@° 218. Ses différentes efpèces, 218, Re- préfentation d’une Pierre de grès fingulière, sbid. GussanuL. Efpèce de Pierre fine, 172. Etymologie de fon nom, ibid. Ce que c’eft, ibid, GuscunecHE. Nouvelle efpèce de Pierre fine, 172. Sa nature & fa _ couleur, #bid, Etymolopie de fon nom , #bid. Gyps. ( les ) Ce que c’eft, 227. Leur nature, ibid, Leurs différen- tes efpèces , ibid, H. nn ne. Arabe, parle de la propriété des Pierres, 34, HarDouIn, (le Pere) Jéfuite. Son Commentaire fur Pline, $. Efti- me qu'il faifoit de cet Auteur, ibid, Héciorro?»e.(l)Sa couleur, 172. Eftune efpèce de jafpe Oriental, ibid, En quoi alle en diffère , ibid. D'où elle vient , sbid. Etymolo- gie de fon nom, ibid. HERNANDEZz. À écrit des Plantes & des chofes naturelles du Mexi- que, 34. HisTOIRE NATURELLE. (l’) Son rapport avec la Phyfique, Difc. Prélim.v.@ [uiv. Ne peut jamais faire connoître les vraies caufes des objets naturels, vj. Son but principal , sbid, Analyfe & notice critique des Ouvrages quien ont traité, 1. @ fiv. Explication de Z zzi] 548 TABLE DES quelques termes d'Hiftoire natu- relle , 9$.& fiv. Artifices dont on ufe fouvent en fait d'Hiftoire naturelle , 373. HyacnTue. (l’) Repréfentation d’une matrice d'Hyacinthe, 153. Où elle fe trouve , sbid. D'où vient cette Pierre , 159. Sa cou- leur , ibid. Hyacinthe la belle, ibid, € fuiv. Hyacinthe foupe de lait, 160. Jargon, ou faufle Hya- cinthe, #hid, LE ] ADE, (le ) Ses différentes cou- leurs , 186. Pourquoi nommé Pierre divine, ou néphrétique, ibid. Sa nature & fon ufage, ibid. Jars, ou JAYET. (le ) Sa nature & fa couleur, 226. 270. 274. Où il fe trouve, #bid, & 274. Appel- lé aufli pierre Gagate, & Eu Thracius, 270.6 274. Son ufa- Be > 274 4 JAPON. ( la Terre du ) Crüe le Ca- chou par quelques-uns, 1 18. Sa nature & fes propriétés, ibid. Jarointers. (les ) Ce qui doit en- trer dans le choix qu’ils ont à fai- re des terres, 121. fuiv. JarGox. (le) Sa couleur & fa du- reté, 155. Confondu par quel- ues-uns avec le vrai Diamant, bd. Voyez Hyacinthe. JAsre.(le ) Confondu avec le Diaf- pre des Anciens, 184. Ses diffé- rentes couleurs, #bid. En quoi il diffère de l’Agathe , sbid. Ses dif- férentes efpèces , ibid. & fiv. Repréfentation de différens mor- ceaux de Jafpe, 185. € fuiv. IcrHyorérres. Les Pierres ainfi nommées ne font point des jeux de la nature, 149. Ce qu'on y découvre, ibid, & 321, Où elles MATIERES. à viennent ordinairement , zso, Trois fortes de ces Pierres, ibid, ILUANA. (la Terre) D'où elle vient, 118, Sa nature & fonufage, sbid. ImperATO,. ( Ferrante ) Son Hiftoi- re naturelle, 17. € fuiv. Analyfe & notice de cet Ouvrage, 18: Incas. (la Pierre des ) Ce que c’eft, 305. Ufage que les Incas en fai- foient , sbid. tps INCRUSTATIONS. (les ) Leur natu= re, 243. @ 319. Ne doivent pas être confondues avec les pétrifi- cations, ibid. Caufe de ces en- croûtemens , sbid. Eaux qui les produifent, sbid, & [uiv. W INDrENs. (les ) Ont les premiers taillé les Pierres fines en cabau- chons , 173. Leur manière de tailler les Diamans, #bid, Falli- fient les Béfoarts, 386. JonsroOx. ( Jean) Tems auquelil vivoit, 17. Analyfe & notice de fes Ouvrages fur l’'Hifloire natu- relle, sbid. ‘ Iris. (|) Sa nature, 161. & five Pourquoi peu gftimée, 162. : Juzracensts, (la Terre ) Sa naturé & fon ufage, 1156, K. K ENTMAN,. ( Jean ) Ses Traités fur les Foffiles & fur les Calculs, 33. st? KiRAN1DES, Roi de Perfe, Son Ou-. vrage fur les Pierres, 34. KIRCHER , ( Athanafe ) Jéfuite. Son Mundus fubierraneus , x 4. Avalyfe & notice critique de cet Ouvra- ge, ibid. € fuiv. Kon1G. ( Emanuel) Qui il étoit , & quand il vivoit, 21. Analyfe & notice de fon Ouvrage fur l'Hif- toire naturelle , bid. € fuiv. TABLE DES L. EL AET. (Jean de) Traduéteur du Traité des Pierres de Théo- phrafte, 3. Son Traité Latin fur les Pierres, 142. Laxcrus. (Charles-Nicolas ) Noti- ce de fes Quvrages fur l’Hiftoire naturelle, 27. & fuiv. Sa divifion des Pierres, 142. Erreur de fon fyftème, ibid, Laris-LazuLi. ( le ) Repréfenta- tion d’une matrice de cette Pier- re, 153. Sa couleur & fa nature, 186. Confondue fouvent avec la Pierre Arménienne,fh:d, Leur dif- férence , ibid, D'où onlatire, sbid Laves. (les ) Ce que c’eft, & où elles fe forment , 311. Lémery.( Nicolas ) Qui il étoit, & tems auquel il vivoit , 21. Ses Ouvrages, ibid, Dequoi on lui eft redevable , sbid, LEmxos. (la Terre de) D'où elle tire fon nom, 117. Eft la même que la Terre figillée, sbid. Pro- priétés que Galien lui attribue , ibid. Il en admet trois efpèces, ibid. Léonarp. ( Camille ) Son Specu- lum Lapidum, 10. Le Dolce s’eft approprié cet Ouvrage, sbid. LEron.( le) Ce que c’eft, 285. LEuuwEnHocx. ( Antoine ) Qui il étoit, & en quel tems il vivoit, 25. Ses Arcana nature deteëla, ibid, Analyfe & notice de cet Ouvra- ge, ibid. G fuiv. À pailé pour plus grand Obfervateur , que pour bon Phyficien , 26. Lra1s. ( la Pierre de ) Sa nature & fon ufage, 215. Sesefpèces, ibid. Ligaces. (le) Ce qu’on appelle de cenom, 215. D'oùil fetire, shid. Liz1A, (la Terre ) D'où elle vient, 113. Sa couleur, :bid. Lisrer, (Martin) Qui il étoit , & MATIERES. $49 . en quel tems il vivoit, 19. Son Hifforia Animalium Anglie , ibid. Ses autres Ouvrages , 20, Juge- ment fur cet Auteur, sbid, LiTHANTRAx, (le ) ou Charbonde terre. Nom qu’on lui donne dans le Liégeois, 274. Sa nature & fon origine, sbid. Son ufage, id. D'où il fe tire, 275. Pourquoi nommé quelquefois Charbon de pierre, ibid, Ses différentes efpè- ces, sbid. S'il eft propre ou non à la fufion des Métaux, & fi fa fu- mée eft pernicieufe à la fanté, ibid, E fuir. LirHoLocGrr. (la ) Etymologie de ce mot, Difc. Prélim. xij. Analyfe & notice critique des Ouvrages qui en traitent , 1, fuiv. Ce que c'eit, 133. ; LEurpius. (Edouard ) Qui il étoit, & quand il vivoit, 22. Son Trai- té des Foffiles d'Angleterre, ibid. Analyfe & notice de cet Ouvra- ge, thid. & fuiv. Son fentiment fur l’origine des Foffiles, 23, A quoi il attribue l'empreinte des Coquillages , Infectes, &c. qui fe trouve {ur les Pierres, 151, M. Macuerer. (le) Ce que c'eft, & fon ufage, 291. 314, Maprépores. (les) Sont des pé- trifications marines, 323. Leur origine , sbid, Ne diffèrent en- tr'elles que par leur figure , 362. Oùelles fe trouvent, ibid. @ fuiv. Si leurs branches peuvent venir en tout fens, 363. Leur forme, ibid, Defcription de la plus com- mune , & fa nature, #hid. Détail de celles dont les Auteurs ont parlé, ibid, € fuiv. | MaAGxésir. ( la ) Appellée auf Maganefe, ou Magalaife , 300, Zzzi] $50 TABLE DES Ce que £’eft, & fa nature, sbid. Nommée aufli Savon de verte, -_ 1bid. Son ufage, fbid. D'où elle vient ,#hid. Autre efpèce de Mag- néfié, #hid, fiv. Maror. (Jean-Daniel ) Qui ilétoit, & en quel tems il vivoit, 18. Sa méthode pour ranger les Coquil- lages , ibid. MazcacxiTrEe,ouMoLocHire.(la) Etymologie de fon nom, 184. Sa couleur , sbid. En quoi elle diffère du Jafpe, ibid. Ses diffé- rentes efpèces, ibid, Mare. ( la Terre de ) Nommée autrement Terre de Saint-Paul, 117. Ses qualités & fon ufage, ibid. Le Bol de Malte peut fe con- fondre avec elle, 131. Marsopée. D'où il étoir, & en quel tems il vivoit, 7. Son Ou- vrage fur les Pierres précieufes, ibid. Mangnes. (les ) Leur nature, 188. En quoi ils diffèrent, shid. Mar- bres antiqués de Grèce & d'Ita- lie, ibid. fuiv. Marbrés moder- nes d'Italie, 191. fiv. Du Pié- mont, 197. D'Allemagne, sbid, S fuiv. De Suiffe, 199. D'Angle- terre, d'Ecoffe & d'Irlande, ibid. De Flandre, ibid. S fuiv. De Fran- ce, 201. © fuiv. Opinion d'un Auteur {ur leur formation & fur leur variété de couleur , 204. Marcassires. (les) Ce qu'on ap- pelle Marcaflire légère, 248, La Marcaflite confondue avec la Py- rite par plufieurs Auteurs , 255, Sa nature, #hid, Doit étre bien diftinguée des Mines & des Gan- gues , rhid, Eft le germe & la ma- tière primitive des métaux, sbsd, Diférentes efpèces de Marcafli- tes, leur figure & leur odeur, tbid, Noms difiérens qu'on leur donne, ibid, MATIERES. MarcGRAvE. À écrit des Plantes & des chofes naturelles du Bre- fil, 34 sa A € Marin, ( le Sel } ou commun. Sa nature & fa vertu, 258. Pour- . quoi appellé fa@tice, sbid, Dieux manières différentes de le faire ibid. Quand nommé Aria, ibid, Quelles font alors fes propriétés, ibid, Real : : Marxes. (les ) Leur nature, 123, Leurs différentes efpèces, ibid. fuiv. Où fé trouvent les Pierres de Marne, 124. Leur nature, shid, Autres efpèces de Marnes, ibid. MansiLLy. (le Comte Aloÿfio-Fer- dinand ) Son Hiftoire du Danu- be, 28. Analyfe & notice de cet Ouvrage, ibid. Son Hiftoire phy: fique de la mer, ibid, & fiv. Eft læ premier Obfervateur qui ait remarqué des fleurs aux Plantes marines,29, MarHiozr. Eloge de fa traduétion de Diofcoride, & de fes Com- mentaires fur cet Auteur, 4 Ce qu'il penfe des Bols, 137. Mézienwr. ( la Terre ) Sanature, : 2 x c? faiv. Par qui recherchée, 10144 MELons pétrifiés. Ce que cel, 20%: Ce _ leur a fait donner ce noïh, sbid. MeLos. ( la Térte de ) Ses quali- tés, 117: Mexsraurs. ( les ) Comment ils font la caufe de la diverfité des Minéraux , 151. Ce que c’eft, ibid. Ni (à) Mercure. ( Le } Voyez Vif-Argent. MéraLLurGisres. (lés ) Par où ils jugent des Terres, 121, Méraux. (les )Sentiment de Théa- phraîte fur leur génération, 3. . Leur diftribution, 67. @ fuiv. Demi-métaux, 63. À quoi les Anciens ont attribué leur forma- TABLE DES tion, 248. Différens fentimens des Philofophes fur ce fujet , sbid, & fuiv. Caufe de leur différence, 253. Ont les mêmes principes que les Minéraux, 277. En quoi ils diffèrent deceux-ci, hd. D'où vient leur éclat , hd. Sont les plus lourés de tous les corps, 2bid. Diftinttion des Métaux durs, mols & liquides , hd. Sont rare- ment purs, #bid, & fniv. Com- ment on peut les difinguer, 278. Comment ils fe préfentent dans la terre, 1bid, Métaux compolés, 2bid. Diviion des Métaux, #bid. Quels font les Métaux parfaits, ibid. En quoi les Métaux diffè- rent entr'eux , #bid € fuiv. D'où viennent leurs propriétés, 279. - Leurutilité, 314. Leurs proprié- tes les plus reconnues , 315. faiv. | MEuL1ErE.( la Pierre de ) Sa natu- re & fes ufages , 147. € 110. MicHeL1.( Pierre-Antoine ) Qui il étoit , & en quel tems il vivoit, 30. Analyfe &-notice de fon Ou- vrage fur les Plantes, sbid. Minéraux. (les) Ce que renfer- me le Règne minéral, Difc. Pre- Em. vi, Diftribution des Mmé- raux ; 67. € fniv. Noms différens. que les Auteurs leur ont donnés, 246. On trouve parmi eux peu d’efpèces pures, sbid. Sont auf appellés Minérai, shid, Où ils fe trouvent, bd. Leur divifion én fimples & en compofés, id. & * friv. Autre divifion des Minéraux, 247. Ce qui contribue à leur for- mation , hd. Ne font point des corps organifés, hd. Leurs mar- ques extérieures fujettes à l’er- - -reur , #bid.! Matières qui entrent dans leur compofirion , sbid. & fais. Ne font point fujeis à la pu- tréfaétion , 250. Caufe de leur on MATIERES, $st différence, 251,@° 253. Senti- ment de quelques Philofophes , qui foutiennent qu’il ne s’en for- me plus dans laterre, ibid. Gr fuiv, Réfutation de cette opinion,2 52, Où fe trouvent leurs minières , ibid. fuiv. Ontiles mêmes prin- cipes que les Métaux, 277. Leurs différentes efpèces ; 294: © fuiv Leurs propriétés les plus recon- nues , 315. © fiv. Mines , ou Mixrerts. Ce qu'on - “entend par ce mot, 253. Leur diftinétion en Mines fixes & en - Mines égarées , zhbid, Des Mines riches , pauvres & rébelles ,5hid, Mixiuw, (le ) ou Sandix. Ce que c’eft, 290. D'où il vient, & quel ef fon ufage ibid Moro. (le) Ce quec’eft, 2154 - Quel eft le meilleur , shid, Son - ufage, bid. Moxpevica. D'où fe tire la Terre _ ainfinommée , 178. Sa naturé & fes propriétés , ibid. MONTAGNE. En quoi ïl louoit Amiot,1.@ fuir. MourarD. Où fe trouve la Terre ainfi nommée, 123. Son ufage.. ‘ibid, Muria. Ce que v’eft, & fon ufage, 258. Diffère du Garum, ibid, Six fortes de Afuria , ibid, © friv, Deux autres efpèces de ce Sel. a asus A.(1e) Ce que c'eft, 268. D'où il fe tire, :h:4, Com- paré au Naphta des Anciens, 270, Sa couleur, 5bid. ; NaTRoONx. ( le) Eft le feul alkali minéral, 262.Sesdifférensnoms, ibid. Ce que c'e, sbid, ER diffé- rent du Nitre, hd. Son gout &. ‘fa figure , bid, & fuiv, Quatre 552 TABEE-DES . fortes.de Natron, 263..Anatron artificiel, ce que c’eft, hd. NÉPHRÉTIQUE. ( la Pierre ) Eftune efpèce de Jade, 186. Sa couleur & fa nature, ibid. Son ufage, ibid. Nicozus, J’oyez Agathe, : ,: Nirke, (le) Sanature, 262. D'où on le tire , #4. Quand appellé . Salpétre, sbid. Noro.( le) Ce qu’on emploie dans les pays du Nord au défaut de pierres communes, 147. . NumismaLes. ( les Pierres ) D'où elles fe tirent, 237. Appellées liards de Saint-Pierre, shid, Leur figure, ibid, O. O BSERVATOIRE/(!)de Paris. Congélations qui fe for- ment dans æ caves, 241. fiv. Ocre. (l') Sa nature, 124. Ses dif- férentes efpèces, ibid, & fuiv. Ef- pèce d'Ocre qui fert à compofer un Cuivre artificiel , 286, Ocuzus Bet, Pierre appellée Tur- eline par quelques-uns , ‘172, Ce ne Es id f Œiz DE CHar. (l’) Ses différens noms, & fes différentes efpèces, 171. Pourquoi nommé par quel- Fa Lapis mutabilis , ibid, Sa gure & fa nature, ibid. ŒrL DE SERPENT, ( l’) Sa nature, 186, 187. Omuere, ( la Terre d’}) D'où elle vient, 120, Comment appellée, ibid, Son ufage, ibid. OpaLr, ( |) Comment appellée par les Anciens, 165. Sa nature & fa couleur , ibid. Ses différen- tesefpèces , ibid. D'où elle vient, ibid, Eloge magnifique que Pline fait de cette Pierre, ibid. Faufle Opale, felon Cardan, sbid, Oprien. Tems auquel il vivoit, 6. MATIERE S. . Ses Ouvragesfur la Chaffe &fur - : la Pêche, ibid. Auteurs dont il s'eft fervi, :hid. Comment payé de fes Ouvrages, shid., . Or. (1) Comment il forme desra- mifications, 149. C’eft le plusno- ble & le plus parfait des métaux, 279. Sa nature & fes qualités, ibid, Où il fe trouve & en quelle forme , 180. Différentes fortes d'Or, sbid. € fuiv. Qualités de l'Or vierge ou natif, #bid. Où il croît , ibid. " OREANA. Ce que c’eft que la Terre ainfi nommée, 1 32. Ses proprié- tés , ibid. ORPIMENT. (l’) Voyez Arfenic.. ORYCTOLOG1E. ( |) Etymologie de ce mot, Difc, Prélim, x. Os Rowpus. (la Pierre des ) Sa na- ture & fa figure, 228. @ fuiv, & 368. Différens noms qu'on lui donne , sbid, Propriété qu’on lui attribue, ibid, N’eft point un Ço- rail foflile , 368, P. Parissy. ( Bernard ) À dé- couvert des premiers que les Co. ques fofiles n’étoient point es jeux de la nature, 33, PARACELSE. À regardé l’eau com- me la véritable mere des métaux, 248. FAR GON , Voyez Pierre de Tou- che, Passaviens1s. Terre ainfi nommée, pourquoi, 120, Propriété qu’elle a, ibid. ‘ PATNA. (la Terre de) Ses qualités & fon ufage, 117. | Péripor. (le) Sa couleur, 161. Sa nature , hid, Eft peu eftimé, ibid, » PERLE, (la) Où on la trouve, 382. Ses différentes efpèces , ibid. Sa cagleur 7% “ … x - TABLE DES MATIÈRES. couleur, kid, N'eft ni moins rare Ai moins chère que le Diamant, quand elle eft parfaite, sbid. N’eft point engendrée par la rofée, ibid. Comment elle fe forme, sbid. D'où vient celle que l’on nomme Orientale, ibid. & fuiv. Ses dif- férens noms, 383. Perse. ( la Terre de ) Autrement nommée Rouge d'Inde, 117. Ses qualités & fon ufage, ibid. PeTiver. ( Jacques ) Qui il étoit, & en quel temsilvivoit, 24. Ana- lyfe & notice de fes Ouvrages fur l'Hiftoire naturelle, sbid, PérriricaTions. ( les ) Sont des corps étrangers à la Terre, 240. À quoi elles doivent leur chan- gement d'état, ibid. G fuiv. 319. G fiv. Sont une des bran- ches les plus étendues & les plus confidérables de l’Hiftoire natu- relle, 319. Ne font pas de vraies Pierres, 320. Diftin@tions à faire dans les Pétrifications , hd. & fuiv. Leur divifion, 321. Nature & exemples des Pétrifications de terre, ibid. € fuiv. Figure d’une de ces Pétrifications , 322. Où elles fe trouvent , ih;d. Celles de mer ne font pas proprement de vraies Pétrifications , sbid, C fuiv. Leur origine, 323. Repréfenta- tion de quelques-unes, ibid. Pérroze. ( l’'Huile de ) Ce que c'eft, & d’où elle fe tire, 268. Deux efpèces de cette Huile, 270. Sa couleur , sbid. PHARMACITE. ( la Terre ) Voyez Ampelite. PHiLé, ou Paireas, Son Hiftoire des Animaux en vers, 6. @ fmv. Traduction de cet Ouvrage en vers Latins, 7. PHirosopHes. (les) D'où naïflent les erreurs répandues dans pref- que tous leurs fyftémes, Difc. Te 553. Prelim. v]. PHospHores. (les) Ce que c'eft, 144. Comment la plüpart des Pierres peuvent le devenir, ibid. S fuiv. Quatre fortes de Phof- phores, 145. &@ faiv. D'où l’on tire les Phofphores brülans, & leur a@ivité, 146. Matière qui y domine, #bid. Comment on les éprouve, sbid. Paysique. (la) Son rapport avec l'Hiftoire naturelle, Difc. Prélim. v. Ne peut découvrir que les cau- fes fecondaires des objets Watu- rels, vj. Explication de quelques termes de Phyfique qui ne font point expliqués dans cet Ouvra- ge, 55. O fuiv. Prerres. ( les ) Deux difficultés que leur divifion a toujours fait paître dans l’Hiftoire naturelle , Die. Prélim.ix. Leur divifion fui- vant Théophrafte,3.c fuiv. Leur diftribution , 41. @ fuiv. Pierres très-dures , ibid. & 152. & juiv. Criftallines , ibid, Diaphanes ou tranfparentes , ibid. Demi-tranf- parentes , 43. € fiv. Opaques, 44, & fuiv. Pierres fines qui re- çoivent le poli, bd. D'un grain plus gros ou d’une nature grafle, qui ne peuvent fe polir, 5 2. Pier- res tendres & calcaires, $6. fuiv. G 212. & fuiv. Qui ont les pores peu ferrés & le grain gros, très-faciles à tailler, si. Qui ont les pores plus ferrés, le grain plus fin, & font plus difficiles à tail- ler, $7. Pierres écailleufes, 58, & fuiv, G 210.6 fuiv. Tranfpa- rentes , hd, Opaques, ibid. € 233. @ (niv. Pierres fablonneu- fes, $9. & fuiv. 227. G fiv. Martiales ou ferrugineufes , 68, C fuiv. S' 301. fuiv. Pyriteu- fes, 70. & 307. fuiv. Quart- zeufes, ibid, & 309. Spatheufes, Aaaa 554 TABLE DES MATIERES. 71. & 309. € fuiv. Que jettent les Volcans, #bid. & 311. fuiv. Pierres poreufes que la mer a pro- duites , amenées par le Déluge dans les entrailles delaterre, 87. Œ fuiv. 362. fuiv. Pierres étrangères aux Animaux & aux Végétaux, & qui s’y engendrent journellement, 93. & fniv. © 374. À fuiv. Ce que c’eft que les Pierres, 133. Leurs principes & leur origine , sbid. & fuiv. Leur formation, 134. & fuv. Forma- tion des Pierres fines , ibid. Des Pierres communes, #bid. Origine de la différence de celles-ci,135. Des Pierres écailleufes , sbid, Phi- lofophes qui ont contefté la for- mation journalière des Pierres, ibid, & fuiv. Autres qui leur ont attribué une ame végétative , & les ont regardées comme des corps organilés , 136. fuiv. Leur origine par addition ou ap- plication, 137. fav. Origine de leur dureté & de leur pefan- teur, 138. De leur rondeur ou de leur inégalité, 139. De la dif- férence de leurs couleurs, shid. & fuiv. Elles leur font acciden- telles, sbid. Quelle eft La bafe des Pierres fines, 140. Divifion des Pierres, 14#.C@ fwiv. N'apasen- core été traitée avec précilion, ibid. Propriétés des Pierres, 143. C° fiv. Comment prefque toutes les Pierres peuvent devenir des Phofphores, 144. Quelles font celles qui n’en font pas capables, 145. Utilité des Pierres, 146.€@ fuiv. Divilion des Pierres très-du- res , 152. Nature des Pierres criftallines , sb:4. Pourquoi ap- pellées Pierres précieules , sh:d. Leur divifion, 154, Les Diapha- nes font les plus belles ,shid. Pier- res criftaliines demi-tranfparen- tes, 165. @ fui. Leur nature, ibid. Quelles font les Pierres qui fe poliffent parfaitement, 173. Comment fe fait la taille des Pierres de couleur, 178. @ fuir. Proportion qu’on leur donne , 179. © fiv. Quelles font celles que lon nomme Orientales ow Occidentales , 180. Quelles font. celles qu’on appelle du premier ordre ou du fecond , ibid, G fuiv. Leur valeur, 181.€ faiv. Pier- res faétices, 182. @ fiv. Com- ment on peut les diftinguer des Pierres fines , shid. Manière de: faire des Pierres de compofition ibid. Pierres fines opaques, 183. Œ fuiv. Noms que donnent la plüpart des Phyficiens aux Pier res tendres & calcaires , 212. Leur nature , shid. Leurs diffé- rentes efpèces, sbid, & fiv. Na- ture des Pierres écailleufes, 220. Leurs efpèces, ibid, & fuiv. Po- fition des Pierres talqueufes dans les carrières , 223. Nature des: Pierres fablonneufes , 227. & fuiv. Appellées par plufieurs Pier- res figurées, ibid. Leurs efpèces, ibid. & fuiv. Nature des Pierres poreufes & des Pierres-ponces, 228. Leur propriété, shid. Leurs efpèces, ibid, G fiv. Repréfen- tations de quelques-unes de ces: Pierres, 229. @ fuiv. Figures des Pierres arborifées des plus fingu- lières, 238. & f#iv. Où l'on en trouve, 240. Repréfentation de quelques Pierres Martiales, Mar- calites & Pyrites, 306. Origine des Pierres poreufes, 362. Com- ment s’eft fait leur tranfport dans: les entrailles de la terre ,sbid, Où elles fe trouvent, shid. Les Pier- res qui s’engendrent dans. les. Animaux & les Végétaux ,ne font point des Fofliles, 374. Leurs TABLE DES différens noms, sbid. Comment elles fe forment , ibid. Leur na- ture & leur figuie, sbid. € fuiv. Leur couleur & leur grandeur, 375. Leur divifion, ibid. Pipes. (les Terres à ) Leur nature, 123. PisApHALTE de Suifle, ( le ) Ce que c’eft,& fonufage,2 69. fuiv. Pissezæon Ixprcum. (le ) D’oùil vient, 270. Son origine, #hid. Prârre. (la Pierreà) Sa nature & fon ufage, 213. Où fe trouvent les meilleurs Plâtres, :h:4, Pine. Nom donné par un Auteur à fon Hiftoire naturelle, 4. Analy- fe & notice de cet Ouvrage, ibid. & fav. But principal qu'il s’y eft propofé, s. En quoi nous lui fommes le plus redevables, id. Eloge magniñque qu'il fait de FOpale, 165. Prows.(le) Sa nature & fes pro- priétés , 288. Qualités de fa mi- ne, #bid. D'où on le tire, 289. Deux fortes de Plomb, sbid, Dif- férentes efpèces de Plomb noir, ibid. Mine de Plomb fervant à defliner , #bid. Sa nature, bid. PLrumier. (le Pere) À écrit des Plan- « tes de l'Amérique, 34. Picire. ( la Terre) Sa nature & {es propriétés, 118. D'où elle fe tire , sbid. Powrozix.Cequec’eft, 256. Poxce.( la Pierre) Sa nature, 228. 230.6 313. Comment nommée par Pline, 2 30. Où elle fe trou- ve , ibid. Son ufage , ibid. Dificul- té de la ranger dans l'Hiftoire na- turelle, 313. Sa couleur & fes différentes efpèces , ibid. G* fuiv. Poxres. Ce qu'on appelle de ce nom, 2ÿ$. Porc. ( la Pierre de ) D'où elle fe tire, 378. Sa forme & fa couleur, sbid, PORCELAINE. (la) La plüpart des terres qui fervent à la faire font des efpèces de Marnes , 124, Quelles font celles de la Chine, ibid. Porc-Éprc des Indes. (la Pierre du) D'où elle vient, 378. Sa rareté, ibid, En quoi elle diffère des au- tres Pierres , shid, Où elle fe trou- ve, fbid, Porrxyre. ( le ) Sa dureté & fa couleur , 137. Noms que les An- ciens lui ont donnés, sb. Ses ufages , ibid, € fuiv. D'où on le tire, 188, Porées. (la) Ce que c’eft, & fon ufage , 287. PounincrT-Sroonr. Repréfenta- tion du Caillou d'Angleterre ain- fi appellé, 208. Poupres FULMINANTES. ( les) Ce que c’eft, 146. En quoi elles dit- fèrent des Phofphores, sbid. PozzoLANE. ( la ) Ce que c’eft, 127. Où elle fe trouve, sbid, Son ufage , sbid. PRASsE. (le) Ce que c’eft, 160. Ap- pellé Prime d'Emeraude, sbid. PRÉ SaiT-GEr vais. (le ) Incruf- tations que fes eaux produifent, 243. O" fuiv. Puer IN Fasciis. Repréfentation du Caillou ainfi nommé par les Curieux, 208. Puy-De-Pece. ( l'Huile du ) Ce que c’eft, & d’oùellefetire, 268. PyriTe. (la) Confondue avec la Marcaflite par plufieurs Auteurs, 255$. Sa matière très-imparfaite, ibid, Sa nature, 307. Sa figure ordinaire , ibid, Différens noms qu’on lui donne, sbid, Où on la trouve, ibid. Ses différentes efpè- ces, thid, € fuiv. PyroPHores. (les) Leur proprié- té, 146. En quoi ils diffèrent des Phofphores, shid. Aaaai TABLE DES Q. UARREAU.(Ile)Cequ’on appelle de cenom, 215. QuarrTz. ( le ) Sa nature & fa cou- leur, 309. En quoi il diffère du Spath, sbid, Où 1l fe trouve, shid. Ses efpèces les plus connues , ibid, QuEux, Voyez Cos, R: R E À GA L. Voyez Arfenic. Repucrio. Ce qu'on appelle ainfi en Chymie, 278. RÉGULE, Voyez Antimoine. RHosNeL, ( du ) Son Mercure In- dien, 14. € 34. Jugement fur cet Ouvrage, ibid. RoxoeLerT, ( Guillaume ) Tems auquel il vivoit , 8. Son Traité de Pifcibus marinis, @c. ibid. Analyfe & notice de cet Ouvrage , sbid. Eloge de fa Pharmacopée , ibid. Où elle fe trouve, sbid. Rose, Voyez Diamant. Rouce Dp'Inpe. (le ) Eft le même que le Rouge d'Angleterre, 120. Propriété de celui qu’on appelle Beaute ibid. Voyez Terrc de Perfe. Rug1s. (le ) Repréfentation d’une mine de Rubis, 153. Où elle fe trouve, ibid. Le Rubis eft la plus belle Pierre de couleur que nous ayons, 158. Eft crûüe la vraie Ef- carboucle des Anciens, shid. Où 1l fe trouve, 1hid. Ses différentes efpèces, ibid. Sa mine ou matri- ce, thid. Roeus. ( François ) Son Traité des Pierres, 10. Analyfe & notice de cet Ouvrage, bid, Rumrrius. ( George-Everhardus } Ouvrage auquel il a prêté fon nom, 25. Analyfe & notice de ce Livre, shid, 556 MATIERES, S. Sa LE. (le) Sonutilité, r26: Sa nature , shid, Ses différentes ef- pèces, & leurs ufages, ibid, & fuiv. Par où elles fe diftinguent ;. L285 LV) SAB1ON. ( le) Eftnaturelàlaterre. 128, Son origine, shid, SAFRE, (le ) Sa nature, 300, Oùil . fe trouve, ibid, Son ufage , ibid, D'où lui vient fon nom, #id. SAINTE- CATHERINE. ( l’Huile de: la Fontaine de) Ce que c’eft, & d’où elle fe tire, 268. SALICORE. Voyez Soude. SALPESTRE. ( le ) Pourquoi ainfr nommé, 262. Où il fe forme ibid. Ce que c’eft que Le Salpêtre naturel, & où il croît, :h4d..Pour- quoi appellé Salpêtre de Houffa- ge, ibid. D'où fe tire le Salpêtre factice, ibid. SAMos. ( la Terre de ) D'où vient fon nom, 117. Ses qualités, ibid. SANDARAC. Voyez Arfenic. SAN DIX. V’eyez Minium. SANGUINE. ( la) Nature de la San guine appellée Feret d’'Efpagne:, 120. Voyez Crayon rouge. SarHir. (le ) Repréfentation d’une mine de Saphir , 152. @ fuiv. D'où apportée, ibid. D'où fe ti- re le Saphir, 158. Ses différen- tes efpèces, ibid, Eft une des Pier- res les plus dures après le Dia- mant , sbid. Saphir femelle , 159. Sion peut lui ôter fon bleu, & le rendre blanc, ibid. SAPONAIRE. (la Terre ) Eft la me- me que celle que l’on nomme Fullonia , 117. € fuiu. Sa nature & fon ufage, sbid. SARDOINE. (la) Crüe par un Aw teur la même que la Cornaline souge, 166. D'où vient fonnam,, TABLE DES MATIERES. | -_ shid, Sa nature, #bid. Ses différen- tes efpèces, sbid. Sarpoxwix. ( la ) Sa nature & fa couleur , 166. Comment appel- lée par les Anciens, #bid. D'où fon nom eft dérivé, ibid. D'où elle fetire , ibid. Son ufage, ibid. Sarocxess. (les) Ce que c'eft, 30r. ScHexvoer. Il eft le véritable Au- teur du Thefaurus Cochlearum,Cc. publié fousle nom de Rumphius, 2$. Be (Jean-Jacob ) Tems auquel il vivoit, 20. Ses différens Ouvrages fur l’'Hiftoire naturel- le , ibid. | Scores. ( les ) Ce que c’eft, 256. Leur nature & leurs couleurs , ibid. Nom de la Scorie d'Argent chez les Métallurgiftes, :b:d. SeBa. ( Albert} Son Ouvrage fur FHiftoire naturelle , 32. Juge- ment fur eet Auteur, 33. SÉLENITE. ( la Pierre ) Eft une ef- pèce de Gyps, 221. Sa nature, ibid. Pourquoiappellée Pierre de la Lune”, :hid. Ses différentes ef- pèces, & fes couleurs diverfes, 2bid. SÉLINENSIENNE. ( la Terre) Ap- pellée Crera par un Auteur, 118. Ses qualités, sbid. Sezs. (les) Leur diftribution, 6. Œ fuiv. Sels fixes & Sels volatils, 257. Nature des Sels, sbid. Par où l’on juge de leurs différentes qualités, bd. Leur figure’& leur ufage , ibid, Leur divifion généra- le , ibid. fuiv. Qualités des Sels acides ,2#3. Leurs différentes ef- pèces , sbid. S fiv. Le minéral eft le plus fort de tous, #bid. Sa différence d’avec Le Sel alka!r, 264. Nature de celui-ci, ibid, D'où on le tire , shid. Ses diffé zentes efpèces, ibid. & fuiv. D'où #1ent fon nom d’alkali, 265, Sels alkalis volatils , & Sels 17 fixes , ibid. D'où fe tirent les uns & les autres , shid. Sel neutre, le même que le Sel falé & le Sel moyen, #bid. Sa nature, ibid. Ses différentes efpèces, sbid. Sa pro- priété , :hid. Différence des Sels. volatils & des Sels fixes, 266. Du Sel principe, shid. Utilité des Sels, shid. SEssANA. D'où vient la Terre ainfi appellée , 132. Son ufage , sbid. SiB8ALDUS. ( Robert) Il a écrit des Plantes & des chofes naturelles d'Ecofle, 34 te Sicur À, (la Terre) Eft un Béfoart minéral , 119, Oùelle fe trouve, 1204 W Sicizrée. (la Terre) Ce que c’eft, 129. D'où lui vient fon nom, :bid. En quoi elle diffère de l’Ar- gille, 514. & fuiv. Différentes em- preintes qu’elle porte , 131. © | Juio. SiLEx. Voyez Pierres à fufil. SLOANNE.( M.) À écrit des curioz fités de l'Amérique, 34. Smecris. ( la Terre ) D'où elle: vient, 118. Sa nature & fon ufa- ge, ibid. Soupe , ( la } ou Salicore, Ce que c'eft, 261.Ce quiluia donné fon nom Latin, bid. Sourres. (les) Leur diftribution , 66. C fuiv. Leur différence d’a- vec les Sels, 267. Leur nature. ibid. Leurs efpèces différentes , ibid, & fuiv, Divifion du Soufre propre, ibid. Nature du Soufre vif, & où 1l fe trouve , kid. Cou- leur du Soufre commun, & d’où on le tire ,#hid, Du Soufre prin- cipe , sbid. Propriété du Soufre: 268. G [uiv. Ce qu’on appelle foie de Pie G bd. . SpATH. (le) En quoi il diffère du: Quartz, 309. € fuiv. Sa nature, Asaa 558 TABLE DES ibid. Où il fe trouve, 310. Ses différentes efpèces , ibid. Sa cou- leur, 311. Verre & Criftal de - Spath, sbid. SrÉcuzarrr. { la Pierre ) Sa natu- re,220. Ufage qu’en faifoient les Anciens , kid. Différens noms qu'on lui donne, ibid, D'où elle fe tire ,1bid, Efpèce de Pierre fpé- culaire fingulicre , ibrd, SPODE, Voyez Tutie. STALACTITES. (les) Congélations qui portent ce nom, 242. En quoi elles diffèrent des Stalagmites, ibid. Leur nature, ibid. Leurs dif- férentes efpèces , ibid. G fuiv. Où elles fe trouvent, 243. STALAGMITES. ( les ) Quelles con- gélations font appellées de ce nom, 241. Leurs différentes ef- pèces , ibid. Repréfentations di- verfes de Stalagmites, 242. STRIGONIENSIS. Terre qu’on nom- me ainli, 120. D'où ellefetire, ibid, Sa nature, ibid, SWENDENBORG. ( Emanuel ) Ses Opera lhyfica © Mineralia, 31. Analyfe & notice de cet Ouvra- ge, ibid. & fuiv. EL: Tore (la) Comment fe fait la Taille des Diamans, 172. S fuiv. En quels pays elle fefait, 173. Ancienne & nouvelle ma- nière de la faire, ibid. € fuiv. De la Taille des Pierres de couleur, 1738. © (uiv. TarLze. (la Pierre de ) Quandelle prend ce nom, 2 14. Ses différen- res efpèces, sbid. © fuiv. TaLc.(le) Peut étre regardé com- me une efpèce de pierre molle, 22 1. Ses différentes efpèces,222. Couleur du Talc opaque très- feuilleté , 226. MATIERES, | Tavernier. N'a parlé des Pierres Joaillier , 34. | Terres. (les ) Leur diftribution en claffes, 39. €@ fav. Doivent tenir le premier rang parmi les Folliles, 1 : $. Donnent l'être aux Pierres , aux Métaux & aux Mi- néraux, ibid. Ce que c’eft que la Terre élémentaire en général , 116. Deux efpèces de cette Ter- re, ibid, Les Terres font de mé- me nature que les Pierres , sbid. Leur utilité, bd Leur divifion, ibid. Divifion de la Terre propre, ibid. Terre fimple, ce que c’eft, & fes qualités, ibid. & juiv. Ce qu'on appelle terre compofée 117.11 y a peu de Terre fimple, ibid, Diverfes fortes de Terres rapportées par les Anciens , sd. fuiv. Autres différentes Terres, 119. fuiv, Communiquentfou- vent des parties métalliques aux Végétaux, 121. Par où l'on peut juger de leur nature, #bid. Terres bitumineufes, 270. Terres que l'on qualifie de Béfoarts, 385. & fuiv. THéorHrAsrTE. Temsauquel ilvi- voit, 3. Son Traité des Plantes, ibid. Son Traité des Pierres par qui traduit , ibid. Analyfe & no- tice de cet Ouvrage, ibid. € fuiv. À quoi il attribue la génération des Métaux, ibid. Admet parmi les Pierres des mâles & des femel- les, 4. À quoi il attribue les dif- férentes couleurs des Terres, 121. Taou. ( M. de ) Ce qu'il rapporte de Gefner , 9. TimrHaïque. (la Terre ) Sa natu- re & fonufage, 119. TincaAL, Voyez Borax. Toraze. (la) Repréfentation d'u- _ ne matrice de cette Pierre, 154 fines dans fes Ouvrages qu’en TABLE DES MATIERES, D'où elle vient, b:d, Sa couleur & fa dureté, 159. Ses différentes éfpèces, ibid. D'où fon nom lui eft venu, sbid. | Toucxes, (la Pierre de ) ou Paran- gon. Sa propriété & fa nature, 302, Nom que Pline lui donne, ibid. Où fe trouve la meilleure, ibid. Tracus. À écrit des Plantes & des chofes naturelles de l'Allemagne, 34° ALES Trot. (le } Ce qui lui a fait donner ce nom, 214. D'où il fe tire, #bid. Sa nature & fonufage, ibid. Crû par quelques-uns le Sa- mins lapis des Anciens, sbid, Ses différentes couleurs, shid. Tus. (le) Sanature, 125$. Proprié- té du Tuf de Malte, id. Diflé- rentes efpèces de Fuf, hd. Turriere. (la Terre ) Eft la même que le Fuf, 125. TurpeLinE, Voyez Oculus Beli. Turquoise. (la ) Sa couleur,183. Noms qui lui ont été donnés par les Anciens, #bid, Chofesincroya- bles que l’on en raconte , sbid, Quelle eft celle que lon nomme Turquine , ibid. Turquoifes de Languedoc, ce que c’eft, ibid, faiv. Turie , (la ) ou Spode. Ce que c'eit, 256. V. nn (Antoine) Qui il étoit, 30. Analyfe & no- tice de fes Opere Fifico- Mediche , ibid, & fuir. VÉcÉrAux. (les) Leurs vraies par- ties foffiles , 84. € fiv. & 355. - Éfuiv. Les mêmes imprimées fur la pierre, 85. & fuiv. & 357. € fav. Les cendres prefque de tous donnent dufer, r21. rat s’engendrent dans les Végétaux, 374. fuir. VEINE , où Rameau. ( la ) Sa diffé rence d’un Filon, 254. Sa lar- geur ,ébid. Quand appellée Filet, ibid. VENETTE. ( Nicolas ) Qui il étoit, & en quel temsil vivoit, 23. Son Traité des Pierres, &c. ibid. Ana- lyfe & notice de cet Ouvrage, ibid. © fuiv. VErDET. (le) Ce que c’eft, 284. Ses qualités pernicieufes , shid. VERMEILLE. (la) Va au feu fans per- dre fa couleur ni fon poli, 160- Sa couleur, ibid. Confondue fou- vent avec le Grenat de Bohème, ibid, Vers EUISANS, ( les ) Sont des Phofphores, 145. Pourquoi ap- pellés Noëtiluques, ibid. N. (a). ViF-ARGENT. ( le ) N’eft pas moins un métal que les fix autres , 278. Ef le feul fluide & coulant, 293. Sa nature & fes propriétés , ibid. Comment on le fixe , #bid. Pour- quoi appellé Mercure, :hid. Deux fortes de Mercure, ibid, Où il fe trouve , :bid, Ses différentes ef- pèces, 294. S'il eft la femence des Métaux , hd. Comment on: le tranfporte , ibid, ViGnes. (la Ferteà ) Joyez Ampe- lite. VirrioL. (le) Ce que c’eft, 2$9, Ses différentes efpèces, ibid. Prin- cipes du Vitriol naturel, #bid, Où il fe trouve, sbid. & fuiv. Ses ef- - pèces différentes , 260. Com- ment fe tire le Vitriol artificiel .. ibid. D'où il vient, ibid. Woopwarp. ( Jean) Analyfe & notice de fes Ouvrages fur l'Hif-- toire naturelle, 24. C° fniv. Epo- que de fa mort, 25. sé TABLE DES MATIERES, . Marcaffite, 25 5. Sa nature & fes Z. ropriétés, 296. © fuiv. Sesdif- eee efpèces, 297. Rien n'eft La NC.(le)Regardé comme fiaifé à s’enflammer, sbid, Fin de la Table des Matières, CORRECTIONS CORRECTIONS ET ADDITIONS. P AGE xj. ligne 25. oquurec, lifez. Gpuu TG. à xv. lig. 11, M. de Mildemay, fer Mildmay, 7, bg. 11, vivoit en 1494, & eft mort en 145$, /f vivoit . en 1455, & eft mort en 1494. 11,/ig. 28, rariarumque, lifez rariorumque. 23, lig, 38, les feptième & le neuvième , /f. le feptième & le neuvième. 39, lig. 21, Creta Brigantii, efacez ainfique craye de Briançon, Pas. 52 , colonne 2 , lg. 30, qui ne peut, /f. qui ne peuvent, 6, lig, 25 , d'Imery, if. d'Emery. | 81, lig. penultième, Aubellio, lil. Rabellio, 84, lg. 23, Abrotonus, /f. Abrotanus, ainfi qu'à la pag. 87, & au lieu de Glamergen , lig. 3 lif, Glamorgan. . 95 > lig. 15 , Philofophe qui cherche, Hf. qui prétend avoir trouvé: 96, ls. 6, un fel de Soude , sjoutez ou d’autres céndres. 103, lig. 13 , ajoutez Fungipore, Madrepore imitant le champignon: 103, lig. 22, barre de Fer, ajoutez fondu. 104, lig. 10, Gyp, rerranchez toute la ligne, 1o5 , lg. 10 & 11, effacez qui a été vivant. .106 , lig. 11, plonger un médicament, Zf. un corps. 109 , lg. 7, plus étendu, lif. moins denfe. Ibid. lig. 11, l'a@ion d’un autre corps , ajoutez & qui lui réfifte. Ibid ligne dernière, effacez c’eft un machefer , & l’Article entier, faroches; 115, lig, 15, renferme, /if. renfermant. 2 7, lig. 11 , fruéture, organique, lif. ftru@ture organique, fans vir- gule. ii 141, lig. 22, Gener, lif. Gefner-. 159 , dans les notes marginales, fols &, lif. folis ei fimiles. Ibid. mêmes notes, lib. 37. cap. 3. lif. Cap. 8. 160, lig. 26, à la lumière, Zf. aux lumières. | 171, dans la note marginale (c) Gener, Li. Gefner. 233, dans la note (4), orchyélographia, lil. oryélographia. | Ibid. mêmes notes, où il y a, même Planche, Lf. partout Planche 8, 241, ligne derniere, cogélations, lif. congélations. 251, note (4), lig. 9, comme fi les minéraux , /f, comme les miné- faux; 280,lig. $ ,& de celle Valdivia , Zf. & de celle de Valdivia. 283,/ig. 2, roficire, lif. Roficlère, 290, Lg. 11, corde de clavecn , if. de clavecin, 298 , lig. 16, le précéden, Hf. le précédent. 322, lig. 22, Minéraux, lif. Métaux, 343 , big. 3, Plan, 33. Hif. Plan. 29, 378, lig. 1. Pedro di Porco , li. Piedra di Porco. 444, lig, 28, pétrifications , curieufes, Lf. fans virgales - 474, lig, 36, Cucuton, Zf. Cucuron. 597; lig. 35, 10ches, Lif, rochers, ou A4urex, s Bbbb AVERTISSEMENT. HrA AL paroîtroit peut-être au Eeéteurqu'il yaune efpèce de con- tradiction , lorfqu’on définit à la page 216. we Pierre coquillée ; c’eft-a-dire, pleine de trous ; & que pag. 431. on dit, La quatriè- me ef} coquillée , c’eft-a-dire, mélée de Pierres : la première eft une Pierre où font renfermées de petites coquilles qui for- ment des trous ; la deuxième eft une mine de Fer pleine de pierres , qui occafionnent des cavités. Il eft bon de fçavoir que la divifion de Ambre marquée à la pag. 270. eft générale , & fe partage en deux efpéces; cel- le qui eft à la page fuivañte 271. eft une foudivifion en qua- tre efpèces , qui eft fubordonnée à la divifion générale. Dans les Tables de La méthode pag. 53. les cailloux font divifés en 4 articles. Le troifième eft fubdivifé en deux efpè- ces ainfi que le quatrième : il faudroit pour diftinguer ces ef- pèces de celles qui précédent ces 4 articles (quoiqu’elles foient interrompues trois fois ai le mot Articulus ) lire fpecies fecunda- ria Où impropriè ditfa , fans cela on pourroit reprocher à l’Au- teur qu'il tire des efpèces d’efpèces; ilconvient donc pag. 54. après Articulus tertius, filices opaci ; à la place de fpecies prima, fpecies fècunda, defubftituer feéfio prima , feétio fecunda ; & dans la colonne Françoife vis-à-vis au lieu de première , de feconde efpèce, dire première fe&tion, feconde feétion : il en faut faire de même à la page fuivante 55. après Arsiculus quartus ; filices communes, au lieu de fpecies prima, fpecies fecunda; on lira fecfio pri- ma, feifio fecunda,& dans le François à côté, première feétion , feconde feétion. De même au bas de la pag. 204. on en con- noît de deux efpèces, /1fez onle peut divifer en deux fections: pag. 205. lig. 4. efpèce , lifez fection. pag. 206. lig. 22. ils fe divifent en deux efpèces , liféz en deux feëtions. Lig. 24. même page, de la première mr » ifex de Ia première fection. Pag. 207. lig. 8. dans la feconde efpèce, lifez , ainfi que dans la marge ; feconde fection. A la ag. 209. lig. 22.{e divifent en deux efpèces, /ifez en deux ÉSons ; & en mar- ge , au lieu de, première efpèce , lféz première fection. A la pag. 210. en marge,deuxième efpèce, /ifez deuxième fection. Effacez pag. 58. le mot de Gypfum & celui de Gyps dans le François à côté, & retranchez entièrement pag. 221,427, 28 , 29 & 30° ligne, où il eft parlé des Gyps. | é RES : ASS 7 me